Niveau moins élevé ...Y en a marre.

Bonjour, les sujets dans lesquels les anciens, dont je fais partie, parlent d'un niveau plus faible des candidats m'énervent. Effectivement le niveau de mon fils qui est en term S est assez éloigné de mon niveau de term C de 1980. Les programmes sont différents et les jeunes ne peuvent être tenus pour responsables de cet état de fait. Ce qui est formidable, c'est que le niveau des agrégés n'est quelques années plus tard pas très éloigné de celui de mon époque ...
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Réponses

  • Je viens de me rendre compte que j'ai involontairement lançé un sujet polémique.
  • Pas grave, la polémique ça fait partie de la vie.
  • les sujets dans lesquels les anciens [...] parlent d'un niveau plus faible des candidats m'énervent.

    Pourquoi ?
    Ce qui est formidable, c'est que le niveau des agrégés n'est quelques années plus tard pas très éloigné de celui de mon époque...

    Arguments ?
  • En fait, j'ai lancé ce sujet aprés la lecture d'un sujet intitulé,"baisse du niveau des agrégés" qui m'a particulièrement surpris.Les programme suivis étant différents cette réflexion n'a pas de sens et j'avoue que je n'ai pas particulièrement envie de polémiquer ni de chercher des arguments .
  • Les programmes sont différents mais les maths restent les maths. Si les gens constatent que, contrairement à la situation à il y a 15 ou 20 ans, on ne trouve plus au concours de l'agrégation 300 candidats comprenant ce que l'on fait en math, ils ont raison de dire que le niveau baisse. Est-ce ce qu'ils disent ? Je n'en sais rien. Est-ce le cas ? Je n'en sais rien non plus.

    Bon mais si tu n'as pas d'argument c'est que c'est purement polémique et si tu n'as pas envie de polémiquer, je vais retourner à mes moutons :-).
  • Entre parenthèses, j'ai adoré l'argument du ministère pour le sujet du bac S : "le sujet respectait le programme" !
    Je me poile encore tellement c'est bon !!!

    Le concours général respecte aussi les programmes en vigueur, n'est-ce pas ?
  • did63 a écrit:
    Les programmes suivis étant différents cette réflexion n'a pas de sens

    Il y a quand même des points communs, sur lesquels on constate clairement que les élèves/étudiants n'arrivent pas à faire des choses de base, voire même à faire des maths (forcément, ils croient qu'il s'agit seulement d'apprendre par coeur) cad à raisonner.
    Et puis cette réflexion a aussi un autre sens : la baisse de niveau est aussi celle du niveau des connaissances acquises, ie des programmes (sachant qu'en général, les élèves en savent moins que lesdits programmes).

    D'ailleurs tu le dis toi-même dans le fil d'à côté ( http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?6,969083,969759#msg-969759) : "Je vois chaque année des candidats qui sont incapables d'écrire la négation d'une contraposée, qui n'arrivent pas à résoudre des problèmes de géométrie élémentaire qui sont admis."
  • Une façon simple de voir si un niveau baisse, pour une classe fixée et pour un professeur identique dispensant le même enseignement, est de donner un même DS entre deux dates distantes, disons, de quatre ou cinq ans.

    En lycée, il y a eu une réforme à la rentrée 2012. Elle n'a cependant pas tout remis en cause (heureusement). Sur des chapitres identiques (par exemple : partie calculatoire des nombres complexes), j'ai fait l'expérience et force est de constater une baisse moyenne du niveau.

    Il y a toujours de bons élèves (le contraire serait ô combien inquiétant), mais un élève moyen a plus de mal aujourd'hui qu'il y a cinq années, sur un même exercice moyen (comme celui qui est tombé au bac, par exemple).

    Les élèves ne sont pas coupables (du moins pas entièrement), mais le système, lui, l'est totalement.
  • Le niveau baisse: plus aucun garagiste ne sait ferrer un cheval de nos jours, alors qu'à mon époque...
  • une métaphore de toute beauté qui laisse presque coi tellement elle est pertinente !
  • C'est mignon mais le sujet n'est à mon avis pas là : la proportion ou le nombre d'étudiants comprenant ce que sont les maths en (disons) L3 a-t-elle augmenté ou diminué ? Ce que signifie "comprenant ce que sont les maths" reste assez vague mais j'espère que l'on se comprend sur le principe.
  • Plutôt que d'essayer de faire le beau sur un forum en balançant des comparaisons très peu pertinentes (j'allais dire : "à la mord-moi le noeud"), on devrait plutôt, en tant que professionnels de l'enseignement des mathématiques, se poser un certain nombre de questions.

    J'ai, pour ma part, le sentiment très désagréable de ne plus enseigner les mathématiques en TS depuis quelques temps (et donc d'arnaquer mon public par la même occasion) .

    D'autres partagent-ils ce sentiment ?
  • H écrivait : http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?6,969801,969875#msg-969875
    [Inutile de répéter l'avant dernier message. Un lien suffit. AD]

    La proportion ou le nombre ce n'est pas la même chose : le nombre d'étudiants en maths a clairement diminué ces dernières années. Quant à la proportion de ceux qui comprenne ce qu'ils font ... c'est plus dur à définir.
  • C'est bien parce que ce n'est pas la même chose que j'ai évoqué les deux. Ma phrase était sans doute bancale mais il ne m'était pas venu à l'idée que quelqu'un puisse croire que je pensais que c'était la même chose :-).
  • Rémi : j'ai passé le bac en 2008 et un tel sujet m'aurait semblé tout à fait classique pour l'époque et faisable (sauf bien sûr les parties qui n'étaient pas au programme d'alors). D'ailleurs, il me semble tout à fait abordable pour le bon élève de TS d'aujourd'hui, on a juste osé leur poser 2 ou 3 questions où il fallait réfléchir avec des outils du programme et aussi des programmes des années antérieures (milieu, trigo...) : c'est là que le bât blesse pour beaucoup d'élèves habitués à apprendre sans comprendre des corrigés type ! La fameuse pétition contre ce sujet est lamentable.

    H : elle a diminué ! L'année de L3 est souvent un choc pour l'étudiant moyen : entre intégrale de Lebesgue, théorie des groupes et espaces métriques (par exemple), il devient impossible de s'en sortir sans comprendre ce que veut dire faire des maths, ie bâtir une théorie abstraite et raisonner abstraitement avec ses objets ! C'est encore possible en L1-L2, même en algèbre linéaire : pour s'en rendre compte, demander à des étudiants de M1 MEF (ie préparant le CAPES) la *définition* de "matrice d'une application linéaire". On n'en est pas à se demander s'ils vont sortir une définition approximative, on en est à se demander s'ils vont dire autre chose que "je sais pas" ! Pourtant, ils savent plus ou moins diagonaliser... Cherchez l'erreur !

    profs anciens : la métaphore n'est pas pertinente. On ne parle pas de maîtriser des savoirs dépassés, mais de maîtriser la base des maths ! C'est comme si les garagistes ne savaient plus réparer un frein...
  • profs anciens : la métaphore n'est pas pertinente. On ne parle pas de maîtriser des savoirs dépassés, mais de maîtriser la base des maths ! C'est comme si les garagistes ne savaient plus réparer un frein...

    Je pense que c'est plutôt comme si on en était à se demander si les garagistes savent ce que signifient "réparer une voiture".
  • Je vais mettre mon grain de sel avant que ce fil hautement trollogène ne soit pollué et verrouillé.

    déjà
    did63 a écrit:
    Niveau moins élevé....Y'en a marre.
    Marre de quoi? Les gens ont le droit (en fait la simple possibilité) de penser ce qu'ils veulent. Ce qu'ils veulent. Je pense ce que je veux. Personne ne peut arbitrer mon admiration et ne le pourra jamais. Il y a un proverbe qui dit "la beauté est dans l'oeil de celui qui regarde" et ici ça fonctionne pareil. Non mais je rêve, on va quand même pas fixer une règle dans le droit positif pour m'obliger à admettre qu'untel est "aussi fort" que untel?


    Deuxio:
    Il ne faut pas confondre critiquer (le travail, l'aptitude de quelqu'un) et juger (sa personnalité). Quand j'émets des critiques sur le niveau en maths de quelqu'un je ne parle de rien d'autre que de son niveau en maths (et les étudiants d'aujourd'hui exhibent à ce que j'ai vu, une grande faiblesse technique). Ca ne dit rien sur l'intelligence de cette personne que, du reste, la plupart du temps je ne connais pas. J'ai vu de tout, des spés qui découvraient que log(1)=0 ou qui étaient incapables de simplifier $\binom{n}{1}$. Des secondes qui ne pouvaient pas calculer $\frac{5}{8}+\frac{12}{13}$ (ah bon hors programme? Pendant les 9 ans de maths qu'ils ont faits à l'école avant d'aller en seconde il s'est passé quoi?). Là il y a des gens qui passent l'agreg, qui galèrent sur la formule de Grassman "à cause du stress du concours" (me fait penser à la nana qui n'avait pas pu me dire combien font $25 \times 100$ car "elle était foncedé". Bon en même temps c'est flatteur de passer pour un magicien simplement quand vous êtes capable de dire que $27 \times 3=81$).
    Cependant ça ne dit rien sur l'intelligence de ces gens. Seulement comme les maths sont devenues une matière de sélection (ça ne devrait pas être le cas) il est devenu impossible de formuler la moindre critique sans que l'individu se sente atteint dans sa personne (ce qui n'a jamais été le but d'une telle critique). Et ceci est catastrophique. Les maths ne sont pas un substitut à un test de Q.I. ou de personnalité mais une discipline spécialisée demandant quoi qu'on pense un vrai investissement personnel et le fait d'y être bon ou pas n'a pas d'incidence dans la vie réelle (à part les histoires de diplôme).
    Par exemple depuis que je me suis remis aux échecs je me fais allumer à répétition par un joueur qui doit avoir dans les 500 elo de plus que moi et je le vis très bien et continue d'adorer ce jeu- je n'en tire pas le moindre complexe. Il serait bon qu'on abandonne l'idéologie de la sélection par les maths et que les gens puissent aborder cette activité avec le même état d'esprit.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Logique de parler de garagistes dans cette discussion, ca la baisse du niveau inquiète beaucoup ces derniers. Ils font d'ailleurs une remise à n.... (redondance), en suivant un petit cours d'anaf, pour vérifier la jauge... (:D
  • profsanciens écrivait:
    > Le niveau baisse: plus aucun garagiste ne sait ferrer un cheval de nos jours, alors qu'à mon époque...

    Un peu de vrai dans l'argument. Les mathématiques fondamentales ayant tellement évolué (l'autre jour, je lisais un texte avec notations en dièses et bémols, je n'y comprenais rien), la question est peut être plus de savoir si l'enseignement actuel prépare au niveau actuel en ingénierie et Recherche plutôt que de comparer avec les niveaux anciens.
  • Au contraire, je crois que ma métaphore (un brin provocatrice) est pertinente. Les gens aujourd'hui semblent croire que le niveau baisse car ils comparent à ce qui leur était enseigné et ceux à quoi servait le bac à l'époque. Les deux choses ont radicalement changé:
    Combien de Terminale C comprenaient quelquechose aux probas?
    Combien d'agrégés des années 80 étaient capables de faire une épreuve de modélisation?

    Même si on y est attaché, il faut reconnaître que peu de gens utilisent aujourd'hui autre chose qu'une géométrie minimale et je n'ai pas connaissance de quelqu'un qui soit pénalisé de ne pas connaître la puissance d'un point par rapport à un cercle, la droite d'Euler ou la classification des quadriques.

    Il faut aussi reconnaître que le réflexes des anciens est de comparer le niveau de connaissances (et pas le niveau de compréhension) comme si, pour être bon, il fallait une tête bien pleine.

    Un exemple assez frappant arrive actuellement dans les premiers cycles universitaires. Les étudiants n'ont plus les réflexes géométriques de type faisceau de plans. La vision des systèmes linéaires est donc radicalement différentes; en revanche, ils développent assez bien une approche algorithmiue d'échelonnement. Sont-ils moins fort
  • prodsancien a écrit:
    Combien de Terminale C comprenaient quelque chose aux probas ?

    À ton avis, combien de TS d'aujourd'hui comprennent quelque chose aux probas ? 8-)

    As-tu regardé les programmes imposés aux lycéens en probas ? Ils ne disposent même pas d'une définition d'une probabilité. Contrairement à ce que tu as l'air de penser, ce "pré-enseignement" fait plus de ravages que de bien.
  • A prof ancien: c'est bien le problème . Le par coeur de vitrine a remplacé la compréhension. Aujourd'hui la proportion de ceux qui comprennent est devenue quasi nulle.

    Pour te répondre a même stade d instruction les "anciens " n auraient aucune peine a répondre aux questions de probas (alors même que ce n était que peu a leur programme) alors que les actuels ne peuvent répondre a rien en pro bas alors que c est nettement plus "au programme".

    Idem avec l alto la modélisation etc. Il y a donc un vrai souci.

    Dans ta métaphore les actuels ne savent plus ferrer un cheval ni même ouvrir le capot d une voiture et les anciens savent non seulement ferrer un cheval MAIS AUSSI réparer et même construire une voiture. Hélas ils ne vont pas vivre éternellement.
  • Profsanciens a écrit:
    Combien de Terminale C comprenaient quelquechose aux probas?
    Une bonne partie, sur le programme de probas des terminales C (probabilités sur des univers finis). La plupart de ceux que j'ai eus; y compris quand je leur montrais qu'un sujet de bac C avait deux interprétations possibles (eh oui, c'est arrivé !) et que dans ce cas, il était souhaitable qu'ils expliquent l'interprétation qu'ils ont choisie.
    Mais il est vrai qu'ils étaient bons en français et en logique.

    Cordialement.
  • "profsanciens" a des arguments tout à fait valables :
    Une certaine frange se désole du baisse de niveau en mathématiques (que ce soit en lycée ou en université) en voulant prendre comme référence ce qu'ils ont notamment vécu durant leur "scolarité" (c'est à dire il y a 30 ans). Admettons quand bien même que ce soit vrai.
    Mais le système éducatif, n'en déplaise à certains, est censé avant tout préparer l'élève/étudiant à sa vie de demain, à savoir professionnelle. Et force est de constater que là où les programmes de mathématiques ont "relativement" peu changé durant cette période (si on considère en tout cas le cursus complet), on ne peut pas dire que l'usage des mathématiques soit resté aussi figé que son enseignement (ou son évaluation via certains concours de recrutement : suivez mon regard ...)
    Par exemple, aujourd'hui une grande entreprise (qui encore une fois n'en déplaise à certains, crée de la richesse nationale) n'a quasiment que faire de chercheurs en mathématiques. Elle a avant tout besoin de personnes ayant suffisamment de connaissances pour aborder et résoudre sereinement la plupart des problèmes qui peuvent se poser, c'est-à-dire des ingénieurs (hé oui l'ingénieur n'est certes pas une médaille Fields, mais il ne s'enfuit pas quand il doit mettre un équation son problème physique, le discrétiser et le coder).
    Du coup on dira ce qu'on voudra, mais cette baisse de niveau, même si elle existe, n'impacte que ceux qui croient dur comme fer que la connaissance des maths est une fin en soi. Or dans notre société, au delà de la culture mathématique que chacun peut rechercher (tout comme chacun peut rechercher une culture historique, philosophique, etc), la théorie de Galois n'a par exemple que peu d'intérêt (j'anticipe déjà le flot de contestation qui va s'élever).
    Au final le "bon" niveau enseigné en mathématiques devrait être celui qui permet à la fois à tout un chacun de ne pas être pénalisé dans sa vie courante, et celui qui permet à ceux qui se destinent à des carrières scientifiques au sens large de faire correctement leur travail (intégrales / calcul matriciel / équations différentielles / systèmes d'équations / algorithmique/etc).
  • @Goldo: l'état de l'économie française ne m'incite pas à m'en remettre à ses entreprises pour discerner ce qui est bon pour les progrès scientifiques, ou même technologiques.
  • @aléa :
    Que l'économie soit au meilleur de sa forme ou non, jusqu'à preuve du contraire c'est bien elle qui permet de fournir des emplois, payer des salaires, et investit dans l'innovation ...
  • En attendant, personne n'a répondu à ma question (ça arrive souvent, sur ce forum) : "D'autres partagent-ils ce sentiment ? ".

    Il y a toujours des gens qui ferment les yeux, c'est inévitable, mais la baisse de niveau est quelque chose de bien réel aujourd'hui. Elle est d'ailleurs nécessaire pour pouvoir accueillir des élèves d'esprit non scientifique dans des classes de terminale S, et une classe de TS d'aujourd'hui n'est donc plus comme une classe de TS d'il y a ne serait-ce que 10 ans (pas la peine de remonter au TC des années 70-80).

    Les probas d'aujourd'hui en TS sont peu ou prou des probas de BTS, c'est-à-dire que l'on fait des maths comme un physicien ferait des maths : utiliser celles-ci comme boîte à outil, mais sans chercher à savoir comment ça marche.

    C'est assez justifié, du reste, pour des BTS qui ne seront jamais des professionnels (au sens large) des mathématiques. J'irais même plus loin : ce n'est pas inintéressant, par exemple, d'utiliser l'outil mathématique puissant que sont les transformées de Laplace, les enseigner de façon réduite à des BTS Elec (ou autres) pour qu'ils puissent ensuite résoudre quelques équa diff. Il y a toutefois un gros bémol : le niveau réduit oblige les exercices à tous se ressembler (voir les sujets de BTS du groupement A des 15 dernières années).

    Mais tout ceci n'est absolument plus valide pour une classe de TS, dont les élèves sont susceptibles de continuer des études scientifiques poussées.

    Il y a donc arnaque, comme je le disais dans mon précédent message, et je repose donc ma question : "D'autres partagent-ils ce sentiment ? "
  • Si on se met à n'enseigner que ce qui sert à quelque chose...
  • Mais tout ceci n'est absolument plus valide pour une classe de TS, dont les élèves sont susceptibles de continuer des études scientifiques poussées.

    La vraie question est : combien parmi ceux ci vont avoir besoin d'un "vrai" bagage mathématique ? Quand j'étais en TS (spé maths) il y a 10 ans, nous étions 4 (sur 26) à vouloir faire des études supérieures nécessitant de faire des maths un peu poussées. Aujourd'hui, trois sont ingénieurs, ils savent résoudre des équations et les coder comme cela a été souligné plus haut, et c'est très bien comme ça. Pas besoin d'en savoir plus pour eux.
  • @invite2718 :
    Justement, à force de vouloir que tous les élèves maîtrisent un socle commun de plus en plus large, ils ne finissent par plus rien maîtriser du tout. Et je ne vois pas ce qu'il y a de choquant à prôner un enseignement plus pragmatique (au sens large)...
  • Un autre problème important est celui de la cohérence des programmes auxquels sont soumis nos enfants.Qui au collége passe encore des semaines en 4eme pour initier les élèves à la démonstration?Je l'ai fait il y a 3 ans et un inspecteur m'a dit que ce n'était plus l'esprit des programmes de collège.OK mais est-ce fait au niveau lycée?NON.
    Je pense que bcp d'élèves de term S et même de prépa ne savent pas réellement ce que veux dire démontrer.En sont-ils responsables?NON.Quand on fait pratiquer un sport à un enfant , la moindre des choses est de lui apprendre les règles.Pourquoi n'est ce pas fait en maths?
  • @baston labaffe: je pense qu'on est assez nombreux à avoir ce sentiment. Et, comme dit did63, il ne faut pas en vouloir aux jeunes. Ce sont nous les fautifs, si nous nous taisons.
  • Pour le coup, je rejoins invite 2718 : il ne faut pas confondre apprentissage des notions de base et apprentissage d'un métier.

    Un élève qui suit une section d'enseignement général (S,ES,L) est susceptible de continuer ses études assez longtemps. S'il est en plus en section scientifique, sa formation de lycée se doit de le préparer à ça, et ce quoi qu'il fasse plus tard de sa vie.

    Le lycée (général) n'est pas là pour former à un métier, qui est d'ailleurs pour la plupart inconnu des élèves eux-mêmes à ce moment-là de leur vie.

    Je trouve que cette confusion est de plus en plus fréquente actuellement, et c'est assez inquiétant.
  • @Goldo oui c'est vrai aussi je te l'accorde.
    Je ne vois vraiment plus comment trouver un critère de démarcation...

    "Les théories scientifiques finissent toujours par s'incarner dans des objets technologiques" Gaston Bachelard

    On parle tout le temps de la pédagogie "formidable" des pays Scandinaves, c'est une mode dans l'air du temps ? ou il y a vraiment quelque chose d'intéressant là-bas ?
  • @invite2718 :
    Je suis d'accord le problème in fine est de savoir où positionner la limite entre ce que l'on souhaite enseigner à tous et ce qui n'est nécessaire qu'à une minorité
    Pour les pays scandinaves je ne saurais dire, par contre pour le Royaume Uni pour avoir fait une année en université au niveau MSc (en gros M1/M2 selon), autant dire qu'ils sont davantage dans le qualitatif et l'appliqué que dans la démonstration des théorèmes (et ce même dans la "School of Mathematics")
    Peut-être qu'on pourrait trouver un juste milieu :)o
  • Finalement, (c'est comme pour l'agreg), il y a un melange de genres dans l'enseignement des maths au lycee: ici j'en vois 3: les maths comme outil pour les sciences, les maths pour operer une selection, et les maths comme discipline.
    L'ouverture bien plus grande de l'acces a la TS que ne l'etait l'acces a la TC fait que l'importance du premier est aujourd'hui bien plus grande, la place du 3eme a beaucoup diminue, le 2eme etant pas mal deplace vers les CGPE. On peut comprendre que cela mette mal a l'aise un enseignant, mais ca me parait inevitable sauf a reformer completement le lycee (et alors pas sur que les effectifs de la filiere maths seraient a la hauteur des espoirs des matheux).
    Sinon, dire que les maths pour le physicien c'est juste une boite a outil me parait tres reducteur, je pense que le physicien a besoin de bien comprendre/se representer les objets mathematiques qu'il manipule, seulement comprendre ne veut pas dire la meme chose que pour le matheux, une bonne intuition suffit tres bien (au sens etre capable d'expliquer heuristiquement un resultat sans formalisme) alors que le matheux veut une demonstration avec un cadre tres precis, etc.
  • Il y a quand même une branche de la physique qui s'appelle la "physique mathématique", qui a éclot parce que les physiciens ont vraiment demandé de l'aide aux mathématiciens pour obtenir certains outils !
  • Dur de tout faire cohabiter;
    Un enfant se promène avec sa mère chimiste, son père physicien et son oncle mathématicien.Ils croisent un mouton noir.
    Le fils:"tiens, un mouton noir"
    La mère:"oui,les moutons sont noirs"
    Le père:"non, dans cette région, les moutons sont noirs"
    l'oncle:"non,il existe un mouton dont l'un des côtés est noir"
    D'accord , je sors
  • invite2718 : ça va précisément dans le sens de ce que je dis, les physiciens ont besoin de comprendre quels objets mathématiques ils manipulent (et peuvent demander de l'aide à des matheux pour ça), mais ils n'ont pas besoin d'avoir des démonstrations au sens des matheux. Par exemple, pas besoin d'assimiler la théorie de la mesure pour travailler avec des fonctions d'onde de carré intégrable en mécanique quantique.
    Après la physique mathématique, c'est vague comme terme, il y a des physiciens, mais il y a aussi des matheux purs qui en font et qui démontrent des théorèmes comme d'autres matheux dans d'autres domaines des maths.
  • Ce serait quand même bien qu'il y ait suffisamment de personnes sachant ce que sont les maths parmi les candidats au capes...

    Bon et puis si on renonce vraiment à faire des maths dans les cours de maths il faudrait le dire officiellement et changer le nom de la matière.
  • De toute façon on se fiche de ce que les enseignants pensent. Je pense que dans le fond, on cherche à uniformiser l'enseignement dans le monde. L'OCDE et son fameux PISA se permet de donner des conseils, et nos réformateurs s'emparent des "conclusions" (forcément à très très très grande échelle puisque tous nos élèves sont testés).

    Le pessimiste que je suis voit les choses comme ça : dans 15-20 ans en France, on sera dans la même situation qu'aux USA :
    • un lycée sans filière et à options pour laisser tout le monde "s'épanouir" à apprendre des choses "utiles pour la vie active" (il est bien connu qu'un élève moyen sort du lycée et travaille direct) ;
    • un cycle de Licence en 4 années dont une année de préparation aux études plus poussées en math (pre-algebra, pre-calculus...)
    • des universités dont la population est majoritairement étrangère (Asie, Afrique...) puisque nos étudiants qui auront subi PISA n'auront clairement pas le même niveau que les Coréens et les Chinois.
  • Encore un réactionnaire qui s'ennuie pdt les vacances ?

    Et je ne dirai pas : "C'était mieux de mon temps."
    Car le mieux d'autrefois c'était notre jeunesse;
    [Sully prudhomme]
  • Faut pas être trop pessimiste quand même. D'ici là, peut-être des changements politiques auront rétabli un peu de bon sens dans tous ça. On en voit les prémisses. A nous de faire ce qu'il faut.
  • L'évolution des résultats politiques est plutôt un argument en faveur d'un effondrement du niveau intellectuel moyen.
  • On est bien d'accord ! Quand tu vois ceux qui on la cote au près des électeurs : le petit voyou hargneux et la facho ...
  • Avant de parler d'une baisse de niveau de nos chères têtes blondes, regardez-vous d'abord. Quand on voit le niveau des agrégés cru 2014 (et je ne parle même pas des certifiés !), on prend peur.

    Baisse de niveau des profs --> baisse de niveau des élèves --> baisse de niveau des profs --> les puissances étrangères triomphent.
  • @OldBracelet :
    Je suis obligé d'intervenir quand je vois ça : les agrégés (resp. certifiés) du cru 2014 sont agrégés (resp. certifiés) point barre.
    Il n'y a pas d'agrégés + ou d'agrégés -. C'est totalement irrespectueux de prétendre que les lauréats de cette année sont moins méritants ou sont des agrégés au rabais.
    Sérieusement la bêtise de certains (ou l'égo ?) n'a pas de limites ...
  • Je n'ai pas dit que les lauréats d'aujourd'hui étaient moins méritants. Simplement moins bons.

    PS : il y a bien des agrégés + et des agrégés -, puisqu'il y a un classement ! Goldo, crois-tu sérieusement qu'un agrégé 2014 rang 200 va enseigner en prépa ?
  • bien sur que non et c'est pas ce qu'ils cherchent (crois moi j'en suis), et je suis d'accord avec goldo, le nombre de messages (et parmi ceux-ci le tiens) sont un peu réducteurs voir insultants pour les lauréats comme moi car être méritant est une chose, être sous-considéré en est une autre et me fait mal surtout quand il vient, la plupart du temps, de futurs collègues... Bref, rien ni personne ne ternira la joie de ma réussite !
  • Old Bracelet, je ne vois pas trop l'intéret de venir rabacher que les agrégés 2014 sont moins bons que ceux d'il y a $n$ années.

    À part rabaisser les jeunes agrégés de cette année, je ne vois pas ce que tu apportes dans ces discussions. Tu as dit toi-même que les jeunes agrégés ne sont pas moins méritants, alors pourquoi ce besoin de venir dire "vous n'êtes pas bons" à des gens qui ont travaillé dur et qui se réjouissent d'avoir réussi ? Comme par exemple dans ce fil passablement odieux...
    Quel est l'intérêt ? Qu'est-ce ça apporte ?

    Tu sembles constater un fait (je ne dis pas que le fait réel, mais que tu en es convaincu), soit. Quelles sont les solutions que tu proposes pour que les choses changent et avancent ?

    PS : je précise que je ne suis pas une agrégée cru 2014. J'ai passé l'agreg il y a quelques années déjà ; d'ailleurs, au passage, quand je l'ai préparée, j'ai fait pas mal d'annales des années 70 et je ne les ai pas trouvées insurmontables...
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