Intégrale d'une fonction vectorielle

Bonjour à tous,

L'intégrale de Lebesgue permet d'intégrer des fonctions à valeurs dans $\mathbb{R}$. Pour une fonction à valeurs dans $\mathbb{R}^n$, il suffit d'intégrer composante par composante.

Maintenant, pour une fonction à valeurs dans un espace vectoriel de dimension infinie, comment-est ce qu'on fait ?

Par exemple, soit un espace mesurable $\left(\mathcal{X},\mathcal{B}\right)$, et $\mathcal{M}$ l'espace vectoriel des mesures (signées) finies sur $\left(\mathcal{X},\mathcal{B}\right)$. Soit maintenant une variable aléatoire $X$ sur $\left(\mathcal{X},\mathcal{B}\right)$, de loi $\mu$. Notons $\delta_X$ la distribution empririque. Si je munis $\mathcal{M}$ d'une tribu (je dois pouvoir prendre par exemple la plus grande tribu rendant l'application "distribution empirique" mesurable, non ?), je viens de définir une variable aléatoire sur $\mathcal{M}$.
J'aimerai bien dire qu'en moyenne $\delta_X$ vaut $\mu$, mais comment est-ce qu'on définit proprement tout cela ?

Merci d'avance,
Adrien

Réponses

  • Bonjour,
    Pour une mesure aléatoire $\Lambda$, tu peux dire qu'elle vaut $\mu$ en moyenne si $\mathbb{E}\bigl[\Lambda(A)\bigr]=\mu(A)$ pour tout $A$ dans la tribu du contexte.
  • Hmm, donc pour les mesures aléatoires, on passe par les représentations de ces mesures par des intégrales de fonctions pour éviter le problème, d'accord.

    Il n'y a pas à ta connaissance de théorie générale de l'intégrale de Lebesgue pour les fonctions à valeurs dans un Banach, par exemple ?

    Merci pour la réponse !

    PS : Je demande juste par curiosité intellectuelle, vu qu'en fait je m'intéresse uniquement aux mesures aléatoires, ta réponse est tout à fait suffisante pour mes besoins.
  • Salut,

    De mémoire il y a (au moins) deux théories pour l'intégrale des fonctions à valeurs dans un Banach $E$, définies sur un espace mesuré $(X,\mu)$.

    - L'intégrale de Bochner, qui part des fonctions simples de la forme $\sum_{i=1}^n 1_{A_i} v_i$ avec $A_i \subset X$ et $v_i \in E$, définit l'intégrale de manière naturelles pour ces fonctions (je te laisse deviner :) ) et étend ensuite par approximation ; les fonction intégrables au sens de Bochner sont celles qui sont mesurables (fortement je crois) et qui peuvent être approchées par des fonctions simples au sens de la norme $\int ||f||_E \, d\mu$, l'intégrale étant alors la limite, etc.

    - L'intégrale de Pettis, qui utilise la dualité : $f$ est intégrable au sens de Pettis si pour tout $\varphi \in E'$ l'intégrale (réelle) $I(\varphi) = \int_X \langle \varphi,f \rangle \, d\mu$ est définie, et dépend continûment de $\varphi$. Dans ce cas $I$ est un élément du bidual $E''$, qu'on peut parfois identifier à un élément de $E$ mais pas toujours, sauf si $E$ est réflexif. Ici on demande seulement la mesurabilité faible de $f$.

    Les deux intégrales ont des propriétés différentes, et il y a de bonnes raisons de préférer l'une à l'autre selon les cas, mais j'ai tout oublié :-( Je pense qu'avec les noms tu as de quoi faire une recherche.
  • Ok merci beaucoup, ça va se rajouter à ma liste de lecture !
    :D
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