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Réponses

  • Bonsoir,

    Le taulé est plus pour les collègues qui s'évertuent à faire des exercices types et donc ont plombé leurs élèves pour l'épreuve car il n'y était pas préparé tout simplement.

    Ensuite, le barème a été très large pour garder le quota classique de personnes ayant le brevet.

    Et il s'avère que nous avons eu cette année en Février sauf erreur un joli avenant sur le brevet de 2013 pour revenir à des exercices types sous le prétexte de mise en place globale du socle commun (les exercices du socle étant des exercices types sauf si ont considère les exercices de type problème ouvert comme nous avons eu en 2011).

    Pour les concepteurs de sujet, ils sont mandatés pour rédiger des exercices par rapport à un objectif. Ils ne sont donc pas libre de créer les exercies qu'ils veulent. De toute façon, il y a une validation des exercices par une commission avant de les proposer au brevet. A partir de là, il est toujours possible de modifier les exercices proposés, non ?

    Il s'avère d'une institution assez flou en soi qui ne permet pas de savoir qui fait quoi et ainsi, il est impossible pour nous pauvre professeur de se plaindre des sujets vu que nous n'y avons pas accès (ni à la création ni au test) même si selon les site gouvernementaux, il s'agit bien de professeurs qui créent et testent les sujets sur des élèves avant de les proposer à la validation.

    Cordialement,
  • @JLT, je comprends ta question à Rémi. En même temps, même si sa réponse n'est pas assez satisfaisante et formelle, je peux t'assurer qu'il relève un fait réel. Il n'y a pas toujours "un tête" ou un "décideur" fautif. L'un des bugs de l'E.N. est justement qu'elle n'a pas de "tête" à qui on peut demander des comptes. La maladie pérenne consécutive au crash est auto-résistante. Les bacs et brevets truqués pour assurer que tout le monde soit reçu quoiqu'il arrive (ou le pourcentage voulu à l'avance pour mieux faire semblant) s'automaintiennent maintenant (depuis au moins 10ans disons) du seul fait de l'addiction de la collectivité concernée. Par ailleurs le flux de pression qui agit, agit en continu et ne "se réveille pas" subitement en juin. Je te prends un exemple simple: comme l'a signalé Rémi (il se présente comme un tel enseignant), il peut arriver qu'un enseignant ici ou là (par exemple en janvier (donc loin de juin)) prenne subitement l'initiative de ne plus tricher et ne donne pas une interro qui consiste à réécrire le corrigé distribué ou enseigné avant aux élèves (donc on est loin en dates du bac ou du brevet). Et bien il sera immédiatement remis sur les rails, non pas son inspecteur ou par le chef d'établissement, mais plutôt par un masse imprécise qui sera en gros une délégation d'élèves sourdement menaçants et de parents idem.

    Attention: ni la délégation informelle d'élèves, ni la délégation informelle de parents ne sera évidemment explicité dans sa revendication. Bien au contraire, elle se présentera à l'enseignant en disant "loin de nous l'idée d'obliger les enseignants à distribuer le corrigé, blablabla" un peu de la même façon qu'un maitre chanteur ne te téléphone pas en disant "salut, je viens te faire chanter". Il y a donc un travail de traduction qui doit s'opérer pour comprendre le mécanisme: l'enseignant "ne recevra pas l'ordre" de distribuer (ou d'enseigner) le corrigé avant. Ce sera simplement le nombre de RV qu'il devra prendre et dont la réalisation sera tout à fait sympathique et conviviale, qui sera parfaitement corrélé aux occurences temporelle de sa désobéissance à cet ordre tacite. En conséquence de quoi, il n'aura finalement plus le choix et recevra de facto mais dans un langage différent cet ordre.

    Autrechose, je viens d'écouter V.Peillon. Il a discuté du sexe des anges et n'a rien dit qui concerne de près ou de loin de manière importante l'E.N. , si ce n'est quelques "indices" qui montrent que les politiques sont décidément sacrément loin de tout ça et incapables de comprendre
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • @JLT
    Partant des axiomes 1--4, tu en déduis que les comparaisons avec la Finlande ou d'autres pays sont inutiles puisque ce qui marche dans un pays non contaminé ne marche pas nécessairement dans un pays qui est largement contaminé depuis 20 ans

    ajout: je ne dis pas seulement ça, mais aussi que intellectuellement ou presque scientifiquement, le langage avec lequel on réfléchit à la question (avant même de la résoudre) doit s'en trouver modifié: en effet, je ne dis pas seulement ne marche pas nécessairement dans un pays qui est largement contaminé , mais bien plus: non seulement ne marche pas, mais même aggrave les choses et alimente la maladie. Si ça n'était que ne marche pas mais est inoffensif, ce serait assez différent.
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  • Notamment pour JLT qui posait des questions pour savoir pourquoi ça foire dans bien des collèges, voici un exemple très récent sur un autre forum.
  • Pour compléter, ce genre d'exemple contient une équivoque parce qu'il peut sous-entendre que le bug est local, à savoir l'absence du chef d'etb. Il est important de comprendre que la moyenne des situations est de même nature que cet exemple, avec un chef d'etb présent (mais peu compétent ou dépassé). Autrement dit, il faudrait réécrire cet exemple en remplaçant juste l'enseignante qui témoigne par le fait que c'est un principal ou un proviseur qui témoigne mais dit les mêmes choses (en adaptant les passages incohérents avec cette version) et se trouve désemparé non pas par l'absence de son chef (qui par nature n'existe pas localement) mais par celle de l'institution.

    Dans la mesure où les C.E. peuvent s'enfermer à clé dans leur bureau ou peuvent exuter en "responsabilisant" des subalternes et où par ailleurs ils ont des contraintes de réserves, on ne lira que rarement un tel témoignage d'un C.E.
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  • cc -> "la moyenne des situations est de même nature que cet exemple"
    Tout à fait d'accord.D'une certaine façon, l'établissement où j'étais cette année est ce qu'on peut faire de plus éloigné de l'épicentre du phénomène. Donc les choses se passaient mieux:mais il n'y a aucun contrôle de la situation.Ca se passe comme les élèves le veulent: les quelques fois où aux conseils il a été dit "ils bavardent tout le temps, sont malpolis, ne font pas leur boulot", rien n'a changé. Comme ce sont des élèves qui ne souffrent pas trop, ils nous ont laissé dans un état à peu près potable en fin d'année, mais le rapport hiérarchique prof/élève n'existe plus.
    Ma mémoire me joue peut-être des tours, mai j'ai l'impression d'avoir vu des scènes dans ce lycée de province qui auraient été totalement impensables dans mon lycée de banlieue parisienne quand j'étais élève.
  • Comme je ne vois pas de moyen techniquement simple d'aller enseigner quelques mois en collège pour voir comment ça se passe, je suis réduit à poser des questions pour y voir plus clair :

    Dans les classes de 6e où il y a des problèmes importants de discipline, est-il exact que les élèves perturbateurs, qui entraînent le groupe, sont généralement ceux qui sont le plus en difficulté scolaire (=maîtrisant mal la langue ou le calcul) ?
  • 1) les "élèves perturbateurs" n'entrainent pas forcément le groupe
    2) Non, pas forcément, il se peut très bien qu'une classe de sixième haute en couleurs soit telle que son groupe agité soit composé d'éléves qui n'ont rien de spécialement plus en retard que les autres
    3) Il n'y a pas d'élèves "naturellement perturbateurs" en sixième
    4) Une partie des enfants (en sixième, c'en sont), découvrent le grisement jouissif de jouer au dur par admiration de plus grands "caids" irrésistiblement séduisants localement proches (même cour de récré) et souvent ce ne sont pas les plus complexés scolairement (il faut une dose de confiance en soi pour adopter des postures dures, car le parcours et semé d'embûches diverses***)
    5) en sixème, dans un collège moyen, 80% des élèves maitrisent mal langue et calcul. (Et si c'est toi qui lisais les copies, ce serait 95% qui seraient classés comme tel :D )

    Dans ta question, on sent la recherche d'un lien de cause à effet, et je t'ai répondu finalement à ce postulat un peu plus haut: il y a fort longtemps (depuis que le crash est installé à demeure) qu'un tel lien n'existe plus). Bien évidemment, le lien dans l'autre sens existe dans les bahuts déjà un peu huppé: ie des élèves baroudeurs (un pourcentage non négligeable de l'ordre de 20 ou 30%) peuvent se canaliser entre la 3ième et la première parce qu'ils s'aperçoivent qu'ils n'ont aucun mal à décrocher des 14 et qu'ils réalisent qu'ils tireront peut-être un avantage matériel en coopérant avec le système. Le lien que tu interroges est inversé. Par ailleurs, son autre sens n'a pas opérant: tu n'obtiendras pas "je suis bon au collège ==> je me canalise". Pour la raison simple que du fait du bug, "se canaliser" impliquerait un effort fastidieux de chaque jour qui n'est pas naturel car rien ne l'aide à la pression. La bonne intention peut parfois exister, mais elle ne résiste pas à la marche quotidinne de la vie.

    *** il y a une compétition: un candidat "caillera" risque de se ridiculiser si un jour il dit 15 fois "nique ta mère" à divers profs et que le lendemain, il se prend 25 claques sur la tête "pour rigoler" par le gros lard de quatrième en perdition qui cherche de quoi affirmer sa masculinité auprès d'un groupe de 3ième dans lequel il n'arrive pas à entrer, qui lui-même se prend 30 claques sur la tête par le vrai sportif en nike qui s'affirme devant 10 adolescentes entrain de danser le hip hop entre midi et 2 car c'est son moyen d'attirer leur attention.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • JLT, il me semble que tu avais mis sur le forum un jour l'histoire de Mamadou et Mohammed http://www.lire-ecrire.org/fileadmin/blog-college/documents/Segal_28novembre.pdf. Ça propose des réponses à ta question, non ?
  • @Juge Ti : oui, je me souviens parfaitement de cette histoire mais j'ai posé la question pour voir si d'autres témoignages concordent. J'avais en effet retenu de cette histoire que quelques élèves en grande difficulté scolaire perturbent la classe, ce qui empêche les plus doués d'apprendre normalement.

    J'ai l'impression toutefois que Christophe n'est pas du tout du même avis.
  • Je me rappelle avoir lu dans le temps ce long texte, je ne sais plus si c'est parce que toi l'avaisposté ou si je l'ai lu avant. Bon, faudrait que je le relise, je sais que la mise en forme dramaturgique de toute cette problématique est absolument systématiquement le style choisi pour communiquer par les témoins de notre drame éducatif.

    Je ne suis effectivement plus de l'avis de tirer "des morales de cette histoire" comme on dit, mais ça ne veut pas dire que je m'oppose aux témoignages, ni que je suis insensible au fait de bien les raconter, avec un peu "de musique" littéraire etc car ça peut sensibiliser les gens. Cependant, à ce que je crois voir, malgré tout ce qui a pu être dit, les livres écrits par des profs, etc, on s'aperçoit que rien n'est fait, alors même que le problème est simple et que les solutions sont simples.

    Donc pour tout te dire, faudrait que je relise le lien. Mais cette idée que le problème serait causé par "les élèves en retard" (entre guillemets) est à mon avis complètement fausse, même si on peut facilement la reconstruire comme ayant l'air d'être vrai à grand renfort de violons. A mon sens, le problème est de l'ordre de ce que j'ai dit: s'il y avait une école, tout simplement, et si aucun élève ne pouvait bavarder ou commettre le moindre écart, bien entendu, tout le monde ne suivrait pas, mais on n'aurait absolument pas à sortir les violons pour accompagner un spectacle indigne de folie furieuse où des adultes ont abandonné les enfants dans leur propre école. Et de toute façon, chacun recevrait une formation 50 fois plus importante et solide que le "rien" d'aujourd'hui infligé à la moyenne en 5+4+3 = 12 ans.
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  • Pas tout lu...

    Mais pour en revenir au sujet initial~: "Est-ce que cela me pose problème que ceux qui ont 10 passent sans discussion~?"

    La réponse est non, bien sûr~; même s'il m'est arrivé de voter contre certains de ces gogols.

    Ceci dit, je me soucie plus de ceux, parfois plus méritants, qui n'ont pas les sacro-saints 10.

    Mieux vaut innocenter un coupable que de condamner un innocent.
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