Cantor a tort ?

Bonjour,

J'essaie de démontrer que Cantor s'est trompé dans un de ses théorèmes (L'ensemble P(N) des parties de N n'est pas dénombrable).
N'étant pas mathématicien moi-même je ne pense pas pouvoir déposer une thèse sur le sujet cependant j'aimerais défendre mon opinion.
Comment puis-je procéder ?

Cordialement,

Didier Preud'homme
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Réponses

  • Tu peux expliciter les raisons intuitives qui te font douter de ce résultat mais tu auras du mal à montrer que Cantor s'est trompé étant donné que c'est un résultat <B>vrai</B>.<BR>
  • Bonjour,

    tu dis que tu n'es pas mathématicien (moi non plus d'ailleurs) et tu entends montrer que Cantor s'est trompé sur la foi de ton "opinion" ?
    Sais tu ce que signifie le verbe "démontrer" ?
  • un clone de jamel ??
  • En utilisant une astuce mathématique, j'arrive à démontrer que P(N) est énumérable et donc infini dénombrable.

    Didier
  • SUffit d'écrire ta preuve ici et quelqu'un te convaincra que tu as fait une erreur de raisonnement (désolé) qui peut bien sûr être subtile à déceler.
    Si tu n'es pas convaincu après, il sera toujours temps de discuter de la façon de faire découvrir au monde ce que tu penses.
  • Fais-voir ?

    En utilisant une astuce mathématique, Cantor arrive à montrer que $\mathcal{P}(\N)$ est en bijection avec $\R$ et donc non-dénombrable.
  • Bonsoir Didier.

    Je connais trois démonstrations du théorème de Cantor qui reposent sur trois méthodes fondamentalements différentes. On peut se tromper une fois, mais commettre trois erreurs différentes est très peu probable. Je serais intéressé de connaître les idées importantes de ta démonstration.

    Bruno
  • P($\N$) est en bijection avec $\N$, mais pas avec $\R$
  • Une preuve SVP ? Ou au moins une idée ?

    Volny
  • Quelles sont les grandes idées de tes trois méthodes Bruno ? (Je ne connais qu'une seule méthode.)
  • J'espère que ça va passer, le forum a l'air de très mal fonctionner.

    Première, la méthode originelle je pense, tu associes à chaque partie de $\N$ la suite des $0$ et $1$ image de la partie par sa fonction caractéristique. Tu énumères toutes ces images, en supposant $\mathfrak P(\N)$ dénombrable, et par le procédé diagonal (de Cantor) tu construis une suite qui n'est pas dans l'énumération.

    Deuxième méthode : Soit une énumération~$\varphi$ des parties de $\N$ et considérons $E = \{n \in \N \mid n \notin \varphi(n)\}$. Et posons $n_0 = \varphi^{-1}(E)$ alors :$$n_0 \in \varphi(n_0) \iff n_0 \notin \varphi(n_0)$$ce qui est une contradiction.

    Troisième méthode, $\mathfrak P(\N)$ est en bijection avec~$[0,1]$ si celui-ci est énuméré par~$\varphi$, on peut associer au nombre~$\varphi(n) un intervalle ouvert d'amplitude $\dfrac 1{2^{n + 2}}$ centré en~$\varphi(n)$. Tu as là un recouvremant de $[0,1]$ par des ouverts. D'après Borel Lebesgues, tu recouvres donc cet intervalle par un nombre fini d'ouverts, donc la longueur de $[0,1]$ est strictement inférieure à la somme des amplitudes qui ont étées définie de façon à faire moins que $1$ :-))

    Bruno
  • J'espère que ça va passer, le forum a l'air de très mal fonctionner.

    Première, la méthode originelle je pense, tu associes à chaque partie de $\N$ la suite des $0$ et $1$ image de la
    partie par sa fonction caractéristique. Tu énumères toutes ces images, en supposant $\mathfrak P(\N)$ dénombrable, et
    par le procédé diagonal (de Cantor) tu construis une suite qui n'est pas dans l'énumération.

    Deuxième méthode : Soit une énumération~$\varphi$ des parties de $\N$ et considérons $E = \{n \in \N \mid n \notin
    \varphi(n)\}$. Et posons $n_0 = \varphi^{-1}(E)$ alors :$$n_0 \in \varphi(n_0) \iff n_0 \notin \varphi(n_0)$$ce qui est
    une contradiction.

    Troisième méthode, $\mathfrak P(\N)$ est en bijection avec~$[0,1]$ si celui-ci est énuméré par~$\varphi$, on peut
    associer au nombre~$\varphi(n)$ un intervalle ouvert d'amplitude $\dfrac 1{2^{n + 2}}$ centré en~$\varphi(n)$. Tu as là
    un recouvremant de $[0,1]$ par des ouverts. D'après Borel Lebesgues, tu recouvres donc cet intervalle par un nombre
    fini d'ouverts, donc la longueur de $[0,1]$ est strictement inférieure à la somme des amplitudes qui ont étées définie
    de façon à faire moins que $1$ :-))

    Bruno
  • Dans ma démonstration, je montre qu'un ensemble p(A) où A est un sous-ensemble de (N) est énumérable en passant par le triangle de Pascal.

    Soit A={1,2,3}
    P(A) = {{},{1},{2},{3},{1,2},{1,3},{2,3},{1,2,3}}

    Car dans un ensemble un élément est unique et on ne tient pas compte de l'ordre c-à-d :
    {1,2,3}={2,1,3}={3,2,1}

    On a |P(A)| = |{}|+|{{1},{2},{3},{1,2},{1,3},{2,3},{1,2,3}}|
    = 1 + C3,1 + C3,2 + C3,3
    = 1 + 3 + 3 + 1
    = 8

    où 1 + 3 + 3+ 1 est la 4ème ligne du triangle de Pascal.

    Il existe donc une bijection entre P(N) et la dernière ligne du triangle de Pascal.
  • Sauf qu'il n'y a pas de "dernière" ligne du triangle de Pascal...
  • Pour Bruno,

    ta troisième méthode est ma préférée , elle est très jolie, mais es tu sûr qu'elle ne se mord pas la queue...
  • Cher preud'homme,

    tu as juste montré que l'ensemble des partie FINIES de N
    est denombrable, ce qui est trivial puisque qu'on peut trouver une
    injection de cet ensemble dans les rationnels...

    Mais toutes les parties de N ne sont pas finies!

    Dommage.... ;-)

    a+

    eric
  • exactement, tu fais cette hypothèse implicitement dès le début de ta démo, donc même si tous les autres enchaînements sont bons, là y a un problème...
  • J'aime bien ta troisième méthode aussi, Bruno.
    La deuxième peut se généralier à un ensemble quelconque et je pense aussi que la première est la méthode ``originelle''.

    J'en connaissais encore une autre (Ce qui fait donc 4 en tout !) :

    L'application
    \[
    f : \, \frak{P}(\N)\backslash\{\varnothing\} \longrightarrow \, ]0,1], \quad A \longmapsto \sum_{i \in A}10^{-i}
    \]
    est injective, tout comme
    \[
    g : \, ]0,1] \longrightarrow \frak{P}(\N)\backslash\{\varnothing\}, \quad 0,a_1a_2a_3... \longmapsto \{ a_i 10^i : i \in \N \}.
    \]

    Le théorème de Cantor-Bernstein permet alors d'affirmer que $\frak{P}(\N)\backslash\{\varnothing\}$ et $]0,1]$ sont en bijection, ce qui donne le résultat voulu.

    (L'écriture décimale des réels de $]0,1]$ est unique si on ne considère que les écritures du style $0,41999 \dotsc$ et non pas $0,42000\dotsc$. Et que personne ne dise que ces deux nombres sont différents !)
  • Bonsoir Pilz,

    En quoi se mordrait-elle la queue ?

    Bruno
  • Bravo Joch, tu as complètement résumé la situation : Tout le raisonnement de Preud'homme s'effondre!
    Encore merci pour ta lucidité, maître Joch
  • Pour TheVelho,

    Bien sûr la seconde méthode est valable pour tout ensemble X, mais le rasoir d'Occam... La seconde méthode m'a été apprise par Chevalley dans le cours de topologie en 1964-65, je n'en revendique nullement la paternité (ni d'aucune autre d'ailleurs), il avait assez l'air content de notre ébahissement ! C'est étrange j'avais toujours cru que 0,419999... et 0,42000... Bon laissons tomber, je te crois sur parole :-))

    Bruno
  • pour suivre le topic sur mon mail
  • Pour ceux qui ne connaîtraient pas l'astuce : la décomposition en base 2 définit une bijection de $\N$ sur l'ensemble des parties finies de $\N$.
  • pour preud'homme :

    l'ensemble des parties finis de $\N$ est en effet en bijection avec $\n$, en bijection avec l'ensemble des polynomes, avec l'ensemble des suites nulles au dela d'un certain rang.... mais le "probleme" se presente quand tu passes aux parties infini..

    en effet, dans une certaine mesure, tant que tu restes aux parties finies, tu n'as de l'infini que dans "un sens", tandis qu'en prenant les parties infinies, tu as d'une certaine maniere un "double infini" qui apparait, donc tu changes de dimension, d'echelle. je ne sais pas si c'est clair .... par analogie, tant qu'on considere des suites finies de rationnels, on reste dans les rationnels. pour faire apparaitre un reel ( et donc changer de "dimension", passer dans un espace plus grand ) il faut passer a la limite des suites infinies. entre le fini et l'infini, il y a un "saut" fondamental qui n'a rien de trivial en general.

    _________________________________________________
    Je viens de m'installer en allemagne, et je patine un peu en algebre. aussi, ne soyez pas surpris si je vous sollicite; ce n'est pas par flemme, mais bien parce que j'aimerais faire mes DM en entier
  • pour preud'homme :

    l'ensemble des parties finis de $\N$ est en effet en bijection avec $\N$, en bijection avec l'ensemble des polynomes, avec l'ensemble des suites nulles au dela d'un certain rang.... mais le "probleme" se presente quand tu passes aux parties infini..

    en effet, dans une certaine mesure, tant que tu restes aux parties finies, tu n'as de l'infini que dans "un sens", tandis qu'en prenant les parties infinies, tu as d'une certaine maniere un "double infini" qui apparait, donc tu changes de dimension, d'echelle. je ne sais pas si c'est clair .... par analogie, tant qu'on considere des suites finies de rationnels, on reste dans les rationnels. pour faire apparaitre un reel ( et donc changer de "dimension", passer dans un espace plus grand ) il faut passer a la limite des suites infinies. entre le fini et l'infini, il y a un "saut" fondamental qui n'a rien de trivial en general.

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    Je viens de m'installer en allemagne, et je patine un peu en algebre. aussi, ne soyez pas surpris si je vous sollicite; ce n'est pas par flemme, mais bien parce que j'aimerais faire mes DM en entier
  • en fait, tu as meme demontré que dans le cas fini, si $|P(E)|=\aleph$, alors :
    $$|P(E)|=2^{\aleph}$$

    sache que cette relation se generalise au cas infini, donc en particulier, pour tout ensemble E fini ou infini :

    $$|E| < |P(E)|$$

    _________________________________________________
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  • Bonjour

    Non mais franchement on lit de ces choses sur ce forum : P(N) dénombrable .... hum
    Plus sérieux : Je crois que cette question est encore non résolue :
    Si E est un ensemble de cardinal > à celui de R, est-ce qu'un produit dénombrable de E est de cardinal égal à celui de E ?
    Sachant que c'est vrai pour E = R, on serait tenté de répondre oui, mais comme le dit Lang (Algèbre p.905) : "Selon la rumeur, la réponse de Solovay serait non"

    Alors ?
  • En tout cas, pour un produit fini c'est vrai.
  • Je voulais savoir comment definir une fonction surjective de $\N$ dans les parties finies de $\N$??
  • UTILISER LE FAITE QUE TOUT NOMBRE NATUREL n $\geq$ 2 ADMET UNE DECOMPOSITION UNIQUE COMME PRODUIT $p1^n1$$p2^n2$...$pk^nk$ ou k $\geq$ 1
  • Utiliser le fait que tout nombre naturel $n \geq 2$ admet une décomposition unique comme produit $ p_1^{n_1} p_2^{n_2} \ldots p_k^{n_k}$ où $k \geq 1$
  • Bonjour benn.

    As-tu répondu à ta propre question ou est-ce une précision de ta demande ?

    Bruno
  • Une bijection entre $\N$ et ses parties finies est, pour $X \in \mathcal{P}_f(\N)$,
    \[
    X \longmapsto \sum_{n \in X}10^n.
    \]
  • Dans cette question je dois utiliser le fait que tout nombre se decompose en produit de nombres premiers pour trouver une fonction surjective de N dans les parties finies de N
  • Bonjour Bruno, je voulais juste savoir comment definir une telle fonction
  • soit $(p_i)_{i\geq 0}$ la suite de tous les nombres premiers. tout nombre $n\in \N$ s'ecrit $n=\prod p_i^{N_i}$ ( tu notes que $N_i$ peut etre egal a 0, c'est important). il suffit d'associer a ce nombre, l'ensemble des $N_i$ distincts.. c'est bien une fonction surjective.

    _________________________________________________
    Je viens de m'installer en allemagne, et je patine un peu en algebre. aussi, ne soyez pas surpris si je vous sollicite; ce n'est pas par flemme, mais bien parce que j'aimerais faire mes DM en entier
  • Bonjour TheVelho

    Quel est l'antécédent de 2 dans ta "bijection" ?
    Sans doute voulais-tu écrire $ X \longmapsto \sum\limits_{n \in X}2^n $

    Alain
  • Bonjour benn.

    TheVelo t'a donné une injection de l'ensemble $\mathfrak P_\omega(\N)$ des parties finies de $\N$ dans $\N$. En écrivant des puissances de $2$ au lieu de puissances de $10$, on doit obtenir une bijection.

    Selon la méthode qui t'est proposée, on fait correspondre à l'entier $n$ l'ensemble des exposants qui figurent dans sa décomposition en nombres premiers. L'unicité de cette décomposition pour $n > 2$ nous prouve qu'on a une application de $\N \setminus \{0,1\}$ dans $\mathfrak P_\omega(\N)$. Cette application est presque surjective puisque si $X = \{n_1,...,n_p\}$, $X$ est l'image du nombre $2^{n_0}3^{n_1}...q^{n_p}$ où $q$ est le $p$-ème nombre premier. Il reste reste le cas de $\emptyset$ sur lequel on peut envoyer $0$ et $1$.

    Bruno
  • Oui je me suis fourvoyé sur la "bijection'' plus haut et je voulais bien écrire 2 à la place de 10.
  • Merci tout le monde, je comprends mieux !!
  • Bonjour,

    Pour Bruno :
    Je ne comprends pas la troisième méthode
    "$ \mathfrak P(\mathbb{N})$ est en bijection avec $ [0,1]$".
    Ceci revient à déjà à dire que "$ \mathfrak P(\mathbb{N})$ n'est pas dénombrable car $[0,1]$ est en bijection avec $\N$.
    Si on part de cette hypothèse, il n'y a rien plus rien à faire, non? Je crois que c'est cela que voulais dire Pilz par "se mord la queue".

    Autre hypothèse (assez probable), je n'ai pas compris ce que vous avez écrit, pourriez-vous m'expliquer?

    lili.
  • Pardon je voulais écrire $[0,1]$ en bijection avec $\R$... si un modérateur passe...

    lili.
  • Merci lili M.

    Disons que c'est une méthode pour démontrer que $\R$ n'est pas dénombrable... Et comme les deux ensembles $\R$ et $\mathfrak P(\N)$ sont équipotents cette cardinalité rejaillit sur le second.

    En me relisant, il me semble clair que je pars de l'idée que j'ignore tout de la cardinalité de $\R$.

    Bruno
  • Merci Bruno, je comprends mieux. C'est très joli comme méthode, pour montrer que $\R$ n'est pas dénombrable je ne connaissais que le procédé diagonal (pendant de la 1ère méthode) : je préfère cette troisième méthode.

    lili.
  • Au passage, si je ne me trompe pas, voici une autre méthode dérivée de la troisième pour montrer que $[0,1]$ n'est pas dénombrable : 'amplitude de l'intervalle est $1$ et on l'enferme dans une suite $I_n$ d'intervalles d'amplitudes $\dfrac 1 {2^n}$. Ce raisonnement doit bien traîner dans la littérature.

    Bruno
  • Bonjour j'ai un petit pb avec cet exo .

    1)
    Supposez une énumération e : N -> 2^N. Considérez X={n | n n’appartient pas à e(n) }.
    Comme e est surjective, il n’existe nx tel que e(nx)=X et soit nx appartient à X soit nx appartient à X.
    Montrez que dans les deux cas on arrive à une contradiction.

    2)
    On dit qu un ensemble X est dénombrable s’il y a une fonction bijective entre X et les nombres naturels N.

    Montrer que l’ensemble des langages sur un alphabet Somme n’est pas dénombrable .

    3)
    Conclure qu il y a des langages qui ne sont pas semi-decidables.
  • Bonjour benn.

    Pour le 1, je l'ai évoqué au-dessus dans le sujet :-)))

    Pour le reste, qu'est-ce au'un "alphabet somme"? Et des langages "semi-décidables" ? (sans garantie de réponse)

    Bruno
  • une rectification un ensemble est denombrable s'il s'injecte dans N
    un ensemble fini est denombrable (denombrable veut juste dire que l'on peut les compter

    pour tes langages
    comme le nombre de langage sur un alphabet a deux caracteres est 2^N
    et que le nombre de langage semi decidable est N (un par algorithme, qui sont, je le rappelle denombrable) il esiste un gros paquet de langages non recursivement enumerable (synonime de semi decidable)

    j'espere avoir ete clair
  • bonjour, je n'ai pas tres bien compris ton explication .
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