Équation diophantienne $x^2=17+8^n$

uvdose
Modifié (26 Jul) dans Arithmétique
Bonjour,

Je suis tombé sur cette équation diophantienne sur MSE. Je me demande déjà comment traiter le cas $c=2$, c'est à dire l'équation 
$$(E) : x^2=17+8^n$$
où $x$ et $n$ sont des entiers naturels.
On peut conjecturer que l'ensemble des solutions $(x,n)$ de $(E)$ est $\{(5,1);(9,2);(23,3)\}$, mais comment le prouver ?
On peut supposer que $n$ est impair, le cas où $n$ est pair étant facile à traiter ($17$ s'écrit de façon unique comme la différence de deux carrés). Sauf erreur, on ne peut pas espérer une obstruction modulo une puissance de $2$.

Merci d'avance pour votre aide !

Edit : on peut peut-être travailler dans l'anneau de Dedekind $\mathbb{Z}[\sqrt{17}]$, mais j'avoue être un peu rouillé pour cela.

Réponses

  • L'argument pour le cas pair est juste que le carré d'un nombre pair est pair (le cas n= 0 étant trivialement exclu).
    Il ne faut pas respirer la compote, ça fait tousser.

    J'affirme péremptoirement que toute affirmation péremptoire est fausse
  • @Médiat_Suprème Je ne comprends pas ce que tu veux dire.
  • J'ai mal lu et donc j'ai écrit n'importe quoi !
    Il ne faut pas respirer la compote, ça fait tousser.

    J'affirme péremptoirement que toute affirmation péremptoire est fausse
  • Pour tout $p\geqslant 2$, $(8^p)^2 < 17+8^{2p} < (8^p + 1)^2$, donc $17+8^{2p}$ est compris entre $2$ carrés successifs et ne saurait donc être un carré lui-même. Ça règle le cas $n$ pair.
    Aucune idée pour le cas $n$ impair, par contre.
  • uvdose
    Modifié (26 Jul)
    Pour traiter le cas où $n$ est impair, je ne sais pas si cela est payant d'utiliser les solutions de l'équation de Pell-Fermat 

    $(P) : x^2-8y^2=17\,.$

    Les solutions positives de $(P)$ sont les $(x_n,y_n)$, $n\in\N$, où $x$ et $y$ sont les suites d'entiers définies par

    $\left\{\begin{array}{l}(x_0,x_1,x_2,x_3)=(5,7,23,37)\\x_{n+4}=6x_{n+2}-x_n\end{array}\right.$  et $\left\{\begin{array}{l}(y_0,y_1,y_2,y_3)=(1,2,8,13)\\y_{n+4}=6y_{n+2}-y_n\end{array}\right.\,.$

    Dès lors, cela revient en particulier à chasser les puissances de $8$ parmi les termes de la suite $y$. 
    Il est facile de voir que pour tout $k\in\N$, $y_{2k+1}\equiv2\;[7]$ ou $y_{2k+1}\equiv6\;[7]$, donc $y_{2k+1}$ n'est pas une puissance de $8$.
    Il "reste" donc à déterminer quels termes de la suite $a=(y_{2k})$ (voir OEIS) définie par

    $\left\{\begin{array}{l}(a_0,a_1)=(1,8)\\a_{n+2}=6a_{n+1}-a_n\end{array}\right.$

    sont des puissances de $8$. Cela ne semble pas très simple. Des idées ?

  • uvdose
    Modifié (28 Jul)
    J'ai avais l'impression, sans pouvoir encore le prouver, que si $n\in\N$ et $k\in\N^*$,

    $8^k \;|\; a_n \;\Longleftrightarrow\; n\equiv8^k-7\;[8^k]\,.$

    Par conséquent, $a_n=8^k$ entraînerait aurait entraîné que $n\geqslant 8^k-7$.
    Or, il ne doit pas être trop difficile de prouver que $\forall n\in\N$, $a_n\geqslant8n$, d'où une contradiction pour $k>1$...

    Edit : désolé, j'ai raconté des bêtises.

  • dirikly
    Modifié (27 Jul)
    Bonjour
    L'équation de Mordell $y^2-x^3=17$ admet un nombre fini de solutions : 
    $(2,5), (4,9), (8,23),(43,282),(52,375),(5234,378661)$

    L'équation $(E)\quad x^2=17+8^n$ est équivalente à $x^2-(2^n)^3=17$
    les solutions de l'équation de Mordell de la forme $(2^n,x)$ sont : $(2,5),(4,9),(8,23)$ donc les couples $(x,n)$ solutions sont $(5,1),(9,2), (23,3)$
  • @dirikly Merci. Cette équation de Mordell se résout-elle avec des outils "élémentaires" ?
  • @uvdose    à confirmer, j'ai utilisé un article de wikipédia https://en.wikipedia.org/wiki/Mordell_curve
  • uvdose
    Modifié (31 Jul)
    J'ai fini par poser la question sur MSE. Un participant a déniché un article qui répond à la question initiale (voir le corollaire page 151).
  • uvdose
    Modifié (4 Aug)
    Je n'ose pas ouvrir une nouvelle discussion pour vous soumettre la question (accessoire, mais qui m'amuse) suivante, à laquelle je n'ai pas encore la réponse.
    Soit $a$ la suite évoquée plus haut, définie par

    $\left\{\begin{array}{l}(a_0,a_1)=(1,8)\\a_{n+2}=6a_{n+1}-a_n\end{array}\right..$

    Existe-t-il, pour tout entier naturel $k$, un terme de la suite $a$ divisible par $19^k$ ?
    J'ai indiqué dans le tableau ci-dessous, pour les premières valeurs de $k$, le plus petit entier naturel $n$ tel que $19^k\;|\;a_n$ :

    $\begin{array}{|c|c|}
    \hline
    k&n\\
    \hline
    1&7\\
    \hline
    2&67\\
    \hline
    3&447\\
    \hline
    4&58207\\
    \hline
    5&812697\\
    \hline
    6&20360847\\
    \hline
    7&193687777\\
    \hline
    8&2075523017\\
    \hline
    \end{array}$


  • LOU16
    Modifié (2 Aug)

  • LOU16
    Modifié (7 Aug)
    Bonjour,
    Voici une réponse (positive) à la question posée par @uvdose dans son denier message
    Soient $p:=19,\:\:A :=\begin{pmatrix} 3&8\\1&3 \end{pmatrix},\:\: f$ l'application $\mathcal M_2(\Z)\to \Z$  définie par: $\forall M\in \mathcal M_2(\Z), \quad f(M) =\begin{pmatrix} 0&1 \end{pmatrix}M\begin{pmatrix}5\\1 \end{pmatrix}.\:\:$ Alors:
    $$\boxed{\forall n \in \N,\:\:A^{n+2} =6A^{n+1} -A^n, \quad a_n =f(A^n).}$$
    On observe que; $\:\:f \text{ est }\Z-\text{linéaire},$ 
    $a_7\equiv 0 \mod p, \:\:a_7\not\equiv 0 \mod p^2,\quad A^{20} =\mathrm I_2+pB, \:\: B\in \mathcal M_2(\Z), \quad a_{67} =f\left(A^7(\mathrm I_2 +pB)^3)\right )\equiv 0 \mod p^2.$

    On déduit que $f(A^7)+3pf(A^7B) \equiv 0 \mod p^2,\:\:$ puis que $\boxed{f(A^7B) \not \equiv 0 \mod p.}$
    On prouve par récurrence: $$\boxed{ \forall k \in \N^*, \exists n \in \N^*\text{ tel que } a_n \equiv0 \mod p^k, \:\:f(A^nB) \not\equiv 0 \mod p.\qquad(\mathcal P_k)}$$
    $(\mathcal P_1)\:$ est vraie: $n=7.\qquad$Supposons $(\mathcal P_k) \text{ vraie.} $
    $\exists r \in \N\: $ tel que $\:\dfrac {a_n}{p^k} +rf(A^nB)\equiv 0 \mod p.\quad (\bigstar)\qquad$ Notons $m=20rp^{k-1}+n.\quad$ Alors:
    $a_m =f\left [A^n(\mathrm I_2+pB)^{rp^{k-1}}\right]= f(A^n)+rp^kf(A^nB)+\displaystyle \sum_{i=2}^{rp^{k-1}}\binom{rp^{k-1}}i p^{i}f(A^nB^{i})\equiv f(A^n)+rp^kf(A^nB)\overset{(\bigstar)}{\equiv 0} \mod p^{k+1}.$
    D'autre part:  $f(A^mB)=f\left[A^nB(\mathrm I_2+pB)^{rp^{k-1}}\right]\equiv f(A^nB) \not\equiv 0 \mod p .\:\: (\mathcal P_{k+1}) $ est établie. $\:\square$

  • Merci beaucoup pour ta réponse @LOU16 !
     
    LOU16 a dit :
    $f(A^n)+rp^kf(A^nB)+\displaystyle \sum_{i=2}^{rp^{k-1}}\binom{rp^{k-1}}i p^{i}f(A^nB^{i})\equiv f(A^n)+rp^kf(A^nB)\overset{(\bigstar)}{\equiv 0} \mod p^{k+1}.$
    Juste un détail : est-il immédiat que $\displaystyle\binom{rp^{k-1}}i p^i$ est divisible par $p^{k+1}$ lorsque $i\geqslant2$ ?
  • LOU16
    Modifié (4 Aug)
    Bonjour @uvdose.
    Je vois que c'est avec un œil de lynx  que tu détectes les imprécisions de mon propos. Il n'y a, de toutes façons, jamais rien d'évident.

    $\displaystyle \binom{rp^{k-1}}i p^{i} =r \binom{rp^{k-1}-1}{i-1}\dfrac {p^{k+i-1}}{i}\qquad \forall i\geqslant 2, \quad \mathcal V_p(i)\leqslant i-2 \implies k+i-1-\mathcal V_p(i) \geqslant k+1.$
  • @LOU16 Mais oui, bien sûr, merci !
  • uvdose
    Modifié (4 Aug)
    Je trouve vraiment ta démonstration épatante, @LOU16.

    Si je ne raconte pas de bêtise, elle fonctionne pour des entiers premiers $p\geqslant3$ tels que :
    (i) il existe $r\in\N^*$ tel que les coefficients de la matrice $A^r-I_2$ sont tous divisibles par $p$,
    (ii) il existe $s\in\N$ tel que $p\;|\;a_s$ et $p^2\not|\;a_s$,
    (iii) il existe $t\in\N$ tel que $t\equiv s\;(\text{mod }r)$ et $p^2\;|\;a_t$.

    Une investigation informatique pour $p\leqslant200$ me donne : 

    $\begin{array}{|c|c|c|c|}\hline p&r&s&t\\\hline19&20&7&67\\\hline43&44&30&734\\\hline47&23&2&209\\\hline53&54&34&1276\\\hline67&68&12&2052\\\hline83&84&14&1694\\\hline101&102&45&4737\\\hline127&63&23&4874\\\hline137&34&3&1125\\\hline149&150&69&5319\\\hline151&75&58&10933\\\hline157&158&7&5853\\\hline179&36&5&2669\\\hline191&95&80&15660\\\hline\end{array}$

    J'avais également posé la question sur MSE. J'ai obtenu une première réponse, mais qui dépasse mes compétences...
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