Classements aux concours non publiés

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Réponses

  • Bah, la plupart des polytechniciens ne travaillent pas dans le public alors qu'ils ont aussi un engagement décennal, je ne vois pas pourquoi on reprocherait à des normaliens de travailler dans le privé, d'autant plus qu'il n'y a pas de places pour tout le monde dans la recherche académique ou comme prof de prépa.
  • Vassillia
    Modifié (19 Jul)
    Je suis assez d'accord mais s'il y avait besoin de raisons factuelles pour reprocher des choses aux gens, ça se saurait.
    Dire "je n'ai pas réussi à faire de recherche académique ou à être prof de prépa" donc je bosse dans le privé parait beaucoup plus sympathique que de dire "j'ai choisi de bosser dans le privé par intérêt personnel et/ou financier" surtout après avoir fait une ENS.
    Tant qu'il n'y a pas besoin de montrer qu'on a réussi ce que d'autres ont échoué (c'est valable pour le concours ENS mais pour bien d'autres choses aussi), j'ai tendance à penser qu'il vaut mieux ne pas le montrer pour s'éviter des problèmes.
    Quel est l’intérêt pour l'élève que son nom apparaisse publiquement ? Je te parle bien pour lui ou pour elle, pas pour toi en tant que prof où je vois bien l’intérêt.
    La philosophie nous enseigne à douter de ce qui nous paraît évident. La propagande, au contraire, nous enseigne à accepter pour évident ce dont il serait raisonnable de douter. (Aldous Huxley)
  • Franchement je trouve que c'est abracadabrant de cacher sa réussite au concours de l'ENS. J'ai toujours été habitué à valoriser les études, et le fait d'être classé parmi les meilleurs étudiants dans une filière donnée devrait être un motif de fierté, et non quelque chose qu'il faudrait "cacher pour éviter des problèmes". Ce genre d'attitude m'est complètement étranger.
  • On ne doit pas venir du même milieu alors.
    Quand on réussit un peu mieux que les autres à l'école par chez moi, au mieux on était vu comme quelqu'un de bizarre et au pire on provoquait les jalousies. J'ai appris très tôt qu'il fallait la jouer discrète pour entrer dans le moule et être acceptée de mes petits camarades. 
    Mais encore une fois, rien n’empêche celles et ceux qui ont envie de publier leur classement de le faire. Par contre, je trouve dérangeant de le rendre obligatoire (sans que ce soit dramatique, on est bien d'accord)
    La philosophie nous enseigne à douter de ce qui nous paraît évident. La propagande, au contraire, nous enseigne à accepter pour évident ce dont il serait raisonnable de douter. (Aldous Huxley)
  • Vassillia a dit :
    On ne doit pas venir du même milieu alors.
    Quand on réussit un peu mieux que les autres à l'école par chez moi, au mieux on était vu comme quelqu'un de bizarre et au pire on provoquait les jalousies. J'ai appris très tôt qu'il fallait la jouer discrète pour entrer dans le moule et être acceptée de mes petits camarades.

    Ca je connais aussi, au collège j'ai fait exprès une faute d'orthographe pour qu'il y ait au moins une dictée dans l'année dans laquelle je n'ai pas 10/10. Mais là on n'est plus au collège, les gens ou les petits camarades susceptibles de regarder les classements à l'ENS sont des adultes qui ne vont pas t'embêter si tu figures sur la liste d'admission.
  • raoul.S
    Modifié (19 Jul)
    JLT a dit : 
    Ca je connais aussi, au collège j'ai fait exprès une faute d'orthographe pour qu'il y ait au moins une dictée dans l'année dans laquelle je n'ai pas 10/10.

    🤣...

    @JLT tu ne peux pas rester constamment sur des succès, il faut également que tu connaisses le gout de l'échec :mrgreen: Je ne sais pas moi, essaie de trouver une activité dans laquelle tu échoues constamment, tu verras c'est formateur. La boxe ?

  • Tu as sans doute raison sur le risque inexistant mais on peut imaginer que si quelqu'un a l'habitude de ne pas le montrer, l'habitude reste et comme il n'y a pas vraiment d’intérêt personnel à le publier ...
    La philosophie nous enseigne à douter de ce qui nous paraît évident. La propagande, au contraire, nous enseigne à accepter pour évident ce dont il serait raisonnable de douter. (Aldous Huxley)
  • Oh des activités où j'ai échoué, il y en a un certain nombre, mais je ne suis pas masochiste au point de les poursuivre toute la vie si l'échec est vraiment constant.
  • Pour ma part, j'ai un peu de peine à concevoir que la réussite à un concours public relève de la vie privée, particulièrement dans une société où la réussite à ces concours a un impact de long terme sur la vie des gens.
    Il y a une exigence de transparence, qui a  des petits inconvénients privés, négligeables à mon avis devant l'intérêt public.

    Je ne sais pas quels sont les motivations derrière ce mouvement (et je ne vois pas la main des gauchistes partout), mais j'observe, comme chacun, qu'à l'heure des réseaux sociaux, les institutions rendent plus difficiles l'accès à des données qu'il y a 30 ans, on publiait dans le journal le Monde (concours des grandes écoles, agrégations).

    Par ailleurs, pour avoir accompagné récemment une candidate à des concours de grandes écoles, j'ai constaté que l'Ecole Polytechnique est  assez exemplaire en termes de transparence; on ne peut pas en dire autant de tout le monde.
  • J'ai un avis assez proche de celui d'aléa.
    On peut éventuellement trouver des bonnes raisons à cette non-publication. Quand j'étais étudiant, Internet n'existait pas, donc de fait, même si l'information était publiée, elle était quasiment inaccessible, et personne n'en mourait. 
    Mais j'ai vraiment peur que les raisons derrière cette décision soient de mauvaises raisons.

    Dans l'air du temps, dans certains milieux, les classements, c'est pas bien, la sélection, c'est pas bien, les grandes écoles, c'est LE TRUC à supprimer. 
    On n'arrive pas à les supprimer. Mais à défaut de pouvoir les supprimer, on ne publie pas ces classements, c'est toujours ça de pris dans une démarche de "la sélection, c'est pas bien". 

    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
    L'hypocrisie est pire qu'une vérité qui fait mal. Franck Ntasamara.
  • A l'époque où il y avait des classements visibles on pouvait voir des exemples concrets de réussites qui faisaient mentir les prévisions implacables et dites "scientifiques" des sociologues comme par exemple des majors de grande école ou d'agrégation issus des quartiers populaires ou encore d'origine étrangère.

    A mon avis les militantismes à l'origine de la suppression des publications de classements de concours (au delà de la volonté de faire passer un message anti-mérite complètement délirant) ne veulent pas que le grand public ait la possibilité matérielle de s'apercevoir de ça.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Vassillia
    Modifié (28 Jul)
    A mon avis, ce serait plutôt tout l'inverse. Constatant le peu d'étudiants d'origine sociale modeste ou d'origine étrangère et aussi constatant le peu d'étudiantes. Sachant que, dans sa grande majorité, la population est contre payer avec l'argent public, des études à des étudiants déjà privilégiés. L'ENS a tout intérêt à ne pas trop diffuser cette information pour éviter sa fermeture prématurée.
    De ce point de vue d'ailleurs je rejoindrai plutôt aléa, même si je ne suis toujours pas pour publier les noms, car cela me semble être du libre choix de l'étudiant ou l'étudiante d'afficher son nom en ligne, on pourrait demander de publier certaines statistiques sur le public accueilli par l'ENS.
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  • Je viens de constater que pour la filière Lettres, la liste des admis n'est pas donnée par ordre alphabétique, mais selon un ordre qui pourrait être un classement, avec des ex-aequos ?
    Et sur cette liste, sur la première page, 15 prénoms (sur 31) semblent être des prénoms féminins. Et plusieurs élèves semblent d'origine étrangère (sachant que par ailleurs, il existe un concours réservé aux étudiants ayant étudié hors de France).
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  • Tu as raison, je parlais de la filière Sciences comme suggéré par JLT. Par exemple en MP (dont info), on a 3 ou 4 prénoms à priori féminin sur 42.
    C'est curieux de constater que les 2 filières n'ont pas la même politique de diffusion. Par rapport à l'évolution qui me parait la plus probable, je pense que pour une fois les Sciences sont précurseures (c'est déjà le cas dans la plupart des facs de médecine aussi, la liste des admis et admises en 2ème année est classée mais l'identification se fait via un numéro d'étudiant).
    La philosophie nous enseigne à douter de ce qui nous paraît évident. La propagande, au contraire, nous enseigne à accepter pour évident ce dont il serait raisonnable de douter. (Aldous Huxley)
  • N’est-ce pas tout simplement un principe rgpd ? Une sorte de parachute qui conduit à ce que personne ne puisse venir râler et exiger qu’on retire ici ou là son nom. 
  • Si c'était un principe RGPD, d'une part on aurait la même chose en Lettres et en Sciences, et d'autre part, Publier le fait que telle personne est admise aux ENS, ou publier le fait qu'elle est admise au rang $r$, c'est kif-kif.
    J'ai peur que Vassilia ait raison, il pourrait y avoir un côté 'féministe derrière cela, et dans la course pour foncer vers le précipice, les sciences soient en avance.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
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  • Euh, on parle de ne pas savoir qui a majoré ENS Ulm, voire de ne pas savoir qui a intégré ENS Ulm sans que ce soit l'étudiant ou l'étudiante en question qui communique à ce sujet. Messieurs mobilisez-vous : la société patriarcale est en danger, elle fonce vers le principe à cause du méchant féminisme. Moui, peut-être, pas sûre, sûre que ce soit convaincant quand même !
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  • Je peux être naïf mais je ne crois aucunement au fait de cacher volontairement une sélection sociale. Par contre je comprends parfaitement qu’une personne n’ait pas envie que l’on sache qu’elle a obtenu tel ou tel concours et de plus que l’on sache avec tel ou tel classement. 
  • @Dom,
    Si un candidat veut rester anonyme, qu'on lui propose de s'inscrire sous un pseudo... ou bien, pour éviter des dérives, qu'on affiche le classement en remplaçant les noms des candidats qui le souhaitent par leurs initiales, par exemple, ou par une simple information 'candidat anonyme RGPD'.
    Là, on aurait coupé la poire en 2, les candidats (qui n'ont rien demandé d'ailleurs) auraient obtenu l'application de RGPD sur le rang, mais pas sur le fait d'être admis ?

    Et on peut aussi dire que l'admission aux ENS, c'est comparable à telle ou telle nomination (Légion d'honneur etc etc). Si une personne veut rester dans l'anonymat, il y a des tas d'autres filières qui pourront lui garantir l'anonymat).

    @Vassilia,
    parler de société patriarcale, pfffff. 
    Faut-il en rire ou en pleurer ?
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
    L'hypocrisie est pire qu'une vérité qui fait mal. Franck Ntasamara.
  • Vassillia
    Modifié (28 Jul)
    @lourrran C'est toi qui a voulu aller sur ce terrain là. Je t'accorde volontiers qu'il y a eu des progrès même s'il en reste encore à faire.
    L'admission aux ENS peut aussi (et même surtout) faire partie d'un plan de carrière, à chacun et chacune de gérer sa carrière comme elle l'entend y compris son image publique sur internet. Il y a peut-etre eu au moins une demande d'effacer le rang associé à son nom en Sciences et pas en Lettres ce qui fait qu'en Sciences, c'est disparu, y compris les années suivantes pour éviter les problèmes, et pas encore en Lettres, ça viendra le jour où il y aura une demande. Rien ne permet de dire que les candidats et les candidates n'ont rien demandé. A moins que ce soit une volonté de l'organisateur ou de l'organisatrice du recrutement en Sciences qui ait choisi ce changement pour des raisons qui lui sont propres  ce qui me semble être son droit aussi.
    La philosophie nous enseigne à douter de ce qui nous paraît évident. La propagande, au contraire, nous enseigne à accepter pour évident ce dont il serait raisonnable de douter. (Aldous Huxley)
  • Congru
    Modifié (28 Jul)
    JLT a dit :
    Franchement je trouve que c'est abracadabrant de cacher sa réussite au concours de l'ENS. J'ai toujours été habitué à valoriser les études, et le fait d'être classé parmi les meilleurs étudiants dans une filière donnée devrait être un motif de fierté, et non quelque chose qu'il faudrait "cacher pour éviter des problèmes". Ce genre d'attitude m'est complètement étranger.

    Il est possible que la personne fasse carrière comme agent secret.
    Il est possible que la personne vienne d'un pays qui n'apprécie pas que ses citoyens aient fréquenté l'école normale et qu'elle ait pour projet de retourner dans son pays.
    Il est possible que la personne n'ait pas a vécu des choses traumatisantes liées à l'école normale.
    Il est possible que la personne veuille tout simplement rester discret et garder les détails de sa vie dans son cercle privé.

    Il est possible que la personne ait raconté à ses parents qu'elle était livreur de pizza alors qu'elle faisait des études à l'école normale et que afficher le nom de la personne lui ferait honte dans les diners de famille :D


    Mathématiques divines
  • aléa
    Modifié (28 Jul)
    Vassillia a dit :
    A moins que ce soit une volonté de l'organisateur ou de l'organisatrice du recrutement en Sciences qui ait choisi ce changement pour des raisons qui lui sont propres  ce qui me semble être son droit aussi.

    Je suis en total désaccord avec ce dernier argument. 
    1) On peut admettre que la loi change, RGPD et compagnie, des fois on n'est pas d'accord avec la loi et c'est la vie.
    2) Malheureusement souvent ce n'est pas la loi qui change mais simplement l'usage, ici tout le monde semble penser que la loi garantit une certaine transparence (genre résultats publics, oraux publics),  pour le recrutement des fonctionnaires, j'ai souvent cherché des textes, je n'en ai jamais trouvé.
    3) Pour ma part, je pense que ce genre de décision ne doit ou ne devrait pas être de la responsabilité du responsable du concours d'une discipline, c'est une question principielle, pas disciplinaire

    Il y a quelques années, je regardais, comme toi, un peu de haut cette histoire de classement de l'X, qui me semblait de l'ordre de l'anecdote (et de fait le classement du concours de l'X, liste supplémentaire incluse, paraît bien au JO). Mais avec le recul et en voyant l'évolution de certains concours, il me semble que tout ce qui rappelle aux agents publics qu'ils ont une exigence de transparence vis à vis du public est bon à prendre.



  • Vassillia
    Modifié (28 Jul)
    J'entends tes arguments, il serait souhaitable qu'il y ait des règles claires et identiques pour toutes les publications de résultats de concours public. Je ne sais pas du tout si c'est le cas, probablement pas, puisqu'il y a des différences notables.

    Mais quitte à écrire ces règles, je ne vois toujours pas pourquoi il faudrait afficher en clair le nom d'un étudiant ou d'une étudiante d'une vingtaine d'années. Ce document restera en ligne toute sa vie de fonctionnaire (ou non), et même si le choix est finalement fait pour une autre école.
    Il me semble préférable d'anonymiser les résultats tout en laissant la possibilité d'un contrôle extérieur qui répondrait à une demande légitime de transparence. Sachant bien évidemment, que l'étudiant ou l'étudiante peut afficher un classement dans son CV et qu'il est possible de lui remettre un justificatif.

    Le public n'a pas besoin de savoir que monsieur Machin ou que madame Machine, qui veut désormais faire de la communication et donc ne surtout pas passer pour une élite hors sol, a été classé sur la liste d'admis à l'ENS.
    Éventuellement, le public pourrait exiger de savoir si monsieur Machin ou madame Machine, fonctionnaire toujours en activité a été classé sur la liste d'admis à l'ENS. Ce n'est pas la même chose pour moi.
    La philosophie nous enseigne à douter de ce qui nous paraît évident. La propagande, au contraire, nous enseigne à accepter pour évident ce dont il serait raisonnable de douter. (Aldous Huxley)
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