Vocabulaire mathématique en différentes langues

Bonjour
Auriez-vous des ressources (sites internet ou dictionnaires papier) où trouver les traductions ou correspondances des concepts mathématiques dans différentes langues (ma priorité actuelle étant l'anglais, mais je n'ai rien contre de bonnes ressources vers d'autres langues).
Je pense à des concepts un minimum avancés, pas juste la numération et les calculs de base, choses qui se trouvent assez facilement.
s.

Réponses

  • Bonjour, je peux te proposer la langue des signes https://signmaths.univ-tlse3.fr/ prix Jacqueline Ferrand de la SMF (Société Mathématique de France) 2022
    La philosophie nous enseigne à douter de ce qui nous paraît évident. La propagande, au contraire, nous enseigne à accepter pour évident ce dont il serait raisonnable de douter. (Aldous Huxley)
  • @Vassillia merci, ce n'est pas du tout ce que je cherche, mais c'est génial, je diffuserai l'information à certaines personnes de mon entourage sensibles à cette langue.

    Sinon je me réponds à moi-même après avoir continué de chercher de mon côté :
    Ce qui me semble le plus générique est de passer par wikipedia et de changer de langue quand on est sur un article. Wikipedia étant une encyclopédie, on trouve non la traduction d'un mot, mais le même concept (avec un nom parfois éloigné) expliqué dans une autre langue.

    Je reste ouvert à une référence papier si ça existe (j'aime les livres...)
  • Chaurien
    Modifié (12 Apr)
    Il faudra que je me tienne au courant des prix de la SMF, c'est vraiment pittoresque, on n'a pas tant d'occasions de rigoler. Tout le monde sera-t-il convaincu de l'extrême utilité des mathématiques dans la langue des signes et de l'opportunité de primer cela ?   Ça m'a rappelé le film « Talons aiguilles » d'Almodovar, avec la séquence désopilante  de traduction de l'actualité en langue des signes.
    Pour revenir à la question plus sérieuse de @SMI, quand on a un problème de traduction mathématique français-anglais, on peut utiliser des textes mathématiques qu'on trouve dans les deux langues : Dieudonné, Bourbaki, Marcel Berger, etc.
  • Vassillia
    Modifié (12 Apr)
    J'en avais pourtant déjà parlé sur ce forum, tu peux compter sur moi pour te tenir au courant des prochains prix Chaurien https://les-mathematiques.net/vanilla/discussion/2332531/mathematiques-en-langue-des-signes#latest
    Apparemment, tout le monde a l'air de s'en réjouir et je plussoie la solution de SMI, un basculement de langue dans wikipédia est bien pratique en premiere approche. Le vocabulaire des français cités précédemment ne peut en aucun cas garantir l'usage actuel anglophone et n'est certainement pas une référence à ce sujet en 2024.
    Par ailleurs, de manière générale, je recommande l'utilisation du wikipédia anglophone plutôt que francophone si l'anglais n'est pas un problème. Il me semble beaucoup plus complet avec beaucoup plus de contributeurs et contributrices.
    La philosophie nous enseigne à douter de ce qui nous paraît évident. La propagande, au contraire, nous enseigne à accepter pour évident ce dont il serait raisonnable de douter. (Aldous Huxley)
  • Il y a le livre Terminologie mathématique en chinois moderne de François Hominal (HESS 1980). Un article de l'auteur 2 ans avant la sortie du livre.
  • Sylvain
    Modifié (12 Apr)
    J'en ai plusieurs, du mandarin (simplifié) ou japonais vers l'anglais ou l'inverse.
  • Et un dictionnaire scientifique et technique russe-anglais, sauf erreur.
  • Sylvain
    Modifié (12 Apr)
    清华辞书 A Chinese-English bilingual dictionary of mathematics, chez 清华大学出版社. Plus de 1000 pages.
  • Le plus simple est sans doute d'utiliser Wikipedia.

    On regarde un concept dans la version française, par exemple https://fr.wikipedia.org/wiki/Principe_des_tiroirs (principe des tiroirs) et on regarde la version anglaise associée grâce au lien de changement de langue et on tombe sur https://en.wikipedia.org/wiki/Pigeonhole_principle (pigeonhole principle).
  • Chaurien
    Modifié (13 Apr)
    Avec @Héhéhé nous avons eu la même idée, moi pour des livres, lui pour Wikipédia, on pourrait appeler ça « méthode de la pierre de Rosette » :).
    Il existe aussi des livres :
    • Marc Défournaux, Do you speak science ? Comment s'exprimer en anglais scientifique, Gauthier-Villars 1980.
    • Bertrand Hauchecorne, Adrian Shaw, Lexique bilingue du vocabulaire mathématique, anglais-français, français-anglais, Ellipses 2000.
    • Nicole Kogej, Lexique de mathématiques, français, anglais, allemand, espagnol, italien, Aléas, Librairie Blanchard 1993.
    • Yves Gentilhomme, Manuel de russe à l'usage des scientifiques, Dunod 1964.
    • S. H. Gould, Russian for the mathematician, Springer 1972.
    • Royaume du Maroc, Ministère de l’Éducation Nationale de de la Formation des Cadres,  Lexique mathématique de l'enseignement général français-arabe,  Éditions Najah el Jadida, Casablanca 1980.
  • J’ai ce document qui est une synthèse de plusieurs lexiques en papier.
    Il est fait pour être imprimé en livret (pages A4 pliées).
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Merci à tous pour ces pistes,
    @Héhéhé en effet wikipedia me semble assez efficace et présente moins de lacunes de certains lexiques plus réduits. 
    @Chaurien merci pour la liste de livre, j'ai déjà Do You Speak Science, je le trouve bien pour un usage courant scientifique ou technique, mais trop léger pour des mathématiques. J'irai regarder tes autres références si j'en trouve des descriptions chez les éditeurs ou ailleurs.
    @Sylvain que penses-tu du dictionnaire russe-anglais dont tu parles? de quelle époque est-il? s'il est bien peux-tu en donner les références stp?
    A+
    s.
  • Je peux, mais à partir de demain, là je suis à Paris.
  • Je l'avais déjà peut-être déjà raconté, il y a quelques années en seconde, pendant mon cours de maths je voyais une jeune fille régulièrement regarder une feuille pendant les séances. La première fois je m'étais dit qu'elle devait avoir un contrôle de quelque chose après mon cours. Je m'étais approché de plus de près et j'avais fini par lui demander.
    En fait, cette élève avait fait son école primaire et son collège à Diwan (tous les cours sont en breton exclusivement), donc elle n'avait jamais entendu les mots, abscisse, antécédent, repère, etc, dans un cours de maths. Donc elle regardait régulièrement à quoi cela correspondait en breton.
    Comme me l'a appris ma maîtresse de CE2, tata Suzanne, dite Susu, $\{l,é,o\} \cap \{t,o,t,o\}=\{o\}$
  • Cet après-midi j'ai visité la maison Poincaré avec celle qui était ma prof de chinois. Figurent dans ce musée une tablette en cunéiforme ainsi qu'un extrait d'un poème en chinois classique, sur le volume d'une pyramide, qu'elle était donc en mesure de lire. En revanche je ne sais pas si la tablette était en sumérien ou akkadien, mais ça retranscrit $1^{2}+1^{2}=(\sqrt{2})^{2}$. Nous vîmes également une reproduction du codex Maya de Dresde, exposant leur système de numération. Je suis depuis longtemps intrigué par les mathématiques connues des Mayas, et il paraît pour le moins plausible qu'ils connussent les principes de l'arithmétique modulaire bien avant Gauss, leur calendrier étant d'une précision supérieure à celle du nôtre.
  • A propos de Wikipedia la version allemande de l'article sur l'hypothèse de Riemann est impressionnante par la quantité de détails et de précision qu'on y trouve, même si c'est probablement le fait d'un certain chauvinisme.
  • @SMI Je pense que tu trouveras pas mal de ressources dans la salle R du rez de jardin de la bibliothèque nationale de France, site François Mittérand.
    Mathématiques divines
  • Chaurien
    Modifié (14 Apr)
    Nous nous intéressons dans ce fil à une question bien réelle et utile, qui est celle de la traduction des mathématiques actuelles et réelles dans les diverses langues du monde actuel. Pour les mathématiques « plausibles » des anciens Mayas qui auraient égalé Gauss quelques siècles avant lui (?), cela semble hors-sujet, et peut-être @Sylvain pourrait-il ouvrir un nouveau fil dans le sous-forum Histoire, pour passer de ce « plausible » à quelque chose d'avéré.
  • Comment traduit-on forme linéaire en verlan ? En langue des signes ? En langue des noeuds inca ? 
    A un théorème je préfère un thé au rhum.
  • Vassillia
    Modifié (14 Apr)
    Turoriel pour piteux_gore (dont le niveau de réflexion m’inquiète à moins que ce soit juste un pitoyable troll pour polluer le fil de SMI)
    En langue des signes  :  Cliquer sur le lien que j'ai mis plus haut puis dans le cadre en haut à gauche où il y a écrit "saisissez ici une notion à rechercher" et bien ... saisissez la notion à rechercher et vous trouverez des notions proches.
    En verlan (qui veut dire l'envers) : identifier les syllabes du mot puis les inverser
    En inca : à priori la notion n'étant pas inventée à l'époque, peu de chances de trouver une traduction
    La philosophie nous enseigne à douter de ce qui nous paraît évident. La propagande, au contraire, nous enseigne à accepter pour évident ce dont il serait raisonnable de douter. (Aldous Huxley)
  • stfj
    Modifié (14 Apr)
    Pour rebondir sur la remarque de @zeitnot à propos d'une élève en classe de seconde ayant suivi sa scolarité dans les écoles diwan, Yann-Baol An Noalleg (probablement Jean-Paul Le Noallec si l'on francise son nom, mais je ne sais pas en français) a écrit un dictionnaire des mathématiques breton-français, français-breton aux éditions preder en 2003. Je l'ouvre un peu au hasard : "nombre diadique" se traduit par "daourannel" (lire da-ou-ran-nel, "an" comme dans "éléphant")

    abscisse.................leden
    antécédent...........kentorat
    repère....................dealf :)
    forme linéaire..... furm linennek


    Par ailleurs, des sites comme math stack exchange (les renvois vers des articles wp.en sont courants. L'utilisation du pigeonhole principle y apparaît très fréquente pour un français comme moi) et mathoverflow permettent d'échanger en anglais des Questions/Réponses (Q/A, questions/answers) sur toutes les notions avancées que @SMI peut imaginer.

    Il y a mathgpt aussi.
  • Chaurien
    Modifié (14 Apr)
    @Piteux_gore a oublié le louchébem :). Mais restons sérieux. Il est indispensable de pouvoir accéder aux connaissances mathématiques dans les diverses langues du monde, les grandes langues existantes. En ce qui concerne les dialectes provinciaux de France, mon opinion est qu'il faut les préserver et les transmettre comme un patrimoine culturel qui nous rattache à nos racines, mais il n'est pas très utile de développer dans ces langues un vocabulaire spécialisé, que l'étudiant devra un jour ou l'autre abandonner, comme le montre l'exemple de la jeune fille bretonne rapporté par @Zeitnot
    Le même problème se pose sans doute aussi pour l'Afrique, où de multiples langues sont encore en usage, liées aux ethnies. J'ai une excellente amie africaine, de l'ethnie Yacouba, mais malheureusement elle ne fait pas de mathématiques, alors je ne saurai jamais comment on dit forme linéaire en yacouba :).
    Moi je suis Occitan d'origine, mais l'occitan ça n'existe pas, mon parler d'origine était le languedocien, distinct du gascon ou du nissart par exemple. J'ai un petit regret pour cette belle langue latine, mais le français est très beau aussi, et il est présent dans le monde entier et le serait encore plus si les intellectuels français étaient conscients de leur responsabilité.
  • biely
    Modifié (14 Apr)
    Les mathématiques en basque:
    https://ent2d.ac-bordeaux.fr/disciplines/matematikak-euskaraz/
    Compter en basque:
    https://blogacabdx.ac-bordeaux.fr/maths64/comprendre-la-numeration-en-basque/
    Enseigner les mathématiques en basque (utilité etc):
    https://www.persee.fr/doc/lidil_1146-6480_1999_num_20_1_1759
    Polémiques et batailles pour passer les épreuves de mathématiques en basque:
    https://digital.playbacpresse.fr/article/apres-le-brevet-un-bac-en-basque

    ’’Auparavant le monde était dirigé par des intelligents. C’était cruel. Les intelligents forçaient les imbéciles à apprendre. C’était difficile pour les imbéciles. Aujourd'hui le monde est dirigé par des imbéciles. C’est juste, car les imbéciles sont beaucoup plus nombreux. Aujourd'hui les intelligents apprennent à s’exprimer afin que les imbéciles puissent comprendre. Si un imbécile ne comprend pas c’est un problème d’intelligents. Auparavant souffraient les imbéciles. Aujourd'hui souffrent les intelligents. La souffrance diminue car les intelligents sont de moins en moins nombreux.’’
    Mikhaïl Jvanetski.

  • Vassillia
    Modifié (14 Apr)
    Les intellectuels et intellectuelles françaises me paraissent parfaitement conscientes de leurs responsabilités en formant des étudiants et étudiantes à s'integrer et à faire évoluer la société actuelle. On voit par exemple des unités d'enseignement en langue anglaise y compris dans les universités françaises.
    Pour les dialectes provinciaux langues régionales, à titre personnel, je trouve que cela ne présente aucun intérêt. Mais comme j'entends que l'on puisse avoir un avis différent, je trouve très bien qu'il y ait des cours, mêmes du supérieur, dans ce dialecte cette langue s'il existe un public intéressé suffisamment nombreux. Donc en effet pourquoi pas un dictionnaire maths français/breton ou français/basque si stfj, biely ou d'autres y trouvent leur bonheur.

    PS pour la modération : choix du féminin comme neutre pour éviter les redondances exagérées
    La philosophie nous enseigne à douter de ce qui nous paraît évident. La propagande, au contraire, nous enseigne à accepter pour évident ce dont il serait raisonnable de douter. (Aldous Huxley)
  • stfj
    Modifié (14 Apr)
    Certains linguistes estiment que la distinction entre « dialecte » et « langue » n'est pas pertinente d'un point de vue linguistique. En effet, la revendication pour un idiome du statut de langue ou, au contraire, son maintien au statut de dialecte tient souvent plus à des motifs politiques que linguistiques proprement dit. (par exemple , penser à la célèbre phrase attribuée au linguiste Max Weinreich, spécialiste du yiddish :" Une langue est un dialecte avec une armée et une marine » (« אַ שפּראַך איז אַ דיאַלעקט מיט אַן אַרמיי און פֿלאָט »).

    En numération primorielle, le nombre $6=2\times 3$ s'écrit $(1:0:0)_{Primorial}=1\times 6+0\times 2+0\times 1$. Le génie de la langue bretonne, ou du dialecte breton peu importe, veut qu'il ait conservé comme particularisme "triwec'h" qui correspond à $18$. "tri" pour "trois"; "c'hwec'h"(imprononçable pour bien des français) pour  "six". "triwec'h" se traduit donc littéralement par $$3\times 6$$ ce que l'on écrit en numération primorielle  $$(3:0:0)_{Primorial}$$Quant à la numération primorielle, j'ai ouï dire qu'il en a été récemment question à Princeton.

    La disparition d'un dialecte, c'est notre passé qui part en fumée. C'est des milliers de bibliothèques qui brûlent.
  • Par ma foi, je disais cent ans, mais vous passerez les six-vingts.
    A un théorème je préfère un thé au rhum.
  • Vassillia
    Modifié (14 Apr)
    Citation de Molière (L'avare) mais on trouve la même manière de dire les nombres chez Victor Hugo (Notre Dame de Paris)
    Quoiqu’il ne s’attendît à aucune résistance, il voulait, en général prudent, conserver un ordre qui lui permît de faire front au besoin contre une attaque subite du guet ou des onze vingts.
    La philosophie nous enseigne à douter de ce qui nous paraît évident. La propagande, au contraire, nous enseigne à accepter pour évident ce dont il serait raisonnable de douter. (Aldous Huxley)
  • Chaurien a dit :
    Moi je suis Occitan d'origine, mais l'occitan ça n'existe pas.
    ??? https://fr.wikipedia.org/wiki/Occitan
  • Chaurien
    Modifié (14 Apr)
    D'accord qvec @stfj, on pourrait même dire : une langue est un dialecte avec un État et des institutions, comme par exemple l'Académie française, qui en assurent la règlementation et en organisent l'évolution. C'est triste pour les langues provinciales, ou dialectes, qu'on les appelle comme on voudra, mais c'est la dure loi de l'Histoire. Et d'accord avec la conclusion de @stfj : « La disparition d'un dialecte, c'est notre passé qui part en fumée. C'est des milliers de bibliothèques qui brûlent. » J'ai dit à peu près la même chose dans un message précédent.
    Pour répondre à @Héhéhé, quand j'écrivais que l'occitan n'existe pas, ce n'était pas pour médire de ma seconde langue maternelle (hélas oubliée depuis), je voulais dire qu'il n'existe pas une langue occitane unifiée pour tous les Français du sud de la Loire, comme sur la carte d'Occitanie de la notice Wikipédia. Cet émiettement se constate pour toutes les langues sans État. 
    Quand j'étais petit, ma mère travaillait au Centre régional de Documentation Pédagogique de Toulouse, qui avait édité un atlas linguistique. Par exemple, il prenait un mot comme « casserole » et sur une carte de la Haute-Garonne, on avait marqué à chaque endroit comment cela se traduisait en « patois ». Eh bien déjà dans ce seul département il y avait une diversité de mots.
    Dans « Manon des Sources », de l'immortel Marcel Pagnol, la mère de l'instituteur vient de la Drôme et elle s'intègre au village provençal : « [elle] parlait le patois aussi facilement que le français. Tout ce qu'on pouvait lui reprocher c'était que pour dire "peut-être" elle disait "béléou" au lieu de "bessaï". Mais qu'est-ce que vous voulez, la Drôme c'est dans le Nord...».
     Alors, de Bordeaux à Nice, de Limoges à Foix ? Je n'ai pas suivi la question, mais il me semble que des linguistes et des militants occitans ont créé un occitan disons moyen qui peut prétendre à cette appellation, et je crois avoir quelque part un Assimil qui le présente. Si c'est un moyen de conserver cette belle langue, tant mieux. Et je crois savoir qu'il en est de même pour le breton, divisé en plusieurs dialectes, avec pourtant bien moins de locuteurs que l'occitan.
    Pour en revenir au sujet du fil, contrairement aux barbares qui du passé veulent faire table rase, je pense qu'il faut préserver tous ces trésors linguistiques identitaires de notre histoire, mais je ne pense pas que ce soit une solution de leur donner un statut de langue officielle se substituant à la langue de la République, qui est le français. Je ne pense donc pas qu'il soit souhaitable de développer des vocabulaires spécialisés dans ces langues provinciales pour  parler de physique nucléaire, de mécanique des fluides ni de mathématiques, en breton, en occitan, en normand, en corse, en alsacien, etc. Le vrai sujet, c'est le vocabulaire mathématique en différentes langues, les langues dans lesquelles il existe des publications mathématiques, les grandes langues du monde : ceci suffit bien.
  • Sylvain
    Modifié (14 Apr)
    Maintenant que je suis revenu du Quartier Latin (Cartier l'atteint ?), le dico dont on parlait est l'Alford and Alford Russian English scientific and technical dictionary, donc pas stricto sensu un dico de maths, en 2 tomes. Première édition en 1970.
  • Il n’est pas nécessaire de traduire les mathématiques en je ne sais quel patois pour les rendre illisibles ! Il suffit d’être un mathématicien pervers et d’agir comme tel. Jean-Pierre Serre, dans sa vidéo: $\textbf{How to write mathematics badly ?}$ répertorie les mauvaises pratiques qui rendent les mathématiques encore plus hermétiques !
    Par exemple, abuser des abréviations et des références cryptiques: « Let E be an ell. curve with. c.m. », « an hffg of AAP is regular » etc…
    Faire un titre qui n’apporte aucune information: « A proof of a theorem of Euler »
    Ecrire un lemme facile et le démontrer dans ses moindres détails puis écrire un lemme difficile et prétendre que sa démonstration « découle de la définition » etc… 
    En tant que bourbakiste, Serre sait de quoi il parle. Avec son accent français à couper le beurre Normand, il est certainement le seul intellectuel à diffuser la culture française tout en parlant anglais. Un vrai tour de force.
  • Ça me fait penser à Voltaire et à Emilie du Châtelet qui peut-être aura permis de mettre en correspondance des concepts newtoniens dans les langues parlées de part et d'autre de la Manche.
  • @biguine_equation  
    Merci pour le conseil de vidéo, je ne connaissais pas, je l'ai trouvé excellente et très drôle.
    A conseiller dans toutes les langues même si l'accent est marqué.
    La philosophie nous enseigne à douter de ce qui nous paraît évident. La propagande, au contraire, nous enseigne à accepter pour évident ce dont il serait raisonnable de douter. (Aldous Huxley)
  • Par définition, le breton et le basque ne sont pas des dialectes puisque ce ne sont pas des variantes locales ou minoritaires du français.
    Par contre, dans la langue bretonne, on considère souvent en simplifiant qu'il y a quatre dialectes principaux (ou deux car il y en a trois qui sont plus proches entre eux que du quatrième).
    Le français comprenait jusqu'à une époque très récente de nombreux dialectes, malheureusement il n'en reste plus qu'un seul pour des raisons politiques ou de la société des gens qui utilisent le mot Province. Cette réduction n'est pas une loi universelle ni une nécessité puisqu'il n'en n'est pas ainsi chez nos voisins allemands, italiens et espagnols qui n'ont pour autant pas grand-chose à nous envier sur bien des points en termes de développement culturel ou économique.


  • Vassillia
    Modifié (14 Apr)
    Soit, je corrige donc mon message avec langues régionales, il semble effectivement que le terme Province puisse être considéré comme blessant, je présente toutes mes excuses à celles et ceux qui auraient pu l'être (même si je ne faisais que reprendre une expression précédente).
    La philosophie nous enseigne à douter de ce qui nous paraît évident. La propagande, au contraire, nous enseigne à accepter pour évident ce dont il serait raisonnable de douter. (Aldous Huxley)
  • Bonjour,
    savez - vous s'il existe une mathématique de haut niveau en espéranto ?
    Bien cordialement.
    kolotoko


  • Par contre, curieusement (c'est de l'humour) rien en gallo, c'est honteux. :D

    Comme me l'a appris ma maîtresse de CE2, tata Suzanne, dite Susu, $\{l,é,o\} \cap \{t,o,t,o\}=\{o\}$
  • Le mot « province » au singulier, en opposition à Paris peut être suspecté de connotation péjorative, mais l'état actuel de notre capitale ne suscite aucun sentiment de supériorité. Moi j’utilise « province » au pluriel, pour désigner nos provinces historiques, de préférence à « région » qui est un concept administratif, voire bureaucratique, que les politiques transforment au gré de leurs volontés changeantes, sans trop de souci d'identité. À ces provinces historiques correspondent des parlers, langues ou dialectes, comme on voudra, ce qui nous fait rester dans le thème de ce fil. Le Canada aussi est subdivisé en provinces, et les Canadiens ne s'en offusquent pas.
  • Vassillia
    Modifié (15 Apr)
    Sato a raison sur son reproche. Langue régionale est le terme utilisé par le ministère de la culture https://www.culture.gouv.fr/Thematiques/Langue-francaise-et-langues-de-France/Agir-pour-les-langues/Promouvoir-les-langues-de-France/Langues-regionales Même si chacun et chacune est libre d'utiliser son terme préféré, autant ne pas prendre le risque d'offusquer inutilement de mon point de vue.
    La philosophie nous enseigne à douter de ce qui nous paraît évident. La propagande, au contraire, nous enseigne à accepter pour évident ce dont il serait raisonnable de douter. (Aldous Huxley)
  • Chaurien
    Modifié (15 Apr)
    C'est une bonne idée d'étendre la discussion aux langues artificielles comme l’espéranto. La propagande espérantiste s'offre de temps en temps des pages dans la presse pour nous convaincre, à peu près, que le monde serait en paix s'il parlait espéranto, ce qui fait sourire. Cette illusion rationaliste de la paix mondiale par une langue universelle a été celle de grands esprits, mais elle ne résiste pas à l’examen des faits. Mais pratiquer l'espéranto est probablement un bon passe-temps. 
    Noter quand même que dès qu'on admet la possibilité, voire la nécessité, de créer de toutes pièces une langue, cela suscite des vocations, et le nombre de langues artificielles est impressionnant : ido, interlingua, volapük, etc. On se retrouve avec une diversité linguistique qui ressemble à celle des langues naturelles. Cette multiplication  des langues artificielles laisse planer un sérieux doute sur leur prétention à l'universalité...
    Pour ce qui est des mathématiques, je connais un article en espéranto, de Maurice Fréchet (1878-1973). Ça se laisse lire...
  • Vassillia
    Modifié (15 Apr)
    C'est quoi la différence entre une langue artificielle (appellation impropre d'après le wikipedia cité) et une langue non artificielle ? 
    Pour moi, une langue est vivante ou morte et cela dépend de l'existence ou non de personnes qui pratiquent la langue en question. De ce point de vue, l'esperanto a peut-être plus de pratiquants et pratiquantes ( entre 30 000 et 300 000 si on en croit https://www.linguistics.fi/julkaisut/SKY2006_1/1FK60.1.5.LINDSTEDT.pdf en 2006 et entre 100 000 et 16 millions si on en croit http://indecs.eu/2015/indecs2015-pp318-321.pdf en 2015) que le breton ou le basque ou une autre langue régionale. Donc il y a au moins autant de raisons d'avoir un lexique maths en esperanto, merci zeitnot



    La philosophie nous enseigne à douter de ce qui nous paraît évident. La propagande, au contraire, nous enseigne à accepter pour évident ce dont il serait raisonnable de douter. (Aldous Huxley)
  • Chaurien
    Modifié (15 Apr)
    On demande un volontaire pour expliquer à @Vassillia la différence entre une langue artificielle et une langue naturelle : il faut des talents pédagogiques qui dépassent les miens :) .  
    Dans Wikipédia  on lit : « langue construite ou planifiée (ou idéolangue, parfois dénommée langue artificielle, ou conlang pour constructed language en anglais) », ce qui n'exclut pas le terme que j'emploie : « langue artificielle ». Mais même si Wiki  proscrivait ce terme, ceux qui me lisent ont pu constater que je ne me plie pas aux modes langagières euphémisantes. Je conseille de lire : Martin Veyron, Politiquement incorrect, hoëbeke 1994, livre d'un dessinateur de presse licencié d'un quotidien pour un dessin avec une légende qui ne convenait pas. Il suggère par exemple de remplacer « ivrogne » par « personne à sobriété différée » :). Et dans le cas qui nous occupe, je ne vois guère de différence entre « langue artificielle » et « langue construite », à moins que ce dernier vocable ne tienne son prestige que d'être traduit de l'anglais.
    J'ai participé naguère à la rédaction d'un petit magazine, et un lecteur nous avait envoyé des articles où il critiquait l'espéranto et vantait la supériorité de l'ido. Je n'ai vraiment pas d'opinion à ce sujet.
    Alors, bien sûr merci à @zeitnot qui nous a fourni un lexique d'espéranto, et on en attend un pour l'ido ou l'interlingua, ou autre.
    Bonne journée.
    Fr. Ch.
  • Vassillia
    Modifié (15 Apr)
    En effet, il va te falloir des talents pédagogiques comme naturellement, il n'existe aucune langue, elles ont toutes été crées par l’espèce humaine pour l’espèce humaine.
    Certaines au fil du temps et via une évolution des besoins en vocabulaire et des usages, certaines plus tard en une seule fois donc elles sont construites dans un certain sens (même si faire une différence me parait non pertinent) mais je n'y vois rien d'artificiel
    Quant au terme incorrect, il te correspond parfaitement :D
    L'ido et l'interlingua ayant beaucoup moins de pratiquants ou pratiquantes, peu de chances d'avoir un lexique, alors que l'esperanto est pratiqué dans certaines universités.
    La philosophie nous enseigne à douter de ce qui nous paraît évident. La propagande, au contraire, nous enseigne à accepter pour évident ce dont il serait raisonnable de douter. (Aldous Huxley)
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