Notion de grandeur
Bonjour,
au collège, on introduit la notion de "grandeurs proportionnelles". Pourriez-vous me dire comment vous définissez, à vos élèves, ce qu'est une grandeur ? Et que donnez-vous comme exemple(s) de ce qui n'est pas une grandeur ?
au collège, on introduit la notion de "grandeurs proportionnelles". Pourriez-vous me dire comment vous définissez, à vos élèves, ce qu'est une grandeur ? Et que donnez-vous comme exemple(s) de ce qui n'est pas une grandeur ?
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Réponses
En relisant 2 ou 3 choses, je lis : "la température d'un corps est une grandeur non mesurable ..."
C’est une notion physique: il s’agit d’une propriété mesurable d’un objet ou d’un phénomène naturel.
Personnellement je n’en donne pas la définition mais peut être le faudrait-il.
Evidemment il est difficile d’aborder la notion de mesure avec des collégiens même si je leur en donne les prémices quand on fait des probabilités: c’est à mon sens plus juste et plus formateur que l’approche frequentielle qui sous entend un cadre complètement hors de portée.
Par exemple la longueur d’onde est une grandeur mais pas la couleur.
Une remarque au collège cela de dérange pas l’inspection de nous faire enseigner la section d’un solide par un plan sans définir un plan.
Ni d’enseigner les translation ou les homothéties sans utiliser les vecteurs… ou au contraire dans un soucis louable de rigueur de nous demander d’enseigner ce qu’est une indéterminée.
Je suis très curieux de découvrir vos avis et expériences.
Sont donc des grandeurs mesurables : les distances, les angles, les températures (absolues), etc…
Réciproquement, si deux listes de nombres* (a.k.a. grandeurs) sont proportionnelles, un nombre quelconque d'une des listes s'obtient en multipliant le nombre correspondant de l'autre liste par un coefficient de proportionnalité convenable.
Il s'agit évidemment du principe qui mène à la règle de trois.
Deux grandeurs correspondantes sont inversement proportionnelles si lorsque l'une d'elles devient $2$, $3$, $4$ ou $n$ fois plus grande, l'autre devient $2$, $3$, $4$ ou $n$ fois plus petite.
On appelle grandeurs proportionnelles deux grandeurs mesurables où l'une s'obtient en fonction de l'autre par la multiplication par une constante non nulle (appelé coefficient de proportionnalité).
Si on multiplie l'une des grandeurs par un nombre, l'autre l'est aussi. Si on divise l'une des grandeurs par un nombre (non nul), l'autre l'est aussi.
Si on additionne (ou soustrait) 2 mesures de l'une des grandeurs alors la même opération donne le résultat correspondant pour l'autre.
Pas facile à formaliser
Longueur, aire, masse, vitesse sont des grandeurs. Dans un bouquin, on donne la couleur comme exemple de ce qui n'est pas une grandeur, je suis sceptique mais je n'ai pas trouvé d'autre exemple.
Ca me paraît un mauvais exemple. Il y a certainement une très bonne raison de citer la couleur plutôt que la matière, parce que chaque couleur est associée à une longueur d'onde. Mais pour des collégiens, si on ne parle pas de longueur d'onde, alors cet exemple semble totalement parachuté.
Dans le même registre, parlons de la tonalité (voix grave / aigue), est-ce une grandeur ?
Terrain glissant.
Attention, une grandeur n'a pas forcément une unité. Par exemple Le pH est considéré comme une grandeur sans dimension. J'imagine que la magnitude d'un tremblement de terre (échelle de Richter) est aussi une grandeur sans dimension, et les collégiens ont entendu parler de cette échelle de Richter.
Pour info, en psychologie, le fait de sélectionner une forme différente par rapport à une forme de référence contenant par exemple un liquide, se fait naturellement chez l'enfant, de manière à conserver le même volume (représenté par l'espace occupé par le liquide).
Donc pour moi il n'y a pas grand chose à apprendre dans les petites classes sur cette notion de grandeurs.
C'est plutôt le choix de retenir telle ou telle grandeur qui est plus délicat, mais ça ne concerne plus les maths mais la physique.
Je me conforme aux recommandation de D'Alembert- L’Encyclopédie
GRANDEUR (Mathématique)
Voilà un de ces mots dont tout le monde croit avoir une idée nette, et qu'il est pourtant difficile de bien définir. Ne serait-ce pas parce que l'idée que ce mot renferme, est plus simple que les idées par lesquelles on peut entreprendre de l'expliquer ?
2°) Une grandeur n'est pas un nombre
Pour comparer les deux quantités d'eau, on dispose de plusieurs grandeurs : la hauteur, le diamètre, le volume, la température ....
Ces grandeurs peuvent être mesurées : 5 cm, 24 cl, 18° ...
On peut ajouter les quantités d'eau en les versant dans le même vase. On voit que les hauteurs ne s'ajoutent pas et malheureusement les températures non plus, elles ne sont pas additives. Par contre les volumes s'ajoutent. Le calcul s'effectue avec les nombres : 24 + 58
On voit ici qu'interviennent 4 univers qu'il est difficile de séparer : les objets, les grandeurs, les grandeurs mesurées, les nombres.
Réduire les grandeurs à des nombres, réduit considérablement la compréhension des phénomènes.
(NB: après moult éditions je pense que c'est la formulation la plus concise et en même temps celle qui entraîne bien ce qu'on veut: avec la commutativité de l'addition et la transitivité de l'ordre, on en déduit que pour tous $x,x',y,y'\in M$, si $x\leq_M x'$ et $y\leq_M y'$ alors $x+_My \leq_M x' +_M y \leq x'+_M y'$).
("$na$" voulant dire $a +_M+a+_Ma...+_Ma$ avec $a$ répété $n$ fois).
Existence: il suffit de montrer que $f$ vérifie M1°), M2°) et M3°) ci-dessus.
M1: pour tous $a,b$ tels que $a\leq_M b$ et tout $n\in \N$, on a forcément $k_n(a) \leq k_n(b)$ puis $f(a) \leq f(b)$ par passage à la limite.
M2: soient $c,d\in M$ et $n\in \N$. Alors $k_n(c) u +k_n(d)u \leq_M k_n(c+d)u \leq 10^n (c+d) <_M (1+ k_n(c+d))u \leq_M (2+ k_n (c)+k_n(d))u$. Par suite $$\frac{k_n(c)}{10^n} + \frac{k_n(d)}{10^n} \leq \frac{k_n(c+d)}{10^n} < \frac 1 {10^n} + \frac{k_n(c+d)}{10^n} \leq \frac 2 {10^n} + \frac {k_n(c)}{10^n} + \frac{k_n(d)}{10^n}\tag{$\dagger \dagger$}$$ ce qui permet d'obtenir l'encadrement $f(c)+f(d) \leq f(c+d) \leq f(c)+f(d)$ par passage à la limite, puis le résultat.
M3: soit $n\in \N$, comme $10^n u \leq 10^n u < (10^n+1) u$, on voit que $k_n(u) = 10^n$ pour tout $n$ et donc $f(u) = 1$ par passage à la limite.
Unicité: soit $g$ un second morphisme de monoïdes archimédiens entre $(M,+_M,\leq_M, 0_M,u)$ et $(\R,+,\leq,0,1)$. Soit $y\in M$. Soit $n\in \N$. Alors par croissance de $g$ (et le fait qu'il s'agit d'un morphisme de monoïdes), l'inégalité $k_n(y) u \leq_M 10^n y <_M (1+k_n (y)) u$ entraîne $k_n(y) = k_n(y) g(u) \leq 10^n g(y) < (1+k_n(y)) g(u) = 1+k_n(y)$. Ainsi, $\frac {k_n(y)}{10^n} \leq g(y) \leq \frac 1 {10^n} + \frac{k_n(y)} {10^n}$ ce qui veut dire que $g(y)$ est entre les deux suites adjacentes utilisées dans la définition de $f(y)$, bref $g(y) = f(y)$. CQFD.
ici le formalisme est éclairant.
Merci
Pourquoi "se plongent" ? Il n'a pas été prouvé que l'unique morphisme en question était injectif.
Evidemment, la preuve est alors à retravailler.
(Indépendamment de ce que l'on pense de la relation entre les objets mathématiques en soi et la réalité en soi)
A notre niveau, humain, c’est un raccourci pour dire "la masse peut être représentée par un nombre".
On pourra donc faire la somme d'une longueur et d'une température, c'est absurde !
On ne pourrait pas non plus faire d'analyse dimensionnelle.
Si on suit https://fr.wikipedia.org/wiki/Grandeur_physique , "On appelle grandeur toute propriété d'un phénomène physique [...] s'expriment à l'aide d'un nombre et d'une référence (comme une unité de mesure)".
Si vous voulez formaliser cela, c'est fait ici : https://en.wikipedia.org/wiki/Physical_quantity En gros une grandeur $Z$ est un couple $(z,\mathscr Z)$ où $z$ est un nombre réel et $\mathscr Z$ une unité, qu'on écrit $Z = z \times \mathscr Z$ plutôt que $(z,\mathscr Z)$. On a alors les règles de calcul habituelles (qui empêchent notamment d'additionner deux grandeurs qui n'ont pas la même unité alors qu'on peut les multiplier).
Donc même dans la formalisation mathématiques, on ne peut pas les additionner.