Nouvelle maquette pour le concours Centrale-Supélec

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Réponses

  • Héhéhé, oui c'est ce que j'écris à la fin de mon message.
  • umrk
    Modifié (October 2023)
    Mais ceci n'est que le premier étage de la fusée !

    Lorsqu'il sera acté, on passera à la phase suivante , qui en découle logiquement. Pourquoi continuer à entrainer les élèves via le système des colles, si ce n'est pas la modalité qui les sélectionnera au concours ?

    Ce système est très coûteux, et introduit une injustice intolérable par rapport aux élèves de l'Université. Il ne bénéficie essentiellement en outre qu'aux profs de prépa, minorité de privilégiés qui ont l'outrecuidance de toucher un salaire* qui leur permet de vivre à peu près correctement. Un ministre (V Peillon) a déjà essayé de s'attaquer à eux, il a battu en retraite, mais force doit rester à la justice, et à la loi !

    En plus , vous avez entendu parler de colles à Harvard, à Cambridge, vous ? Allons, faisons entrer notre vieux pays dans la modernité !

    Et puis, pendant qu'on y est supprimons le concours ! (c'est déjà en bonne voie , le pourcentage d'admis en école d'ingénieurs hors concours ne cesse d'augmenter).

     Et puis pour finir, les écoles d'ingénieurs, ridicule spécificité française !

    * enfin, sauf les deux premiers mois de leur carrière, où ils ne touchent qu'un salaire réduit, le temps que l'Administration vérifie qui ils sont et ce qu'ils font (vous n'imaginez pas à quel point ces choses là sont compliquées ..). (je le sais c'est ce qu'est en train de vivre ma fille)

    www.umrk.fr
  • biguine_equation
    Modifié (October 2023)
    Oui, un peu comme la dissertation au lycée, les écoles d’ingénieurs sont une spécificité française. Mais pourquoi ?
    J’attache ce petit texte paru en 1872 dans la Revue des Deux Mondes à propos de la création de l’école centrale des arts et manufactures. Et je me livre à un exercice très scolaire de « résumé-discussion » comme ceux qu’on me faisait faire au collège 😀

    En 1872, la France sort affaiblie de sa guerre contre les Prussiens. Plus de 150 000 morts, les ravages de la variole (la France n’a pas de vaccin contrairement à l’Allemagne) et une classe dirigeante discréditée.
    La France s’appuie sur l’école et l’armée pour se reconstruire. Comme expliqué dans l’article, il faut rattraper le retard pris sur l’Angleterre protégée des conflits de l’Europe continentale par son insularité et qui dispose d’un corps d’ingénieurs civils intact ! 
    C’est alors qu’on voit naître plein d’écoles pour la formation politique, industrielle, agricole, scientifique etc… On assiste à une véritable frénésie d’enseignement et de concours dans tout le pays ! Voilà l’origine lointaine de cette passion française des concours même si la proportion d’admis hors-concours augmente actuellement comme le dit umrk.

    L’école Centrale (créé en 1829) va profiter de cet élan. Elle avait pour mission de diriger les opérations de l’industrie et palier aux manquements de l’école Polytechnique détournée de sa vocation industrielle par l’armée et rattachée aux services publics (quelle horreur !).
    Les fondateurs de l’école Centrale veulent « appliquer aux manœuvres de l’industrie, les principes de la science, éclairer la pratique par la théorie ».
    L’instruction ordinaire n’étant plus en mesure d’assurer seule « le maximum de production » (on est au milieu du dix-neuvième siècle et déjà cette obsession productiviste toujours à l’œuvre aujourd’hui), il fallait lui adjoindre la science « et parfois même la science la plus élevée ».

    Concernant l’article: je suis une fois de plus frappé par l’esprit très moderne de ces réflexions sur l’enseignement. Je crois que l’auteur était critique littéraire et il me semble que son CV mentionne un poste de ministre du commerce, de l’industrie et des colonies (c’est comme ça qu’on disait à l’époque).
  • La première phrase dit tout: « La France éprouve aujourd’hui une vive passion pour toutes les questions qui se rattachent à l’enseignement ».
    Cette lucidité soudaine sur l’importance de l’instruction que l’on constate à partir des années 1870 est un phénomène européen. Mais il est particulièrement marqué en France. Probablement à cause de cette sale manie de perdre des élites sur les champs de bataille et de la nécessité d’en former de nouvelles !
  • umrk
    Modifié (October 2023)
    Merci, biguine_equation, pour ce rappel historique, qui montre qu'à l'origine l'école Centrale était une école privée. Aujourd'hui, toutes les écoles d'ingénieur ne dépendent pas de l'état. Pour celles qui en dépendent, la variable essentielle est de savoir à quel ministère elles sont rattachées, car le niveau de soutien public qu'elles peuvent attendre en dépend fortement.
  • J'aime beaucoup @umrk qui demande de la modernité en citant des universités qui ont presque 400 ans d'existence pour Harvard et plus de 800 ans pour Cambridge, et qui conservent des traditions pluri-séculaires ! À côté de cela, nos écoles d'ingénieurs et leur mode d'accès sont ultra modernes.
  • J'ai signé la pétition pour cette raison : bien que n'appréciant pas le système des prépas je rappelle que parmi les anciens de l'école Centrale sont sortis des représentant de la culture populaire, je ne citerai que le nom de Boris Vian dont les seules chansons qu'il créa après la Libération avec Henry Salvador sont toujours chantées en 2023. L'oeuvre de Boris Vian ne se limite pas à ses chansons, loin s'en faut.
  • Sans oublier Antoine...
    Remi : Courbe-toi, fier sicambre !
    Clovis : Cambre-toi, vieux si courbe !
  • C'est sûr qu'avec des QCM, il n'y aura plus de tels artistes.
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