[HorsMath] Histoire des maths

Bonjour,


Je voudrais vous soumettre une question générale , qui pourrait mener à une longue polémique certes , mais qui doit je penses susciter un intérêt tout particulier pour la communauté scientifique en générale.

Pensez vous qu'il faille enseigner , i.e introduire , une nouvelle discipline dans l'enseignement secondaire traitant de l'histoire des sciences , où les élèves découvriraient , en parallèle avec leur enseignement , l'évolution des sciences , et des mathématiques en particulier?

Si oui , comment adapter le niveau des notions découvertes et introduites au cours de l'histoire , et les compétences d'un élève du second degré?

Réponses

  • Ceci pourrait effectivement être une bonne chose mais en option...
  • bonjour

    l'histoire des sciences est traitée avec l'histoire des civilisations lors des cours d'histoire dispensés dans l'enseignement secondaire français

    l'histoire des mathématiques n'est d'ailleurs pas négligée par les manuels de math du secondaire qui font un effort méritoire pour la présenter de façon intelligente et agréable

    dans l'enseignement supérieur malheureusement l'histoire des sciences (y compris mathématiques) est en pratique oubliée dans les cycles généraux scientifiques universitaires et prépas (mais fait tout de même l'objet d'une section spéciale du CNU)

    il me semble que c'est à ce niveau qu'il conviendrait d'introduire un cours en option portant sur l'épistémologie (philosophie des sciences) et sur l'histoire des sciences et plus particulièrement mathématiques et qui pourrait intéresser spécialement les futurs enseignants et chercheurs

    ta question et ton initiative méritent un écho favorable dans la communauté scientifique

    amitiés
  • Salut

    Une nouvelle discipline est-elle bien nécessaire ??

    Pourquoi-pas un travail interdisciplinaire : maths - philo - histoire ??
  • Re,


    Il faudrait dans ce cas une compétence pluridisciplinaire aux interessés? Il est peut être interessant effectivement de confronter le problème aux chercheurs au niveau des études supérieur , mais la "cohabitation" maths-philo-histoire n'est pas moins interessante , pourvu qu'on étudie le problème des compétences , encore une fois des uns et des autres.

    J'espère pour ma part voir apparaître dans les années à venir des options axées non seulement sur l'épistémologie , mais aussi sur la chronologie et les motivations des grands "inventeurs et/ou découvreurs" dans les mathématiques en l'occurence , puisqu'il s'agit d'un forum de mathématiques. Débattre à un niveau plus général peut aussi apporter un enrichissement , entendons le.

    Merci de considérer l'importance et l'intérêt d'un tel débat.


    Amicalement,
  • Je mettrais un bémol sur la présentation intelligente et agréable de l'histoire des maths dans les manuels scolaires.

    La plupart du temps, il s'agit juste d'un encadré par leçon, centré sur un mathématicien ayant un rapport avec la notion en question, pas toujours bien choisi, faisant fi des autres, sans contexte historico-mathématique bien souvent, laissant penser que l'idée a germé toute seule dans la tête d'une personne. Ce qui me semble très dangereux et absolûment contraire aux valeurs qu'est censé apporter l'étude de l'histoire des maths.

    De plus, bien souvent, le vocabulaire mathématique n'est pas adapté au niveau du lecteur.

    Je le dis avec d'autant plus de conviction que ces encarts m'intéressaient étant élève, et que j'ai maintenant le recul pour comprendre la frustration qu'ils me procuraient à l'époque.
  • Bonsoir, je passe juste pour préciser que certaines fac (dont celle de Strasbourg où je suis) ont instauré un cours d'histoire des maths.
    C'était un cours obligatoire en premiere année jusqu'à cette année, mais ça devient une option avec LMD l'an prochain je crois.
  • Il est vrai que l'histoire des Mathématiques est très peu présente dans l'enseignement, particulièrement dans le secondaire.

    Parmi mes collègues d'histoire ou de Lettres, brillants par leur culture, qui sont infiniment plus cultivés que moi ignorent souvent qui est Evariste Galois ou Sophie Germain !

    Ce qui prouve qu'il y a des "trous" dans l'enseignement de la culture générale, et ces trous correspondent assez bien aux Maths ! C'est bien dommage.

    A mon échelle, chaque année, je tâche de faire connaître à mes élèves quelques grands noms de Mathématiques, quelques dates, quelques histoires, le tout très vulgarisé, mais c'est mieux que rien !
  • Dans ma fac aussi (Orleans), il y avait en option histoire des maths (que j'ai pris).. C'etait plutôt interessant mais je ne sais pas si ça se fait encore..
  • Ce qui est interessant pour ma part , c'est de faire apparaître clairement l'évolution des mathématiques , les motivations qui ont mené vers telle notion , telle notation , telle définition... A titre d'exemple , restrictif peut être , je cite Descartes qui a tenté (et réussi) d'associer un point géométrique à des "ccordonnées" (dites alors cartésiennes) ...dans $\R^2$ . Problème dans les siècles suivants : Il est vrai que $\R^2$ est un $\R-$espace vectoriel mais ce n'est pas un corps , et on ne peut pas vraiment donner de sens aux écritures $M+N$ ou $M+N$ . Mais alors avec l'apparition de $\C$ on peut établir , une fois de plus une correspondance bijective entre les points du plan et $\C$ , et là... on peut par transport de structure munir $P$ d'une addition et d'une multiplication... qui justifieront plus tard justement les notations de Grassman...

    Voilà un exemple (quoique mes compétences non seulement mathématiques mais aussi en histoire sont relativement limitées , mais l'intérêt y est) de "suite chronologique" qui essaie d'expliquer et justifier dans le temps l'évolution des mathématiques.

    Autre exemple , pourquoi Baire , au début du siècle dernier notait les inclusions $\leq$?.... Enfin vous avez compris où je voulais en venir.
  • J'ai un peu commencé cette année avec des 1°S qui ont cherché des informations sur plusieurs mathématiciens, histoire qu'ils connaissent les noms et un ou deux travaux, ce qui fait un opuscule auquel je vais travailler pendant les vacances et que je vais leur passer à la rentrée.
  • Je pensais l'an prochain donner pour chaque chapitre une petite bio d'un ou deux mathematiciens marquants (c'est evidemment un peu reducteur mais c'est deja ca).

    Au passage, vous utilisez quoi comme bouquins ? Moi j'aime bien "Une histoire des mathematiques" (Dahan-Dalmedico et Peiffer) et "Mathematiques au fil de l'histoire" Hairer et Wanner, mais c'est plus pointu). Un bouquin pas mal du tout aussi : "Histoire d'algorithmes" (Chabert) : des textes originaux avec a cote l'explication moderne. J'ai meme tente de donner le texte de Newton sur "sa" methode aux etudiants (certains bidonnes de rire parce que a l'epoque on ecrivait les "s" comme des "f" mais bon...)

    Alex.
  • pas comme des f : la barre horizontale au milieu est soit absente, soit plus courte :)

    Et en fin de mot, en général, le s est normal.
  • Pas flagrant la barre du f sur mon exemplaire. Ceci dit pour le s final, effectivement tu as raison, on s'etait d'ailleurs pose la question de savoir pourquoi certains "s" restaient...

    Alex.
  • Cette lettre s'appelait le s long, par opposition au s court.

    En Allemand, le ess-zet (orthographe ?) est un s long suivi d'un s court (et pas un beta, comme je l'ai longtemps cru sans comprendre ce qu'un beta foutait là).

    J'en sais pas plus :)
  • <!--latex-->Comme Gauß?
    <BR>
    <BR>Bruno<BR>
  • Bonjour,

    De toute façon, nos langues sont entachées de toutes sortes d'erreurs d'appréciation. Ainsi, à propos des s et f, vu qu'il s'agit de consonnes fricatives celles-ci ne ressortent pas beaucoup dans le discours parlé quand elles sont en fin de mot. C'est ce qui explique que la marque du pluriel en français est restée dans l'écriture mais pas dans la prononciation (car le s était bien sûr prononcé). On me dira que le problème a été réglé en faisant passer cette marque du pluriel à l'article (la/les un/des), sauf qu'alors le français met toujours un article devant ses substantifs, ce qui déconcerte un Slave qui lui ne met l'article que s'il est pertinent (d'où une précision supplémentaire par rapport au français).

    Voilà, c'était ma petite contribution à propos des s et f.

    Rudy
Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour répondre.