Retours d'oraux agreg externe
Réponses
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Merci ! Après une reconversion en 2019 et deux ans de préparation, je suis 329ème 😅 ! Quelle joie !!!
Je recommande à celles et ceux qui pensent que ce n'est pas possible d'essayer. Avec du travail, des tableaux remplis et (plus ou moins) de chance, ça peut passer !
Bravo à tous les admis et courage aux futurs admis, ce n'est qu'une question de temps.
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Bravo ! Et courage 😅
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Félicitations aux admis, et courage aux autres.
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345/385 postes pourvus cette année.
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Peux-tu nous (ou en privé) dire qu'elles sont tes notes par rapport à ton ressenti.
Merci.
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Je suis surprenamment admis malgré mon absence quasi-totale de révision les deux derniers mois avant les oraux ! Comme quoi, il faut toujours y aller même si on n'y croit pas, car on ne sait jamais...Félicitations aux autres admis ! Peut-être nous croiserons-nous à l'avenir en tant que collègues professeurs, qui saitDès que j'aurai le détail de mes notes, je ferai un retour sur mes oraux, pour que certains puissent voir qu'il n'est pas nécessaire d'avoir un niveau exceptionnel pour obtenir ce concours.
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Petit retour des mes oraux. Je suis passé les 29, 30 juin et 1er juillet. Mes excuses pour les éventuelles fautes d'orthographe.Modélisation (option A) :Je ne me souviens plus exactement du contenu des textes. Le premier était un modèle Poissonien pour étudier les occurrences des mots, le second un texte sur un modèle d'évolution du classement des capitaux d'un nombre fini d'entreprises.J'ai choisi le deuxième texte. J'étais familier avec les notions du premier texte, mais les notations étaient assez lourdes, donc j'ai préféré jouer la sécurité. Mon exposé n'était pas terrible à mon goût, je n'ai pu exposer que la moitié de ce que j'avais préparé. J'ai quand même présenté des simulations, le jury avait l'air d'apprécier.Des questions sur ma présentation. On m'a demandé pourquoi j'ai mentionné le lemme de Slutsky alors que je n'en avais pas besoin à cet endroit (je me suis excusé auprès du jury) puis d'énoncer ledit lemme de Slutsky, puis d'énoncer le théorème de convergence de Lévy que j'avais utilisé. On m'a demandé de montrer une condition nécessaire et suffisante de convexité pour une certaine classe de fonctions introduite dans le texte, puis une idée de la preuve du fait que l'enveloppe convexe de l'épigraphe d'une fonction continue affine par morceaux était encore (le graphe d'une fonction) continue affine par morceaux (j'ai fait ce que j'ai pu).Puis quelques questions de statistiques à la fin, sur l'estimation d'un paramètre que je n'ai pas pu aborder lors de ma présentation.J'ai trouvé le jury globalement impassible. Ce n'est pas rassurant du point de vue du candidat, on s'imagine que le jury fait la tête parce qu'on raconte n'importe quoi. Le jury annonce quand il reste 5/6 minutes de temps de parole, pour qu'on accélère la cadence. Le temps file à une vitesse...
Note obtenue : 18.25/20Algèbre et géométrie :Couplage105 : Groupe des permutations d’un ensemble fini. Applications.156 : Exponentielle de matrices. Applications.Le couplage était sympa, j'ai choisi la leçon 156 car j'avais peur que mon développement sur le théorème des polynômes symétriques soit trop court. Mon premier développement était la surjectivité de l'exponentielle, le deuxième établissait un homéomorphisme entre $S_n(\mathbb R)$ et $S_n^{++}(\mathbb R)$ via l'exponentielle. Le jury a choisi le deuxième développement.J'ai paniqué au milieu du développement, je pensais avoir écrit une bêtise avec le stress. J'étais à deux doigts de m’effondrer en larmes, j'envisageais déjà de ne pas revenir le lendemain. Le jury était cependant très bienveillant et m'a autorisé à effacer une partie du tableau pour reprendre mon argument. J'ai pris quelques secondes pour reprendre mon calme et j'ai poursuivi la démonstration.S'ensuivit des questions sur le développement (pourquoi $S_n$ était fermé, caractérisation de la convergence d'une suite par les valeurs d'adhérences dans un compact). Ensuite, on m'a demandé de calculer l'exponentielle de$$ \begin{pmatrix}0&1\\1&0\end{pmatrix} $$ J'ai proposé de réduire la matrice, le jury m'a demandé d'interpréter géométriquement la matrice pour déterminer les valeurs propres et les vecteurs propres. Je n'ai pas réussi à multiplier deux misérables matrices $2\times 2$ (faire les calculs en direct est plus difficile qu'on ne le pense), j'ai eu très peur pour mon agreg à ce moment là. Le jury a vu que je galérais sur le calcul, on est passés à autre chose.On m'a demandé si la matrice $\begin{pmatrix} \cos \theta &-\sin\theta\\\sin\theta&\cos\theta \end{pmatrix}$ était le carré d'une matrice réelle inversible (oui car c'est une matrice de rotation d'angle $\theta$, la matrice de rotation d'angle $\theta/2$ est une racine carrée) puis de déterminer une matrice réelle dont elle était l'exponentielle. Je suis passé par l'isomorphisme de $\mathbb R$-algèbres$$ a+ib \longmapsto \begin{pmatrix} a&-b\\b&a\end{pmatrix} $$ puis j'ai proposé la matrice $\begin{pmatrix}0&-\theta\\\theta & 0\end{pmatrix}$--- on m'a demandé de justifier pourquoi l'exponentielle commutait avec cet isomorphisme.Ensuite, on m'a demandé d'étudier l'image de la restriction de l'exponentielle à $A_n(\mathbb R)$. J'ai d'abord montré que son image était incluse dans $O_n(\mathbb R)$. Le jury est revenu sur l'exercice précédent, en me demandant de calculer l'exponentielle de la matrice $\begin{pmatrix}0&-\theta\\\theta & 0\end{pmatrix}$. J'ai proposé de réduire la matrice, on m'a demandé de calculer à la main les puissances successives. J'ai obtenu une formule en fonction de la parité de l'exposant. Le jury m'a demandé aussitôt d'écrire les développements en séries entières du sinus et du cosinus, puis de conclure.Je suis revenu à l'exponentielle des antisymétriques. J'ai montré que l'image était incluse dans $SO_n(\mathbb R)$. J'ai suggéré que ça réalisait un homéomorphisme entre $A_n(\mathbb R)$ et $SO_n(\mathbb R)$ en adaptant la preuve du développement et en utilisant la réduction des endomorphismes normaux qu lieu du théorème spectral. Le jury m'a demandé de développer. J'ai commencé par écrire n'importe quoi, j'avais en tête une matrice antisymétrique quand j'ai fait la réduction. Le jury me demande si je suis sûr de l'expression de mes blocs... il insiste, je me rends compte de ma bêtise et j'écris les bons blocs (rotations et des $1$). On me demande pourquoi il n'y a pas de $-1$, je réponds tout de suite qu'ils apparaissent en nombre pair à cause du signe du déterminant, donc en les regroupant par paires ça forme des rotations d'angle $\pi$. Je justifie l'inclusion $SO_n(\mathbb R) \subset \exp(A_n(\mathbb R))$ en disant qu'il suffit de prendre un antécédent qui s'écrit, dans une certaine base orthonormée, comme une matrice diagonale par blocs avec des $0$ ou des $\begin{pmatrix}0&-\theta\\\theta & 0\end{pmatrix}$ (en faisant le lien avec l'exercice précédent).L'oral s'est terminé avec une discussion sur un exemple de système différentiel linéaire dans mon plan, on m'a demandé comment je ferais pour résoudre ce système (écrire la matrice compagnon du système, déterminer ses valeurs propres, réduire, etc.) puis faire le lien avec les suites récurrentes linéaires. On m'a demandé comment faire pour calculer le $1000$ème terme de la suite de Fibonacci, le jury voulait que je mentionne le calcul de puissances de matrices, et non pas la formule avec le nombre d'or)Je n'ai pas toujours répondu au tac au tac, si ça peut vous rassurer. Il faut bien écouter les indications et les sonnettes d'alarme du jury. Sinon, le jury reste aimable tout au long de l'entretien.Note obtenue : 16.75/20Analyse et probabilités :Couplage220 : Equations différentielles ordinaires. Exemples de résolution et d’études de solutions en dimension 1 et 2.234 : Fonctions et espaces de fonctions Lebesgue-intégrables.La leçon 220 était une de mes impasses (je ne suis vraiment pas fan des EDO) donc j'ai choisi la leçon 234. Mes développements étaient le théorème de Riesz-Fischer et le théorème de Plancherel (j'ai parlé de transformation de Fourier dans mon plan, et pour cette leçon je travaille sur le sous-espace $W = \{u\in L^1 \text{ tq } \hat u \in L^1\}$ et je démontre la formule d'inversion, l'isométrie $L^2$, le prolongement à $L^2$ + formule d'inversion $L^2$). Le jury a choisi le deuxième développement).Le jury a commencé par me poser une question sur mon développement. Un des membres du jury n'avait pas compris comment je récupérais la conjuguée de la transformée de Fourier après un coup de Fubini. Je reprends le calcul à l'oral. Puis on me demande d'expliquer mon argument de densité par double approximation (pour montrer que $W$ est dense dans $L^2$, je montre que $W$ est dense dans $L^1 \cap L^2$ puis que $L^1 \cap L^2$ est dense dans $L^2$).On me pose une question sur le théorème de représentation de Riesz-Markov dans mon plan, pourquoi se placer dans un cadre aussi général. J'avoue ne pas avoir bien saisi la question, j'ai juste dit que ça permettait de classifier le dual de certains espaces fonctionnels et de voir les formes linéaires positives comme des intégrales.On m'a demandé comment montrer que la mesure de Lebesgue était régulière. J'ai dit que ça dépendait de la définition qu'on en donnait (j'avais mis le théorème de Haar dans mon plan), j'ai alors évoqué la construction avec la mesure extérieure, on m'a demandé dans ce contexte une idée de la preuve de la régularité, donc je donne les grandes lignes.Ensuite des petits exercices de base : si $f_n\to f$ dans $L^p$ et $f_n\to g$ dans $L^q$, montrer que $f=g$ presque partout, si $f_n \to f$ simplement et $|f_n| \le g$ avec $g$ dans $L^p$ ($1\le p <\infty$) alors $f_n\to f$ dans $L^p$. On est revenus sur le produit de convolution dans mon développement, puis des questions sur la définition d'approximation de l'unité, car j'ai considéré un cadre général avec des suites généralisées. On m'a demandé de définir la convergence des suites généralisé (avec les filtres), puis on m'a demandé comment j'introduirais cela à un étudiant.Un exercice que je n'ai pas réussi à traiter, on avait une convergence presque partout et une convergence des normes $L^p$, on devait en déduire une convergence dans $L^p$ (j'ai un doute sur l'énoncé). J'ai évoqué le théorème de Vitali, mais pour ce que je proposais, j'avais besoin d'une mesure finie... On est passés à un autre exercice.L'oral s'est terminé avec un exercice : déterminer le comportement asymptotique de $\frac{1}{\sqrt{x}}\int_0^x f(t)\,\mathrm dt$ quand $x\to\infty$ avec $f \in L^2$. J'essayais d'obtenir des termes asymptotiques avec des IPP (pour $f$ régulière) mais le jury m'a suggéré de déterminer la limite quand $x\to\infty$, puis il m'a guidé pour passer au cas $f\in L^2$ par densité, il ne restait plus beaucoup de temps.Note obtenue : 18/20Je pense avoir retranscrit au maximum mes oraux. J'ai sûrement oublié des choses, voire permuté l'ordre chronologique des événements.J'étais extrêmement stressé pendant ces oraux, je suis sorti déçu des deux premiers oraux (modélisation et algèbre) en me disant que je n'aurais pas l'agreg, que ça ne servait à rien de revenir le lendemain. Finalement j'y suis retourné, en priant pour ne pas tomber sur des double impasses, et c'est passé. J'ai terminé dans les 30 premiers, je n'en revenais pas quand j'ai vu les résultats hier, je pensais que c'était réservé aux normaliens. -
@m.c1 Merci ! J'étais dans une préparation à l'agrégation (à l'université).
@M.Floquet Oui j'avais de la marge. J'ai eu 12/20 à l'écrit d'algèbre (MG) et 17.25/20 à celui d'analyse (AP).
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Bonjour,
Est-ce que quelqu’un sait comment obtenir ses copies et les commentaires des jurys aux oraux ? -
Quelle université ??
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M.Floquet a dit :@m.c1pour tes retours d'oraux, tu peux envoyer directement un mail au président de jury avec ton n°candidat et en précisant que tu aimerais bien avoir si possible le détails des notes + commentaires etc... Pour les copies, tu peux récupérer les scans dès septembre en envoyant un mail à copie-dgrhd4 mais tu auras juste la note marquée (aucune autres annotations)...
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J’ai trouvé ! Merci
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@SkyMtn tout à fait ! :-)C'était super d'avoir bossé ensemble dans l'année pour présenter la leçon d'analyse complexe à la promo. Comme ça tu sais aussi qui je suis, maintenant on est quittes
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Félicitations aux admis à ce concours très exigeant !!! Et OUAH ! Je suis vraiment impressionné par tes résultats (et admiratif !) au concours @SkyMtn, de vives félicitations à toi !!!Lorsque notre cher Gebrane, le 😄 farceur, intervient dans une question d'algèbre, c'est une véritable joie pour les lecteurs.
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@OShine Deux ça va quand tu as 40 ans, un boulot de prof à temps plein sur deux établissements, deux enfants de moins de 10ans et des travaux à la maison. Pour l'agrégation, j'étais prêt à en passer 4 ou 5.
@m.c1 mes notes sont (légèrement 😉) inférieures à celle de @SkyMtn, félicitations c'est impressionnant.
J'ai passé le concours l'année dernière, ce qui m'a permis de m'étalonner cette année.
Aux écrits, j'ai eu 9,25 en algèbre (que j'avais plutôt réussi, j'espérais entre 8 et 10) et 5,50 en analyse. Ce n'est pas mon fort mais j'étais assez content. Je pensais arriver autour de 7.
À l'oral d'algèbre, sur les décompositions de matrice, j'ai proposé celle de Frobenius et la décomposition LU. Le jury a choisi la 1ère. Hormis le plan et quelques bricoles, je n'ai quasiment rien fait au tableau. Je n'avais pas réussi à bien gérer mon temps de préparation et j'ai perdu mes moyens. Je me suis repris pendant l'entretien et répondu à une bonne partie des questions (explication d'une notation du polynôme minimal local, décomposition de Dunford d'une exponentielle de matrice que j'ai retrouvée avec l'aide du jury, adhérence et topologie de l'ensemble des matrices LU, semblables <=> polynôme caractéristique et polynôme minimal égaux en dimension 2 et 3 que je n'ai pas réussi à démontrer) et j'ai réalisé partiellement un exercice.
Au final, j'ai eu 7,25 ce qui est plutôt bien payé sans avoir fait de développement. J'évaluais ma note autour de 6.
En analyse, sur les suites numériques, je suis resté dans R et j'ai proposé une leçon basique avec la moyenne de Cesaro avec en application le calcul d'un équivalent et un théorème du point fixe dans un compact et, en application, une suite de la forme u_(n+1) = f(u_n) converge vers le point fixe.
Ils ont choisi le premier. Le jury à choisi le premier. J'ai présenté le plan de mon développement puis j'ai pris le temps de faire les choses comme si je l'enseignais. Le jury m'a demandé quelques mises au point de mon développement et m'a posé des questions à la hauteur de mon plan (pas très haut) : est-on sûr que les suites sont bien équivalentes, comment trouver les points fixes graphiquement (j'ai fait un dessin mais je ne retrouvais pas les mots points adhérents et répulsifs), exemple d'une fonction n'admettant de point fixe (avec rappel du théorème des accroissements finis), deux autres petites questions sur mon plan.
Je ressors content en me disant que je vais peut-être avoir la moyenne (10 à 12 je pense) à un oral d'agreg 😁.
J'obtiens 12,75 (6 fois plus que l'année passée).
L'oral de modélisation est sur un cryptosystème. Je fais des choses basiques qui respectent les demandes du rapport du jury (un plan, des programmes très simples, une démonstration pas aboutie mais le jury m'aide à la faire ensuite, une analyse critique succincte du document et de mon travail). Par contre, je ne respecte pas le temps (moins de 30minutes) et je n'arrive pas à expliquer le système ni le RSA. Sinon, je réponds difficilement aux questions du jury.
Mais j'ai l'impression d'avoir fait mieux que l'année précédente (j'avais eu 5,50), j'espère obtenir 8.
Finalement, j'ai eu 6.
Je ressors de ces oraux très satisfait. J'ai nettement progressé, les jurys m'ont permis de prendre confiance et de me rendre compte que je savais des choses. Je me dis que ce ne sera pas loin cette année (j'espère que je ne regretterai pas le trou lors du développement de l'algèbre) mais qu'au pire l'année suivante sera la bonne (même si repartir un an quand on se sent proche du but, ce n'est pas évident).
Au final, j'ai l'heureuse surprise d'être admis avec 8,15 de moyenne qui suffit à mon bonheur. Je pense garder un grand sourire béat pendant quelques mois encore.
Si je dois donner un conseil aux gens qui préparent, ce serait de préparer des plans avec uniquement des choses que vous maîtrisez (même si vous pensez que c'est simple) et qui amène à un développement (c'est plus facile de justifier la construction de son plan), et de rester souriant et attentif aux remarques du jury (son seul objectif est de vous trouvez des points) sans jamais se démobiliser.
Désolé pour la tartine. -
Bonjour à tous,
Très heureux d’avoir appris mon admission à l’agrégation externe, je me permets de vous partager un retour d’expérience de mon année de révisions. En effet, je l’ai passée dans des conditions un peu particulières car j’étais candidat libre avec un travail à plein temps jusqu’à fin mars. Je ne vous partage pas cela pour me vanter mais car ça pourrait peut-être intéresser / motiver / rassurer certaines personnes qui voudraient se lancer (cela aurait été mon cas il y a un an !).
C’est un retour d’expérience un peu en vrac mais je pourrai apporter des précisions à toute personne intéressée. Mon objectif est surtout de montrer qu’il est possible de passer l’agreg en candidat libre (you are not alone) !
Pour un peu de contexte, cela faisait 2 ans que j’avais un boulot absolument pas mathématique ou scientifique, à base de powerpoints, réunions en visio et échanges de mails, après un cursus prépa/ingé en mathématiques appliquées.
Je me suis décidé à présenter l’agrégation l’été dernier et ai commencé à travailler pour en septembre. Initialement je pensais me préparer sur 2 ans, en obtenant l’admissibilité la première année puis en repassant le concours l’année suivante. J’ai finalement choisi de quitter mon travail en cours d’année (j’avais la chance de pouvoir le faire sans me créer de problèmes), j’ai ainsi pu avoir 3 mois de révision à temps plein avant les oraux après avoir arrêté de travailler fin mars. C’était quelque part une pression supplémentaire de tout donner pour ce concours mais cela a valu le coup 😊
Ma préparation (dans les grandes lignes).
- J’ai commencé par revoir tout le programme de prépa pour raviver ma mémoire (concrètement, j’ai balayé les 2 Gourdon pendant 6 semaines, en m’attardant sur les démos des théorèmes clés et en faisant quelques petits exos notamment sur les points les plus techniques et calculatoires pour me remettre en jambe). J’ai pu faire cela assez rapidement car cela n’était pas encore trop lointain pour moi, et j’avais encore des restes.
- J’ai ensuite passé un certain temps à construire un couplage de développements couvrant toutes les leçons du programme : je me suis beaucoup appuyé sur le site https://agreg-maths.fr/ pour faire cela, en essayant le plus possible de choisir des développements assez classiques et facilement casables dans un plan de leçon, même si cela n’était pas aussi simple pour toutes les leçons (notamment celles pour lesquelles je n’avais alors que des connaissances sommaires de L1/L2, en algèbre non linéaire). Cela m’a pris environ une semaine de tambouille à la fin de laquelle j’avais une cinquantaine de développements couvrant toutes les leçons.- D’octobre à fin janvier, ma préparation consistait quasi exclusivement en le travail de ces développements, je passais environ 2h par développement, pendant lesquelles j’essayais de bien comprendre les subtilités du résultat, en lisant ou relisant les prérequis de cours nécessaires. Arrivé fin janvier, j’avais ainsi parcouru tous les développements de la liste que je m’étais constituée en octobre. Cette étape m’a permis de parcourir l’ensemble du programme de l’agreg, avant de commencer à mettre le nez dans les écrits.
- De fin janvier à mi-mars : j’ai exclusivement travaillé les écrits, pour ça j’ai d’abord travaillé sur les exercices préliminaires des sujets du concours spécial docteur, qui ressemblent beaucoup à des exos « classiques » de prépa et qui permettent de balayer l’ensemble du programme (de façon superficielle mais cela m’a quand même permis de me situer par rapport à mon aisance avec les différentes parties du programme des écrits). Puis, je m’entrainais sur des annales du concours externe, j’essayais d’y consacrer 4h par semaine pour l’analyse et 4h par semaine également pour l’algèbre. Les écrits approchant, je me suis dégagé quelques demi-journées pour faire des sujets en conditions proches de celles du concours : 6h posé sur mon bureau, sans internet. Le plus difficile finalement était de se réhabituer à se concentrer pleinement sur sa copie pendant ces entrainements : je n’étais plus du tout habitué à ça dans le monde du travail, donc m’entrainer sur beaucoup de sujet et sur ces 6 semaines a été une bonne stratégie pour moi. Arrivé aux écrits j’avais le sentiment d’avoir retrouvé des réflexes et une capacité de concentration dignes de mes années de prépa.
- A partir de début avril, j’avais quitté mon travail donc je pouvais me consacrer à temps plein sur mes révisions. J’avais trop peur de faire des impasses sur des leçons, je me suis donc organisé de la manière suivante : chaque jour, je travaillais sur 2 leçons, une le matin et une le soir, environ 3h30-4h par leçon pendant lesquelles je relisais les éléments clés du cours, faisais quelques petits exercices quand j’avais le temps et essayais de pondre une ébauche de plan pour la dite leçon (a minima des grandes parties et sous parties). Pour construire mes plans, je faisais un premier jet avec mes références, puis j’allais jeter un œil sur les plan partagé sur agreg-maths pour m’assurer que je n’oubliais aucune partie indispensable du programme. Je m’appuyais également énormément sur les rapports de jury, d’une grande aide pour ne rien oublier ou pour chercher des idées d’applications plus originales et personnelles. Lorsque j’avais le temps, je m’entrainais ensuite à pitcher mes leçons et les développements s’y rapportant en le temps imparti, pour me préparer au jour J.
- Je terminais mes journées par 2h d’option systématiques (pour me forcer un peu), d’abord en traversant le cours correspondant au programme, puis en travaillant sur la partie programmation, à partir de TPs trouvés sur internet et couvrant le programme officiel. J’avais choisi l’option A, où les routines de code me semblaient plus simples que dans les 2 autres options.
- A partir de là, il me restait environ 2 semaines de révision (j’étais convoqué aux oraux en 1ère série, entre le 19 et le 21 juin). Pendant ces 2 semaines, j’ai pu notamment travailler sur de nouveaux développements pour remplacer ceux sur lesquels je ne me sentais pas vraiment à l’aise ou que je n’arrivais pas du tout à caser dans mes plans (sur les 50 développements travaillés initialement, j’en ai remplacé 8, donc je m’étais pas trop mal débrouillé pour construire ma première mouture, je pense que viser des développements assez classiques m’a aidé). J’ai également pu travailler sur des sujets de modélisation, même si le temps m’a manqué pour les travailler autant que j’aurais voulu. Le reste de mon temps de révision pendant ces 2 semaines était consacré à la relecture de toutes mes ébauches de plan pour les avoir en tête pour le jour J.
Impressions sur mes révisions :
- Les livres : je n’ai pas vraiment de conseil particulier à donner concernant les livres, j’ai passé beaucoup de temps pendant l’été à voir quels seraient les références qui me convenaient le mieux, et de nombreux forums et sites internet permettent d’explorer cette question. Je n’avais rien de très original, et j’ai tourné autour d’une vingtaine de livres pendant l’année, me permettant de couvrir l’ensemble du programme. Je pourrai préciser toutes mes références si ça vous intéresse. De nombreux livres sont trouvables en pdf sur internet donc c’est un bon moyen de les feuilleter pour savoir si ils vous plaisent.
- Concernant les développements : Je pense que c’était une stratégie gagnante d’avoir choisi de commencer par travailler beaucoup de développements couvrant tout le programme. Cela m’a permis d’avoir une vision globale du programme, et de mettre les main dans le cambouis pour chaque leçon ce qui était une porte d’entrée assez efficace pour envisager la révision des écrits puis le travail des plans. Même si j’ai ensuite abandonné un certain nombre de développements pour les remplacer par d’autres, ce n’était pas une perte de temps de commencer par les développements avant de travailler les leçons. Je pense également que c’était un choix assez efficace de privilégier des développements plus classiques : avec le temps que je m’étais imparti pour construire mes plans, je n’avais alors aucun mal à les recaser naturellement.
- Concernant le travail des leçons : je pense qu’en tant que candidat libre, le plus difficile pour moi était de bien cibler le niveau que je voulais pour mes plan de leçons, j’étais incapable de dire si mes plans étaient trop simples ou trop compliqués, ou si j’allais être capable de montrer un semblant de maitrise et de compréhension sur tout ce que je choisissais de mentionner. Pour ça, les épreuves orales auront été un vrai crash test très déstabilisant. Du fait de mon organisation, il y avait évidemment une grande hétérogénéité dans l’originalité de mes plan, mais j’ai pu quand même me faire « plaisir » sur certaines leçons en recasant des applications vues en école d’ingénieur (comme la méthode des éléments finis).
- Pour la modélisation : Avoir passé beaucoup de temps sur la programmation était je pense une bonne idée car en travaillant un peu cette partie on peut assez rapidement réussir à faire des choses propres et simples mais qui illustrent les textes de façon très pertinente (en tout cas pour l’option A, je pense qu’en sachant modéliser une loi, construire un histogramme et en sachant réaliser un test du khi-2 on est déjà suffisamment armé). Cependant, j’aurais vraiment dû passer plus de temps à travailler des textes en 4h de temps car c’est sur ma gestion des 4h que j’ai vraiment pêché le jour J.
- Pour le jour J : en tant que candidat libre, vous n’aurez pas eu la même préparation que les autres candidats, vous n’aurez pas d’idée précise des attendus du jury et vous ne pourrez faire confiance qu’à votre propre travail. Pour moi, la plus grosse crainte lors des oraux était de me retrouver devant le jury à n’avoir absolument rien à proposer aux questions qu’il me poserait. Une règle que je me suis imposée est de toujours parler lorsque le jury pose une question. Cela peut sembler contre-intuitif car on a peur de dire des bêtises ou que le jury pense qu’on essaye de les arnaquer mais je me disais que proposer des éléments de réponse sous des hypothèses simplificatrices ou en se ramenant à un exemple que l’on connait sera toujours plus convaincant que de laisser un énorme blanc qui vous déstabilisera encore plus. Si vous proposez quelque chose au jury, il vous rendra la pareille en précisant sa question ou en vous donnant une indication, et vous aurez par la même occasion montré que vous savez des choses ! C’est probablement ce qui m’a sauvé lors de mon oral d’algèbre, où je suis tombé sur une leçon que je ne maitrisais pas et pour laquelle je n’avais que très peu de recul, mais en ne m’arrêtant pas de parler je me suis finalement assuré une note correcte car le jury saisissait les perches que je tendais dans mes propositions de réponse. Cela a fait de cet oral un vrai échange avec le jury, où je me suis senti plus à l’aise que lors de mon oral d’analyse, sur une leçon que je maitrisais pourtant mieux.
Mes couplages et notes :
- Ecrits : 12.25 en maths générales, 12.75 en analyse probas
- Oraux : 7.5 en modélisation, 9.75 en analyse/probas et 10.25 en algèbre
Je ne me souviens malheureusement pas suffisamment bien de mes oraux et des questions posées lors de ceux-ci pour en faire un retour détaillé.Tout cela est certainement assez brouillon, mais je serais ravi de préciser certains point ou de reformaliser ce texte pour toute personne intéressée !
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je n'ai encore pas compris comment était notée la modélisation...
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Quand j'ai passé l’agrégation pour de vrai (en ayant eu un congé). C'est la modélisation qui m'a plombé le classement. J'ai eu 10,1 de moyenne à l'externe et 14,25 à l'interne (où dieu merci il n'y a pas de modélisation...).
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Mouais. Ne commencez pas à « jouer aux élèves ». Je suis d’accord qu’il s’agit d’une épreuve dont on connaît mal les contours. Mais on ne peut pas dire que c’est uniformément aléatoire ou à la tête du client.
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Je pense que j'ai pas été bon sur l’épreuve. Mais je pense quand même que c'est a la tête du client sur la modé
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J’ai obtenu 157 points alors qu’il en fallait 162 pour être admis… Est-ce que certains ont une idée du nombre de candidats potentiels entre moi et les derniers admis ?
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Pour avoir assisté à plusieurs épreuves de modélisation option C, je peux affirmer que les différences de compréhension du problème étudié, la maîtrise des outils de modélisation, la séance de questions, permettent de mettre en évidence des grandes différences de niveau entre les candidats. Je pense qu’avec l’expérience le jury peut assez précisément noter cette épreuve de manière globale.
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@Djib_
T'as une capacité de travail impressionnante : 8h de leçons + 2h =10h par jour. Jamais j'aurais cru que certaines personnes pouvaient réviser des maths 10 heures par jour. Peut-être des élèves de prépa de 19-20 ans, mais pas des adultes dans la vie active.
Comment on peut étudier 20 livres de maths en une année ? Il me faut 6 mois pour étudier un livre de maths.
Je ne sais pas comment vous faites pour travailler autant sans vous démotiver et sans avoir des maux de tête. Imaginez bosser 10 h par jour pendant 6 mois et rater le concours, on fait quoi après ?
Je crois que je ne suis pas du tout fait pour des concours comme l'agrégation, quand je lis les personnes comme @Djib_ ils ont un niveau de motivation, de détermination et une rapidité d'apprentissage qui me surpasse à des années lumières.
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C’est génial les œillères et les boules Quies. C’est d’une remarquable efficacité.
Bonjour!
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