La réforme du bac et les maths

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Réponses

  • Il en parle ici :
    https://www.youtube.com/watch?v=Oo7O2dJmFoY&feature=youtu.be
    Comme pour tout le reste de cette réforme, il manque les détails.

    Étonnant qu'alors qu'il y a 14 heures de lettres et 2h de "sciences" dans le tronc commun (et encore personne ne sait ce qu'est cette nouvelle matière ni qui va l'enseigner), et au mieux pas plus de maths qu'avant (et en option), il ne parle que des sciences et des maths.... :-S :-S :-S
  • Schumisutil a écrit:
    2h de "sciences" dans le tronc commun (et encore personne ne sait ce qu'est cette nouvelle matière ni qui va l'enseigner)

    C'est le "super cours de techno" dont @FDP nous prédit l'arrivée depuis longtemps....

    Quant aux maths, il y a bien longtemps qu'on ne les enseigne plus en Terminable S....


    ALERTE ENLÈVEMENT
    Depuis plus de 20 ans , on nous signale la disparition du dénombrement, des asymptotes obliques, des équations différentielles, de l'IPP, du produit vectoriel, des courbes paramétrées, des coniques....

    Qui arrêtera et jugera les ravisseurs ????
    Liberté, égalité, choucroute.
  • L'intégration par parties et les équations différentielles, un peu de dénombrement, cela se faisait encore il y a 10 ans. Le reste, il y a plus de 20 ans en effet...
  • Après le passage au broyeur du lycée (ou du moins ce qu'il en reste), l'essentiel du travail des profs de maths consistera à enseigner la techno (bureautique, scratch, construction d'un drone ou d'une tondeuse à gazon connectée....)
    Réussir l'agrégation externe pour en arriver là, cela valait vraiment le coup....
    BON COURAGE À TOUS !
    Liberté, égalité, choucroute.
  • J'ai passé deux heures le jour de l'épreuve de maths du bac à tracer des courbes paramétrées, ce qui m'a empêché de finir ladite épreuve. C'était il y a un peu moins de 19 ans.
  • Autrefois, excepté la manipulation de Tortoise et des prémisses du Basic en terminale, l'informatique était réduite à quasi le néant jusqu'en prépa où le Pascal a anticipé le C ou l'ADA et le Lisp.
    En revanche, au collège des années 80, à part TO7, MO5, ORIC, le club était bredouille. Au collège du XXIème siècle, le scratch se code dès la 4ème pour des programmes d'animations et des petits jeux du type circuits de F1 et des parcs à thèmes d'animaux animés. C'est donc çà, la révolution technologique! (:P)
  • Au collège du XXIème siècle, le scratch se code dès la 4ème pour des programmes d'animations et des petits jeux du type circuits de F1 et des parcs à thèmes d'animaux animés.

    Dès la 6ème, même !

    Anecdote instructive : mes élèves de 4ème (confirmé par mes collègues) disaient que leur prof (ils en avaient deux mais celui là était majoritairement leur prof) les amenait tout le temps en salle info à partir du mois de mai pour faire du scratch.

    Mais lorsque sur papier, on leur demande de faire tourner le programme suivant (ou du style) :

    - choisir un nombre
    - lui ajouter 5
    - multiplier le tout par 2
    - enlever le nombre de départ

    quasiment personne n'était capable de le faire ; tous choisissaient un nombre devant l'instruction "choisir un nombre" sans lire la question qui suivait. Et le pire, c'est que malgré l'avoir fait 10 fois, et bien insisté, la moitié faisait encore la même erreur. Donc, en réalité, personne n'avait la moindre idée de ce qu'est un programme...
  • Les "séances de mai" étaient peut-être davantage du dessin que des calculs et affectations de variables.
    Cela a l'air tout bête quand on connaît des rudiments de programmations, mais les instructions de mouvements sont concrètes, pour beaucoup, alors que les instructions de calculs le sont beaucoup moins. Et alors, les instructions d'affectation restent un réel mystère (Quand le gamin tape 5 lorsque le bonhomme lutin lui demander de saisir un nombre, on l'entend dire, dans sa tête « il est où le nombre 5 ? »).

    Cela dit, même au lycée, quand un exercice commence par un programme de calculs, puis les consignes, une bonne moitié commence, non pas par répondre à la première consigne, mais à exécuter la première instruction du programme...
    Et cela, même en changeant de police de caractère, même en "écrivant" en Scratch ou autre AlgoBox.

    Il faudrait faire l'essai avec une recette de cuisine et compter les mains levées scandant « Monsieur, on n'a pas les œufs ! ».

    C'est ce qui s'appelle avoir la tête dans le guidon. Plus généralement, la position du candidat, quel que soit son âge, ne le rend pas très pertinent. Un manque de recul est accentué, selon moi, par "l'épreuve".
    Cela a toujours été. Même si dans certaines classes, à notre epoque, on atteint une forme de paroxysme...disons local...car il s'accroîtra.
  • SchumiSutil a écrit:

    À leur décharge, il faut dire que la tentation est grande ! :-)
  • @SchumiSutil
    Désolé mais je ne comprends pas cette histoire de programme. Moi aussi j'aurais choisi un nombre. Puis je lui aurais appliqué les instructions suivantes. C'est pas ça qu'il fallait faire?
  • ALERTE ENLÈVEMENT

    En plus des disparitions signalées hier, n'oublions pas d'autres victimes qui ont été enlevées des programmes lors des vingt dernières années:

    Régionnement du plan
    Barycentres
    Transformations du plan et de l'espace
    Parité d'une fonction et applications (restriction de l'ensemble d'étude, recherche d'éléments de symétrie d'une courbe à l'aide d'un changement de repère approprié)
    Fonctions polynômes (factorisation après recherche d'une racine évidente, division euclidienne)
    Binôme de Newton
    Inégalité des accroissements finis
    Formule de Moivre et formules d'Euler puis application à la recherche de primitives

    Tout témoignage permettant d'arrêter les ravisseurs serait bienvenu.....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • @Blueberry
    Je crois qu'il s'agit de l'exemple suivant :

    Énoncé :
    On propose le programme de calculs suivant :
    choisir un nombre
    ajouter 7
    multiplier par 4 le résultat précédent 
    afficher le résultat précédent 
    
    1) Qu'affiche ce programme quand le nombre 10 est choisi ?
    2) ...

    **********
    Copie de l'élève :
    Je choisis $2$
    $2+7=9$
    $9 \times 4=36$
    $36$.

    1) (rebelote avec la même rédaction que précédemment)
    **********

    C'est ce que j'ai compris : le gamin répond aux instructions du programme au lieu de répondre aux consignes de l'énoncé.
  • Voilà exactement. Bon, si ce n'est que la copie de l'élève ressemble plus à
    $
    2 \\
    9 \\
    36 \\
    36 \\
    $

    (et encore en autorisant les calculatrices parce que sinon...)
  • @Dom merci, je vois maintenant.
    et @SchumiSuti
    Ok là je te confirme que même des TS Spé maths font pareil. Tu leur demandes ce qui est affiché si on exécute un algo avec blabla en entrées et tu crois qu'il répondrait à la question ? Non, ils font des calculs et puis ils s'arrêtent quand c'est fini.
    En général ils ne répondent pas tout à fait la question posée, ils font ce qu'ils croient avoir compris qu'on leur demande.
    (La moitié des élèves que j'ai en spé S n'ont rien à faire là soit dit en passant.)
  • Entièrement d'accord avec Ramon....il n'est pas si étonnant que nos élèves ne sachent pas faire grand chose....puisqu' on ne leur enseigne plus grand chose !!! Je ne pense pas que cette génération d'élèves soit fondamentalement plus stupide que les précédentes ; elle n'a simplement pas eu la chance d'avoir l'enseignement exigeant que nous avons eu (exigeant ne voulant pas nécessairement dire élitiste....on peut être exigeant ET bienveillant...c'est même peut être le but de l'enseignement ?)
    Pour ce qui est des responsables, nous le sommes tous un peu à notre niveau puisque nous faisons partie du système : quand je regarde mes évaluations et cours que je faisais il y a une petite dizaine d'années en seconde ou Term S et que je les compare à ceux que je dispense actuellement, je me sens un peu coupable même si, comme beaucoup, j'essaie de "résister" dans mon coin!
    Mais les VRAI coupables sont tous les arrivistes (ou semi-habiles comme les appelle si justement Brighelli) qui vident les programmes de leur substance puis comblent les trous béant avec les modes et lubies du moment : enseignement obsessionnel de l'échantillonnage, applications soit disant concrètes en entrée, plat de résistance et dessert...pour finir par de "l'algorithmique" qui nous propose de s'extasier parce qu'un élève de seconde a réussi à faire une addition puis une soustraction...oui mais en langage Python Messieurs Dames ! ou qu'un élève de Term S a complété un trou dans une boucle Pour....et en ayant le culot d'appeler ça du reverse engineering !!!
    Quand je lis le rapport Villiani , j'ai quelques lueurs d'espoir...mais...attendons les nouveaux programmes...
    J'ai bien conscience que mon message ne sert strictement à rien, mais cela coûte infiniment moins cher qu'une séance de Psy, pour quasiment le même effet !!
    Bonne journée à tous
    Bon courage
  • Je ne sais pas encore quelle est la conséquence ou la cause en ce qui concerne la baisse des exigences.
    Il s'agit certainement d'un cercle vicieux passant par plein de paramètres sociétaux, sociaux et institutionnels (programmes, idéologies).

    Aux professeurs : ne vous laissez pas embrouillés par le discours sur l'hétérogénéité et la divine formation qu'il vous manquerait. C'était certainement vrai avant, mais plus maintenant.
    Aujourd'hui on vous propose de faire des jeux. Vous allez comprendre pourquoi en lisant ce qui suit.

    Dès que vous entendrez quelqu'un vous balancer ce discours, demandez-lui ce qu'il appelle "classe hétérogène".
    Puis posez-lui la question : « Si on inscrit dix nourrissons en Terminale, a-t-on une classe hétérogène ? ».
    Cette caricature permet de comprendre le problème.
    Il est écœurant d'entendre qu'il faudrait que les profs soient mieux formés (c'est là qu'on leur apprend à faire des jeux, bah oui, un nourrisson a besoin d'être éveillé et stimulé) quand ils sont dans cette situation caricaturale de l'hétérogénéité. Cela n'en relève pas. Et il s'agit de la majorité de la composition des classes.
    Évidemment, c'est plus prononcé dans les zones défavorisées socialement.
  • J'ai bêtement signé la pétition dont on parle ici, car j'en soutiens le contenu.

    http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?6,1613298,1616370#msg-1616370

    J'avais mis mon adresse mail comme demandé pour valider ma signature. Depuis je reçois pleins de saloperies sur ma boîte mail, ce qui ne m'est jamais arrivé avant en plus de 16 ans...

    D'abord, des mails pour signer d'autres pétitions. Je me suis désinscrit, et là je reçois pleins de spams divers et variés. Je n'ai pas l'habitude de donner mon adresse pro ailleurs, mais là comme ça concerne les maths, je ne voyais pas le problème de la donner. Mal m'en a pris.

    Je suis très en colère. :-X
    Comme me l'a appris ma maîtresse de CE2, tata Suzanne, dite Susu, $\{l,é,o\} \cap \{t,o,t,o\}=\{o\}$
  • Exercice de pédagogie. Un poseur de questions n'est pas content des réponses qu'il a reçues
    alors qu'il a émis le texte ci-dessous (entre les deux barres). Répondre aux questions suivantes
    (1) Que pouvaient bien être les attentes du questionneur ?
    (2) Pourquoi était-il vraisemblable que cela foire ?
    (3) Comment eut-il fallu poser ce questionnement ?Énoncé : On propose le programme de calculs suivant :
     choisir un nombre
     ajouter 7
     multiplier par 4 le résultat précédent 
     afficher le résultat précédent 
    
    1) Qu'affiche ce programme quand le nombre 10 est choisi ?
    2) ...
    Eléments de corrigé.
    (1) "on" est un con. Dans les temps très anciens, il y avait des enseignants qui n'hésitaient pas à en-saigner les élèves pour les décramponner de mauvaises habitudes acquises auprès de "on" non-identifiés. Depuis, cela baigne dans le laxisme (en ces temps là, madame, les vieux, ils étaient plus jeunes).
    (2) Quand on s'adresse à un élève, il est normal et inévitable qu'il s'imagine que l'on s'adresse à lui. Le début de la phrase "on propose le programme de calcul suivant" est donc naturellement, inévitablement, et à juste titre décodé comme voulant dire : "je te propose le programme de calcul suivant".
    (3) sikon veut dire autre chose, yaka le dire autrement (note à benêts: sikon, yaka, c'est fait exprès).
    (4) Et donc l'expérience est à refaire, avec une formulation non fautive. Par exemple: voici un programme de calcul qui a été donné à une machine. Il se trouve que la machine a choisi le nombre $10$. Décrire ce qui se passe par la suite.

    Et enfin, copier cinq fois, en belle écriture ronde, encre violette et plume Sergent-Major, le proverbe pédagogique du jour:
    "je sais ce que j'ai dit quand j'entends ce qui m'est répondu".


    Cordialement, Pierre.
  • @Pierre
    Tu te trompes.
    Tu pourras essayer.
    Si tu fais une telle prose, elle ne sera même pas lue et les yeux de l'élève iront irrémédiablement vers le programme et rebelote.
    Le "on" n'est pas le problème.
    Aussi j'ai voulu faire comprendre sur un exemple.
    Quelle que soit la forme, la réponse sera la même.
    Tu peux même écrire en gros avec un ton affectueux et bienveillant (à la seconde personne, bien entendu, comme on l'entendait à l'IUFM et désormais à l'ESPE ) « N'effectue pas les instructions du programme tout de suite, mais commence par répondre à la première question indiquée par un "1)" » et ce sera pisser dans un violon.

    Petite dédicace : "quand on s'adresse à un élève" dis-tu ?
    Tu fais donc parti de ces on là...
    Aussi ton "il se trouve que" peut très bien être suivi du refrain "on est un con, il est débile".
    Étrange intervention...

    Edit : j'ajoute un exemple (sujet DNB 2009), tiens il y a un "on" encore, je n'y suis pas attaché, je cherchais à faire comprendre (bis repetita).
    La forme est pourtant éloquente : est-ce vraiment le "on" qui fait défaut ?73290
  • pldx1 a écrit:
    Exercice de pédagogie.

    Alors là, il fallait vraiment oser....
    Comment peut-on se permettre de donner de telles leçons de pédagogisme à @SchumiSutil, qui pourtant enseigne dans une des pires zones de non droit que l'impéritie d'EDNAT a crée dans notre pays ???? Il faut que tu saches que plus de 80% des élèves de @SchumiSutil sont probablement incapables de développer 2(x-3) ou de résoudre l'équation 3x-1=8.....
    Cela dit, rien ne t'empêche de lui faire bénéficier de l'étendue de ta science pédagogique....Va donc le remplacer rien qu'une heure dans un cours de 4ème. Entre deux bagarres et quelques bordées d'injures, tu auras tout le loisir d'expliquer à ces élèves les subtilités des pronoms impersonnels....Avec un peu de chance, peut-être pourras tu achever cette heure de cours sans prendre le contenu de la poubelle sur la tête....et qui sait ??? si les dieux de l'Olympe sont avec toi, il est même possible que les autochtones oublient de crever les pneus de ta voiture. Tu pourras alors rentrer chez toi, fier d'avoir rempli ta mission de pédagogue et d'avoir éclairé la lanterne de ce malheureux @SchumiSutil sur la façon d'inculquer quelques notions de base aux laissés pour compte de la république.....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • En fait, en corrigeant mes copies, développer 2(x-3) c'est acquis pour plus de 20 % des élèves. La moitié je dirais. Résoudre 3x - 1 = 8, la grande majorité serait capable de dire que 3x = 9, après en déduire x = 3 je pense que cela n'est pas bien acquis pour la majorité.
    Entre deux bagarres et quelques bordées d'injures
    Les bagarres en cours, c'est plutôt exceptionnel. Les injures, bon entre eux, ça fuse régulièrement entre certains (mais jamais envers moi) mais il faut aussi comprendre que c'est leur mode d'expression ; à force d'entendre cela toute la journée une partie des élèves prennent le pli. Ce sont des ados, et les ados sont très influençables, surtout en groupe; Bien sûr, cela n'empêche pas certains de rester courtois et de prendre conscience de respecter les règles de vie scolaire, mais statistiquement, il ne faut pas s'étonner qu'une partie répètent ce qu'on dit dans la rue/les couloirs, etc.
    Avec un peu de chance, peut-être pourras tu achever cette heure de cours sans prendre le contenu de la poubelle sur la tête....et qui sait ??? si les dieux de l'Olympe sont avec toi, il est même possible que les autochtones oublient de crever les pneus de ta voiture.
    Il ne faut pas dramatiser. Certains élèves peuvent se montrer très insolents (disons que là où les élèves pensent que le prof est con, là où je suis ils le disent - mais il faut savoir remettre en contexte avec notre recul d'adulte). En revanche, ils ne s'en sont jamais pris à mes affaires, encore moins à moi. Le fait d'être un prof, surtout leur prof, cela veut encore dire quelque chose. Beaucoup ont malgré tout conscience qu'on ne fait rien d'autre que d'essayer de les aider et de leur apprendre quelque chose.


    Après, je dis ça car c'est les vacances. Parfois, comme tout le monde, on a envie d'en jeter quelques uns par les fenêtres. Parfois, on a envie de pleurer pour eux. Car en vérité, une majorité d'élèves mériteraient une meilleure scolarité, gâchée souvent par une poignée d'élèves inéducables (en général eux-même sont délaissés par leurs parents - quand ils existent).

    Souvent je me dis qu'il y a des raisons très simples à leur échec : beaucoup n'ont pas une vie normalement structurée (pas d'horaires fixes pour manger, ni pour dormir, et beaucoup trop de temps devant les écrans). Tout ceci, chez des enfants de 13/14 ans, a certainement des conséquences catastrophiques sur leur concentration. Qui dit manque de concentration, dit manque d'attention, d'où la propension à ne plus suivre, faire du chahut, etc. Et en maths, probablement plus qu'ailleurs, cela se paie.
  • Bonjour,

    un programme se caractérise par une exécution différée.
    [size=medium]un programme se caractérise par une exécution différée.[/size]
    [size=large]un programme se caractérise par une exécution différée.[/size]
    [size=x-large]un programme se caractérise par une exécution différée.[/size]

    Non seulement c'est comme cela, mais c'est ce qu'il faut que les élèves apprennent... puis comprennent. Et donc, chaque fois qu'un "on" décrit un programme comme étant une suite d'instructions, ce "on" fait le con: il ferait mieux de ne rien faire.

    Illustration spéciale pour Ramon Mercader, l'homme qui nettoyait son piolet quand le coup est parti tout seul. Il ne suffit pas d'être grandiloquent pour être un chef de guerre. "Si je meurs, vengez-moi !" Ben voyons ! On ne meurt pas de ridicule... et il ne semble pas que Ramon Mercader soit menacé d'autre chose.

    Mais cela n'empêche pas d'en revenir à la manoeuvre d'une troupe. Lorsque le sergent dit "en avant", que fait la troupe ? Lorsque la troupe entend "en avant", la troupe ne fait rien. Pourquoi ? Parce que "en avant" est un programme, et pas un ordre. Par contre, lorsque le sergent dit "marche", la troupe bouge. Pourquoi ? Parce que "marche" est un ordre et pas un programme. Comment fait-on pour arriver à distinguer un pourpoint d'un haut de chausses et même à distinguer entre un ordre et un programme ? Cela s'appelle faire l'exercice. Cela prend un certain temps. Lorsque cela prend trop de temps, il faut se demander pourquoi. Cela s'appelle l'indispensable réactivité.

    Au passage, on remarquera la grande différence de ton et de contenu entre le message de SchumiSutil et celui de Ramon Mercader: l'un parle de ce qu'il connait et en donne une description précise. L'autre se limite à des généralités mal ciblées... et à relayer la campagne du ministère contre la hiérarchie pédagogique. L'idée qu'un rat de Cabinet puisse ne pas être compétent en matière scientifique est insupportable aux rats de Cabinet. Mais l'idée que le monde aurait pu être créé pour l'épanouissement des rats de Cabinet... semble être une idée mal fondée.

    Exercice 1. Décrire l'ensemble du processus de passation d'un ordre bancaire (mise en place des mécanismes d'identification et de non-répudiation, passages en blanc des deux côtés, commit donné par l'organisme de contrôle, vérification de la bonne fin).

    Exercice 2. Comparer votre réponse à l'exercice 1 avec le protocole effectivement utilisé. Evaluer le coulage qui se serait produit si l'on avait adopté votre solution.

    Cordialement, Pierre.
  • Pour en revenir au sujet, une délégation de l'académie des sciences (représentant essentiellement les maths et la physique) a été reçu au ministère. Il en ressort plusieurs points :
    - le ministère s'accroche à son "humanités scientifiques et numériques" ; paraît-il que ce seront les profs de maths, physiques et SVT qui l'enseigneront (ca risque d'être 2 heures de blabla 8-) 8-)). Ils assument complètement le fait qu'il n'y ait que 2 heures de "sciences" dans le tronc commun.
    - le ministère refuse qu'à l'instar des maths, la physique ait une option renforcée en Terminale.
    - il se pourrait qu'il y a des 'options maths' (entre 1h 30 et 3h par semaine) en 1ère (histoire de rééquilibrer ce qu'il se faisait déjà en L, ES et S).
    - le ministère veut faire la part belle à l'autonomie des établissements (on voit déjà ce que cela va entraîner)...
  • C'est plutôt une bonne chose que plusieurs entités décident des pratiques différenciées selon les établissements. Ainsi, la diversité des méthodes est de mise et les résultats seront à la mesure des décisions prises. L'orientation n'échoira pas d'une "tête pyramidale" !
  • @ShumiSutil : peut-on savoir d'où tu tiens ces informations concernant l'académie des sciences et la réforme du bac ? Je n'ai rien trouvé sur internet là-dessus.
  • En fait, la suppression des séries met à jour (en les amplifiant) la dissymétrie de traitement des sciences et des lettres.
    La suppression des séries et l'enseignement modulaire sont difficilement compatibles avec la croyance
    - que tout le monde doit faire beaucoup de lettres, avec des contenus peu différenciés selon les individus
    - qu'il est impossible de faire de même pour les sciences.
  • Aucune dissymétrie n'a de raison d'être en maths et en lettres !
    La preuve est issue des jeux culturels des chiffres et des lettres:
    Aux néophytes et aux nés de la dernière saison : https://www.france.tv/france-3/des-chiffres-et-des-lettres/#scroll-replay
  • L'exemple, est plutôt mal choisi. ;-)

    De mémoire dans l'émission "les chiffres et les lettres", il y a deux tirages de "lettres" pour un seul tirage de "chiffres" ! Les lettres rapportent deux fois plus.
    Comme me l'a appris ma maîtresse de CE2, tata Suzanne, dite Susu, $\{l,é,o\} \cap \{t,o,t,o\}=\{o\}$
  • Quelqu'un aurait-il les horaires hebdomadaires des anciennes series A, B, C, D et E pour comparer?
  • J'ai ça; je vous le scanne tout de suite.

    Et voilà !
  • Salut aléa,

    Est-ce que par hasard tu aurais également dans tes papiers les anciens programmes de Terminale D ?
    J'ai pas mal cherché sur le net sans jamais rien trouver...

    Dans les années 90, on avait 9 heures de maths par semaine en TC.
  • Je n'ai pas ça.
    Comme on le voit ici (chapitre 5) http://jpdaubelcour.pagesperso-orange.fr/histoire20.html
    les bacs C et E avaient une large part de programme commun.
    Souvent, les éditeurs avaient le cours de maths en plusieurs tomes, le livre d'analyse était commun CDE et les CE avaient un livre de géométrie pour eux seuls.

    Ce qui peut être encore plus remarquable que les déboires de la série scientifique, c'est la sortie des maths des humanités, comme dirait M. Blanquer. Regardons les horaires de A1, A2, B ! On voit là l'oeuvre de M. Allègre, funeste conseiller spécial de M. Jospin. Mais revenus aux affaires, Bayrou and co auraient pu tuer la réforme dans l'oeuf; ils s'en sont bien gardés...
  • Merci quand même.

    Je crois qu'il y avait plus de géométrie en C mais plus de probas en D. ;-)
  • Merci alea.
    Je croyais me souvenir que l'horaire de philo en TC etait de 2h, en fait c'est 3h, donc le passage a 4h est moins abrupt que ce que je pensais. Ca reste assez etonnant qu'un futur scientifique choisissant maths complementaires (puisqu'il n'y a plus que 2 specialites en terminale) fasse alors moins de maths que de philo. Et pour un maths expert+physique ou info, devoir suivre 4h de philo mais ne pas pouvoir choisir une 3eme matiere scientifique ca me semble tres discutable.
  • Merci beaucoup à aléa pour http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?6,1613298,1620694#msg-1620694

    Une constante : le poids important de l'histoire-géographie pour tous les élèves de lycée. Autrefois, aujourd'hui, demain.
  • Non, pas pour tous les élèves de lycée. Les STL, STI2D n'ont pas d'histoire en terminale, ils n'ont que 2h en première et passent l'HG en épreuve anticipée orale en fin de première.

    L'utilisation du quantificateur "pour tout", ne peut pas s'employer à la légère sur un forum de maths ! B-)
    Comme me l'a appris ma maîtresse de CE2, tata Suzanne, dite Susu, $\{l,é,o\} \cap \{t,o,t,o\}=\{o\}$
  • zeinot : ah non, ça fait quelques années qu'il y a parité à DCDL.
  • zeitnot : merci de me reprendre. Il n'y a pas que les filières générales en effet ! Il y a les filières technologiques que tu évoques, et aussi les filières professionnelles. Mea culpa.
  • Tristes tristes nouvelles.
    1) Depuis toujours la France considère que les maths c'est pour l'élite et de toute façon 80% sont nuls en maths.
    2) Dans d'autre pays on considère que les maths c'est la base accessible à 80% et pas besoin de venir d'une famille aisée.
    On peut passer de 1 à 2, mais il faut revoir l'approche. Il faut rendre le langage mathématique accessible pour tous les élèves en utilisant les mots simples, mais juste. Par exemple fonction linéaire est le cas particulier de la fonction affine. Autant d'appeler les fonctions affines fonctions linéaires. Appelez un chat un chat : si on prend la géométrie euclidienne le vecteur est un segment d'une certaine longueur avec une direction. Utiliser les mots savant quand l'élève peut comprendre. Pourquoi parler de triangles isocèles, équilatérales et rectangles en primaire? C'est trop tôt.
    MrJ a écrit:
    Je ne trouve pas choquant que l'on puisse ne plus faire de mathématiques à partir de la première. Les élèves qui ne souhaitent pas faire d'étude scientifique n'ont pas besoin de faire de mathématiques.
    Euh, et que faites vous des économistes, gestionnaires, sciences sociales, linguistes qui ont besoin de math dans leurs travail?
    Quel intérêt en effet, pour les nombreux élèves de ES (et parfois de S) qui croient encore à 16 ou 17 ans que.....
    de s'acharner à subir des heures et des heures de maths dans une ambiance nécessairement tendue, voire bordélique ?
    Je n'ai pas recopié vos exemples. Mais il s'agit ici des bases en mathématiques accessibles à tous. La question est plutôt : pourquoi ces élèves ne savent pas le faire??? Sont-ils idiots? Je ne pense pas.

    A mon avis c'est à cause du programme de maths en collège et lycée non équilibré. Pour comprendre la factorisation, il faut s'entrainer plusieurs mois. Les identités remarquables c'est juste une petite partie, la plus facile. Après il faut utiliser la factorisation dans les autres chapitres. Par exemple:
    \[\int_{0}^{3} x^2 \sqrt{x+1} \, \mathrm{d}x \]
    \[\int_{3}^{4} \frac{x^2 - 4x + 5}{x-2} \, \mathrm{d}x \]
    Pas besoin de faire l'intégration par partie ou changement de variable. Il faut juste savoir simplifier et factoriser.
    Ce sont les exo d'un manuel de math étranger, Terminal non scientifique. :-P

    Deux autres problèmes majeurs:
    1) les manuels dont l'objectif est avant tout commercial. Le moins d'exercices possibles, donc il faut acheter les exercices complémentaires. Les chapitres ne se suivent pas et ne sont pas logique. Le manuel est inutilisable pour travailler seul sans aide de professeur ou d'un adulte.
    2) le lobby des producteurs des calculatrices.
    Ramon Mercader a écrit:
    ALERTE ENLÈVEMENT
    Depuis plus de 20 ans , on nous signale la disparition du dénombrement, des asymptotes obliques, des équations différentielles, de l'IPP, du produit vectoriel, des courbes paramétrées, des coniques....

    Qui arrêtera et jugera les ravisseurs ????

    Régionnement du plan
    Barycentres
    Transformations du plan et de l'espace
    Parité d'une fonction et applications (restriction de l'ensemble d'étude, recherche d'éléments de symétrie d'une courbe à l'aide d'un changement de repère approprié)
    Fonctions polynômes (factorisation après recherche d'une racine évidente, division euclidienne)
    Binôme de Newton
    Inégalité des accroissements finis
    Formule de Moivre et formules d'Euler puis application à la recherche de primitives
    Comment voulez vous que les élèves apprennent tous ces sujets s'il ne savent pas factoriser, ne savent pas utiliser les fractions et ont beaucoup de mal avec les équations?
  • Discours d'un inspecteur : on a enlevé les exercices répétitifs (calcul littéral, racines carrées, fractions, ...), difficiles à faire faire à certains élèves dans certains établissements.

    Conclusion : certains bahuts continuent de faire faire ces exercices, d'autres abandonnent et c'est en accord avec les programmes.

    Amusant : pour réduire les inégalités sociales, on pond un truc théorique (retirer ça) et en pratique ça creuse les écarts inexorablement.
  • Dom a écrit:
    Discours d'un inspecteur : on a enlevé les exercices répétitifs (calcul littéral, racines carrées, fractions, ...), difficiles à faire faire à certains élèves dans certains établissements.
    Oui, j'ai entendu cela. Le comble c'est le dernier rapport de jesaisplusqui en 2014 ou 2015 qui dit, que les élèves de ces bahuts réussissent mieux en faisant les exercices répétitifs abstraits contrairement à la "pédagogie adoptée pour les quartiers sensibles".

    J'ai l'impression, en lisant vos messages, que les inspecteurs sont les ennemis numéros 1 et les politiciens - ennemis numéro 2.
  • Pour être objectif : les inspecteurs obéissent au discours officiel, donné plus haut.
    Ainsi, doivent-ils être dénoncés, je ne sais pas. Je le fais parfois, rapidement, mais c'est (presque ?) à tort.
    Ils font leur boulot. On leur reproche même qu'ils le fassent bien.8-)
  • vorobichek a écrit:
    Oui, j'ai entendu cela. Le comble c'est le dernier rapport de jesaisplusqui en 2014 ou 2015 qui dit, que les élèves de ces bahuts réussissent mieux en faisant les exercices répétitifs abstraits contrairement à la "pédagogie adoptée pour les quartiers sensibles".

    Même Meirieu est revenu sur l’apprentissage de la lecture pour les pauvres par les manuels électroménagers.
    The real danger is not that computers will begin to think like men, but that men will begin to think like computers.
            -- Harris, Sidney J.
  • Au fait, ca n'est pas tout à fait la discussion, mais c'est instructif. Un collègue m'a demandé un matin : " $\frac{d}{dx}$ dans une intégrale, ça veut dire qu'on prend la dérivée ? Par rapport à $x$ ? "
  • @Dom

    certes mais avec un tel discours, les directeurs obéissent, les inspecteurs obéissent, les profs obéissent et tout le monde fait bien son boulot. Il faut aussi savoir dénoncer et remettre en cause ce qui ne semble pas aller dans le bon sens. On peut être loyal tout en ne courbant pas le dos et en n'acceptant pas tout et n'importe quoi.
    Comme me l'a appris ma maîtresse de CE2, tata Suzanne, dite Susu, $\{l,é,o\} \cap \{t,o,t,o\}=\{o\}$
  • Oui. Seuls les profs ont ce pouvoir sans risquer d'être lourdé.
  • vorobichek a écrit:
    Les identités remarquables c'est juste une petite partie, la plus facile. Après il faut utiliser la factorisation dans les autres chapitres. Par exemple:

    $\int_0^3 x^2 \sqrt{x+1} dx$

    Pas besoin de faire l'intégration par partie ou changement de variable. Il faut juste savoir simplifier et factoriser.

    De quelle simplification et factorisation tu parles ici?
  • Tryss a écrit:
    De quelle simplification et factorisation tu parles ici?
    Le but est de transformer l'expression pour remplacer le produit par quelques chose de facile dont on connait la primitive.
    Si on sait factoriser et simplifier, on peut faire le chemin inverse en reconnaissant la méthode utilisée.
    Ici tu as le résultat de factorisation, reste à trouver ce qui était factorisé.
    Dans le deuxième exemple pareil : il faut remplacer la division par quelque chose de plus commode.

    Exemple :
    \[f(x) = x \sqrt{x+1} = (x+1-1)\sqrt{x+1} = (x+1)^{\frac{3}{2}} - (x+1)^{\frac{1}{2}}\]
  • Dom a écrit:
    Oui. Seuls les profs ont ce pouvoir sans risquer d'être lourdé.

    C'est un rêve ? un vœu pieux ?

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • Ça fait pourtant deux ans qu’à la pré-rentrée on insiste lourdement sur le devoir de réserve (en clair, de fermer sa gueule).
    The real danger is not that computers will begin to think like men, but that men will begin to think like computers.
            -- Harris, Sidney J.
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