Lycée numérique

Comme chacun le sait, le système éducatif français se trouve aujourd'hui dans un état de délabrement avancé.
Les prétendues réformes du collège amorcées par la majorité actuelle ont précipité cet effondrement.
Le coup de grâce sera probablement donné au plus tard en 2020.
L'enseignement supérieur lui même est aujourd'hui atteint et plusieurs témoignages récents de professeurs d'université sur ce forum semblent montrer que le niveau de nombreux étudiants en mathématiques est catastrophique.
Si rien n'est entrepris, l'éducation nationale en tant que service public, ne sera plus en mesure des former de bons étudiants en nombre suffisant (mis à part dans quelques niches écologiques comme l'X ou l'ENS...) et sera vouée à disparaître.

Quelques initiatives privées visant à enrayer cette dégringolade vertigineuse commencent à voir le jour.
En voici une qui me parait intéressante: https://www.lyceenumerique.fr/

Que pensez-vous de cette initiative ?
Liberté, égalité, choucroute.
«13

Réponses

  • Que ça confirme la théorie selon laquelle l'enseignement public et sciemment démantelé afin d'ouvrir un marché pour le privé.
  • Un peu ras-le-bol de la théorie complotiste sur la sainte et pure école-de-la-République livrée par des forces obscures au Méchant Privé...
  • @Chaurien quelle théorie complotiste?

    Il y a en France un nombre important de politiques qui veulent transformer la société en une version libérale à l'américaine (sans les avantages du vrai libéralisme...) cela n'a rien de complotiste!
  • Et puis c'est un peu facile de dire "un peu ras-le-bol de..." sans argumenter.
  • C'est marrant les gens qui sortent des théories farfelues sont les premiers à dire "y'a pas d'argumentation". J'aimerais bien voir une source où des gens qui ont réellement un pouvoir de décision affirment qu'ils veulent transformer l'enseignement en un truc libéro-privé. D'ici là ca reste une version scolaire de la théorie du complot.

    Je ne dis pas qu'il y a pas des glissements très inquiétants de l'enseignement en France, mais penser que c'est dû à des décideurs en cravates c'est un peu facile... C'est plutôt l'évolution de la société en général qui provoque ça pour l'enseignement.
  • L'éclosion de telles initiatives privées est favorisé par l'impéritie de l'enseignement public.
    Si l'EDNAT proposait un enseignement de qualité, ces officines auraient peu de chances de prospérer.
    Je pense que ce n'est qu'un début. Le lycée numérique fait partie des précurseurs. Les jours de l'EDNAT sont comptés.....
    Si le service public persiste dans la voie désastreuse qu'il s'est fixé depuis la loi Haby, il est voué à une mort certaine.

    PS:
    Vous remarquerez tout de même la grande qualité de l'équipe enseignante du Lycée numérique.
    https://www.lyceenumerique.fr/theme/ruedesecoles/pages/team.php
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Le lycée numérique fait partie des précurseurs.

    Il y a déjà eu des officines pour préparer à la prépa il y a dix ans.
    Si l'EDNAT proposait un enseignement de qualité

    Les créateurs de ce site viennent de l'éducation nationale...
  • J'allais le dire. Si vraiment c'est de dispenser un enseignement de qualité qui motive ces gens, pourquoi ne pas le faire gratuitement ?
  • « Ces cours concernent les bons (et très bons) ... ».

    Ha bah oui, ça on sait faire.
    En quoi est-ce une solution pour le problème dénoncé ?

    Je ne comprends pas vraiment...

    Une remarque : l'appellation "lycée numérique" montre aussi que ça ne sent pas si bon que ça.
    Sans tenir un discours reac j'aurais préféré "lycée à la craie et au tableau noir". Une boutade, rien d'autre ;-)
  • Sylvain a écrit:
    Si vraiment c'est de dispenser un enseignement de qualité qui motive ces gens, pourquoi ne pas le faire gratuitement ?

    Parce qu'il faut bien manger ? Je suis pour ce genre d'initiative en tout cas.
  • @Soleil_vert: "Les créateurs de ce site viennent de l'éducation nationale..."

    Disons plutôt qu'ils enseignent (ou enseignaient) dans une niche écologique de l'EDNAT qui n'est absolument pas représentative d'un établissement scolaire quelconque...et tout le monde le sait bien.
    De plus, le contenu de leurs cours de lycée et de leurs DS n'avait RIEN A VOIR avec les programmes officiels....pour le plus grand bien de leurs élèves.
    Cela montre bien que les programmes officiels sont nullissimes puisque les élites n'en veulent pas pour leur progéniture....
    Il est dommage qu'un enseignement de cette qualité ne soit pas la norme dans TOUS les lycées de France.
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Parce qu'il faut bien manger ?

    Ils sont fonctionnaires et pour l'instant il y a encore des retraites en France.
    Je suis pour ce genre d'initiative en tout cas.

    Bof cela ne s'adresse qu'à la catégorie des futurs étudiants de prépa des très grandes écoles... cela va dans le même sens que l'EN : rien pour les autres.
  • Je doute qu'ils aient besoin de cette activité pour manger. C'est plutôt le niveau général qu'il faut élever plutôt que celui de l'élite en herbe qui s'en sortira de toute façon.
  • Tous les enseignements SONT de qualité : le paramètre dont personne ne veut parler est l'écoute du public.
  • De plus, le contenu de leurs cours de lycée et de leurs DS n'avait RIEN A VOIR avec les programmes officiels....pour le plus grand bien de leurs élèves.

    Juste une question, le cours étant fait par un fonctionnaire à qui appartient-il?
  • @Dom: "Tous les enseignements SONT de qualité "

    NON malheureusement....
    Ce genre de remarque politiquement correcte à contribué à dévaloriser le service public. Il existe d'excellents professeurs et d'autres qui sont parfaitement nuls. Vouloir nier cela serait malhonnête....
    Le cours d' un agrégé de Louis Le Grand est certainement meilleur que celui d'un contractuel recruté sur Le Bon Coin....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Héhéhé a écrit:
    J'aimerais bien voir une source où des gens qui ont réellement un pouvoir de décision affirment qu'ils veulent transformer l'enseignement en un truc libéro-privé.

    L'éducation est un marché comme l'énergie, les transports, les télécommunications, la fourniture de l'eau...


    Transport chemin de fer: privatisé.
    Autoroutes: privatisées.
    L'énergie (gaz/électricité): Privatisée.
    Les télécommunications: privatisées
    La fourniture de l'eau: privatisée.
    La sécurité sociale: en cours de démantèlement depuis quelques années et il me semble qu'un candidat à l'élection présidentielle avait évoqué, il y a peu, ses projets pour celle-ci qui s'inscrivaient dans cette tendance.

    Pourquoi l'éducation échapperait-elle à cette tendance?
    (Pour rappel: en instaurant un crédit d'impôt sur les services, un gouvernement a dopé le marché du cours particulier)
    Le passé est sinistre, le présent terne, mais heureusement nous n'avons pas d'avenir.
  • @FDP: "Pourquoi l'éducation échapperait-elle à cette tendance? (Pour rappel: en instaurant un crédit d'impôt sur les services, un gouvernement a dopé le marché du cours particulier)"

    Pour une fois, cette remarque est d'une grande lucidité....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Cher Héhéhé: de toute évidence personne ne va assumer publiquement une démarche malhonnête. Tu peux appeler ça une théorie du complot si tu veux: si tu veux.
  • @Ramon Mercader
    Certes, ma phrase tend vers la provocation.
    Je voulais attirer l'attention sur le premier problème à régler : l'écoute, la concentration, la politesse, l'éducation.
    Je n'adhère pas au discours qui consiste à dire "il faut former les profs" en réponse aux résultats catastrophiques et au bordel dans certains bahuts.
    Mais je suis d'accord quand tu parles du recrutement sur le bon coin.
    Un bémol (sous-entendu) : un agrégé est un agrégé. Le fait d'être à Louis-le-Grand (correction orthographique) ne rend pas meilleur l'enseignement.
    Pire, on envoie souvent en CPGE les majors de l'agrégation...mais savent-ils mieux transmettre que ceux qui sont classés entre les 50e et 100e ? Je dévie, pardon,

    [small][Pardon à la modération que j'agace, notamment ce soir 8-)][/small]
  • L'enseignement finira par ressembler à la formation professionnelle, cela prendra sans doute encore quelques années, quelques décennies tout au plus:

    http://www.lemonde.fr/politique/article/2017/02/08/formation-professionnelle-la-cour-des-comptes-regrette-une-action-insuffisante-contre-les-fraudes_5076527_823448.html
    Le passé est sinistre, le présent terne, mais heureusement nous n'avons pas d'avenir.
  • @fdp surtout que les régions/départements ont construit des lycées partout qu'il sera facile de transformer "en centre de formation". (Je pense en écrivant à l'autonomie des régions.)
  • Apprendre que des profs utilisent le prestige d'établissements publics dans lesquels ils ont été nommés pour se faire du blé, ça me semble effectivement une information digne d'intérêt.
    Intéressant aussi de voir qu'ils envisagent de sous-traiter le boulot à des petites mains...

    On est en période électorale: ils pourraient utiliser l'aura de leurs positions pour alerter sur l'état du système par des tribunes, surtout les pensionnés de l'équipe, qui ne sont plus tenus par un quelconque devoir de réserve.
    Mais non, ils préfèrent construire des petits radeaux de fortune dont ils font payer bien cher les places.
    Des rebelles des temps modernes, sans doute.
  • Il appartient a son auteur. Pourquoi en serrait-il autrement?
  • Héhéhé écrivait:
    > C'est marrant les gens qui sortent des théories
    > farfelues sont les premiers à dire "y'a pas
    > d'argumentation". J'aimerais bien voir une source
    > où des gens qui ont réellement un pouvoir de
    > décision
    affirment qu'ils veulent transformer
    > l'enseignement en un truc libéro-privé. D'ici
    > là ca reste une version scolaire de la théorie
    > du complot.


    « Si l’on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles ou aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d’élèves ou d’étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement et l’école peut progressivement et ponctuellement obtenir une contribution des familles, ou supprimer telle activité. Cela se fait au coup par coup, dans une école mais non dans l’établissement voisin, de telle sorte que l’on évite un mécontentement général de la population. »

    Source : OCDE http://www.oecd.org/fr/dev/1919068.pdf
  • Le passé est sinistre, le présent terne, mais heureusement nous n'avons pas d'avenir.
  • Intéressant cet extrait de document de l'OCDE. Surtout si on le met en regard du paragraphe qui suit immédiatement :

    « L’intérêt politique de ces mesures ne signifie pas qu’elles sont les plus
    rationnelles ou les plus justes. La chute des investissements publics aura à terme
    un impact négatif sur la croissance. De plus, si cette mesure touche des régions
    rurales pauvres, elle freine la réduction des inégalités de revenus. Du point de vue
    de l’efficacité, le maintien de la qualité de l’enseignement supérieur peut être
    préférable à la croissance rapide des effectifs d’étudiants mal formés. Mais le
    classement des mesures de stabilisation en fonction du risque politique ne relève,
    ni de l’efficacité, ni de la justice ; il résulte de rapports de force entre les groupes
    d’intérêt touchés par l’ajustement et un gouvernement en position de faiblesse.
    C’est pour dissiper toute ambiguïté à ce sujet et ne pas laisser penser que ce
    classement politique a valeur d’approbation que nous avons rappelé en introduction
    la publication antérieure du Cahier de politique économique No. 1, Ajustement et
    équité, qui montre précisément ce qu’un gouvernement devrait faire s’il se souciait
    de justice, le seul critère de classement que l’on puisse toujours approuver. »
  • Balix:

    Merci.

    Il y a quelques années j'avais tenté de confirmer la source d'une citation issue d'un rapport du même genre sur un autre sujet.
    La source était bien la bonne.
    Le passé est sinistre, le présent terne, mais heureusement nous n'avons pas d'avenir.
  • Un message de Fin de Partie énumère un certain nombre de privatisations réelles ou imaginaires d'où viendraient tous nos maux.

    On croirait voir ces caricatures communistes d'avant-guerre représentant le complot de gras capitalistes à haut-de-forme et cigare se partageant les biens tandis que le pauv'monde crève la faim.

    C'est clairement un hors-sujet car lorsque l'on parle d'enseignement on ne parle pas de la Sécurité Sociale ni des autoroutes. Moi je suis pour toute liberté d'expression mais je m'étonne qu'elle soit à géométrie variable et que de tels hors-sujets n'encourent pas les foudres de la Modération alors que d'autres - réels ou supposés -sont impitoyablement sanctionnés.
  • Le texte de l'OCDE est un rapport vieux de vingt ans qui commente en termes technocratiques des situations en Afrique et en Amérique latine. Il ne prouve rien en ce qui concerne la dégradation de l'enseignement en France en 2017.
  • Chaurien:

    J'ai énuméré des grands secteurs de l'économie qui ont été privatisés, je n'ai fait aucun autre commentaire.
    Et je me suis interrogé sur le fait que pour le moment seule l'éducation n'avait pas subi le même sort bien que les pouvoirs publics avaient favorisé l'ouverture de ce marché par l'instauration de crédit d'impôt pour que les entreprises concernées puissent facturer une trentaine d'euros l'heure de cours de soutien d'un élève de l'enseignement secondaire*

    PS:
    L'ajustement structurel comme ils disent aura mis des décennies en France pour être réalisé et se poursuivra avec la privatisation partielle ou complète du système éducatif français (et de son système de santé). C'est seulement une question de temps et d'agenda.

    *:J'imagine que le "lycée numérique" bénéfice de cette mesure lui aussi.

    PS2:
    L'éducation est un des premiers postes de dépense de l'Etat.
    C'est dire les sommes qui sont mises en jeu (des milliards d'euros) dans ce secteur et qui pourraient tomber dans les poches de quelques multinationales si le secteur était privatisé, partiellement ou complètement.
    Le passé est sinistre, le présent terne, mais heureusement nous n'avons pas d'avenir.
  • Je crois que c'est Teng-Hsiao Ping qui disait : « qu'importe qu'un chat soit blanc ou noir pourvu qu'il attrape les rats ».

    Enseignement public, privé sous contrat, privé hors contrat, qu'importe, pourvu que se réalise ce qui est le seul rôle de l'enseignement : la transmission des connaissances et de notre culture.

    Moi j'ai fait toute ma carrière dans l'enseignement public, pas par choix idéologique mais parce qu'il me proposait des situations qui me convenaient. J'ai assuré aussi des prestations dans l'enseignement privé, et franchement, je ne vois pas la différence. Ah si, une différence tout de même : dans le privé à ma dernière heure de cours j'avais le chèque, alors que je suis payé fin janvier 2017 pour des colles effectuées en septembre 2016.
  • Chaurien:

    Tu as lu ce qu'était devenu le secteur de la formation professionnelle qui est totalement libéralisé?
    Tu veux que l'éducation subisse le même sort?

    Tu as été fonctionnaire pendant des décennies, sécurité de l'emploi donc, et tu voudrais que ceux qui te suivent n'aient pas cette sécurité-là...

    Et quid du service public accessible à tous gratuitement sur l'ensemble du territoire?
    Le passé est sinistre, le présent terne, mais heureusement nous n'avons pas d'avenir.
  • Pour la formation professionnelle, quand je vois les syndicats de gauche et d'extrême-gauche dénoncer qu'on subordonne cette formation aux besoins du patronat, je me pince pour vérifier que je ne cauchemarde pas.
    Ces brillants penseurs veulent donc former des jeunes impropres à être embauchés ?
  • Chaurien:

    Je vais être plus précis, puisque visiblement je me suis mal expliqué:
    La formation professionnelle est devenue un secteur qui capte de l'argent public, par milliards, et dans lequel n'importe qui peut ouvrir une entreprise prétendant y oeuvrer. C'est un secteur qui est peu contrôlé et où les fraudes des entreprises sont légion. C'est ce qui risque de se passer avec l'éducation des enfants quand ce secteur sera davantage ouvert au marché.

    PS:
    La formation professionnelle a été investie par des sectes multinationales, recrutement d'adeptes et appât du gain.
    Pourquoi l'éducation des enfants y échapperait-elle si demain n'importe qui pouvait ouvrir une école avec des contrôles sur le contenu des enseignements quasi-inexistants.
    Le passé est sinistre, le présent terne, mais heureusement nous n'avons pas d'avenir.
  • Sur le fond, j'avoue que j'ai du mal à me dire libéral ou anti-libéral, c'est trop schématique.

    Il est bien clair pour moi que l'économie doit être libre. Nous ne sommes plus au début du XXème siècle, où les divers courants socialistes nous promettaient des lendemains qui chantent lorsque nous serions délivrés de la propriété privée. Ces utopies rutilantes se sont transformées en cauchemar totalitaire. C'est je crois Jean-François Revel qui disait qu'il faut cesser de juger le socialisme sur ses intentions et le capitalisme sur ses résultats (je cite de mémoire). Dans le monde réel, l'abomination communiste a exercé son action mortifère sur les cinq continents durant 70 ans.

    D'un autre côté, à l'époque de la financiarisation à outrance de l'économie mondialisée, un libéralisme-libertarisme sans entrave, avec la libre circulation des biens et des personnes et toutes sortes de libéralisations sociétales, conduit à la destruction des identités et des communautés naturelles, à quoi nous assistons aujourd'hui.

    Une solution intelligente me semble me semble médiane : une économie libérale tempérée par l'autorité de l’État souverain, représentant des intérêts supérieurs et permanents de la nation, avec toutes ses composantes sociales, et garant de la pérennité de la civilisation. Il me semble que c'était notamment la vue-du-monde du général De Gaulle, pour autant qu'on puisse tirer des enseignements de son action.

    On peut appliquer cette grille d'analyse aux questions concernant l’enseignement.

    Bonne journée.
    Fr. Ch.
    [size=x-small]La politique de la France ne se fait pas à la corbeille.[/size]
  • Chaurien a écrit:
    Il est bien clair pour moi que l'économie doit être libre. Nous ne sommes plus au début du XXème siècle

    L'économie libre c'est le crédo des années....1789 et suivantes. :-D

    PS:
    Qui se souvient de la loi le Chapelier?
    Wikipedia a écrit:


    La loi contribue, avec le décret du 18 août 1792, à la dissolution de l'Université et des facultés de médecine, au nom du libre exercice de la médecine, sans qu'il soit nécessaire d'avoir fait des études médicales ou d'avoir un diplôme, jusqu'à la création des écoles de santé de Paris, Montpellier et Strasbourg le 4 décembre 1794.

    Dans le droit fil des principes de la physiocratie, cette loi vise à garantir la liberté d'entreprise et d'établissement, conçue sur les principes de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen comme le moyen d'assurer l’enrichissement de la nation et le progrès social
    Le passé est sinistre, le présent terne, mais heureusement nous n'avons pas d'avenir.
  • Il est bien clair qu'il ne s'agit pas d'un rejet du Méchant Privé juste parce que c'est le privé. Le privé et le service public tant qu'il y a une volonté politique de fournir celui-ci, ce n'est pas blanc chat et chat noir. Je détaille.

    Un service public, par définition, n'est pas fait pour rapporter de l'argent: si tu as une maladie incurable et que tes soins coûtent cher, on va pas arrêter de te soigner, si tu habites dans un petit bled au fin fond de la campagne on va pas supprimer la ligne de bus qui va jusque chez toi, si tu n'as pas les moyens de payer l'éducation de tes enfants on va pas les refuser pour autant, si tu habites un quartier défavorisé qui ne peut pas se payer de milice privée, la police est là pour te protéger etc. C'est un service auquel souscrivent tous les citoyens en payant leurs impôts.
    Au contraire la raison d'être du privé c'est de faire de l'argent, c'est à dire de vendre une marchandise plus cher que ce qu'elle a coûté à produire. Dans toutes les situations non rentables ci-dessus, un acteur privé n'a aucun intérêt à fournir son service, et dans tout les cas il sera plus cher qu'un service public puisqu'il n'est financé non plus par l'ensemble des citoyens, mais par celui qui achète le service et paye la plus-value qui va avec.
    C'est pourquoi le secteur privé n'a aucune chance de concurrencer un service public qui marche.
    Or depuis je dirais la fin des année 80 et le début des années 90, avec la disparition de l'URSS qui faisait figure de contrepoint idéologique (je ne défend nullement l'URSS, c'est juste un constat factuel), et peut-être aussi, à l'échelle de la France, le renoncement de Mittérand à mener une vraie politique de gauche, la libéralisation à tout-va est devenue l'orthodoxie de la gouvernance.
    Et depuis, la qualité et les condition de travail de tous les services publics se dégradent - y compris les fonctions régaliennes de l'État( police, justice, armée) ce qui est pour le moins inquiétant.

    Ce processus est par ailleurs décrit dans le rapport de l'OCDE - pas chez nous dis-tu. On vois mal pourquoi le même processus ne serait pas en vertu chez nous selon la même idéologie.

    La véritable question idéologique derrière tout ça c'est est-on prêt à payer des impôts afin de fournir à l'ensemble des citoyens (y compris soi-même) un service qui réponde à ses nécessités? Ou est-ce qu'on préfère priver les enfants de chômeurs d'éducation, faire le pari qu'on ne sera jamais atteint d'une maladie pas rentable à soigner...
  • Rappelons une chose : le privé sous-contrat utilise une bonne partie...d'argent public !
  • @Shah d'Ock: "le secteur privé n'a aucune chance de concurrencer un service public qui marche"

    Justement, le problème réside dans le fait que l'EDNAT ne marche plus et tout a été fait depuis 40 ans pour détruire ce service public que le monde entier nous enviait.
    C'est pourquoi des initiatives analogues à celles du Lycée numérique risquent de se développer avec succès dans la décennie à venir.

    Pour les riches: le lycée numérique

    Pour les pauvres: l'EDNAT et Uber education.

    PS:
    On pourrait se demander si la "réforme" du collège ne serait pas en réalité une dégradation volontaire du service public destinée à faire la place à un marché de l'éducation. C'est un chantier pour la prochaine décennie...
    Les pedagogos auront été les idiots utiles de cette mutation ultralibérale.
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Ramon Mercader a écrit:
    Pour les pauvres: l'EDNAT et Uber education.

    Pardon de corriger mais les trucs à la "lycée numérique" c'est ce que tu appelles l'ubérisation.
    Pour le moment, ils recrutent surtout des gens qui ont déjà un emploi principal ou sont retraités.
    Mais si ce type d'initiatives se développaient ce qui est accepté par gens qui ont déjà un emploi ou sont retraités serait la règle commune dans le secteur que je connais un peu pour le pratiquer. Le statut d'autoentrepreneur deviendra certainement la norme comme il a déjà envahi le transport urbain privé de voyageurs et le secteur de la culture.

    PS:
    Uber est me semble-t-il un mot emprunté à l'allemand qui est l'équivalent en anglais de over.
    Le passé est sinistre, le présent terne, mais heureusement nous n'avons pas d'avenir.
  • FdP a écrit:
    L'économie libre c'est le crédo des années....1789 et suivantes.

    Jamais entendu parler de l'édit de Turgot de 1774?
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Libéralisation_du_commerce_des_grains_sous_l'Ancien_Régime

    Le reste du message est à l'avenant. La dissolution de l'Université sous la Révolution et sa recréation/refondation est certainement ce qui pouvait lui arriver de mieux, vu l'état de l'enseignement qui y était donné, toujours basé sur un cadre médiéval (qui n'avait pas beaucoup changé en près de 500 ans), incompatible avec les progrès des techniques (et des idées).

    FdP, si tu veux faire dans l'anti-capitalisme primaire, il va te falloir travailler un peu plus ton sujet. Là, tu fais juste (comme d'hab diront certains) du bruit (toujours besoin de ça pour exister ?). Et c'est bien dommage, parce qu'il y a de quoi attaquer de front le délabrement actuel de l'enseignement en France dans une optique anti-capitalisme. Il faut juste arrêter de faire du vent et de mettre à vraiment réfléchir.
  • Ramon: c'est exactement ce que je dis! Puisque le privé n'a aucune chance face à un public qui marche, on commence par saboter le public.
  • Moi je suis heureux de la baisse de l'enseignement en sciences.

    Voilà c'est dit.

    S
  • Eric:
    1774 c'est avant 1789 et c'est un autre monde. Tu sais ce qui s'est passé en 1789? :-D

    Ce que je voulais dire est que le futur probable c'est un recul de plus de deux cents ans en arrière et que des gens ne le voient pas. Ils croient que l'histoire récente (après 1944) est un socle inamovible qui ne peut pas être balayé par l'histoire (cette sempiternelle référence au Général de Gaulle, héros mythifié)
    Le passé est sinistre, le présent terne, mais heureusement nous n'avons pas d'avenir.
  • @Samok: "Moi je suis heureux de la baisse de l'enseignement en sciences"

    Propos étranges de la part d'un enseignant.....
    Imagine un restaurateur qui dirait: "Moi je suis heureux du développement de la malbouffe en France"
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Merci de réagir sieur Ramon,

    imagine un plat empoisonné préparé par des classes prépas, des universités, des chercheurs ... conditionnés au second et au premier degré,

    et que ce plat s'appelle : centrale nucléaire, abattage des animaux, après moi le déluge

    Es-tu fier de ça ? Car ça, c'est la science.

    S
  • @Samok: "Es-tu fier de ça ? Car ça, c'est la science."

    Et l'ordinateur sur lequel tu envoies tes messages, qu'est-ce que c'est ?
    Va vivre comme l'homme de Neandertal si la science te déplait à ce point. Et surtout, arrête d'enseigner les maths !!!!
    Tes élèves risquent de s'en servir pour détruire la planète.....
    Liberté, égalité, choucroute.
Cette discussion a été fermée.

Bonjour!

Pour participer au forum, cliquer sur l'un des boutons :