Équivalence pour les suites complexes
Bonjour,
J'ai une question concernant l'équivalence des suites complexes.
Déjà il est clair que si an+ibn est équivalente à a'n+ib'n, on n'a pas nécessairement équivalence des parties réelles et imaginaires (par exemple, n+2i est équivalente à n+i). Mais la réciproque?
J'ai tendance à penser qu'elle est vraie et je vois bien que c'est vrai si la suite (an) ne s'annule pas à partir d'un certain rang et si la suite bn/an admet une limite (finie ou infinie). Mais ce n'est pas suffisant.
Je suis donc à la recherche d'une démonstration "rigoureuse"
J'ai une question concernant l'équivalence des suites complexes.
Déjà il est clair que si an+ibn est équivalente à a'n+ib'n, on n'a pas nécessairement équivalence des parties réelles et imaginaires (par exemple, n+2i est équivalente à n+i). Mais la réciproque?
J'ai tendance à penser qu'elle est vraie et je vois bien que c'est vrai si la suite (an) ne s'annule pas à partir d'un certain rang et si la suite bn/an admet une limite (finie ou infinie). Mais ce n'est pas suffisant.
Je suis donc à la recherche d'une démonstration "rigoureuse"
Réponses
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Il faut revenir à la définition du petit $o$ par les epsilons et utiliser le fait (inégalité de Cauchy-Schwarz) que $|a_n|+|b_n|\leq \sqrt{2}\sqrt{a_n^2+b_n^2}$.
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Bonjour,
C'est la première fois que je rencontre cette notion. Donc vérifie tout ce que j'écris : je pense que oui la réciproque est vraie. Voici ce que j'ai écrit, es-tu d'accord ?
Soit une suite complexe $u$ définie pour tout $n$ entier par $u_n$ et une suite complexe $v$ définie pour tout $n$ entier par $v_n.$ On dit que $\displaystyle u_n \sim v_u$ : la suite $u$ est équivalente à la suite $v$, si et seulement si il existe une suite complexe $\epsilon$ définie pour tout $n$ entier par $\displaystyle \epsilon_n$ et telle que $\displaystyle u_n = (1+\epsilon_n)v_n$ et qui converge vers $0$ quand $n$ tend vers l'infini.
Proposition :
Si les parties réelles et imaginaires de deux suites sont équivalentes, alors ces deux suites sont équivalentes.
On suppose donc que les parties réelles et imaginaires de deux suites sont équivalentes. On note $\displaystyle u_n = a_n + ib_n, \quad v_n = c_n + id_n$ avec des suites réelles $a,b,c,d.$ De plus, il existe une suite complexe, de limite nulle, $\epsilon$ telle que $\displaystyle a_n=(1+\epsilon_n)c_n$ et il existe une suite complexe, de limite nulle, $\nu$ telle que $\displaystyle b_n=(1+\nu_n)d_n.$ Ouf !
On calcule $\displaystyle {u_n \over v_n} = {a_n + ib_n \over c_n + id_n} = {(1+\epsilon_n)c_n + i(1+\nu_n)d_n \over c_n + id_n} =1+ {\epsilon_nc_n + i\nu_n d_n \over c_n + id_n}.$
On calcule le module et on note $\displaystyle \mu_n = max(|\epsilon_n|,|\nu_n|).$ La suite $\mu$ définie pour tout entier $n$ est bien de limite nulle.
$\displaystyle |{\epsilon_nc_n + i\nu_n d_n \over c_n + id_n}| \leq \mu_n |{c_n + i d_n \over c_n + id_n}| = \mu_n.$ Modifié : cette inégalité est fausse : en voici une vraie :
$\displaystyle |{\epsilon_nc_n + i\nu_n d_n \over c_n + id_n}| \leq |{\epsilon_nc_n \over c_n + id_n}| + |{\nu_n d_n \over c_n + id_n}| \leq \mu_n \Big(|{c_n \over c_n + id_n}| +|{d_n \over c_n + id_n}| \Big) \leq \mu_n (1 + 1) = 2\mu_n.$
On a donc démontré qu'il existe une suite complexe $\eta$ avec $\displaystyle\eta_n= {\epsilon_nc_n + i\nu_n d_n \over c_n + id_n}$, de limite nulle, telle que $\displaystyle u_n = (1+\eta_n)v_n$ : les suites $u$ et $v$ sont équivalentes.
Je ne suis pas satisfait d'avoir écrit un rapport avec un dénominateur $v_n$ car il faut exclure le cas où il s'annulle, mais bon... -
Bonjour YvesM,
Je pense que tu compliques trop, et en effet diviser n'est pas très recommandé (si la suite $v_n$ s'annule une fois sur deux?)
Il suffit d'utiliser la définition de l'équivalence, avec l'inégalité que je suggérais et cela fonctionne très bien (sauf erreur majeure non détectée de ma part).
Soit $\varepsilon > 0 $. Si $a_n$ est équivalente à $a'_n$ et que $b_n$ est équivalente à $b'_n$, il existe $N\geq 0$ tel que pour tout $n\geq N$,
\[|a'_n-a_n|\leq\varepsilon |a_n|, \qquad |b'_n-b_n|\leq\varepsilon |b_n|\]
mézalor
\begin{align*}
|a'_n-a_n+i(b'_n-b_n )| &\leq |a'_n-a_n|+|b'_n-b_n |\\
&\leq\varepsilon( |a_n|+|b_n|) \\
& \leq \varepsilon\sqrt{2}\sqrt{a_n^2+b_n^2}= \varepsilon\sqrt{2}\big|a_n+ib_n\big|
\end{align*}
Avec $u_n:=a_n+ib_n$ et $v_n:=a'_n+ib'_n$, on vient juste de montrer que
\[\ |u_n-v_n|=o(u_n) \qquad \Longleftrightarrow \qquad u_n \sim v_n. \] -
De manière générale, c'est bien de connaître la définition des relations de comparaison, qui n'est PAS que le quotient tende vers $0$/ vers $1$/soit majoré (comme le dit Niazov, si la suite s'annule une infinité de fois ?).
De plus, pour sommer les relations de comparaisons il est impératif d'utiliser la véritable définition. -
Il y a certains qui étendent la définition de deux suites equivalentes connue pour deux suites réelles $a_n-b_n=o(b_n)$ à $||a_n-b_n]]=o(||b_n||)$ dans le cadre complexeLorsque notre cher Nico, le professeur, intervient dans une question d'analyse, c'est une véritable joie pour les lecteurs..
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Merci à tous pour vos réponses. Je n'avais pas pensé à repasser à la négligeabilité
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Bonjour à tous,
Merci : c'est très clair maintenant.
Je n'ai pas pensé à écrire le "lemme" utilisé par @Niasov, qui dit que si la suite complexe $u$ est équivalente à la suite complexe $v$, alors, pour tout $\epsilon >0$, quand $n$ entier est suffisamment grand, $|u_n-v_n| \leq \epsilon |v_n|.$
Et je ne connaissais pas l'inégalité, pour tous $x$ et $y$ réels positifs, $x+y \leq \sqrt{2} \sqrt{x^2+y^2}$, même si c'est facile à démontrer. -
En fait, pour l'inégalité, il suffit de se rappeler que toutes les normes sont équivalentes dans $\R^n$, et, sans se poser plus de question on sait en particulier qu'il existe $\alpha>0$ tel que
\[|x|+|y|= \|X\|_1\leq \alpha \|X\|_2 =\alpha \sqrt{x^2+y^2} \]
ce qui suffirait pour conclure ici. -
Bonjour,
Mazette ! Tant qu'on y est on peut alors écrire qu'il existe $\beta >0$ tel que, pour tout $X \in \R^n$, $||X||_2 \leq \beta ||X||_1$ et on aboutit à $||X||_1 \leq \alpha ||X||_2 \leq \alpha\beta ||X||_1$. Ah ben oui, ça marche (il suffit de prendre $\beta=1$). Je m'en souviendrai. -
Bonjour,
je tombais par hasard sur ce fil à la suite d'une recherche.
Je pense qu'on peut ajouter l'équivalence (et donc la réciproque de la proposition) en cas de convergence?
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Bonjour!
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