Nombres parfaits
Bonsoir,
Je n'arrive pas à démontrer le résultat (classique) suivant:
pour n$\in$$\N$*, je note $\sigma$(n) la somme des diviseurs de n.
Montrer que: n^m=1 $\Rightarrow$ $\sigma$(nm)=$\sigma$(n)$\sigma$(nm).
J'ai attaqué par la décomposition de n en facteurs premiers et depuis gros brouillard épais...
Je n'arrive pas à démontrer le résultat (classique) suivant:
pour n$\in$$\N$*, je note $\sigma$(n) la somme des diviseurs de n.
Montrer que: n^m=1 $\Rightarrow$ $\sigma$(nm)=$\sigma$(n)$\sigma$(nm).
J'ai attaqué par la décomposition de n en facteurs premiers et depuis gros brouillard épais...
Réponses
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Un debut de piste : le produit d'un diviseur de $n$ et d'un diviseur de $m$ est un diviseur de $nm$.
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Il y a une faute de frappe:
Montrer que: n^m=1 $\Rightarrow$ $\sigma$(nm)=$\sigma$(n)$\sigma$(m). -
Avec le décodeur:
Montrer que: n^m=1 $\Rightarrow$ $\sigma$(nm)=$\sigma$(n)$\sigma$(nm). -
Bon je merdouille ce soir, il faut lire:
Montrer que: n^m=1 $\Rightarrow$ $\sigma$(nm)=$\sigma$(n)$\sigma$(m). -
Tu considères d1, ...,dn0 les diviseurs de n et d\'1, ...,d\'m0 ceux de m.
Tu remarques que pour i $\\in$ [1,n0] et pour tout j $\\in$ [1,m0], di*d\'j divise nm.
Ensuite tu remarques que si a est un diviseur de nm, chaque facteur premier de la décomposition de a divise n ou m, donc a est le produit d\'un diviseur de n et d\'un diviseur de m.
Donc l\'ensemble des diviseurs de nm est l\'ens. des produits did\'j.
Ensuite tu considères l\'application qui a un couple (di,d\'j) associe leur produit di*d\'j
(on a vu qu\'elle était surjective)
Montre qu\'elle est injective
donc bijective et là je te laisse conclure -
Tu considères d1, ...,dn0 les diviseurs de n et d'1, ...,d'm0 ceux de m.
Tu remarques que pour i appartenant à [1,n0] et pour tout j appartenant à [1,m0], di*d'j divise nm.
Ensuite tu remarques que si a est un diviseur de nm, chaque facteur premier de la décomposition de a divise n ou m, donc a est le produit d'un diviseur de n et d'un diviseur de m.
Donc l'ensemble des diviseurs de nm est l'ens. des produits did'j.
Ensuite tu considères l'application qui a un couple (di,d'j) associe leur produit di*d'j
(on a vu qu'elle était surjective)
Montre qu'elle est injective
donc bijective et là je te laisse conclure -
Bonsoir,
Il y a aussi la (quasi-)définition de $\sigma$ par l'intermédiaire d'un produit de convolution de Dirichlet : $$\sigma = Id \star 1$$ où $Id$ est la fonction arithmétique identité ($Id(n)=n$) et $1$ est la fonction multiplicative définie par $1(n)=1$ pour tout entier $n \geq 1$
Comme ces 2 fonctions sont multiplicatives (et même complètement multiplicatives), il s'ensuit que $\sigma$ est aussi multiplicative, ce qui est la question posée (voir mon post précédent...).
Aucun calcul...Encore une fois l'on voit la puissance de ce produit de convolution.
Borde. -
Bonjour,
Merci pour vos pistes.
Probaloser: anti brouillard insuffisants
Debilum: l'injectivité découle de n^m=1. Mais après, à part conclure que le nbe de diviseurs de nm est égal à (nbe de diviseurs de n)*(nbe de diviseurs de m). Retour du fog londonien.
Borde: après avoir avoué ma complète ignorance du produit de convolution de Dirichlet, je me permets de faire état d'un doute: où intervient le fait que n^m=1? Hypothèse importante (essayer n=2, m=4).
De mon côté, j'ai poussé ma piste décomposition en facteurs premiers et ai finalement montré par une récurennce sur le nbe de facteurs premiers (ici k) que $\sigma$(n)=(1+p1+...+p1^s1)*...*(1+pk+...+pk^sk) où n=p1^s1*...*pk^sk. Et là, bout du tunnel et retour du soleil! J'aimerais néanmoins bien comprendre vos méthodes qui ne paraissent toutes plus élégantes que mon calcul caterpilar. -
Bonour,
Si $f$ et $g$ sont 2 fonctions arithmétiques quelconques, le produit de convolution de Dirichlet est défini par : $$(f \star g)(n) = \sum_{d|n} f(d)g(\frac {n}{d}) = \sum_{d|n} f(\frac {n}{d}) g(d)$$ où la somme porte sur tous les diviseurs de $n$.
Une fonction arithmétique $f$ est dite multiplicative ssi $\gcd(m,n)=1 \Rightarrow f(mn)=f(m)f(n)$. Elle est dite complètement multiplicative si l'égalité $f(mn)=f(m)f(n)$ a lieu pour tout couple $(m,n)$ d'entiers (non plus nécessairement premiers entre eux).
Tout repose alors sur le résultat fondamental suivant :
Si $f$ et $g$ sont multiplicatives, alors $f \star g$ l'est aussi.
Preuve. Elle repose sur le fait suivant connu (qui utilise la décomposition en facteurs premiers des entiers) : Soit $m$ et $n$ entiers $\geq 1$ tels que $\gcd(m,n)=1$. Alors : $$d|mn \Longleftrightarrow d=ab, a|m, b|n, \gcd(a,b)=1$$
Prenons $m$ et $n$ tels que $\gcd(m,n) = 1$. On a alors, si l'on note $h = f \star g$ : $$h(mn) = \sum_{d|mn} f(d) g(\frac {mn}{d})$$
soit, en utilisant le principe ci-dessus et en utilisant la multiplicativité de $f$ et $g$ : $$h(mn) = \sum_{a|m} \sum_{b|n} f(a)f(b)g(\frac {m}{a})g(\frac {n}{b})$$ et en séparant les sommes, on obtient bien : $h(mn) = h(m)h(n)$$
CQFD
La fonction $\sigma$ est la fonction "somme des diviseurs" cad : $$\sigma(n) = \sum_{d|n} d = (Id \star 1)(n)$$ avec les notations de mes précédents posts. Il est clair que $Id$ et $1$ sont (complètement) multiplicatives, donc $\sigma$ est aussi multiplicative.
Plus généralement, soit $k$ en entier $\geq 1$ et on définit $$\sigma_k(n) = \sum_{d|n} d^k = (Id_k \star 1)(n)$$ où $Id_k(n) = n^k$. Les fonctions $Id_k$ et $1$ sont multiplicatives et ainsi $\sigma_k$ l'est aussi.
Il existe beaucoup d'autres décompositins de ce type : par exemple, si $\tau$ désigne le nombre de diviseurs, alors $\tau = 1 \star 1$ et donc $\tau$ est aussi multiplicative. Si $\mu$ est la fonction de Möbius et $\varepsilon$ est définie par $\varepsilon(n) = 1 si n = 1, 0 sinon$ alors on a ce que l'on appelle la formule d'inversion de Möbius : $$\mu \star 1 = \varepsilon$$ qui permet de faire plein de choses. Etc...
Borde. -
Bon : je recommence...
Dans toute la suite, $m$ et $n$ sont deux entiers naturels non nuls.
Le produit de Dirichlet de 2 fonctions arithmétiques quelconques est défini par : $$(f \star g)(n) = \sum_{d|n} f(d) g( \frac {n}{d}) = \sum_{d|n} f( \frac {n}{d}) g(d)$$
Une fonction arithmétique $f$ est dite multiplicative ssi $$\gcd(m,n)=1 \Rightarrow f(m n)=f(m) f(n)$$
Le résultat fondamental est alors le suivant :
TH : Si $f$ et $g$ sont multiplicatives, alors $f \star g$ l'est aussi.
Preuve : Elle repose sur le fait connu suivant (qui utilise la décomposition des entiers en facteurs premiers) : si $\gcd(m,n) = 1$ alors : $$d|mn \Longleftrightarrow d=ab$$ où $a|m$, $b|n$ et $\gcd(a,b) = 1$.
Soit alors $m$ et $n$ tels que $\gcd(m,n) = 1$ et on note $h = f \star g$. Avec ce principe, on peut écrire que : $$h(m n) = \sum_{d|mn} f(d) g( \frac {mn}{d}$$ soit $$h(mn) = \sum_{a|m} \sum_{b|n} f(a) f(b) g( \frac {m}{a}) g( \frac {n}{b})$$ et la séparation immédiate de ces 2 sommes fournit bien $$h(m n) = h(m) h(n)$$ CQFD
La fonction $\sigma$ est la fonction "somme des diviseurs", soit $$\sigma(n) = \sum_{d|n} d = (Id \star 1)(n)$$ avec les notations de mes précédents posts. Il est clair que $Id$ et $1$ sont multiplicatives, donc $\sigma$ l'est aussi.
Plus généralement, fixons un entier $k \geq 1$ et posons $$\sigma_k(n) = \sum_{d|n} d^k = (Id_k \star 1)(n)$$ où $Id_k(n) = n^k$. Alors, de nouveau, les fonctions arithmétiques $Id_k$ et $1$ sont multiplicatives, donc $\sigma_k$ l'est aussi.
Il y a plein d'autres exemples de ce type : par exemple, on note $\tau$ la fonction "nombre de diviseurs". Clairement, $\tau = 1 \star 1$ et donc $\tau$ est aussi multiplicative. On a d'autres exemples impliquant d'autres fonctions arithmétiques célèbres ($\mu$, $\varphi$, $2^{\omega}$, etc...) et toutes se traitent de le même façon.
Borde. -
$2^\omega$ ???
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Pour Jacques : toutes les notations sont maintenant (à peu près) standardisées en théorie multiplicative des nombres, et $_omega$ est la fonction (fortement) additive qui compte le nombre de nombres premiers distincts de $n$, soit : $$\omega(n) = \sum_{p|n} 1$$ où la somme porte sur les facteurs premiers de $n$.
Ainsi, la fonction $2^{\omega}$ est (fortement) multiplicative. Tant qu'on y est, sa copine est la fonction mutliplicative $2^Omega$ où $\Omega(n)$ compte le nombre de facteurs premiers de $n$ avec leurs multiplicité, soit : $$\Omega(n) = \sum_{p^l \| n} l$$
Borde. -
Houlà !!... Lire $\omega$ en ligne 2 et $2^{\Omega}$ en ligne 8...Pardon..
Borde. -
Ok, merci.
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Cher Monsieur Borde. MERCI pour la qualité de la réponse et le temps que tu as dû y consacrer. Je dois dire que depuis 3 jours que j'ai découvert ce forum, je suis impressionné par la pertinence des interventions. 2 questions auxquelles je ne peux résister plus longtemps: quelle est ton activité professionnelle? Où puis trouver des infos (type cours) sur le produit de Dirichlet de 2 fonctions arithmétiques et la théorie multiplicative des nombres? Encore MERCI.
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Bonjour,
Si $f$ et $g$ sont 2 fonctions arithmétiques quelconques, le produit de convolution de Dirichlet est défini par : $$(f \star g)(n) = \sum_{d|n} f(d)g(\frac {n}{d}) = \sum_{d|n} f(\frac {n}{d}) g(d)$$ où la somme porte sur tous les diviseurs de $n$.
Une fonction arithmétique $f$ est dite multiplicative ssi $\gcd(m,n)=1 \Rightarrow f(mn)=f(m)f(n)$. Elle est dite complètement multiplicative si l'égalité $f(mn)=f(m)f(n)$ a lieu pour tout couple $(m,n)$ d'entiers (non plus nécessairement premiers entre eux).
Tout repose alors sur le résultat fondamental suivant :
Si $f$ et $g$ sont multiplicatives, alors $f \star g$ l'est aussi.
Preuve. Elle repose sur le fait suivant connu (qui utilise la décomposition en facteurs premiers des entiers) : Soit $m$ et $n$ entiers $\geq 1$ tels que $\gcd(m,n)=1$. Alors : $$d|mn \Longleftrightarrow d=ab, a|m, b|n, \gcd(a,b)=1$$
Prenons $m$ et $n$ tels que $\gcd(m,n) = 1$. On a alors, si l'on note $h = f \star g$ : $$h(mn) = \sum_{d|mn} f(d) g(\frac {mn}{d})$$
soit, en utilisant le principe ci-dessus et en utilisant la multiplicativité de $f$ et $g$ : $$h(mn) = \sum_{a|m} \sum_{b|n} f(a)f(b)g(\frac {m}{a})g(\frac {n}{b})$$ et en séparant les sommes, on obtient bien : $$h(mn) = h(m)h(n)$$
CQFD
La fonction $\sigma$ est la fonction "somme des diviseurs" cad : $$\sigma(n) = \sum_{d|n} d = (Id \star 1)(n)$$ avec les notations de mes précédents posts. Il est clair que $Id$ et $1$ sont (complètement) multiplicatives, donc $\sigma$ est aussi multiplicative.
Plus généralement, soit $k$ en entier $\geq 1$ et on définit $$\sigma_k(n) = \sum_{d|n} d^k = (Id_k \star 1)(n)$$ où $Id_k(n) = n^k$. Les fonctions $Id_k$ et $1$ sont multiplicatives et ainsi $\sigma_k$ l'est aussi.
Il existe beaucoup d'autres décompositions de ce type : par exemple, si $\tau$ désigne le nombre de diviseurs, alors $\tau = 1 \star 1$ et donc $\tau$ est aussi multiplicative. Si $\mu$ est la fonction de Möbius et $\varepsilon$ est définie par $\varepsilon(n) = 1$ si $n = 1$, 0 sinon alors on a ce que l'on appelle la formule d'inversion de Möbius : $$\mu \star 1 = \varepsilon$$ qui permet de faire plein de choses. Etc...
Borde. -
$$h(m n) = \sum_{d|mn} f(d) g( \frac {mn}{d})$$
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Borde > J'ai un doute : avez-vous remarqué que lorsqu'un message a été envoyé contenant du LaTeX vous pouvez voir son code en cliquant sur "Code LaTeX" en bas à droite du cadre (sauf lorsqu'il contient un < auquel cas il est tronqué à cet endroit) ?
Ainsi dans le cas où le message envoyé est vide (ie comportant une erreur de LaTeX), vous pouvez faire un copier-coller de votre code pour le débuger et le renvoyer (un modérateur se chargera d'effacer celui en trop), et donc ne pas tout retaper ou presque !
Votre patience et votre acharnement à fournir une réponse commencée font en tout cas plaisir à voir
Vianney -
Pour Vianney : je n'avais pas remarqué cette fonctionnalité, mais retaper un texte ne me dérange pas au sens où cela m'entraîne à écrire du LaTeX.D'autre part, ces textes ne sont pas bien longs, donc pas de soucis...
Pour Emmanuel : je suis heureux que ces quelques renseignements aient pu te servir...Quant à mon activité professionnelle, à l'instar de mes nombreux collègues intervenant sur ce forum, je suis professeur (avec "p" minuscule, donc, si j'ai bien compris...) agrégé + DEA de Théorie des Nombres.
Quant à un ouvrage traitant de la théorie multiplicative, il y en a un paquet, mais je te conseillerais plutôt le livre de J-M de Koninck & A. Mercier, "Introduction à la théorie des nombres", édité chez modulo (1994), ISBN = 2-89113-500-8. Ce livre possède à mon sens 2 avantages : il a été écrit par des spécialistes du genre qui ont réussi à mettre à la portée des étudiants de TS spé / CPGE un sujet (très) compliqué, et ce dans un style très vivant. Le niveau monte progressivement, mais sans brutalité.
Bref : on a le contenu ET la pédagogie ! Un très bon livre, assurément !
Borde. -
merci pour la réponse et pour la référence. A bientôt.
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Bonjour!
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