Projet de programmes du collège

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Réponses

  • Bon, on est fixé : que de disparitions ! ::o
  • Des disparitions mais aussi des retours, des approfondissements (a priori), des nouveautés.
  • Oui mais la géométrie...
  • Aucune démonstration, les mathématiques réduites à énormément de numératie; on fait plaisir à PISA.
  • Après une lecture rapide, on peut vraiment dire que le programme est différent. En tout cas dans son optique.

    Beaucoup plus libertaire, donnant des idées générales.

    J'ai du mal à voir les grands changements de notions disparaissant/apparaissant. A cause, (ou grace) au coté libertaire, on a l'impression qu'on peut faire enormément de choses, mais tout ne pourra pas etre fait des programmes actuels.

    Les points négatifs a priori, selon moi:
    -L'algorithmique: Programmer un Pong? ou un jeu? C'est une blague? A coté, on demande de savoir utiliser Ctrl+F our faire une recherche ou de programmer un tableau à double entrée. Y'a de la différence de niveau!
    J'avoue que je ne sais pas programmer un jeu (jamais programmer quelque chose avec interface) et je ne pense pas etre le seul...

    -Il n'est pas dit explicitement qu'il faut savoir calculer avec les fractions. Cela parait pourtant très important... (à moi en tout cas...)

    - Ces nouveaux programmes demandent une grande cohésion d'équipe, car on travaille par cycle. Il faut penser au collègues qui changent de poste régulièrement (ou les TZR). Cela va demander énormément de travail de s'intégrer à chaque fois en fonction de la progression de l'établissement. Et pour les élèves qui changent d'établissement en fin d'année..ils vont peut-etre passer à coté de certains points essentiels.

    Points positifs:
    -J'aime bien le coté liberté personnellement. Mais, il va falloir bien plancher sur les programmes en amont pour bien préparer l'année. (j'avoue faire partie de ceux qui n'ont qu'une leçon d'avance)
    -J'aime bien le recentrage sur certaines notions sur les valeurs importantes.
  • Bye bye :
    - La division d'un décimal par un autre,
    - Les calculs en écriture fractionnaire,
    - Les équations produits
    - Les sytèmes de deux équations à deux inconnues,
    - Les quartiles,
    - Les tangentes,
    - Les parallélogrammes et leurs propriétés,
    - Les angles inscrits/au centre,
    - Les racines carrées (sauf avec Pythagore: donc plus de calcul sur les radicaux),
    - Le théorèmes des milieux,
    - Les bissectrices et les médianes.
    - Le rapport entre triangle rectangle et cercle,
    - Les cercle circonscrit et cercle inscrit pour les triangles,
    - Les angles opposés par le sommet, complémentaires, supplémentaires, alternes/internes, correspondants,
    - Les polygones réguliers.
    - Les formules d'aire et de volume,
    .... (A compléter !)

    ... et en plus, il faudra donner du sens au reste !
  • Et on va devoir traiter tout ça en seconde ?
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Personne ne réagit à cette mise à mort ? APMEP ? Des inspecteurs ? Quelqu'un ????? Ca servira à quoi d'être prof de maths avec ça ? :-X Autant embaucher un GO capable de deux ou trois calculs pour amuser les gosses.
    J'espère en tout cas trouver une école privée qui ne fera pas ce nouveau programme pour mon fils qui est encore en primaire :-(
  • Je donne mon humble avis, je pense que beaucoup de choses peuvent se retrouver dans ce qui est proposé. On nous laisse ici une très grande liberté. Je ne dis pas que tout est parfait, mais on va avoir ici une illustration parfaites des contradiction de notre corps de métier. Auparavant, beaucoup se plaignaient du côté directif du programme. Ici les mêmes vont se plaindre de la trop grande liberté laissée, ce qui pourrait créer des inégalités.
    Moi par exemple les radicaux seront traités en approfondissement du théorème de Pythagore si je devais le faire. Une sorte d'ouverture. Le théorème des milieux est une parfaite introduction au théorème de Thalès. Bref, je suis sûr qu'avec de la préparation il y a moyen de se faire plaisir et de faire des mathématiques intéressantes.
    Quant à l'informatique... je préfère ne rien dire.
  • Sauf que les horaires vont diminuer et donc tu manqueras de temps, et si jamais tu proposes des exerices techniques, tu vas te faire taper sur les doigts encore plus qu'avant. Lis les propos de ceux qui sont pour cette réforme; pour eux, les calculs fractionnaires et radicaux sont inutiles puisque les calculatrices savent faire; les identités remarquables aussi puisque ça ne sert à rien dans la vie courante. L'idée c'est qu'il ne reste plus que des % pour faire les soldes et des lectures de graphes pour lire des journaux d'économie (j'ai dis les lire, pas les comprendre .....)
  • Ouf... Je me sens moins seul !
    C'est un véritable déni de notre matière.
    Les approfondissements, je n'y crois pas une seconde.
    Les EPI serviront à calculer une vitesse de moyenne comme dans l'exemple donné sur le site du ministère ....
    Et compte tenu de ce qui reste au programme, les mathématiques n'ont plus lieu d'exister au collège ...
    Il n'y a plus de pyramide ou de triangle inscrit dans un cercle.
    Je me demande d'ailleurs pourquoi ils ont les théorèmes de Pythagore et de Thalès.
    Autant tout supprimer !
  • A mon humble avis, ils ne gardent Pythagore et Thalès (avec leurs réciproques ?) que pour éviter qu'on ait des "symboles" faciles à brandir dans les médias contre ces programmes.
  • Il faudrait supprimer la notion de "hors programme".
    EDIT: d'ailleurs le texte n'en parle jamais. Une évolution dans le bon sens B-)

    Par contre, quel pensum.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Morceaux choisis:
    La formation au raisonnement est un objectif essentiel du cycle 4. Le raisonnement déductif, au cœur de l'activité mathématique, doit prendre appui sur chacun des quatre thèmes du programme
    suivi un peu plus loin de
    Toutefois la formalisation aboutie d’une démonstration n'est pas un exigible du socle.
    Ca laisse songeur 8-).


    On découvre aussi que l'élève est lui-même un ordinateur (c'est moi qui mets en italique ici):
    L’élève doit disposer de réflexes intellectuels et d'automatismes tels que le calcul mental, qui, en libérant la mémoire, permettent de centrer la réflexion sur l'élaboration d'une démarche.
    Je me souviens avoir lu quelque part que la pensée pédagogiste était dominée par des représentations de l'homme.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Il y aura un programme par niveau ? Parce que ça va être un beau bazar pour s'entendre avec les 20 collègues de primaire pour la classe de 6ème...

    Je plains les collègues de lycée et de prépa...
  • Après le massacre des mathématiques (et de la physique) en lycée il y a 4 ans, voici celui des mathématiques du collège.

    Bienvenue au club !
  • Sauf que les futurs lycéens étudieront la fonction racine carrée ... sans savoir ce qu'est la racine carrée d'un nombre (:P)
  • Et après avoir bien potassé le nouveau programme, vous pouvez maintenant jouer au jeu du "aucune différence" (une variante des "7 différences" mais plus subtile, il faut vérifier qu'il n'y a effectivement aucune différence) avec ceci http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=5&ved=0CDkQFjAE&url=http://www.ac-besancon.fr/download.php?pdf=IMG/pdf/propositionsmedef-ecole.pdf&ei=TxQtVay1M8KoPJr2gdgH&usg=AFQjCNGFvNmcm5zHio60O6mZYWDxB8K6Ow&bvm=bv.90790515,d.ZWU&cad=rja
    (défense de rigoler en le lisant) ... au moins on sait qui rédige les programmes scolaires ...
  • J'ai envie de vomir ! Ce n'est pas que ça soit le MEDEF en soit qui me gène, c'est que ce sont des gens qui n'ont absolument rien à voir avec l'école, qui n'ont jamais enseigné, qui ne savent pas comment doit s'organiser un apprentissage qui décident de ce que nous devons faire. Ils n'ont comme seule vision ce que eux ont besoin, à la fin des apprentissages sans aucune notion de comment y arriver. C'est de la pensée magique.
    Je pense sérieusement démisionner quand mon fils arrivera en 6ème, pour le retirer de ce foutoir et lui donner un vrai apprentissage à la maison.
  • Ce n'est pas parce que ce n'est pas un exigible du socle qu'on ne doit plus faire et apprendre aux élèves des démonstrations. On ne forme pas que de futurs mathématiciens. Après pour moi c'est aussi à nous de fixer la barre. Pour moi un élève qui veut aller en seconde générale et technologique se doit d'être capable de rédiger une démonstration simple sans que cela ne lui pose de problèmes.

    Après est-ce indispensable à tous citoyens de maîtriser les arcanes des démonstrations mathématiques? Je ne le pense pas. Par contre, et là je suis d'accord avec le texte, mettre l'accent sur le raisonnement est important, car savoir raisonner est indéniablement ce qui manque le plus à nos élèves. Ensuite résumer la notion de raisonnement à la démonstration mathématiques serait à mon avis contre-productif.

    Concernant l'apprentissage du calcul et son automatisation par l'élève, je trouve ça fort logique. Si déjà un élève prend un quart d'heure pour poser correctement une opération sans calculatrice, et pour rédiger le dit calcul, comment veut-on qu'il se concentre sur le raisonnement, et la rédaction de sa réponse. Tout se mélange pour lui.

    Je trouve pour ma part que ce programme nous laisse la liberté de traiter les mathématiques de façon beaucoup plus libre et moins axé sur ce que propose les manuels.

    Et concernant les EPI, ça sera comme les projets, c'est ceux qui n'en font jamais qui viendront critiquer. Moi pour ma part j'ai expérimenté pendant deux ans un projet interdisciplinaire, avec horaire dédié sur un thème scientifique, avec participation de quasiment toute l'équipe pédagogique (même la professeur documentaliste) et cela a fonctionné du tonnerre avec une classe très hétérogène. D'ailleurs cela a aidé à la cohésion de la classe. Mais cela se faisait sur une heure dédiée, et non pas sur les horaires disciplinaires. Et c'est cela qui me dérange dans le projet actuel. Il suffirait de prévoir une heure ou deux en dehors des disciplines pour le placer et ça peut donner un truc pas mal du tout.

    Pour être franc ce qui va déranger beaucoup de nos collègues c'est justement cette liberté. Car elle va nécessiter un réel travail de préparation, et non juste faire une leçon, et donner des exercices pris du livre, ou d'un site internet. Et ne parlons pas l'obligation de se mettre d'accord entre niveaux dans un cycle. Alors ça c'est sûr ça ne va pas plaire. On réclamait à corps et à cris que l'on nous donne notre statut de spécialistes disciplinaires, et bien là on l'a fait je crois.
  • Ca ne me dérange pas de travailler, et je préparre réellement mes cours, mes exercices et mes évaluations !!!! Plus, par contre, ce n'est juste pas possible, il faudrait prévoir moins d'heure de cours par prof, et ça ça ne se fera pas.
    Chez nous, l'interdisciplinarité ne fonctionnera pas; pas à grande échelle. On peut l'envisager pour une classe avec un groupe de profs qui ont un projet commun; mais pas sur des dizaines de classes. Déjà les enseignements d'exploration ont donné lieu à des guerres entre disciplines et tous les élèves disent que ce sont 1h30 qui ne servent à rien d'autre qu'à les amuser.
    C'est trop facile de dire qu'on va être libre, c'est juste pour se décharger de leur responsabilités. Lorsque les gens doivent travailler ensemble, il faut définir un cadre, des rôles bien définis, sinon, ça se transforme très rapidement en guerre de pouvoir. Et si les collègues n'arrivent pas à se mettre d'accord, on fait quoi ????? Si les profs de physique veulent une progression et les profs de maths une autre, chacun trouvant plus de cohérence avec leurs objectifs; on fait quoi ? Qui gagne ?
    Et le pauvre gamin qui doit changer de collège en fin de 5ème ou de 4ème, il fait comment pour rattraper ce qu'il n'a pas vu parce que les profs d'un bahut n'ont pas la même idée de la progression sur 3 ans, ou tout simplement pas la même répartition des horaires sur 3 ans ? On va interdire au parents de déménager, de changer de job pendant toutes les années où ils ont le malheur d'avoir des gamins au collège ?
  • C'est trop facile de dire qu'on va être libre, c'est juste pour se décharger de leur responsabilités.

    Dans la tête des parents d'élèves, ce sont les profs qui décident du cours.
    Les parents ignorent tout de la pédagogie imposée : les profs font de parfaits coupables!

    Effectivement, on peut se demander pourquoi il n'y a pas de force d'opposition à ces réformes avec d'autres propositions dans le ministère?
  • Personnellement, en tant que parent, je trouve rassurant l'existence d'un cadre national qui dise de manière assez claire ce qui doit être enseigné et ce que sont les connaissances que mon enfant doit acquérir pendant une année donnée pour pouvoir suivre l'année d'après, et que dans n'importe quel collège.
    Franchement je n'ai pas envie de m'interroger pendant des jours pour savoir où il faut mettre mes enfants
    On me dira peut être que je suis passéiste, jacobien: j'assume ces qualificatifs.
    Certes, il y a déjà aujourd'hui des collèges plus ou moins bons, mais les échecs d'aujourd'hui ne peuvent servir de justificatifs aux renoncements de demain.
    Pour les parents l'autonomie, c'est de l'incertitude, de l'interrogation, et l'interrogation, elle bénéficie invariablement aux établissements privés (où on n'enseignera vraisemblablement pas mieux, mais le client est roi et il n'a pas besoin d'avoir raison). Si on avait voulu hâter la fuite des classes aisées vers l'enseignement privé, on n'aurait pas su faire mieux.

    "On ne forme pas que de futurs mathématiciens. "

    Honnêtement, j'ai trop entendu cette phrase, et je finis par la comprendre (et c'est d'ailleurs ce qui est en train de se passer) comme "On ne forme pas de futurs mathématiciens. "
    Il n'y a pas de honte à vouloir enseigner la littérature à des gens qui ne seront pas tous de futurs écrivains, je ne vois pas pourquoi on devrait avoir honte d'enseigner des mathématiques.
    Il y a aujourd'hui une exigence d'utilité immédiate qui est faite aux mathématiques et qu'on ne fait à aucune autre matière, alors que les mathématiques ne monopolisent plus tant d'heures dans la formation.
    Par pitié, arrêtons de courber la tête, faisons notre coming-out, et manifestons un peu moins de pudeur à défendre notre matière pour ce qu'elle est.
  • Aléa tu fais partie des personnes dont l'avis compte pour moi sur ce forum. Quand je dis que pour moi le collège n'est pas là pour former que des mathématiciens ce n'est pas un renoncement. Quand je rencontre des élèves ayant un attrait particulier pour ma matière, je n'hésite pas à approfondir certaines notions, à les inscrire à des actions mathématiques, à des concours ou autres. Mais quand j'ai en face de moi un élève déjà en difficulté et qui veut aller en CAP d'installateur de climatisation, je m'assure qu'il ait les bases correctes pour suivre sa formation.
    Après oui, cela ne veut pas dire que l'on ne doit pas revendiquer pour avoir plus d'heure et pouvoir faire plus de choses. Mais ne nous basons pas sur des on-dits ou sur des généralités. Un cadre national est important en effet, mais si on devient de simples exécutants qui ne font de donner des cours déjà écris par avance...
    Après comme dans toutes choses il faut trouver un juste milieu.

    Dido quand je parlais de collègues flemmards, crois le bien, je ne parlais pas de toi. Je serai bien mal avisé de te juger alors que je ne te connais pas. Mais pour moi déjà le fait que tu sois ici à discuter est pour moi un signe que tu es quelqu'un qui s'investit dans sa fonction. Je parle de collègues que je vois arriver le matin, et qui impriment la fiche d'exercice du jour avant de rentrer dans la salle.

    Pour moi le combat est de d'avoir l'assurance que l'on traiterai déjà correctement les bases en primaire, et en collège. Mais aussi et surtout que les mathématiques retrouvent leur places dans les cursus scientifiques, qui sont il faut l'avouer devenu des cursus généralistes, au pire sens du terme.

    Il y a des choses bien dans ce projet, et cela reste à mon avis un projet. Mais à nous aussi sur le terrain de ne pas lâcher, et de s'assurer que les mathématiques ne soient pas réduits à une simple vision utilitariste. Moi en tout cas cette notion d'attendu de fin de cycle me plait beaucoup. Parce que pour moi ça signifie que l'on a un cap, et que rien n'interdit d'aller plus loin, si ce n'est effectivement le temps.
  • > aléa a dit:
    > Il y a aujourd'hui une exigence d'utilité immédiate qui est faite aux mathématiques
    > et qu'on ne fait à aucune autre matière

    Si, le latin et le grec ancien, par exemple, disparaissent des enseignements au collège,
    car considérés comme inutiles et élitistes.
  • Veuillez noter que mon post initial a été modifié pour intégrer le programme de 6e qui m'avait échappé.
  • La vraie question est pourquoi faudrait-il niveler sans cesse vers le bas ?
    Les élèves qui aiment les maths vont s'ennuyer. Ils sont pourtant nombreux à aimer la rigueur imposée par la matière.
    Et encore une fois, les mathématiques ne se résument pas à des calculs de moyenne ou encore de vitesse.
    Parler des démonstrations après avoir lu ce projet ? Mais démontrer quoi ? En géométrie, il n'y a plus rien !
    C'est limite de la provocation.
    De plus, les démonstrations n'ont jamais servi pas à former de futurs mathématiciens mais ont contribué à former des citoyens responsables, critiques et autonome.
  • @joel_5632 : On peut être contre une réforme, mais le ressort de l'argumentation ne doit pas être un procès d'intention. Najat-Valaud Belkacem dit qu'elle veut faire étudier les langues anciennes à davantage d'élèves, je ne vois pas pourquoi ne pas la croire. Bien sûr, la forme préconisée est considérée par ceux qui aiment la langue latine ou grecque (et j'en suis) comme une forme dégradée. Mais à partir du moment où le latin (le grec) est devenue une option, il est devenu soumis à la loi du choix des familles. Qui ne voit que le latin est entré dans une spirale menant inexorablement à sa disparition ? On dit que le ministre veut tuer les langues anciennes, mais non, ce sont les parents, qui, très démocratiquement, le tuent. Maintenir les langues anciennes dans leur forme d'enseignement actuel les conduit, de fait, à être réservées aux collèges les plus favorisés. On peut comparer l'enseignement du latin à l'enseignement de la musique: ceux qui ont pratiqué avec bonheur le latin ou un instrument de musique veulent que ce bonheur puisse être proposé à leurs enfants, mais comme les 3/4 abandonnent en entrant en seconde, on voit bien que ça ne peut pas tenir dans le temps. Au reste, l'enseignement du latin proposé par NJV ressemble fort à l'enseignement de la musique au collège: pas suffisant pour faire une vraie formation, mais peut (on espère) donner le goût. Je ne sais pas si ça marchera, mais je ne le condamnerais pas par avance.

    La problématique de l'enseignement des maths est assez différente: les mathématiques n'étant pas une option, elles ne devraient pas subir la dictature de l'opinion.
  • Je remercie d'abord willouu qui a développé un autre avis positif.

    @tugdual.
    Les programmes étant ici très généraux, tu peux travailler plein de choses non? Et donc démontrer plein de choses.

    Par exemple, "Les parallélogrammes et leurs propriétés", n'est pas écrit au programme, mais comme il y a les symétries et les figures de bases, tu peux tout à fait axer des séances d'exercices la dessus. Même faire une leçon dessus. Cela permet de faire pas mal de petites démonstrations non?

    En tout cas, c'est comme ça que je vois ce programme. Des bases larges, et une grande liberté dans le travail des "compétences".
  • En gros, chacun fait ce qu'il veut ... Dans les bons bahuts, des restes de géomètrie plane et en ZEP rien. C'est l'égalité des chances !
    Du moment, qu'il y ait un adulte devant les gamins ...
    En plus, ça va être marrant pour les gamins qui vont devoir changer d'établissement au cours du collège.
    Personnellement, en tant que parent, je reste très inquiet pour la scolarité de mes enfants.
  • tugdual22 écrivait:
    > En gros, chacun fait ce qu'il veut ... Dans les
    > bons bahuts, des restes de géomètrie plane et en
    > ZEP rien. C'est l'égalité des chances !

    Je n'apprécie pas cette phrase, ou la comprend mal. Je vais donc quitter le débat, car si entre collègues professeurs, on n'a pas confiance en nous, il n'est pas étonnant que les professeurs soient si peu appréciés et compris par l'opinion publique.

    La question du changement d'établissement est réelle, et il me semble l'avoir soulevée rapidement.
    POur voir les choses du bon coté, on peut déjà imaginer que les éditeurs de livres vont continuer de vendre des livres par niveaux, donc va créer de facto une cohérence.

    Mauvais coté, plus d'activités en classe et de problèmes, et donc surement plus de photocopies à faire.J'espère qu'ils vont arréter de budgetiser le papier!
  • (Brève parenthèse hors sujet : )
    aléa a écrit:
    Najat-Valaud Belkacem dit qu'elle veut faire étudier les langues anciennes à davantage d'élèves, je ne vois pas pourquoi ne pas la croire.

    Traduction : le latin est utilisé par les familles principalement pour placer les élèves dans les meilleures classes (ou pour éviter les mauvaises classes), et non par amour de la langue et de la culture latine. Rendre l'enseignement du latin plus facile, donc plus accessible, permet d'éviter qu'au sein d'un collège ou un lycée ne se crée des "classes d'élite". Quoique... Il reste tout de même la seconde langue étrangère. Les élèves qui veulent les bonnes classes étudieront le russe ou l'allemand, non parce qu'ils aiment ces langues mais parce qu'elles sont difficiles, et les autres étudieront l'espagnol réputé plus facile.
  • Les programmes de sport, pardon d'éducation physique et sportive, pages 22-24, sont tordants, c'est du pédagol pur et dur :

    Compétence 1 : Créer de la vitesse, l’utiliser pour réaliser une performance mesurée, dans un milieu standardisé.

    Se repérer dans l’espace athlétique et accepter les déséquilibres provoqués.

    S’organiser pour construire une continuité spatio-temporelle d’actions.

    Optimiser les trajectoires, les forces exercées et les vitesses produites, anticiper les actions à venir pour agrandir l’espace et raccourcir le temps.

    Compétence 2 : Se déplacer de façon autonome, plus longtemps, plus vite, dans un milieu aquatique profond standardisé.
  • C'est sûr que ça fait plus classe que "faire du lancer de poids", "jouer au foot" et "nager dans la piscine" !
  • Le programme d'EPS ne dit pas s'il est possible en même temps de construire une continuité spatio-temporelle tout en agrandissant l’espace et raccourcissant le temps.
  • Sur le latin, j'en ai marre de lire "latin = élite"...
    J'étais élève dans un collège de ZEP dans les années 2000 et il y avait la possibilité de faire du latin (et ce n'était certainement pas le seul collège de ZEP en France dans ce cas). Donc c'est possible : c'est une question de volonté et de moyens.

    [small]Bon, moi, j'en ai pas fait mais je crois qu'on s'en fiche ! [/small]
  • Et ce n'étaient pas les meilleurs de ton collège qui faisaient du latin ?
  • noix a écrit:
    Par exemple, "Les parallélogrammes et leurs propriétés", n'est pas écrit au programme, mais comme il y a les symétries et les figures de bases, tu peux tout à fait axer des séances d'exercices la dessus. Même faire une leçon dessus. Cela permet de faire pas mal de petites démonstrations non?

    Bah peut-être mais avec combien d'heures ?
    Croire qu'on pourra faire autant voire plus avec moins d'heures et avec des élèves qui en sauront moins du fait de programmes allégés à tous les niveaux en-dessous me paraît être bien optimiste (voire naïf)...

    Quant à la réponse que t'a faite tugdual22, elle n'est pas tant le signe d'un manque de confiance envers ses collègues que du constat d'une situation déjà existante et que cette réforme ne fera qu'empirer et officialiser.
  • @JLT : des élèves bons et moyens, je crois (mais je n'en suis pas si sûr vu que c'était il y a longtemps et que je n'y étais pas). En tous cas, ce n'était pas les cancres : forcément, avoir une heure de moins pour manger 2 fois par semaine et du boulot en plus...
  • http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?9,1080705,1081245#msg-1081245

    Là c'est quand même caricatural. Je travaille dans un collège qui devient REP+, je fais; et je compte bien faire des mathématiques avec mes élèves. Et les pousser le plus loin possible même. Je fais même des projets interdisciplinaires. Il faut arrêter de dire que cette réforme va créer des inégalités de ce type. Ce sera aussi à nous de travailler pour que cela n'arrive pas. Après je ne suis pas contre un découpage plus précis en terme de découpage annuel. Mais si c'est pour retomber dans les programmes actuels soyons francs, autant aussi sortir une version officielle des cours à faire, et des exercices et évaluations à donner. Ça fera économiser de l'argent à la collectivité. Je sais que j'exagère un peu. Mais tant qu'à tomber dans l’exagération autant le faire dans tous les sens possible.
    Après je reste convaincu que l'on peut faire de belles mathématiques en classe, et montrer leur utilités à travers des projets. Je travaille pour cela également donner le goût des mathématiques à mes élèves. Mais j'accepte par contre que tous n'y prenne pas goût. Si il manque de la matière, à nous de la réclamer, et si il manque des heures de même , à nous de les demander. Il y aura une marge prof, et dans mon collège je compte bien avoir une demi heure par classe pour du dédoublement pendant lequel je ferai de la remédiation, mais aussi des approfondissements avec ceux qui en sont capables ( et pas qu'avec ceux qui en ont envie)

    Quant à ceux qui veulent faire croire que les options du style latin, bilangue et autre ne sont pas là juste pour permettre des classes de niveaux, je préfère rire et ne rien dire. Qu'on me donne un exemple d'établissement où le latin est proposé aux élèves en difficulté ou décrocheur. Après ce n'est pas une raison pour supprimer la possibilité d'avoir accès aux Humanités. Et là dessus je rejoins Aléa dans ces propos.
  • Bonsoir,
    Personnellement je suis dans un collège REP + où il y a latin et grec et je peux vous assurer que ce ne sont pas que les meilleurs élèves qui y participent, mais ceux qui le souhaitent. Le fait de supprimer l'option pour les mettre en EPI, c'est -à-dire les inclure sur les horaires disciplinaires me semble très dangereux quant à l'équité : tous les élèves n'auront pas le même horaire disciplinaire en fonction des choix des établissements et des conseils pédagogiques. Nous allons donc voir se créer le problème du changement d'établissement en cours de cycle, voire même de montée des classes dans le cycle pour que les choses soient cohérentes. De plus, faire de l'accompagnement personnalisé sur les horaires disciplinaires et pas en plus, ne permet pas d'accompagner au mieux les élèves (qui plus est en classe entière, au vu du peu de marge dont on dispose pour faire des groupes).
    Pour en revenir au sujet de base, le programme de mathématiques laisse à penser qu'il y a plus de libertés, mais une bonne partie de la géométrie disparait.
  • Ce n'est pas un manque de confiance de ma part mais un constat.
    La difficulté de gestion de certaines classes et la pression des chefs d'établissement pour remédier aux lacunes accumulées par les élèves ne laisseront dans ces classes pas beaucoup de place aux développements.
    Pour le latin et les sections bilangues, même s'ils s'adressaient plutôt à des "bons" élèves, ces dispositifs dans mon secteur (pourtant répartis sur plusieurs classes d'un même niveau) permettaient d'éviter un exode massif vers les établissements privés. Cela avait donc permis de garder une hétérogénéité des élèves dans les classes.
  • La difficulté de gestion de certaines classes et la pression des chefs d'établissement pour remédier aux lacunes accumulées par les élèves ne laisseront dans ces classes pas beaucoup de place aux développements.

    Le but semble de faire en sorte de "réussir" dans les classements mondiaux où le france est ridicule http://www.20minutes.fr/societe/1258227-20131203-20131203-education-ocde-publie-enquete-pisa-performances-eleves , pas de faire un travail de fond.

    Si il se produit un exode massif vers les établissements privés cela résoudra le problème du manque de prof de l'EN!
  • @Soleil_vert
    Oui, une privatisation de l'enseignement et un enseignement à deux vitesses comme dans les pays anglo-saxons.
  • Je suis complètement d'accord avec tugdual22, et tous ceux qui ont les mêmes arguments.

    Étant professeur en lycée depuis très (trop ?) longtemps, comme je l'ai dit plus haut, nous avons eu la "joie" de subir ce n-ème changement de réforme 3 ou 4 ans avant celui du collège.

    Mais ce changement a été le plus violent qu'il m'ait été donné de voir durant ma carrière. En particulier, la série S a été massacrée : heures de cours réduites -- 3h / sem de physique en 1ère S, autant que l'histoire-géo (dont le lobby des enseignants est certes nettement plus puissant), ce n'est pas un scandale, ça ? -- contenu des enseignements devenus totalement incohérents, etc.

    Par exemple, avec la loi normale, on a ni plus, ni moins introduit les mathématiques de BTS en terminale S, d'où une baisse substantielle et automatique de la qualité des contenus en TS. Seule vraie différence : le théorème de Moivre-Laplace (mais pour ce que l'on en fait...).

    Comme l'a montré Éric (et d'autres) un peu plus haut, l'incompétence, en mathématiques et à leur enseignement, des gens chargés de ces programmes est totale. Mais, comme dans d'autres administrations, les changements successifs de ces réformes n'ont qu'un seul but : faire des économies.

    Mais ce que montre aussi ce fil, c'est l'extrême divergence des professeurs de maths, avec un nombre non négligeable de gens prêts à défendre l'indéfendable (c'est aussi le cas de certains syndicats dits "réformistes" comme l'UNSA). Ça laisse assez peu d'espoir quant à un éventuel retournement de situation dans les années à venir. Ma seule petite joie dans cette affaire est purement personnelle et égoïste : cette réforme du collège est prévue pour la rentrée 2016 et ma dernière fille fera à cette date sa rentrée en classe de seconde. Ouf ! ...

    Je terminerai en signalant que l'affaiblissement de la série S dans les lycées a des conséquences assez inattendues. Entre autres, dans mon établissement qui est un LEGT (mais je suis prêt à parier que le propos est général), il est affirmé sans vergogne que, aujourd'hui, c'est la série STI2D qui est le meilleur choix pour des poursuites d'études supérieures scientifiques !... Non, vous ne rêvez pas, j'ai bien écrit "STI2D"...

    [Corrigé selon presque toutes tes indications. AD]
  • Je ne crois pas une seconde qu'il y aura assez d'heures pour faire du hors programme minimum.
    Ensuite, même s'il y en a un peu, les classes seront de plus en plus hétérogènes puisqu'ils seront tous passé par des profs qui feront ce qu'ils veulent de leur liberté pédagogique.
    Lorsqu'on récupèrera les élèves d'un prof qui n'est pas assez compétent pour les démonstrations (ce qui est le cas de beaucoup de contractuels embauchés en urgence fin septembre), ou simplement d'un prof qui n'a pas envie de s'emmerder à faire des choses compliquées avec des élèves qui seront limite et des parents qui vont crier au scandale si on ose les évaluer sur ce qui n'est pas dans ce programme (la seule chose qu'ils veulent est que leur gosse est 20/20 en étant heureux et sans trop travailler pour s'auto persuader qu'ils ont engendré d'un génie); on ne pourra rien faire d'autre que de combler les lacunes et faire aussi le minimum vital.
    Ayant encore un enfant concerné, je ferais le tour des collèges privés pour trouver celui qui offre des heures de maths et de français en nombre conséquent et qui assurera un enseignement correct de ces matières. J'espère en trouver un !
    L'enseignement de qualité sera donc définitivement réservé aux initiés avec un minimum de moyen.
  • Tout d'abord, je suis content de savoir que d'autres personnes partagent le même avis.
    Je rajouterai encore une chose sur la liberté accordée aux professeurs des écoles souvent mise en avant par certains syndicats.
    Dans une école de mon secteur, l'enseignant dit ouvertement "Avec moi, les élèves font moins de maths car je préfère enseigner le français. De toute façon, en sixième le professeur fera le reste !" .
    Résultat, certains élèves ont de nombreuses lacunes en mathématiques (conversions d'unités, tables, perpendiculaires et parallèles, résolution de problèmes ... ) et obtiennent pourtant les félicitations grace à leurs résultats dans les autres matières.
    Cela m'empêche de faire les fameux développements avec les autres élèves qui ont eu la CHANCE d'avoir un enseignant qui leur a fourni les bases.
    A l'échelle du collège, la liberté pédagogique est un leurre car les acquis des élèves d'une même classe seront forcément très différents.
  • Si les intentions sont louables : réduire les inégalités, faire réussir tout le monde, le ministère s'y prend mal. Réduire le niveau pour que tout le monde puisse dire qu'il réussit, c'est accroître les inégalités. Le seul effet c'est de réduire l'effectif de l' "élite", mais les écarts demeureront.

    Un certain économiste dont je ne me souviens plus le nom disait que les classes moyennes sont une exception historique. Dans l'histoire de l'humanité, le savoir, les richesses matérielles sont à presque chaque période détenues par un petit cercle fermé de très riches (noblesse, clergé, bourgeoisie, etc). En rendant l'accès à la connaissance (la vraie) possible, l’ascenseur social a fonctionné et les classes moyennes se sont développées.

    La nouvelle réforme nivelle par le bas, elle va donner une massification de l'accès au diplôme et irrémédiablement sa dévaluation (master MEEF etc). Les classes moyennes, au lieu d'être renouvelées vont être prolétarisées, et les très riches vont envoyer leur progéniture dans des écoles de haut niveau où l'on enseigne comme auparavant, par ex. les écoles privées de la Silicon Valley où l'on coupe les élèves de l'accès aux nouvelles technologies et où les patrons de grosse entreprises vont envoyer leurs enfants. Ce seront les leaders de demain et donc la future noblesse.

    Je ne comprends pas que certains syndicats comme l'UNSA parlent de "réduire le temps d'exposition aux savoirs" comme si la connaissance était un boulet que l'on traîne. Les valeurs sont-elles renversées ?
  • Je ne comprends pas que certains syndicats comme l'UNSA parlent de "réduire le temps d'exposition aux savoirs" comme si la connaissance était un boulet que l'on traîne. Les valeurs sont-elles renversées ?

    La réforme de 1902 avait été portée par de grands noms Hadamard, Borel, Lebesgue, Poincaré ; mais on n'entend aucune protestation d'envergure pour cette contre réforme en deux étapes de 2009 et d'aujourd'hui.
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