Bombelli, en
\(1572\), applique la formule à l’équation
\(x^3=9x+2\) et il obtient :
\[x=\sqrt[3]{1+\sqrt{-26}}+\sqrt[3]{1-\sqrt{-26}} .\] Il relève par ailleurs que
\(x=4\) et
\(x=-2\pm\sqrt{3}\) sont les
\(3\) solutions de l’équation. Il se retrouve donc face au problème suivant : alors que les solutions de l’équation sont toutes réelles, il faut écrire des racines de nombres négatifs pour les calculer. Bombelli ne se démonte pas et il invente alors des règles de calcul permettant de manipuler des quantités de la forme
\(a+\sqrt{-b}\) avec
\(b>0\) qui n’ont pas de sens. Il écrit par exemple
\(\sqrt{-1}\times \sqrt{-1}=-1\). Ces nouveaux nombres ne sont pas compris tout de suite et leur manipulation conduit à des absurdités. Au
\(17^{\textrm{ e}}\) siècle, René Descartes propose, tant leur existence est contestable, de les appeler nombres imaginaires. Il faut attendre la fin du
\(18^{\textrm{ e}}\) siècle et les travaux de Caspar Wessel pour que la construction des nombres complexes soit bien formalisée et pour comprendre leur interprétation géométrique. Ses travaux passent malheureusement complètement inaperçus. Quelques années plus tard, Carl Friedrich Gauss redécouvre et popularise les travaux de Wessel. Il démontre en particulier le théorème fondamental de l’algèbre (voir théorème
[theoreme_fondamental_de_l_algebre] page
[theoreme_fondamental_de_l_algebre]) qui dit qu’un polynôme à coefficients complexes de degré
\(n\) admet
\(n\) racines comptées avec leur multiplicité.