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Le calcul des probabilités est la science qui modélise les phénomènes aléatoires. Une modélisation implique donc certainement une simplification des phénomènes, mais cette simplification conduit à une quantification, donc à la possibilité de faire des calculs et à prédire. Le jet d’un dé, le tirage du Loto pourraient être analysés par les lois de la mécanique, mais ce serait trop compliqué pour être utile. La modélisation du calcul des probabilités a été inventée par A. N. Kolmogorov dans un livre paru en 1933. Cette modélisation est faite à partir de 3 objets \((\Omega,\mathcal{A},P)\) que nous allons décrire.
Le calcul des
probabilités est la science qui modélise les phénomènes aléatoires. Une
modélisation implique donc certainement une simplification des
phénomènes, mais cette simplification conduit à une quantification, donc
à la possibilité de faire des calculs et à prédire. Le jet d’un dé, le
tirage du Loto pourraient être analysés par les lois de la mécanique,
mais ce serait trop compliqué pour être utile. La modélisation du calcul
des probabilités a été inventée par A. N. Kolmogorov dans un livre paru
en 1933. Cette modélisation est faite à partir de 3 objets \((\Omega,\mathcal{A},P)\) que nous allons
décrire.
L’espace de probabilités \((\Omega,\mathcal{A},P)\)
Introduction
Le calcul des probabilités est la
science qui modélise les phénomènes aléatoires. Une modélisation
implique donc certainement une simplification des phénomènes, mais cette
simplification conduit à une quantification, donc à la possibilité de
faire des calculs et à prédire. Le jet d’un dé, le tirage du Loto
pourraient être analysés par les lois de la mécanique, mais ce serait
trop compliqué pour être utile. La modélisation du calcul des
probabilités a été inventée par A. N. Kolmogorov dans un livre paru en
1933. Cette modélisation est faite à partir de 3 objets \((\Omega,\mathcal{A},P)\) que nous allons
décrire.
L’espace des observables \(\Omega.\)
Nous conviendrons que effectuer
une expérience, c’est sélectionner par un procédé quelconque un élément
\(\omega\) dans un ensemble \(\Omega\): jeter un dé revient à
sélectionner un élément de \(\Omega=\{1,2,3,4,5,6\}\); jeter ensemble
deux dés rouge et vert revient à sélectionner un élément de l’ensemble
\(\Omega=\{1,2,3,4,5,6\}ý\) des couples
ordonnés \((i,j)\) avec \(1\leq i \leq 6\) et \(1\leq j \leq 6\) (ici \(\Omega\) a 36 points). Plus délicat: jeter
ensemble deux dés indiscernables revient à sélectionner un élément de
l’ensemble \(\Omega\) des couples \((i,j)\) avec \(1\leq i \leq j \leq 6\) (ici \(\Omega\) a \(6+\frac{1}{2}6\times 5 =21\) points).
Observer la durée de vie d’une ampoule de 100 watts revient à
sélectionner un élément de \(\Omega=[0,+\infty[.\) Mesurer la durée de
vie de 12 ampoules de 100 watts est sélectionner un élément de \(\Omega=[0,+\infty[^{12}.\)
Cet ensemble \(\Omega\) est appelé
l’espace des observables. On dit aussi
dans la littérature l’espace échantillon, l’espace des évènements -
élémentaires, l’expérimental ou encore l’évènementiel. Ses points \(\omega\) sont appelés observables ou
évènements-élémentaires. Il est très important qu’il soit clairement
défini. On peut s’exercer à définir \(\Omega\) dans les 2 cas suivants : jeter 12
fois de suite la même pièce de monnaie, jeter en même temps 12 pièces de
monnaie identiques (on admet que la pièce tombe sur pile ou sur face, et
jamais sur la tranche).
La tribu des évènements
\(\mathcal{A}.\)
Les questions qu’on se pose sur
le résultat d’une expérience sont systématiquement du type suivant: on
choisit un sous ensemble \(A\) de
l’espace d’observables \(\Omega\) et on
se demande: le résultat \(\omega\) de
l’expérience va-t-il tomber dans \(A\)
ou non? Les parties de \(\Omega\) pour
lesquelles on se pose ce genre de question sont appelées des
évènements. Un des premiers points
délicats de la théorie est que on ne va pas toujours considérer tous les
sous ensembles de \(\Omega\) comme des
évènements. Dans l’exemple de la lampe de 100 watts, il parait
inintéressant de se demander si sa durée de vie, mesurée en heures, est
un nombre irrationnel, et intéressant de se demander si elle tombe dans
l’intervalle \([300, 400].\) L’idée de
Kolmogorov est que l’ensemble \(\mathcal{A}\) des évènements a une
structure de tribu :
(tribu). Soit \(\Omega\) un ensemble et soit \(\mathcal{A}\) une partie de \(\mathcal{P}(\Omega)\). \(\mathcal{A}\) a une structure de
tribu si il satisfait aux trois axiomes:
Tirons quelques conséquences de
ces axiomes.
Soit \(\mathcal{A}\) une tribu de parties de
l’ensemble \(\Omega.\) Alors \(\Omega\in \mathcal{A}.\) De plus, si on a
une suite finie ou dénombrable \(A_1,\ldots,A_n,\ldots\) d’éléments de \(\mathcal{A}\), alors leur intersection
\(\bigcap_{n\geq 1}A_n\) est aussi dans
\(\mathcal{A}.\)
En appliquant les axiomes 1 et
3, on a le premier résultat. Pour le second, il suffit de se rappeler
que le complémentaire d’une réunion finie ou infinie d’ensembles est
l’intersection des complémentaires ("Loi de Morgan"). Donc \[\bigcap_{n\geq 1}A_n=(\bigcup_{n\geq
1}A^c_n)^c,\] et le deuxième membre de cette égalité est donc
dans \(\mathcal{A}:\) on applique
successivement l’axiome 1, puis 2, puis 1 à
nouveau.
Le langage de la théorie des
ensembles permet des calculs systématiques sur les évènements.
Toutefois, il faut savoir que le langage courant, que nous utilisons
dans une première étape pour décrire des évènements a sa traduction
ensembliste. Voici un petit dictionnaire :
Ensemble vide: évènement impossible
\(A\cup B\): \(A\) ou \(B\) sont réalisés ("ou" non exclusif)
\(A\cap B\):\(A\) et \(B\) sont réalisés
\(A\) et \(B\) sont disjoints: les évènements \(A\) et \(B\) sont incompatibles \(A^c=\Omega\setminus A\): évènement contraire de \(A.\)
\(A\) et \(B\) sont disjoints: l̄es évènements \(A\) et \(B\) sont incompatibles Ensemble \(\Omega\): évènement certain
Ensemble vide: évènement impossible
\(A\cup B\): \(A\) ou \(B\) sont réalisés ("ou" non exclusif)
\(A\cap B\):\(A\) et \(B\) sont réalisés
\(A\) et \(B\) sont disjoints: les évènements \(A\) et \(B\) sont incompatibles \(A^c=\Omega\setminus A\): évènement contraire de \(A.\)
Le fait que on ne sorte pas de la
famille des évènements intéressants à considérer en prenant une
intersection ou une réunion d’évènements est raisonnable si ceux ci sont
en nombre fini. Le fait de se permettre ceci également quand on en a une
infinité est plus subtil: les mathématiques ne maniant que des ensembles
finis sont élémentaires mais les résultats exacts auquels elles
conduisent sont trop compliqués pour être utilisables. Le passage à
l’infini est le passage de l’algèbre à l’analyse, donc à des
approximations maniables et à de puissantes techniques issues du calcul
différentiel et intégral. Quant au fait que dans ce passage à l’infini,
on se limite à une infinité dénombrable
d’évènements, c’est un point technique qu’on ne justifiera que dans un
cours de 3 ème année d’université. Rappelons qu’un ensemble \(E\) avec une infinité d’éléments est dit
dénombrable si il existe une bijection entre \(E\) et l’ensemble \({\bf N}\) des entiers positifs: l’ensemble
\({\bf Q}\) des nombres rationnels est
dénombrable, le segment \([0,1]\) ne
l’est pas, comme nous l’avons vu en première année.
tribu \(\mathcal{A}\) des évènements" ne jouera pas
un grand rôle dans la suite. Typiquement, nous envisagerons deux cas
particuliers importants:
Finalement, ce point délicat: "on ne considère pas nécessairement tout sous ensemble \(A\) de \(\Omega\) comme un élément de la
tribu \(\mathcal{A}\) la famille \(\mathcal{P}(\Omega)\) de tous les sous ensembles de \(\Omega\).tribu \(\mathcal{A}\) latribu \(\mathcal{B}\) (ditetribu de Borel , dont les éléments sont appelés des boréliens) qui est la plus petitetribu qui contient tous lesintervalle s de \(\mathbb R.\)intervalle s (attention, \(\mathbb R\) ou une demi droite sont aussi desintervalle s) ou des réunions finies, ou plus rarement, dénombrables, d’intervalles.
La probabilité \(P\)
(une probabilité). Etant donnés un
espace d’observables \(\Omega\) et une
tribu d’évènements \(\mathcal{A}\)
formée de certains sous ensembles de \(\Omega\), une probabilité \(P\) est une application de \(\mathcal{A}\) dans \([0,1]\) , donc un procédé qui associe à
tout évènement \(A\) un nombre \(P(A)\) compris entre 0 et 1
appelé probabilité de \(A\), et qui satisfait aux
axiomes suivants
Voici quelques conséquences
immédiates des axiomes.
Soit \((\Omega,\mathcal{A},P)\) un espace de
probabilité. Alors
1) L’axiome d’additivité
dénombrable est appliquable à la suite constante définie par \(A_n=\emptyset\), qui est effectivement
formée d’évènements deux à deux disjoints. La série dont le terme
général \(P(\emptyset)\) est constant
ne peut converger que si ce terme général est 0.
3) On écrit \(B=A\cup (B\setminus
A)\) comme réunion de deux ensembles disjoints (notez que \(B\setminus A=B\cap A'\) est bien dans
\(\mathcal{A}),\) et on applique le 2):
\(P(B)= P(A)+P(B\setminus A)\geq
P(A).\)
2) Sa première partie se démontre en appliquant l’axiome d’additivité dénombrable à \(A_1,A_2,\ldots, A_n\) continuée par \(\emptyset=A_{n+1}=A_{n+2}=\cdots,\) et en utilisant le 1). Appliquer ça à \(n=2\), \(A_1=A\) et \(A_2=A'\) fournit \(1=P(\Omega)=P(A)+P(A^c)\) en utilisant le premier axiome d’une probabilité.
Soit \((\Omega,\mathcal{A},P)\) un espace de
probabilité. Alors
décroissante : Soit une suite \(B_1,B_2,\ldots, B_n\ldots\) d’évènements de \(\mathcal{A}\) qui soit ou bien croissante (c’est à dire que pour tout \(n\geq 1\) on a \(B_n\subset B_{n+1}\)) ou biendécroissante (c’est à dire que pour tout \(n\geq 1\) on a \(B_n\supset B_{n+1}\)). Alors, dans le cas croissant: \[\lim_{n\rightarrow +\infty}P(B_n)=P(\bigcup_{n\geq 1}B_n);\] et dans le cas décroissant: \[\lim_{n\rightarrow +\infty}P(B_n)=P(\bigcap_{n\geq 1}B_n).\]
limite dans l’égalité ci dessus; on obtient \[\lim_{n\rightarrow +\infty}P(B_n)=\sum_{k=1}^{\infty}P(A_k).\]
Exercices sur la
section 1.
tribu d’évènements sur \(\Omega\), et soit \(f\) une fonction positive sur \(\mathcal{A}\) ayant les propriétés suivantes: \(f(\Omega)=1\), \(f(A\cup B)=f(A)+f(B)\) si \(A\) et \(B\) sont des évènements disjoints et , si \((B_n)\) est une suitedécroissante de \(\mathcal{A}\) telle que \(\cap_{n\geq1}B_n=\emptyset\) alors \[\lim_{n\rightarrow +\infty}f(B_n)=0.\] Montrer qu’alors \(f\) est une probabilité. Méthode: si \((A_n)\) est une suite d’évènements deux à deux disjoints, considérer \[B_n=\cup_{k\geq n+1}A_k.\]
Bibliographie
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[ID: 91] [Date de publication: 15 février 2022 08:11] [Catégorie(s): Le cours de probabilités ] [ Nombre commentaires: 0] [nombre d'éditeurs: 1 ] [Editeur(s): Emmanuel Vieillard-Baron ] [nombre d'auteurs: 1 ] [Auteur(s): Gérard Letac ]Commentaires sur le cours
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