Après avoir rapellé les définitions de base en topologie, nous nous intéressons à 5 espaces topologiques particuliers. Nous complétons alors le cours par les notions d’espaces compacts, connexes et complets.
Topologie
Fondement de l’analyse, la topologie est une belle partie des mathématiques, qui s’avère toujours utile pour l’analyse de convergences de suites dans des espaces compacts par exemple. En utilisant l’index pour les mots clefs ci-dessous, on trouvera de nombreuses applications à ce chapitre; le symbole \(\Arrowvert\) en signale directement un grand nombre parmi les plus élégantes.
Les différentes sections de ce chapitre sont (i) les espaces topologiques (ii) la construction de topologies (iii) la compacité (iv) la connexité (v) la complétude (vi) une importante section ’zoologie’ riche d’exemples.
Une classe importante des espaces topologiques est la classe des espaces vectoriels topologiques. Une synthèse pour voir vite ce vaste champ est la figure [espfonc].
Espaces topologiques
Nous verrons dans cette section (i) le cas le plus général des espaces topologiques (ii) le cas plus spécifique des espaces métriques voire normés (iii) quelques éléments sur la notion de voisinage (iv) diverses notions autour de la notion de fermeture (v) les bases d’ouvert (à ne pas négliger malgré un premier abord plus abstrait - cette notion permettra d’introduire la séparabilité, en particulier utile pour construire une métrique de la boule unité fermée du dual d’un espace séparable; nous préciserons ce point important plus loin) (vi) des notions plus facilement parlantes comme la limite et la continuité et leurs applications multiples (vii) les valeurs d’adhérence qui nous serviront à divers prolongements ou à étendre des propriétés de connexité du local au global.
Le symbole \(\Arrowvert\) (désignant les applications) apparaît souvent dans ce chapitre; les notions parfois abstraites de topologie sont en fait très concrètement applicables, même dans une vie d’ingénieur, et les applications font bien sentir l’importance des notions introduites et pourquoi elles sont introduites.
Cas le plus général d’espace topologique
\(\bullet\)L’ensemble vide \(\emptyset\) et \(X\) sont dans \({\cal T}\)
\(\bullet\)\({\cal T}\) est stable par réunions arbitraires
\(\bullet\)\({\cal T}\) est stable par intersections finies
Un tel couple \((X,{\cal T})\) est appelé espace topologique. Les éléments de \({\cal T}\) sont appelés les ouverts de la topologie.
\(\bullet\)La topologie grossière sur l’ensemble \(X\) est la topologie \({\cal T}_g = \{ \emptyset,X\}\)
Si \(X\) est un espace topologique alors
\(\bullet\)\(X\) et \(\emptyset\) sont des fermés de \(X\)
\(\bullet\)Une intersection quelconque de fermés est un fermé
Espaces métriques et espaces normés
Une métrique ou distance sur l’ensemble \(X\) est une application \(d:X \times X \rightarrow [0,+\infty[\) vérifiant:
\(\bullet\)\(d(x,y)=0 \iff x=y\)
\(\bullet\)\(d(x,y)=d(y,x)\)
\(\bullet\)\(d(x,y) \leq d(x,z) + d(z,y)\) (propriété dite inégalité triangulaire)
\(\bullet\)\(d_p=(\sum |x_i-y_i|^p)^{1/p}\) pour \(p\geq 1\)
\(\bullet\)\(d_\infty=max|x_i-y_i|\)
Si \(x\) est un point de l’espace métrique \(X\) et \(r \in [0,+\infty[\), on appelle boule ouverte (resp. fermée) de centre \(x\) et de rayon \(r\), l’ensemble des \(y\) tels que \(d(x,y)<r\) (resp. \(d(x,y) \leq r\)).
Si \(X\) est un espace métrique, la famille de parties de \(X\) dont les éléments sont les réunions arbitraires de boules ouvertes est une topologie sur \(X\). Cette topologie est appelée la topologie associée à la métrique.
Une partie \(X\) d’un espace métrique \(E\) est dite bornée si étant donné un point \(e\) dans \(E\) la distance de \(x\) à \(e\) pour \(x\) dans \(X\) est majorée par une certaine constante 1. Cela équivaut aussi au fait que la distance entre deux points quelconques de \(X\) est bornée. C’est-à-dire que :
– si pour un point \(x\) de \(X\), \(y \mapsto d(x,y)\) est bornée, alors pour tout point \(x\) de \(X\), \(y \mapsto d(x,y)\) est bornée.
– si pour tout point \(x\) de \(X\), \(y \mapsto d(x,y)\) est bornée, alors \((x,y)\mapsto d(x,y)\) est aussi bornée sur \(X\times X\).
\(\bullet\)Une boule ouverte est ouverte, et donc un espace métrique est séparé
\(\bullet\)Une boule fermée est fermée
\(\bullet\)Une sphère est fermée
\(\bullet\)La fonction qui à \(x\) et \(y\) associe \(0\) si \(x=y\) et \(1\) sinon est une métrique. Cette métrique est associée à la topologie discrète, pour laquelle toute partie est à la fois un ouvert et un fermé.
\(\bullet\)Si \(f\) est injective de \(X\) dans \(\mathbb{R}\) ou \(\mathbb{C}\), alors la fonction qui à \(x\) et \(y\) associe \(|f(x)-f(y)|\) est une distance sur \(X\).
Une topologie est dite métrisable si et seulement si il existe une métrique telle que la topologie soit associée à cette métrique.
Deux métriques \(d_1\) et \(d_2\) sont dites équivalentes si il existe \(\alpha\) et \(\beta\) tels que \(\alpha d_1 < d_2 < \beta d_1\) 2, avec \(\alpha,\beta> 0\).
Deux métriques sont dites topologiquement équivalentes si elles définissent la même topologie.
Intuition Soient deux distances \(d_1\) et \(d_2\) sur un espace \(E\); alors l’identité de \((E,d_1)\) dans \((E,d_2)\) est un homéomorphisme si et seulement si \(d_1\) et \(d_2\) sont topologiquement équivalentes, et elle est lipschitzienne et d’inverse lipschitzien 3 si et seulement si \(d_1\) et \(d_2\) sont équivalentes.
Considérons, pour avoir un contre-exemple plus intéressant, une topologie séparée non métrisable. Ce contre-exemple fait appel à quelques notions qui seront définies ultérieurement, et peut donc être laissé de côté en première lecture.
Soit \(\mathbb{R}^\mathbb{R}\), muni de la topologie produit.
Supposons que cet espace topologique soit métrisable.
Alors par définition tout point est à base dénombrable de voisinages. Nous allons montrer que cela entraine une contradiction.
Soit \((U_n)\) une base de voisinages de \(0\) (= fonction nulle de \(\mathbb{R}\) dans \(\mathbb{R}\)).
Alors par définition d’une base de voisinage, pour tout \(n\), \(U_n\) contient un voisinage de \(0\) (la fonction nulle de \(\mathbb{R}\) dans \(\mathbb{R}\)) de la forme \[V_n=\{f\in \mathbb{R}^\mathbb{R}| \forall i \in [1,N_n] |f(x_{n,i})|<\epsilon_n\}\] On considère alors \(T\) l’ensemble des \(x_{n,i}\) pour \(i\leq N_n\) et \(n\in \mathbb{N}\).
Cet ensemble est dénombrable comme union dénombrable d’ensemble finis.
Soit maintenant \(x\) dans \(\mathbb{R}\) n’appartenant pas à \(T\).
Alors \(\{f\in\mathbb{R}^\mathbb{R}/ |f(x)|<\epsilon\}\) est un ouvert, qui manifestement ne contient aucun \(V_n\), donc aucun \(U_n\).
Une topologie métrisable est entièrement caractérisée par les propriétés de convergence de suites.
C’est-à-dire que si pour deux topologies métrisables, les suites convergentes sont les mêmes et ont mêmes limites, alors ces deux topologies sont égales.
\(\bullet\)Si deux distance \(d_1\) et \(d_2\) sont équivalentes alors \(d_1\) et \(d_2\) définissent la même topologie.
Il est à noter que le second point ne serait pas vrai pour des normes (cf plus bas).
Il est intéressant de noter que même en ajoutant une condition à l’équivalence traduisant que l’on peut se limiter aux « petites » distances, on a un contre-exemple avec par exemple sur \(\mathbb{R}\) \(d(x,y)=|x-y|\) et \(d'(x,y)=\sqrt{|x-y|}\) qui définissent la même topologie sans être Lipschitz-équivalentes, même sur les petites distances.
On peut aussi noter que les \(d_p\) pour \(p \geq 1\) sont Lipchitz-équivalentes entre elles, cela se montre par \(d_\infty \leq d_p \leq n^{1/p} d_\infty\)
Dans la suite \(\mathbb{K}\) désigne un des deux corps \(\mathbb{R}\) ou \(\mathbb{C}\) muni de sa topologie usuelle.
Soit \(E\) un espace vectoriel sur le corps \(\mathbb{K}\), avec \(\mathbb{K}=\mathbb{R}\) ou \(\mathbb{K}=\mathbb{C}\). Une norme sur \(E\) est une application \(\parallel . \parallel\) de \(E\) dans \([0,+\infty[\) vérifiant:
\(\bullet\)\(\parallel x \parallel = 0\) si et seulement si \(x=0\)
\(\bullet\)\(\forall x,y \in E\), on a \(\parallel x + y \parallel \leq \parallel x \parallel + \parallel y \parallel\)
\(\bullet\)\(\forall \lambda \in \mathbb{K}\) \(\forall x \in E\) on a \(\parallel \lambda . x \parallel = | \lambda | \parallel x \parallel\)
S’il ne manque que la première propriété, on parle de semi-norme.
On appelle vecteur unitaire un vecteur \(x\) tel que \(\parallel x \parallel=1\).
Un espace muni d’une norme est appelé espace normé ou espace vectoriel normé.
Dans un espace normé une série \((\sum x_n)\) est dite normalement convergente si \(\sum_{i=1}^n {\parallel}x_i {\parallel}\) converge.
\(\bullet\)Sur \(\mathbb{R}^n\) ou \(\mathbb{C}^n\), les applications suivantes sont des normes:
– \((x_1,...,x_n) \mapsto {\parallel}x {\parallel}_\infty = max_{i\in \{1,...,n\}}\ |x_i|\)
– pour \(p\) réel \(\geq 1\), \(x \mapsto {\parallel}x {\parallel}_p=(\sum_{i\in\{1,...,n\}} |x_i|^p)^{1/p}\)
\(\bullet\)Sur \(\mathbb{R}[X]\), les applications suivantes sont des normes:
– \(P \mapsto {\parallel}P {\parallel}_0=sup_{x\in[0,1]} |P(x)|\)
Notion de voisinage
Soit \(X\) un espace topologique. Un voisinage \(V\) de \(x \in X\) est un ensemble tel qu’il existe un ouvert \(U\) avec \(x\in U \subset V\).
\(\bullet\)Soit un ouvert \(U\), et \(x\) dans \(U\). On a \(x \in U\) et bien sûr \(U \subset U\). Donc \(U\) est voisinage de \(x\). Un ouvert est donc bien voisinage de chacun de ses points.
\(\bullet\)Si \(x \in X\), \(X\) espace topologique, et \(V \subset V'\), et \(V \in {\cal V}(x)\), alors \(V' \in {\cal V}(x)\).
\(\bullet\)\(V\) contient par définition un ouvert contenant \(x\); \(V\) étant inclus dans \(V'\), \(V'\) contient ce même ouvert. Donc \(V'\) est un voisinage de \(x\).
Fermeture, intérieur, extérieur, frontière
\(\bullet\)\(y \not \in \overline A\) si et seulement si on peut trouver un fermé \(F\) contenant \(A\) et ne contenant pas \(y\).
La densité servira aussi pour prouver le théorème d’Arzéla-Ascoli [arzelaascoli], le théorème de Moore, l’inégalité de Hardy (voir livre [BRE]).
De nombreux résultats de densité dans les espaces de Banach auront de vastes applications; il y a déjà toutes les applications du théorème de Baire [baire] (théorème de l’application ouverte, théorème du graphe fermé, théorème d’isomorphisme de Banach, que l’on trouvera tous à la suite du théorème de Baire [baire]).
Par ailleurs, la séparabilité est par définition liée à la densité, voir la définition [separable] et la liste d’applications qui y est donnée.
Enfin, certains résultats de densité seront fondamentaux pour de multiples applications pratique (approximation): on pourra consulter le chapitre [approximationdefonctions]. Cela servira par exemple pour la transformée de Fourier - en fait les bases hilbertiennes sont basées sur la densité.
N’oublions pas aussi de petits résultats dus à la densité de \(\mathbb{Q}\) dans \(\mathbb{R}\): le fait que tout ouvert de \(\mathbb{R}\) s’exprime comme union dénombrable d’intervalles ouverts.
\(\bullet\)Si deux ouverts sont disjoints, alors les intérieurs de leurs adhérences sont disjoints.
Le point \(x\) est dans \(Int(A)\) si et seulement si \(A \in {\cal V}(x)\).
La démonstration, simple, est laissée en exercice.
\(\bullet\)Soit \(A\) un ensemble ouvert et fermé. Comme \(A\) est fermé, il est égal à son adhérence, et comme il est ouvert, il est égal à son intérieur, donc sa frontière, égale à son adhérence privée de son intérieur, est vide.
\(\bullet\)\(Int(A)=\{x \in X ; \exists V \in {\cal V}(x), V \cap X \setminus A\ = \emptyset\}\)
\(\bullet\)\(Ext(A)=\{x \in X ; \exists V \in {\cal V}(x), V \cap A = \emptyset\}\)
\(\bullet\)\(Fr(A)=\{x \in X ; \not \exists V \in {\cal V}(x), V \cap A = \emptyset \lor V \cap (X \setminus A) = \emptyset \}=\{ x \in X / \forall V \in {\cal V}(x), V\cap A\neq \emptyset \land V \cap (X\setminus A) \neq \emptyset \}\)
Base d’ouverts et base de voisinages
\(\bullet\)Dans un espace métrique, les boules ouvertes de rayon rationnel forment une base d’ouverts
\(\bullet\)Dans le cas de \(\mathbb{R}^n\) muni de la métrique usuelle, les boules ouvertes de rayon rationnel et à coordonnées toutes rationnelles forment une base dénombrable d’ouverts
\(\bullet\)Dans \(\mathbb{R}\) tout ouvert est en fait une réunion dénombrable d’intervalles ouverts deux à deux disjoints (et réciproquement).
\(\bullet\)Dans \(\mathbb{R}\) un fermé n’est pas nécessairement une réunion dénombrable d’intervalles fermés deux à deux disjoints, et une réunion dénombrable d’intervalles fermés deux à deux disjoints n’est pas nécessairement fermée.
\(\bullet\)Soit \(U\) un ouvert d’un espace métrique, et \(x\) dans \(U\); on montre que \(U\) contient une boule de rayon rationnel contenant \(x\). Pour cela on note que \(U\) est réunion de boules ouvertes, donc contient au moins une boule ouverte \(B\) de rayon \(r\) et de centre \(O\) contenant \(x\); on note alors \(r'\) la distance de \(x\) à \(O\); toute boule ouverte centrée en \(x\) de rayon rationnel inférieur à \(r-r'\) convient (on peut aussi choisir de raisonner sur les boules centrées sur \(O\) de rayon adéquat).
\(\bullet\)Soit \(U\) un ouvert de \(\mathbb{R}^n\), et \(x\) un point de \(U\). On considère une boule ouverte contenant \(x\) et incluse dans \(U\); soit \(O\) son centre et \(r\) son rayon. Alors soit \(r'\) la distance de \(x\) à \(O\), et \(y\) un point de coordonnées rationnelles situé à une distance \(d\) inférieure à \(\frac{r-r'}3\) de \(O\). Alors toute boule centrée sur \(y\) de rayon rationnel compris entre \(r'+\frac{r-r'}3\) et \(r'+2.\frac{r-r'}3\) convient.
\(\bullet\)En plusieurs points:
– Soit \(U\) un ouvert de \(\mathbb{R}\); alors étant donné un rationnel de \(U\) on considère l’intervalle maximal le contenant. On parcourt ainsi tout \(U\), et on a bien un ensemble dénombrable d’intervalles ouverts.
– Une réunion d’ouverts est toujours un ouvert.
\(\bullet\)Deux contre-exemples:
– le cantor \(K^3\) (voir partie [k3]) n’est pas une réunion dénombrable d’intervalles fermés disjoints.
On note en particulier qu’un ensemble à base dénombrable d’ouverts est séparable (il suffit de prendre un point dans chaque ouvert); il s’agit de la proposition précédente. La réciproque est vraie dans le cas des espaces métriques:
Continuité et limite
Soit \(f\) une application entre espaces topologiques. \(f\) est continue en \(x\) si et seulement si quel que soit \(V \in {\cal V}(f(x))\), l’image réciproque \(f^{-1}(V)\) est un voisinage de \(x\) (i.e. si \(\exists U \in {\cal V}(x) \mbox{ tel que } f(U) \subset V\)).
\(\bullet\)La distance est continue (en vertu de la propriété \(|d(x,z)-d(y,z)| \leq d(x,y)\)).
\(\bullet\)La norme est continue (comme composée d’applications continues, puisque \(x \mapsto (x,x)\) est continue, et \((x,y)\mapsto d(x,y)\) est continue, avec \(d\) la distance associée à la norme).
Une application \(f\) de \(X\) dans \(\mathbb{R}\) est semi-continue inférieurement si pour tout \(c\) on a \(f^{-1}(]c,+\infty[)\) ouvert.
\(\bullet\)Une fonction à valeurs dans \(\mathbb{R}\) est continue si et seulement si elle est à la fois semi-continue inférieurement et semi-continue supérieurement.
\(\bullet\)La borne \(sup\) d’une famille de fonctions semi-continues inférieurement est semi-continue inférieurement.
(on peut aussi simplement utiliser le théorème [mmam])
Soit \({\cal B}\) une base de voisinages de \(f(x)\).
Les assertions suivantes sont équivalentes:
\(\bullet\)\(f\) est continue
\(\bullet\)Pour tout ouvert \(U\), \(f^{-1}(U)\) est un ouvert de \(X\).
\(\bullet\)Pour tout fermé \(F\), \(f^{-1}(F)\) est un fermé de \(X\).
\(\bullet\)Pour tout ouvert \(V \in {\cal B}\), avec \({\cal B}\) une base d’ouverts, \(f^{-1}(V)\) est ouvert
Les propriétés suivantes sont équivalentes au fait que \(l\) soit limite de \(x_n\):
\(\bullet\)pour tout voisinage \(V\) de \(l\), il existe un nombre fini de \(x_n\) en dehors de \(V\).
Donnons sans démonstration le lemme suivant:
\(x_0\) est isolé si et seulement si \(\{ x_0 \}\) est ouvert.
Le lemme suivant résulte directement de la définition:
Un problème est la non-unicité de la limite, a priori. Nous avons donc besoin de la notion d’espace séparé, que l’on définira un peu plus loin.
\(\bullet\)Une composition d’homéomorphismes est un homéomorphisme.
\(\bullet\)Sur un espace normé, la translation et l’homothétie de rapport non nul sont des homéomorphismes.
Espace séparé
\(\bullet\)Un espace métrique est séparé.
\(\bullet\)Une topologie discrète est séparée.
Soit \(f:X \rightarrow Y\).
Continuité et limite dans les espaces métriques ou normés
La continuité uniforme est une notion très importante ayant de nombreuses applications.
Pour montrer la continuité uniforme, on dispose des outils suivants:
– une fonction Lipschitzienne entre métriques est uniformément continue
– une fonction bornée de \(\mathbb{R}\) dans \(\mathbb{R}\) et monotone est uniformément continue
– une fonction continue sur un compact est uniformément continue (théorème de Heine [heine], voir le dit théorème pour d’innombrables applications)
– si \(p\) et \(q\) sont conjugués et si \(f\) et \(g\) appartiennent respectivement à \(L^p(\mathbb{R}^n)\) et \(L^q(\mathbb{R}^n)\) , alors \(f*g\) (convoluée) est uniformément continue.
Quitte à échanger \(f\) et \(g\), on peut supposer \(p<\infty\). L’inégalité de Hölder implique grâce au théorème de Fubini (cas positif) que \(f*g\) est définie en tout point de \(\mathbb{R}^n\) et que cette fonction est bornée sur \(\mathbb{R}^n\) (par \(\parallel f\parallel_p.\parallel g\parallel_q\)).
Montrons maintenant l’uniforme continuité de \(f*g\) : on a \[\begin{aligned} & &\forall x,t\in\mathbb{R}^n\quad |f*g(x+t)-f*g(x)| \\ & = & \int_{\mathbb{R}^n}[f(x+t-y)-f(x-y)]g(y)\,dy \\ & \leq & \parallel g\parallel_q\left(\int_{\mathbb{R}^n}|f(x+t-y)-f(x-y)|^p\,dy\right)^{1/q} \newline & \leq & \parallel g\parallel_q \parallel T_t f-f\parallel_p,\end{aligned}\] où \(T_t\) est l’endomorphisme de \(L^p(\mathbb{R}^n)\) défini par \(T_tf(x)=f(x+t)\).
On peut démontrer que \(\forall f\in L^p(\mathbb{R}^n)\), \(\parallel T_t f-f\parallel_p\) tend vers 0 lorsque \(t\to 0\) (preuve laissée en exercice au lecteur : on le prouve pour les fonctions continues à support compact (qui sont donc uniformément continues), et on conclut par densité de ces fonctions dans \(L^p(\mathbb{R}^n)\)). Ceci achève la preuve de l’uniforme continuité de \(f*g\).
Une propriété essentielle est le théorème [prolon].
Il faut absolument se rappeler la convergence uniforme d’une série entière sur tout disque de rayon strictement inférieur au rayon de convergence.
Quelques résultats célèbres utilisant la convergence uniforme: [ill] (limite de limites uniformes), [plbard] (intégration de fonctions réglées), [nancy] (sur la limite uniforme d’une suite de fonctions holomorphes). Quelques variantes à notre convergence uniforme ci-dessus définie, et d’autres résultats (notamment métrisabilité): voir définition [frincon], et les résultats qui suivent; voir aussi Ascoli et ses conséquences, en section [ascoliandco].
Il convient enfin de signaler quelques applications de la convergence uniforme aux espaces \(L^p\) et à l’intégration:
– théorème de Plancherel: il existe un unique isomorphisme de \(L^2\) dans \(L^2\) appelé transformation de Fourier \(L^2\) notée \(f\mapsto \hat f\) telle que pour tout \(f\) dans \(L^1\cap L^2\) \(\hat f\) est la transformée de Fourier \(L^1\) de \(f\), \({\parallel}\hat f {\parallel}_2={\parallel}f {\parallel}_2\) (voir par exemple le livre [RUD])
– théorème de Sard: voir [CF3].
Une application \(h\) est dite lipschitzienne s’il existe \(K \in [0, + \infty[\) tel que \[d(h(x),h(x')) \leq K.d(x,x')\]
On dit aussi qu’elle est \(K\)-lipschitzienne.
Si \(\phi\) est une application linéaire entre espaces normés, on définit sa norme \(\parallel \phi \parallel\) par \(\parallel \phi \parallel = sup \{\parallel \phi(x) \parallel / \parallel x \parallel \leq 1 \}\)
Sans démonstration, donnons le lemme suivant:
Critère de continuité pour une forme linéaire sur un espace normé
\(\phi\) forme linéaire de \(E\) dans son corps \(K=\mathbb{R}\) ou \(K=\mathbb{C}\) est continue si et seulement si son noyau \(\phi^{-1}(0)\) est fermé.
Soit \(E\) un espace normé. Un sous-ensemble \(A \subset E\) est dit borné si \(sup \{ \parallel x \parallel | x \in A \} < + \infty\).
Soit \(\phi\) une application linéaire entre espaces normés. Les assertions suivantes sont équivalentes:
\(\bullet\)\(\phi\) est continue
\(\bullet\)\(\phi\) est continue en \(0\)
\(\bullet\)\(\phi\) est bornée sur une boule de rayon \(>0\)
La topologie est invariante par translation (puisque toute translation est un homéomorphisme), donc la continuité en \(0\) équivaut à la continuité en un point quelconque.
Le fait que \(\phi\) soit bornée sur une boule équivaut trivialement au fait que \(\phi\) soit bornée sur une sphère (par linéarité).
Si \(\phi\) est bornée sur une boule, par linéarité il est clair qu’elle tend vers \(0\) en \(0\).
Valeur d’adhérence
Le lecteur peut aussi s’exercer à montrer le corollaire suivant:
Soit \(x_n\) une suite dans un espace topologique \(X\).
\(\bullet\)Les limites de suites extraites sont des valeurs d’adhérence
\(\bullet\)l’infini n’est pas isolé pour la topologie usuelle de \(\mathbb{N}\). Donc les limites d’une suite sont des valeurs d’adhérence. Et les valeurs d’adhérence d’une suite extraite sont clairement des valeurs d’adhérence de la suite.
Construction de topologies
Nous allons voir dans cette section différentes méthodes pour construire des topologies intéressantes. Comme dans tout le chapitre, des applications seront proposées via le symbole \(\Arrowvert\) ; en particulier, espaces projectifs (compacts), continuité pour des applications « multivariées », espaces séparés. Nous verrons (i) ci-dessous quelques cas simples (ii) les topologies quotient (iii) les topologies associées à des espaces d’applications linéaires (iv) les topologies définies par des familles (de parties ou d’applications) (v) les topologies produit.
Il convient de vérifier qu’il s’agit bien d’une topologie.
\(\bullet\) Si \(X\) est séparé, alors \(A\) est séparé pour la topologie induite.
\(\bullet\)\(A\) est ouvert (resp. fermé) dans \(X\) si et seulement si les sous-ensembles ouverts de \(A\) pour la topologie induite sont exactement les sous-ensembles de \(A\) ouverts pour la topologie de \(X\).
Topologie quotient
On suppose \(X\) muni d’une relation d’équivalence \({\cal R}\). On note \(\Pi\) la projection canonique de \(X\) sur l’ensemble quotient.
La topologie quotient est définie comme suit:
On peut (doit) vérifier qu’il s’agit bien d’une topologie.
Soit \(X\) un espace topologique, et \({\cal R}\) une relation d’équivalence sur \(X\). On note \(\Pi\) la projection canonique de \(X\) sur \(X/{\cal R}\).
Les propriétés suivantes de la topologie quotient sur \(X/{\cal R}\) sont fondamentales:
– la projection canonique est continue (c’est-à-dire que l’image réciproque de tout ouvert est un ouvert)
– la projection canonique est ouverte (c’est-à-dire que l’image de tout ouvert est un ouvert) si la relation d’équivalence est associée à un groupe agissant par homéomorphismes sur \(X\) (voir partie [actgro]).
Topologie sur un espace d’applications linéaires
On note \({\cal L}(E,F)\) l’espace vectoriel des applications linéaires continues de l’espace normé \(E\) dans l’espace normé \(F\). Cet espace est normé par \[\parallel \phi \parallel=sup \{ \parallel \phi(x) \parallel | \parallel x \parallel \leq 1 \}=sup\{ \frac {\parallel \phi(x) \parallel }{\parallel x \parallel} | \parallel x \parallel \neq 0 \}\]
On peut vérifier qu’il s’agit bien d’un espace vectoriel normé, et on a la formule \[{\parallel}\phi{\parallel}=\inf\{C\in[0,+\infty[\ |\ \forall x \in E,\ {\parallel}\phi(x){\parallel}\leq C.{\parallel}x{\parallel}\}.\]
Par le mot « continu » on introduit une restriction; ainsi le dual topologique est inclus dans le dual algébrique (dit aussi « dual » tout court).
Topologie définie par une famille de parties d’un ensemble
Topologie définie par une famille d’applications
Remarquons que pour \(A \subset X\) la topologie engendrée par la fonction (dite injection canonique) qui à \(x\) dans \(A\) associe \(x\) dans \(X\) est la topologie induite sur \(A\) par celle de \(X\).
Topologie produit
Contrairement au cas des applications linéaires, notons qu’une application multilinéaire continue (non nulle) n’est pas nécessairement lipschitzienne dès que \(n\geq 2\).
Compacité - liens entre complétude et compacité
La compacité est un des développements majeurs de la topologie; c’est un outil utile même dans des cadres applicatifs. Le symbole \(\Arrowvert\) plus bas, ainsi que l’index au mot clef « compacité », sont donc très importants. On verra ici (i) quelques généralités (ii) le théorème de Tykhonov (iii) le cas des espaces vectoriels normés (iv) le cas des espaces métriques compacts. Des exemples importants de compacts sont la boule unité fermée du dual d’un espace vectoriel normé pour la topologie faible-*, les espaces projectifs (théorème [epc]), les fermés bornés de \(\mathbb{R}^n\), les fermés d’un compact. Les propriétés fondamentales sont notamment l’existence de suites extraites convergences dans les compacts, et le fait que de tout recouvrement d’un compact par des ouverts on peut extraire un recouvrement fini (propriété de Borel-Lebesgue). La terminologie est un peu piège, puisqu’en anglais, un espace compact ne devient pas un « compact space » mais un « compact Hausdorff space » (la différence tient à la séparabilité).
Généralités
\(X\) est compact s’il est séparé et si de tout recouvrement ouvert on peut extraire un sous-recouvrement fini.
Un sous-ensemble \(K\) de l’espace \(X\) est dit compact s’il est compact pour la topologie induite.
Un espace est ainsi compact s’il est séparé et s’il vérifie la propriété de Borel-Lebesgue.
Intuition \(\Arrowvert\) La compacité: éclaircissements, utilisation. On verra d’autres caractérisations de la compacité que la définition par « séparé+Borel-Lebesgue ». Néanmoins cette définition servira par exemple pour le théorème [condersom] (résultats de régularité sous le signe somme). Elle permettra aussi, en partie [alexandrov], de montrer que le compactifié d’Alexandrov est compact. Les deux premiers points de l’exercice [intfer], la proposition [imcococo] (l’image continue d’un compact dans un séparé est compact), le théorème [sepacomp] de séparation des compacts, le théorème [bigheine] (semblable au théorème de Heine dans le cas de familles équicontinues), le résultat selon lequel tout métrique compact est homéomorphe à une partie du cube de Hilbert en partie [ch], le théorème de Stone [stone], le corollaire du champ rentrant dans la sphère [crdls], le théorème d’Ascoli [ascoli] utilisent cette même caractérisation.
Les méthodes usuelles pour montrer la compacité d’un ensemble sont le fait qu’un sous-ensemble fermé d’un compact est compact, le fait qu’un produit (quelconque) de compacts est compact (voir le théorème de Tykhonov [tykhonov]6, le théorème d’Arzéla-Ascoli [arzelaascoli] (aux multiples applications), et le fait que l’image continue d’un compact dans un séparé est compacte (par exemple, dans le cas des espaces projectifs).
Des théorèmes incontournables en matière de compacité sont le théorème de Banach-Alaoglu [banala] (utilisant Tykhonov), le théorème de Heine [heine]; le théorème de Baire [baire] (sous une forme moins connue que la forme classique basée sur la complétude) s’applique aux espaces localement compacts. Citons aussi le théorème de Riesz [Riesz], le théorème de Krein-Milman (soit \(E\) un espace vectoriel normé de dimension finie, \(K\) un compact convexe de \(E\) non vide, alors \(K\) est l’enveloppe convexe de ses points extrémaux: on trouvera une preuve dans [LAN]), le théorème de Montel [montel].
La compacité dans le cas métrique offre des résultats fondamentaux:
\(\bullet\)un espace métrique compact est séparable
Un sous-ensemble discret8 dans un compact est fini; on en déduit en particulier qu’une fonction holomorphe non nulle a un nombre fini de zéros dans un compact connexe.
Enfin notons le point fondamental suivant: l’image d’un compact par une application continue à valeurs dans un espace séparé est compacte (voir théorème [imcococo]). Cela entraine en particulier qu’une fonction continue sur un intervalle fermé de \(\mathbb{R}\) atteint ses bornes (d’où le théorème de Darboux [darb], le théorème de Rolle [rolle], et certains critères de recherche de minima - voir partie [compext]).
Comme dit ci-dessus, on verra plus loin qu’un espace compact métrique est complet. Il est donc aussi précompact. Mais ici, il s’agit de la réciproque.
Supposons donc \(E\) précompact et complet, et montrons sa compacité. Pour montrer sa compacité, nous allons utiliser le théorème de Bolzano-Weierstrass [bw]. Considérons donc une suite \((x_n)\) de \(E\). Nous allons en chercher une sous-suite convergente.
Il existe, par définition, pour \(i\) entier \(\geq 1\), \(y_{i,1},y_{i,2},...,y_{i,N_i}\) tels que les boules centrées sur les \(y_{i,j}\) et de rayon \(\frac{1}{2^j}\) recouvrent \(E\). Construisons par récurrence sur \(i\) \(1\leq j_i \leq N_i\) tel qu’une infinité de points \(x_n\) soit dans l’intersection des boule de rayon \(\frac 1 {2^l}\) centrée sur \(x_{l,j_l}\) pour \(l\geq i\). On choisit alors \(a_i\in \mathbb{N}\), construit aussi par récurrence, tel que la suite des \(a_i\) soit croissante, et \(x_{a_i}\) soit dans l’intersection des boules de rayon \(\frac 1 {2^l}\) centrée sur \(x_{l,j_l}\) pour \(l\geq i\).
Dans les ouvrages en anglais, « compact space » est simplement un espace vérifiant la propriété de Borel-Lebesgue. L’équivalent de notre espace compact est « compact Hausdorff space ».
On peut montrer que
\(\bullet\)Toute partie finie d’un espace séparé est compacte.
\(\bullet\)Tout intervalle fermé borné \([a,b]\) de \(\mathbb{R}\) est compact.
\(\bullet\)Soit \((x_n)_{n\in \mathbb{N}}\) une suite d’éléments d’un espace topologique \(X\) séparé tendant vers une limite \(x\). Alors \(\{ x_n / n \in \mathbb{N}\} \cup \{ x \}\) est un compact (preuve aisée, en considérant un recouvrement par des ouverts, puis en considérant un des ouverts contenant \(x\), et en voyant qu’un nombre fini des éléments de la suite est en dehors de cet ouvert.
\(\bullet\)\(O_n(\mathbb{R})\), \(SO_n(\mathbb{R})\) sont des compacts (en tant que fermés bornés de \({\cal M}_n(\mathbb{R})\), qui est de dimension finie).
\(\bullet\)Le compactifié d’Alexandrov d’un espace séparé non compact localement compact est compact (voir section [alexandrov])
Il faut noter qu’une propriété plus fine sera parfois utile:
\(\bullet\)Soit \(K\) un compact, et \(f\) semi-continue supérieurement de \(K\) dans \(\mathbb{R}\). Soit \(x\) la borne sup de \(f(t)\) pour \(t\) dans \(K\) (a priori \(x\) peut être égal à \(+\infty\)).
\(\bullet\)Soit \((x_n)_{n\in \mathbb{N}}\) suite croissante de réels tendant vers \(x\) avec \(x_n\) élément de l’image de \(f\) pour tout \(n\). Supposons que la borne sup ne soit pas atteinte (soit elle est infinie, soit \(x_n\) tend vers \(x\) sans jamais l’atteindre).
\(\bullet\)On a alors \(K=\cup_{n\in N} f^{-1}(]-\infty,x_n[)\). On peut extraire de ce recouvrement de \(K\) un recouvrement fini (en fait, un recouvrement par un seul des \(f^{-1}(]-\infty,x_n[)\) puisque ces ensembles sont croissants); donc \(f\) est bien majorée.
On montre tout d’abord le lemme suivant:
On peut donc terminer la preuve de notre théorème, en considérant un deuxième compact \(K'\), et pour tout \(x\) de \(K'\), on peut trouver un ouvert \(U_y\) autour de \(x\) et un ouvert \(V_x\) contenant \(K\); on applique la compacité de \(K'\), et on obtient ainsi deux ouverts disjoints séparant \(K'\) de \(K\).
Le théorème de Tykhonov
Intuition Il est important de noter que l’on peut prouver Tykhonov dans le cas d’un produit dénombrable de compacts métriques \((X_i,d_i)\) sans faire appel à l’axiome du choix (qui est à la base du lemme de Zorn). Cela se fait simplement en considérant:
\(\bullet\)La métrique \(d'_i\) associée à la métrique \(d_i\), avec \(d_i'=min(d_i,1)\).
\(\bullet\)La métrique sur le produit des compacts définie par \(D(x,y)=\sum \frac1{2^i}d_i'(x_i,y_i)\).
\(\bullet\)La topologie de cette métrique est la topologie produit.
\(\bullet\)Il ne reste plus qu’à utiliser la caractérisation des compacts métriques par les sous-suites (théorème de Bolzano-Weierstrass, théorème [bw]).
Intuition Dans le cas d’un produit fini de compacts métriques, la preuve est immédiate.
Application aux espaces vectoriels normés
Dans un espace vectoriel de dimension finie, on pourra éviter de préciser la topologie, ce qui sous-entendra qu’on considère la topologie définie par n’importe laquelle des normes (puisque des normes équivalentes définissent la même topologie).
La boule unité fermée est l’ensemble des formes linéaires \(\phi\) telles que \({\parallel}\phi(x) {\parallel}\leq {\parallel}x {\parallel}\).
Espaces métriques compacts
Pour la réciproque, considérons tout d’abord les deux lemmes suivants:
Considérons alors \(u_n=f^n(x)\), et supposons que \(u_{k_n}\) converge, pour \((k_n)\) une certaine suite strictement croissante. Si l’on aboutit à une contradiction, alors le théorème de Bolzano-Weierstrass permettra de conclure que l’espace ne peut être compact.
Connexité
On trouvera diverses autres applications de la connexité plus loin dans ce chapitre.
Les assertions suivantes sont équivalentes:
(i) \(X\) est connexe
(ii) Toute application \(\phi\) de \(X\) dans \(\{0,1\}\) continue est constante, avec \(\{0,1\}\) muni de la topologie discrète.
(iii) Pour tout couple d’ouverts \(A\) et \(B\) de \(X\), si \(X=A \cup B\) et \(A \cap B= \emptyset\), alors \(A=\emptyset\) ou \(B=\emptyset\)
(iv) Pareil avec des fermés
(i) \(\to\) (ii) Si \(X\) est connexe, montrons que toute application continue de \(X\) dans \(\{0,1\}\) est constante.
En effet, si une telle application \(f\) n’était pas constante, on partitionnerait \(X\) en deux ouverts non vides (\(f^{-1}(\{0\})\) et \(f^{-1}(\{1\})\)); chacun d’eux serait alors à la fois non trivial, et ouvert et fermé (car \(\{0\}\) et \(\{1\}\) sont des parties ouvertes et fermées de \(\{0,1\}\)).
La réciproque (ii) \(\to\) (i) est non moins simple (raisonner par contraposée: si \(A\) ouvert et fermé non vide et différent de \(X\), alors prendre la fonction caractéristique de \(A\) dans \(X\)).
(i) \(\to\) (iii) Facile, en voyant que si \(A\) et \(B\) contredisent l’hypothèse, \(A\) est ouvert et fermé et non trivial.
On peut montrer que:
\(\bullet\)Si \(A \subset X\) est connexe et si \(A \subset B \subset \overline A\), alors \(B\) est connexe.
\(\bullet\)Si les \(A_i\) sont des parties connexes de \(X\) et \(\cap A_i \neq \emptyset\), alors \(\cup A_i\) est connexe.
La deuxième assertion n’est qu’un cas particulier de la troisième.
On donne sans démonstration les deux théorèmes suivants:
(à prouver en utilisant la même 2nde caractérisation des connexes)
Soient \(X_1\), \(X_2\) deux connexes non vides. Montrons que \(X_1\times X_2\) est connexe.
On va utiliser la deuxième des caractérisations des connexes données en [connexe].
Soit donc une fonction continue \(f\) de \(X_1\times X_2\) dans \(\{0,1\}\). Il nous faut montrer que \(f\) est constante.
On considère donc deux éléments \(x=(x_1,x_2)\) et \(y=(y_1,y_2)\) de \(X_1\times X_2\). On doit prouver que \(f(x)=f(y)\).
Étudions la fonction \(f_1\) : \(\begin{array}[t]{rcl} X_1&\to &\{0,1\}\newline t&\mapsto&f(t,x_2) \end{array}\). La fonction \(f_1\) est continue sur \(X_1\) connexe, donc \(f_1\) est constante.
On a ainsi \(f_1(x_1)=f_1(y_1)\), ce qui s’écrit \(f(x)=f(x_1,x_2)=f(y_1,x_2)\).
En étudiant la fonction \(f_2\) : \(t\mapsto f(y_1,t)\) on obtient de même \(f(y_1,x_2)=f(y_1,y_2)=f(y)\).
On déduit de ce qui précède que \(f(x)=f(y)\), et par suite que \(f\) est constante sur \(X_1\times X_2\), ce qui achève de prouver que \(X_1\times X_2\) est connexe.
Par récurrence, on généralise ce résultat à tout produit fini de connexes.
\(\bullet\)Tout point appartient à sa composante connexe
\(\bullet\)La composante connexe d’un point est le plus grand connexe contenant ce point
\(\bullet\)Les composantes connexes sont fermées
Un arc ou chemin est une application continue de \([0,1]\) dans \(X\). L’image de \(0\) et l’image de \(1\) sont les extrémités de l’arc.
\(\bullet\) Dans un espace normé, l’application qui à \(t\) associe \((1-t).x+t.y\) est un arc d’extrémités \(x\) et \(y\) (on dit aussi un arc entre \(x\) et \(y\)). L’image de cet arc est appelée segment, noté \([x,y]\). La longueur de cet arc est \(d(x,y)=\pa y-x\pa\).
\(\bullet\)Une ligne brisée entre \(a\) et \(b\) est une suite finie de segments \([x_i,x_{i+1}]\) avec \(i \in [0,n-1]\), \(x_0=a\) et \(x_n=b\).
\(\bullet\)On appelle longueur d’une ligne brisée la somme des longueurs de ses segments.
\(\bullet\)D’un arc entre \(x\) et \(y\) et un arc entre \(y\) et \(z\) on peut déduire un arc entre \(x\) et \(z\).
Un espace topologique est dit connexe par arcs si il existe un arc entre toute paire de points.
\(\bullet\)La composante connexe par arcs d’un point est connexe par arcs.
\(\bullet\)Deux composantes connexes par arcs sont soit disjointes soit confondues. Ainsi, la famille des composantes connexes par arcs d’un espace forme une partition de cet espace.
On donne sans démonstration le théorème (peu difficile) suivant.
On peut noter le théorème suivant:
Complétude
On présente ci-dessous respectivement les suites de Cauchy (fondamentales en matière de complétude) et la notion de complété d’un espace métrique.
Suites de Cauchy. Espace complet
\(\bullet\)Étant donnée une suite \(x_n\), notons \(X_n=\{x_k ; k \geq n \}\); alors la suite \(x_n\) est de Cauchy si et seulement si le diamètre de \(X_n\) tend vers \(0\).
\(\bullet\)Dans un espace métrique toute suite convergente est de Cauchy.
Quelques exemples d’espaces complets:
\(\bullet\)voir les exemples d’espaces de Banach donnés un peu plus loin.
Une propriété fondamentale des espaces complets est le théorème du point fixe [fixe].
Un espace de Banach est un espace vectoriel normé complet.
Quelques exemples d’espaces de Banach:
\(\bullet\)\(\mathbb{R}\)
\(\bullet\)\(\mathbb{R}^n\) muni d’une des normes suivantes:
– \(x=(x_1,...,x_n) \mapsto {\parallel}x{\parallel}_1=\sum_{i=1}^n |x_i|\)
– \(x=(x_1,...,x_n) \mapsto {\parallel}x{\parallel}_2=\sqrt{\sum_{i=1}^n |x_i|^2}\)
– Plus généralement, \(x=(x_1,...,x_n) \mapsto {\parallel}x{\parallel}_p=\sqrt[p]{\sum_{i=1}^n |x_i|^p}\) si \(p\geq 1\)
– \(x=(x_1,...,x_n) \mapsto {\parallel}x{\parallel}_\infty=max_{i=1}^n |x_i|\)
\(\bullet\)L’ensemble des applications continues bornées d’un espace topologique \(X\) dans \(\mathbb{R}\) ou \(\mathbb{C}\), muni de la norme \(f \mapsto sup_{x\in X} |f(x)|\)
\(\bullet\)Si \(F\) est un Banach et \(E\) un espace vectoriel normé , alors \({\cal L}(E,F)\) (ensemble des fonctions linéaires continues de \(E\) dans \(F\)) est un Banach (pour la norme \(f \mapsto sup_{{\parallel}x {\parallel}=1} {\parallel}f(x) {\parallel}\)).
Un résultat important, le théorème de Banach-Mazur, fournit une caractérisation des espaces de Banach séparés (section [banachmazur]).
On rappelle que deux normes sont équivalentes si elles définissent la même topologie (ce n’est pas la définition, mais la définition est équivalente à cela, voir le théorème [normequiv]).
Tout d’abord quelques propriétés des espaces de Banach issues directement de la partie [topo]:
\(\bullet\)Un isomorphisme algébrique (i.e. un isomorphisme au sens des espaces vectoriels ) continu entre espaces de Banach est un isomorphisme d’espaces vectoriels normés .
\(\bullet\)Toutes les normes sont équivalentes sur des \(\mathbb{R}\)- ou \(\mathbb{C}\)-espaces vectoriels de dimension finie.
\(\bullet\)Un espace vectoriel normé de dimension finie est complet, et donc est un Banach.
\(\bullet\)Les compacts d’un espace vectoriel normé de dimension finie sont les fermés bornés.
Étant donné un nombre fini d’espaces métriques \(E_0\), ..., \(E_n\), le produit \(E_0 \times ... \times E_n\) peut être équipé d’une métrique définie par \(d((x_i),(y_i))\) de l’une des formes suivantes (entre autres):
\(\bullet\)\(\sum_i d(x_i,y_i)\)
\(\bullet\)\(\sqrt{\sum_i d(x_i,y_i)^2}\)
\(\bullet\)\(\sqrt[p]{\sum_i d(x_i,y_i)^p}\) (\(p\geq 1\))
\(\bullet\)\(max_i d(x_i,y_i)\)
Soit une série \(x_n\) absolument convergente. Pour \(m>n\) on a \[d(\sum_{i=0}^n x_i,\sum_{i=0}^m x_i)=\parallel \sum_{i=n+1}^m x_i \parallel\] \[\leq \sum_{i=n+1}^m \parallel x_i \parallel \leq \sum_{i=n+1}^{+\infty} \parallel x_i\parallel \rightarrow 0\] Donc la suite \(y_n = \sum_{i=0}^n x_i\) est de Cauchy, et donc converge par définition de la complétude.
Complété d’un espace métrique
Tout espace métrique \((X,d)\) se plonge isométriquement dans un espace complet \((\tilde X, \tilde d)\) avec \(X\) dense dans \(\tilde X\).
Existence:
\(\bullet\) on commence par introduire une relation d’équivalence entre les suites de Cauchy : on dit de deux suites qu’elles sont équivalentes si la distance entre l’une et l’autre tend vers \(0\) (i.e. \((x_n)\) est équivalente à \((y_n)\) si \(\lim d(x_n-y_n) = 0\)).
\(\bullet\)On considère \(\tilde X\) l’ensemble des classes d’équivalences pour cette relation.
\(\bullet\)On remarque que la distance entre \(x_n\) et \(y_n\), suites de Cauchy de \(X\), donc éléments de \(\tilde X\), tend vers une limite donnée pour \(n\) tendant vers \(+\infty\) (noter que pour ce point on utilise la complétude de \(\mathbb{R}\) montrée un peu plus tôt).
\(\bullet\)On peut donc prendre pour distance sur \(\tilde X\) la limite de la distance entre deux suites pour \(n\) tendant vers l’infini; on vérifie aisément qu’il s’agit bien d’une distance.
\(\bullet\)On peut prendre pour plongement la fonction qui à \(x\) associe la suite constante égale à \(x\).
\(\bullet\)On constate alors que ce plongement est une isométrie.
\(\bullet\)On peut voir alors que l’image du plongement est dense dans \(\tilde X\) en considérant pour une suite donnée \((x_n)_{n\in \mathbb{N}}\) la suite \((x'_n)_{n\in \mathbb{N}}\) des suites de Cauchy constantes égales à \(x_n\), i.e. \((x'_n)_m=x_n\).
\(\bullet\)On peut maintenant identifier \(X\) et son image.
\(\bullet\)On considère maintenant une suite de Cauchy dans \(\tilde X\), notée \((y_n)_{n\in \mathbb{N}}\). On va montrer que cette suite converge, pour conclure à la complétude de \(\tilde X\).
\(\bullet\)Pour tout \(n\) \(y_n\) est une suite de Cauchy dans \(X\) et par densité (montrée ci-dessus) on peut choisir \(x_n\) dans \(X\) tel que la distance (dans \(\tilde X\)) entre la suite constante égale à \(x_n\) et \(y_n\) soit inférieure à \(1/n\).
\(\bullet\)La suite \(x_n\) est de Cauchy dans \(\tilde X\), et donc aussi dans \(X\). Par définition de \(\tilde X\), la limite \(l\) de la suite \(x_n\) est la classe des suites dont la distance à \(x_n\) est nulle.
\(\bullet\)Il ne reste plus qu’à constater que \(y_n\) tend vers cette même limite \(l\).
\(\bullet\)L’unicité est immédiate, par unicité de la limite et par la densité de \(D\) dans \(A\).
\(\bullet\)Pour l’existence, considérons \(\tilde f\) définie pour \(a\) dans \(A\) \[\tilde f(a)=\lim_{d\to a,d\in D} f(d)\] \(\tilde f\) prolonge bien \(f\) et est bien définie car si \(d_n\to a\) avec \(d_n\in D\), alors \(d_n\) est de Cauchy, et donc \((f(d_n))_{n\in \mathbb{N}}\) est de Cauchy par uniforme continuité de \(f\), et donc \(f(d_n)\) converge par complétude de \(B\). On peut en outre montrer que la limite de cette suite \(f(d_n)\) est indépendante de la suite \(d_n\) convergeant vers \(a\) (grâce à l’uniforme continuité de \(f\)).
Zoologie de la topologie
Séparation de fermés par des ouverts dans un métrique
Soient \(F_1\) et \(F_2\) deux fermés disjoints d’un espace métrique \((E,d)\). Alors il existe deux ouverts \(U_1\) et \(U_2\) tels que \(F_1\subset U_1\) et \(F_2 \subset U_2\), \(U_1\) et \(U_2\) étant disjoints.
En outre il existe une fonction continue de \(E\) dans \([0,1]\) dont la restriction à \(F_1\) est égale à \(0\) et dont la restriction à \(F_2\) est \(1\) (c’est-à-dire que \(\chi_{F_2}\leq f \leq \chi_{F_1^c}\)).
On peut même définir \(f\) telle que \(f^{-1}(\{0\})=F_1\) et \(f^{-1}(\{1\})=F_2\).
Théorème de Baire
On se penche ici sur le théorème de Baire, aux très nombreuses applications.
Soit \(X\) un espace topologique. Si \(X\) est localement compact, ou s’il est métrique complet, alors
\(\bullet\)toute intersection dénombrable d’ouverts denses est dense
Notons que les espaces de Fréchet sont une autre catégorie d’espaces vérifiant le théorème de Baire. On appelle espaces de Baire les espaces topologiques dans lequels l’une des deux propriétés équivalentes énoncées est vraie.
\(\bullet\)\(\overline {V_n} \subset V_{n-1} \cap U_n\) pour \(n\geq 1\)
\(\bullet\)Cas métrique complet: on impose \(diam(V_n)\leq\frac1{2n}\)
\(\bullet\)Cas localement compact: \(\overline {V_n}\) compact
Il convient de bien vérifier la possibilité de cette construction. L’intersection des \(\overline {V_n}\) est non vide, car:
\(\bullet\)Dans le cas localement compact, il s’agit d’une suite décroissante de compacts non vides (voir la proposition [intfin]).
\(\bullet\)Dans le cas métrique complet, il s’agit d’une suite décroissante de parties non vides de diamètres tendant vers \(0\) (voir la proposition [sixcentsix]).
Supposons que \(E\), espace de Banach de dimension infinie, ait une base dénombrable \((e_n)\) pour \(n\in \mathbb{N}\).
Définissons alors \(F_n\), espace vectoriel engendré par les \(e_i\) pour \(i\leq n\).
On notera le corollaire suivant:
Ce théorème est parfois aussi appelé théorème de Banach-Schauder. Comme diverses conséquences du théorème de Baire et le théorème de Baire lui-même, il se généralise aux espaces de Fréchet (c’est-à-dire aux espaces localement convexes métrisables et complets).
\(\bullet\)Soit \(U\) un ouvert de \(E\). Il s’agit de montrer que \(f(U)\) est ouvert dans \(F\).
\(\bullet\)Soit \(x\) dans \(f(U)\). Il suffit de montrer que \(f(U)\) est un voisinage de \(x\).
\(\bullet\)Par translation, on peut supposer \(x=0\).
\(\bullet\)Il suffit donc de montrer qu’une certaine boule \(B_F(0,r)\) dans \(F\) centrée en \(0\) de rayon un certain \(r>0\) est incluse dans l’image par \(f\) d’une boule arbitraire \(B_E(0,r')\) dans \(E\), centrée en \(0\), de rayon \(r'\), avec \(r'\) tel que \(B_E(0,r') \subset U\). Par linéarité de \(f\), on peut se limiter à \(r'=1\). Il convient donc de montrer qu’il existe \(r\) tel que \(B_F(0,r)\subset f(B_E(0,1))\).
\(\bullet\)Définissons, pour \(n \in \mathbb{N}\), \(F_n=\overline {f(B_E(0,n))}\).
\(\bullet\)D’après le théorème de Baire (ci-dessus), l’union des \(F_n\) étant égale à \(E\) et chaque \(F_n\) étant fermé, il existe un \(F_n\) d’intérieur non vide. Du coup, \(F_1\), par linéarité, est lui-même d’intérieur non vide.
\(\bullet\)Il existe donc une boule \(B_F(y,\epsilon)\) centrée en \(y\) de rayon \(\epsilon>0\) incluse dans \(F_1\).
\(\bullet\)Par symétrie \(-y \in F_1\). Finalement, \(B_F(y,\epsilon)-y \subset F_1 + F_1\), donc \(B_F(0,\epsilon)\subset F_2\) (on a \(F_1+F_1=F_2\) comme on s’en convaincra aisément).
\(\bullet\)Notons \(N\) la norme \(N=N_1+N_2\). Les suites de Cauchy pour \(N\) sont de Cauchy pour \(N_1\) et \(N_2\), donc convergentes dans \(E\) pour les deux normes, donc convergentes pour la norme \(N\).
\((E,N)\) est donc un espace de Banach.
\(\bullet\)L’identité de \((E,N)\) dans \((E,N_1)\) est continue, bijective, linéaire; donc c’est un isomorphisme. On en déduit l’existence de \(c>0\) tel que \(cN\leq N_1\leq N\).
Les normes \(N_1\) et \(N\) sont donc équivalentes.
Réciproquement, supposons le graphe fermé, voir figure [gf].
\(\bullet\)L’espace \(E \times F\) est en fait un espace de Banach.
\(\bullet\)Le graphe est en fait un Banach (la linéarité de \(T\) permet de conclure que le graphe est en fait un espace vectoriel, qui est fermé par hypothèse ).
\(\bullet\)La projection du graphe sur \(E\) (qui à \((e,T(e))\) associe \(e\)) est une application linéaire bijective du graphe sur \(E\); par le corollaire [Banak], son inverse est aussi continue.
\(\bullet\)La projection du graphe sur \(F\) (i.e. l’application qui à \((e,T(e))\) associe \(T(e)\)) est aussi continue.
Distance d’un point à une partie
Intuition Par distance entre un compact et un fermé on entend l’\(\inf\) de la distance entre un point du compact et un point du fermé.
Un autre contre-exemple classique est une courbe et son asymptote. Par exemple, on peut considérer \(F_1=\{(x,y)\in\mathbb{R}^2\ |\ xy=1\}\) et \(F_2=(Ox)\cup(Oy)=\{(x,y)\in\mathbb{R}^2\ |\ xy=0\}\)
Approximation d’ouverts par des compacts
Soit \(U\) un ouvert de \(\mathbb{R}^n\). Pour \(m \geq 1\), notons \(K_m\) l’intersection de \[K'_m=\{ x \in U ; d(x,U^c)\geq \frac1m\} \mbox{ et de } \overline B(0,m)\] Alors:
\(\bullet\)Pour tout \(m > 0\), \(K_m\) est compact
\(\bullet\)\(K_m \subset Int(K_{m+1})\)
\(\bullet\)\(U=\cup_i K_i\)
\(\bullet\)\(\forall K \mbox{ compact de $U$, } \exists m \mbox{ tel que } K \subset K_m\)
\(\bullet\)Preuve de \(K_m \subset Int(K_{m+1})\): il suffit de se rappeler que l’intérieur d’une intersection finie est l’intersection des intérieurs.
\(\bullet\)La distance d’un point \(x\) de \(U\) au complémentaire de \(U\) est \(>0\) car le complémentaire de \(U\) est fermée (un point à distance nulle d’un fermé est dans ce fermé).
Soit \(\Omega\) un ouvert de \(\mathbb{C}\) (on pourrait dire \(\mathbb{R}^2\)). Alors il existe une suite de compacts \(K_n\) inclus dans \(\Omega\) tels que:
\(\bullet\)\(K_n \subset Int(K_{n+1})\)
\(\bullet\)Tout compact de \(\Omega\) est inclus dans un certain \(K_n\)
\(\bullet\)Toute composante connexe de \((\mathbb{C}\cup \{\infty\}) \setminus K_n\) contient une composante connexe de \((\mathbb{C}\cup \{ \infty\}) \setminus \Omega\)
Intuition La dernière condition signifie simplement qu’il n’y a pas de « trous » superflus dans les \(K_n\). La seconde condition implique que la réunion des \(K_n\) est \(\Omega\).
Il suffit pour conclure de vérifier que la dernière condition est vérifiée.
On se donne donc \(C\) une composante connexe de \(\hat C\setminus K_n\)12, et \(x\) appartenant à cette composante connexe.
Alors nécessairement \(|x|> n\) ou \(|x-f|<1/n\) pour un certain \(f\) dans \(F\), avec \(F\) le complémentaire de \(\Omega\).
Dans le cas \(|x|>n\), alors les \({\lambda}.x\), pour \({\lambda}\) réels \(\geq 1\), forment une demi-droite, qui unie à \(\{\infty\}\), forme un connexe, inclus dans \(C\), et intersectant une composante connexe de \(\hat C \setminus \Omega\) (puisque \(\infty \not \in \Omega\)!).
Dans le cas \(|x-f|< 1/n\), le segment \([x,f]\) est inclus dans \(C\), donc \(C\) contient \(f\), et donc intersecte \(\hat C \setminus \Omega\), au moins en \(f\).
Homéomorphisme entre une boule fermée et un compact convexe d’intérieur non vide
Soit \(K\) un compact convexe d’intérieur non vide de \(\mathbb{R}^n\).
\(\bullet\)On peut supposer que \(0\) appartient à l’intérieur de \(K\).
\(\bullet\)On peut agrandir \(K\) jusqu’à ce qu’il contienne la boule unité fermée.
\(\bullet\)On définit la fonction \(f\) de la boule unité fermée dans \(K\) qui à \(x\) associe \(T.x\) avec \(T\) le \(sup\) des \(t \in \mathbb{R}^+\) tels que \(t.u\) appartient à \(K\), avec \(u\) le vecteur directeur de \(x\) (\(u=x/{\parallel}x{\parallel}\)). On définit \(f(0)=0\).
\(\bullet\)Montrons tout d’abord que \(f\) est bien définie. Si \(x\) est non nul, \(K\) étant borné, le sup des \(t\) en question est bien défini si \(x\) est non nul (le cas \(f(0)\) étant séparé).
\(\bullet\)\(t.u\) appartient à \(K\) pour tout \(t<T\), par convexité de \(K\). Le fait que \(K\) est fermé fait que \(T.u\) appartient à \(K\). Si \(x\) est de norme \(1\), le problème est donc résolu. Si \(x\) est de norme plus petite que \(1\), a fortiori, \(T.x\) appartient à \(K\) par convexité de \(K\).
\(\bullet\)Il faut maintenant montrer que \(f\) est continue.
\(\bullet\)\(f\) est continue en \(0\), car \(f(x)\) tend vers \(0\) quand \(x\) tend vers \(0\) puisque \(||f(x)||\leq (\sup_{k\in K} ||k||) ||x||\).
\(\bullet\)Il convient maintenant de montrer que \(f\) est continue en \(x\) autre que \(0\). Pour cela il suffira de montrer que la fonction qui à \(u\) associe \(T\) le \(sup\) des \(t \in \mathbb{R}^+\) tels que \(t.u\) appartient à \(K\) est continue sur la sphère (ensuite il est clair que la multiplication par un scalaire est continue, que la fonction qui à un vecteur associe son vecteur directeur est continue (par quotient \(x/{\parallel}x {\parallel}\)).
Intersection vide d’une suite décroissante de fermés convexes non vides bornés d’un espace vectoriel normé
Sur \(\mathbb{R}\) l’intersection d’une suite décroissante de convexes fermés bornés non vides ne saurait être vide. De manière plus générale, une telle intersection ne peut être vide dans un espace vectoriel normé de dimension finie (voir proposition [intfin]). Dans le cas général il en est tout autrement.
\(\bullet\)Soit \(E\) l’espace des fonctions continues de \([0,1]\) dans \(\mathbb{R}\).
\(\bullet\)C’est un espace vectoriel normé pour la norme infinie. C’est même un espace de Banach.
\(\bullet\)Soit \((x_n)_{n\in \mathbb{N}}\) une suite de rationnels dense dans \([0,1]\).
\(\bullet\)Soit \(C_n\) l’ensemble des applications de \(E\) nulles en \(x_i\) pour tout \(i\) dans \([[0,n]]\), bornées par \(2\) et d’intégrale \(1\) sur \([0,1]\).
\(\bullet\)Les \(C_n\) sont non vides, convexes, fermés, bornés, décroissants.
Valeurs d’adhérence \(\neq\) limites de suites extraites
L’ensemble des valeurs d’adhérence d’une suite n’est pas nécessairement égal à l’ensemble des limites de sous-suites extraites. Rappelons que par contre les valeurs d’adhérence, lorsqu’elles sont à base dénombrable de voisinage, sont des limites de suites extraites, et que dans un espace métrique, les valeurs d’adhérence sont bien les limites de sous-suites extraites.
En effet, soit \(E\) l’ensemble des applications continues de \([0,1]\) dans \([0,1]\); on le munit de la topologie produit, c’est-à-dire de la topologie de la convergence simple (le lecteur peut vérifier que topologie de la convergence simple et la topologie produit coïncident ici).
\(\bullet\)Un voisinage de la fonction nulle dans \(E\) est de la forme \(\{ f\ ;\ \forall i\in[[1,n]],\ |f(x_i)|\leq \epsilon_i\} \ (*)\), avec les \(\epsilon_i\) positifs, et les \(x_i\) dans \([0,1]\).
\(\bullet\)On considère les applications en dents de scie, égales à \(0\) en \(x_0\), en \(x_1\), en \(x_2\), ... , en \(x_n\), avec \(x_i<x_{i+1}\), \(x_0=0\) et \(x_1=1\); et affine entre \(x_i\) et \(\frac{x_i+x_{i+1}}2\) et \(\frac{x_i+x_{i+1}}2\) et \(x_{i+1}\), avec \(f(\frac{x_i+x_{i+1}}2)=1\), avec les \(x_i\) rationnels.
\(\bullet\)On peut énumérer ces fonctions, et donc il s’agit d’une suite.
\(\bullet\)La suite nulle est clairement dans l’adhérence de cette suite (prendre un voisinage de la fonction nulle écrit sous la forme \((*)\), et regarder ce qu’il se passe.
\(\bullet\)Aucune suite extraite ne peut tendre simplement vers la fonction nulle, sinon le théorème de convergence dominée de Lebesgue permettrait de dire que l’intégrale de la fonction nulle est la limite de l’intégrale des fonctions de la suite - or toute fonction de notre suite a une intégrale \(\frac 12\).
Les espaces projectifs
Les espaces projectifs sont compacts et connexes par arcs. On trouvera plus d’informations sur ce sujet dans la partie [topoep].
Le cube de Hilbert
\(\bullet\)Le cube de Hilbert est métrisable (considérer l’application qui à \((x_n)\) et \((y_n)\) associe \(\sum_{n\in \mathbb{N}} \frac{|x_n-y_n|}{2^n}\).
\(\bullet\)Étant donné \(n\in \mathbb{N}\), on considère un recouvrement de \(K\) par des boules \(b_{n,i}\) pour \(i\in [[1,t(n)]]\), en nombre fini et de rayon \(1/n\) (on peut toujours construire un recouvrement fini, en extrayant un recouvrement fini du recouvrement comportant toutes les boules de rayon \(1/n\), via la compacité de \(K\)).
\(\bullet\)On note \(B_{n,i}\) la boule de même centre que \(b_{n,i}\), mais de rayon double (\(2/n\))
\(\bullet\)On peut, par le lemme d’Urysohn [urysohn], trouver une fonction continue \(f_{n,i}\) égale à \(1\) sur \(b_{n,i}\), comprise entre \(0\) et \(1\), et nulle en dehors de la boule \(B_{n,i}\).
\(\bullet\)On peut alors construire l’application \(f\) qui à un point \(x\) de \(K\) associe \((f_{1,1}(x),...,f_{1,t(1)}(x),f_{2,1}(x),...,f_{2,t(2)}(x),...,f_{m,1}(x),...,f_{m,t(m)}(x)...)\), qui est un élément du cube de Hilbert.
\(\bullet\)Cette application est continue, puisque toutes ses composantes sont continues.
\(\bullet\)Elle est injective, on l’a construite pour ça.
Fonction non continue vérifiant la propriété des valeurs intermédiaires
Il suffit, pour montrer l’existence d’une application de \(\mathbb{R}\) dans \(\mathbb{R}\) non-continue et telle que pour tous \(a<b\) et tout \(c\) dans \([f(a),f(b)]\) il existe un \(x\in [a,b]\) tel que \(f(x)=c\), de considérer la fonction qui à un réel \(x\) associe \(\sin(1/x)\) si \(x\) est non nul et \(0\) sinon.
Tous les fermés de \(\mathbb{R}^n\) s’expriment comme zéros de fonctions indéfiniment dérivables
\(\boxcircle\) Des fermés particuliers, le cas de la dimension \(1\)
\(\bullet\)On pose \(f(x)=\exp(-1/x)\) pour \(x>0\), \(f(x)=0\) sinon.
\(\bullet\)Il est clair que \(f\) est \(C^\infty\) sur \(\mathbb{R}^*\).
\(\bullet\)\(]a,+\infty[\) ou \(]-\infty,a[\): voir lemme précédent.
\(\bullet\)On note \(U\) le complémentaire du fermé à étudier.
\(\bullet\)\(U\) est ouvert.
\(\bullet\)\(U\) est réunion dénombrable d’intervalles ouverts disjoints (preuve de la dénombrabilité en vérifiant qu’il y a un rationnel dans toute composante connexe d’un ouvert)
\(\bullet\)On note \(\phi_n\) une fonction positive (voir lemme précédent) \(C^\infty\) qui s’annule exactement sur le complémentaire du \(n\)-ième intervalle de la partition ci-dessus.
\(\bullet\)On note \(\phi\) la somme des \(\phi_n\). Cette somme est bien définie car il y a au plus un des \(\phi_n\) qui est non nul en un point donné.
\(\boxcircle\) Des fermés particuliers, le cas général: dimension quelconque
\(\bullet\)Soit \(f(x)=\exp(-\frac1{1-{\parallel}x {\parallel}^2})\) pour \(x\) tel que \({\parallel}x {\parallel}< 1\), et \(f(x)=0\) sinon. La norme ici évoquée est la norme euclidienne.
\(\bullet\)la situation étant invariante par rotation, on se contente de montrer que la fonction est \(C^\infty\) sur le premier axe (i.e. l’ensemble des \((x,0,0,...0)\) pour \(x\geq 0\)).
\(\bullet\)Pour cela on montre que chaque dérivée partielle est \(C^\infty\).
\(\bullet\)Tout d’abord dans le cas d’un point autre que \(0\) ou \(1\):
– La dérivée partielle suivant un autre axe que le premier est clairement nulle, par symétrie du problème.
– La dérivée partielle suivant le premier axe est clairement \(C^\infty\), comme composée d’applications \(C^\infty\), voir le lemme [cinfini].
\(\bullet\)Et en zéro, il suffit de voir que le carré de la norme euclidienne est une fonction polynômiale, donc \(C^\infty\).
\(\bullet\)On considère la suite \(x_n\) des points à coordonnées rationnelles de \(U\), un ouvert.
\(\bullet\)Pour tout \(x_n\), on définit \(r_n\) le sup des \(r\) tels que \(B(x_n,r) \subset U\).
\(\bullet\)\(r_n\) est bien positif strictement, puisque \(U\) est ouvert.
\(\bullet\)Il est clair que tout rationnel de \(U\) est inclus dans la réunion des \(B(x_n,r)\).
\(\bullet\)Tout point \(x\) est inclus dans une boule centrée sur \(x\) de rayon \(\epsilon\) incluse dans \(U\); donc une boule centrée sur un rationnel situé à une distance au plus \(\epsilon/3\) de \(x\) et de rayon maximal va contenir \(x\). En effet ce rayon maximal est \(\geq \epsilon/3\).
\(\bullet\)Soit \(F\) un fermé. On considère \(U\) son complémentaire. On écrit \(U\) comme une réunion dénombrable de boules ouvertes \(B_n\) de rayon \(r_n\).
\(\bullet\)On fait alors une somme pondérée de fonctions comme définies dans le lemme [boulecinfini]. Avec \(\phi\) la fonction donnée par le lemme [boulecinfini] pour la boule unité, on peut écrire cette somme comme \(\sum_{i=1}^\infty c_i\phi(\frac{x-x_i}{r_i})\).
\(\bullet\)Il faut choisir les \(c_i\) afin d’assurer la convergence normale de la dérivée \(k\)-ième de \(\sum_{i=1}^N c_i \phi(\frac{x-x_i}{r_i})\) pour \(N\to\infty\); ainsi on aura convergence normale de toutes les dérivées et donc la somme sera \(C^\infty\). La difficulté est que contrairement au cas de la dimension \(1\), les boules ne sont pas disjointes.
\(\bullet\)Il est suffisant pour cela que la somme des \(c_i/r_i^k\) soit convergente. En effet, dans ce cas la dérivée \(k\)-ième de \(c_i\phi(\frac{x-x_i}{r_i})\) sera majorée par la borne sur la dérivée \(k\)-ième de \(\phi\), divisée par \(r_i^k\), conduisant à une convergence normale de toutes les dérivées.
Le compactifié d’Alexandrov
On se donne \(X\) un espace topologique séparé, non compact, localement compact. L’objectif va être de construire un espace \(\tilde X\), dit compactifié d’Alexandrov, à peine plus gros que \(X\), qui lui sera compact, et qui contient un sous-espace topologique homéomorphe à \(X\).
On pose \(\tilde X= X \cup \{ \infty \}\). On définit \({\cal T}\) l’ensemble constitué:
– des ouverts de \(X\)
– des \(\tilde X \setminus K\), où \(K\) est un compact de \(X\).
\(\bullet\)Montrons que \({\cal T}\) est une topologie. L’ensemble des ouverts de \(X\) est bien stable par intersection finie et par réunion quelconque; et l’ensemble des complémentaires de compacts de \(X\) dans \(\tilde X\) est bien lui aussi stable par intersections finies et réunion quelconques (rappelons qu’une réunion finie de compacts est compacte et qu’une intersection quelconque de compacts est compact - comme fermé d’un compact); il suffit donc de vérifier que l’intersection (resp. la réunion) d’un ouvert de \(X\) et d’un complémentaire de compact de \(X\) est bien un ouvert de \(X\) ou un complémentaire de compact de \(X\).
Voyons tout d’abord le cas de l’intersection. Pour cela soit \(U\) un ouvert de \(X\), et \(K\) un compact de \(X\), de complémentaire \(V\). \(U \cap V\) est l’intersection d’un ouvert avec \(V \setminus K\) qui est un ouvert; donc c’est un ouvert de \(X\).
Passons à la réunion. \(U \cup V\) est le complémentaire de \(K \cap U'\), avec \(U'\) le complémentaire de \(U\) dans \(\tilde X\). \(U\cup V\) est donc bien le complémentaire d’un compact de \(X\).
\(\bullet\)Montrons que \(X\) est dense dans \(\tilde X\). Pour le voir il suffit de voir que tout voisinage de \(\infty\) intersecte \(X\); ce qui est clair car \(X\) n’est pas compact13.
\(\bullet\)On va maintenant montrer que \(X\) est homéomorphe à un sous-espace de \(\tilde X\). L’identité de \(X\) dans \(\tilde X\) est injective. Les ouverts de \(\tilde X\) inclus dans \(X\) étant exactement les ouverts de \(X\), il est clair qu’il s’agit bien d’un homéomorphisme.
\(\bullet\)Montrons maintenant que \(\tilde X\) est séparé (premier pas pour montrer qu’il est compact). On peut séparer deux points de \(X\) par des ouverts, puisque \(X\) est séparé. Montrons maintenant qu’on peut séparer un point \(x \in X\) de \(\infty\). On se donne pour cela \(K\) un voisinage compact de \(x\), ce qui peut se faire puisque \(X\) est localement compact. \(Int(K)\) (intérieur de \(K\)) et \(\tilde X\setminus K\) sont des ouverts séparant \(x\) et \(\infty\).
\(\bullet\)Montrons maintenant que \(\tilde X\) vérifie la propriété de Borel-Lebesgue, c’est-à-dire que de tout recouvrement d’ouverts de \(\tilde X\) on peut extraire un recouvrement fini. Soit \(X=\cup_{i\in I} U_i\), avec les \(U_i\) ouverts. Un certain \(U_{i_0}\) contient \(\infty\). Son complémentaire est compact, et recouvert par les \(U_j\), pour \(j\neq i_0\); on peut donc le recouvrir par les \(U_j\), pour \(j\in J\) fini. L’ensemble des \(U_i\) pour \(i\in J\cup\{i_0\}\) est un recouvrement fini de \(\tilde X\).
Le cantor \(K_3\)
On note \(C_0\) l’ensemble \([0,1]\).
On note \(C_1\) l’ensemble \([0,\frac13]\cup[\frac23,1]\).
On note \(C_2\) l’ensemble \([0,\frac19]\cup[\frac29,\frac39]\ \cup \ [\frac69,\frac79]\cup[\frac89,\frac99]\)
...
On note \(C_n\) l’ensemble \(\frac13.C_{n-1} \cup (C_{n-1}+2).\frac13\).
On note \(K_3\) l’intersection des \(C_n\), pour \(n \in \mathbb{N}\). On appelle cet ensemble ensemble triadique de Cantor.
On trouve figure [octaveex] un graphique proche du Cantor, appelé « éponge de Sierpinski », avec le programme Matlab qui le génère.
@ >p(- 0) * @
function [x,y] = serp(a,b,c)
% Executer: [x,y] = serp(1,1,3); plot(x,y,'*');
x=[];y=[];
gset nokey
hold on
if (c<0.07)
x=[a];
y=[b];
else
for i=0:2,
for j=0:2,
if ((i!=1)|(j!=1))
[u,v]=serp(a+i*c/3,b+j*c/3,c/3);
x=[x,u];y=[y,v];
endif;
endfor;
endfor;
endif;
Exemple Octave (clone gratuit de Matlab): serp.m
On appelle ensemble parfait un ensemble fermé et dépourvu de point isolé.
\(K_3\) sera donc un ensemble parfait.
On considère maintenant l’ensemble \(K([0,1])\) des compacts non vides inclus dans \([0,1]\), et l’application \(f\) qui à un compact \(K\) associe \((\frac13 K) \cup (\frac13 K+\frac23)\).
Cette application associe bien un compact inclus dans \([0,1]\) à un compact inclus dans \([0,1]\). On va considérer un compact \(A\) donné, non vide, et on va montrer que \(f^n(A)\) tend vers \(K_3\) pour la distance de Hausdorff. Cet élément, prouvé plus bas, permettra de conclure; mais nous allons pour cela devoir définir la distance de Hausdorff et voir quelques unes de ses propriétés.
On définit tout d’abord: \[V_\epsilon(A)=\{ x ; d(x,A)<\epsilon\}\] \(V_\epsilon(A)\) est appelé \(\epsilon\)-voisinage ouvert de \(A\). Il est ouvert par la proposition [continuitedistance].
Il s’agit bien d’une distance; comme on peut le voir en vérifiant que \(D(A,B)\geq 0\) et \(D(A,B) < \infty\); que \(D(A,B)=0\) \(\rightarrow\)\(A=B\); et que l’inégalité triangulaire est bien vérifiée.
Alors il existe une suite \(\epsilon_N\rightarrow 0\) telle que \[\forall k,n > N \ D(K_k,K_n)<\epsilon_N\] \[\mbox{et donc }\forall k,n > N, \ K_k \subset V_{\epsilon_N}(K_n)\] On considère alors \(K\) l’ensemble des \(x\) tels qu’il existe une suite \(x_n\) telle que \(x_n \in K_n\) et \(x_n\) admet \(x\) pour valeur d’adhérence. Nous allons montrer (i) que \(K\) est fermé et complet (ii) que \(K\) est précompact (iii) que \(K\) est compact et enfin (iv) que \(K_n \to K\) ce qui conclura la preuve.
\(K\) est fermé. En effet:
– soit \(y_\infty\) dans \(\overline K\). Il existe \((y_m)\) suite dans \(K\) tendant vers \(y_\infty\).
– \(y_m\) est limite d’une certaine suite d’éléments \(x_n\) tels que \(x_n\in K_n\). On considère une suite extraite \(x_{n_m}\) telle que \(d(x_{n_m},y_m) \to 0\) comme \(m\to\infty\). On définit \(x_n\) pour \(n\) n’appartenant pas à l’ensemble des \(n_m\), en le choisissant de manière quelconque dans \(K_n\). \[\mbox{Alors }d(x_{n_m},y_\infty)\leq d(y_m,y_\infty)+d(x_{n,m},y_m)\to 0\] Donc \(y_\infty\) est valeur d’adhérence des \(x_n\), donc \(y_\infty\in K\). D’où \(\overline K \subset K\), et donc \(K\) est fermé. Fermé d’un complet, il est donc aussi complet (proposition [fermecomplet]).
\(K\) est aussi précompact. En effet:
Soit \(\epsilon >0\).
– Par l’équation ([equationenhautdelapage]), il existe \(N\) tel que \(K\) soit inclus dans \(V_\epsilon(K_N)\).
– pour tout \(y\) dans \(K\), il existe \(x_y\) dans \(K_N\) tel que \(d(y,x_y) < \epsilon\).
– On peut construire sur \(K_n\) (puisqu’il est compact) un recouvrement fini par des boules centrés sur les \(z_i\in K_n\) de rayon \(\epsilon\).
– Les boules centrées sur les \(z_i\in K_n\) de rayon \(2\epsilon\) recouvrent donc \(K\). On peut supprimer les \(z_i\) inutiles, i.e. tels que \(B(z_i,2\epsilon)\cap K=\emptyset\). Il reste les \(z_i\), pour, disons, \(i\in [[1,M]]\).
– On peut alors déterminer, pour tout \(i\in [[1,M]]\), un élément \(z'_i\) de \(K\) à distance \(<2\epsilon\) de \(z_i\) (puisqu’on a supprimé les \(z_i\) inutiles).
– Les boules centrées sur les \(z_i'\) et de rayon \(4\epsilon\) couvrent \(K\) et montrent que \(K\) est précompact.
Il convient de montrer que \(K\) est non vide (cf. l’énoncé de la proposition), ce qui sera fait en même temps que la preuve de la convergence des \(K_n\) ci-dessous (en effet on va montrer que \(K_n\) est inclus dans \(V_\epsilon(K)\), ce qui implique que \(K\) est non vide).
On va donc montrer que \(K\) est limite des \(K_n\) pour la distance de Hausdorff; pour le montrer il suffit de montrer que pour tout \(\epsilon\) il existe un \(N\) tel que pour \(n\geq N\) on a
\(\bullet\)\(K \subset V_\epsilon(K_n)\) (immédiat)
\(\bullet\)\(K_n \subset V_\epsilon(K)\) : pour cela on considère \(x\) dans \(K_n\), avec \(n\) tel que \(\epsilon_n \leq \epsilon\). On considère alors
La suite des \(x_{n_p}\) est de Cauchy, donc elle converge vers un certain \(y\); en sommant les distances on obtient alors que \(d(x,y)\leq 2.\epsilon\). Pour compléter la suite des \(x_n\) pour \(n_p \leq n \leq n_{p+1}\), il suffit de prendre un point quelconque dans \(K_n\).
On a donc bien \(y\in K\) et \(d(x,y)\leq 2\epsilon\), donc \(K_n\subset V_\epsilon(K)\), ce qui conjointement à \(K\subset V_\epsilon(K_n)\) (plus haut) montre que \(D(K_n,K)\leq \epsilon\). On a donc bien montré
(ceci conclut la preuve de la proposition [blabliblo]; toute suite de Cauchy converge, donc l’ensemble des compacts non vides de \(E\) munis de la distance de Hausdorff est bien complet)
On peut maintenant terminer notre démonstration du fait que \(K_3\) est le seul compact non vide tel que \(K_3=f(K_3)\) (nous finissons ici la preuve de la proposition [k3pf], à l’aide de la proposition [blabliblo] que nous venons de prouver)).
Une autre propriété de \(K(E)\) (ensemble des compacts non vides de \(E\)) est le fait que pour \(E\) métrique compact, \(K(E)\) est compact.
On peut utiliser le Cantor triadique \(K_3\) pour construire une fonction continue, croissante, dérivable presque partout, de dérivée nulle presque partout, et pourtant non constante (égale à \(0\) en \(0\) et à \(1\) en \(1\)). Cette fonction est souvent désignée sous le terme d’escalier de Cantor.
Une distance sur les sous-espaces vectoriels d’un espace vectoriel de dimension finie
On se donne \(E\) un espace vectoriel de dimension finie \(n\). On appelle \(S\) l’ensemble des sous-espaces vectoriels de \(E\). Alors on définit la distance \(d\) sur \(S\) par \[d(F,G)=dim (F+G)-dim(F \cap G)\]
\(\bullet\)\(d\) est bien positive.
\(\bullet\)\(d\) est symétrique.
\(\bullet\)\(d(F,G)=0\) implique \(dim\ F \cap G = dim\ F + G\) or \(F \cap G \subset F \subset F +G\) et donc \(F \cap G=F\) et donc \(F \subset G\); de même on obtiendrait \(G \subset F\); et donc au final \(F=G\).
\(\bullet\)Il reste à montrer l’inégalité triangulaire. Pour cela on aura besoin de la définition suivante:
On appelle chaîne entre les sous-espaces vectoriels \(F\) et \(G\) une suite finie de sous-espaces vectoriels , le premier étant \(F\), le dernier étant \(G\), et chaque élément de la chaîne étant un hyperplan du sous-espace vectoriel suivant, ou au contraire le sous-espace vectoriel suivant étant un hyperplan de ce sous-espace vectoriel ; formellement cela signifie qu’il existe \(F_1,...,F_p\) tels que \(F=F_1\), \(G=F_p\), et pour tout \(i\in [1,p-1]\), \(F_i\) est un hyperplan de \(F_{i+1}\) ou \(F_{i+1}\) est un hyperplan de \(F_i\).
\(p\) est appelé longueur de la chaîne.
On procède comme suit:
Topologie et approximation de fonctions caractéristiques
Les approximations de fonctions caractéristiques sont présentées en section [tafc] (et les parties suivantes pour des applications).
Points fixes
\(\boxcircle\) Point fixe d’un endomorphisme dans un compact convexe
Soit \(K\) un compact convexe d’un espace vectoriel normé \(E\), et \(f\) un endomorphisme continu de \(E\) tel que \(f(K) \subset K\); alors il existe \(x\in K\) tel que \(f(x)=x\).
\(\bullet\)On se donne \(x_0\in K\), et on définit la suite \((x_n)\) par \(x_{n+1}=f(x_n)\).
\(\bullet\)On définit alors \(y_n=\frac1n\sum_{i=0}^{n-1} x_n\); \(y_n\in K\) par convexité de \(K\).
\(\bullet\)Par compacité de \(K\), on peut extraire une suite convergente de la suite des \((y_n)\) (puisque \(E\) est un espace vectoriel normé , donc un espace métrique, le théorème de Bolzano-Weierstrass [bw] s’applique).
\(\bullet\)Soit \(y\) la limite de cette suite.
\(\boxcircle\) Un théorème de point fixe dans un espace de Hilbert
Ce résultat est directement inspiré de la note « Un théorème de point fixe en dimension finie: application aux sous-groupes compacts de \(\mathbb{R}^n\) », de Richard Antetomaso, dans la 104ème intégrale de la Revue de Maths Spé, 1993-1994.
Intuition Il faut bien comprendre pour quelle topologie \(G\) est compact. Il s’agit de la topologie produit de \(H^H\).
\(\bullet\)On définit sur \(H\) une norme \({\parallel}. {\parallel}'\) (on va montrer qu’il s’agit bien d’une norme) définie par \[{\parallel}x {\parallel}' = \sup \{ {\parallel}g(x) {\parallel}; g \in G\}\]
Cette norme est bien définie et à valeurs finies, car \(G\) est compact; utiliser le corollaire [bornatt] avec la fonction qui à \(g\) associe \({\parallel}g(x) {\parallel}\).
\(\bullet\)Montrons qu’il s’agit bien d’une norme.
– Linéarité: \[\begin{aligned} & &{\parallel}{\lambda}x {\parallel}' = \sup \{ {\parallel}g({\lambda}x) {\parallel}; g \in G\}\\ &=&\sup \{ {\parallel}|{\lambda}| g({\lambda}x) {\parallel}; g \in G\}\\ &=&| {\lambda}| \sup \{ {\parallel}g({\lambda}x) {\parallel}; g \in G\}\\ &=&| {\lambda}| {\parallel}g(x) {\parallel}'\end{aligned}\]
– \({\parallel}x {\parallel}' =0\) implique clairement \(x=0\).
– Enfin, \[\begin{aligned} & &{\parallel}x+y {\parallel}'\\ &=&\sup \{ {\parallel}g( x + y) {\parallel}; g \in G\}\\ &=&{\parallel}g_0(x+y) {\parallel}\mbox{ pour un certain $g_0$ (cf texte ci-dessous)}\\ &\leq& {\parallel}g_0(x) {\parallel}+ {\parallel}g_0(y) {\parallel}\newline &\leq& {\parallel}x {\parallel}' + {\parallel}y {\parallel}'\end{aligned}\] L’existence de \(g_0\) (équation [g0existe]) provient du fait que par hypothèse \(G\) est compact et une fonction continue sur un compact atteint ses bornes (voir corollaire [bornatt]).
Le cas d’égalité est atteint si \({\parallel}g_0(x) {\parallel}+ {\parallel}g_0(y) {\parallel}={\parallel}g_0(x+y) {\parallel}\), donc si \(g_0(x)\) et \(g_0(y)\) sont positivement liés (car \(H\) est un espace de Hilbert), donc si \(x\) et \(y\) sont positivement liés puisque \(g_0\) est un automorphisme (les éléments de \(G\) sont des automorphismes ). Cela signifie précisément que notre norme est strictement convexe.
\(\bullet\)Supposons maintenant, pour arriver à une contradiction, que \[\forall x \exists g\in G ; g(x)\not = x.\]
\(\bullet\)Considérons, pour \(g\in G\), l’ensemble \(\Omega_g\) des éléments de \(x\) de \(K\) tels que
\(\bullet\)Les \(\Omega_g\) recouvrent \(K\) (c’est ce qu’on a supposé ci-dessus pour arriver à une contradiction).
\(\bullet\)Par définition des compacts, et puisque \(K\) est compact, on peut extraire un recouvrement fini \(K=\cup_{i\in [[1,n]]} \Omega_{g_i}\). On note que \(n\geq 1\), car \(K\) est non vide.
\(\bullet\)On applique alors le lemme [lmpfdf] à l’endomorphisme continu \[x\mapsto \frac1n \left( g_1(x)+\dots+g_n(x)\right);\] c’est un endomorphisme de \(K\) dans \(K\), bien défini par convexité de \(K\), continu par continuité des \(g_i\). On en déduit qu’il existe \(x\) tel que \(nx=\sum_{i} g_i(x)\).
\(\bullet\)On a alors \(n{\parallel}x {\parallel}' \leq \sum_i {\parallel}g_i(x) {\parallel}= n {\parallel}x {\parallel}\)
(car les \(g_i\) sont des isométries et car les isomorphismes d’espaces de Hilbert sont des isométries.).
\(\bullet\)On a montré plus haut que la norme était strictement convexe; donc pour avoir le cas d’égalité ci-dessus il faut que les \(g_i(x)\) soient positivement liés; or ils ont tous même norme, puisque les \(g_i\) sont des isométries; donc tous les \(g_i(x)\) sont égaux.
\(f:\mathbb{R}\rightarrow \mathbb{R}\) est \(C^\infty\) et \(\forall x \exists n / f^{(n)}(x)=0\), alors \(f\) est polynomiale
Cet exercice est extrait du livre [CF2].
\(\bullet\)On considère \(\Omega\) l’ensemble des points au voisinage desquels \(f\) est polynomiale
\(\bullet\)\(\Omega\) est ouvert. En effet, soit \(x\in \Omega\). Alors \(f\) est polynomiale sur un voisinage ouvert \(V\) de \(x\). Pour tout \(y\) dans \(V\), \(f\) est polynomiale sur \(V\), c’est-à-dire sur un voisinage de \(y\); donc \(y\) est dans \(\Omega\). Donc \(V\) est inclus dans \(\Omega\). Donc \(\Omega\) est bien ouvert.
\(\bullet\)Montrons que pour tout \(]u,v[\) inclus dans \(\Omega\), il existe un polynôme \(P\) tel que \(f\) est égale à \(P\) sur \([u,v]\).
Pour le prouver, on se donne un tel \(]u,v[\subset \Omega\), et on considère
On a les propriétés qui suivent:
donc \(J=]x_0,v[\) par connexité. On a donc \(f=P\) sur \(]x_0,v[\) avec un certain polynôme \(P\), et de même on aurait \(f=P\) sur \(]u,x_0[\).
\(\bullet\)Soit \(F\) le complémentaire de \(\Omega\). \(F\) est fermé. Montrons qu’il ne comporte pas de point isolé. S’il comporte un point isolé \(a\), alors
On a donc bien montré que \[F\mbox{ ne contient pas de point isolé}\] \(\bullet\)On suppose maintenant \(F\) non vide pour arriver à une contradiction.
\(\bullet\)On définit \(F_n\) l’ensemble des \(x \in F\) tels que \(f^{(n)}(x)=0\).
\(\bullet\)On montre qu’il existe un intervalle ouvert non vide \(I\) de longueur finie dont l’intersection avec \(F\) est non-vide et incluse dans un certain \(F_{n_0}\):
On a donc bien montré \[\begin{aligned} I\cap F\neq \emptyset \newline I\cap F \subset F_{n_0}\end{aligned}\] \(\bullet\)Montrons que \(I \cap F \subset F_n\), pour tout \(n\geq n_0\). Pour cela, on procède comme suit:
Par récurrence, l’équation [clarifionscela2] devient donc \[I \cap F \subset F_n\mbox{ pour tout }n \geq n_0\] \(\bullet\)On montre maintenant que \(f^{(n_0)}\) est nulle sur toute composante connexe de \(I\cap \Omega\). \(I \cap \Omega\) est ouvert; donc c’est une réunion disjointe d’intervalles ouverts. Soit \(]u,v[\) une telle composante connexe; il sera suffisant pour montrer que \(f^{(n_0)}\) est nulle sur \(I\cap \Omega\) que \(f^{(n_0)}\) est nulle sur tout \(]u,v[\) de cette forme.
Comme montré plus haut, \(f=P\) sur \([u,v]\). \(]u,v[ \neq I\) sinon \(F \cap I = \emptyset\) (or \(F\cap I\) non vide, équation [clarifionscela]).
Donc \(u \in I\) ou \(v\in I\); supposons sans perte de généralité \(u \in I\). Alors \(u\in I \cap F\), et pour un certain \(n_0\), \(u \in F_n\) pour tout \(n \geq n_0\) (équation [clarifionscela3]).
Les billards strictement convexes
Soit \(K\) un ensemble strictement convexe de \(\mathbb{R}^2\); on suppose que par tout point de la frontière de \(K\) il passe une unique tangente à \(K\). On définit une trajectoire périodique de période \(n\) par la donnée de \(n\) points \(a_0,\dots,a_{n-1}\) de la frontière de \(K\) tels que pour tout \(i\in [[0,n-1]]\), \(\theta_i=\theta_{i+1}\) (voir figure [bbillard]) en notant \(a_n=a_0\).
\(\bullet\)On se donne \(n \geq 2\).
\(\bullet\)Notons \(\delta K\) la frontière de \(K\).
\(\bullet\)On considère l’ensemble \[\tilde K=\{ (a_0,\dots,a_{n-1}) ; \forall i, a_i \in \delta K\}\] Il est égal à \((\delta K)^n\).
\(\bullet\)On définit \(f:\tilde K \to \mathbb{R}\) défini par \[f(a)=\sum_{i=0}^{n-1} |a_i-a_{i-1}|\] (\(|.|\) désigne ici la norme euclidienne)
\(\bullet\)\(f\) est \(C^0\).
\(\bullet\)\(\tilde K\) est compact (comme produit de compacts - s’agissant d’un produit fini d’espaces métriques il n’est pas nécessaire d’invoquer le théorème de Tykhonov, voir le paragraphe qui suit le théorème [tykhonov]).
\(\bullet\)\(f\) atteint son maximum sur \(\tilde K\).
Deux élégantes inégalités géométriques
On s’inspire ici de [CF1] que l’on pourra consulter pour plus d’informations. On présentera ici l’inégalité isopérimétrique, qui explique la sphéricité des bulles de savon et beaucoup d’autres choses, et l’inégalité isodiamétrique.
Inégalité isopérimétrique
\(\bullet\)On considère \(\Gamma\) sur \([0,1[\), et on considère sa série de Fourier. \[\Gamma(x)=\sum_{n\in \mathbb{Z}} c_ne^{2i\pi nx}\]
\(\bullet\)On applique Parseval à la dérivée de \(\Gamma\), \(\Gamma'(x)=2i\pi \sum_n nc_ne^{2i\pi nx}\) \[\int_0^1 |\Gamma'|^2 = 4\pi^2 \sum_n (nc_n)^2\]
\(\bullet\)On sait que \(c_0=0\), car \(\int_0^1 \Gamma=0\).
\(\bullet\)On se donne une courbe fermée \(C^1\) \(\Gamma\) de \([0,1]\) dans \(\mathbb{C}\).
\(\bullet\)Quitte à reparamétrer, on suppose que \(\Gamma'\) est constant.
\(\bullet\)Quitte à translater \(\Gamma\) on suppose que \(\int \Gamma=0\).
\(\bullet\)On applique alors le théorème de Green-Riemann, qui affirme que l’aire \(A\) est donnée par la formule \[A=\frac12 \int xy'-x'y\] avec \(\Gamma=x+iy\), et \(x\) et \(y\) à valeurs réelles.
\(\bullet\)Or \[\int \Gamma\overline{\Gamma'}=\int (x+iy).(x'-iy')\] \[=\int xx'+yy'+iyx'-iy'x\] or \(\int xx'=\int yy'=0\) par périodicité de \(x^2\) et de \(y^2\) donc \[\int \Gamma\overline{\Gamma'}=i\int yx'-y'x\] et donc \[2A \leq \sqrt{\int |\Gamma|^2 } \sqrt{\int |\Gamma'|^2}\] \[\leq \frac1{2\pi}\int|\Gamma'|^2\] grâce au lemme précédent. Or \(\Gamma'\) étant constant, on obtient \[A \leq \frac{l^2}{4\pi}\] avec \(l\) la longueur de l’arc.
Inégalité isodiamétrique
On considère l’espace \(\mathbb{R}^n\) muni de sa structure usuelle d’espace euclidien, et de la mesure de Lebesgue.
Quel que soit \(K\) compact de \(\mathbb{R}^n\) de mesure finie, \(\mu(K)\leq \mu(B(0,\delta (K)/2))\), avec \(\delta (E)\) pour \(E\) une partie de \(\mathbb{R}^n\) le diamètre de \(E\), c’est-à-dire le \(\sup\) des distances entre deux points de \(E\).
Intuition Cela revient à dire que le plus grand volume possible à diamètre donné est celui d’une boule.
Nous aurons besoin de la définition suivante:
Étant donné \(K\) un compact de \(\mathbb{R}^n\), on appelle symétrisé de Steiner de \(K\) par rapport à l’hyperplan \(P\) l’ensemble \[S_P(K)=\{ x = p+tu/p\in P \land D(p,u)\cap K \not = \emptyset \land |t|\leq \frac12 \mu'(K \cap D(p,u) \}\] où \(u\) désigne un vecteur directeur unitaire de la droite orthogonale à \(P\), et où \(D(p,u)\) désigne la droite de vecteur unitaire \(u\) passant par \(p\).
\(\mu'\) désigne la mesure de Lebesgue sur la droite \(D(p,u)\).
Intuition Géométriquement, le symétrisé de Steiner d’un ensemble \(F\) par rapport à un hyperplan \(H\) se construit comme suit:
On va montrer que, sous des hypothèses réduites,
En combinant ces trois propriétés, on prouvera l’inégalité isodiamétrique.
Quel que soit \(K\) compact et \(P\) hyperplan, \(S_P(K)\) a un diamètre inférieur ou égal à celui de \(K\).
\(\bullet\)On note \(x_P\) et \(y_P\) les projetés orthogonaux de \(x\) et \(y\) sur \(P\).
\(\bullet\)On note \(l_x\) et \(l_y\) les mesures de \(K\cap D(x,u)\) et \(K\cap D(y,u)\).
\(\bullet\)On note \(d'\) la distance entre \(x_P\) et \(y_P\).
\(\bullet\)\(d^2\) est majorée par \(d'^2+(l_x/2)^2+(l_y/2)^2\).
\(\bullet\)On note \(L_x\) et \(L_y\) les diamètres de \(S_P(K) \cap D(x,u)\) et \(S_P(K)\cap D(y,u)\).
On a encore besoin d’un nouveau lemme:
On note \((e_1,...,e_n)\) la base canonique de \(\mathbb{R}^n\), et \(P_1\), ..., \(P_n\) les hyperplans orthogonaux aux \(e_i\) passant par \(0\). On se donne \(K\) un compact de \(\mathbb{R}^n\).
Alors \(S_{P_1} \circ S_{P_2} \circ S_{P_3} \circ \dots \circ S_{P_n}(K)\) est stable par \(x \mapsto -x\).
Triangulations d’un simplexe. Lemme de Sperner, conséquences
On s’inspire ici du livre [CF1].
On appelle simplexe de dimension \(n\) l’enveloppe convexe de \(n+1\) points formant un repère affine.
On se donne pour la suite un simplexe \(\Delta\) de \(\mathbb{R}^n\) de sommets \(x_0\), \(x_1\), ... , \(x_n\).
Tout point \(x\) de \(\Delta\) est donc repéré par ses coordonnées barycentriques \(c_0(x)\), ... , \(c_n(x)\), avec \(\sum_{i=0}^n c_i(x)=1\), et \(\sum_{i=0}^n c_i(x).\overrightarrow{xx_i}=\overrightarrow 0\).
Soit \(\sigma\in \sigma_{n+1}\) une permutation de \([[0,n]]\).
\(\bullet\)\(\Delta\) est l’union des \(\Delta_\sigma\).
\(\bullet\)Pour tout \(\sigma\in \sigma_{n+1}\), \(\Delta_\sigma\) est un simplexe.
Le premier est aisé.
Pour le second , c’est plus difficile, et nous allons donc détailler:
Un point \(x\) est dans \(\Delta_I\) avec \(I\) la permutation identité, si ses coordonnées \(c_0\), \(c_1\),...,\(c_n\) vérifient \(c_0 \geq c_1 \geq ... \geq c_n\). En écrivant \[t_0=c_0\] \[t_1=c_1-c_0\] \[t_2=c_2-c_1-c_0\] \[t_i=c_i-c_{i-1}-c_{i-2}-...-c_0\] \[t_n=c_n-c_{n-1}-c_{n-2}-...-c_0\] on voit que \(x\) est dans \(\Delta_I\) si et seulement si il est dans l’enveloppe convexe des points de coordonnées barycentriques \[(1,0,0,0,...,0)\] \[(1,1,0,0,...,0)\] \[(1,1,1,0,...,0)\] \[...\] \[(1,1,1,1,...,1)\] Nous n’avons pas normalisé pour ne pas alourdir la notation, sinon on obtient \[(1,0,0,0,...,0)\] \[(\frac12,\frac12,0,0,...,0)\] \[(\frac13,\frac13,\frac13,0,...,0)\] \[...\] \[(\frac1n,\frac1n,\frac1n,\frac1n,...,\frac1n)\]
Donc il s’agit bien d’un simplexe. Il est non vide car les sommets définis ci-dessus forment bien un repère affine et donc l’intérieur est un voisinage de leur isobarycentre.
Il en va de même pour autre chose que l’identité; \(\Delta_\sigma\) est l’enveloppe convexe de \(n\) points comportant respectivement un \(1\) et seulement des \(0\) ailleurs, deux \(1\) et seulement des \(0\) ailleurs, trois \(1\) et seulement des \(0\) ailleurs, et ainsi de suite, chaque fois les \(1\) étant conservés, et un nouveau \(1\) étant ajouté.
On appelle triangulation d’un simplexe \(\Delta\) un ensemble fini de simplexes \(\Delta_i\) tels que:
\(\bullet\)\(\cup_i \Delta_i=\Delta\)
\(\bullet\)Si \(i\neq j\), \(Int(\Delta_j) \cap Int(\Delta_i)=\emptyset\)
\(\bullet\)Il est bien clair que la réunion des \(\Delta_\sigma\) est bien égale à \(\Delta\).
\(\bullet\)L’intersection des intérieurs de \(\Delta_\sigma\) et \(\Delta_\tau\) avec \((\sigma,\tau)\in\sigma_{n+1}^2\) est incluse dans l’intérieur des intersections, et donc incluse dans un hyperplan; donc elle est vide.
\(\bullet\)Regardons ce qu’est une face de simplexe, par exemple le simplexe \(\Delta_I\), avec \(I\) la permutation identité.
Il s’agit du barycentre d’un nombre fini de sommets, de la forme \[(1/p,1/p,...,1/p,1/p,0,0,...,0,0).\] C’est-à-dire d’une somme pondérés de \[(1,0,0,...,0)\] \[(\frac{1}i,...,\frac1i,0,...,0)\] \[(\frac{1}i,...,\frac1j,0,...,0)\]
On constate donc qu’une face est entièrement décrite par des équations du type \(c_0(x) r_0 c_1(x) r_1 c_2(x) r_2 ... r_{n-1} c_n(x) r_n 0\), avec \(r_i\) opérateur \(=\) ou \(\geq\).
\(\bullet\)le centre de gravité \(x\) (ou isobarycentre) de \(\Delta\) appartient à tout simplexe \(\Delta_\sigma\) (car tous les \(c_i(x)\) sont égaux, égaux à \(\frac1{n+1}\)).
\(\bullet\)la distance de \(x\) à un point de \(\Delta\) est inférieur ou égale aux distances aux sommets de \(\Delta\), donc la distance d’un point de \(\Delta_\sigma\) à \(x\) est toujours inférieure ou égale à \(\frac{n}{n+1}\) fois la longueur d’une médiane de \(\mathbb{D}\).
On donnera ici une preuve rapide, peu détaillée.
On va utiliser par récurrence le lemme précédent. Les deux premiers de la définition d’une triangulation sont aisés à obtenir, le problème est de montrer qu’une partition de chaque élément d’une partition donne encore une partition vérifiant le troisième point, c’est-à-dire le fait que l’intersection de deux faces de deux éléments distincts de la partition est soit vide soit égale à une face de chacun des deux éléments. Intuitivement, le problème est de voir que les faces se « recollent » bien.
\(\bullet\)Il est clair que tout sommet de la triangulation de \(\Delta'\) a bien un numéro \(<n\).
\(\bullet\)Soit \(x\) sommet de la triangulation de \(\Delta'\) appartenant à une face \(F\) minimale de \(\Delta\).
\(\bullet\)\(F\) est forcément incluse dans \(\Delta'\).
\(\bullet\)\(F\) est donc la même face que la face minimale contenant \(x\) dans \(\Delta'\).
On ne donnera pas ici la preuve (difficile).
\(\bullet\)On suppose pour arriver à une contradiction que \(f\) n’a pas de point fixe. On note \(c_i(x)\) les coefficients de \(x\) en coordonnées barycentriques comme précédemment.
\(\bullet\)Soit \(\Delta_i\), pour \(i\in[[0,n]]\), l’ensemble des \(x \in \Delta\) tels que \(c_i(x)>c_i(f(x))\) (intuitivement \(f\) « éloigne » \(x\) du sommet \(i\) - attention, pas au sens de la distance, mais au sens du poids barycentrique du sommet \(i\); les points les plus « loin » étant les points de la face opposée, le point le plus proche étant le sommet lui-même).
\(\bullet\)\(\Delta= \cup_i \Delta_i\). En effet, soit \(x \in \Delta\).
– Supposons \(c_i(x)\leq c_i(f(x))\) pour tout \(i\).
– \(\sum c_i(x)=\sum c_i(f(x))=1\)
– donc \(c_i(x)=c_i(f(x))\) pour tout \(i\)
– alors on a \(f\) admettant un point fixe en \(x\).
– c’est une contradiction, donc il existe \(i\) tel que \(c_i(x) > c_i(f(x))\).
\(\bullet\)\(x_i\) appartient à \(\Delta_i\) (immédiat: \(f\) ne peut qu’« éloigner » un point de lui-même, puisque \(f\) n’a pas de point fixe)
\(\bullet\)\(x_i\) n’appartient pas à \(\Delta_j\) si \(j\neq i\) (non moins immédiat: \(x\) est déjà « loin » autant que possible de \(x_j\), puisqu’il appartient à la face opposée)
\(\bullet\)Si \(x\) appartient à la face de \(\Delta\) engendrée par les \(x_i\) pour \(i\in I\) pour un certain sous-ensemble \(I\) de \([0,n]\), alors \(x\) n’appartient pas aux \(\Delta_i\) si \(i\not\in I\) (toujours immédiat: si \(x\) appartient à la face engendrée par les \(x_i\) pour \(i\in I\), il appartient à la face opposée à \(x_j\) pour tout \(j\not \in I\), et ne peut donc en être éloigné).
\(\bullet\)Soit \(T\) une triangulation de \(\Delta\), ayant pour ensemble de sommets l’ensemble \(S\). Soit \(g\) l’application qui à \(s \in S\) associe \(g(s)\) avec \(s \in \Delta_{g(s)}\); on cherche à montrer qu’il s’agit bien d’une numérotation standard. Pour cela,
\(\bullet\)\(g\) est donc bien une numérotation standard.
\(\bullet\)On a montré qu’on pouvait construire des triangulations aussi fines que l’on voulait, au sens où chaque simplexe de la triangulation pouvait être imposé de diamètre inférieur à \(1/n\). On se donne \(T_n\) une telle triangulation, avec \(g_n\) la numérotation correspondante, donnée par les questions précédentes.
\(\bullet\)D’après le lemme de Sperner, il existe un élément de la triangulation \(T\) qui a la propriété \(P\) évoquée plus tôt, c’est-à-dire qu’il comporte un sommet numéroté \(i\) pour tout \(i\) dans \([[0,n]]\).
\(\bullet\)On peut considérer alors la suite de sommets numérotés \(0\) dans des simplexes ayant la propriété \(P\) de la triangulation \(T_n\).
\(\bullet\)Puisque l’on est dans un compact métrique, on peut en extraire une sous-suite convergente, par le théorème de Bolzano-Weierstrass (voir théorème [bw]). Soit \(x\) la limite.
\(\bullet\)\(x\) est aussi la limite des suites de sommets numérotés \(i\) dans des simplexes ayant la propriété \(P\), pour \(i\in[1,n]\), car le diamètre des simplexes tend vers \(0\).
\(\bullet\)Par continuité de \(f\), \(c_i(f(x)) \geq c_i(x)\) pour tout \(i\).
\(\bullet\)Or \(\sum_i c_i(x)=\sum_i c_i(f(x))=1\), donc \(c_i(f(x))=c_i(x)\) pour tout \(i\).
Via des homéomorphismes pertinents, on montre que le théorème de Brouwer se généralise à tout compact convexe au lieu de la boule unité fermée.
Le théorème de Brouwer est apparenté au théorème de la boule chevelue, dit aussi lemme de Milnor, selon lequel pour toute sphère \(S\) de dimension paire (donc dans \(\mathbb{R}^d\) avec \(d\) impair), il n’existe aucune application continue \(\phi\) de \(S\) dans \(S\) telle que \(\phi(x)\) est orthogonale à \(x\). Le théorème de Brouwer permet de montrer de théorème de Schauder ([WIK]): soit \(E\) un espace vectoriel normé sur \(\mathbb{R}\), et soit \(X\subset E\) non vide, symétrique, convexe, fermée et bornée. Si \(T\) est une application continue de \(X\) dans \(X\), si \(T(X)\) est relativement compact, alors \(T\) admet un point fixe. De manière amusante, ce théorème permet de montrer l’existence de solutions à certaines équations différentielles.
Des preuves alternatives du théorème de Brouwer reposent sur le lemme de non-rétraction, stipulant qu’il n’existe pas d’application \(C^1\) de la boule vers sa frontière (en dimension \(\geq 1\)) égale à l’identité sur la frontière. Le corollaire [brouwersuite] a aussi une application élégante quant aux champs rentrants dans la sphère:
\(\bullet\)On note \(S\) la sphère unité fermée, et \(C_r\) la couronne constituée par la boule unité fermée privée de la boule ouverte de rayon \(1-r\).
\(\bullet\)On considère pour tout \(\epsilon\) l’application \(f_\epsilon\) de \(\overline B\) (la boule unité fermée) dans \(\mathbb{R}^n\) qui à \(x\) associe \(x+\epsilon. V(x)\).
\(\bullet\)\(f_\epsilon\) est continue.
\(\bullet\)\(\tilde V\) étant continue sur le compact \(\overline B\), on peut lui trouver un maximum \({\parallel}\tilde V {\parallel}\) (corollaire [bornatt]). Notons \(M\) ce maximum.
\(\bullet\)\(V\) étant continue sur un compact \(S\), elle y atteint son maximum, qui est négatif. Notons \(m\) ce maximum; on a \(m<0\) et \[\forall x\in S, \tilde V(x)=<V(x),x>\leq m<0\]
\(\bullet\)En tout point \(x\) de \(S\), on peut centrer une boule ouverte de rayon \(r_x\) sur laquelle \(t\mapsto <t,V(t)>\) est inférieur à \(m/2\). La sphère \(S\) est recouverte par les boules centrées en \(x\) de rayon \(r_x/2\); on peut donc extraire de ce recouvrement un recouvrement fini. Les boules de rayon \(r_x\) recouvrent elle aussi \(S\), et elles recouvrent aussi une couronne \(C_r\) pour un \(r\) assez petit. On obtient ainsi l’équation suivante comme amélioration de l’équation [pqpq1]: \[\forall x\in C_r, \tilde V(x)=<V(x),x>\leq m/2 < 0\]
\(\bullet\)Pour \(x\in C_r\), on a donc
- 1 La notion est indépendante du point \(e\) choisi, grâce à l’inégalité triangulaire.
- 2 On dit aussi que \(d_1\) et \(d_2\) sont Lipschitz-équivalentes.
- 3 Une application est dite bilipschitzienne si elle est lipschitzienne et d’inverse lipschitzien.
- [separe].4 Définition
- 5 Un point \(x\) est adhérent à \(E\) si \(x\) appartient à l’adhérence de \(E\).
- [dimefin]6 Le théorème de Tykhonov, conjoint au fait qu’un fermé d’un compact est compact, implique d’ailleurs que la sphère unité de \(\mathbb{R}^n\) est compacte, et donc notamment l’équivalence des normes en dimension finie - voir théorème
- 7 On en trouvera une preuve en application de Bolzano-Weierstrass.
- 8 Un espace topologique est discret si tout point est isolé.
- [fixe] s’applique dans un compact métrique et donc que la boule unité fermée \(l^2(\mathbb{N})\) n’est pas compacte; en cas contraire, l’application \((x_n)_{n \geq 0} \mapsto (y_n)_{n\geq 0}\) avec \(y_i=x_{i-1}\) si \(i>0\) et \(y_0=0\) serait bijective car une isométrie d’un espace complet compact sur lui-même est une bijection comme dit ci-dessus.9 On en déduit notamment que le théorème du point fixe
- 10 Un espace métrique \(E\) est dit précompact si quel que soit \(\epsilon>0\) il existe un recouvrement fini de \(E\) par des boules de rayon \(<\epsilon\).
- 11 Ou même de tout espace vectoriel topologique.
- 12 \(\hat C\) est le compactifié d’Alexandrov de \(\mathbb{C}\) (i.e. \(\hat C=\mathbb{C}\cup \{\infty\}\))
- 13 On souligne dans cette démonstration, par souci de clarté, les endroits où s’appliquent les hypothèses
- 14 Cette sphère est de dimension topologique \(n\).
- 15 L’image réciproque de tout ouvert est bien un ouvert!
- 16 On dit que le champ est rentrant.
Bibliographie
- [RUD] W. Rudin, Analyse réelle et complexe, Masson 1992.[BRE] H. Brézis, Analyse fonctionnelle, Masson, 1983.[CF3] A. Chambert-Loir, S. Fermigier, Exercices de mathématiques pour l’agrégation, Analyse 3, Masson, 1996.[LAN] S. Lang, Real analysis, Addison-Wesley Publishing company, 1969.[CF2] A. Chambert-Loir, S. Fermigier, Exercices de mathématiques pour l’agrégation, Analyse 2, Masson, 1995.[CF1] A. Chambert-Loir, S. Fermigier, V. Maillot, Exercices de mathématiques pour l’agrégation, Analyse 1, Masson, 1997.[WIK] Wikipédia, L’encyclopédie Libre, Wikipédia, Wikipédia Fondation.
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[ID: 17] [Date de publication: 6 mars 2021 15:28] [Catégorie(s): Le cours d'agrégation ] [ Nombre commentaires: 0] [nombre d'éditeurs: 1 ] [Editeur(s): Emmanuel Vieillard-Baron ] [nombre d'auteurs: 5 ] [Auteur(s): Christophe Antonini Olivier Teytaud Pierre Borgnat Annie Chateau Edouard Lebeau ]
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