En plus de proposer quelques rudiments de géométrie plane, ce chapitre a deux vocations importantes :
Géométrie plane
Il est conseillé dans une première lecture de ne s’attacher qu’aux démonstrations marquées du signe \(\heartsuit\).
Comme indiqué dans le programme, on suppose connues les notions suivantes :
Après quelques rappels sur les repères cartésiens et les coordonnées polaires, on introduit deux outils fondamentaux en géométrie (plane) : le produit scalaire et le déterminant. Le premier permet de tester l’orthogonalité de deux vecteurs et le second leur colinéarité. On mettra en évidence leurs propriétés algébriques (bilinéarité, (anti)symétrie) et leurs propriétés géométriques (projection, calcul d’aire,...).
J’étais incapable de relancer la balle par
dessus le grillage; elle partait toujours à environ
un radian de la direction où elle aurait dû aller.
Richard Feynman - 1985.
En plus de proposer quelques rudiments de géométrie plane, ce chapitre a deux vocations importantes :
Il est conseillé dans une première lecture de ne s’attacher qu’aux démonstrations marquées du signe \(\heartsuit\).
Comme indiqué dans le programme, on suppose connues les notions suivantes :
Après quelques rappels sur les repères cartésiens et les coordonnées polaires, on introduit deux outils fondamentaux en géométrie (plane) : le produit scalaire et le déterminant. Le premier permet de tester l’orthogonalité de deux vecteurs et le second leur colinéarité. On mettra en évidence leurs propriétés algébriques (bilinéarité, (anti)symétrie) et leurs propriétés géométriques (projection, calcul d’aire,...).
On s’intéressera ensuite aux droites et aux cercles du plan. On déterminera leurs équations cartésiennes (sous une forme plus générale que celle vue au lycée), paramétriques (qui correspond en fait à l’équation du mouvement d’un solide au cours du temps suivant la droite ou le cercle considéré) et polaires. On mettra en place des méthodes efficaces de calcul de la distance d’un point à une droite. Elles serviront dans de nombreuses situations.
Quelques notations et rappels
Dans tout le chapitre on notera \(\mathscr P\) l’ensemble des points du plan et \(\mathscr V\) l’ensemble des vecteurs du plan.
Euclide, né vers -325, mort vers -265 à Alexandrie
On sait peu de choses au sujet d’Euclide.
Il parti en Égypte afin d’y enseigner les mathématiques et travailla au monseion1 d’Alexandrie. Il mena de nombreux travaux de recherche. Il est l’auteur des Éléments. Ce texte, formé de treize livres, est une compilation du savoir mathématique de son époque. Il resta une référence pendant près de \(2000\) ans et contient, entre autre, les fondements de la géométrie du plan.
C’est dans les Éléments que pour la première fois un travail mathématique a été réalisé sur la base d’une démarche axiomatique.
Addition vectorielle
Rappelons que pour former la somme de deux vecteurs \(\overrightarrow{u}\) et \(\overrightarrow{v}\) de \(\mathscr V\), il suffit de considérer trois points \(A,B,C\) de \(\mathscr P\) tels que \(\overrightarrow{u}= \overrightarrow{AB}\) et \(\overrightarrow{v} =\overrightarrow{BC}\). Le vecteur somme \(\overrightarrow{u}+\overrightarrow{v}\) est alors donné par \[\overrightarrow{u}+\overrightarrow{v} =\overrightarrow{AB}+\overrightarrow{BC}=\overrightarrow{AC}.\] L’addition vectorielle vérifie les propriétés suivantes:
Pour résumer ces quatre propriétés, on dit que le couple \((\mathscr V,+)\) est un groupe commutatif.
Produit d’un vecteur et d’un réel
Á tout nombre réel \(\lambda\) et à tout vecteur \(\overrightarrow{u}\in \mathscr V\), on peut associer le vecteur \(\lambda. \overrightarrow{u}\). Ce produit que l’on dit externe possède les propriétés suivantes:
On dira, pour résumer ces \(8\) propriétés de l’addition vectorielle et du produit externe, que le triplet \((\mathscr V,+,.)\) est un espace vectoriel sur \(\mathbb{R}\).
Vecteurs colinéaires, unitaires
Droites du plan
Modes de repérage dans le plan
Repères Cartésiens
René Descartes, né 31 mars 1596 à La Haye, mort à Stockholm le 11 février 1650
René Descartes est un philosophe, physicien et mathématicien français. La pensée de Descartes a eu des répercussions fondamentales sur la philosophie et la science moderne. Il est l’auteur du fameux Discours de la méthode. En tant que scientifique, les lignes suivantes, extraites de ce discours, devraient vous interpeller. La méthode fixe quatre principes pour la conduite de l’esprit humain : Le premier était de ne recevoir jamais aucune chose pour vraie, que je ne la connusse évidemment être telle : c’est-à-dire, d’éviter soigneusement la précipitation et la prévention ; et de ne comprendre rien de plus en mes jugements, que ce qui se présenterait si clairement et si distinctement à mon esprit, que je n’eusse aucune occasion de le mettre en doute. Le second, de diviser chacune des difficultés que j’examinerais, en autant de parcelles qu’il se pourrait, et qu’il serait requis pour les mieux résoudre. Le troisième, de conduire par ordre mes pensées, en commençant par les objets les plus simples et les plus aisés à connaître, pour monter peu à peu, comme par degrés, jusqu’à la connaissance des plus composés ; et supposant même de l’ordre entre ceux qui ne se précèdent point naturellement les uns les autres. Et le dernier, de faire partout des dénombrements si entiers, et des revues si générales, que je fusse assuré de ne rien omettre. . Bien que François Viète utilise déjà une notation semi-symbolique, René Descartes est le premier à utiliser une notation entièrement symbolique. Il est à l’initiative de l’introduction des lettres latines dans les notations mathématiques. Il propose d’utiliser les premières lettres de l’alphabet (\(a\), \(b\), \(c\), ...) pour les paramètres et les dernières (\(x\), \(y\), \(z\), ...) pour les inconnues. Nous utilisons toujours cette convention! Descartes est aussi à l’origine de la notion de repère du plan et de ce qu’on appelle maintenant la géométrie analytique, ce qui nous intéresse ici. On raconte que c’est en observant une mouche qui se promenait sur les carreaux d’une fenêtre, qu’il aurait pensé à définir, à l’aide des carreaux, des coordonnées du plan. Descartes comprit le premier qu’on peut transformer un problème de géométrie en un problème algébrique. La géométrie de Descartes est publiée en français en \(1637\) et traduite en latin par Van Schooten en \(1649\), puis, dans une édition considérablement augmentée et commentée en deux volumes en \(1659\) et \(1661\). Cette seconde édition favorisera considérablement la propagation des idées de Descartes.
Changement de repère
Un changement de repère consiste à changer simultanément l’origine \(O'\) et la base \((\overrightarrow{\imath'},\overrightarrow{\jmath}')\) d’un repère cartésien \(\mathscr R'\) \((O',\overrightarrow{\imath'},\overrightarrow{\jmath'})\) en l’origine \(O\) et la base \((\overrightarrow{\imath},\overrightarrow{\jmath})\) d’un nouveau repère \(\mathscr R\) \((O,\overrightarrow{\imath },\overrightarrow{\jmath })\). Soit \(M\) un point du plan \(\mathscr P\) de coordonnées \((x',y')\) dans l’ancien repère \(\mathscr R'\) et de coordonnées \((x,y)\) dans le nouveau repère \(\mathscr R\). Cherchons à exprimer les nouvelles coordonnées \((x,y)\) en fonction des anciennes \((x',y')\). Notons \((x_{O'},y_{O'})\) les coordonnées de \(O'\) dans \(\mathscr R\). On a \[\begin{aligned} x'\overrightarrow{\imath'}+y'\overrightarrow{\jmath}'&=&\overrightarrow{O'M}\\ &=& \overrightarrow{O'O}+\overrightarrow{OM}\\ &=&\overrightarrow{OM}-\overrightarrow{OO'}\\ &=&x\overrightarrow{\imath}+y\overrightarrow{\jmath}-x_{O'}\overrightarrow{\imath}-y_{O'}\overrightarrow{\jmath}\\ &=&(x-x_{O'})\overrightarrow{\imath}+(y-y_{O'})\overrightarrow{\jmath}\end{aligned}\] Si \((\alpha,\beta)\), \((\gamma,\delta)\) désignent les coordonnées respectives de \(\overrightarrow{\imath}'\) et \(\overrightarrow{\jmath}'\) dans \(\mathscr R\), on a aussi \[\begin{aligned} x'\overrightarrow{\imath'}+y'\overrightarrow{\jmath}'&=&x'(\alpha\overrightarrow{\imath}+ \beta\overrightarrow{\jmath})+y'(\gamma\overrightarrow{\imath}+\delta \overrightarrow{\jmath}\\ &=&(\alpha x'+\gamma y')\overrightarrow{\imath}+(\beta x'+\delta y')\overrightarrow{\jmath} \end{aligned}\] On obtient alors les relations recherchées \[\left\{\begin{array}{c} x-x_{O'}=\alpha x'+\gamma y'\newline y-y_{O'}=\beta x'+\delta y' \end{array}\right.\]
\[\boxed{\begin{cases} x-x_{O'}&=\cos \theta x'-\sin \theta y'\newline y-y_{O'}&=\sin \theta x'+\cos \theta y' \end{cases}}\]
Équation cartésienne
Repères polaires
Équation polaire
Produit scalaire
Définition
Interprétation en terme de projection
Propriétés du produit scalaire
\[\begin{aligned} \overrightarrow{u}.\overrightarrow{v} &=& (x\overrightarrow{\imath}+y\overrightarrow{\jmath}).(x'\overrightarrow{\imath}+y'\overrightarrow{\jmath})\\ &=&x\overrightarrow{\imath}.(x'\overrightarrow{\imath}+y'\overrightarrow{\jmath})+y\overrightarrow{\jmath}.(x'\overrightarrow{\imath}+y'\overrightarrow{\jmath})\newline &=&x.x'\overrightarrow{\imath}.\overrightarrow{\imath}+xy'\overrightarrow{\imath}.\overrightarrow{\jmath}+yx'\overrightarrow{\jmath}.\overrightarrow{\imath}+yy'\overrightarrow{\jmath}\overrightarrow{\jmath}\end{aligned}\]
Interprétation en termes de nombres complexes
Déterminant
Définition
Interprétation en terme d’aire
Propriétés du déterminant
Interprétation en terme de nombres complexes
Application du déterminant: résolution d’un système linéaire de Cramer de deux équations à deux inconnues
Soit \[\left(\mathscr S\right):\left\{ \begin{aligned} ax&+by&=&\alpha\cr cx&+dy&=&\beta \end{aligned}\right.\] On appelle déterminant de ce système le réel \(\delta=ad-bc\). Ce système linéaire est dit de Cramer si et seulement si son déterminant \(\delta\) est non nul. On a alors la proposition suivante.
Droites
Préambule: Lignes de niveau
Lignes de niveau de \(\protect M \protect\mapsto \protect\vec{u}\protect.\protect\overrightarrow{AM}\)
Lignes de niveau de \(\protect M\protect\mapsto \protect\mathop{\rm det}\left( \protect\vec{u},\protect\overrightarrow{AM}\right)\)
Représentation paramétrique d’une droite
Cette représentation peut être utilisée quand on connaît un point et un vecteur directeur de la droite étudiée.
\[\boxed{\begin{cases} x&=x_A+t\,\alpha \\ y&=y_A+t\, \beta \end{cases} ; t\in\mathbb{R}} \quad \left(\star\right)\]
Équation cartésienne d’une droite
Cette représentation est aussi utilisable quand on connaît un point et un vecteur directeur de la droite en question. On se remémorera au préalable ce qu’est une équation cartésienne (voir la définition [equ_cartesienne] page [equ_cartesienne]).
Droite définie par deux points distincts
Cette méthode est à utiliser pour déterminer l’équation cartésienne d’une droite quand on connaît deux points de cette droite. Soit \(D\) une droite passant par les points \(A\) et \(B\) de \(\mathscr P\) de coordonnées respectives \((x_A,y_A)\) et \((x_B,y_B)\) dans un repère orthonormal direct du plan. On détermine une représentation paramétrique ou une équation cartésienne de \(D\) en remarquant que \(D\) admet \(\overrightarrow{AB}\) comme vecteur directeur et en se ramenant à une des méthodes développées dans l’un des deux paragraphes précédents.
Droite définie par un point et un vecteur normal
La proposition qui suit permet de calculer l’équation cartésienne d’une droite quand on connaît un point et un vecteur normal de cette droite.
Distance d’un point à une droite
Équation normale d’une droite
Équation polaire d’une droite
Dans tout ce paragraphe, on considère un repère orthonormal direct \(\mathscr R (O,\overrightarrow{\imath },\overrightarrow{\jmath})\) et un repère polaire \(\mathscr R_\theta\left(O,\overrightarrow{u} \left(\theta\right), \overrightarrow{v} \left(\theta\right)\right)\).
Intersection de deux droites, droites parallèles
Dans tout ce paragraphe, on considère un repère orthonormal \(\mathscr R (O,\overrightarrow{\imath },\overrightarrow{\jmath})\).
Cercles
Définition
Équation cartésienne d’un cercle
Dans tout ce paragraphe, on considère un repère orthonormal \(\mathscr R (O,\overrightarrow{i},\overrightarrow{j})\).
Supposons que \(M\left(x,y\right)\) est un point de \(\mathscr C\). Alors \(\left\|\overrightarrow{\Omega M}\right\|=R\) et élevant au carré \(\left\|\overrightarrow{\Omega M}\right\|^2=R^2\) ce qui s’écrit \((x-\alpha)^2+(y-\beta)^2=R^2\).
Représentation paramétrique d’un cercle
Réciproquement, soit \(M(x_M,y_M)\in\mathscr C(\Omega,R)\). Les coordonnées de \(M\) vérifient \((x_M-\alpha)^2+(y_M-\beta)^2=R^2\). Posons \(a={\scriptstyle x-\alpha\over\scriptstyle R}\) et \(b={\scriptstyle y-\beta\over\scriptstyle R}\). Comme \(a^2+b^2=1\), il existe un réel \(\theta_0\) tel que \(a=\cos \theta_0\) et \(b=\sin \theta_0\). Donc \[\left\{\begin{matrix} x_M=\alpha+R\cos \theta_0 \newline y_M=\beta+R\sin \theta_0 \end{matrix}\right.\]
Équation polaire d’un cercle passant par l’origine d’un repère
Réciproquement, si un ensemble du plan admet comme équation polaire \(r=2\alpha\cos \theta+2\beta \sin \theta\) alors c’est le cercle de centre \(\Omega(\alpha,\beta)\) et passant par \(O\).
Caractérisation d’un cercle par l’équation \(\protect\overrightarrow{MA}.\protect\overrightarrow{MB}\protect=\protect 0\)
Intersection d’un cercle et d’une droite
En résumé
- 1 Temple dédié aux muses rattaché à la bibliothèque
Bibliographie
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[ID: 58] [Date de publication: 31 octobre 2021 09:47] [Catégorie(s): Le cours de SUP ] [ Nombre commentaires: 0] [nombre d'éditeurs: 1 ] [Editeur(s): Emmanuel Vieillard-Baron ] [nombre d'auteurs: 3 ] [Auteur(s): Emmanuel Vieillard-Baron Alain Soyeur François Capaces ]Documents à télécharger
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