Normale sup à l'honneur

Canard enchaîné 11 - 12 - 2019
Il faut quand même le faire, "l'engagement décennal" de "servir l'État" (10 ans = diplôme + agreg + thèse + post-doc) ça passe quand même vite.
En maths il semble que les Gafa en soient friands.
"J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
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Réponses

  • @xax : ouais, bof.
    Je n'ai jamais entendu parler d'un normalien qui ait été obligé de rembourser ses émoluments antérieurs.
    Mais a-ce quelque chose de scandaleux ? Quand tu vois le salaire d'un agrégé ou d'un maît' de conf en début de carrière...
    Quant à Monsieur Macron, malgré tout le respect que je lui dois je pense qu'il avait les moyens de se le permettre.
    Bref, tout ça pour dire que le contenu de ce torchon a le don de me hérisser le poil.

    Ceci dit je n'ai peut-être pas bien saisi le sens de ton propos. Déjà, c'est quoi un Gafa ?

    Cordialement

    Martial
  • Gafa: Google Amazon, Facebook, Apple.

    PS:
    La Canard est un des rares titres de la presse indépendante. Je ne pense pas que torchon soit le bon qualificatif le concernant.
  • @FdP : le mot "torchon" s'adressait uniquement au papier joint au post de xax, pas au Canard en général. Que les choses soient bien claires !
  • Bonjour,

    je ne vois pas pourquoi une personne qui est payée par l'état durant ses années d'étude ne rembourserait pas les sommes perçues si elle refuse de servir l'état ensuite et part servir des intérêts privés surtout s'il s'agit de multinationales étrangères .
    En tant que contribuable, je trouve cela navrant.
    Bien cordialement.
    kolotoko
  • Bonjour,

    Fais-tu une différence avec une étudiant de l’université qui part travailler à l’étranger ? Ses études coûtent aux contribuables.

    De plus, que dire d’un normalien qui postule à un poste de chercheur pendant trois années et qui ne l’obtient pas. Doit-il rembourser ?

    Juste pour bien comprendre ce qui te navre.
  • Martial, en quoi est-ce un torchon? L'article ne fait qu'énoncer le fait que certains anciens élèves ne respectent pas la loi. A moins que tu ne qualifies de torchon tout ce qui n'est pas en accord avec tes idées ?

    Pour mémoire, un étudiant de l'ENS est payé pendant ses études, cotise pour la retraite et avance dans les échelons... Vu l'énorme avantage que cela représente, la moindre des choses serait de jouer le jeu quand on se barre dans le privé après.
  • @YvesM en fait ce n'est pas que les normaliens se cassent rapidement dans le privé sans rembourser ce qui est inscrit dans la loi qui me navre, je m'en fiche à vrai dire, ça concerne leur éthique.

    Ce qui me navre c'est le mouvement de dénormalisation de l'enseignement en général (fermeture des écoles normales d'instits dont le qualificatif "supérieur" aux autres venaient de ce qu'elles les chapeautaient) et le fait que déjà un petit quart de l'effectif se casse ab initio des ens participe à cette funeste dynamique.
    Je ne pensais pas que la saignée dans les effectifs était aussi importante. Ce que m'amène à penser qu'au fil des ans plus de la moitié quitteront l'enseignement et la recherche.

    J'ai compris récemment qu'un des facteurs importants de la baisse de qualité du système d'enseignement est cette dénormalisation.

    @Martial "Quand tu vois le salaire d'un agrégé ou d'un maît' de conf en début de carrière... " oui mais ceci est connu avant l'intégration et un taupin qui décroche une ens aurait pu faire n'importe quelle autre école et avoir un salaire bien plus important. Donc il s'agit vraiment d'un choix.
    D'autre par le lien de kolotoko montre que les perspectives autres que l'enseignement sont vraiment très larges pour respecter l’engagement décennal, un normalien peut très bien postuler à un poste mieux rémunéré de haut fonctionnaire ou de cadre d'établissement public.

    @kolotoko merci pour le lien, en fait c'est encore plus avantageux que ce que je pensais, et le remboursement est très très limité (salaire net uniquement).
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Martial écrivait:
    > @xax : ouais, bof.
    > Je n'ai jamais entendu parler d'un normalien qui
    > ait été obligé de rembourser ses émoluments
    > antérieurs.
    > Mais a-ce quelque chose de scandaleux ? Quand tu
    > vois le salaire d'un agrégé ou d'un maît' de
    > conf en début de carrière...

    Oui c'est scandaleux. Déjà que c'est scandaleux que les ENS perdurent.
    Si en même temps (cher à notre président) que supprimer l'ENA, il supprime les ENS, il aura réussi son mandat.

    Pour les salaires, vu le boulot qu'on abat, sans supérieur hiérarchique (enfin si, mais le jour qu'on le voit c'est pour bouffer les petits fours, on est payé assez grassement [je parle pour les EC
  • YvesM écrivait:
    > Bonjour,
    >
    > Fais-tu une différence avec une étudiant de
    > l’université qui part travailler à
    > l’étranger ? Ses études coûtent aux
    > contribuables.

    OUI!!

    > De plus, que dire d’un normalien qui postule à
    > un poste de chercheur pendant trois années et qui
    > ne l’obtient pas. Doit-il rembourser ?

    L'état doit pouvoir l'obliger à accepter n'importe quel emploi public (l'armée a besoin de personnel pour aller buter du Daech jusque dans les chiottes)
  • @Joaopa stp évitons de faire un débat anti-ens ou anti-normalien, ça n'a pas de sens.

    Il y a un gros problème dans des dispositifs de formation des enseignants normaliens, qui ont, par le passé, bien fonctionné et contribué à la qualité de l'enseignement primaire et secondaire "d'avant". Mais il me parait injuste d'attribuer les dysfonctionnements actuels à l'institution et aux gens qui sont passés par là.

    En dehors de la question de l'enseignement, il y a le problème récurrent de l’absence en France d'établissement à rayonnement international de taille suffisante, et ce ne sont pas les créations technocratiques artificielles récentes qui vont y changer grand chose, tout comme la bataille grotesque autour du nom "Sorbonne", le seul identifié - et prestigieux - à l'international - que se disputent 3 ou 4 établissements.

    S'il y a une saignée des effectifs de normaliens cela veut dire que la déliquescence est telle que des jeunes qui ont choisi ces études ne parviennent plus à se projeter dans l'avenir et quittent le système rapidement.

    La gestion politique a été vraiment très mauvaise. Inexistante en fait, faute de ministre.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • xax a écrit:
    En dehors de la question de l'enseignement, il y a le problème récurrent de l’absence en France d'établissement à rayonnement international de taille suffisante,

    La taille n'a rien à voir : Harvard 20000 étudiants, MIT 10000 étudiants, caltech 2000, université de Hokkaido 20000 étudiants. Tant que l'enseignement supérieur ne sera pas en partie privatisé, on sera toujours à la ramasse.
  • N'ayant pas fait d'école d'application après l'X, car ayant été embauché directement dans le secteur privé, j'ai remboursé intégralement ma pantoufle, soit 267 500 F, sur quatre ans, avec mon propre salaire, et en faisant de drastiques économies (pas de vacances, ni de dentiste, ni de véhicule, etc.). J'ajoute que je trouve inique le dispositif selon lequel faire une école d'application (c'est-à-dire les deux dernières années des Mines, de l'ENSAE, etc.) libère de la pantoufle.

    Quant aux normaliens qui, violant la loi grâce au concours d'une administration complice, ne remboursent pas leurs pantoufles, c'est bien évidemment inadmissible. Ce sont les mêmes qu'on retrouve plus tard en politique ou en affaires, bénéficiant de rémunérations accessoires souvent discrètes (pots-de-vin) dans des conseils d'administration ou via des sociétés de conseil, le tout en paradant dans de beaux costumes offerts par des amis. Au poteau tout ça !
  • Le statut public ou privée n'a strictement aucune importance : Oxford et Cambridge sont des universités publiques. Caltech c'est plus une école doctorale qu'une université standard, et son environnement est très large.

    Les normaliens qui désertent en masse l'enseignement et la recherche pour le privé c'est quand même le symptôme de quelque chose de grave.

    @Sinusix oui c'est exact j'ai un copain X-Mines qui est parti direct dans le privé, je ne savais pas que ça libérait de la pantoufle.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • @xax: en maths, le plus évident est que le nombre d'emplois d'enseignants-chercheurs mis au concours chaque année a, en 20 ans, été à peu près divisé par 3 tandis que le nombre d'élèves normaliens restait constant.

    Et puis, tu as raison, il y a eu un mouvement d'effacement du lien des ENS à l'enseignement, mouvement amorcé depuis 1985. Le concours des ENS est devenu de moins en moins singulier, finissant par se confondre avec le concours d'entrée à Polytechnique.

    Sachant ce que je lui dois, j'ai beaucoup d'affection pour le système des ENS, mais la question du rôle des ENS dans la structuration actuelle de l'enseignement supérieur doit pouvoir être posée.

    Il y a vingt, trente ans, on avait un système d'inspiration égalitaire dans lequel les ENS jouaient un rôle de brassage des élites. Aujourd'hui, on est dans un système de plus en plus vivement stratifié, concurrentiel, dans lequel les ENS peuvent apparaître comme un acteur qui a les mêmes visées que les autres, mais ne joue pas à armes égales.

    Ceci dit, la question peut être élargie, puisque les missions des facultés sont de plus en plus proches de celles des écoles (parfois elles-mêmes universitaires)... avec moins de moyens.
  • D'après mes souvenirs, au milieu des années 1980, l'ENS vivait une crise de recrutement : l'un des concours d'entrée est allé jusqu'au bout de la liste complémentaire. C'est pourquoi il a fallu faire un effort pour diversifier les débouchés, ou du moins diffuser le message que les métiers de l'enseignement et de la recherche ne sont pas les uniques débouchés des ENS : https://www.ens.fr/une-formation-d-exception/carrieres

    Donc le fait qu'une fraction (23%) des normaliens aillent dans le privé avant la fin de leur engagement décennal ne me choque pas. Par contre, il est anormal que certains d'entre-eux ne s'acquittent pas de leur dette.
  • Tu es sûr du 23 % ? D'après le paragraphe précédent, ce qui est donné, ce sont le nombre de départs pour deux promotions et le nombre d'élèves par promotion.
  • Pourquoi ces gens seraient incités à rembourser? On voit bien dans l'actualité récente qu'à la tête de l'Etat tout le monde s'en fiche de ces "broutilles". Il faut que toute la presse désigne une personne pour qu'elle se mette à rembourser.

    Moi ce qui me choque est que le citoyen paie les études très chères de gens qui seront (très bien) rémunérés pour préparer les plans sociaux (de licenciement) de demain ou optimiser la masse salariale alors que normalement ils devaient servir pour le bien de la collectivité dans son ensemble.
  • Ah, on a lu le même article il y a 30 ans

    "1984 (...) Normale Sup n'intégrait que 26 étudiants pour 30 places disponibles [en M'] (...) 20 lauréats parmi les 30 premiers classés misaient sur la bicorne et l'épée".
  • Sorry, je n'ai pas le temps de tout lire.
    Je veux juste dire que je suis entièrement d'accord avec Yves M : il y a des normaliens qui après agreg + thèse + ater + 4 ou 5 années de post-doc, se reconvertissent dans le privé, par exemple via un M2 en informatique ou en math appliquées à la finance... et je ne vois pas l'intérêt de pourrir la vie de ces gens-là, qui ne demandaient pas mieux que d'occuper un poste de MCF.

    Je n'arrive pas à retrouver qui a dit qu'ils n'avaient qu'à aller buter du Daech dans les chiottes, mais ce n'est pas très malin.
    Agreg + thèse + ater + 4/5 post-doc + tenir un fusil et se faire dégommer = un sacré parcours !!!
  • Si le normalien a fait agreg + thèse + ater + 4 ou 5 années de post-doc, alors il a fini son engagement décennal donc il ne doit plus rien à l'Etat.
  • Agreg + thèse + ater + 4/5 post-doc + tenir un fusil

    Ainsi donc, Martial n'est va-t-en-guerre qu'avec la peau des autres...
  • Bonjour,

    Je suis normalien de l’ENS Lyon.

    Je lis des choses fausses (et certaines drôles) sur ce sujet. Pour ceux qui veulent comprendre, voici quelques éléments :

    - Parmi tous les normaliens environ 15% à 20% travaillent dans le privé. C’est plus de 50% pour les Polytechniciens.
    - Les élèves ont un engagement décennal. La fonction publique n’a pas l’engagement de proposer un poste.
    - Dans les dix ans, les années d’études, la thèse, l’armée comptent. Les post-docs ne comptent pas.
    - Le remboursement plein est d’environ 31 000 euros pour Polytechnique et 50 000 euros pour les normaliens (c’est lié à une rémunération plus grande d’environ 1 300 contre 880 euros mensuel).
    - Le remboursement est dégressif selon le nombre d’année restant : après les quatre années d'études pour les normaliens c’est plein pot ; après 9 ans, on ne rembourse qu’une fraction : 12/(12 x 6).
    - La direction des écoles peut décider de lancer la procédure de remboursement. Elle peut également attribuer une remise gracieuse (rien à payer) ou 75% ou 50% ou 25%.

    - La loi a changé en 2015. Elle est plus sévère et vise au remboursement effectif.
    - Il est faux de dire et de croire que des normaliens ne payent pas leur dû. Une fois mise en recouvrement, ne pas payer revient à ne pas payer une dette à l’Etat et l’Etat utilise tous les moyens à sa disposition - y compris retenue sur salaire et charge des intérêts.

    - Avant 2015, seuls les Polytechniciens qui quittaient l’école directement après la scolarité propre à Polytechnique étaient concernés par un remboursement éventuel. Selon les cas, le remboursement était mis en recouvrement. Si le poste participe au rayonnement de l’école, le recouvrement n’était pas demandé.
    - Avant 2015, les ENS étaient assez cool : pas de remboursement si la scolarité propre à l’école est effectuée ET soit une thèse soit un second diplôme. En gros, la direction considère qu’un docteur qui développe des médicaments pour Mérieux participe au rayonnement de l’école.

    - Cas de remboursement à l’ENS de Lyon avant 2015 :
    Une élève tombe malade en seconde année. Elle ne peut plus passer avec succès sa Maîtrise. Remboursement des deux années à 75%.
    Un élève part faire du surf en Nouvelle Zélande dès la première année. Il demande de passer les épreuves à distance. Refusé. Il rentre donc pour les épreuves principales. Il réussit la Licence, la Maîtrise, mais échoue au Master 1. Remboursement à 100%.
    Une élève décide de faire des bébés. Elle en fait deux. Son mari est à Paris. Elle part vivre à Paris. Elle reçoit zéro en Travaux Dirigés de Chimie. Elle n’a pas sa Maitrise. Elle est prévenue : si elle l’a manque encore, c’est la porte. Elle la manque pour la même raison. Remboursement à 100%.

    Mon cas personnel : j’ai fait une thèse et pas d’agreg. J’ai envoyé cinq CV à des entreprises publiques, aucune réponse positive ni même un rendez-vous. J’ai envoyé trois CV à des entreprises privées : trois propositions de rendez-vous et deux d’embauches. C’était avant 2015, mon premier poste était dans un laboratoire de recherche et développement d’une entreprise française. La direction a considéré ces données et n’a pas demander le remboursement.
  • @Martial : pour une fois, je suis assez d'accord avec Sinusix, je trouve que c'est un drôle de départ dans une vie de citoyen que de commencer par considérer qu'un engagement qu'on a pris auprès de l’État ne vaut rien.
    On peut imaginer que le remboursement de la dette soit suffisamment étalé pour que ce ne soit pas trop difficile à rembourser, l'inflation aidant.

    Le peu de débouchés dans la recherche publique est navrant ; mais les ENS ne sont pas les seuls endroits où on peut acquérir les connaissances permettant de postuler à un poste dans la recherche. Qui plus est, ces ENS sont maintenant accessibles avec un statut de normalien étudiant, sans engagement.
    Ça ne me choquerait pas que les emplois rémunérés d'élève normalien soient plutôt pour des gens pour qui l'enseignement dans le secondaire est une issue acceptable (même si pas forcément la plus souhaitée).
  • La morale de l'histoire: entre une Maîtrise de surf et un Master 1 à l'ENS, il faut choisir !
    ...
  • @YvesM : si, les postdocs comptent, relis la page https://www.ens.fr/l-engagement-decennal-des-eleves-de-l-ens
    page de l'ENS a écrit:
    Les années d’études doctorales et postdoctorales réalisées en France (doctorat : ASN, ATER, CIFRE …) ou à l’étranger sont décomptées dès lors que l’ENS en est informée.
  • Si le système s'abstient de taper trop fort sur les normaliens pantouflards, c'est aussi parce que les candidats se décourageraient d'intégrer une école dont le concours d'entrée est parmi les plus difficiles pour finir prof de collège (ou chasseur d'islamistes comme suggéré plus haut).
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • On se demande bien ce que viennent faire Daesh et les islamistes, dans un sujet sur les normaliens, sur un forum de mathématiques.

    C'est vraiment affligeant. Courage aux modérateurs, pour gérer avec tous ces sujets que certains prennent plaisir à faire systématiquement dévier. Il y avait déjà une tendance à se croire sur sur les-caniveaux.net, mais je constate avec tristesse que ça s'accélère depuis quelques mois.
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • aléa a écrit:
    Aujourd'hui, on est dans un système de plus en plus vivement stratifié, concurrentiel, dans lequel les ENS peuvent apparaître comme un acteur qui a les mêmes visées que les autres, mais ne joue pas à armes égales.

    On est d'accord :
    budget ULM 105M euros 2017 2000 étudiants
    budget Sorbonne université 650M 55000 étudiants

    Pour refiler les mêmes formations et les mêmes diplômes.
    C'est beau l'égalité républicaine.
  • @zeinot, c'est Joaopa qui a parfois des solutions un peu tranchées qui suggérait d'employer militairement les normaliens en mal de poste, mais je l'ai prié d'éviter de prendre le risque de faire dériver le fil sur une tonalité anti-normalienne et donc c'est clos sur ce point.

    @YvesM selon l'article du Canard c'est 23% d'élèves toutes ens confondus qui sont concernés par un remboursement de salaire, 9% pour l'X, pas 50%. Mais je ne sais pas si le cas des X-école de corps dispense toujours de l'engagement décennal.
    Ce n'est pas tellement le flouze (qui ne correspond à rien, vu que comparativement à un universitaire les études elles-mêmes sont bien plus coûteuses) qui est pertinent, mais le fait qu'un normalien puisse avoir du mal comme tu en témoignes pour obtenir un emploi dans une entreprise publique. Je n'idéalise pas le niveau, mais je pense qu'il doit y avoir moins de débiles légers dans les ens qu'à Sc Po ou dans les écoles de commerce.

    @aléa http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?9,1905850,1906014#msg-1906014 oui c'est ça. Les ens faisaient partie d'un ensemble qui n'existe plus et dont elles étaient à la tête.
    Cette dénormalisation de l'enseignement n'est curieusement pas évoquée dans les problèmes actuels, alors que ce n'est pas tellement compliqué de comprendre que c'est un facteur important.

    Je ne suis pas du tout dans les trips taupins - concours - écoles, je n'ai pas d'affectif là dessus ; par contre j'ai beaucoup de considération pour la structuration normalienne de l'enseignement qui existait dans le passé, je pense qu'une part importante de la réputation justifiée de l'école française venait de là. Et aussi de grands savants qui sont issus de ces écoles. Aussi, ce qui me navre le plus c'est ça : que les ens deviennent partiellement au moins des écoles de commerce, ça me donne des haut-le-cœur.

    La piste que tu indiques sur la stratification de l'enseignement devrait se voir sur la sociologie du recrutement des ens - je m'avance en disant qu'il n'y a plus d'enfants d'instits mais plutôt des enfants d'agrégés ou d'enseignants chercheurs et de CSP++. Et bien évidemment, à part l'exception qui confirmera la règle, absolument plus de CSP--
    Donc un public peu emballé pour aller enseigner à Condom ou Bezons, phénomène déjà visible à l'ens de jeunes filles puisqu'elles avaient besoin d'un dictionnaire :-)
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • zeitnot a écrit:
    On se demande bien ce que viennent faire Daesh et les islamistes, dans un sujet sur les normaliens, sur un forum de mathématiques.

    Alors que vient faire les ENS dans un forum sur les mathématiques ? Je suis sérieux quand je propose d'envoyer au Sahel les fonctionnaires ENS sans affectation. En quoi doivent-ils être dispensés ? En 1914, il aurait aussi fallu les dispenser, parce que voyez-vous, si on commence à envoyer l’Élite de la France en compagnie des pouilleux des campagnes c'est la fin tout ma bonne dame ...
  • Joaopa écrivait : « En 1914, il aurait aussi fallu les dispenser, parce que voyez-vous, si on commence à envoyer l'Elite de la France en compagnie des pouilleux ds campagnes c'est la fin tout ma bonne dame.... »

    C'est là où le désir d'égalité, noyé dans une jalousie de classes maladive, devient stupidité. En 1914, les normaliens auraient mieux servi leur Patrie à l'arrière du front, par leurs capacités intellectuelles (recherche, systèmes d'armes, cryptographie, administration, etc) plutôt qu'au front comme chair à canon sacrifiée au nom du triptyque républicain. Ils auraient aussi, du même coup, participé à la reconstruction du pays, après les hostilités, au lieu de nourrir les gazons des cimetières militaires. Oui, si un homme doit mourir au combat déchiqueté par les éclats d'un obus, il vaut cent fois mieux pour le pays que ce soit un ouvrier ou un paysan plutôt qu'un brillant intellectuel.
  • Faute de gout. Sans la saignee de mathematiciens de 1914-18, Bourbaki eut ete tres different. Joaopa, ta fureur envers ceux de tes collegues universitaires qui n'en fichent pas une est un peu deplacee, d'abord parce que le modele du normalien parachute apres une courte these dans une universite de province et qui ne publiera rien a maintenant bien vieilli et mon impression est que tout le monde bosse -avec des resultats de plus ou moins grande valeur je te l'accorde. Ensuite, est ce si different de ce qu'on voit dans l'industrie, qui a son petit pourcentage de bons-a -rien?
  • Joaopa a écrit:
    En 1914, il aurait aussi fallu les dispenser, parce que voyez-vous, si on commence à envoyer l'Elite de la France en compagnie des pouilleux ds campagnes c'est la fin tout ma bonne dame....
    Si on avait évité d'envoyer au front les normaliens en 14 il y aurait eu une physique française dans la première moitié du XXième siècle. Le projet Manhattan a été constitué en grande partie de savants européens, mais quasiment aucun français. Les maths ont eu plus de chance (les matheux français de 18 ayant eu la présence d'esprit de s'asseoir sur la fierté nationale et d'aller se former en Allemagne, chez l'ex-ennemi en personne, avant de revenir fonder Bourbaki et de changer le monde mathématique).

    C'est glauque de voir comment la haine compulsive de certains peut les amener à défendre les pires erreurs de l'histoire.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Et si on avait dispensé les paysans, les notaires, les marins-pécheurs, les juges, les normaliens etc on aurait eu des physiciens allemands.
  • Bonjour,

    @xax : ne confonds pas le pourcentage qui part dans le privé (50%) pour Polytechnique et le pourcentage qui doit rembourser tout ou partie de leur rémunération (9%). C’est que la plupart n’ont pas à rembourser.

    @Joaopa : je ne comprends pas ton discours sur les ENS et l’armée. A mon époque, quand la conscription était en vigueur, des normaliens de ma promo ont fait leur 10 mois en caserne. Mon VSNE a été annulé par Jacques Chirac deux mois avant mon départ.

    @JLT : officiellement les post-docs ne comptent pas. Mais comme c’est la direction de l’école qui décide la mise en recouvrement et une éventuelle remise, elle annonce les règles qu’elle a choisies. En gros elle dit : quand vous faites des études en France (sous un régime co-financé par l’Etat), on décompte de l’engagement.
  • P. écrivait : http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?9,1905850,1906270#msg-1906270
    > Faute de gout. Sans la saignee de mathematiciens de 1914-18, Bourbaki eut ete tres different.
    > Joaopa, ta fureur envers ceux de tes collegues universitaires qui n'en fichent pas une est un peu deplacee,

    Épiphénomène. La question est : les ENS ont-elles une utilité ? Réponse triviale : non. Elles font doublon avec les universités (donnent les mêmes diplômes que les universités) et coûtent énormément plus cher (voir les chiffres ci-dessus).

    >mon impression est que tout le monde bosse
    On n'a pas du fréquenter les mêmes universités.

    >Ensuite, est-ce si différent de ce qu'on voit dans l'industrie, qui a son petit pourcentage de bons-a -rien ?
    Ce n'est pas avec mes impôts.
  • Joaopa écrivait:
    > Ce n'est pas avec mes impôts.

    Quand l'État subventionne directement une entreprise, c'est avec tes impôts.
    Quand l'État met en place un crédit d'impôts pour les particuliers pour favoriser tel ou tel secteur économique, c'est bien avec tes impôts, certes plus indirectement.
  • guiguiche
    Que l'état arrête de financer l'entreprise.
    Explique moi comment une non-rentrée d'argent peut impacter mes impôts. Il suffit de supprimer un service publique.

    [Inutile de reproduire le message précédent. AD]
  • SinuSix a écrit:
    Oui, si un homme doit mourir au combat déchiqueté par les éclats d'un obus, il vaut cent fois mieux pour le pays que ce soit un ouvrier ou un paysan plutôt qu'un brillant intellectuel.

    Les paysans et le "brillant intellectuel" ont le même goût pour les vers de terre, une fois morts.
    Dans le processus d'évolution des espèces, chaque vie d'être humain a la même valeur.
    Donc le "il vaut mieux que" est plus que subjectif.
  • joaopa a écrit:
    On est d'accord :
    budget ULM 105M euros 2017 2000 étudiants
    budget Sorbonne université 650M 55000 étudiants
    Le budget de la sorbonne et d'ULM n'est pas uniquement là pour former des étudiants non ? Il y a 6700 chercheurs et enseignants chercheurs à la sorbonne contre 2200 chercheurs et enseignants chercheurs à Ulm.
  • Joaopa a écrit:
    Il suffit de supprimer un service publique.
    Je ne suis pas sûr que répéter à l'envi ton adhésion au fondamentalisme de marché t'aide à convaincre dans une discussion sur un point précis.
  • @Joaopa il reste quand même des écoles qui bénéficient d'un recrutement très pousse-seringue où l'on retrouve les meilleurs taupins et les meilleurs étudiants d'université, qui bénéficient de très bonnes conditions pour envisager la recherche.
    La question sérieuse que tu soulèves c'est : "qu'est-ce qui justifie ce différentiel de moyens ?"
    C'est effectivement une bonne question compte tenu du fait que l'ancienne fonction des ens, l'irrigation des enseignements primaires et secondaires, ce pour quoi elles ont été créées, n'existe quasiment plus (1).
    Mais de là à vouloir les fermer, ça me parait quand même hâtif dans la mesure ou l'on n'a pas ce qu'il faut en place pour reprendre efficacement la fonction qui reste (en gros, pour les maths en particulier, avoir des chercheurs au top reconnus et primés).

    (1) je viens de me rendre compte que la dénormalisation n'est pas donnée comme cause des problèmes dans l'enseignement parce qu'on commencerait à trop ouvertement poser la question avec en perspective la réponse brutale de Joaopa.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Par ses capacités intellectuelles, un brillant normalien, en tant de guerre, est beaucoup plus utile à sa Patrie à l'arrière qu'au front. De même, les officiers supérieurs, et a fortiori généraux, ne s'exposent pas au feu inutilement : leur vie est bien trop précieuse. Comme tous les mots, le verbe « valoir » est polysémique. Soutenir que toutes les vies se valent dans un sens philosophique, ou religieux, n'est pas absurde. Le soutenir au sens du bien commun, si.
  • Bonjour,
    Sinusix a écrit:
    Oui, si un homme doit mourir au combat déchiqueté par les éclats d'un obus, il vaut cent fois mieux pour le pays que ce soit un ouvrier ou un paysan plutôt qu'un brillant intellectuel.

    Il vaudrait cent fois mieux que ce soit les gens qui pensent comme Sinusix, on y gagnerait en empathie sociale.

    Cordialement,

    Rescassol
  • Sinusix écrivait:
    leur vie est bien trop précieuse.
    Aucune vie n'est moins précieuse qu'une autre.

    Si ces décideurs-là n'avaient pas été imbus de leur personne avec des ego surdimensionnés, comme on le voit encore aujourd'hui, il n'y aurait pas eu la guerre; les ouvriers et les paysans ne demandaient qu'à rester chez eux.
  • Corto écrivait : http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?9,1905850,1906362#msg-1906362
    [Inutile de recopier un message présent sur le forum. Un lien suffit. AD]

    Tu proposes à Joaopa de réfléchir, d'analyser des données, de comprendre...
    Tu ne crois pas que c'est peine perdue ?
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • @Héhéhé : je n'appelle pas torchon tout papier dont les idées ne correspondent pas aux miennes, sinon il y aurait beaucoup de torchons, je n'aurais même pas besoin de faire la vaisselle, il me suffirait de l'essuyer.
    J'appelle torchon tout papier qui se base sur des parti-pris aléatoires et infondés. Là, en l'occurrence, on a l'impression que l'auteur de l'article fait un fix sur les normaliens... genre si la France est dans la merde c'est parce qu'il y a trop de normaliens qui ne remboursent pas leurs émoluments après avoir tracé dans le privé.
    C'est triste à dire mais ça me rappelle Sarkozy quand il ciblait la communauté rom et la "racaille", et voulait tout nettoyer au Karcher.
    La métaphore n'est peut-être pas très heureuse, mais n'empêche que pour un journal soi-disant de gauche, bonjour !
  • @xax : "@Martial "Quand tu vois le salaire d'un agrégé ou d'un maît' de conf en début de carrière... " oui mais ceci est connu avant l'intégration et un taupin qui décroche une ens aurait pu faire n'importe quelle autre école et avoir un salaire bien plus important. Donc il s'agit vraiment d'un choix.
    D'autre par le lien de kolotoko montre que les perspectives autres que l'enseignement sont vraiment très larges pour respecter l’engagement décennal, un normalien peut très bien postuler à un poste mieux rémunéré de haut fonctionnaire ou de cadre d'établissement public."

    Je suis bien d'accord avec toi, mais si le type est entré à l'ENS dans la perspective de devenir enseignant-chercheur, ou chercheur, et s'il n'y arrive pas, non pas parce qu'il a glandé ou qu'il est nul, mais simplement parce qu'il a fait une thèse dans un domaine peu porteur, ou encore plus simplement parce qu'il y a trop peu de postes dans sa spécialité, tu ne vas quand même pas l'obliger à enseigner en lycée toute sa vie si c'est pas son truc, si ?
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