Pénurie de prof de maths et heures sup.

Dans mon lycée, quasiment tous les professeurs de mathématiques font au moins deux heures supplémentaires...

Avec la réforme du collège, on perd des heures d'enseignement en maths (plus d'horaires renforcés, plus d'AP en 6ème en plus des horaires obligatoires, plus de soutien) donc je pense qu'il y aura des suppressions de postes en collège cette année.
Et oui, les postes ne sont pas tous pourvus par des titulaires, mais l'état recrute des non-titulaires pour tenter de combler cela.
Cette année, je suis certifiée et je fais 3 HSA, mais c'est parce que j'en ai besoin financièrement : si je ne les faisais pas, ce serait une prof contractuelle qui les ferait C'est sûr que c'est un peu lourd, mais prof certifié en début de carrière, c'est mal payé !

Il n'y a pas de règles, cela dépend vraiment des collèges, et du "quota" d'heure sup à distribuer.
Pour ma part, agrégé je fais 18h cette année (3h sup') et mes collègues sont à 3h sup également.
En revanche, au collège d'à côté, tous les profs de maths sont certifiés et à 18h...

De plus, tu es en droit de refuser de faire plus d'1h sup en HSA.
Bon, le principal te manquera pas de te dire que c'est un contractuel (si on en trouve) qui assurera les cours et
que les heures sup' ça met du beurre dans les épinards...c'est un choix à faire suivant tes contraintes et/ou objectifs.

Salut Je veux apprendre,

pour ma part, je refuse de faire plus de deux heures supp' (je suis certifié).
Pour être précis, j'accepte deux heures supp' dans cet unique cas : si, en ne les acceptant pas, cela m'oblige à partager une classe avec un-e collègue. Parce que je suis convaincu que c'est mieux pour les élèves d'avoir un enseignant de mathématique plutôt que deux (mais je me trompe peut-être et ça dépend certainement du binôme de collègues). Sans compter que faire 18h avec une classe partagée (me) demande au moins autant de travail que 20h sans classe partagée (donc travailler autant - voire plus - pour être payé moins...).

Et je suis complètement sourd à l'argument du type : "si vous ne prenez pas les heures supp', c'est un contractuel qui viendra faire les heures en question et le temps qu'on en trouve un, on sera en novembre, les élèves n'auront donc pas eu de math pendant deux mois". Cet argument est, selon moi, une tentative de culpabilisation des enseignant-e-s alors qu'ils ne sont pas absolument pas responsables de cette situation. Ce n'est pas à nous, enseignant-e-s, de pallier les manquements de l'institution. Pire, de mon point de vue, en acceptant toutes ces heures supp', on invite les pouvoirs publics à réduire le nombre de postes (ou, en tout cas, à ne pas en créer de nouveaux) et, donc, à charger encore plus les classes, à augmenter encore le temps de travail, etc.

Bref, c'est totalement contraire à mes convictions politiques (sur le thème du partage du temps de travail, par exemple) et, aussi (surtout ?), je serai incapable de bien faire mon boulot en bossant 23h ou 24h devant élèves, ça m'obligerait à faire des choix (enlever un DM parce que je n'aurai pas le temps de le corriger, ne pas reprendre tel cours qui ne me satisfait pas car je n'ai pas le temps de m'y replonger sérieusement, voir moins de parents ou ne plus faire tel atelier parce que j'ai besoin de me dégager du temps pour préparer des cours, réduire l'individualisation dans ma pratique, etc.) que je me refuse à faire.
Donc, pour répondre clairement à une de tes questions : personnellement, accepter plus de deux heures supp' (dans la mesure du possible, j'essaie d'être à 18h) me ferait effectivement de très (trop) grosses semaines et réduirait la qualité de mon travail. Je m'y refuse.

Notons, avant de me faire rentrer dedans, que je ne juge en aucun cas les collègues qui acceptent beaucoup d'heures supp'. Ça les regarde et loin de moi l'idée de les condamner. Même, je comprends ça tout à fait, notamment pour les raisons financières ou pour des convictions personnelles ou parce qu'ils savent que le-la personne qui viendrait faire les heures en question est incompétent-e, etc.

@Dom : avec la réforme il sera plus difficile pour les collègues voulant blinder leurs services en Idd, projet...puisque ces heures seront à prendre dans les horaires des matières.

J'en connais déjà qui sont prêts à prendre 18h d'EPI (et oui, ça sent le demi-groupe et pas de copie et selon l'investissement pas trop de préparation...).

Je t'assure que des requins peuvent trouver à faire beaucoup d'EPI (un truc un semestre, un autre machin le second semestre). L'histoire de "faire sur les heures de cours" est une bonne blague.
Des heures de cours vont bien être replacées par des heures d'EPI et cela va coûter à la progression, c'est certain.
Les heures de cours (les vraies) peuvent être dispensées par des profs et les EPI être prises en binôme (demi-groupe) par un des profs, 3h par ci, 3h par là...

En effet les heures sup sont difficiles selon les établissements et selon l'emploi du temps.

Faire comme d'habitude, oui, mais en demi-groupe puisque cela semble être avec un autre prof.
Donc, c'est alléchant même si le prof ne veut pas faire d'EPI.

Oui, c'est ça le pire, selon le personnel, le chef d'établissement, etc., tout va dépendre du bahut quoi, à une certaine période.

Du bricolage, tel l'HDA.

Ha... J'avais compris que toutes les classes avaient un même nombre d'heure et que dans ces heures, trois heures d'EPI, seraient utilisées. Et chaque classe reçoit 3h pour les EPI (j'avais compris pour qu'un autre prof soit là, ou toute combine s'y ramenant).

P.S. : un prof m'a expliqué que se serait d'abord 2h45 et non pas 3h. Comprenne qui pourra quand on sait qu'aucune heure de cours ne dépasse 55minutes (ou alors alertez moi).
Des calculs d'épicier ? Un prof qui serait payé moins de 100% des heures "normales" ?

C'est ce que j'avais compris aussi. Ces 2h45 peuvent également servir à intervenir à deux profs dans une classe entière.

Avec 3h "marges" à utiliser pour 4h d'EPI / AP en cycle 4, tout le monde ne pourra pas avoir son demi-groupe.

gauss a écrit:

1 à l'X, 2 à Centrale Lyon et un au Mines pour mes bacheliers 2013 [...] deux qui veulent devenir enseignant en Mathématiques

Sur une classe, ça fait du combien: 12% (sans les aspirants profs) :-D (Bravo! Mais j'imagine qu'ils y sont pour quelque chose eux)

Les grilles de salaires sont publiques : certifiés, agrégés. Attention, ce sont les traitements bruts qui sont indiqués, il faut retirer peut-être 23% pour avoir le salaire net (ce serait bien si quelqu'un pouvait confirmer le 23%).

Le ministère a fait paraître il y a trois ans un bilan social. Les statistiques qui t'intéressent se trouvent page 50. En résumé (et en mensualisant les sommes), toutes heures sup et primes comprises (et on ne parle que des enseignants titulaires) :
-le salaire moyen net des enseignants du secondaire est de 2750€
-le salaire moyen net des enseignants agrégés est de 3500€
-le salaire moyen net des (rares) enseignants de chaire supérieure est de 5800€

nicolas.patrois a écrit:

Avec des colles ou si on est un forcené des heures sup, c'est faisable même en milieu de carrière.[...]

C'est pour ça que j'avais précisé "sans heure supp'" dans mon message. Sous-entendu : "avec un service de 18h pour les certifiés/PLP (15h pour les agrégés, $x$ heures pour les CAPEPS, $y$ heures pour les prof du primaire).
Je comptais donc les colles dans les heures supp'.

nicolas.patrois a écrit:

[...]Le salaire moyen cache le fait qu'il y a pas mal de collègues en fin de carrière. Les agrégés à 3500 euroboules en moyenne ? C'est en gros ce que je touche avec deux heures sup et deux heures de colle (quand tout est payé à l'heure).

Sûr que la moyenne ne signifie pas grand chose. Pour ma part, je n'ai jamais touché 2750 € net (salaire moyen des certifiés selon ce message), même en étant PP, avec la prime REP, avec deux HSA et plusieurs HSE (ateliers, aide aux devoirs, etc.).

2750 euros par mois c'est

Au temps pour moi, j'ai lu un peu trop vite, merci pour la correction.
Cela dit, mon propos reste le même : je n'ai jamais atteint cette rémunération moyenne (mais je n'ai que dix ans d'ancienneté et je me limite à deux heures supp').