Géométrie projective pour agrégatifs

pldx1
Modifié (December 2023) dans Géométrie
Notre ami pappus n'arrête pas de répéter que le programme actuel de l'agrégation ne contient pas les éléments nécessaires pour comprendre les géométries de Moebius, Kimberling ou Morley, c'est à dire les différentes versions de la géométrie projective plane. Il se trouve que je ne partage pas ce point de vue. Voici quelques éléments pour appuyer cet avis.

Le rantanplan

  1. Définition. On appelle rantanplan la feuille de "papier quadrillé écolier" qui est posée devant un écolier. On fait une croix (rouge) quelque part (à l'intersection de deux lignes du quadrillage), et on écrit "vous êtes ici". Quand cela prend trop de place, on écrit "O". Et on dit "c'est l'origine".
  2. Définition. Le point "tchouk, tchouk, tchouk, kling, tchik, tchik, bang, A" s'obtient en se plaçant en O, avec la marge derrière soi (le regard est alors dirigé selon le lignage horizontal). Alors on avance d'un carreau (tchouk), puis d'un carreau (le deuxième tchouk), puis d'un carreau (le troisième tchouk). Puis on fait un quart de tour (kling). On regarde alors dans la direction du lignage vertical. Puis on avance d'un carreau (tchik), puis d'un carreau (le deuxième tchik), puis on pose le crayon, on fait une croix (bang) et on écrit le nom du point.
  3. Axiome (Archimède+Thalès+Cantor). Le schéma définitionnel précédent permet d'accéder à tous les points du rantanplan.
  4. Définition, notation de Borel. Lorsqu'il y a "beaucoup" de tchouks et de tchicks, on les compte et l'on note $A=3+2i$. Le "i" sert à noter le kling.
  5. Expérience fondatrice. Le candidat se place face à la porte. Puis il fait un quart de tour, en direction du Jury. Puis il fait un quart de tour, en direction de la fenêtre. Alors, le candidat a fait un demi-tour. Cela se note $i^{2}=-1$.
  6. Scholie. Supposons que la scène précédente soit observée par deux vice-présidents du Jury, l'un placé à l'étage au dessus, l'autre placé à l'étage en dessous, et supposons en outre que le Président du Jury ait une autorité suffisante pour imposer à ses vice-présidents de synchroniser les sens de rotation de leur montres. Alors l'un d'eux verra $A=3+2i$, et l'autre verra $A=3-2i$.
  7. La main à la pâte. L'expérience ci-dessus peut être reproduite sans une mise en scène aussi grandiose. Il suffit que l'élève regarde son rantanplan non pas par au dessus, mais par transparence. Alors "tout se met à tourner dans l'autre sens".
  8. Définition. Coordonnées normalisées. De façon à intrinséquer la chose, nous définissons les coordonnées normalisées du point $A$ par:\[ \zeta_{norm}\left(A\right)=\left(\begin{array}{c} 3+2i\\ 1\\ 3-2i\end{array}\right)\] On note au-dessus ce que voit le vice président qui est à l'étage au-dessus, on note en-dessous ce que voit le vice président qui est à l'étage en-dessous. Et on peut même imaginer que le "1" entre les deux sert à unifier les points de vue des deux vice-présidents.
  9. Scholie. Lorsque les deux vice-présidents entrent en guerre ouverte (pour la succession à la Présidence), le point de vue "unificateur" ne peut être maintenu, et il convient de remplacer ce $1$ par un multiple: nous obtenons les coordonnées supérieures.
  10. Définition. Coordonnées supérieures. On appelle coordonnées supérieures des coordonnées proportionnelles aux coordonnées normalisées. Nous noterons cela par le signe $\simeq$ et nous avons, par exemple, la relation \[ \zeta_{A}\simeq\left(\begin{array}{c} 6+4i\\ 2\\ 6-4i\end{array}\right)\] Dans le vaste monde, où les plaisanteries sur les Ecoles Normales Supérieures risquent de tomber à plat, $\zeta_{A}$ s'appelle un affixe de Morley.
  11. Notation. Les coordonnées de Morley du point courant du plan se notent $
    \def\tra#1{{\vphantom{#1}}^{t}{#1}}
    \def\qq{\mathbb{Q}} \def\cc{\mathbb{C}} \def\rr{\mathbb{R}}
    \def\pcct{\mathbb{P_{C}\left(C^{\mathrm{3}}\right)}}
    \def\pyth{\boxed{Pyth}} \def\ww{\boxed{W}} \def\orth{\boxed{OrtH}} \def\met{\boxed{\mathcal{M}}} \def\kshi#1{\boxed{\mathcal{K}_{#1}}}
    \def\vz{\mathrm{\mathbf{Z}}} \def\vzz{\overline{\mathcal{Z}}} \def\vt{\mathrm{\mathbf{T}}} \def\linfz{\mathcal{L}_{z}} \def\wwz{\boxed{W_{z}}} \def\ortoz{\boxed{OrtO_{z}}} \def\metz{\boxed{\mathcal{M}_{z}}} \def\pythz{\boxed{Pyth_{z}}} \def\vecp{\mathcal{V}} \def\prodscal#1#2{\left\langle #1\mid#2\right\rangle } \def\linf{\mathcal{L}_{\infty}} \def\prm{\,.\,} \def\Sa{S_{a}} \def\Sb{S_{b}} \def\Sc{S_{c}} \def\ds#1{{\displaystyle #1}} \def\orto{\boxed{OrtO}} \def\tluret{\boxed{Lu^{-1}}}
    \def\conim#1{\boxed{\coni_{#1}}} \def\tlubo{\boxed{Lu}}
    \def\zang#1#2{\left(\overbrace{#1,\,#2}\right)}
    $$\vz:\vt:\vzz$ (grand zed, grand thé, grand zêta). Chaque agrégatif sait en effet qu'une variable algébrique n'est rien d'autre qu'un marque-ta-place dans l'écriture des polynômes qui sont des suites finies multi-indicées de coefficients. Que pourrait bien être le conjugué complexe d'un marque-ta-place ?

Algorithmique dans le rantanplan

  1. Théorème. Le corps des fractions $\mathbb{K}$ d'un anneau intègre $\mathbb{A}$ se construit en identifiant entre eux tous les couples de $\mathbb{A}\times\mathbb{A}\setminus\left(0,0\right)$ qui partagent un même alignement avec l'origine $\left(0,0\right)$. Quoiqu'en dise pappus, cette projectification $\mathbb{K}=\mathbb{P}_{\mathbb{A}}\left(\mathbb{A}^{2}\right)\setminus\left\{ \infty\right\} $ est et demeure au programme de l'agrégation, et quand on a cela, on a tout le reste.
  2. Le même en version soft, pour ne pas effrayer les collégiens: lorsque deux points du rantanplan sont alignés avec l'origine, les coordonnées sont proportionnelles, et le "produit en croix", aka le produit des extrêmes moins le produit des moyens, est nul: \[ x_{A}y_{B}-x_{B}y_{A}=0.\]
  3. Théorème de Thalès. Lorsque trois points sont au nombre de trois et alignés, les variations d'abscisses et les variations d'ordonnées sont proportionnelles. Cela s'écrit \[ \left(x_{C}-x_{A}\right)\left(y_{B}-y_{A}\right)-\left(x_{B}-x_{A}\right)\left(y_{C}-y_{A}\right)=0\]
  4. Définition (pente). L'équation d'une droite est la condition pour qu'un troisième point $\left(x,y\right)$ soit aligné avec deux points donnés (deux, c'est deux: les points donnés doivent être différents). Une fois réorganisée, l'expression ci-dessus s'écrit $y=px+m$, où $p$ est la pente, c'est à dire la proportion entre les $\Delta y$ et les $\Delta x$.
  5. Scholie. Au delà de ses défauts, la formule $y=px+m$ a l'immense mérite de caractériser la direction d'une droite par sa pente, et même de caractériser les droites comme étant les courbes qui vont en ligne droite, c'est à dire à pente constante.
  6. Version algorithmique du théorème de Thalès. Le point de vue stratosphérique consiste à résumer le théorème de Thalès par "on développe, on réorganise et on obtient $ax+by+c=0$". Le point de vue algorithmique consiste à s'intéresser aux calculs, et à essayer de les faciliter. On a $a=-y_{B}+y_{A}$, $b=x_{B}-x_{A}$, $c=x_{A}y_{B}-y_{A}x_{B}$. Autrement dit, le nombre $c$ est le "produit en croix" des $x$ et des $y$. Le résultat est connu: les deux autres sont aussi des produits en croix avec des coefficients égaux à $1$. Autrement dit, l'équation de la droite passant par deux points s'obtient par:\[ A\wedge B=\left(\begin{array}{c} x_{A}\\ y_{A}\\ 1\end{array}\right)\wedge\left(\begin{array}{c} x_{B}\\ y_{B}\\ 1\end{array}\right)=\left[y_{A}\times1-y_{B}\times1,\, x_{B}\times1-x_{A}\times1,\, x_{A}y_{B}-y_{A}x_{B}\right]\]
  7. Dualité. Les produits en croix se placent en ligne parce qu'ils caractérisent une droite. Ce n'est pas seulement un jeu de mots line/row. On fait exprès de noter les droites autrement que les points... tout simplement parce que les droites ne sont pas des points et que les points ne sont pas des droites. Si l'on voulait, on pourrait noter les points en ligne (row), et les droites en colonne. On pourrait même échanger tous les points avec toutes les droites. Il faut simplement se donner un moyen de ne pas mélanger les points et les droites.
  8. D'un point de vue avancé, l'équation d'une droite s'écrit par un déterminant et l'opérateur wedge est la factorisation universelle de cet opérateur multilinéaire:\[ \left|\begin{array}{ccc} x_{A} & x_{B} & x\\ y_{A} & y_{B} & y\\ 1 & 1 & 1\end{array}\right|=\left(\left(\begin{array}{c} x_{A}\\ y_{A}\\ 1\end{array}\right)\wedge\left(\begin{array}{c} x_{B}\\ y_{B}\\ 1\end{array}\right)\right)\cdot\left(\begin{array}{c} x\\ y\\ 1\end{array}\right)\] Certes. Il n'en reste pas moins que la méthode des produits en croix est un moyen pratique et rapide pour calculer des droites et des intersections, et que l'on peut exposer et faire utiliser bien avant toute théorie sur les déterminants de grande taille. Il en va de même de l'algorithme de la division décimale ordinaire, que l'on peut exposer et faire utiliser bien avant toute théorie sur les développements limités d'un quotient de séries uniformément convergentes.
  9. Insistons lourdement sur ce point fondamental. La formule de soustraction des fractions:\[ \frac{a}{b}-\frac{c}{d}=\frac{a\, d-b\, c}{b\, d}\] exprime la condition pour que les écritures $\left(a,b\right)$ et $\left(c,d\right)$ soient alignées avec l'origine. C'est de la géométrie projective. Plus précisément, la géométrie projective cela n'est rien d'autre que cela : dessiner les fractions que l'on veut soustraire, puis les réduire au même dénominateur. Il n'y a pas de quoi en faire une taupinière, et encore moins une grande montagne.
  10. Exemple. On veut calculer $E=AB\cap CD$ avec $A=3+4i$, $B=2-5i$, $C=-1+i$, $D=1-i$. On a successivement:\begin{eqnarray*} \left(\begin{array}{c} 3\\ 4\\ 1\end{array}\right)\wedge\left(\begin{array}{c} 2\\ -5\\ 1\end{array}\right) & = & \left[\begin{array}{ccc} 9 & -1 & -23\end{array}\right]\\ \left(\begin{array}{c} -1\\ 2\\ 1\end{array}\right)\wedge\left(\begin{array}{c} 1\\ -1\\ 1\end{array}\right) & = & \left[\begin{array}{ccc} 3 & 2 & -1\end{array}\right]\\ \left[\begin{array}{ccc} 9 & -1 & -23\end{array}\right]\wedge\left[\begin{array}{ccc} 3 & 2 & -1\end{array}\right] & = & \left(\begin{array}{c} 47\\ -60\\ 21\end{array}\right)\simeq\left(\begin{array}{c} 47/21\\ -20/7\\ 1\end{array}\right)\end{eqnarray*}
  11. Exemple (suite). Si l'on veut utiliser les affixes de Morley, cela donne:\begin{eqnarray*} \left(\begin{array}{c} 3+4\, i\\ 1\\ 3-4\, i\end{array}\right)\wedge\left(\begin{array}{c} 2-5\, i\\ 1\\ 2+5\, i\end{array}\right) & = & \left[\begin{array}{ccc} -1+9\, i & -46\, i & 1+9\, i\end{array}\right]\\ \left(\begin{array}{c} -1+2\, i\\ 1\\ -1-2\, i\end{array}\right)\wedge\left(\begin{array}{c} 1-i\\ 1\\ 1+i\end{array}\right) & = & \left[\begin{array}{ccc} 2+3\, i & -2\, i & -2+3\, i\end{array}\right]\\ \left[\begin{array}{ccc} -1+9\, i & -46\, i & 1+9\, i\end{array}\right]\wedge\left[\begin{array}{ccc} 2+3\, i & -2\, i & -2+3\, i\end{array}\right] & = & \left(\begin{array}{c} +120+94\, i\\ 42\, i\\ -120+94\, i\end{array}\right)\simeq\left(\begin{array}{c} \dfrac{47}{21}-\dfrac{20}{7}\, i\\ 1\\ \dfrac{47}{21}+\dfrac{20}{7}\, i\end{array}\right)\end{eqnarray*} Comme la conjugaison est un automorphisme du corps des complexes, la troisième composante obtenue à la fin des calculs est la conjuguée de la première, puisqu'il en était ainsi au départ. Pour l'instant, la composante $\vzz$ n'est rien de plus qu'une concession faite aux intrinséqueurs. Montrons comment la faire servir à quelque chose.

Forme antiquadratique de Thalès

  1. Formule fondamentale des espaces affines. Pour aller en $B$, on se place en $A$, puis on suit le trajet qui va de $A$ jusqu'à $B$. Nous avons:\[ B=A+\left(B-A\right).\]
  2. Définition. Le vecteur $\overrightarrow{AB}$ est ce que l'on obtient par soustraction des coordonnées normalisées de $B$ et de $A$. Autrement dit, \[ \overrightarrow{AB} \doteq \dfrac {B}{\linf \cdot B} - \dfrac{A}{\linf \cdot A} \]
  3. Scholie. La soustraction des coordonnées supérieures ne donnerait pas un objet bien défini, puisque les coordonnées supérieures de $A$ peuvent être multipliées par un facteur différent de celui des coordonnées supérieures de $B$.
  4. Proposition. Lorsque l'on considère les vecteurs $\overrightarrow{AB}$ pour ce qu'ils sont, c'est à dire des objets exactement définis (et non définis à un facteur près), leur ensemble $\vecp$ forme un espace vectoriel de dimension 2.
  5. Définition. Si l'on suppose que le vecteur $\overrightarrow{AB}$ est non nul, mais que l'on fait abstraction de sa taille il reste sa direction, et c'est une nouvelle sorte de points, les points avec $\vt=0$. L'ensemble des points qui vérifient cette équation est la droite $\left[0;1;0\right]$. On la note $\linfz$.
  6. Proposition. Le point $k\overrightarrow{AB}$ appartient à la droite $AB$. En fait, ce point n'est autre que $AB\wedge\linfz$. Preuve: ce résultat est immédiat sur les coordonnées. La raison de fond est que la soustraction des fractions utilise elle aussi des produits en croix : n'avons nous pas $\mathbb{K}=\mathbb{P}_{\mathbb{A}}\left(\mathbb{A}^{2}\right)\setminus\left\{ \infty\right\} $ ?
  7. Opérateur $W$. On appelle ainsi l'opérateur qui prend une droite en entrée et donne son point à l'infini en sortie. En utilisant les affixes de Morley, nous avons: \[ \Delta\wedge\linfz=\wwz\cdot\tra{\Delta}\quad\mathrm{avec}\quad\wwz=\left(\begin{array}{ccc} 0 & 0 & -1\\ 0 & 0 & 0\\ +1 & 0 & 0\end{array}\right)\]
  8. Théorème (Thalès). Deux droites sont parallèles lorsque le point à l'infini de l'une appartient à l'autre. Ceci s'exprime par:\[ \Delta_{1}\parallel\Delta_{2}\Longleftrightarrow\Delta_{1}\cdot\wwz\cdot\tra{\Delta_{2}}=0\]

Forme quadratique de Pythagore

  1. Théorème (pons caballorum). Le carré de la norme d'un vecteur se calcule par $\left|z\right|^{2}=z\,\overline{z}$. Pour les vecteurs de type $\overrightarrow{AB}$, ceci se traduit par:\[ \left|\overrightarrow{AB}\right|^{2}=\tra{\overrightarrow{AB}}\cdot\pythz\cdot\overrightarrow{AB}\quad\mathrm{avec}\quad\pythz=\frac{1}{2}\,\left(\begin{array}{ccc} 0 & 0 & 1\\ 0 & 0 & 0\\ 1 & 0 & 0\end{array}\right)\]
  2. Proposition. Soit $P$ un point à distance finie. Alors il existe deux transformations linéaires $\psi$ telles que (i) $\psi\left(P\right)=0:0:0$, (ii) $\psi\left(\vecp\right)=\vecp$ (iii) pour tout $V\in\vecp$, $\prodscal{\psi\left(V\right)}V=0$ tandis que $\prodscal{\psi\left(V\right)}{\psi\left(V\right)}=\prodscal VV$. Leur polynôme caractéristique vaut $\mu^{3}+\mu$ et nous avons:\[ \boxed{\psi}=i\,\left(\begin{array}{ccc} +1 & -z/t & 0\\ 0 & 0 & 0\\ 0 & +\overline{z}/t & -1\end{array}\right)\] l'autre possibilité étant l'opposé de l'opérateur $\boxed{\psi}$.
  3. Définition. Opérateur $\ortoz$. L'action de l'un des opérateurs $\psi_{P}$ sur le vecteur $1:0:1$ est le vecteur $+i:0:-i$. Il correspond donc à une rotation directe d'un quart de tour pour l'observateur du dessus ($\vz$). Le choix $P=O$ conduit à l'opérateur:\[ \ortoz=i\,\left(\begin{array}{ccc} +1 & 0 & 0\\ 0 & 0 & 0\\ 0 & 0 & -1\end{array}\right)\] et nous avons $\ortoz=2i\,\tra{\wwz}\cdot\pythz$.
  4. Proposition. Considéré comme agissant à un facteur près, chacun des opérateurs $\psi$ --et en particulier $\ortoz$-- envoie un point à l'infini sur le point représentant la direction orthogonale (orthopoint).
  5. Remarque. Lorsque $U\in\linfz$, alors $\Delta_{U}\doteq\tra U\cdot\pythz$ est la droite des points $V$ tels que $\tra U\cdot\pythz\cdot V=0$. Le point à l'infini de $\Delta_{U}$ est $U'=\wwz\cdot\tra{\Delta_{U}}=\wwz\cdot\pythz\cdot U$. Il est donc commode de choisir $P$ en X(3), pour que $\boxed{\psi}$ soit proportionnelle à $\wwz\cdot\pythz$.
  6. Opérateur $\mathcal{M}$ (orthodir). On appelle ainsi l'opérateur qui prend une droite en entrée et donne l'orthopoint de son point à l'infini en sortie. En utilisant les affixes de Morley, nous avons:\[ orthodir\left(\Delta\right)=\metz\cdot\tra{\Delta}\quad\mathrm{avec}\quad\metz=\ortoz.\wwz=\left(\begin{array}{ccc} 0 & 0 & -i\\ 0 & 0 & 0\\ +i & 0 & 0\end{array}\right)\]
  7. Théorème (Pythagore). Deux droites sont perpendiculaires lorsque l'orthodir de l'une appartient à l'autre. Ceci s'exprime par:\[ \Delta_{1}\perp\Delta_{2}\Longleftrightarrow\Delta_{1}\cdot\metz\cdot\tra{\Delta_{2}}=0\]

Tangente d'un angle de droite

  1. Théorème. La tangente de l'angle orienté déterminé par les droites $\Delta_{1}$ et $\Delta_{2}$ s'obtient en divisant la forme antisymétrique de Thalès par la forme symétrique de Pythagore. En d'autre termes:\[ \tan\left(\Delta_{1},\,\Delta_{2}\right)=\frac{\Delta_{1}\cdot\wwz\cdot\tra{\Delta_{2}}}{\Delta_{1}\cdot\metz\cdot\tra{\Delta_{2}}}\]
  2. Remarque. L'un des intérêts de cette formule est de donner une expression "projective", c'est à dire résistant à toutes ces "définitions à un facteur près". Cela est clair pour les facteurs agissant sur les $\Delta_{j}$. Mais cela est vrai aussi pour les facteurs agissant sur les matrices de transformation. En effet $\wwz$ et $\metz$ sont du même type, à savoir "droite vers point", et se transforment toutes deux par $X$$\mapsto aller\cdot X\cdot\tra{aller}$.
  3. Preuve élémentaire (the shorter, the better). Nous avons:\[ \left(\left[\begin{array}{ccc} p+i & 2\, m & p-i\end{array}\right]\,,\,\left[\begin{array}{ccc} q+i & 2\, n & q-i\end{array}\right]\right)=\dfrac{q-p}{1+p\, q}\]
  4. Nous constatons que le groupe des tangentes vérifie:\[ \tan\left(\Delta_{1},\,\Delta_{3}\right)=\frac{\tan\left(\Delta_{1},\,\Delta_{2}\right)+\tan\left(\Delta_{2},\,\Delta_{3}\right)}{1-\tan\left(\Delta_{1},\,\Delta_{2}\right)\,\tan\left(\Delta_{2},\,\Delta_{3}\right)}\] avec les règles usuelles des homographies pour gérer $\infty\in\overline{\cc}$. Et cela s'applique y compris lorsque les droites ne sont pas visibles, et les tangentes sont complexes.
  5. On remarquera que les points visibles et à l'infini de $\pcct$, autrement dit les directions, s'écrivent $z:0:\overline{z}$ et peuvent donc se normaliser en $\omega^{2}:0:1$. Un angle de droite se représente par son double, qui est un angle de vecteur, et ce double peut donc peut se représenter par un point du cercle trigonométrique.
  6. Interprétation. Lorsque le Président du Jury lève la tete pour contempler l'infini, il se fait son opinion en divisant entre eux les points de vue des deux vice-présidents, selon la formule $\omega^{2}=z/\overline{z}$. Et alors, le quart de tour a pour effet de multiplier $\omega^{2}$ par $-1$. Quoi de plus intrinsèque en vérité ?

Passage en coordonnées barycentriques

Une fois que l'on a tout cela, le passage en coordonnées barycentriques est une simple affaire de changement de base, et se calcule avec les matrices aller et retour.

LaTeX

Le LaTeX sur ce forum a changé... et aussi la longueur autorisée des fichiers. Ce paragraphe a donc été déplacé pour pouvoir reLaTeXer le document. Edit: ~

Réponses

  • Mon cher Pierre
    Tu sais que j'ai toujours apprécié ton humour mais hélas la géométrie n'est pas aussi drôle que cela à apprendre.
    De la géométrie projective, il ne reste que la droite $\mathbb P_1(\K)$ comme nous l'avons dit mais est ce que cela suffit pour prétendre être cultivé dans ce domaine, j'en doute beaucoup!
    Quant aux géométries affine et euclidienne, sincèrement combien d'agrégatifs seraient en mesure de résoudre le problème d'Angel ou bien de rédiger la leçon 171 avec le peu qu'ils savent de ce qu'il en reste!
    Amicalement
    Pappus
  • En réponse à pappus, j'ai cherché la leçon d'agrégation 171 et j'ai trouvé ceci : 171 Formes quadratiques réelles. Coniques. Exemples et applications. Je serais très étonné qu'un candidat qui a préparé ce concours ne sache pas traiter ce sujet, qui est des plus classiques.
    J'ai aussi cherché le « problème d'Angel », mais là, chou blanc. Quelqu'un sait-il de quoi il s'agit ?
  • Bonjour Chaurien
    Peut-être s'agit-il du problème posé par l'immense mathématicien que fut JH Conway (hélas emporté par le Covid l'an dernier, il s'était amusé à relancer la géométrie affine euclidienne plane en la dépoussiérant)
    Voir JH Conway - The Angel problem
    Bien cordialement. Poulbot
  • Cette section faisait déjà partie du message de January 2012. Il a été nécessaire de la déplacer pour reLaTeXer le texte originel.

    Passage en coordonnées barycentriques

    Une fois que l'on a tout cela, le passage en coordonnées barycentriques est une simple affaire de changement de base, et se calcule avec les matrices aller et retour. D'un point de vue pratique, il faut aussi procéder à un changement de variables et remplacer les $z_{A},\, z_{B},\, z_{C}$ par des objets dépendant des longueurs $a,b,c$. On tombe alors sur des problèmes liés aux extensions de Galois. La transformation continue de Lemoine n'est pas loin.

    Tant que l'on se limite aux objets ayant une Lubin-représentation du premier degré, il suffit d'utiliser\[ S=\dfrac{i\, R^{2}\left(\alpha-\beta\right)\left(\gamma-\alpha\right)\left(\beta-\gamma\right)}{4\,\alpha\,\beta\,\gamma},\: a=\frac{R\,\left(\beta-\gamma\right)}{\sqrt{-\,\beta\,\gamma\vphantom{\beta^{2}}\,}},\; b=\frac{R\,\left(\gamma-\alpha\right)}{\sqrt{-\,\gamma\,\alpha\vphantom{\beta^{2}}\,}},\; c=\frac{R\,\left(\alpha-\beta\right)}{\sqrt{-\,\alpha\,\beta\vphantom{\beta^{2}}\,}}\] dans le sens aller et\begin{eqnarray*} \beta & = & \left(\dfrac{+2\, i\left(a^{2}+b^{2}-c^{2}\right)}{a^{2}b^{2}}\, S+\dfrac{a^{4}+b^{4}+c^{4}-2\left(a^{2}+b^{2}\right)c^{2}}{2\, a^{2}b^{2}}\right)\alpha\\ \gamma & = & \left(\dfrac{-2\, i\left(c^{2}+a^{2}-b^{2}\right)}{a^{2}c^{2}}\, S+\dfrac{a^{4}+b^{4}+c^{4}-2\left(a^{2}+c^{2}\right)b^{2}}{2\, a^{2}c^{2}}\right)\alpha\end{eqnarray*} \[ S^{2}=-\dfrac{1}{16}\left(a+b+c\right)\left(b+c-a\right)\left(c+a-b\right)\left(a+b-c\right)\] dans l'autre. L'élimination des $R$ ou des $\alpha$ permet de vérifier les hypothèses (plus de détails là-dessus dans le feuilleton Lubin-Morley).

    Nous avons le tableau:$\def\ww{\boxed{W}} \def\pyth{\boxed{Pyth}} \def\orto{\boxed{OrtO}} \def\tra#1{{{\vphantom{#1}}^{t}{#1}}} \def\met{\boxed{\mathcal{M}}} \def\zang#1#2{\left(\overbrace{#1,\,#2}\right)} \def\wwz{\boxed{W_{z}}} \def\metz{\boxed{\mathcal{M}_{z}}}$ \[ \begin{array}{cccccl} & \mathrm{nom} & \psi & \mathrm{Morley} & \mathrm{barycentriques}\\ & \linf & & \left[0;1;0\right] & \left[1;1;1\right]\\ \Delta\wedge\linf & \ww & 3 & \left(\begin{array}{ccc} 0 & 0 & -1\\ 0 & 0 & 0\\ +1 & 0 & 0 \end{array}\right) & \left(\begin{array}{rrr} 0 & 1 & -1\\ -1 & 0 & 1\\ 1 & -1 & 0 \end{array}\right)\\ \mathrm{Pythagore} & \pyth & 5 & \dfrac{R^{2}}{2}\left(\begin{array}{ccc} 0 & 0 & 1\\ 0 & 0 & 0\\ 1 & 0 & 0 \end{array}\right) & \dfrac{1}{2}\left(\begin{array}{ccc} 0 & -c^{2} & -b^{2}\\ -c^{2} & 0 & -a^{2}\\ -b^{2} & -a^{2} & 0 \end{array}\right)\\ \mathrm{orthopoint} & \orto & 4 & i\,\left(\begin{array}{ccc} 1 & 0 & 0\\ 0 & 0 & 0\\ 0 & 0 & -1 \end{array}\right) & \dfrac{1}{4S}\left(\begin{array}{ccc} c^{2}-b^{2} & -a^{2} & a^{2}\\ b^{2} & a^{2}-c^{2} & -b^{2}\\ -c^{2} & c^{2} & b^{2}-a^{2} \end{array}\right) & =\frac{1}{2S}\,\tra{\ww}\cdot\pyth\\ \mathrm{orthodir} & \met & 3 & -i\left(\begin{array}{ccc} 0 & 0 & 1\\ 0 & 0 & 0\\ 1 & 0 & 0 \end{array}\right) & \dfrac{1}{2S}\left(\begin{array}{ccc} a^{2} & -\Sc & -\Sb\\ -\Sc & b^{2} & -\Sa\\ -\Sb & -\Sa & c^{2} \end{array}\right) & =\orto\cdot\ww\\ \tan\zang{\Delta_{1}}{\Delta_{2}} & & & \dfrac{\Delta_{1}\cdot\wwz\cdot\tra{\Delta_{2}}}{\Delta_{1}\cdot\metz\cdot\tra{\Delta_{2}}} & \dfrac{\Delta_{1}\cdot\ww\cdot\tra{\Delta_{2}}}{\Delta_{1}\cdot\met\cdot\tra{\Delta_{2}}} \end{array} \]
    transformations $\psi$ :
    (1) point: $X\mapsto\tlubo X$
    (2) ligne: $X\mapsto X\tluret$ $\phantom{\vzz_{\vzz}}\phantom{\vzz^{\vzz}}$
    (3) ligne $\mapsto$ point $\tlubo X\tra{\tlubo}$
    (4) point $\mapsto$ point $\tlubo X\tluret$ $\phantom{\vzz_{\vzz}}\phantom{\vzz^{\vzz}}$
    (5) quad form $\tra{\tluret X\tluret}$$\phantom{\vzz_{\vzz}}\phantom{\vzz^{\vzz}}$


    On remarquera que la matrice $\pyth$ n'est pas exactement obtenue à partir de la matrice $\pythz$. En fait, elle correspond à la matrice \[ \dfrac{R^{2}}{2}\left(\begin{array}{ccc} 0 & 0 & 1\\ 0 & -2 & 0\\ 1 & 0 & 0\end{array}\right)\] Ceci ne change rien aux résultats, puisque $\pyth$ agit sur $\vecp$, c'est à dire pour $\vt=0$. Le terme correcteur (choisi pour obtenir une matrice plus simple) disparaît lorsque l'on multiplie par $\ww$, et les autres matrices restent inchangées (ce qui est nécessaire, puisqu'elle agissent sur l'espace entier).

    En examinant les choses plus en détails, on voit que le noyau de $\pyth$ correspond à X(4), l'orthocentre du triangle. C'est le théorème de Steiner: comme l'enveloppe des droites de Steiner se réduit à un point, on voit mieux la façon dont tournent les droites de Simson si l'on se place à l'orthocentre, plutôt qu'au centre circonscrit.

  • Guego
    Modifié (April 2023)
    pappus a dit :
    De la géométrie projective, il ne reste que la droite $\mathbb P_1(\mathbb{K})$
    Plus maintenant. Il n'y a maintenant plus du tout de géométrie projective au programme de l'agreg.
  • Bonjour, 

    Le programme de l'agrégation externe de mathématiques (session 2023) peut être consulté à l'adresse suivante:  https://media.devenirenseignant.gouv.fr/file/agregation_externe/33/7/p2022_agreg_ext_mathematiques_1402337.pdf
    et il contient explicitement "corps des fractions d'un anneau intègre".

    Cordialement, Pierre.
  • Swingmustard
    Modifié (May 2023)
    Un immense régal, merci pldx1 !
    Pour les traîne-misère en LaTeX de mon espèce, un truc que je viens de comprendre au bout de cinq ans.
    La tambouille de pldx1 avec les raccourcis !
    Quand il écrit \def\qq{\mathbb{Q}}, il définit le raccourci \qq pour ce qui suit entre accolades : \mathbb{Q}.
    Attention : il écrit $\def\qq{\mathbb{Q}}$ dans le message sur le forum, et ça n'apparaît pas.
    Si on souhaite profiter "à la maison" de cette prose punchy (en la copiant-collant, quoi), il faut écrire \def\qq{\mathbb{Q}}
    1) AVANT d'écrire \begin{document}
    2) SANS le symbole $
    Le gag qui fait pitié : quand j'ai enfin commencé à comprendre, mais pas encore deviné le coup de "définir AVANT", ma première solution a consisté à remplacer (via Ctrl+R) tous les raccourcis par leur contenu original !
    Peu avant de devenir fou (ça menaçait car pldx1 en utilise un max, de raccourcis !), j'ai réalisé l'absurde de la situation, tenté ce qui est décrit ci-dessus et ça a fonctionné, à mon grand étonnement/soulagement.

    On perd quand même la mise en page (la numérotation, les retours à la ligne) : y a-t-il là aussi une astuce qui tue ?
    Amicalement,
    Swingmustard
    [Si tu cliques sur "Citer", puis tu copies/colles le code obtenu. La mise en page devrait être respectée, non ? AD]
  • Swingmustard
    Modifié (April 2023)
     Bonsoir,
    pldx1 a dit 

    Forme antiquadratique de Thalès

    2. Le vecteur $\overrightarrow{AB}$ est ce que l'on obtient par soustraction des coordonnées normalisées de $B$ et de $A$. Autrement dit, \[ \overrightarrow{AB} \doteq \dfrac {B}{\linf \cdot B} - \dfrac{A}{\linf \cdot A} \]
    J'espère ne pas traduire de travers en Morley, par \[ \linf \cdot B\simeq\left[\begin{array}{ccc} 0 &1 &0\end{array}\right]\cdot \left(\begin{array}{c} \vz_B\\\vt_B\\\vzz_B\end{array}\right)=\vt_B,\] d'où \[ \overrightarrow{AB} \doteq \dfrac {B}{\linf \cdot B} - \dfrac{A}{\linf \cdot A}\simeq\left(\begin{array}{c} \vz_B/\vt_B\\1\\\vzz_B/\vt_B\end{array}\right)-\left(\begin{array}{c} \vz_A/\vt_A\\1\\\vzz_A/\vt_A\end{array}\right).\]
    Tant qu'on y est, maybe \[ \overrightarrow{AB} \simeq\left(\begin{array}{c} \vt_A\vz_B-\vt_B\vz_A\\0\\\vt_A\vzz_B-\vt_B\vzz_A\end{array}\right).\]
    Amicalement,
    Swingmustard
  • Bonjour,
    Swingmustard a dit: \[ \overrightarrow{AB} \doteq \dfrac {B}{\linf \cdot B} - \dfrac{A}{\linf \cdot A}\simeq\left(\begin{array}{c} \vz_B/\vt_B\\1\\\vzz_B/\vt_B\end{array}\right)-\left(\begin{array}{c} \vz_A/\vt_A\\1\\\vzz_A/\vt_A\end{array}\right)\]
    La formule de Chasles repose sur $\def\simdoteq{\stackrel{.}{\simeq}}$ \[ \overrightarrow{AB} \doteq \dfrac {B}{\linf \cdot B} - \dfrac{A}{\linf \cdot A} {\LARGE \;{\color{magenta}=}\;} \left(\begin{array}{c} \vz_B/\vt_B\\1\\\vzz_B/\vt_B\end{array}\right)-\left(\begin{array}{c} \vz_A/\vt_A\\1\\\vzz_A/\vt_A\end{array}\right)\] et non sur $\overrightarrow{AB} \simdoteq \cdots $

    Cordialement, Pierre.
  • Bonjour @pldx1,
    Alors on garde éventuellement \[ \overrightarrow{AB}=\dfrac{1}{\vt_A\vt_B}\left(\begin{array}{c} \vt_A\vz_B-\vt_B\vz_A\\0\\\vt_A\vzz_B-\vt_B\vzz_A\end{array}\right) ?\]
    Dans la lignée de "Un vecteur non nul, c'est une direction, donc un point à l'infini" ?
    (Ce que $\vt=0$ incite à approuver.)
    Amicalement,
    Swingmustard
  • Bonjour,
    Le voyage de mille lieues commence par un premier pas. Certes. Mais $B=A+t\overrightarrow V$, ne veut pas dire "peu importe la valeur de $t$, seule l'intention compte". Autrement dit, un vecteur n'est pas une "quantité intensive", mais une "quantité extensive". Cordialement, Pierre.
  • cailloux
    Modifié (December 2023)
    Bonjour à tous.
    Suite à l'incitation de Vassillia que je ne remercierai jamais assez,  j'ai entrepris de décortiquer ce fil.
    Au départ, il n'était question que de coordonnées barycentriques. Première surprise : d'un point de vue algorithmique, les choses se passent de la même manière en géométrie euclidienne et dans le plan d'Argand moyennant quelques aménagements. Il reste que le produit vectoriel fait des miracles en toute circonstance. Mais voilà ; après avoir parfaitement compris le Rantanplan et son algorithmique, je suis arrivé au 3ème paragraphe : forme antiquadratique de Thalès
    1. Formule fondamentale des espaces affines. Pour aller en $B$, on se place en $A$, puis on suit le trajet qui va de $A$ jusqu'à $B$. Nous avons : $$B=A+(B−A).$$
    2. Définition. Le vecteur $\overrightarrow{AB}$
    3. est ce que l'on obtient par soustraction des coordonnées normalisées de $B$ et de $A$. Autrement dit, $$\overrightarrow{AB} \doteq \dfrac {B}{\linf \cdot B} - \dfrac{A}{\linf \cdot A}.$$
    Je suis du genre à arrêter dès que je ne comprends plus.
    Cette dernière formule et ses notations me laissent rêveur ...
    Peut-on me l'expliquer ?
  • pappus
    Modifié (December 2023)
    Mon cher Cailloux
    On ne remerciera jamais assez pldx1de traduire en bon français son formulaire petit morceau par petit morceau mis à part le fait qu'il ne reste plus un poil de géométrie projective dans le programme de l'agrégation, je viens de le vérifier.
    Comme si elle n'avait jamais existé!
    Ici la notation $\dfrac M{\mathcal L_{\infty}.M}$ signifie tout simplement $\big(\dfrac{x_1}{x_1+x_2+x_3},\dfrac{x_2}{x_1+x_2+x_3},\dfrac{x_3}{x_1+x_2+x_3}\big)$ pour $M(x_1:x_2:x_3)$ c'est à dire les coordonnées barycentriques normalisées de $M$.
    Amicalement
    pappus


  • gai requin
    Modifié (December 2023)
    $\mathcal L_{\infty}:x+y+z=0$ donc $(1,1,1)$ dans le dual.
    Donc si $M$ a pour coordonnées homogènes $(x,y,z)$, on obtient $\mathcal L_{\infty}\cdot M=x+y+z$ donc $\dfrac M{\mathcal L_{\infty}\cdot M}$ est exactement le triplet des coordonnées normalisées de $M$.
  • Merci à vous deux :  à toi pappus et à toi gai requin.
    Avouez tout de même que ça n'avait rien d'évident pour un néophyte. Je vais continuer ma lecture ...
    À l'intention d'AD : j'étais persuadé d'avoir rectifié mon orthographe défaillante avec "... je ne remercierai ...". Mais entre deux, j'ai bataillé ferme pour parvenir à citer (plus ou moins bien) pldx1. D'ailleurs comment faire ? Ceci explique cela sans l'excuser ...
    Amicalement.
  • Vassillia
    Modifié (December 2023)
    Bonsoir cailloux,
    Ne t'en fais pas, j'ai bugué aussi sur cette ligne à la première lecture, je n'avais pas encore vraiment intégré ce qu'était $\mathcal{L_\infty}$ même si pldx1 fait beaucoup d'efforts pour être accessible (et drôle ce qui ne gâche rien).
    Je suis contente de t'avoir donné envie d'essayer, je sais déjà que tu vas réussir vu ta motivation !
    Malheureusement le bouton "citer" ayant disparu mystérieusement, la seule solution que j'ai trouvé pour me dépanner, c'est de demander le code source HTML de la page à mon navigateur mais ce n'est pas du tout pratique.
    In mémoriam de tous les professeurs assassinés dans l'exercice de leurs fonctions en 2023, n'oublions jamais les noms de Agnes-Lassalle et Dominique-Bernard qui n'ont pas donné lieu aux mêmes réactions sur ce forum (et merci à GaBuZoMeu)
  • cailloux
    Modifié (December 2023)
    Bonsoir Vassillia et merci pour ton intervention.
    Tu es partout ! (sans aucune allusion à un certain hebdomadaire tout à fait ignoble).
    j'ai bugué aussi sur cette ligne à la première lecture.
    Ma première réaction : "Mince alors, ce n'est pas pour moi; pourtant j'y ai cru un bref instant"
    Je vais persister grâce à toi (mais aussi grâce à pldx1 même si j'ai du mal à l'avouer).
    Effectivement : je suis "motivé".
    Amicalement.
Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour répondre.