Anxiété et concours
Bonjour à tous,
Je passe l'agrég externe dans quelques mois et je rencontre en ces temps de réels problèmes psychologiques.
Je suis parmi les premiers de ma prépa agrég et je ne trouve pas réellement de difficulté à faire les écrits des années précédentes.
Le souci principal est que, à la première difficulté que je rencontre lors d'une épreuve, j'ai une sorte de crise d'anxiété. Je la ressens principalement à travers une incapacité de respirer.
Pour l'anecdote, hier je travaillais l'épreuve 2 de Polytechnique de l'année 1998, dans les conditions du concours, pour m'entraîner. Je rencontre une difficulté mineure en milieu d'épreuve, et la crise se déclenche. Je n'arrive plus à respirer ni à terminer l'épreuve, et j'ai continué à me sentir mal jusqu'à maintenant.
Je suis tout à fait conscient que ce genre de réaction est tout à fait irrationnel. Sauter une question dans un écrit aura probablement peu d'impact sur ma note, mais je n'ai aucun contrôle sur cet état.
Je me demande si consulter un psy avant les écrits serait une bonne idée.
J'ai des antécédents d'anxiété et de dépression, et les médicaments n'avaient fait qu'empirer les choses.
Tout conseil est le bienvenu,
Merci pour ceux qui auraient eu la patience de tout lire.
Je passe l'agrég externe dans quelques mois et je rencontre en ces temps de réels problèmes psychologiques.
Je suis parmi les premiers de ma prépa agrég et je ne trouve pas réellement de difficulté à faire les écrits des années précédentes.
Le souci principal est que, à la première difficulté que je rencontre lors d'une épreuve, j'ai une sorte de crise d'anxiété. Je la ressens principalement à travers une incapacité de respirer.
Pour l'anecdote, hier je travaillais l'épreuve 2 de Polytechnique de l'année 1998, dans les conditions du concours, pour m'entraîner. Je rencontre une difficulté mineure en milieu d'épreuve, et la crise se déclenche. Je n'arrive plus à respirer ni à terminer l'épreuve, et j'ai continué à me sentir mal jusqu'à maintenant.
Je suis tout à fait conscient que ce genre de réaction est tout à fait irrationnel. Sauter une question dans un écrit aura probablement peu d'impact sur ma note, mais je n'ai aucun contrôle sur cet état.
Je me demande si consulter un psy avant les écrits serait une bonne idée.
J'ai des antécédents d'anxiété et de dépression, et les médicaments n'avaient fait qu'empirer les choses.
Tout conseil est le bienvenu,
Merci pour ceux qui auraient eu la patience de tout lire.
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Réponses
Je suis assez émotif, mais dans mon cas, paradoxalement, j'ai été nettement plus stressé lors d'auditions de musique (sans enjeu) que dans des concours, ou lorsque je dois faire cours (même à mes débuts, et même lorsque j'ai été amené à enseigner à des publics de grandes écoles dont certains percutent).
D'ailleurs si dans certains cas d'oraux le stress a fait que j'ai eu une prestation en dessous de mon niveau (mais je pense que les candidats sont tous pareils), ça m'a boosté dans d'autres.
Je suis très mal placé pour donner des conseils, mais quelques éléments basiques, peut-être, à tester :
- il faut se détacher de l'évènement. Alors évidemment, un concours c'est important, mais il s'agit de faire vraiment prendre conscience à ton intérieur que sa réaction ne sera pas bénéfique.
- entraîne toi à respirer par le bas, comme un instrumentiste à vent, un chanteur. Si tu prends conscience de la manière dont tu respires, tu verras que lorsque tu es assis ou debout, tu remplis les poumons par le haut, alors que lorsque tu es allongé, tu commences à les remplir par le bas. La deuxième respiration est meilleure sur bien des aspects (tu renouvelles mieux ton air, elle détend), peux tu t'entraîner avec cela et voir si ça te fait de l'effet. Ce ne sera sans doute pas un automatisme, mais faire cela sur une courte durée lorsque tu es gagné par le stress sera peut-être bénéfique. Avant une audition de musique, je poussais l'exercice à l'extrême : j'ouvrais la bouche et faisais descendre mon diaphragme. L'air entrait naturellement ("appel d'air") et personnellement ça m'a pas mal détendu.
Consulter un psychologue me paraît une bonne idée, mais il faut le faire le plus tôt possible.
Il y a un truc qui marche bien aussi c'est la sophrologie. J'ai fait un mini-burnout (sans vraiment de raison apparente) en septembre 2018, et sur les conseils de mon chef de département j'ai consulté une sophrologue. J'ai dû faire une quinzaine de séances de novembre 2018 à juillet 2019, et ça m'a fait un bien inouï. En plus ça m'a permis de diviser par 2 ou 3 ma consommation d'anxiolytiques.
Seul inconvénient : il faut bourse délier. 75 € la séance, et pas remboursés sauf si tu as une très bonne mutuelle.
Se renseigner avant : des sophrologues il y en a des très bons (comme celle que j'ai consultée), mais elle m'a confié qu'il y en avait aussi des mauvais.
je pense que ça pourrait être bien de consulter un spécialiste pour avoir son aide et des conseils.
Si c'est le prix qui est une barrière, il y a dans certaines grandes villes des centres 100% remboursés ( enfin il me semble que c'est remboursé en intégralité) , comme à Paris le centre COSEM Miromesnil , tout le monde peut y aller, peu importe le revenu, les cadres y vont, les étudiants aussi, les salariés etc.. Il y a des médecins, des dentistes, des dermato, des psy etc... Et la structure est conviviale, j'y étais une fois pour ma dent et c'était une très bonne équipe.
Ils ont bel et bien un service psychiatrie/ psychologie :
http://www.cosem.fr/psychiatrie/
j'ai le même problème, et mon père, médecin généraliste, m'avait placé sous béta-bloquants l'année de mon capes (un temps que les moins de 20 ans ...).
j'ai réappliqué cela l'an dernier aux oraux (les écrits ne me posent aucun problème) et cela m'a encore aidé à éviter la crise de panique ou on se regarde merder en beauté, la bouche sèche ..., comme cela m'arrive parfois aussi lors d'une inspection.
Je précise qu'en cours, je n'ai jamais eu ce type de problème.
L'idéal, évidemment, serait de trouver une solution sans chimie.
Je reviens tout juste de chez une hypnothérapeute, je partage joyeusement avec vous une partie que j'ai trouvé intéressante lors de ma séance avec elle.
En premier lieu, elle a essayé de comprendre pourquoi je tiens réellement à avoir une excellente note à l'agrég.
Après plusieurs questions, la conclusion était que c'était purement de l'égo. On a conclu que j'avais besoin de me prouver à moi même, et aux autres, que je suis vraiment bon en maths. C'est donc que je n'ai pas confiance en mes propres capacités, et une note est une mesure tangible, incontestable.
Depuis tout petit, j'ai souvent été considéré comme quelqu'un d'intelligent par mes profs, et plus généralement mon entourage et je pense qu'être "bon" en maths est devenu une partie de mon estime de moi même.
Pour la psy, c'est exactement cela la cause des crises qui surviennent, ce qu'elle appelle auto-sabotage.
Elle m'a également appris à respirer par le ventre, et m'a conseillé de pratiquer cette technique le plus souvent possible.
Bref j'ai une séance d'hypnose de prévue avec elle pour Mardi pour travailler sur cette angoisse, je vous en donnerai des nouvelles.
Donc il suffit de considérer que dans des situations ou le risque vital n'existe pas, la composante anxieuse devrait être objectivement de mesure nulle.
Si c'est pour X ou tout autre c......rie du même genre, si tu rates ton concours, tu le repasses l'année suivante. Point final.
Il est grand temps de revenir sur terre. Je n'ose croire ce que je lis.
Il se trouve juste qu'en cette période de préparation, mon côté anxieux/dépressif est amplifié, et je cherche à contrôler la situation.
Si c'est réellement pour enseigner (la finalité première de ce concours), je suis quand même inquiet, car je lis :
Avoir des problèmes mentaux ne signifie pas être fou. Je travaille déjà comme colleur en prépa et je n'ai jamais eu de problèmes avec les élèves.
En ces temps-ci, des troubles comme l'anxiété ou la dépression sont considérées comme des maladies.
Tu n'as pas à t'étendre ici sur un problème médical qui ne regarde que toi, mais il faut être conscient de la difficulté que cela représente.
Je ne vis pas en France.
Je passe l'agrégation marocaine (qui utilise les mêmes épreuves d'admissibilité françaises et avec le même seuil d'admissibilité, mais pas le même oral).
Ici, être admis à l'agrégation garantis d'enseigner en prépa. Les mieux classés peuvent même enseigner en prépa agrég (selon le besoin): c'est seulement 6 heures de boulot par semaine (une matinée de 8h à 14h) et c'est décemment rémunéré.
Par contre, je ne pense pas que 6h de cours en prépa agreg ne représentent que 6h de "boulot".
D'autres sont professeurs agrégés, et enseignent dans des prépas privées à côté, mais il me semble que pour ceux-ci ils ne font que les 6 heures de cours pour l'état.
Que ce soit en prepa agreg ou en CP, 6h devant élèves/étudiants ne demandent pas que 6h de boulot.
Souvent j’entends la petite musique, dont je ne dis pas que c’est ton propos, dont la réception est « plus tu enseignes à un niveau supérieur, plus tu bosses ».
Cordialement, bien entendu.
Dom
Je suppose qu'il y a en effet un travail considérable à faire pour préparer les cours, mais c'est un travail qu'il faut faire une seule fois, non ?
Ensuite, il y a les copies à corriger, mais on fait pas énormément de DS en classe.
De toute façon, pour avoir vécu en France pendant 5 ans, il y a une grosse différence de mentalité entre la France et le Maroc. La plupart des profs ici ne sont pas très engagés dans leur travail, et c'est pas que les profs, c'est quasiment tout le monde dans le secteur public, alors qu'en France j'ai remarqué que les gens sont beaucoup plus sérieux dans leur boulot.
En ce qui me concerne, du peu d'expérience que j'ai comme colleur, les séances de colles sont agréables quand j'ai des élèves avec un minimum de logique/connaissances. Ce qui est moins agréable, c'est les élèves qui, j'ai l'impression, n'ont jamais saisi les "règles du jeu", c'est à dire qui présentent des raisonnements faux en étant persuadés qu'ils ont raison.
Voila pourquoi des (futurs et actuels ?) "professeurs" du supérieur ne sont pas des pédagogues.
Mais un enseignant chercheur sérieux, même très impliqué dans sa recherche, passe pas mal de temps, année après année à faire un enseignement correct, et généralement change de sujet d'enseignement régulièrement.
Cordialement.
moi j'avais une petite question à vous poser, un jour vous aviez fait un post en disant que vous étiez pendant 5 ans dans une école d'ingé parisienne, ( cf ici: http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,2069268,2069870#msg-2069870) et je me disais, vous aviez aussi des problèmes d'anxiété à cette époque ? ( Car j'imagine qu'il y avait des partiels, des oraux etc quand même ) Ou bien ces problèmes datent depuis que vous préparez l'agrégation ?
Bonne soirée à vous.
Je pense que j'en ai eu depuis toujours, mais je n'en étais pas conscient.
Mais c'est pendant mes années d'école d'ingé que j'ai fait ma première vraie dépression, mais pas pour les mêmes raisons. C'était le résultat de l'isolement et de mon désintérêt envers les études que je faisais.
J'avais fais l'erreur d'intégrer l'école que j'ai faite juste pour son prestige, et je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire comme métier. J'ai passé à peu près 4 ans enfermé dans un petit studio avec très peu d'interactions sociales.
D'ailleurs je me disais, en M2 vous ne pouviez pas passer l'agrégation ? Car j'avais un prof de Maths en prépa, et il nous disait souvent qu'il avait fait une école d'ingé, pour toujours avoir le choix de changer si jamais il n'avait plus envie d'enseigner, mais il avait aussi passé l'agrégation à la fin de son cursus et pouvait enseigner en prépa, car il fallait réussir le concours avec un classement à deux chiffres d'après lui. Peut-être que vous pouvez faire pareil ?
Anyway, bon courage !
Pour passer l'agrég française, il faut avoir la nationalité. Pour passer l'agrég Marocaine, il faut d'abord avoir un diplôme M2 ou équivalent.
J'avais été admis à un doctorat en probas à l'université de Lille, mais au final il n'y a pas eu de financement pour le prof qui allait m'encadrer.
Pour ce qui est de vos crises d'anxiété, effectivement vos séances avec l'hypnothérapeute ont l'air d'être une bonne idée.
J'aime beaucoup les écrits de Freud, les petits récits de ses patients, leur guérison etc, c'est très intéressant et c'est vrai que ce que vous racontez là, c'est-à-dire cette "sensation d'étouffement lors d'une épreuve/ d'un concours", " de n'avoir aucun contrôle sur votre état" etc..Me rappelle un peu ce qu'on retrouve chez ses patients, c'est tout un mécanisme du subconscient, du conscient et de l'inconscient.
Et l'une des solutions qu'il propose dans ses écrits c'est l'introspection, un peu ce que vous faites avec votre hypnothérapeute ;-)
Pouvez vous préciser de quels articles il s'agit ? J'aimerais bien les lire.
Mais en tout cas ne stressez pas, vraiment, je suis sûre que ce petit concours va bien se passer, et s'il ne se passe pas comme prévu dites-vous que le plus important dans une vie c'est la santé. Rien n'est grave dans la vie, sauf la santé, tant que la santé y est, on peut tout faire. Donc prenez-soin de vous. Combien de fois dans ma petite vie je stressais, je pleurais en prépa en me disant est-ce que je vais réussir, que vais-je faire, et finalement aujourd'hui tout va bien, j'ai les mêmes stages que des anciens camarades de prépa meilleurs que moi et dans des écoles mieux classées que la mienne, on bosse pour les mêmes patrons dans les mêmes boîtes sur les mêmes métiers etc...
Donc courage !! (tu)