Une simple question sur la définition de Z

[Il n'est pas correct d'effacer le message initial de la discussion dès lors que quelqu'un s'est donné la peine d'y répondre. Je le rétablis. AD]Bonjour à tous,
une petite question sur le cours d'arithmétique du site à propos de la construction de $\Z$ http://www.les-mathematiques.net/b/a/d/node2.php.

Il est écrit ceci : " On définit l'ensemble $\Z_{ax}$ ($\Z$ axiomatique) comme étant l'ensemble quotient $(N\times \N)/R$."
Et un peu plus loin " Exemple 4 : Il existe une application $g:\Z_{ax}\to\Z $"

Si \Z_{ax} est ce qui est dit, alors quelle est la définition précise du $\Z$ auquel il est fait référence dans l'exemple ?
Merci pour vos réponses.
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Réponses

  • Je pense qu'il s'agit d'un exemple "moral". En gros cet exemple te dit que le $\Z_{ax}$ qui a été construit (choix de nom curieux d'ailleurs : il est axiomatique ou construit ? :-D bref) correspond au $\Z$ qu'on "connait intuitivement".

    C'est un peu un cahier des charges de "$\Z$", et l'exemple 4 te dit que ce cahier des charges est rempli (on peut l'expliciter: tout élément de "$\Z$" est dans $\mathbb N$, ou est $-n$ pour un certain $n\in \mathbb N$, et $x+y = x'+y'$ si et seulement si $x-x' = y'-y$)
  • C'est une excellente question !

    La réponse est (comme souvent...) "ça dépend". En fait ça dépend d'au moins 2 aspects:
    1- qu'entend-on par "définition axiomatique" ? (dans quel cadre ?) et
    2- quel aspect de $\Z$ veut-on capturer par cette définition axiomatique ?

    Je commence par expliquer 2- : le $\Z$ "intuitif" qu'on connait est un objet extrêmement structuré. Il a une addition, une multiplication, un ordre (total), une fonction successeur, un ordre de divisibilité, une valeur absolue, ... (certaines de ces structures sont redondantes, ce n'est pas grave). Une "définition axiomatique de $\Z$" doit au préalable dire dans quel cadre.
    Veut-on une définition axiomatique de $(\Z,+)$, de $(\Z,\times)$, de $(\Z,+,\times,\leq)$, ... ? La réponse risque de changer selon notre imagination dans les "...".

    Ensuite 1- : "définition axiomatique", sans trop préciser, ça ne veut pas dire grand chose. Beaucoup de gens iront immédiatement dans le truc classique "logique classique du premier ordre dans tel langage", mais c'est un peu simpliste, et malheureusement si on fait ça (et qu'on impose un langage fini) la réponse devient trivialement non pour des raisons de théories des modèles qui n'ont rien à voir avec $\Z$ (et donc nous écartent de la "vraie" question - mais bon, ça peut être intéressant)

    Je vais donc te donner un aperçu des réponses possibles en faisant varier la réponse à 1 et à 2, comme ça tu verras un peu la diversité de ce qu'on peut obtenir; et tu me diras si ça te satisfait, ou si tu pensais à autre chose.

    A- $\Z$ avec n'importe quelle structure, dans un langage fini du premier ordre: Bon là, c'est une question très très précise, et la réponse est non, comme je l'expliquais plus haut, pour des raisons de théorie des modèles qui n'ont rien à voir avec $\Z$. Plus précisément, pour toute théorie dans un langage fini $L$ telle que $\Z$ (muni d'interprétations comme il faut) est un modèle de cette théorie, alors il existe (infiniment) d'autres modèles de cette même théorie.

    B- $(\Z,+)$, en tant que groupe : comme expliqué en A, on ne peut pas le voir axiomatiquement au premier ordre. Par contre, on peut le définir axiomatiquement parmi les groupes, à isomorphisme près. En effet, il possède un élément $x$ (à savoir $1$) tel que pour tout groupe $G$ et tout élément $g\in G$, il existe un unique morphisme $\Z\to G$ envoyant $x$ sur $g$.
    C'est une définition "axiomatique" en un sens, et elle caractérise bien $\Z$ (à isomorphisme près, si on fixe $x=1$, à unique isomorphisme près)

    B' - $(\Z,+,\times,0,1)$ en tant qu'anneau unitaire: avec le même caveat qu'en B, on peut lui donner une définition axiomatique parmi les anneaux unitaires, à unique isomorphisme près . En effet, c'est le seul anneau unitaire (à unique isomorphisme près) tel que pour tout anneau $B$, il existe un unique morphisme $\Z\to B$. ça ressemble beaucoup à $B$, mais c'est un peu différent.

    C- Revenons vers A, mais autorisons-nous une logique plus forte : la logique du second ordre. Alors on peut définir axiomatiquement $\N$ (bon, faut voir ce qu'on entend par là mais on peut rendre cet énoncé précis), et donc $\Z$, par exemple en rajoutant un prédicat qui isole $\N$; et en énonçant une théorie du second ordre qui axomatise $\N$ relativisée à ce prédicat, et en rajoutant des axiomes comme par exemple "$\forall x, x\in \N \lor (\exists y\in \N, x+y= 0)$"

    D- $(\Z,<)$ : comme pour A, au premier ordre, pas moyen de caractériser $\Z$, mais on peut presque le faire: on demande que $\Z$ soit un ordre total, avec successeurs et prédecesseurs, sans maximum ni minimum. Cette théorie du premier ordre caractérise essentiellement les $\Z\times P$, $P$ un ordre total.
    Il y a alors différentes manières de sortir légèrement du premier ordre pour imposer $P=\{*\}$. Par exemple on peut demander que le graphe de notre ordre soit connexe; ou encore on peut caractériser $\Z$ parmi ces ordres d'une manière similaire à B,B'.
  • @JP2021 : je réponds seulement à une partie de tes questionnements, je laisse Max (que je salue au passage) gérer le reste.
    En logique du 1er ordre, les autres modèles de l'axiomatique sont :
    à droite : Z, suivi de plein de copies de Z, de telle façon que l'ensemble de ces copies suit un ordre total dense sans fin (i.e. entre 2 copies tu en as une autre, et il n'y a pas de copie finale).
    à gauche : idem, mais dans l'autre sens.
    Oui, c'est bien ça qu'on appelle des modèles non standards.
  • Pour axiomatiser $\Z$, le plus simple à on avis est de dire qu'on est en arithmétique de Peano, qu'un entier relatif est juste deux entiers naturels, et que $(x,y)=(x',y')$ abrège $x+y'=x'+y$.
    Après des modèles non standards de l'arithmétique donneront des modèles non standards de $\Z$.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Si l'on s'intéresse à $\mathbb Z$, non pour se complaire dans sa contemplation prolongée, mais pour faire sans tarder des choses avec, comme de l'arithmétique, le plus efficace à mon sens c'est de le définir comme un anneau (unitaire) commutatif ordonné tel que toute partie non vide de $\mathbb Z_+$ a un plus petit élément.
  • JP2021 : Oui tu as bien compris.

    Le problème de la logique du second ordre c'est par exemple qu'elle n'est pas complète: il peut y avoir une théorie cohérente sans modèle (en fait, une théorie dont on "sent" qu'elle est incohérente, mais formellement elle ne l'est pas). L'exemple typique est, dans le langage $L = \{c_n, n \in \N\}\cup \{<\}$, la théorie qui dit que $<$ est un bon ordre (c'est au second ordre) et que $c_{n+1}< c_n$. Chaque sous-théorie finie de cette théorie a un modèle, donc il n'y a pas de preuve finie d'une contradiction (tout système raisonnable de preuve doit utiliser un nombre fini d'axiomes...); pourtant elle n'a pas de modèle car si $M$ est une $L$-structure qui satisfait $c_{n+1}^M<c_n^M$, $\{c_n^M, n\in\N\}$ n'a pas de minimum.

    Donc on a tendance à ne pas aimer la logique du second ordre. Mais on pourrait très bien définir $\Z$ ainsi, il serait aussi uniquement caractérisé. On ne le fait pas car c'est essentiellement équivalent à la construction proposée (dans le premier cas on repose sur un $\N$ axiomatique et dans le second sur un $\N$ construit mais dans les deux cas c'est la même chose qu'on "rajoute" à $\N$

    Il n'y au final pas de réelle différence en général
  • Maxtimax a écrit:
    Le problème de la logique du second ordre c'est par exemple qu'elle n'est pas complète

    J'ai l'impression que c'est quand même la théorie des ensembles (et le fait d'énoncer la complétude dans son cadre) qui provoque ces problèmes. Il y a bien complétude avec l'approche de Henkin, cependant les spécialistes insistent (pourquoi?) pour interpréter $\theta \left (Y^X \right)$ par "l'ensemble de toutes les fonctions de $\theta(X)$ vers $\theta (Y)$" ($X,Y$ étant des sortes et $\theta$ leur interprétation).

    Prenons un ensemble transitif $M$ et $A,B,C\in M$, alors un énoncé aussi simple que "$C$ est l'ensemble des fonctions de $A$ dans $B$" n'est pas absolu pour $M$ (la situation où $A,B,M$ sont dénombrables et $A,M$ infinis pouvant être problématique). Est-ce qu'on sait vraiment de quoi on parle quand on évoque $B^A$ ?

    On peut traiter la complétude du 1er ordre sans référence à la TDE (et de façon intuitionniste comme le fait Krivine dans son article); la méthode se généralise à d'autres systèmes (ce serait amusant de voir ce que donne cet exemple avec des bons ordres).
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Foys : oui tout à fait, ce problème vient de l'interprétation "pleine", mais si on fait un système du second ordre qui est complet, alors on ne peut pas y caractériser $\N$, pour la même raison que d'habitude (je rajoute indénombrablement beaucoup de constantes, c'est cohérent parce que ça l'est localement). Du coup on perdrait complètement l'intérêt du second ordre pour cette question (pas en général, bien sûr, mais pour cette question spécifique)
  • JP2021 : qui est ce "on" ? Je vois beaucoup de gens définir $\N$ comme $\omega$, ou à vrai dire, beaucoup de gens ne pas le définir du tout. Donc ça va dépendre de la présentation.
  • On pourrait utiliser un énoncé comme "$(\Z,+,\times,0,1)$ est un objet initial de la catégorie des anneaux unitaires" (edit: c'est ce qu'a dit Maxtimax plus haut!). Ca ne le construit pas mais les présentations axiomatiques servent à caractériser, tandis que ce sont les constructions qui servent à prouver que l'objet doté des propriétés voulues existe bel et bien.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • $\Z$ est fondamentalement un dérivé de $\N$, même s'il existe des caractérisation astucieuses (anneau particulier, objet initial de certaines catégories etc). Je pense que c'est pour cela que les auteurs n'ont pas fait plus d'efforts dans le sens que tu suggères.

    $\Z$ a été inventé par des comptables italiens de la renaissance pour exprimer des dettes: si Alice possède 1000 lires et qu'elle en doit 2500 à Bob, la phrase "Alice est à -1500 lires" est une représentation pertinente de la situation financière d'Alice.

    La pédagogie contemporaine préfère ne pas en parler (par aversion pour le capitalisme?) et invoquer des exemples ad-hoc maladroits voire des horreurs conceptuelles (étages d'immeuble ou pire, températures en degré Celsius... Pourquoi les physiciens s'expriment en Kelvin?)
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Foys: oui, c'était ma proposition B' (similaire à la proposition B)
  • "qui est isomorphe à [...] de manière ensembliste en toute rigueur $\subset$" : tu as ta réponse, non ? :-D

    Tu poses une question à la fois intéressante et à la fois sans intérêt : "en toute rigueur", la réponse est non, mais elle était "non" déjà pour $\N$, contrairement à ce que tu as l'air de dire.

    Ensemblistement, un ensemble est un ensemble, il est défini uniquement et entièrement par ses éléments et rien d'autre. Donc $\omega$ et le sous-ensemble de $\Z$ isomorphe à $\N$ ne peuvent pas être tous les deux notés "en toute rigueur ensembliste" de la même manière, même s'ils satisfont les mêmes axiomes.
    En d'autres termes, ensemblistement, tu ne peux pas définir $\N$ par une liste d'axiomes, tant que ceux-là ne le caractérisent pas uniquement à égalité près.

    Mais tu sens bien que c'est "ridicule". Bien sûr qu'on peut définir uniquement $\N$ par la liste d'axiomes, puisqu'elle le caractérise uniquement à (unique - c'est important) isomorphisme près. Bah de la même manière, si tu as une liste de données et de propriétés qui définit uniquement $\Z$ à (unique) isomorphisme près, tu peux définir $\Z$ de cette manière. Par exemple en tant que "complétion en groupes" de $\N$ (lui-même vu en tant que monoïde, ou semi-anneau, ou ce que tu veux plus ou moins)

    Le problème de notation/identification sera le même pour $\Z$ que pour $\N$. Dans les deux cas, il faut auparavant déterminer ce que tu veux considérer comme étant la "nature" de $\N, \Z$ (en tant que quoi tu veux le considérer: ensemble, monoïde, semi-anneau, semi-anneau ordonné,... ?; et quelle propriété il doit satisfaire avec cette structure) et vérifier que cette "nature" le détermine à (unique) isomorphisme près. A partir de là, toutes les identifications que tu fais seront innocentes, mais aucune ne sera "rigoureuse ensemblistement". C'est la vie.

    C'est d'ailleurs pour ça que certaines personnes cherchent des langages différents dans lesquels faire ces identifications rigoureusement.



    NB: j'ai rajouté l'adjectif "unique" devant "à isomorphisme près", parce que c'est quelque chose qu'on oublie souvent et qui peut causer des erreurs. Par exemple "la" clôture algébrique d'un corps ne vérifie pas ça, et on se rend compte quand on fait des choses sophistiquées avec qu'il faut prendre cette ambiguïté en compte !
    Un autre exemple où ce genre de situations a causé un problème est dans ce fil par exemple : $\mathbb Q(\sqrt d)$ n'est pas bien défini en tant que corps. J'avais d'ailleurs hésité, à la suite de ce fil, à faire un post sur la question de l'identification, du joli "à isomorphisme près" qu'on adore quand on découvre cette notion - tes questionnements (qui sont intéressants !) suggère que j'aurais peut-être eu intérêt à le faire :-D
  • Bah ça tu peux le faire peu importe la manière dont tu définis les choses : renommer un objet dès que tu le plonges quelque part pour dire "inclus". Oui on peut le faire, pour $\N, \Z, \Q, \R$, n'importe quel truc que tu plonges autre part.

    Le mieux est d'oublier la notion d'inclusion et de la remplacer par celle de plongement :-D
  • @JP2021,

    1/ en fait je crois que toute ta motivation repose sur un non sens (rien de péjoratif, ne t'inquiète pas). Dans les vraies maths, il n'y a pas de définitions. Donc en toute rigueur comme tu dis, il n'y a pas de $\Z$, ni de $\N$, ni etc. Il n'y a que des énoncés sont certains sont prouvables et d'autres non.

    2/ Les définitions n'ont qu'une utilité "à toute fin pratique", afin de raccourcir les textes. Ce sont des abréviations.

    3/ Concernant les nombres, il y en a qui sont entiers et d'autres pas, mais appelés nombres (ou quantités) quand-même. Les "nombres entiers", sont des cas particuliers de cardinaux, ceux qui sont finis.

    4/ Pour les autres quantités, jusqu'à $\R$, on a un exotisme anthropomorphique ulrtasubjectif qui leur donne une certaine importance, donc il y a des définitions durables qui ont été adoptées, car àa aurait un véritable sacerdoce de ne pas abréger dans leur cas.

    5/ Mais fondamentalement, si on essaie de plaquer à ce qui nous est envoyé par la nature, tous les nombres non entiers sont des FONCTIONS ayant certains effet (pour $\Z$, ce sont les vecteurs à extrémités dans $\N$, pour $\Q$ les facteurs d'agrandissement et pour $\R$ on ajoute les trous pour que ce soit complet).

    6/ De là, ça peut distraire un dimanche de pluie de prouver que telles et telles définitions marchent, mais en dehors de $\N$ (ensemble des cardinaux finis), tu ne trouveras pas d'arbitrage infaillible qui te donne la définition parfaite, par exemple pour laquelle il est mieux de la prendre, selon des critères X,Y,Z, incontestables que celle de dire que $(-3)$ est la fonction $\{(x,y)\mid x = y+3\}$ odont des représentant (vectoriel) est la flèche allant de $10$ à $7$ par exemple.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • christophe c a écrit:

    4/ Pour les autres quantités, jusqu'à $\R$, on a un exotisme anthropomorphique ulrtasubjectif qui leur donne une certaine importance, donc il y a des définitions durables qui ont été adoptées, car àa aurait un véritable sacerdoce de ne pas abréger dans leur cas.
    Suivant le minimalisme avec lequel les fondements sont exprimés, ce problème se manifeste déjà pour des objets élémentaires, par exemple écrire des énoncés comme $\{\emptyset \} \neq \{\emptyset, \{\emptyset\}\}$ dans une théorie sans symbole de fonction ni symbole de constante (exemple: théorie des ensembles) demande un nombre de caractères rédhibitoire. En maths il y a des abréviations partout... Quand un auteur comme Matthias se permet de vomir sur Bourbaki sous prétexte que "le nombre 1 s'écrit avec un trop grand nombre de caractères" il omet de préciser que ce problème survient dans n'importe quel système formel (jamais cet argument n'a été utilisé pour disqualifier les preuves sans coupures du calcul des séquents introduit par Gentzen alors qu'on y trouve des exemples spectaculaires d'explosion combinatoire).

    Le mode d'emploi bas niveau de lecture de ZF/ZFC mériterait d'être explicité plus souvent.

    Par exemple ceci marche (cf "Basic set theory" d'Azriel Lévy ou bien "Axiomatic set theory" par G.Takeuti et W.M. Zaring):

    Si $x,y,t$ sont des lettres et $P$ une formule dans laquelle $y$ figure éventuellement, mais pas $t$, on pose

    $x\in \{y|P\}:= P[y:=x]$
    $\{y|P\} \in x:= \exists t\left ((\forall y, y\in t \Leftrightarrow P)\wedge t \in x \right)$
    et si $z$ est une lettre et $Q$ une formule dans laquelle figure éventuellement $z$ mais pas $t$,
    $\{y|P\}\in \{z\mid Q\}:=\exists t\left ((\forall y, y\in t \Leftrightarrow P)\wedge Q[z:=t] \right)$


    et aussi:
    "$\{y|P\}$ est un ensemble (ou encore: $y\mapsto P$ est collectivisante)":= $\exists t (\forall y, y \in t \Leftrightarrow P)$.
    "$A=B:= \forall z(z\in A \Leftrightarrow z \in B)$"

    Si on part sur l'idée que $\in$ est le seul symbole de relation binaire de la signature employée pour exprimer ZF, toutes les formules mathématiques exprimées avec $\{\cdot | \cdot\}$ ont alors un sens.

    Si l'axiome d'extensionnalité (sous la forme suivante: $\forall x,y\left ((\forall z(z \in x \Leftrightarrow z \in y)) \Rightarrow \forall z(x \in z \Rightarrow y \in z)\right )$) est prouvable dans la théorie, alors automatiquement pour tous termes de classe (lettres ou couples $\{u|R\}$ avec $u$ lettre et $R$ formule), (i) et (ii) ci-dessous sont des théorèmes :
    (i) $A=B \Rightarrow (F[x:=A] \Leftrightarrow F[x:=B])$ (fastidieux mais sans surprise - commencer par le cas où $A,B$ sont des lettres; plus généralement la définition de la substitution syntaxique "$F[x:=A]$" étant évidente par induction sur la taille de la formule $F$ via les définitions bleues plus haut)
    (ii) Si $A$ est un ensemble, $(\forall xF) \Rightarrow F[x:=A]$

    Après on peut raisonner sur les termes de la forme $\{x|P\}$ de façon habituelle (les axiomes de ZF garantissent que les classes suivantes sont des ensembles lorsque $X,Y,E,\Phi$ le sont pour toutes valeurs des variables).

    $X\subseteq Y := \forall z(z\in X \Rightarrow z \in Y)$.
    $\mathcal P(X):= \{y \mid y \subseteq X\}$
    $\bigcup X:= \{y\mid \exists z(z \in X \wedge y \in z)\}$
    $\{X,Y\}:=\{t \mid t=X \vee t = Y\}$
    $(X,Y):= \{\{X\},\{X,Y\}\}$
    $\{x\in E \mid P\}:= \{x \mid x \in E \wedge P\}$
    $\{\Phi \mid x \in E\}:= \{y\mid y = \Phi \wedge x \in E\}$
    etc etc.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Mouais...
    L’argument « pourquoi les physiciens utilisent le Kelvin ? », bof bof (ce n’est pas un argument du tout !).

    Rassure-toi la « pédagogie contemporaine » utilise aussi les buts marqués et encaissés des championnats nationaux, et l’argent de Mireille et celui qu’elle doit le cas échéant.

    Quel est le problème de l’ascenseur ? et de la température en °C ?
  • JP2021 a écrit:
    "Monsieur, si je vois les nombres positifs comme des longueurs de cordes comment enlever -2 mètres à corde de 5 mètres ça peut la faire grandir à 7m ?" mets-tois à la place du prof qui doit répondre dans l'instant ;).
    Tu dis "Les nombres négatifs n'existent pas" et après l'élève va éplucher les patates à la cantine B-).

    Plus sérieusement: un nombre (entier ici) relatif est un couple $(a,b)$ d'entiers naturels avec la convention: pour tous $a,b,c$, $(a+c,b+c)=(a,b)$. Un nombre relatif est dit négatif (resp positif) s'il est égal à un nombre relatif de la forme $(0,t)$ (resp. $(t,0)$) pour un certain $t$.
    Pour tous $p,q,r,s$, "Ajouter $(p,q)$ à $(r,s)$" signifie: livrer $(p+r,q+s)$.
    Pour tous $x,y$, "retrancher $(x,y)$ à $(a,b)$" signifie ajouter $(y,x)$ à $(a,b)$.
    Et tu t'épargnes des centaines de pages de fausse philo maladroite.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Exo (élimination du signe "$-$"): soient $d\in \N$, $P,Q\in \Z[X_1,...,X_d]$. Montrer l'existence de quatre deux (edit) polynômes $A,B$ ,C,D à coefficients dans $\N$ et à indéterminées $X_1,...,X_d,Y_1,...,Y_d$, tels que pour tous $x_1,...,x_d,y_1,...,y_d\in \N$, $P(x_1-y_1,x_2-y_2,...,x_d-y_d)=Q(x_1-y_1,x_2-y_2,...,x_d-y_d)$ si et seulement si $A(x_1,...,x_d,y_1,...,y_d)=B(x_1,...,x_d,y_1,...,y_d)$ et . Construire algorithmiquement $A,B$ en fonction de $P,Q$.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • @dom: sur la critique de l'image thermomètre, je suis plutôt d'accord avec foys pédagogiquement.

    Sur l'ascenseur, je suis nettement moins d'accord, il a eu l'air trop dur avec cette image. Perso, j'ai toujours utilisé le bilan comptable OU l'ascenseur selon les contextes. C'est un peu loin, donc je ne me rappelle précisément où on peut préférer l'ascenseur au bilan comptable, mais je sais que j'en ai rencontré naturellement et souvent de tels contextes (ne serait-ce, ah voilà, j'ai un exemple, dans les échanges à la volée quaund une personne me demande pourquoi elle n'a pas les points là et que je ne veux pas passer plus de 3 secondes à lui répondre, l'ascenseur est imparable et va très vite, le bilan comptable non)
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Ok.

    Ce que j’aime bien dans l’ascenseur c’est la non évidence de la commutativité.
    Je suis au 2e puis je descends de 5 étages, modélisé par : (+2)+(-5)
    Je suis au sous sol 5 puis je monte de 2 étages, modélisé par : (-5)+(+2).
    Idem pour l’associativité.

    C’est même une vision vectorielle : $Point$ + $Vecteur$ = $Point$.

    Bon, pardonnez ma digression. Je laisse le fil se poursuivre.
  • Dom a écrit:

    C’est même une vision vectorielle : $Point + Vecteur = Point$
    Pourquoi ces vecteurs existent? On fait la promotion de la marchandise (qu'est-ce que cela permettrait de faire) sans la montrer (c'est un peu ça que fait le pédagogisme quand avec ses méthodes particulières, il "motive préalablement" les notions; voyez les vecteurs géométriques, $\C$, $exp$ ...) mais les acheteurs peuvent légitimement s'interroger avant la vente.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Dans le secondaire on arrive avec un tas « d’il existe ».
    Je ne sais pas si c’est une faille véritablement perfectible et nuisible.
    Bien entendu, le prof doit en parler, je pense que c’est cela l’important.

    Je crois que dans les derniers programmes on lisait un truc comme « les relatifs permettent de rendre possibles toutes les soustractions ».
    Ce qui n’est pas justifié non plus. Mais ça part quand même de l’idée de la construction de $\mathbb Z$ avec « le nombre qu’il faut ajouter à $b$ pour obtenir $a$ ». On pourrait appeler cela « méthode des sommes en croix » même si « croix » n’a plus de sens.
  • En tant que logicien, je serai même beaucoup plus sévère que Foys.

    La motivation d'une notion EST LE PIRE ENNEMI ET DESTRUCTEUR des maths et de leur compréhension. Je rappelle pourquoi:

    1/ la seule notion FACILE découverte par la logique, entendez par là qui se calcule en temps polynomial et en pratique, est LA POLARITE.

    2/ Pour ceux qui ne connaissent pas : la fonction implique est croissante pour sa variable de droite et DECROISSANTE pour sa variable de gauche.

    Dans $A\to B$ la polarité de $A$ est NEGATIVE.

    Dans $(A\to B)\to C$ la polarité de $A$ est POSITIVE etc

    3/ La motivation de la notion $A$ est un exposé d'une liste pertinente de vérités du type $A\to X$ où $A$ a une polarité NEGATIVE, c'est à dire une liste d'arguments en faveur de, j'essaie de le mettre le plus gros possible:

    [size=x-large]$$ non(A) $$[/size]

    4/ Autrement dit, ça DETRUIT $A$ avant de commencer.

    5/ En conclusion (mais on le sait depuis longtemps, puisque le pédagogisme a en fait été une lutte contre le chomage dans les années 90 en donnant des postes "dédommageant" à des littéraires dans le secteur "enseignement") le pédagogisme a accompli là, en flagrance, sa pire faute théorique.

    6/ Ce n'est pas la pire en pratique. En pratique, ce qui a fait disparaitre l'enseignement des sciences en France, ça a été de filer les corrections avant les interros. Mais ce dernier point n'était pas théorisé, c'était un réflexe de survie dans un système qui s'écroulait et il n'a été et de mauvaise foi, justifié qu'après coup.

    7/ Tandis que la faute (5) a elle, été théorisé AVANT. Entre guillemets on peut dire que le pédagogisme est coupable d'assassinat pour (5) et d'avoir donné la mort sans intention de la donner pour (6).

    @dom: je l'ai déjà rappelé récemment, la commutativité de l'addition vectorielle ne nécessite aucun axiome, elle réside dans le fait de dire:

    [ vecteu(A vers B) = vecteur (C vers D) ] est une abréviation de [ le quadrilatère ABDC est un hulkozore ]

    en remarquant que PEU IMPORTE ce que veut dire "hulkozore" du moment qu'on "tourne", ie que le

    $$ UVXY = UYXV $$

    Par ailleurs, ce n'est pas $a+(-b)$, mais $a-b$ l'étage où tu arrives en partant de l'étage $a$ et en descendant de $b$ étages. Le fait que ça équivaille à $a+(-b)$ provient de ce que
    monter $(-b)$ étages = descendre $b$ étages.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Christophe : là tu parles de motivation de théorèmes, ce qui n'a rien à voir avec la motivation d'une notion.

    Par ailleurs, je suis d'accord avec Dom : il faut vraiment avoir une conception bizarre des enfants, de l'éducation, et de l'intérêt des maths à l'école pour penser qu'introduire $\Z$ sous la forme "l'ensemble des couples modulo bidule" est une bonne idée.
    Bien sûr qu'introduire $\Z$ sous forme "axiomatique" laisse à désirer quant à son existence : et $\N$ alors ? On va introduire les ordinaux et l'axiome de l'infini en CP ?
  • Pour la fin : ça dépend du modèle il me semble.
    Traduire le « puis je » par une $+$ et bannir l’opération $-$ est possible.
    Le « puis je » rappelle qu’a priori on a un ordre dans « je suis au 2 puis je monte de 3 puis je descends de 7 ».
    L’associativité est dans le coin.


    Cette histoire de polarité et de l’intention ou conséquence du pédagogisme me laisse sceptique. C’est ton dada. Mais d’en faire une vérité socialo-didactique, je n’en crois rien.
    Je vois plutôt dans le pédagogisme l’intention de rendre quelque chose de ludique et la recherche du moindre effort à fournir pour l’acquérir.
    Tout ça pour brusquer le moins possible les pauv’n’enfants sans défense à qui on souhaite donner les mêmes droits que les adultes.

    Quant à la motivation, tout dépend du curseur. Des outils mathématiques proviennent bien d’une motivation (physique par exemple).
    L’histoire des maths s’en occupe.
    En effet, je suis assez d’accord pour ne pas « motiver » une notion dans un premier temps.
    C’est vrai que c’est tout l’inverse de l’idéologie académique (Activité de découvertes, « Ha ça sert à ça », bon on fait le cours).
    Bon il faudrait nuancer et sortir de l’abstraction tous ces mots (motiver une notion, introduire une notion, etc.) car ATTENTION, ils ne sont pas utilisés de la même manière selon les personnes. Ça rend des dialogues de sourds mais compris des deux parties.

    Mais ce n’est pas le thème du fil.
  • @max : oui comme on est entre familiers j'ai écourté. Je n'ai jamais prôné de suivre de manière littérale Bourbaki des la grande section de maternelle.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • @dom j'ai donné le pourquoi. Donc de toute façon le lecteur de mon post dès limites et conditions de validité. Je n'etends A RIEN D'AUTRE que la polarité la dangerosité de défendre non A juste avant de propose des preuves PARTIELLES et informelles de de A.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Comme signalé par max d'ailleurs : motiver des notations ou abréviations est différents (je passe sur le fait que la recherche récente a prouvé que nommé A c'est défendre non A, donc in some sense la modération rappelé par max POURRAIT être regardée elle même avec modération.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Christophe: d'ailleurs, on en a déjà parlé, même dans le cadre d'un théorème donner des arguments pour non(A) (donc des conséquences surprenantes de A, comme tu l'as rappelé) c'est précisément une "motivation" pour A, a contrario d'une justification !

    Une justification ce serait "pour ces raisons, A est vrai"; une motivation c'est "pour ces raisons, A est probablement faux. Mais, surprise, A !". C'est du show-buis, on donne au public des raisons de croire que A est faux (polarité), et ça motive les gens à écouter la preuve que A est vraie, parce que c'est une nouvelle surprenante. Donc je ne suis pas d'accord avec toi ;-)
    (mais; comme souvent entre nous, il n'y a pas de désaccord mathématique - juste sur le sens du mot "motivation")

    (Imagine je te dis "On va faire 15 pages de preuve avec des notations compliquées pour A; mais A est un truc sans conséquence intéressante dont on se doute qu'il est vrai" - t'es pas motivé, si ? Si maintenant je te dis "A est très très très probablement faux au vu de ses conséquences. Mais je prétends qu'il est vrai" bah soudain t'as plus d'énergie pour écouter ma preuve, en d'autres termes, tu es motivé)
  • Tu as parfaitement raison et j'avais déjà évoqué ce point, c'est pourquoi (je vais vérifier) j'ai écrit "partiel" en majuscule.

    Ce que tu dis est subordonné au fait qu'on prouve A. Hélas dans le contexte pédago, on ne prouve pas grand chose de façon formelle, et la partialité importante du truc fait que la motivation que tu évoques devient une déception: " ah bin voui, non(A)... " 1H plus tard "pff, c'était barbant: on a appris non(A), puis après c'était bizarre, on aurait presque cru que le prof essayait de nous faire oublir non A" :-D
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Ces histoires de polarité se comprennent mieux (dans le cas qui nous intéresse) via Curry Howard: vous introduisez un nouveau type $X$ et vantez $X$ car "regardez, $X$ est merveilleux car il y a beaucoup de $Y$ et d'éléments de type $X\to Y$". Le problème est que si $X$ est vide, on a immédiatement des éléments de type $X\to Z$ pour tout $Z$.

    Bref on s'éloigne de la question pertinente: "$X$ est-il habité? la fameuse baguette magique qui produit des fontaines d'or existe-t-elle?"
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • @JP2021 : bonjour. Je t'invite à lire le contenu de la pièce jointe, à partir de la section "Symétrisation d'une loi interne - Groupe additif $\Bbb{Z}$".

    Source : livre d'algèbre de Michel Queysanne (l'un des premiers livres que j'ai eus entre les mains dans ma jeunesse).
    Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, le soleil y resta. Voilà pourquoi le soir, quand le chat se réveille, j'aperçois dans le noir deux morceaux de soleil. (Maurice Carême).
  • @JP2021 : par construction, comme le monoïde additif $\N$ est isomorphe au sous-monoïde $E'$ du groupe quotient $E$, il est souvent d'usage de procéder à une identification entre un élément de $\N$ avec son image canonique dans $E'$.

    Qu'est-ce qui te pose problème ici ?
    Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, le soleil y resta. Voilà pourquoi le soir, quand le chat se réveille, j'aperçois dans le noir deux morceaux de soleil. (Maurice Carême).
  • @JP2021 : le procédé lié au problème universel dont il est question ici consiste précisément, après identification ou égalisation (il n'y a là rien de bien nouveau), à remplacer dans le quotient $E$ (auquel il faut adjoindre la projection canonique), $E'$ par $\Bbb{N}$ dont $E'$ est une copie, rien de plus.
    Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, le soleil y resta. Voilà pourquoi le soir, quand le chat se réveille, j'aperçois dans le noir deux morceaux de soleil. (Maurice Carême).
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