Distribution uniforme de points sur la sphère

Bonjour

On peut facilement et avec un peu de programmation, distribuer uniformément $n$ points sur la surface d'une sphère. Il suffit de considérer ces points comme des particules de même charge et de les laisser se stabiliser. En fin de compte, on obtient un polyèdre à $n$ sommets.

- Existe-t-il des études récentes sur la résolution de ce problème par une méthode purement mathématique et non pas numérique ?
J'ai déjà essayé de le faire avec les quaternions et les vecteurs sphériques, mais sans résultats importants.

- Il faut établir une équation définissant l'état d'équilibre des $n$ points, puis essayer de la résoudre.

Merci.
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Réponses

  • Par exemple pour la distribution de $n$ point sur un cercle de rayon $1$, il suffit de résoudre dans $\mathbb C$ l'équation $z^n=1 \ ; \ |z|=1$. Les points de la distributions sont les racines n-ièmes de $1$.
  • Par uniforme, entends-tu des points dont les distances mutuelles sont toutes égales ?

    Bruno
  • @Bruno : Non, les distances mutuelles ne seront jamais toutes égales (sauf pour des cas particuliers). "Uniforme"est un terme physique et ça veut dire que les charges arrivent à un stade d'équilibre physique. Là, soit on trombe sur un polyèdre régulier ou non, ça dépend du nombres de points $n$.
    Par exemple pour $n=3, 4, 8\ ou\ 32$ on obtient des polyèdres réguliers. (3 ne donne pas un polyèdre. Et le 32 n'est pas régulier )
  • C'est quoi, les polyèdres réguliers à 3 sommets ou 32 sommets ?
  • - Je retire le cas $n=3$ (un triangle équilatéral).
    - Pour $n=32$, Je vais essayer de vous envoyer une illustration (image et animation si j'y arrive).
  • Voici le polyèdre (et son patron) obtenu après que les $32$ charges se sont stabilisé par leurs forces mutuelles répulsives.
    Vous remarquez dans le patron que tous les triangles sont isométriques.79982
    79980
  • Les triangles ne sont réguliers. Donc le polyèdre 32 n'est pas régulier. Mais tous ses triangles sont identiques. C'est un beau polyèdre.
  • Pour $n=6$ et $n=12$, ça donne des polyèdres réguliers.
  • Ton bazar est un pentakidodécaèdre ? Pas régulier en effet, contrairement à ce que tu disais au début. Par contre, parmi les réguliers, tu oublies celui à 20 sommets, le dodécaèdre.
  • @GaBuZoMeu : Mais pour le dodécaèdre, on ne peut pas l'obtenir à partir de la distribution uniforme de $20$ charges sur la sphère.

    Ma question ne porte pas sur les polyèdres réguliers mais plutôt sur les polyèdres obtenus à partir de la distribution uniforme de charges sur la sphère.
  • De mémoire, ce problème est difficile et non résolu.
    Algebraic symbols are used when you do not know what you are talking about.
            -- Schnoebelen, Philippe
  • Ce problème est célèbre et s'appelle le problème de Thomson.
  • Voici $415$ charges distribuées uniformément sur une sphère. Un polyèdre de $415$ sommets et $826$ facettes, sans oublier son bazar de patron :-).80000
    80002
  • Intéressant. Il y a un seul minimum local pour l'énergie ?
  • D'après le problème de Thomson. La solution de chaque cas de $n$ électrons est obtenue lorsque la configuration de ces électrons sur la surface d'une sphère de rayon $1$ donne un minimum d'énergie potentielle électrostatique $\displaystyle k_e e^2\sum_{i<j} {\frac 1 {\large d_{ij}}}$, avec $d_{ij}$ est la distance entre deux particules $i$ et $j$ situées aux points $r_i$ et $r_j$, $k_e$ est la constante de Coulomb et $e$ est la charge de l'électron.

    En mathématique, ça revient à déterminer la configuration lorsque la fonction $\displaystyle \sum_{i<j} {\frac 1 {\large d_{ij}}}$ atteint son minimum.
    Chaque distance $d_{ij}$ peut s'écrire en fonction de l'angle $\theta_{ij}$ entre $r_i$ et $r_j$. $\displaystyle d_{ij}=2\sin\frac{\theta_{ij}}2$.
    Le problème revient à déterminer les angles $\theta_{ij}$ pour que la fonction $\displaystyle f(n)=\sum_{i<j} {\frac 1 {\large \sin\frac{\theta_{ij}}2}}$ atteigne son minimum.

    Pour le cas le plus simple $n=2$, la fonction $\displaystyle f(2)=\frac 1 {\large \sin\frac{\theta_{12}}2}$ atteint son minimum pour $\sin\frac{\theta_{12}}2=1$. C'est-à-dire $\theta_{12}=\pi$.80028
  • Dans le cas où il y a plusieurs minimums locaux de l'énergie, on choisit le minimum global. Si on prend par exemple le cas de $n=8$. On remarque trois situations d'équilibre :
    - Les $8$ charges forment un octogone régulier sur un même cercle de la sphère.
    - Les $8$ charges forment un cube.
    - Les $8$ charges forment un antiprisme carré.

    Mais je crois d'après les données de Configurations of smallest known energy, l'antiprisme carré donne le minimum global d'énergie.80030
  • Les sommets du dodécaèdre donnent-ils un minimum local d'énergie ? (Il me semble clair en tout cas que c'est un équilibre).
  • A mon avis, dans chaque situation il y a au moins deux états d'équilibre. Je ne suis pas sûr qu'ils donnent tous un minimum local, mais ce qui est sûr c'est que l'état qui donne la plus faible énergie est un minimum local. Alors, peut être que le dodécaèdre donne un minimum local d'énergie, mais il existe un autre polyèdre à $20$ sommets aussi, non régulier qui donne un minimum local inférieur à l'énergie du dodécaèdre (Son énergie est 150.881568334 voir Configurations of smallest known energy)
  • Il suffit de considérer ces points comme des particules de même charge et de les laisser se stabiliser.
    Si le dodécaèdre régulier représente un minimum local d'énergie, alors une partie non maigre de l'ensemble des configurations initiales de 20 points se stabilisera sur le dodécaèdre régulier.
  • Si le dodécaèdre régulier représente un minimum local d'énergie, alors une partie non maigre de l'ensemble des configurations initiales de 20 points se stabilisera sur le dodécaèdre régulier.

    Tout à fait. Donc d'après l'expérience informatique (que je n'ai pas encore testée), si on prend un dodécaèdre régulier de $20$ charges (en équilibre) et qu'on fait bouger très légèrement une seule charge, je suis sûr que toute la structure convergera vers l'autre polyèdre à $150,88$ en énergie. C'est-à-dire que le dodécaèdre d'après cette expérience n'est pas un minimum local.
  • Tu es donc sûr que le dodécaèdre ne représente pas un minimum local d'énergie ? Je n'en sais rien ; fais ton expérience.
  • Bonsoir,

    http://mathpages.com/home/kmath005/kmath005.htm

    Les doubles configurations (ou plus) à minimum local d'énergie sont signalés dans ce lien pour $N=0$ à $32$ particules chargées. La première occurrence survient à $N=16$. Le dodécaèdre (voir $N=20$) n'en fait pas partie.
  • Pour le cas de $n=8$. il existe des configurations (que j'ai bien testés) où les charges se stabilisent sur un cube puis au bout d'un moment la structure se perturbe puis converge vers l'antiprisme carré. Ceci montre que peut être le cube représente aussi un minimum local.

    @GaBuZoMeu : Surement que je vais la faire, même si je suis sûr du résultat, mais pas aujourd'hui. (Problème technique : je dois calculer les coordonnées de tous les sommets d'un dodécaèdre pour les mettre dans le programme. Pour les autres configurations je prend $n$ points au hasard sur la sphère)
  • Merci @Ltav, tu m'as sauvé la vie.
  • @L2M : non, non, le cube serait plutôt un état d'équilibre instable : c'est-à-dire un maximum local d'énergie. Il y a en effet deux types d'équilibres qui annulent les dérivées partielles de l'énergie : en physique, l'équilibre stable est un puits local d'énergie, l'équilibre instable un sommet local - on les distinguent à l'aide des dérivées secondes. Le moindre petit déplacement de charge fait passer spontanément la configuration du cube à celle de l'"antiprisme" (la configuration stable d'énergie).
  • Je croyais qu'une expérience numérique peut remplacer une expérience de la physique. La vitesse qu'on donne aux particules dans un programme est cinématographique alors que la vraie vitesse est continue. Ceci, dans des cas sensibles génère des erreurs.
  • L2M a écrit:
    Merci @Ltav, tu m'as sauvé la vie.

    Pas de quoi, L2M.

    Toutefois, les principes mathématiques "cachés" des simulations numériques du problème de Thomson sont très intéressants à comprendre et peuvent t'inspirer - même si le problème n'a pas de solution exacte générale à ma connaissance.

    Ils sont résumés ici : http://thomson.phy.syr.edu/thomsonapplet.php

    La méthode qui m'intéresse en particulier est la "Local Monte Carlo" : pour le dire à ma façon, elle considère le système comme un "gaz sphérique" à température $T$ de $N$ particules chargées. Il s'agit alors d'arriver à sa stabilité (énergie minimale ou entropie maximale) en déplaçant les charges sur la sphère suivant une distribution de probabilité à la Boltzmann. Nous sommes alors plus proches d'un "gaz réel" (au sens de l'équation d'état de Van der Walls), où les particules aléatoires sont en interaction électrostatique, que du "gaz parfait". Je réfléchis moi-même à comment modéliser simplement ce "gaz" en utilisant l'entropie au lieu de l'énergie. Tu pourrais explorer cette direction de recherche.

    Bonne nuit.
  • http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?44,1707790,1708580#msg-1708580

    L'informatique peut très bien simuler la physique (comme son nom l'indique, ni plus ni moins que simuler) si tes programmes tiennent compte de suffisamment de paramètres : ils ne sont alors pas moins efficaces que les modélisations traditionnelles des physiciens qui sont, en un sens, des simulations mathématiques - La simulation numérique a l'avantage supplémentaire de "résoudre" les équations même complexes de la modélisation, mais tu sais tout ça.
    Pour le cas de $n=8$. il existe des configurations (que j'ai bien testés) où les charges se stabilisent sur un cube puis au bout d'un moment la structure se perturbe puis converge vers l'antiprisme carré. Ceci montre que peut être le cube représente aussi un minimum local.

    Tes résultats numériques semblent corrects, malgré les erreurs de vitesse, car justement ce n'est pas ça la stabilité : si le cube était réellement un minimum d'énergie, il n'y aurait aucune raison à ce que les particules "divergent" vers l'antiprisme au bout d'un temps $\tau$ fini...
  • le cube serait plutôt un état d'équilibre instable : c'est-à-dire un maximum local d'énergie

    Non, un équilibre instable ne correspond pas forcément à un maximum local. Par exemple à deux variables, les points critiques, même non dégénérés, ne sont pas uniquement les maxima et minima locaux ; il y a aussi des cols.
  • gbzm a écrit:
    Non, un équilibre instable ne correspond pas forcément à un maximum local. Par exemple à deux variables, les points critiques, même non dégénérés, ne sont pas uniquement les maxima et minima locaux ; il y a aussi des cols.
    D'ailleurs on observe bien ce col dans le cas de $n$ points répartis uniformément sur un équateur (les points forment un $n$-gone régulier). Si l'on part de la configuration $n$-gone régulier et que l'on pousse un peu un des points en restant sur l'équateur on augmente l'énergie du système. Par contre si on pousse un peu l'un des points dans une direction orthogonale à cet équateur l'énergie diminue : le point s'éloigne de toutes les autres particules.
  • @L2M : ce n'est pas difficile de trouver les coordonnées des sommets d'un dodécaèdre régulier ! On peut les prendre sur la page wikipedia.

    J'ai fait non pas une simulation, mais un calcul de hessien de l'énergie totale quand on perturbe un sommet du dodécaèdre régulier (on a alors l'énergie totale comme fonction de deux variables). Et l'on trouve sans trop de peine qu'on a une matrice hessienne définie positive, donc un minimum local, pour une perturbation nulle. Bon, ça ne suffit pas, il faudrait perturber tous les sommets sauf un pour être sûr. Mais le pari
    L2M a écrit:
    si on prend un dodécaèdre régulier de 20 charges (en équilibre) et qu'on fait bouger très légèrement une seule charge, je suis sûr que toute la structure convergera vers l'autre polyèdre à 150,88 en énergie.
    est perdu.
    J'ai aussi essayé avec un cube : même résultat.

    En tout cas, ça me rend assez perplexe concernant la page mise en lien par Ltav. Ce n'est pas une page d'institution académique, il n'y a aucune référence à des articles publiés, on se demande qui est Kevin Brown, l'auteur de ces pages, qui a l'air de publier par ailleurs tout un tas de brochures en auto-édition.

    Bref, ça demande éclaircissement !

    Je mets ici mon code (c'est du Sage)
    Les sommets du dodécaèdre régulier (inscrit dans une sphère de rayon $\sqrt3$) :
    f=(1+sqrt(5))/2
    S0=[vector([(-1)^i,(-1)^j,(-1)^k]) for i in range(2) for j in range(2) for k in range(2)]
    S1=[vector([0,(-1)^i/f,(-1)^j*f]) for i in range(2) for j in range(2)]
    S2=[vector([(-1)^i/f,(-1)^j*f,0]) for i in range(2) for j in range(2)]
    S3=[vector([(-1)^j*f,0,(-1)^i/f]) for i in range(2) for j in range(2)]
    S=S0+S1+S2+S3
    
    Perturbation du premier sommet
    u,v=var('u,v')
    Spert=[vector([1+u,1+v,sqrt(1-2*u-2*v-u^2-v^2)])] + S[1:]
    
    Calcul de l'énergie (on normalise pour ramener à une sphère de rayon 1)
    def e(a,b) :
        return sqrt(3)*((a-b).norm())^(-1)
    
    def et(L) :
        return add([e(L[ i],L[j]) for j in range(len(L)-1) for i in range(j+1,len(L))])
    
    Vérification qu'on a bien un point critique
    epert=et(Spert)
    jacobian(epert,(u,v)).subs(u=0,v=0).simplify_full()
    
    sortie :
    [0 0]
    
    Calcul de la matrice hessienne et détermination de la nature du point critique : c'est un minimum local !
    H=epert.hessian().subs(u=0,v=0)
    H.n(), H.determinant().n()
    
    sortie :
    (
    [5.96971011345344 2.98485505672672]                  
    [2.98485505672672 5.96971011345344], 26.7280791290012
    )
    
  • Bonsoir,

    @Mojojojo: si tu prends juste le triangle équilatéral du cas $N=3$, ton raisonnement ne semble pas fonctionner. Ce 3-gone régulier, inscrit dans un équateur, est un minimum d'énergie : on obtient une augmentation de l'énergie en déplaçant un peu l'un des sommets chargés perpendiculairement à l'équateur.

    @Gbzm: oui j'ai un peu vite passé sous silence les points où le déterminant de la matrice hessienne est négatif et où graphiquement l'énergie "traverse" son plan tangent à l'extremum (points d'inflexion et tangente pour les fonctions d'une variable, points hyperboliques pour les surfaces, etc.).

    Par contre, ton étude est réductrice : un minimum local d'énergie pour deux variables de coordonnées n'a aucune raison de le rester pour $3N=60$ variables (dodécaèdre) ou 24 variables (cube). Il est unanimement reconnu que ces deux polyèdres aux sommets chargés sont instables.

    K. Brown n'est pas le seul à conclure ainsi - malgré sa "discrétion"...ou son mystère, il est très bien réputé chez des scientifiques sérieux. Voir par exemple :
    https://www.dpmms.cam.ac.uk/~wtg10/
  • @Ltav : j'aime beaucoup ton "j'ai un peu vite passé sous silence". Dans ton rattrapage aux branches, il y a d'ailleurs quelques inexactitudes passages sous silence. Par exemple tu as l'air de penser que le fait que le déterminant hessien soit négatif caractérise les points critiques qui ne sont pas des extrema locaux ; on peut très bien avoir des maxima locaux avec déterminant hessien négatif (en une variable, par exemple) et des points critiques avec déterminant hessien positif qui ne sont pas des extrema locaux. Tu mélanges aussi là-dedans les points d'inflexion en une variable, qui sont dégénérés quand ils sont points critiques (dérivée seconde nulle). Passons.

    Je suis bien d'accord que mon étude est réductrice, je l'ai même écrit : "Bon, ça ne suffit pas, il faudrait perturber tous les sommets sauf un pour être sûr." Mon but était de montrer que le pari de L2M n'a aucune chance d'aboutir : en ne perturbant qu'un seul point, on revient sur le cube.

    Tu es inutilement pessimiste sur le nombre de variables, pour deux raisons. La première, que je viens de rappeler, est qu'on peut laisser un point fixe sans dommage. La deuxième est plus importante : si tu avais vraiment regardé ce que j'ai fait, tu aurais vu qu'il suffit de deux variables pour perturber un sommet (puisqu'on est sur une sphère de dimension 2).
    Pour le cube par exemple, 14 variables (et pas 24). Ce n'est pas la mer à boire, et j'ai fait le calcul avec Sage. On trouve une matrice hessienne avec onze valeurs propres positives, deux négatives, et une probablement nulle (mais je n'en mettrais pas ma main au feu). Ce n'est donc ni un minimum local ni un maximum local, et on n'a pas stabilité de l'équilibre.

    PS. Si, finalement, je mettrais ma main au feu pour la valeur propre nulle parce que même si on laisse un point fixe, on a encore le degré de liberté de rotation autour de l'axe passant par ce point et le centre de la sphère, qui laisse bien sûr l'énergie invariante.
  • En effet, le signe négatif du déterminant de la hessienne n'est pas une condition nécessaire et suffisante pour diagnostiquer un point critique comme un point col/selle - tu as raison sur ce point, j'ai été inexact -, sauf pour le cas d'une fonction à nombre $n$ pair de variables : dans ce cas, il est impossible d'avoir un maximum ou un minimum local (déterminants strictement positifs).

    Pour un nombre impair de variables, un déterminant négatif exclut de même pour le point critique tout minimum local (qui impliquerait que toutes les valeurs propres de la hessienne, donc son déterminant, soient strictement positifs). Par contre, pour être sûr d'avoir un point col/selle, il faudrait éviter un maximum local (en trouvant par exemple une trace positive ou nulle de la matrice hessienne). Mais, quelle que soit la parité de $n$, on peut toujours trancher (si elles ne sont pas toutes nulles) par le signe des valeurs propres de la matrice hessienne.

    Un petit rappel de niveau L1 (ça date pour moi...). Soit le cas général d'une fonction $f$ réelle de classe $C^2$ à plusieurs variables, définie sur un ouvert $U$ de $\mathbb{R}^n$. On cherche d'abord tous les points critiques $a_j \in U$ tels que $\displaystyle \frac{\partial f(a_j)}{\partial x_i} = 0$. Puis, on regarde le signe des valeurs propres $\lambda_k$ de la matrice hessienne des dérivées partielles secondes de $f$, valeurs propres qui sont précisément les coefficients devant les termes au carré de la forme quadratique réduite $q$ au point $a_j$ telle que : $f(a_j + h) - f(a_j) = q(a_j) + \circ(\|h\|^2)$ (formule de Taylor à l'ordre 2).

    Donc il est clair algébriquement qu'il faut que toutes ces valeurs propres $\lambda_k$ soient strictement positives (resp. strictement négatives) i.e. pour avoir un minimum (resp. maximum) local - la matrice hessienne est dite définie positive (resp. négative). Sinon, on a un point col/selle. Si toutes les valeurs propres sont nulles, on ne peut pas conclure et il faut encore développer $f(x + h) - f(x)$ en série de Taylor jusqu'à l'ordre 3 en $h$ au moins.

    O.K aussi pour les deux variables suffisantes en coordonnées sphériques pour définir chaque sommet sur la sphère unitaire. Avec ton calcul complet cette fois, tu retrouves bien finalement que le cube n'a pas de minimum local en déplaçant toutes les variables - comme l'avaient conclu Brown et alt.
  • Bonsoir,

    La simulation numérique que je viens de faire montre que le dodécaèdre régulier n'est pas stable quand on perturbe une seule de ses charges de $10^{-14}$. Je ne sais pas d'où provient l'erreur !
  • Ça pourrait être une instabilité de la méthode de résolution, non ?
  • Même chose pour le cube.

    @Math Coss : Tu veux dire la méthode de résolution numérique que j'utilise ? Le problème c'est que si j'applique la même perturbation sur un autre polyèdre à $20$ sommet, il reste stable.
  • Bonsoir,

    L2M, peux-tu en dire plus s'il te plaît sur ta méthode numérique (personnelle ?) de résolution ? Après déplacement de la charge, le cube et le dodécaèdre "divergent" bien vers les configurations reconnues stables ?

    Merci d'avance.

    http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?44,1707790,1709686#msg-1709686

    Il me semble qu'en général les méthodes classiques de simulation du problème de Thomson sont "sur-stabilisées" à l'aide d'une force fictive de frottement sur la sphère - ce qui fait décroître l'énergie potentielle pour immobiliser parfaitement les sommets dans leurs positions d'équilibre (p. 1) :

    http://www.pierreaudibert.fr/pavages/Thomson.pdf.

    Donc lorsqu'une charge est instable, elle l'est "vraiment". A moins que L2M ait codé sa propre méthode sans frottement. D'ailleurs, l'auteur ci-dessus (P. Audibert) semble trouver la même chose que lui pour le cube (toujours p. 1, je souligne) :
    On peut aussi constater que le cube constitue une position d’équilibre, mais celle-
    ci est instable, un très léger déplacement d’un sommet provoquant sa déformation jusqu’à l’obtention de l’antiprisme.

    [small]Tiens, encore...(p. 6) :
    Quelques références bibliographiques :
    K. Brown, Min-Energy Configurations of Electrons on a Sphere (2014)
    [...]
    [/small]
  • Eh bien, ce qu'affirme L2M ou Pierre Audibert est faux (NB : il faut s'entendre sur ce que l'on comprend par "perturber un seul sommet', voir le post-scriptum ci-dessous), et j'en ai la preuve. Comme quoi, il ne faut pas forcément se fier à ce qu'on trouve sur internet sans réelle justification ou référence sérieuse.

    Le calcul est très facile. On part d'un cube de sommets $(\pm1,\pm1,\pm1)$. On calcule l'énergie en normalisant pour se ramener à une sphère circonscrite de rayon $1$. L'énergie trouvée est $19.7407740737628$ (à comparer au $19.675287861$ pour l'antiprisme). On perturbe le premier sommet $(1,1,1)$ en $(1+u,1+v,\sqrt{1-2u-2v-u^2-v^2}$ et on calcule la matrice hessienne de l'énergie par rapport à $u,v$ au point $(0,0)$. On trouve
    $$\begin{bmatrix}
    1.33209150942764& 0.666045754713822\\
    0.666045754713822& 1.33209150942764
    \end{bmatrix}$$
    qui est bien une matrice définie positive.
    Je répète qu'il ne s'agit pas ici d'une simulation, mais d'une démonstration (au sens mathématique du terme).

    Je répète aussi que si on perturbe sept sommets (avec quatorze variables), la matrice hessienne trouvée a onze valeurs propres positives, une nulle et deux négatives. Je pourrais expérimenter pour voir si on peut sortir de l'équilibre en perturbant seulement deux sommets en telle ou telle position relative, etc., mais chacun peut aussi le faire. Ça n'a rien de compliqué !

    PS. À la réflexion, je pense que le problème vient de ce qu'on ne parle pas de la même chose. Ce que je fais, quand je parle de perturber un seul sommet, est que tous les autres sommets sont fixes, scotchés sur la sphère : un seul sommet est libre de bouger. Alors mes calculs montrent que le cube ou le dodécaèdre sont des équilibres stables pour cette situation : si le sommet est bougé un petit peu, il revient en place.
    L'histoire de L2M ou de Pierre Audibert est autre : on part d'une condition initiale différente du cube par un seul sommet, mais on laisse tous les sommets bouger. Il est clair alors mathématiquement qu'on ne reviendra jamais à la position du cube, sauf si on est sur une séparatrice stable du champ de gradient.
  • Le PS de GaBuZoMeu enlève toute confusion. Si on fixe toutes les charges sauf une, cette dernière revient à sa position initiale même si la perturbation est très grande. Et si on pertube une seule charge après on laisse toute la configuaration libre alors dans le cas du cube ou du dodécaèdre toutes les deux structures changent, et dans le cas de l'antiprisme la structure ne change pas. (C'est ce que les simulations donnent).
  • Gbzm a écrit:
    PS. À la réflexion, je pense que le problème vient de ce qu'on ne parle pas de la même chose. Ce que je fais, quand je parle de perturber un seul sommet, est que tous les autres sommets sont fixes, scotchés sur la sphère : un seul sommet est libre de bouger. [...]
    L'histoire de L2M ou de Pierre Audibert est autre : on part d'une condition initiale différente du cube par un seul sommet, mais on laisse tous les sommets bouger. Il est clair alors mathématiquement qu'on ne reviendra jamais à la position du cube, sauf si on est sur une séparatrice stable du champ de gradient

    Je n'avais pas vérifié mais j'estime tes efforts de calculs honnêtes et respectables, comme ceux des autres personnes citées. Toutefois, on n'insistera jamais assez sur l'importance d'une bonne modélisation du problème physique de départ.

    Ici, le problème de Thomson consiste à laisser toutes les particules en déplacement libre sur la sphère. Tu as le droit de perturber un seul point et d'en voir les effets, là n'est pas le souci, mais en fait tu aurais modélisé un problème de départ très différent qui est le déplacement d'une seule charge sur une sphère chargée de manière fixe (par les $N-1$ autres charges), ce qui devait te donner normalement une énergie et une matrice hessienne différentes de celles du problème de Thomson. C'était peut-être dans le bout de code SAGE que tu as posté (mais je ne connais ce code que de nom).

    Bonne nuit.
  • Ltav a écrit:
    ce qui devait te donner normalement une énergie et une matrice hessienne différentes de celles du problème de Thomson.
    Tu te trompes pour la matrice hessienne. Si on ne calcule que la somme des énergies relatives à l'interaction de la particule libre avec les autres, la différence avec la somme des énergies relatives à toutes les interactions est bien évidemment constante, et on a donc même gradient et même matrice hessienne.
  • Tu ne m'as peut-être pas compris : les deux matrices hessiennes dont tu parles sont bien sûr égales, car leurs énergies diffèrent d'une constante d'interaction des $N-1$ charges (constante dans ta modélisation) mais aucune ne modélise le problème de Thomson. Dans celui-ci justement l'interaction des $N-1$ particules n'est pas constante en fonction des coordonnées sphériques...

    Il faut donc calculer cette énergie complètement, puis seulement après, sa matrice hessienne, ses valeurs propres et la nature de ses points critiques. Il est possible enfin de vérifier l'effet d'un seul déplacement de charge... L'opération entière n'est pas "commutative" si tu veux.
  • Non, je ne comprends pas ce que tu racontes. mais je ne pense pas non plus que tu le comprennes. Que viennent faire les coordonnées sphériques ? L'énergie pour le problème de Thomson se calcule comme
    $$\sum_{1<j\leq n} \frac1{d_{1,j}} + \sum_{1<i<j\leq n} \frac1{d_{i,j}} \;,$$
    où le $d_{i,j}$ sont les distances deux à deux. Si on n'autorise que la particule n° 1 à bouger, seul le premier terme varie. Point barre. Qu'est-ce que tu racontes ? Qu'est-ce que cette histoire de commutativité ?
  • Je vais faire simple. Pour l'énergie potentielle, on est d'accord.

    $$E_p = \sum_{1<j\leq n} \frac1{d_{1,j}} + \sum_{1<i<j\leq n} \frac1{d_{i,j}}$$

    Maintenant appliquons deux méthodes :

    1) On immobilise toutes les particules sauf $1$ puis on dérive la matrice hessienne de $E_p$.

    2) On dérive la matrice hessienne de $E_p$ puis on immobilise toutes les particules sauf $1$.

    Selon toi, 1) et 2) donneront-ils forcément le même résultat (points critiques, perturbation de $1$, stabilité du polyèdre, extremums, etc.) ?

    C'est ce que j'appelle "rendre commutative" les opérations dériver la matrice hessienne de $E_p$ et immobiliser toutes les particules sauf $1$.
  • $E_p$ est une fonction des $n$ points sur la sphère ; on repère ces points sur la sphère par deux coordonnées $u_i, v_i$.

    1°) On fixe les $u_i, v_i$ pour $1< i\leq n$ à des valeurs $u_{i,0},v_{i,0}$ et on considère $E_p$ comme fonction uniquement de $u_1,v_1$. On calcule la matrice hessienne de cette fonction de deux variables ; les coefficients de cette matrice $2\times 2$ sont des fonctions de $u_1,v_1$, qu'on peut évaluer en des valeurs $u_{1,0},v_{1,0}$. C'est ce que j'ai fait pour le dodécaèdre et le cube (en laissant varier le premier sommet autour de sa position initiale, en fixant les autres sommets et en évaluant la matrice hessienne pour la position initiale du premier sommet) ; j'ai trouvé dans les deux cas une matrice hessienne définie positive. C'est expliqué dans ce message.
    Ça prouve que si on scotche sur la sphère toutes les particules au sommet d'un dodécaèdre régulier sauf une et que si on perturbe la particule libre, elle reviendra au sommet du dodécaèdre.

    2°) On laisse tout varier, on a $E_p$ comme fonction de $2n$ variables. On peut calculer la matrice hessienne de cette fonction, c'est une matrice $2n\times 2n$ dont les coefficients sont des fonctions de $2n$ variables $u_i,v_i$. Ensuite on peut évaluer cette matrice hessienne en des $u_{i,0},v_{i,0}$ et calculer sa signature. C'est ce que j'ai aussi fait pour le cube, en évaluant en les $u_{i,0},v_{i,0}$ correspondant aux sommets du cube ; pour de vrai, j'ai laissé un des sommets fixe pour avoir juste $14$ variables, ça ne change rien au fond. Pour cette matrice, j'ai trouvé la signature $(11,2)$ ; c'est ce que j'ai expliqué dans ce message. Ça prouve que la configuration du cube n'est ni un maximum local, ni un minimum local d'énergie.


    Tout ça me semble clair et j'ai essayé de bien préciser les choses dans le PS de ce message.


    Par contre, je ne comprends absolument pas ta phrase
    Ltav a écrit:
    On dérive la matrice hessienne de $E_p$ puis on immobilise toutes les particules sauf 1.
    Qu'est-ce que ça veut dire ??? Si on regarde le problème où toutes les particules sont libres de bouger, on a l'énergie potentielle comme fonction de $2n$ variables, on calcule sa matrice hessienne puis on l'évalue en fixant ces $2n$ variables à des valeurs correspondant à un point critique pour connaître la nature de ce point critique. Ça, je l'ai expliqué, voir le 2) ci-dessus. Mais je ne comprends absolument pas ce que tu veux dire par la phrase que je viens de citer. Pourrais-tu t'exprimer plus clairement ? On regarde quoi comme fonction de quoi ?

    Le seule façon que je vois pour donner du sens à ce que tu écris, c'est de répéter ce que j'ai déjà écrit dans le PS de ce message. Est-ce ça que tu voulais dire ?
  • Bonsoir,

    Désolé, j'étais assez pris.

    En effet, tu n'as pas encore saisi mon propos.
    Gbzm a écrit:
    1°) On fixe les $u_i,v_i$ [...] Ça prouve que si on scotche sur la sphère toutes les particules au sommet d'un dodécaèdre régulier sauf une et que si on perturbe la particule libre, elle reviendra au sommet du dodécaèdre.

    Je disais que ce cas 1 ("scotcher" les particules sauf une) n'est pas du tout le problème de Thomson. L'énergie que tu dois calculer dans ce cas doit tenir compte, non seulement des forces d'interaction électrostatique, mais également des forces de réaction qui immobilisent ton système de $N-1$ particules - et qui font partie des forces extérieures intervenant à l'équilibre dans le second principe de la dynamique. Ces forces vont s'équilibrer entre elles, ce qui va occasionner une énergie potentielle du type :

    $$E_{p1}(d_{1,2},...,d_{1,n}) = \sum_{1<j\leq n} \frac1{d_{1,j}} + k$$

    avec $k$ une constante.

    O.K ? L'énergie devient une fonction des variables de distances $d_{1,2},...,d_{1,n}$.
    idem a écrit:
    2°) On laisse tout varier [...] pour de vrai, j'ai laissé un des sommets fixe pour avoir juste 14 variables, ça ne change rien au fond. Pour cette matrice, j'ai trouvé la signature (11,2) ; c'est ce que j'ai expliqué dans ce message. Ça prouve que la configuration du cube n'est ni un maximum local, ni un minimum local d'énergie.

    Cette fois, le problème correspond bien à celui de Thomson. L'énergie potentielle sera du type :

    $$E_{p2}(d_{1,2},...,d_{1,n}, d_{2,3},...,d_{2,n},...,d_{i,j},...,d_{n-1,n}) = \sum_{1<j\leq n} \frac1{d_{1,j}} + \sum_{1<i<j\leq n} \frac1{d_{i,j}}$$

    Il s'agit d'une fonction différente de la précédente. Les énergies physiques sont donc différentes.

    De même, faisons leur soustraction :

    $$\Delta E_p = E_{p2} - E_{p1} = \sum_{1<i<j\leq n} \frac1{d_{i,j}} - k$$

    Tu vois bien qu'elle n'est pas du tout constante. Après calcul des gradients du 1er ordre, il n'y a donc aucune raison de trouver les mêmes points critiques pour chaque énergie. De même, après calcul des gradients du second ordre, les matrices hessiennes de $E_{p1}$ et $E_{p2}$ n'auront aucune raison non plus d'être identiques, de même que leurs déterminants, leurs valeurs propres et la nature de l'équilibre de leurs points critiques.

    Et tout cela explique très bien pourquoi tu obtiens des résultats contradictoires entre ton 1°) et ton 2°) - ainsi qu'avec les publications admises. Seul le second cas est la modélisation du problème de Thomson. Concernant ta méthode initiale, il ne s'agit donc pas juste d'une "autre manière" de faire varier les charges sur la sphère dans le problème de Thomson, comme tu sembles le penser, mais du remplacement de ce dernier par un problème physique et mathématique nettement distinct.

    J'espère que j'ai été plus clair.
  • Finalement, tu ne fournis pas l'explication que je te demandais de ta phrase "On dérive la matrice hessienne de $E_p$ puis on immobilise toutes les particules sauf 1", et tu ne fais que répéter ce que j'ai déjà expliqué. Bien sûr que la matrice hessienne d'une fonction de quatorze variables n'est pas la même que la matrice hessienne de la fonction où on fixe douze des quatorze variables et on n'en fait varier que deux !
    Bon, ce n'est pas grave.

    PS. Je remarque que tu ajoutes tout de même une inexactitude : "L'énergie devient une fonction des variables de distances $d_{1,2},...,d_{1,n}$". Il ne s'agit évidemment pas de variables indépendantes. Quand on fixe toutes les particules sauf une, l'énergie est fonction de deux variables (coordonnées de la particule libre dans une carte), pas de $n-1$ !
  • On est d'accord qu'il ne s'agit pas de variables indépendantes, loin de là : j'ai voulu privilégié cette forme des $E_p$ pour savoir de quoi l'on parle et éviter de taper trop de LateX. Tu me "motives" à le faire...

    Donc, on peut repérer la charge $i$ en coordonnées sphériques $(r_i,\theta_i, \phi_i)$ sur la sphère unité (ce qui fixe la coordonnée radiale à $\forall i(r_i=1)$), ou de manière équivalente en coordonnées cartésiennes $(\sin\theta_i \cos\phi_i, \sin\theta_i \sin\phi_i, \cos \theta_i)$.

    La distance $d_{i,j}$ entre deux particules $i$ et $j$ est alors : $$

    d_{i,j}^2 = (\sin\theta_j \cos\phi_j - \sin\theta_i \cos\phi_i)^2 + (\sin\theta_j \sin\phi_j - \sin\theta_i \sin\phi_i)^2 + (\cos \theta_j - \cos \theta_i)^2

    $$ D'où, pour l'énergie du problème de Thomson en coordonnées sphériques indépendantes (je développe un peu) : $$
    \begin{align*}
    E_p&(\theta_1,\phi_1,\theta_2,\phi_2,\ldots, \theta_n,\phi_n) = \sum_{1 \leq i < j \leq n} \frac1{d_{i,j}} \\
    &= \sum_{1 \leq i < j \leq n} \frac1{\sqrt{(\sin\theta_j \cos\phi_j - \sin\theta_i \cos\phi_i)^2 + (\sin\theta_j \sin\phi_j - \sin\theta_i \sin\phi_i)^2 + (\cos \theta_j - \cos \theta_i)^2}} \\
    &= \frac1{\sqrt{2}} \sum_{1 \leq i < j \leq n} \frac1{\sqrt{(1 - \sin\theta_j \cos\phi_j\sin\theta_i \cos\phi_i - \sin\theta_j \sin\phi_j \sin\theta_i \sin\phi_i - \cos \theta_j \cos \theta_i)}} \\
    &= \frac1{\sqrt{2}} \sum_{1 \leq i < j \leq n} \frac1{\sqrt{(1 - \sin\theta_j \sin\theta_i (\cos\phi_j\cos\phi_i + \sin\phi_j \sin\phi_i) - \cos \theta_j \cos \theta_i)}} \\
    &= \frac1{\sqrt{2}} \sum_{1 \leq i < j \leq n} \frac1{\sqrt{(1 - \sin\theta_j \sin\theta_i \cos(\phi_j - \phi_i) - \cos \theta_j \cos \theta_i)}}
    \end{align*}
    $$ Il reste (ouf...) à calculer le hessien dans le même système de coordonnées sphériques (aux éventuels intéressés).
    Gbzm a écrit:
    Finalement, tu ne fournis pas l'explication que je te demandais de ta phrase "On dérive la matrice hessienne de $E_p$ puis on immobilise toutes les particules sauf $1$" [...]

    Je voulais juste signifier que prendre l'expression générale de l'énergie $E_p$ (telle qu'imposée par le problème de Thomson où les particules sont libres), calculer le hessien et en déduire l'effet du déplacement d'une seule charge, est totalement distinct - physiquement et mathématiquement - du problème où l'on immobilise d'abord toutes les charges sauf une, on calcule le hessien et on regarde enfin l'effet du déplacement de notre charge. Seule la première approche respecte le problème originel (alors que tu avais défendu la seconde dans un premier temps) et ces deux "déplacements de la charge unique" n'ont rien à voir l'un avec l'autre (d'ailleurs, ils mènent à des équilibres contradictoires, stable et instable, comme tu l'as vu).
    [...] et tu ne fais que répéter ce que j'ai déjà expliqué.

    Non, là c'est incorrect, j'attends mieux de toi - alors que c'est à moi que tu reproches trop facilement de vouloir me "rattraper aux branches"...

    Rappel :
    Gbzm a écrit:
    PS. À la réflexion, je pense que le problème vient de ce qu'on ne parle pas de la même chose. Ce que je fais, quand je parle de perturber un seul sommet, est que tous les autres sommets sont fixes, scotchés sur la sphère : un seul sommet est libre de bouger. Alors mes calculs montrent que le cube ou le dodécaèdre sont des équilibres stables pour cette situation : si le sommet est bougé un petit peu, il revient en place.
    L'histoire de L2M ou de Pierre Audibert est autre : on part d'une condition initiale différente du cube par un seul sommet, mais on laisse tous les sommets bouger. Il est clair alors mathématiquement qu'on ne reviendra jamais à la position du cube, sauf si on est sur une séparatrice stable du champ de gradient.

    Tu as expliqué que tu ne parlais pas de la même chose et qu'entre vous c'était juste une question de perturber "différemment" les charges dans le même problème de Thomson. Or, je montre que non : sans le faire exprès, tu n'as simplement pas traité le problème de Thomson dans ta première approche, mais un autre ("le problème de Gabuzomson", sourires). Je t'avais invité à prendre en compte toutes les variables du problème :

    http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?44,1707790,1709032#msg-1709032
    Ltav a écrit:
    Par contre, ton étude est réductrice : un minimum local d'énergie pour deux variables de coordonnées n'a aucune raison de le rester pour 3N=60 variables (dodécaèdre) ou 24 variables (cube). Il est unanimement reconnu que ces deux polyèdres aux sommets chargés sont instables.

    mais tu m'avais répondu que "mon pessimisme était inutile" :

    http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?44,1707790,1709178#msg-1709178

    J'ai approuvé ouvertement ton calcul complet :

    http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?44,1707790,1709238#msg-1709238
    Ltav a écrit:
    Avec ton calcul complet cette fois, tu retrouves bien finalement que le cube n'a pas de minimum local en déplaçant toutes les variables - comme l'avaient conclu Brown et alt.

    mais sans mettre au clair comme je l'ai fait maintenant la vraie raison (modélisation d'un autre problème que Thomson) derrière la contradiction entre tes deux approches successives. Une dernière fois, il ne s'agit pas d'une manière différente de "déplacer la même charge unique" dans le même problème physique - comme tu le soutiens toujours (?) - mais d'un vrai changement involontaire de cadre physique.

    Mon propre tort a été de ne pas faire respecter une règle scientifique que j'applique en général -, toujours s'assurer que l'on parle de la même modélisation avant toute discussion sur celle-ci. Et aussi de ne pas m'assurer que l'on parlait bien la même "langue" (notamment en langage de programmation). Tu comprends que chacun a ses "règles de grammaire" sur lesquelles il est particulièrement tatillon.

    Mais comme tu l'as bien dit, et je te rejoins bien volontiers : ce n'est pas grave - la discussion s'en trouve même enrichie.

    Bonne nuit.
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