Strichartz

Bonsoir;
Dans le cadre des estimations de Strichartz, on définit la notion de paire admissible $(q,r)$ d'exposants vérifiant $\frac{2}{q}+\frac{n-1}{r}=\frac{n-1}{2}$.
Mais j'ai beau chercher dans mon cours (oui, je vais pas réfléchir par moi même non plus), je ne vois pas d'explication à cette définition.
Quelqu'un sait il d'où ça vient?

Réponses

  • Je suis désolé, quand je fais un aperçu les précisions sur la matière et le niveau disparaissent, et ma mémoire de poisson rouge fait que je n'y pense plus. Est-ce qu'un modérateur pourrait corriger ça ?
    domaine analyse, niveau M2.
    Merci.
  • Salut, j'avais déjà posté sur Stichartz, j'ai moi même un cours pas trés clair sur le sujet.

    Le q, r, n a un rapport avec les estimations, par Keel-Tao notament, tu fais des estimations en norme Lp Lq mais ces estimations ne sont valable que sous contrainte de respecté le sigma-admissibilité. Dans ton cas sigma c'est n+1. Et avec la condition p différent de 2 et q different de l'infini et sigma different de 1.

    On est ici dans le cas d'une estimation homogéne. Par exemple tu peux tester sur l'équation de Schrodinger.

    Bonne chance mon cours sur Stricharzt c'est celui qui m'a pris le plus de temps.
  • Mais y a t'il une raison élémentaire pour ce critère d'admissibilité? Un truc que l'on pourrait voir facilement avec des changement d'échelle ou que sais je?
    Parce que bon, au bout de 5 pages de calculs, en utilisant 8 fois Hölder, 4 fois Riesz Thorin et 2 fois Hardy Littlewood Sobolev, on voit que ça marche, mais ça me laisse assez perplexe.
  • Je vois qu'on a les mêmes questionnements, pour moi y a toujours une bonne dose de mystére. Le critére d'admissibilité, j'ai eut droit à un petit dessin et une breve explication, comme quoi c'était impossible les valeurs que j'ai cité plus haut, aprés avoir demandé autours de moi, je crois que personne à ce moment là n'a compris, maintenant peut-être quelqu'un.

    Strichartz c'est trés proche de la recherche, je pense qu'il faut travailler dessus et le mettre en application par soi-même pour comprendre proprement. Moi à mon niveau de compréhension je m'en sers juste, j'applique le résultat pour avoir mon existence et unicité à mes problémes, rien de plus. C'est frustrant je sais...
  • Il me semble qu'un argument d'homogénéité permet de deviner à l'avance quels sont les bons exposants. Je ne sais pas exactement de quelle équation de Schrödinger tu parles, mais j'ai étudié une équation du genre $-i\partial_t u+\Delta u=0$ (aux signes près), et on voit que si $u(t,x)$ est solution alors $u(\lambda^2t,\lambda x)$ est solution pour tout $\lambda>0$.

    Les estimations de Strichartz sont de la forme :
    $$\|u\|_{L^q(L^r)}}\leq C\|u_0\|_{L^2}$$
    où $C$ doit être indépendant de $u$ et $u_0$. En écrivant cette inégalité pour $u(\lambda^2 t,\lambda x)$, il va sortir une puissance de $\lambda$ des normes $L^q(L^r)$ et de la norme de $u_0(\lambda x)$, qui devra être nulle, sans quoi on a contradiction en faisant tendre $\lambda$ vers 0 ou $+\infty$, et je crois qu'on trouve l'équation des exposants admissibles.

    Je te donnerai plus de détails quand j'aurai mon cours sous les yeux... c'est de tête et certainement un peu faux.
  • J'ai eu cours avec le prof qui traite ces machins aujourd'hui, apparemment il n'y a pas d'argument vraiment élémentaire.
    En gros, sa réponse a été: "ouiiii euh, exposant dual qui fait marcher le lemme TT*, blablabla, et puis principe d'incertitude aussi, blablabla, vous prenez une fonction tube et puis par incertitude ça va diverger et on voit bien que les coeff sont optimaux".
    Bref, ça m'a pas paru immédiat.
  • Bon j'ai mon cours, je vais tâcher d'être plus convaincant...

    On regarde $i\partial_t u +\Delta_x u=0$ dans $\R\times\R^n$, avec $u(0,.)=u_0\in L^2(\R^n)$. Strichartz dit que si on choisit $q>2$ et $\displaystyle{\frac{2}{q}=\frac{n}{2}-\frac{n}{r}}$ (d'ailleurs je ne sais pas pourquoi j'ai $n$ et toi $n-1$ enfin..), on a
    $$\|e^{it\Delta}u_0\|_{L^q(\R,L^r(\R^n)}\leq C\|u_0\|_{L^2(\R^n)}$$
    avec $C$ indépendant de $u_0$. On fixe un $u_0$ dans $L^2$ non nul, et je vais écrire $u(t,x)=(e^{it\Delta}u_0)(x)$.

    Puisque $u_{\lambda}(t,x)=u(\lambda^2 t,\lambda x)$ est solution pour tout $\lambda>0$, et que $u_{\lambda}(0,x)=u(0,\lambda x)$, on a :
    $$\|u_{\lambda}(0,.)\|_{L^2(\R^n)}=\lambda^{-n/2}\|u_0\|_2$$
    de l'autre côté de l'inégalité :
    \begin{eqnarray*}
    \|u_{\lambda}\|_{L^q(L^r)} & = & \left(\int_{\R}\left(\int_{\R^n}|u(\lambda^2t,\lambda x)|^rdx\right)^{q/r}dt\right)^{1/q}\\
    & = & \lambda^{-2/q}\lambda^{-n/r}\|u\|_{L^q(L^r)}
    \end{eqnarray*}

    Par Strichartz, le quotient de ces deux quantités, à savoir :
    $$\lambda^{-n/2+2/q+n/r}\frac{\|u_0\|_2}{\|u\|_{L^q(L^r)}}$$
    est uniformément borné en $\lambda$ par $C$. Puisque $u_0$ est non nulle, ça implique que :
    $$\lambda^{-n/2+2/q+n/r}$$
    est uniformément borné, et donc que la puissance est nulle.


    Ca me plaît assez cette "preuve"...
  • Merci, c'est tout à fait convaincant.
    J'espérais qu'il y ait un argument simple d'homogénéité, me voila rassuré.
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