Suite récurrente admettant exactement deux va

Bonjour
Soit $f : \mathbb{C} \rightarrow \mathbb{C}$ une fonction continue, et $u$ une suite vérifiant
$$
u_{n+1}=f\left(u_{n}\right),\qquad \text { pour } n \geqslant 0.

$$ 1. On suppose que $u$ possède une unique valeur d'adhérence. Montrer que $u$ converge.
2. On suppose maintenant que $u$ possède exactement $2$ valeurs d'adhérence $a_1$ et $a_2$. On considère les suites $v$ et $w$ définies par $v_n=u_{2n}$ et $w_n=u_{2n+1}$.
On demande de montrer que les suites $v$ et $w$ convergent.

Je sèche sur la question 2. J'ai fait quelques remarques, mais ça n'aboutit pas.

$\ast$ Si $a$ est une valeur d'adhérence de $u$, alors $a$ est une valeur d'adhérence de $v$ ou de $w$. En effet, il existe une extractrice $\varphi$ telle que la suite $(u_{\varphi(n)})$ converge vers $a$. Une infinité des entiers $\varphi(n)$ est paire ou impaire, ce qui suffit pour conclure.

$\ast$ Si $a$ est une valeur d'adhérence de $v$, comme $w_n=f(v_n)$, alors $f(a)$ est une va de $w$. Si $a$ est une valeur d'adhérence de $w$, comme $v_{n+1}=f(w_n)$, alors $f(a)$ est une va de $v$.

$\ast$ On peut aussi remarquer que l'ensemble des valeurs d'adhérence $K=\{a_1,\, a_2\}$ de $u$ est stable par $f$. En effet, si $a\in K$, alors il existe une extractrice $\varphi$ telle que la suite $(u_{\varphi(n)})$ converge vers $a$. Alors la suite $(f(u_{\varphi(n)}))=(u_{\varphi(n)+1})$ converge vers $f(a)$ donc $f(a)\in K$.

Merci d'avance pour votre aide,
Michal

Réponses

  • Tu dois pouvoir pousser un peu ton raisonnement pour montrer que $f(a_1)=a_2$ et $f(a_2)=a_1$, puis raisonner comme dans la question 1.
  • Namiswan
    Précisément, je n'arrive pas à le montrer...

    [Inutile de reproduire le message précédent. AD]
  • Pour avoir une base de discussion, peux-tu m'expliquer comment tu as résolu la question 1 ?
  • Comme ça.

    1. Notons $\ell$ l'unique valeur d'adhérence de la suite $\left(u_{n}\right)_{n\in\mathbb{N}}$ et une suite extraite $\left(u_{\varphi\left(n\right)}\right)_{n\in\mathbb{N}}$ de limite $\ell.$
    La suite $\left(u_{1+\varphi\left(n\right)}\right)_{n\in\mathbb{N}}$ converge vers $f\left(\ell\right)$ par continuité de $f;$ donc :
    $f\left(\ell\right)=\ell.$
    Supposons que $u$ ne converge pas vers $\ell.$ Alors il existe $\epsilon>0$ telle que :
    $$
    \forall N\in\mathbb{N},\ \exists n\geqslant N;\qquad\left|u_{n}-\ell\right|>\epsilon.

    $$ Comme $f$ est continue en $\ell$ et vu que $f\left(\ell\right)=\ell,$ il existe $\delta>0$ tel que :
    $$
    \forall z\in\mathbb{C},\qquad \left|z-\ell\right|<\delta\Rightarrow\left|f\left(z\right)-\ell\right|\leqslant\epsilon.

    $$ Chacun des deux ensembles :
    $$
    A=\left\{ n\in\mathbb{N}\mid \left|u_{n}-\ell\right|<\delta\right\}
    \quad \ \text{et}\ \quad
    B=\left\{ n\in\mathbb{N}\mid \left|u_{n}-\ell\right|>\epsilon\right\}

    $$ étant infini, on peut construire une suite extraite $\left(u_{\psi\left(n\right)}\right)_{n\geqslant0}$ telle que
    $$
    \forall n\in\mathbb{N},\qquad\left\{ \begin{array}{c}
    \left|u_{\psi\left(2n\right)}-\ell\right|<\delta\\
    \left|u_{\psi\left(2n+1\right)}-\ell\right|>\epsilon
    \end{array}\right.

    $$ Pour tout $n\in\mathbb{N},$ posons :
    $$
    \sigma(n)=\max\left\{ k\in[\![\psi(2n)\, ; \psi(2n+1)]\!] \mid\ |u_{k}-\ell|<\delta\right\}.
    $$ Alors :
    $$
    \forall n\in\mathbb{N},\qquad \delta\leqslant\left|u_{1+\sigma\left(n\right)}-\ell\right|\leqslant\epsilon.

    $$ Comme la couronne $K=\left\{ z\in\mathbb{C}\mid\delta\leqslant\left|z-\ell\right|\leqslant\epsilon\right\} $ est compacte, on peut extraire de la suite $\left(u_{1+\sigma\left(n\right)}\right)_{n\in\mathbb{N}}$ une sous-suite $\left(u_{\alpha\left(n\right)}\right)_{n\in\mathbb{N}}$ qui converge vers un nombre complexe $\lambda\in K,$ d'où en particulier $\lambda\neq\ell.$
    Contradiction.
  • Ok.

    Une approche possible pour la suite. Si par exemple $f(a_1)=a_1$, tu peux faire un raisonnement analogue pour prouver que pour $n$ grand, tous les $u_n$ sont dans une boule $B(a_1,\delta)$ et donc que $a_2$ n'est pas une valeur d'adhérence.
  • Ok. Admettons que $f(a_1)=a_2$ et que $a_1$ soit va de $v$ (par exemple). Alors $a_2$ est va de $w$. Mais qu'est-ce qui interdit à $v$ d'avoir aussi pour valeur d'adhérence $a_2$ ?
  • $f(a_1)=a_2$, et de même, $f(a_2)=a_1$. Toujours pas un raisonnement analogue tu en déduis ensuite que pour $n$ grand $(u_n)$ va osciller entre deux boules $B(a_1,\delta)$ et $B(a_2,\delta)$.

    Alternativement, tu peux peut être prouver le lemme général suivant une bonne fois pour toute:
    Si $u_{n+1}=f(u_n)$, si $(u_n)$ a un nombre fini de valeurs d'adhérence, si l'une d'elles est un point fixe de $f$, alors $(u_n)$ converge vers elle.
  • Merci ! C'est plus clair avec le lemme.
  • dans la rédaction de la première question j'ai l'impression que tu dis implicitement que $u_{\phi(n)+1}\rightarrow l$ alors que c'est $u_{\phi(n+1)}\rightarrow l$ qui est vrai compte tenu de tes hypothèses.
  • Non : en fait $f(u_{\phi(n)})=u_{\phi(n)+1}\rightarrow f(l)$ donc $f(l)$ est une valeur d'adhérence de $u$. Mais comme $u$ a une unique valeur d'adhérence, alors $f(l)=l$, d'où la conclusion.
  • oui ! unicité de la valeur d'adhérence et continuité ...
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