Série numérique

Bonjour,
J'ai besoin de votre aide pour étudier la convergence de la série suivante : $$\sum_{k=0}^{\infty}\sin^2\pi x^k$$ $x$ réel positif.
Merci !
«1

Réponses

  • Bonjour Bruno,

    Quel est l'argument du sinus exactement ?
  • Bonsoir Welfar,
    Le sinus est dans $\mathbb{R}$ donc son argument est $n\pi$, ( $n\in \mathbb{Z}$ )
  • Bonjour,

    D'où sort ce $n$ ? Il n'est pas dans ton message initial.

    Cordialement,

    Rescassol
  • Si je ne me trompe pas, l'argument d'un nombre réel positif c'est : $ 0 \pmod {2\pi}$, celui d'un réel négatif est : $\pi\pmod {2\pi}$.
  • Bon, pourrait-on avoir une écriture du terme général non ambiguë ?
    Mettons des parenthèses à n'en plus finir, mais faisons en sorte que la question soit claire.

    Peut-être demandera-t-on d'autres précisons ensuite, moins essentielles mais par souci de rigueur.
  • C'est etudie dans JP Kahane, Ensembles parfaits et series trigonometriques Hermann 1962 et est lie aux nombres de Pisot, comme tu peux t'en render compte si $x$ est le nombre d'or.
  • Bonsoir Bruno28,

    ce qui trouble les interlocuteurs c'est :
    $\bullet\, \sin^2\,\pi x^k = (\sin^2\,\pi)\times x^k$ ?
    $\bullet\, \sin^2\,\pi x^k = (\sin^2\,(\pi\times x))^k$ ?
    $\bullet\, \sin^2\,\pi x^k = \sin^2\,(\pi\times x^k)$ ?
    ...
    S
  • Il y a confusion de la part de Bruno28 entre l'argument d'une fonction (au sens "informatique" du terme, l'argument est donc la valeur de la ou des variables que l'on donne à la fonction) et l'argument d'un nombre complexe.
  • @samok
    Et si on traite les 3 cas de figure
    Le premier: la serie est la serie nulle
    Le deuxieme: c'est une serie geometrique
    Je te laisse le troisieme cas
    Le 😄 Farceur


  • Bonsoir
    Le terme général de la série est : $$\sin^2(\pi \times x^k)$$ Merci à tous
  • Si x est entre -1 et 1c est facile .
    Reste le cas où x n appartient pas à [-1,1]
  • Effectivement, si $|x| < 1$ c'est facile, et sinon, il y a un autre cas "bête" : si $x \in \Z$, le terme général de la série est nul.

    Maintenant, si $x \notin \Z$, je crois qu'il y a moyen de montrer la divergence grossière de la série, en montrant que le terme général admet des sous-suites ne convergeant pas vers zéro.
  • Bonjour,
    Le cas ou $x$ n'est pas dans$([-1,1] \cup\mathbb{Z})$ est le plus intéressant je pense !
    @Neptune, et comment extraire des sous suites ne convergeant pas vers zéro ?
  • Si $x \notin [-1,1] \cup \Z$, et supposons que $sin(\pi x^k) \to 0$, alors $(\pi x^k)$ converge vers $0$ modulo $\pi$. donc la partie fractionnaire de $x^k$ converge vers zéro.

    Vu la parité du terme général, on peut supposer que $x>0$, et donc dans notre cas $x > 1$. A ce niveau ça me rappelle un petit peu les théorèmes "ergodiques" sur la partie fractionnaire. Il y a il me semble des résultats "pour presque tout x>1" la suite $(\{x^k\})_{k\in \N}$ est dense dans $ [0,1]$, mais je dis peut-être des bêtises.
  • Bonjour,
    @P.,je viens de voir un résultat semblable à mon exo sur le livre que tu me propose, ça n'a pas l'air facile la preuve !
  • Pour le cas $x\in [-1,1]$, on utilise le fait que $\sin^2(\pi x^k)$ est équivalent à $\pi x^k$ d'ou la convergence de la série ?
  • Attention aux équivalents avec changement de signe...
    Il faut trouver autre chose (qui y ressemble).
  • Une petite remarque, à cause du carré dans le sinus $sin^2(\pi x^k)$ est équivalente ) $\pi ^2 x^{2k}$. On peut remplacer l'équivalent par une bête inégalité, mais de toute façon tout est positif, il n'y a pas changement de signe.
  • Si je ne me trompe pas encore une fois c'est équivalent à $(\pi x^k)^2$ ? :-)
  • Ha oui au temps pour moi j'ai lu la dernière intervention sans me soucier de l'originale.
  • Merci Neptune je viens juste de rectifier !
  • Un equivalent en quoi d'ailleurs ?
    Mieux vaut préciser à nouveau quels sont les hypothèses sur $x$.
  • De rien Bruno. Equivalent pour $k$ tendant vers l'infini, et $x \in ]-1,1[$.
  • @Neptune as tu une idée sur la preuve de ce résultat : que "pour presque tout x" la suite $(\{x^k\})_{k\in
    \N}$ est dense dans $ [0,1]$
  • @Pascal.

    J'ai une preuve du résultat : "pour tout $x\in [0,1]$" la suite $(\{x^k\})_{k\in \N}$ n'est pas dense dans $ [0,1]$.

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • Tu peux développer ev ?

    @ Pascal, possible que je me trompe, ça fait plus de deux ans que je n'ai pas revu ce sujet, mais ça me rappelle des petits résultats du genre liés à l'application des systèmes dynamiques à la théorie des nombres (un peu comme le sujet d'agreg de proba de cette année ).
  • @ Neptune.
    Pour $x\in]0,1[$, il n'y a pas de $x^k$ dans $]x,1[$ donc l'image de la suite ne rencontre pas cet ouvert.

    C'est visuel.

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • Soit je n'ai pas compris ton raisonnement, soit tu n'as pas compris ma notation : $\{x^k\}$ c'est la partie fractionnaire de $x^k$, c'est à dire la différence entre $x^k$ et sa partie entière. En plus il est évident qu'on a pas de densité pour $x \in ]0,1[$, moi je parlais de $x>1$.
  • Et je viens de voir ton assertion, oui pour $x \in [0,1]$ c'est évident, moi je parlais de $x>1$, je vais le rementionner dans le second message.
  • Bonjour,
    @Neptune, ton idée est très liée à ma question, elle permettrait peut être de montrer que pour presque tout $x>1$, la série diverge.
    Le résultat que tu as cité existe et est connu sous le nom du théorème de KOKSMA, mais j'ai du mal moi aussi à trouver la preuve !
    Merci à tous
  • Merci pour ta précision Bruno.

    J'ai une petite idée qu'on pourrait exploiter : supposons par l'absurde qu'il existe un $b>a> 1$ tels que la série est convergente presque partout sur $[a,b]$. Comme c'est une série à termes positifs, en utilisant le théorème de convergence monotone, on montre que la série converge dans $L^1([a,b])$, donc dans $D'([A, + \infty[)$. En particulier le terme général tend vers $0$ dans $D'$. Mais en linéarisant le sinus carré, le terme général de la série s'écrit :
    $$\frac{1}{2} - \frac{1}{2}cos(2\pi x^k).$$

    Maintenant l'idée est de démontrer (par une intégration par parties par exemple de type phase stationnaire, à l'image de la preuve du théorème de Riemann Lebesgue par exemple) que la partie cosinus tend vers zéro au sens des distributions, et donc le terme général tend vers $1/2$ au sens des distributions, ce qui contredit la convergence de la série.

    Ce raisonnement, s'il est valide, montrerait que la série diverge presque partout sur $\R$ privé de $[-1,1] \cup \Z$.
  • Petite rectification : j'ai dit des bêtises concernant la convergence monotone, si la série converge presque partout sur $[a,b]$, ça n'implique évidemment pas la convergence $L^1$, mais le théorème de convergence monotone (applicable car la série est à termes positifs) nous permet d'intégrer termes par termes.

    Le raisonnement précédent permettrait à la rigueur de montrer que la série diverge au sens $D'$ et $L^1_{loc}$ sur $[1, +\infty[$.

    Si par contre on intègre terme à terme sur un intervalle $[a,b]$ et qu'on trouve une série numérique convergente, ça veut dire que la série converge au sens $L^1$ donc que sa somme est finie presque partout, et là on aura au contraire convergence presque partout.
  • Je crois qu'on peut déjà prouver la divergence sur $L^1_{loc}[1, +\infty[$. Soient $1<a<b$. On a, grâce à la linéarisation :

    $$\int_a^bsin^2(\pi x^k)dx = \frac{b-a}{2} - \frac{1}{2}\int_a^b cos(2\pi x^k)dx. \; \; \; (1) $$

    Intéressons-nous d'abord à l'intégrale de droite, et supposons que $k$ non nul. On fait une intégration par parties de type "phase stationnaire" :
    $$\int_a^b\big(2\pi k x^{k-1} cos(2\pi x^k)\big) \frac{1}{2\pi k x^{k-1}} dx = [sin(2\pi x^k) \frac{1}{2\pi k x^{k-1}} ]_a^b - \frac{1-k}{2\pi k }\int_a^b \frac{sin(2\pi x^k)}{x^k} dx. \; \; \; (2) $$
    Le crochet est la différence de deux termes dont les séries convergent, je traite celui de $a$, celui de $b$ est pareil :
    $$\big| sin(2\pi a^k) \frac{1}{2\pi k a^{k-1}} \big| \leq \frac{1}{k a^{k-1}} ,$$
    donc sa série converge car $a>1$.
    De même, la série de terme général la dernière intégrale de $(2)$ converge, car on peut la majorer de la sorte : (en minorant le $x$ du dénominateur par $a$, et en majorant le sinus par $1$ ) :
    $$\bigg| \frac{1-k}{2\pi k }\int_a^b \frac{sin(2\pi x^k)}{x^k} dx \bigg| \leq \frac{(b-a)(k-1)}{ka^k}, $$
    donc sa série converge car encore $a>1$.

    En conclusion, dans l'égalité $(1)$ le second membre (l'inégrale) a sa série qui converge (absolument), donc la seule façon pour que la série de terme général $\int_a^bsin^2(\pi x^k)dx$ converge, c'est que la série de terme général $\frac{b-a}{2}$ converge, donc impossible !

    On voit ici clairement apparaître le facteur $1/2$, comme on le voit en intuition grâce à une analogie avec Riemann-Lebesgue : le terme général de la suite converge au sens des distributions vers $1/2$, c'est ce qui fait que la série converge grossièrement.

    Par convergence monotone, ceci montre que la série diverge dans $L^1_{loc}$ dès qu'on sort de $[-1,1]$. (et comme dit précédemment, le même raisonnement, en mettant des fonctions test dans les intégrales (ce qui ne changera pas le calcul) montre qu'on a divergence même au sens des distributions). Reste à peaufiner un peu pour montrer la divergence presque partout.
  • Merci pour ton aide Neptune !.
  • A ton service Bruno. J'ai corrigé quelques petites coquilles sur mon dernier message, je pense maintenant qu'il est bon.
    On peut facilement généraliser le résultat pour montrer que la série ne converge au sens $L^1_{loc}$ sur aucun ensemble de mesure $>0$.
  • Je vais essayer de généraliser le résultat, merci infiniment !
  • Pour conclure la preuve, c'est à dire remplacer la divergence $L^1_{loc}$ par la divergence presque partout, tu peux soit t'inspirer de la preuve du théorème d'Egoroff : https://fr.wikipedia.org/wiki/Théorème_d'Egoroff

    soit carrément l'utiliser, pour prouver que s'il y a convergence sur un ensemble de mesure non nulle, la fonction limite (la somme) est dans un $L^{\infty}(E)$ pour un certain $E$ de mesure non nulle, donc la fonction limite est dans $L^1(E)$, ce qui contredit ce qu'on a dit avant.

    On peut remarquer qu'on a probablement même démontré la divergence grossière de la fonction, dans le sens où le terme général ne converge pas vers zéro sur un ensemble de mesure $>0$.
  • C'est très clair maintenant merci pour tes efforts Neptune !
  • bonjour

    la série de terme général $sin²(\pi.x^k)$ avec k entier naturel et x réel positif

    converge pour 0 < x < 1 et diverge pour x = 1 et pour x > 1

    pour x > 1 le terme $x^k$ tend vers +oo avec k

    et $sin²\pi.x^k$ tend vers 1/2 d'après les propriétés asymptotiques de $sin²x$

    la série diverge donc grossièrement vers +oo

    pour x < 1 le terme général $sin^2(\pi.x^k)$ est équivalent à $(\pi.x^k)^2$

    et donc la série converge vers une limite équivalente à (ou proche de) $\frac{\pi^2}{1-x^2}$

    lorsque x tend vers 1 à droite ou à gauche la série diverge vers +oo

    même si le terme général tend vers 0

    cordialement
  • Bonjour,

    Merci jean lismonde pour ces explications qui viennent de L'au-delà
    Le 😄 Farceur


  • Bonjour,
    @jean lismonde, je n'ai pas encore lu ta démonstration mais je sais qu'il y a des $x >1$ ou la série converge (pour $x$ dans $\mathbb Z$ ,et aussi pour certains réels ). Le livre de Kahane que P. a cité montre ce résultat !
  • @pascal sterne
    Si tu ne connais pas encore les preuves à la JL, il suffit de lire ces interventions
    Le 😄 Farceur


  • En plus pour $x=1$ la série est nulle, donc converge ... Et les propriétés asymptotiques du $sin^2(x)$ ... faut faire attention, ça converge vers $1/2$ au sens des distributions (c'est ce qui m'a poussé à faire le raisonnement précédent), mais pas du tout ponctuellement, ce qui fait qu'au mieux nos résultats seront vrais "presque partout" en utilisant ces arguments
  • Bonjour,
    Et si on donne la valeur ($3+\frac{1}{2}$ ) à $x$ ? que devient cette série ?
  • Bonjour
    Je crois qu'il suffit de montrer que $(3+\frac{1}{2})^k$ ne peut tendre vers $0$ modulo $1$ ?
    Si quelqu'un a une idée :-)
  • Il me semble avoir vu deux problèmes ENS Paris

    sur les nombres de Pisots et cette série numérique.

    L'un c était en 2012 ENS Paris.

    Si quelqu un peut retrouver l autre année bien antérieure a 2012 ?

    Éventuellement le mettre le lien pdf.

    Merci
  • (#) $\{x \in \R| \sum_{k=0}^{+\infty}\sin ^2(\pi x^k)=+\infty\}$ contient une intersection d'ouverts denses (EDIT lesdits ouverts sont denses dans $]-\infty,-1]\cup [1,+\infty[ $; cf messages ci-dessous) (et donc est dense d'après Baire).

    Comme $t \mapsto \sin (t)$ est impaire il suffit de montrer que ledit ensemble contient une intersection, d'ouverts denses de $\R_+^*$.
    Si $x \in \R$ on note $\N x:=\{nx|n \in \N\}$.
    Le résultat visé est une conséquence du lemme suivant:
    Soit $V$ un ouvert non majoré de $\R_+$. Alors $\{t \in \R_+| \N t \cap V\text{ est infini}\}$ contient une intersection dénombrable d'ouverts denses de $\R_+$.
    En passant au logarithme, on en déduit que si $W \subseteq [1,+\infty[$ est un ouvert non majoré alors l'ensemble des $x\in \R_+^*$ tels qu'une infinité de puissances entières de $x$ est dans $W$, est aussi une intersection d'ouverts denses. On applique ce résultat à $W=\bigcup_{k \in \N^*} ]\frac{2k+1}{2}-\frac{1}{6},\frac{2k+1}{2}+\frac{1}{6}[$ pour prouver (#) ci-dessus.

    Preuve du lemme:
    Si $x \in \R_+^*$ , $k \in \N^*$ et $\varepsilon>0$ considérons $A_{x, \varepsilon}=\bigcup_{n \geq k} ]n(x-\varepsilon), n(x+\varepsilon)[$. Alors si $k > \frac{x}{2\varepsilon}$ on a pour tout $n \geq k$, $(n+1)(x-\varepsilon) < n(x+\varepsilon)$ et donc $[kx,+\infty[ \subseteq A_{x,\varepsilon}$.
    Soit $m \in \N$. Soit $V_m:=\{y \in \R_+^*| \exists n \in \N: n \geq m \text{ et } ny \in V\}$. Alors $V_m$ est un ouvert dense de $\R$. en effet si $x \in \R$ et si $\varepsilon>0$, fixons $k \in \N$ tel que $]kx,+\infty[ \subseteq A_{x,\varepsilon}$ comme ci-dessus. Alors comme $V$ n'est pas borné il existe $z \in V$ tel que $z \geq \max \{nx,kx\}$. Nous avons pour un $n' \geq \max \{n,k\}, z \in ]n'(x-\varepsilon), n'(x+\varepsilon)[$. Et donc $\frac{z}{n'} \in V_m \cap ]x-\varepsilon,x+\varepsilon[$.
    Comme $ \{t \in \R_+| \N t \cap V\text{ est infini}\}$ contient $\bigcap_{m \in \N}V_m$, on conclut.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Bonjour,
    @Foys, comment cet ensemble peut être dense alors qu'il ne contient aucun élément de l'intervalle $ [-1,1]$ ?
  • @Pascal Sterne
    Mea culpa,il est dense dans $[1,+\infty[$ (car pour appliquer le lemme on passe à l'exponentielle). Je vais édier mon message.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Bonjour,
    @Foys, as tu un exemple de réel $x$ telle qu'une infinité de ses puissances appartient à $W$ ?
Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour répondre.