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Égalité fonctionnelle ardue

Bonjour,

Voici une égalité fonctionnelle sur laquelle je travaille depuis des semaines :
Soit f une fonction continue de R dans R telle que : pour tout x, f(x+1) = f(x) + f(1/x).

Je pense pouvoir démontrer que f est nécessairement la fonction identiquement nulle sur R. Ma démonstration est basée sur le théorème classique : toute fonction périodique de R dans R et admettant une limite (finie) à l'infini est nécessairement constante.

Je cherche d’autres méthodes de démontrer ce résultat. Pouvez-vous m’aider ?
Par exemple, j’essaie de démontrer que f est à la fois paire et impaire, en vain.
Aussi, je cherche quelles sont les solutions (ou une solution) si f n'est plus nécessairement continue. Pouvez-vous m’aider ?
Merci d'avance,
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Réponses

  • Pardon mais ne devrions-nous pas dire "pour tout x non nul" ?
  • Bonjour,

    Je ne crois pas. En prenant l'équation pour x tendant vers 0, et comme f est continue, alors limite f(x+1) en 0 est f(1), celle de f(x) est f(0) et donc la différence f(1) - f(0) = A est réelle et finie, et donc f(1/x) = A en x=0. Et cette relation définie f dans R tout entier.
  • Je maintiens qu'il s'agit, au moins, d'un abus de langage.
    De toutes façons, si la relation est valide sauf en un point, ça ne change rien (sauf si la limite à gauche n'est pas celle à droite). Ce n'est pas le plus important.

    Cependant le raisonnement (avec les limites) permet de démontrer que f est bornée, et ça peut servir...
  • Bonjour,

    J'en conviens : il y a abus de langage. Formellement on ne peut pas écrire 1/x pour x = 0. Mais l'équation fonctionnelle permet de donner un sens précis et de définir limite f(1/x) en 0 et puis de prolonger f par continuité.

    f étant continue, les limites à droite et à gauche sont égales.
  • Oui, c'est juste pour le forme.

    J'arrive après quelques calculs à :

    pour tout x non nul f(x+1)=f(1/x+1)

    à suivre...
  • où l'énoncé précis t-il que f a une limite finie à l'infini?
  • Quelques idées :

    * En faisant tendre $x$ vers $0$, on trouve que $f$ admet une limite en $\pm\infty$.
    * En faisant $x\to \infty$, on trouve que $f(0)=0$.
    * En faisant $x\to 0$, on trouve que $f$ tend vers $f(1)$ en $\pm\infty$.
    * En faisant $x=1$, on obtient $f(2)=2f(1)$.
    * On a $f(\frac{1}{x}+1)=f(x+1)$ donc la donnée de $f$ sur $[2,+\infty[$ détermine $f$ sur $]1,2]$.
    * En utilisant $f(x)=f(x+1)-f(\frac{1}{x})$, la donnée de $f$ sur $[1,\infty[$ détermine $f$ sur $]0,1[$.

    Il me semble plausible qu'il y ait une infinité de solutions, en partant d'une fonction arbitraire sur $[2,\infty[$ telle que $f(\infty)=f(2)/2$, mais je n'ai pas regardé en détail s'il y a d'autres conditions à vérifier.
  • Et bien YvesM l'a démontré plus haut grâce à la continuité de f et l'unicité de la limite.
    On a même que les limites en -infini et en +infini de f sont égales à f(1)-f(0).

    Et d'après mon dernier message on montre, sauf erreur, que f(0)=0.

    À suivre...
  • Bonjour TCHAPAIEV, l'énoncé de le précise pas. Cette propriété se démontre.

    Par exemple, en prenant l'équation pour x tendant vers 0, et comme f est continue, alors limite f(x+1) en 0 est f(1), celle de f(x) est f(0) et donc la différence f(1) - f(0) = A est réelle et finie. Cette différence est, par définition, égale à la limite de f(1/x) quand x tends vers 0. Donc la limite de f(x) quand x tends vers l'infini, égale à A, qui est un réel fini, existe et est finie.

    Bonjour JLT, je confirme et améliore une de tes démonstrations :
    La relation f(x+1) = f(1/x + 1) est claire. On a donc f(x) = f(1/(x-1) + 1) = f(x/(x-1)) et il suffit de connaître f sur [0, 2] pour connaître f sur R. Car l'image par f de [0, 2] est l'image par f de [0, 1[ U ]1, 2] qui est R- U [2, +inf[ est donc R tout entier est couvert. On se débarrasse du problème en x = 1 car f(2) = 2 f(1) réel et fini.

    Mais où cela nous mène-t-il ?
  • Oui , je me suis aperçu de la chose dès que j'ai quitté mon PC ; on a f(o) = f(1) + A où A est la limite de f à l'infini ; en posant F = f-A On a donc une solution de l'équation fonctionnelle continue et cette fois périodique de limite nulle à l'infini donc nulle ; les constantes sont les seules solutions continues .; a priori je ne vois pas comment éviter la condition "avoir une limite à l'infini " ; et je vois pas non plus comment éviter la continuité en 0 ou en 1 ( l'une implique l'autre si f a une limite à l'infini ) . Je ne comprends rien aux développements qui précèdent mais c'est peut-être moi qui suis grave
  • JLT écrivait:

    > Il me semble plausible qu'il y ait une infinité de solutions, en partant d'une fonction arbitraire sur $[2,\infty[$ telle que $f(\infty)=f(2)/2$,
    > mais je n'ai pas regardé en détail s'il y a d'autres conditions à vérifier.

    Voici sauf erreur la fonction construite en suivant cette recette à partir de $f(x)=\frac{x}{x-1}$ sur $[2,+\infty[$. Elle ne me semble pas satisfaire l'équation fonctionnelle.41297
  • Bonjour,

    @TCHAPAIEV, l'énoncé dit que f est continue, pas qu'elle est périodique. De plus, tu écris: F = f - A est solution de l'équation fonctionnelle, si f l'est avec A = lim f(+inf). C'est faux, car si f est solution, alors F = f-A ne l'est pas (nécessairement). En effet, F(x+1) = F(x) + F(1/x) + A. Il faut donc que A soit nul.

    C'est bien le cas (je l'ai démontré), mais aucune des considérations jursqu'ici ne mène à A = 0.

    @JLT et remarque,
    En effet, il ne semble pas possible de trouver un seul exemple de fonction sur [2, +inf[, prolognée sur R grâce aux relations proposées (qu'ils faut compléter sur ]-inf, 0[), qui soit solution de l'équation fonctionnelle--à moins bien sûr que ce ne soit la fonction identiquement nulle sur R.

    Pour le graphe du dessus, cette fonction n'est pas solution. Une façcon de le voir est de démontrer que nécessairement f(1/2) = 0. On commence par x = -1, on a f(0) = f(-1) + f(-1), donc f(-1) = 0. Puis x = -2 dans f(x+1) = f(1/x + 1) donne f(-1) = f(1/2) = 0.

    Le noyau de f, l'ensemble des x tels que f(x) = 0, contient donc : -1, 0, 1/2 (et bien d'autres valeurs).

    J'espère que vous trouvez ce problème stimulant. Lorsque vous démontrerez que f est identiquement nulle sur R, ou une autre solution (sûrement pas...), alors je donnerai ma démonstration. L'idée est que vous ne devez pas être influencés : votre aide est précieuse pour trouver d'autres méthodes de démonstration.
  • Encore un couac ! Bonne leçon. Amicalement
  • Bonjour,

    @TCHAPAIEV, toutes les contributions sont les bienvenues. La question plus générale que tu as posée en considérant F = f - A est celle des symétries éventuelles de l'égalité fonctionnelle: pour tout x, f(x+1) = f(x) + f(1/x).

    Pour a dans IR* et b, c dans IR, posons f(x) = a g(b x) + c. Alors on a, après quelques lignes : g(x+1) = g(x + 1 - b) + g(b^2 / (x + 1 - b)) + c/a, pour tout x. Et g est solution de l'égalité fonctionnelle ssi b=1 et c=0, pour tout a dans IR*. Autrement dit, il n'y pas pas de symétrie évidente.

    On démontre aussi que si f est paire ou impaire, alors f est nécessairement nulle sur IR.

    Par example, si f est paire :
    f(-x) = f(x), E1 par définition de la parité
    f(x+1) = f(x) + f(1/x), E2, c'est l'égalité fonctionnelle
    f(-x+1) = f(-x) + f(-1/x), E3 qui dérive de E2 en -x
    f(-x+1) = f(x) + f(1/x) = f(x+1), E4 qui dérive de E3 et E1, puis E2
    f(-x+1) = f(x-1) = f(x+1), E5 qui dérive de E1 en x-1, puis de E4
    f(x) = f(x+2), E6 qui dérive de E5 en x+1
    E6 montre que f est 2-périodique sur IR, et on sait par ailleurs que f adment une limite à l'infini, égale à f(1), et donc f est nécessairement une constante. Puis E2 mène à la nullité de cette constante, et donc f est idendiquement nulle sur IR.

    Si f est impaire, la démonstration est similaire.

    On peut même généraliser, si f admet une symétrie (paire ou impaire) par rapport à une droite verticale en x=a, pour a dans IR, alors f est identiquement nulle sur IR.
  • On peut démontrer que f ne peux pas avoir un signe constant.
    Quelques égalités, une récurrence, et une contradiction (une série à termes strictement positifs qui convergeraient vers 0).

    Mais je n'ai pas encore comme condition nécessaire que f est nulle...
  • Bonjour @Dom, je suis curieux de ta méthode. Par ailleurs, on connaît une série de termes strictement positifs qui converge vers zéro sans que ce soit une contradiction. Par example, la suite u de IN* dans IR telle que u(n) = 1/n.

    Ce problème est ardu parce que la solution f=0 sur IR est évidente, et possède toutes sortes de propriétés, alors presque toutes les conditions et restrictions que l'on peut trouver sur f peuvent bien être vraies, elles ne mênent pas forcément à la solution.

    Peux-tu partager ta démonstration ou ton idée avec un peu plus de détails ?
  • Quelques éléments auxquels je suis parvenu, mais sans pouvoir conclure encore. Je les mets à l'encre sympathique, vu que ce n'est pas concluant.

    On a
    \begin{align*}f(x+1)&=f(x)+f\Bigl(\frac1x\Bigr)\\&=f((x-1)+1)+f\Bigl(\frac1x\Bigr)\\&=f(x-1)+f\Bigl(\frac1x\Bigr)+f\Bigl(\frac1{x-1}\Bigr)
    \\&=f(x-k)+\sum_{i=0}^kf\Bigl(\frac1{x-i}\Bigr)
    \end{align*}
    pour tout $x\in\R$, $k\in \N$, avec la convention $f(1/0)=f(1)$. Supposons que $f(1)\neq0$. Sans perte de généralité, on peut supposer que $f(1)=\lim_{x\to\pm\infty}f(x)=1$. Passant à la limite quand $k\to+\infty$, on obtient
    $$f(x+1)=1+\sum_{i=0}^\infty f\Bigl(\frac1{x-i}\Bigr).$$

    Prenons $x=0$, il vient
    $$1=1+\sum_{i=0}^\infty f\Bigl(-\frac1{i}\Bigr).$$
    Prenons $x=2$, il vient
    $$f(3)=1+f\Bigl(\frac12\Bigr)+f(1)+f(1/0)+\sum_{i=0}^\infty f\Bigl(-\frac1{i}\Bigr)=3.$$

    D'un autre côté, on a aussi $f(3)=f(2)+f\Bigl(\frac12\Bigr)=2$, contradiction.

    On en déduit que $f(1)=f(2)=0$ et plus généralement que
    $$f(x+1)=\sum_{i=0}^\infty f\Bigl(\frac1{x-i}\Bigr).$$

    Prenons $x=0$, il vient
    $$0=\sum_{i=0}^\infty f\Bigl(-\frac1{i}\Bigr),$$
    comme précédemment.
    Prenons $x=2$, il vient
    $$f(3)=f\Bigl(\frac12\Bigr)+f(1)+f(1/0)+\sum_{i=0}^\infty f\Bigl(-\frac1{i}\Bigr)=0.$$
    D'où aussi $f(3)=0$.
    Prenons $x=-2$, il vient
    $$0=\sum_{i=0}^\infty f\Bigl(-\frac1{i}\Bigr)-f\Bigl(-\frac12\Bigr)-f(1/0),$$
    d'où $f(-1/2)=0$
    Il y a un certain nombre d'autres relations du même genre...

    Edit : correction de l'indice de sommation.
  • Bonjour,

    C'est une relation intéressante ; écrire f(x+1) comme somme infinie de f(1/(x-i)) à partir de i = 0.

    Dans ton écriture, tu as écrit k alors que l'indice de sommation est i, mais on le corrige aisément. Tu peux aussi directement passer à la limite quand k tends vers l'infini, car f(x-k) tends vers f(-inf) = A = f(1). On a donc :
    f(x+1) = f(1) + somme de i=0 à +inf de f(1/(x-i))

    Mais cela ne donne rien de concluant, en tout cas pour moi. On a remplacé f(x) + f(1/x) par f(1) et une infinité de f(1/(x-i)), le gain semble nul. Quelle étape suivante serait la bonne ?

    PS: Comment écris-tu avec l'encre sympathique ? Ca me permettrait d'écrire ma démonstration sans forcer les gens qui veulent chercher à la voir.
  • Je suis d'accord que ce n'est pas concluant. :-D Il y a un gain quand même, qui est de montrer que $f(1)=0$ nécessairement, mais c'est à peu près tout. Pour l'encre sympathique, sélectionne la partie à rendre invisible, repère la petite icône avec une palette de couleurs dans la barre située juste au dessus de la zone de saisie de texte, et change la couleur pour une couleur un peu plus claire.
  • Bonjour, effectivement, la démonstration de A = f(+inf) = f(-inf) = f(1) = 0 n'est pas simple. Elle s'obtient comme tu proposes, à partir de :
    f(x+1) = f(1) + somme de k=0 à +inf de f(1/(x-k))
    en x=0, on a :
    somme de k=0 à +inf de f(-1/k) = 0
    Mais f(x+1) = f(x) + f(1/x) en x=-k donne f(-k+1) - f(-k) = f(-1/k) et on a une somme téléscopique à gauche, qui aboutit à f(1) = 0.

    Tant qu'on y est, on peut compléter le noyau de f, l'ensemble des x tels que f(x) = 0.

    On a démontré jusqu'à présent : -inf, -2, -1, -1/2, 0, 1/2, 1/3, 2/3, 1, 3/2, 2, 3, +inf sont dans le noyau de f.

    Il manque toute une série reliée au nombre phi = [racine(5) - 1] / 2, qui se démontre en notant que si x+1 = 1/x, alors nécessairement f(x) = 0. L'équation de degré deux donne phi et -1/phi comme racines.

    Et: -phi, -phi^2, -1/phi, 1/phi, 1/phi^2, phi^2, phi sont dans le noyau de f.

    Et on peut en trouver d'autres !
  • ---
    @YvesM
    Quand je parlais de la série à termes strictemen tes positifs qui converge vers 0, je parle de sa somme et pas du terme général...
    ---
    Je poste ma méthode.
    Et bien j'ai été devancé dans les "publications".
    Mon propos était mal exprimé.
    Je démontre que si f a un signe constant, alors f(1/k) = 0 pour k entier non nul.
    Et on peut en déduire que f(1)=0.
    C'est le même genre de méthode (pour ne pas dire la même) que ce qui est plus haut.
    Pardon pour la qualité, je ne suis pas encore un as de Latex (c'est le moins qu'on puisse dire).41343
  • Ensuite on déduit quelques zéros de f, notamment tous les entiers, sauf erreur.

    Cependant je dois d'abord démontrer que f est de signe constant dans ma preuve, ce que je ne sais pas encore faire.

    .
  • Bonjour @Dom, c'est plus clair avec la démonstration. Comment passes-tu de la ligne 3 à la ligne 4 : f(N+1) = f(1) + ... ? Je ne peux pas suivre cette étape.

    Ceci étant dit, comme démontré plus haut :
    f(x+1) = f(1) + somme de k=0 à +inf de f(1/(x-k))
    en x=0, on a somme de k=0 à +inf de f(-1/k) = 0

    Et donc, en effet si f est de signe constant, alors nécessairement f(-1/k) = f(1/(1+k)) = 0 pour tout k dans IN.

    En général, il faut pursuivre en démontrant que f(q) = 0 pour tout q dans Q (ensemble des rationels), puis en utilisant la densité des rationels dans IR pour conclure pour tout x and IR. Mais je n'arrive pas à passer de 1/k à q.

    De plus, l'hypothèse supplémentaire d'un signe constant est très restrictive, et ne permet pas d'arriver à f identiquement nulle sur IR (car le passage dans Q semble hors d'atteinte).
  • Par une "simple" récurrence (de proche en proche).
    Les trois premières égalités montrent "le chemin" : on passe par N-1, puis par N-2, N-3 etc. jusqu'à N - (N-1).

    On déduit aussi que les f(1/k + 1) sont nuls (pour k entier) grâce à l'équation de l'énoncé et f(x+1)=f(1/x+1)

    Oui il parait difficile de passer à Q.
  • Bonjour,

    Je ne suis pas d'accord avec les preuves fournies pour f(1)=0 :
    remarque a fait une erreur dans le calcul de f(3) pour x=2
    Avec la somme télescopique de YvesM on n'obtient pas f(1)=0 mais seulement f(1)=f(inf).
  • Bonjour à tous .

    Un simple message pour dire que le sujet a déjà été débattu ici et ailleurs ( il y a des liens dans le fil ) .

    Je crois me souvenir qu'il y a une infinité de solutions continues sur $\R$ , je vais essayer de retrouver la démonstration .

    Domi
  • Ma preuve fonctionne je pense pour f(1)=0.
  • jandri écrivait:
    > Je ne suis pas d'accord avec les preuves fournies pour f(1)=0 : remarque a fait une erreur dans le calcul de f(3) pour x=2

    C'est bien possible, mais je ne la vois pas même à l'encre non sympathique. Peux-tu préciser ?
  • J'ai retrouvé le lien avec une démo de Doraki qui est un interlocuteur extrêmement sérieux . J'avais essayé de comprendre sa démo mais l'absence de latex , les nombreux points de suspensions et les lacunes dues à mon âge un peu avancé m'avaient vite découragé :-S

    Quelqu'un pour prendre le relai ?

    Domi
  • @remarque:
    Dans le calcul de f(3) pour x=2 on trouve f(3)=2+ f(1/2) et il n'y a pas de contradiction (tu as compté deux fois f(1/0) et oublié le f(1/2)?).
    @Dom:
    Je suis d'accord avec la preuve de f(1)=0 si f garde un signe constant.
  • @ jandri : merci mais je ne vois toujours pas. C'est peut-être un cas de cécité locale comme ça m'arrive régulièrement. Je considère acquis que $f(1/2)=0$ donc son oubli n'est pas si grave s'il a eu lieu, et que $f(2)=2f(1)$.
  • Bonjour,

    @Domi, si tu penses qu'il existe une (ou une infinité de) solution non nulle sur IR, merci d'en donner un seul exemple. (C'est plus facile que de fournir une démonstration.) J'ai pour ma part vu plusieurs démonstrations fausses. Donc, je maintiens que seule la fonction identiquement nulle sur IR est solution. La démonstration tiens en quelques lignes et fait intervenir le théorème énoncé dans le premier message.

    @jandri, la démonstration de f(1/2) = 0 est donnée plus haut. De plus, je te donne raison quand à ma démonstration avec la somme téléscopique : elle ne permet pas de conclure sur A = 0.

    Peut-être est-il temps de donner des indications sur ma démonstration :
    -elle tiens en quelques lignes,
    -elle est basée sur le théorème : toute fonction périodique de IR dans IR et admettant une limite (finie) à l'infini est nécessairement constante.
    -il faut manipuler les arguments de f de façon à faire "disparaître" le dénominateur en "1/x", donc trouver deux relations, puis éliminer ce terme gênant. L'aspect ardu est qu'il n'y a qu'une façon de procéder et on peut passer tout proche sans prendre le bon chemin.

    Bon courage,

    N'oubliez pas que je suis à la recherche d'une preuve différente, donc toute idée est la bien venue.
  • @remarque:
    effectivement f(1/2) est nul.
    Mais quand tu écris $f(3)=f(1/2)+f(1)+f(1/0)+\displaystyle\sum_{i=0}^{+\infty}f(-1/i)$ tu comptes deux fois le f(1/0).
  • @ jandri : aaah en effet ! Merci. Je laisse l'encre sympathique, même si ça ne vaut pas grand-chose. :-(
  • Bonjour,

    @Domi, l'utilisation d'un point de symétrie permet de conclure que f est identiquement nulle sur IR. Voici la démonstration :

    Soit f admettant un point (a, b) de symétrie dans le plan (y=f(x), x), alors, pour tout x dans IR, f(x-a) + f(-(x-a)) = 2b
    En x=a, on a f(0) + f(0) = 2b, donc b=f(0)=0. f est donc impaire par rapport à la droite verticale en x=a car f(x-a) = - f(-(x-a)) et par une des démonstrations précédentes (copiée ci-dessous), f(x) est identiquement nulle sur IR.

    On démontre aussi que si f est paire ou impaire, alors f est nécessairement nulle sur IR.

    Par example, si f est paire :
    f(-x) = f(x), E1 par définition de la parité
    f(x+1) = f(x) + f(1/x), E2, c'est l'égalité fonctionnelle
    f(-x+1) = f(-x) + f(-1/x), E3 qui dérive de E2 en -x
    f(-x+1) = f(x) + f(1/x) = f(x+1), E4 qui dérive de E3 et E1, puis E2
    f(-x+1) = f(x-1) = f(x+1), E5 qui dérive de E1 en x-1, puis de E4
    f(x) = f(x+2), E6 qui dérive de E5 en x+1
    E6 montre que f est 2-périodique sur IR, et on sait par ailleurs que f adment une limite à l'infini, égale à f(1), et donc f est nécessairement une constante. Puis E2 mène à la nullité de cette constante, et donc f est idendiquement nulle sur IR.

    Si f est impaire, la démonstration est similaire.

    On peut même généraliser, si f admet une symétrie (paire ou impaire) par rapport à une droite verticale en x=a, pour a dans IR, alors f est identiquement nulle sur IR.


    Mais comme la fonction nulle admet tout x dans IR comme point de symétrie (on a vu que b = 0 nécessairement), alors il semble difficile de démontrer cette propriété pour un x particulier. Je n'y arrive qu'en passant pas ma démontration. Peut-être pouvez vous en trouver un ?
  • @YvesM:
    c'est f(a+x) + f(a-x) = 2b et pas f(x-a) + f(-(x-a)) = 2b
  • Bonjour,

    Merci. On reprends :
    f(x+a) + f(a-x) = 2b par définition de la symétrie
    en x=0, 2f(a) = 2b, donc f(x+a) + f(a-x) = 2f(a)
    En x vers +inf, f(1) + f(1) = 2 f(a) donc f(a) = f(1)

    Le point de symétrie est (a, f(a)=f(1)). On ne peut pas spécifier le point a car, pour la fonction nulle, qui est une solution, tout a dans IR convient.

    Donc, comment conclure ?
  • Bonjour,

    Je reprends:
    @Domi, l'utilisation d'un point de symétrie permet de conclure que f est identiquement nulle sur IR. Voici la démonstration :

    Soit f admettant un point (a, b) de symétrie dans le plan (y=f(x), x), alors, pour tout x dans IR, f(x+a) + f(a-x) = 2b. Merci @jandri pour sa correction.
    En x=0, 2f(a) = 2b, donc f(x+a) + f(a-x) = 2f(a)
    En x vers +inf, f(1) + f(1) = 2 f(a) donc f(a) = f(1)
    En x-a, f(x) + f(2a-x) = 2f(a), et cette relation en -x donne f(-x) = 2f(a)-f(2a+x)
    Or f(x) = f(x/(x-1)) donc f(-x) = f(x/(1+x)) et alors :
    f(x/(1+x)) = 2f(a) - f(2a+x), cette relation en x-2a donne :
    f(u(x)) = 2f(a) - f(x) avec u(x) = (x-2a) / (1+x-2a), et cette relation en u(x) donne :
    f(u(2)(x)) = 2f(a) - f(u(x)) = 2f(a) - [ 2f(a) - f(x) ] = f(x) où u(2) = u°u
    Puisque f(x) = f(u(2)(x)), alors f(x) = f(u(k)(x)) pour tout k entier >1. En donc à la limite quand k tends vers l'infini, f(x) = f(constante), et donc f est identiquement nulle ssi limite u(k)(x) = constante.

    Mais ceci se démontre car :
    On écrit u(k)(x) = (a(k) x + b(k))/ (c(k) x + d(k)) où a(k), b(k), c(k) et d(k) sont des suites à déterminer.
    Comme u(0)(x) = u(x) = u(x) = (x-2a) / (1+x-2a), alors a(0), b(0), c(0) et d(0) sont connus. On calcule aussi u(2)(x) pour obtenir a(1), b(1), c(1) et d(1) en fonction de a.
    Puis, u(k+1)(x) = u(k)(u(x)) donne une relation de récurrence pour a(k+1) = a(k) + b(k), c(k+1) = c(k) + d(k), b(k+1) = b(k) (1-2a) - 2a a(k), et d(k+1) = d(k) (1-2a) - 2a c(k). Ce système donne, par calcul de a(k+2) une relation de récurrence sur a(k) et on obtient a(k) comme la somme de duex puissance de k, avec une équation du second degré. La même équation pour c(k), mais avec des conditions initiales différentes. Donc les expressions de a(k) et c(k) différent et quand k tends vers l'infini u(k)(x) tends vers une constante pour tout x dans IR.

    On a donc les trois théorèmes :
    -Si f est symétrique par rapport à un point, alors f(x)=0 sur IR,
    -Si f est paire par rapport à un axe vertical, alors f(x)=0 sur IR,
    -Si f est impaire par rapport à un axe vertical, alors f(x)=0 sur IR.

    Mais comment utiliser ces théorèmes pour conclure ?
  • Bonjour,
    YvesM a écrit:
    -il faut manipuler les arguments de f de façon à faire "disparaître" le dénominateur en "1/x", donc trouver deux relations, puis éliminer ce terme gênant. L'aspect ardu est qu'il n'y a qu'une façon de procéder et on peut passer tout proche sans prendre le bon chemin.

    J'ai peut-être retrouvé ta démonstration ?

    On a $f(x)=f\bigl(\frac{x}{x-1}\bigr)$. Donc $f\bigl(\frac1x\bigr)=f\bigl((\frac1x)/(\frac1x-1)\bigr)=f\bigl(\frac1{1-x}\bigr)$. D'où
    $f(x+1)-f(x)=f(2-x)-f(1-x)$. En posant $g(x)=f(x)+f(-x+2)$, on a $g(x+1)=g(x)$ etc.
  • Bonjour @Amtagpa,

    Tu es vraiment très proche. Mais j'ai un doute sur la fin de ta démonstration. Tu définis g(x) et montres que g(x) est une constante, car 1-périodique, continue et admettant une limite en l'infini, mais comment passes-tu de g(x) = constante à la fin de la démonstration ? (Il y a une subtilité...)
  • Et si on reprenait un bout de la preuve de Doraki ?

    Soit $h(x)=f(x)+f(2-x)$. Doraki dit que $h$ est invariante par $x\to x+1$. Or $h(x+1)=f(x+1)+f(1-x)=f(x)+f(1/x)+f(-x)+f(-1/x)$. Comme $f(2-x)=f(1-x)+f(\frac1{1-x})=f(-x)+f(-\frac1x)+f(\frac1{1-x})$, on en déduit que $h(x+1)=f(x+1)+f(1-x)=f(x)+f(2-x)+f(1/x)-f(\frac1{1-x})=h(x)$. La fonction $h$ est continue, 1-périodique et tend vers $0$ à l'infini (je crois avoir un truc corrigé avec les séries qui montre ça). Elle est donc identiquement nulle et $f$ est impaire par rapport à $1$.

    Edit : ah non, je n'ai pas le truc corrigé en question, nouvelle erreur grossière de ma part. Donc $h$ est juste constante et je ne sais pas si cela suffit.


    Edit 2 : en fait ça semble plus ou moins être la même chose qu'Amtagpa (que je salue).
  • J'ai séché sur ce problème pendant très longtemps alors j'ai de gros doutes sur les petits bouts de preuves censés tout résoudre en deux lignes .

    Quelqu'un a une démonstration complète ( à encre visible , c'est plus confortable ) .

    Domi
  • Bonjour @remarque,

    On se rapproche très près avec cette démonstration, mais on passe à coté. En effect, h(x) est bien continue (par combinaison de fonctions f continues), 1-périodique, et admet une limite en l'infini (car f en admet aussi). Mais la limite de f en l'infini est A = f(-inf) = f(+inf) = f(1). On n'a pas démontré que A = 0. Ce n'est pas grave, car on démontre que h tends vers A+A = 2A et donc h(x) = 2A. Mais on aboutit à f(1+x) + f(1-x) = 2f(1). Et il faut utiliser le théorème ci-dessus sur la symétrie par rapport à un point pour conclure. Ce dernier théorème (dont ma démonstration demande à être vérifiée pour être confirmée) est très long dans les calculs.

    Comme @Doraki, @remarque, et @Amtagpa sont très proches, je suis le point de donner la réponse. Vous allez vous en vouloir d'être passer si près. Une dernière indication : ce qui gêne dans les démonstrations proposées, c'est que la fonction intermédiaire--g(x) pour @Amtagpa ou h(x) pour @remarque--continent à la fois +x et -x dans les arguments de f. Ne serait-il pas plus simple de n'avoir que des +x, c'est-à-dire que le même signe ?

    test d'encre sympatique
  • @YvesM : pourrais-tu réécrire tes arguments de symétrie en LaTeX (encre sympathique ou pas), car tels quels ce n'est pas très lisible...
  • @remarque : salut ! Il me semble aussi que $g=h$. :-D

    @YvesM : après on a sauf erreur $f(x+1)+f(-x+1)=c$ constante, et on termine avec ton thèorème si $f$ est symétrique alors $f=0$, dont je n'ai pas encore lu la démonstration que tu donnes. :-D

    (Edit : visiblement je suis un peu en retard...)
  • Bonjour @remarque, mon ordinateur est bloqué et ne me permet pas d'avoir LaTex (ou d'autres logiciels). Lorsque je copie des formules à partir de Word, j'ai un message d'erreur sur ce forum. J'en suis navré.

    @Domi, j'ai également cherché très longtemps. Lorsque je donnerai ma proposition de démonstration, merci à l'avance de la vérifier et surtout de me dire tes idées pour d'autres méthodes de démonstration. De plus, il serait bon d'écrire de façon lisible, une fois pour toutes, une démonstration rigoureuse.
  • YvesM : pour écrire du $\LaTeX$ sur le forum, il suffit de mettre un dollar avant la formule puis un dollar à la fin de la formule. (Normal qu'une formule copiée de Word donne un message d'erreur, Word est une erreur massive et mondiale.) Il n'y a rien à installer !

    Exemple : au lieu d'écrire A = f(-inf) = f(+inf) = f(1), on tape :
    $A = f(-\infty) = f(+\infty) = f(1)$,
    
    et on obtient : $A = f(-\infty) = f(+\infty) = f(1)$,
    ce qu'on pourrait aussi bien écrire plus classiquement :
    $A = \lim_{-\infty}f = \lim_{+\infty}f = f(1)$
    
    pour avoir : $A = \lim_{-\infty}f = \lim_{+\infty}f = f(1)$.
  • @ YvesM : tu peux taper directement en LaTeX sur le forum. La fonction Aperçu te permet de corriger les erreurs, c'est presque aussi pratique qu'une installation LaTeX locale.

    Ceci dit, dans le cas qui nous occupe, on a $a=1$, donc $u(x)=\frac{x-2}{x-1}$, donc $u\circ u(x)=\frac{\frac{x-2}{x-1}-2}{\frac{x-2}{x-1}-1}=\frac{-x}{-1}=x$. Donc $u^{\circ k}=I$ pour $k$ pair et $u^{\circ k}=u$ pour $k$ impair, ne me semble pas converger quand $k\to\infty$, si c'est bien cela que tu utilises.
  • @YvesM : quand je dis que le problème m’intéresse depuis longtemps je parle d'une huitaine d'années ( jette un coup d’œil au lien que j'ai fourni ) . Il est clair que je regarderai toute démonstration en détail .

    Domi
  • Il me semble quand même qu'il y a un hic dans ta démo Yves .

    On voit un peu mieux en posant $g(x)=f(x+1)$ on a alors $g(x^{-1})=g(x)$ et $g(x)+g(-x)=k$ . Ton $u$ devient alors $u(x)=x^{-1}$ , on a bien $g\circ u=g$ mais $u^k(x)$ n'a pas de limite .

    Domi
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