publications scientifiques

Beaucoup de chercheurs ou d'anciens chercheurs sont hypersollicités pour publier dans des revues inconnues.

Des gens visiblement incompétents publient des articles bidonnés ou de mauvaises foi dans des "revues internationales".

Si vous êtes intéressés par ces questions, il y a un étonnant article dans le Science de vendredi pour l'open access, les éditeurs bidons et les fausses publications à but capitaliste.

Pour ceux qui n'aiment que la langue de Molière, voici le compte-rendu de Sylvestre Huet dans son blog Libé.

Réponses

  • Tous les livres devraient être payants sauf les livres scientifiques qui devraient être gratuits ! Comment mettre à la portée de tous les apports des chercheurs ?
    C'est incroyable comme les mathématiciens aiment leur discipline, il n'y a qu'à voir leurs réactions lorsqu'on parle de maths : leurs jours rougissent, leurs yeux s'enflamment, ils essaient de vous expliquer la beauté des mathématiques, ils essaient d'être concis et clairs... Malheureusement, la plupart des gens restent hermétiques, ne saisissent pas, finissent par déclarer le mathématicien extraterrestre... Et pourtant, elles sont belles, les maths. Mais je me demande si je les aurais trouvées belles si, très jeune déjà, je ne m'étais épris d'elles et si elles ne m'avaient pas rendu mon amour pour elles au centuple... Très jeune, je comprenais les concepts de nombres, l'abstraction et j'aimais les belles formules et les équations, j'ai fait des études scientifiques et techniques où l'on utilise beaucoup les maths, j'ai toujous été premier en maths même à math sup et math spé, même en école d'ingénieur, je restais le meilleur, mais, surtout, j'en ai fait aujourd'hui ma principale occupation avec la littérature, elles sont devenues mon métier ! Mais les mathématiques restent la seule discipline où les gens se complaisent à ne rien comprendre, hélas ! Et les mathématiciens continuent à déclarer leur discipline terre interdite, mais qui sont les mathématiciens ? Un diplôme fait-il le spécialiste ? Sûrement à la vue des connaissances à avoir pour être mathématicien... Et, pourtant, de très nombreux ingénieurs comme moi ont apporté aux mathématiques des éléments indiscutablement nouveaux et décisifs ! Je ne suis sûrement pas un amateur, je ne le suis plus, étant données les nombreuses publications dont je suis l'auteur, mais ces journaux qui publient n'importe quoi m'interpellent : n'y a-t-il pas risque de faire amalgamme ? J'ai publié dans des revues bulgares, chinoises, indiennes, singapouriennes, comment savoir si mon travail a été convenablement étudié avant d'être publié ? L'argent ? Même le journal of number theory demande une contribution pour une publication en ligne, l'argent n'est pas un critère, pas toujours ! Se fonder sur l'avis des forumeurs ? Eux qui ont sûrement fait moins de recherches que moi ne me semblent pas non plus être un bon critère d'évaluation ! Ne publier que dans les revues célèbres ? Non plus, ils rejettent 80 à 90 % des articles soumis ! Il ne reste que les revues de catégories B et C, il faut s'y résigner... Avec le risque que son travail soit dénigré !
  • Eh oui à 98% !

    Bruno
  • Et alors ?
  • Bonjour AitJoseph.

    C'est de ma part une remarque sans aucune importance sauf à montrer à l'auteur qu'à force de ressasser les mêmes clichés il se fait repérer sans difficultés même en choisissant des pseudos aléatoires :D.

    Bruno
  • Mais, Bruno, je ne m'en cache pas : je veux simplement profiter de l'anonymat ! Respectez mon voeu, svp...
  • Mon cher Alfred, c'est une technique aussi vieille que les folrums sur internet. On multiplie les interventions concordantes sous divers pseudonymes pour faire croire que de nombreuses personnes partagent une même opinion. Je ne suis donc pas tenu de respecter un quelconque anonymat dans de telles conditions.

    Bruno

    "Une absurdité répétées par de nombreuses personnes devient une vérité"
  • Bon, c'est de l'édition à compte d'auteur, du très classique finalement.
  • Bruno, si je m'en tiens à un pseudo et que tout le monde le connait, à quoi bon ? Je suis encore obligé de changer : stp, laisse-moi dans l'anonymat, tu n'es pas obligé de mettre ton grain dans le sel !
    Alea, je suis un écrivain qui a édité en France chez l'Harmattan, je n'ai pas besoin de compte d'auteur ! Si tu parles des revues, que dis-tu du journal of number theory (et des journaux de l'AMS) qui font payer la publication en ligne ? Est-ce du compte d'auteur ? Tout le monde peut juger une publication en ligne, tout peut se savoir !
  • C'est étrange mais quand je lis Ghanouchi nous expliquer que les mathématiciens refusent de publier telle ou telle chose qui ne sont pas mathématiques, je comprends surtout que des non mathématiciens aimerait publier telle ou telle chose qui ne sont pas mathématiques...

    En l'occurrence, le journal et l'enquête expliquaient comment des éditeurs acceptent n'importe quoi y compris de grossièrement faux (et l'exemple principal était la pharmacologie). Visiblement notre poète a eu du mal à lire l'article ou à le comprendre. Vivement qu'il soit éditeur dans l'une de ces revues.

    PS: Alfred: cherche Harmattan et contrats sur google...
  • CPGE, je suis membre du comité de rédaction de quelques journaux...
    L'Harmattan est la première maison d'édition française en nombre de titres (plus de 1000 livres par an), on y trouve de tout ! Elle ne m'a jamais fait payer... J'ai publié aussi chez d'autres éditeurs comme terriciae, mais jamais à compte d'auteur !
  • @Alfred: je répondais à profCPGE. Le principe de l'édition à compte d'auteur n'est pas nouveau, et il n'y aucune raison pour qu'il ne touche pas l'édition scientifique, et ça ne m'émeut pas particulièrement

    Mais en tant qu'auteur, on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre: si l'auteur paye pour être édité, cela signifie que l'éditeur est soumis à des rigueurs économiques qui peuvent être susceptibles d'influer sur son processus de décision.
    A partir de ce moment là, il est illusoire d'espérer une quelconque reconnaissance sociale liée au filtre d'un processus de sélection, on est simplement soumis au jugement du public.

    Que l'appât du gain puisse pousser des revues dites sérieuses à jouer à ce petit jeu, je n'ai pas de peine à le croire, l'imagination de ces prédateurs est grande. Mais on fera sans eux.
  • Mon souci, aléa, est que la course à la publication, au h-index et autres finit par parasiter toute politique publique de recherche. Cette profusion de journaux de merde sans règle permet à quelques collègues plus ou moins scrupuleux de survivre mais risque aussi de pénaliser des gens sérieux noyé au milieu de ces "arnaques scientifiques".

    Je suis d'accord que c'est la course à la publication qui pose problème (et l'exemple même de JG qui se pense chercheur car il a été accepté dans une revue-poubelle montre que la course à la publication touche tout le monde) mais on risque d'avoir besoin de beaucoup de temps pour disserter sur des solutions de ce côté là.
  • @profCPGE: de mon point de vue, la communauté mathématique française est fortement structurée et essentiellement honnête. Le statut de fonctionnaire protège des pires excès. Par exemple le h-number est surtout un sujet de plaisanteries au RU.
    Mais je te concède qu'il y a une pression excessive sur les publis des jeunes (thésards, candidats MCF).
  • @Alfred.

    J'ai dit qu'il m'arriverait de lever le voile pour les raisons explicitées.

    Bruno
  • @Alfred, stop à la mauvaise fois, je ne suis pas modo et je t'ai pourtant reconnu. Commence par changer de disque si tu souhaites être anonyme.
  • Moi, je trouve que l'évaluation des EC et chercheurs par des indicateurs tels que H-index et nombre de publications sont de bonnes choses.

    Les EC n'ont pas voulu faire le ménage chez eux pour des raisons démagogiques. Que les politiques le fassent à leur place est tout à fait normal.

    Je rappelle que l'AERES a estimé à 1/4 le nombre d'EC non -publiants. N'importe quelle entreprise avec 1/4 de tire-au cul mettrait la clé sous la porte, pas l'enseignement supérieur.....
  • Rappel: non-publiant pour l'AERES signifie moins de deux publications sur une période de 4 ans. Ca relativise un peu le "tire-au cul"...
  • N'imp, la comparaison avec l'entreprise. Inutile, Joaopa, de connaître des chiffres si c'est pour les interpréter n'importe comment.
  • Joaopa a écrit:
    Moi, je trouve que l'évaluation des EC et chercheurs par des indicateurs tels que H-index et nombre de publications sont de bonnes choses.

    Des arguments de plus d'une ligne qui tendent plutôt à dire le contraire :
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