Comment ne pas abandonner vite face à un exo

Bonsoir ,,
J'ai 19 ans , j'étudie en faculté (spécialité maths informatique, 1ere année), le problème qui se pose c'est que j'ai toujours peur des maths et je me sens surtout un mal à l'aise quand je vois la
plupart comprennent et moi non, ou bien quand je vois qu'il y a une majorité qui ont eu de bonnes notes et moi non, ça était un problème depuis longtemps, je n'ai jamais osé parler à mes parents car ils étaient sévères avec moi, la peur de les décevoir crée en moi une pression, parfois même le stress me fait mal au cœur et je le sens qui est serré ; j'abandonnais toujours des exercices en maths ou en physique et je vois leur solution, et quand toujours je trouve que je suis loin de la réponse exacte, je m'affaiblis et la peur augmente, le stress augmente, le plaisir d'étudier et de casser la tête pour avoir la solution et se sentir avoir une confiance en soi-même dégringole :( ; je sais bien que les maths nécessitent beaucoup de travail et beaucoup d'exos mais la plupart des fois quand je ne réussis pas à résoudre les problèmes, je sens que je verse l'eau dans le sable et ma peur augmente (peur de mauvais résultats, peur de décevoir mes parents, peur de ne pas réussir dans sa vie et avoir un bon boulot etc..) et ça affecte toutes mes pensées :( . Aussi les
élèves qui sont passé par la première année soit dans une faculté soit dans les CLASSES PREPAS, il m’informent que cela c'est normal et dans la deuxième année j'aurai de bonnes notes, mais je sais si ma méthode est bonne ou pas ou bien le métier d'ingénierie n'est ma
compatible avec mon profil, même si mon rêve et mon but est de devenir un ingénieur ( ET J'INSISTE SUR CE POINT LÀ, C'EST MON OBJECTIF).
Le problème aussi c'est que quand je suis face à un exo de maths, je ne peux pas me retenir plus de 5 min face à lui, j'abandonne vite.
Et les maths ça demande la pratique, la pratique etc.. Et je sens que cela n'est pas bien pour moi et je dois trouver une solution. dernièrement, j'ai commencé à faire des fiches de mes leçons analyse, ou je regroupe les définitions, propriétés conclusions, mais je n’écris pas les démos ; parfois par exemple quand je lis mon cours de LIMITE D'UNE FONCTION, je trouve toujours cette démo
"On dit que f admet une limite l € IR en x0 si
quelque soit epsilon > 0 IL EXISTE alpha > 0 TQ |x-x0| < alpha Implique | f(x)-l | < epsilon
on note lim f(x) = l quand x tend vers x0"

De même pour les lim en - infini, par exemple
lim fx = l
x vers - infini
QUELQUE SOIT epsilon >0 IL EXISTE beta > 0 TQ x < - beta
| f(x)-x | < epsilon "

Bon cette définition je n'ai pas bien compris et même le professeur m'a dit que c'est une déf c'est tout, mais je me sens mal à l'aise quand je ne comprends pas comme ce genre de trucs.

Vous pouvez me conseiller de changer d'orientation, mais je n'ai pas de choix, j'aimais faire quelque chose d'ingénierie mais jamais pensé que ça va être dur comme ça, même si tout le monde me conseille que dans cette spécialité il faut s'accrocher ^^
Je ne sais pas si ces détails vont être aussi importants mais je suis un peu mais pas totalement solitaire, je ne fume pas, rien de drogue etc.. Concernant sortir avec des amis, je n'ai jamais aimé cela etc..
Quelqu'un est-il jamais passé par ce cas ? Ou bien savez-vous des solutions efficaces s'il vous plait ; je sens que tout cela n'est pas bien pour moi et ça doit changer mais j’espère trouver le remède efficace

Réponses

  • Bonsoir,

    J'ai tendance à penser que les maths ne se peuvent vraiment se comprendre que dans l'effort et que c'est normal de ne pas savoir faire un exercice. Essentiellement, les seuls exercices qui t'apportent vraiment quelque chose sont ceux sur lesquels tu bloques. Ceci est paradoxal puisque dans le même temps il faut bien réussir à avancer pour pouvoir passer à autre chose...

    Comment dénouer ce paradoxe ? Premièrement il ne faut pas céder à la tentation d'aller voir la correction au bout de cinq minutes en se disant qu'on se la rappellera pour la prochaine fois. C'est peut-être vrai mais ça ne t'avancera à rien d'autre et ça aura gâché une bonne occasion de comprendre quelque chose. On peut fixer (de façon très arbitraire) une durée de bloquage minimale sur un exo à 30-40 min : en deçà de cette durée, pas le droit de dire que tu es bloqué, pas le droit de passer à autre chose. Au delà on peut envisager de jeter un œil sur la correction pour piocher quelques indications ; mais il faut que ce soit de manière active.

    30-40 minutes, c'est long... que faire si on n'a pas d'idée ? Il y a tout un tas d'armes à ta disposition, la plus redoutable (et souvent la plus ignorée) est de reprendre ton cours et les exercices déjà faits. Ceci permet de bien cerner le problème, d'y associer les connaissances nécessaires, de trouver des ressemblances avec des choses déjà vues, et enfin de remettre un couche de peinture fraîche sur ta mémoire. Que du bon !

    Dans tous les cas, ne pas désespérer : je me répète mais c'est normal de galérer. Tes profs ont galéré avant toi même si aujourd'hui tout semble évident, les élèves qui réussissent mieux ont galéré eux aussi avant de comprendre.

    Enfin, ce n'est pas un drame de se trouver un peu lent ; dans sa biographie Laurent Schwartz dit qu'il en a souffert étant jeune. Ça ne l'a pas empêché de développer des idées particulièrement profondes et d'avoir le succès qu'on lui connaît.
  • Tout à fait d'accord avec Siméon.

    J'ajouterai qu'il n'y a absolument rien de comparable entre le bénéfice que l'on peut tirer de la lecture d'un corrigé après avoir cherché (même de manière apparemment infructueuse) et la lecture sèche d'un corrigé. La recherche prépare l'esprit à accueillir la solution, qui vient naturellement répondre aux problèmes qu'on a rencontrés.

    Pour la petite histoire, j'évoquerai le souvenir d'un DS de chimie où j'avais été suffisamment malin pour deviner le sujet des annales que le prof allait donner. J'avais lu le corrigé, le sujet est tombé et ... j'ai eu 03 !
  • Je vais dire ici ce que je répète à mes étudiants depuis le début de l'année. Quand on est face à une question d'un exo (que ce soit à la maison ou en exam):

    - on lit l'énoncé, et on identifie de quoi ça parle (quelles sont les notions mathématiques qui interviennent, à quel chapitre du cours ça se rapporte)

    - on regarde dans son cours (ou on fouille dans sa mémoire si on est en exam :D) pour voir tous les théorèmes dont on dispose relativement à cette notion

    - on regarde aussi éventuellement si les questions précédentes ne peuvent pas nous aider, en refaisant le point sur ce qu'on a démontré avant.

    En général, cette démarche suffit. Si ça ne suffit pas, il faut utiliser un peu plus ses méninges, mais de toute façon, si on te pose un exo, c'est qu'on estime que tu as tous les théorèmes qu'il faut pour le résoudre.
  • Autre idée : faire beaucoup d'exercices "faciles". Evidemment, la notion de facilité est subjective. Par "facile" j'entends "que l'on pense pouvoir résoudre en moins de 15 minutes". Au début il s'agit essentiellement d'exercices de compréhension immédiate du cours, et petit à petit on acquiert des réflexes.
  • aléa écrivait:
    J'avais lu le corrigé, le
    > sujet est tombé et ... j'ai eu 03 !

    T'as lu le corrigé et t'as eu 3 ?
    Nan mais allo quoi ??!!!
  • Bien sûr, Nabila !

    Lire le corrigé ne suffit pas pour savoir faire. J'ai vu un de mes camarades de terminale faire un sujet de physique avec le corrigé dans le livre ouvert sur ses genoux et avoir 4. J'ai vu ma voisine de table copier sur moi 2 passages, ceux où je m'étais trompé !
    Même pour copier, il faut un minimum de compréhension.

    Bien entendu, dans un système comme le lycée actuel où on ne demande plus grand chose de difficile, on peut copier bêtement et s'en sortir. Mais passer 10 ans de sa vie à copier bêtement est la formation la plus nuisible que je connaisse, et on en voit les résultats ensuite.

    Cordialement.
  • J'ai bien connu ça la sensation d'être nul et que je n'y arriverai jamais quand j'avais des cours communs en fac avec des étudiants qui avaient intégré l'ENS Cachan (j'ai fait toute ma scolarité, très moyenne, en fac) et que je voyais les enseignants adapter le niveau à ces élèves (tout du moins, c'était mon impression du moment).

    Heureusement qu'il y avait le plaisir d'étudier (dommage qu'on attend autre chose de vous dans ce monde) autrement j'aurais laissé tombé rapidement.

    Est-ce que les études que tu suis tu les suis pour toi ou pour faire plaisir à tes parents?

    Autrement, pour te donner de l'assurance refais les exercices que tu penses avoir compris sans être sûr de pouvoir les refaire. N'hésite pas à faire des petits schémas/graphiques pour aider à la compréhension. J'écris cela en lien avec la définition que tu donnes de la limite et qui se comprend mieux avec un dessin.
  • Il y a un autre point de vue. Tu es a l'université, première année. Il est tout à fait possible que les exercices qu'on te propose soient mal adaptés et trop difficiles, parce que les professeurs de TD n'ont aucun bon sens et s'en balancent, tout en allant répétant 'les étudiants sont nuls'. Achète des livres d'exos très simples et fais les.
  • Je trouve intéressant que tu dises que la définition de la limite, tu ne l'as pas comprise. Est-ce que tu veux dire que tu ne la comprends pas du tout, c'est-à-dire que tu n'en comprends pas les termes et la manière dont ils s'articulent, ou que tu en comprends les termes mais qu'elle ne te "dit rien"?

    Si c'est le second cas, à moi ça m'arrive souvent. Je me souviens d'un moment où j'ai voulu reprendre un peu l'étude des maths, et j'avais un polycopié de L. Schwartz sur les produits tensoriels. Il en donnait une définition générale et assez abstraite. (Il s'agissait, disait-il, de résoudre un problème universel consistant à remplacer une application bilinéaire sur un produit d'e.v. par une application linéaire sur un nouvel e.v.) Je comprenais les mots et la manière dont ils formaient des phrases, j'étais capable mécaniquement de suivre les démonstrations à ce sujet, mais ça ne sonnait aucune cloche, ça me semblait dépouvu de pertinence. Je me suis acharné, cependant, et au bout d'un bon petit moment, presque d'un coup, ça s'est éclairci. Les mêmes mots, les mêmes phrases étaient devenues riches de sens et d'importance.

    Je ne sais pas bien comment ça marche, dans nos têtes, et je n'ai pas de recette pour aboutir à cet "eureka!". Je sais que quand je ne comprends les choses que "mécaniquement", ça ne va pas; je ne peux pas en faire grand chose. Mais aussi, il faut peut-être en passer par là, et travailler autour.

    Ceci aussi tout en essayant de ne pas trop te crisper. Il m'est arrivé, après avoir bu quelques verres, de comprendre des notions que je ne saisissais pas en temps normal. Parce que l'alcool avait détendu quelques circuits quelque part dans ma tête. Tu pourrais peut-être justement essayer de boire un peu, *** et/ou de sortir un peu... :D
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