De la rédaction mathématique

Bonjour.

Cherchant autre chose, je suis tombé sur ce texte de François Guénard, qui concerne la rédaction des sujets d'examens, mais qui contient des préconisations utiles pour tous ceux qui rédigent des textes mathématiques, donc en particulier pour les intervenants sur un forum de mathématiques.
https://www.math.u-psud.fr/~guenard/General/Vade mecum du poseur de sujet.pdf

Qu'en pensez-vous ?

J'ai bien connu naguère François Guénard et j'ai travaillé avec lui pour des annales (Dourakine). C'était déjà un universitaire compétent, rigoureux et exigeant, et la suite de sa carrière l'a prouvé. Malheureusement nous nous sommes perdus de vue, mais je lui adresse ici l'expression de ma sympathie continuée.

Bonne journée.
Fr. Ch.

Réponses

  • Très intéressant ! Merci pour le partage !
  • Je connais un livre de cet homme:

    https://books.google.fr/books/about/Vade_mecum_de_l_oral_d_analyse.html?id=dmlcPQAACAAJ&redir_esc=y

    Il ne m'a pas laissé un souvenir impérissable.

    Merci pour le partage.
  • @Fdp: le livre a bien sûr vieilli, mais j'en ai un bon souvenir ; en particulier la bibliographie commentée est exceptionnelle, sans équivalent aujourd'hui.

    Quant au texte que nous propose Chaurien : il y a des remarques de bon sens, des choses plus discutables (ce qui est normal).
    On peut quand même regretter que les questions qui sont aujourd'hui les plus importantes ne soient qu'effleurées.

    Par exemple :
    - que cherche-t-on à tester ? Des connaissances précises ? La capacité à effectuer des raisonnements complexes ? À faire des liens avec d'autres notions ? Ces autres, notions, peut-on réellement les considérer comme acquises ?
    Quel incidence sur le barème ?
    Toujours sur le barème : le barème reflète-t-il ce que je pense important dans le cours ? Globalement, sur ce qui est important dans les mathématiques ? Une même compétence/erreur est-elle récompensée/sanctionnée plusieurs fois ?
    Les questions sont-elles liées ou dépendantes ? Comment ne pas trop valoriser les questions factices, qui ne servent qu'à donner des pistes ?
    (liste non exhaustive, évidemment)
  • La première chose à dire c'est que ce texte semble s’adresser à des rédacteurs de sujet d'examens/concours nationaux. Les remarques qui y sont faites ne sont donc pas toujours adaptées à des examens de fac (ou un DS de prépa) où la situation est assez différente : tous les étudiants ont eu le même prof, qui sera aussi l'unique correcteur.

    C'est surprenant de conseiller l'usage de normes iso sans déviation possibles puis de suggérer certaines écriture qui me semblent bien loin de l'usage. Par exemple l'utilisation d'un point à la place d'une virgule comme séparateur décimal ou l'utilisation de $\int_a^b (x\mapsto e^x)$ ou $\int_a^b e^x$ à la place de $\int_a^b e^x \mathrm dx$, mais seulement pour certaines théories de l'intégration.

    Certains conseils me semblent surprenants mais le dernier est sans aucun doute le meilleur :
    En respectant à la lettre toutes les règles précédentes, on arrive à des sujets parfaits... mais pas forcément clairs, ni agréables à lire. Il y a donc une dernière règle, qui consiste à transgresser toutes les autres règles chaque fois que cela permet d’améliorer la clarté du texte, ou de rendre ce dernier plus plaisant. Pour cela, il n’y a pas de modèle.

    Au passage, contrairement à ce qui est écrit, on peut très bien écrire évènement et ce n'est pas fautif du tout.
  • Une bonne rédaction permet de rendre un sujet plus vivant. Le respect de l'orthographe et de la rédaction sont aussi une question de rigueur. Il me semble qu'un examinateur est en droit de l'exiger.

    ps: il y a toujours ce gag sur l'orthographe correcte de Tchebychev !
    ...
  • Oui, Ferréol s'est amusé à calculer le nombre d'écritures possibles du patronyme de Tchebychev, à la façon d'un exercice de Combinatoire. Je n'ai plus la référence mais d'après mon souvenir il arrive à un nombre considérable !
  • En effet, ça ferait un bon exercice de combinatoire ! Blague à part, je suis un examinateur. Je propose à mes élèves un exercice sur les fonctions continues. On me rend une copie dans laquelle il est écrit:

    \begin{equation}
    \displaystyle \textbf{Sur un compact, une fonction continue n'atteind pas ses bornes}
    \end{equation}

    Je ne peux que m'interroger sur le sens de mon métier. Quand j'étais en CM1, si j'avais rendu une dictée avec une telle faute, j'en aurais pris plein la g.eule ! Au propre comme au figuré.
    ...
  • En plus de la faute d'orthographe, il y a une faute mathématique à faire bondir n'importe quel prof du supérieur.
  • Je trouve que ce texte ayant des intentions normatives contient des fautes stupéfiantes :

    T’as-t-il démontré correctement le résultat ? (page 20)
    Lorsque les candidats sont sensés (page 25)
    On peut réduire ceux-ci en prévenant à l’avance (ibid.)

    J'en profite pour signaler une formulation savoureuse que j'ai vue un jour dans un sujet de concours : <<Montrer par l'absurde que $f$ a une limite dont on ne demande pas de calculer la valeur>>. Je reste perplexe quant à la façon de nier la proposition à établir.

    Cordialement, j__j

    Nota bene : la dite négation attendue était peut-être Supposons que $f$ ait une limite dont on calculera malgré tout la valeur.
  • Ah oui, elle est rigolotte, cette preuve par l'absurde (quoique, si par exemple on est sur $\R$ et que les limites infinies sont exclues, ne peut-on vraiment jamais rien tirer de $\forall \ell \in \R, \exists \varepsilon >0, \forall \alpha>0, \exists x \in [x_0-\alpha,x_0+\alpha]\cap I, |f(x) - \ell| \ge \varepsilon $ ?). Quand tu pointes :
    john_john a écrit:
    Lorsque les candidats sont sensés (page 25)
    tu n'en dis pas assez. Cela pourrait être correct. La phrase complète est :
    Lorsque les candidats sont sensés répondre à toutes les questions du sujet, il est généralement inutile de le préciser.

    Là, effectivement, le « sensés » pose problème.
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