Corps de rupture

Bonsoir les matheux
Y a-t-il quelqu'un qui peut me fournir le démonstration du théorème suivant.

Soit $K$ un corps, et $P\in K[X]$ tel que $\deg P\geq 1$
Alors il existe un corps $L$ qui contient $K$ tel que :
1/ Dans $L$, $P$ se factorise entièrement en facteurs de degré 1.
$P=\alpha(X-a_{1})(X-a_{2})\ldots(X-a_{n})$.
2/ $L=(a_{1},a_{2},\ldots,a_{n})$.

Merci d'avance.

Réponses

  • Tu voulais sans doute écrire $L=K(a_{1},a_{2},\ldots,a_{n})$ ?

    Cherche "corps de décomposition" sur un moteur de recherche de ton choix (indice: la preuve est disponible sur la page Wikipédia "Corps de décomposition")
  • Toto.le.zero

    Merci beaucoup :)
  • S'il vous plaît, y a un passage dans la démonstration que je comprend pas

    On a $K[X]/(P)$ est un corps où $K$ est un corps et $P$ est un polynôme irréductible sur $K$

    Soit $x$ la classe de $X$ alors on a : $P(x)=0$ ???

    pourquoi ??? y a-t-il quelqu'un qui peut m'expliquer le passage ?

    Merci d'avance
  • Réponse brève : parce que le quotient est exactement fait pour ça !

    Moins bref. Si on note $\pi$ la projection, on a par définition des opérations sur le quotient : $P(x)=P(\pi(x))=\pi\big(P(X)\big)$ (pourquoi au fait ?). Mais par définition, $P(X)$ s'envoie sur $0$ dans le quotient. Fini.

    Pourquoi au fait ? Eh bien, écrivons $P(X)=\sum_{k=0}^na_kX^k$. Dire que $\pi$ est un morphisme d'anneaux, c'est dire qu'il envoie la somme de deux éléments sur la somme des images, le produit sur le produit, la puissance $k$-ème d'un élément sur la puissance $k$-ème de l'image. Et donc : $\pi\big(\sum_{k=0}^na_kX^k\big)=\sum_{k=0}^na_k\pi(X)^k=P(\pi(x))$ (ici, je note encore $a_k$ l'image de $a_k$ par $\pi$).
  • Merci beaucoup
    il me reste juste un petit soucie :
    $\pi (a_{k}X^k)=a_{k}\pi(X^k)$ ?
  • Oui, et même $a_k\pi(X)^k$.

    L'idée c'est de continuer à noter $a_k$ plutôt que $\pi(a_k)$ les scalaires dans le quotient. Pourquoi ça ne dérange pas ? Parce que les scalaires sont dans un corps et que $\pi$ est un morphisme d'anneaux donc se restreint en un morphisme de corps sur les polynômes constants et qu'un morphisme de corps est injectif (eh ! son noyau serait un idéal ! dans un corps !). Bref, on ne perd pas d'information si on ne change pas la notation.
  • Je sais pas quoi te dire, merci infiniment pour tes explications
    mais je ne vois pas encore pourquoi on a l'égalité $\pi(a_{k}X)=a_{k}\pi(X)$

    Je suis bien d'accord pour $\pi(X^k)=\pi(X)^k$ ( résulte du fait que $\pi$ est un morphisme d'anneaux $\pi(ab)=\pi(a)\pi(b)$ )
    $\pi$ est nécessairement injectif, car sinon le $\ker\pi$ serait un idéal non trivial de $K[X]$ ce qui est absurde, car $K[X]$ est un corps

    :(
  • Aiz a écrit:
    $\pi$ est nécessairement injectif, car sinon le $\ker\pi$ serait un idéal non trivial de $K[X]$ ce qui est absurde, car $K[X]$ est un corps
    Attention ! Il y a confusion ici !
    $\ker\pi=(P)$ est bien un idéal non trivial de $K[X]$ qui lui est un anneau, pas un corps.
    $\pi$ n'est pas injectif, mais surjectif : c'est la surjection canonique de $K[X]$ sur son quotient $K[X]/(P)$.
    Par contre c'est la restriction de $\pi$ aux polynômes constants (isomorphes à $K$) qui elle va être injective.

    Pourquoi ? Parce que si $a\in K[X]$ est un polynôme constant, son degré est $\deg a\leq 0$.
    Alors la division euclidienne $a=PQ+R$, parce que $\deg P\geq 1$ va donner $Q=0$ et $R=a$.
    Donc $\pi(a)=a\pmod P$, et pour se simplifier l'écriture, on peut choisir $a$ pour représentant de la classe $a\pmod P$.
    Enfin si $\pi(b)=\pi(a)$ alors $b=a\pmod P$ et à cause des degrés $b=a$, donc $\pi$ restreint aux polynômes constants (càd à $K$) est injectif, donc bijectif sur son image $K\subset K[X]/(P)$. On peut donc identifier $K\subset K[X]$ et $K\subset K[X]/(P)$, ce dont on ne se prive pas en notant $\pi(a)=a$, sans le $\pmod P$.

    Alain
  • AD

    Je te remercie infiniment
    Tout est clair maintenant
    Merci beaucoup :)
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