Seuls morphismes de groupes, continus

Bonsoir

Une question concernant les endomorphismes du groupe $(\R_+^*,\times)$.
Comment montrer que les seuls morphismes de groupes, continus de $(\R_+^*,\times)$ dans lui-même sont les $x \mapsto x^a$ pour $a$ réel ? Ou une référence ?

Cordialement.

Réponses

  • On peut déplacer la question : $(\R_+^*,\times)$ c'est kif-kif $(\R,+)$, via le logarithme. A voir que les seuls morphismes continus de groupe de $(\R,+)$ dans lui-même sont les $x\mapsto a\,x,\ a\in \R$.
  • On en a parlé maintes fois. On peut même affaiblir l'hypothèse et suppposer seulement la continuité en un point, ou encore moins.
    Et les morphismes sont continus, même si ce sont des applications continues ...
    Bonne nuit.
    RC
  • Zo! écrivait : http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?3,862433,862435#msg-862435

    Merci Zo!, je vois. Et ça devient alors quelque chose de classique donc.

    Toutefois j'ai essayé d'adapter la démonstration de
    Zo! a écrit:
    les seuls morphismes continus de groupe de $(\R,+)$ dans lui-même sont les $x\mapsto a\,x,\ a\in \R$
    à mon énoncé directement, mais je n'y arrive pas. Doit-on en passer nécessairement par un transfert de structure ?

    Cordialement.
  • Puisque les groupes en question sont isomorphes par un isomorphisme bicontinu, déterminer les endomorphismes continus de l'un, c'est déterminer les endomorphismes continus de l'autre (et même continus en un point).

    Maintenant, si tu ne veux pas utiliser cet argument, tu peux démontrer qu'un endomorphisme continu du groupe $(\R_+^*,\times)$ est nécessairement dérivable, et en dérivant, tu obtiens une équation différentielle linéaire du premier ordre très simple.

    Bonne nuit.
    RC
  • Raymond Cordier écrivait:
    > argument, tu peux démontrer qu'un endomorphisme
    > continu du groupe $(\R_+^*,\times)$ est
    > nécessairement dérivable, et en dérivant, tu
    > obtiens une équation différentielle linéaire du
    > premier ordre très simple.

    Ok, j'ai trouvé un papier procédant de la sorte.
    Merci et bonne nuit RC.

    Cordialement.
  • Et la question marrante qui suit : en existe-t-il non continu ?
  • Les deux méthodes sont intéressantes.
    Transformer la continuité en dérivabilité, cela peut s'appliquer dans un contexte plus général.

    Par exemple, trouver toutes les applications $f$ continues de $ \R_{+}^{*}$ dans $\C$ telles que :
    $\forall x\in \R_{+}^{*},\forall y\in \R_{+}^{*},f(xy)=f(x)f(y)$.

    Ici, l'on ne peut composer avec exp-log, mais on peut prouver qu'une telle fonction est de classe $\mathcal{C}^1$.
    On pose, pour tout $x\in \R_{+}^{*}$ : $F(x)=\int_{1}^{x}f(t)$.
    Pour tout $a\in \R_{+}^{*}$, on a : $\int_{1}^{a}f(xy)dy=f(x)\int_{1}^{a}f(y)dy$, d'où par CDV linéaire :
    $\frac{1}{x}(F(ax)-F(x))=f(x)F(a)$.
    Supposons la fonction $f$ non identiquement nulle sur $\R_{+}^{*}=]0,+\infty [$. Alors, la fonction $F$ elle aussi est non identiquement nulle sur $\R_{+}^{*}=]0,+\infty [$, et il existe donc $a\in \R_{+}^{*}$ tel que: $F(a)\neq 0$.
    En conséquence : $f(x)=\frac{F(ax)-F(a)}{xF(a)}$, qui est bien de classe $\mathcal{C}^1$ sur $\R_{+}^{*}=]0,+\infty [$.

    Dérivons donc l'égalité initiale par rapport à $y$, il vient : $xf^{\prime }(xy)=f(x)f^{\prime }(y)$, d'où en faisant $y:=1$ :
    $xf^{\prime }(x)=mf(x)$, avec : $m=f^{\prime }(1)$. En conséquence : $\frac{d}{dx}(x^{-m}f(x))=x^{-m}f^{\prime }(x)-mx^{-m-1}f^{\prime }(x)=0$.
    On en déduit : $f(x)=Cx^m$, et comme $f(1)=1$, finalement : $f(x)=x^m$.

    Bonne après-midi.
    RC
    22/08/2013
  • Exercice : trouver les morphismes continus de $GL(n,\C)$ dans $\C^*$.
  • @ Alban

    Oui, il existe des morphismes discontinus du groupe multiplicatif $ \R_{+}^{*}$ : même argument d'isomorphisme.
    Il existe des morphismes discontinus du groupe additif $ \R$.
    Si $u$ est l'un d'eux, alors $f:x\mapsto \exp u(\ln x)$ est un morphisme discontinu du groupe multiplicatif $ \R_{+}^{*}$.

    Bonne après-midi.
    RC
    22/08/2013
  • @ JLT

    Exercice : trouver les morphismes continus de $GL_{n}(\C)$ dans $\C^*$.

    Il s'agit de deux problèmes cachés dans un seul.

    --- Il y a d'abord un problème d'algèbre. Si $K$ est un corps commutatif, et $ n\in \N^{*}$, alors un morphisme $\Phi$ du groupe $GL_{n}(K)$ dans le groupe $ K^{*}$ se factorise toujours au travers du déterminant, ce qui signifie qu'il existe un endomorphisme $f$ du groupe multiplicatif $ K^{*}$ tel que : $\forall M\in GL_{n}(K),\Phi (M)=f(\det M)$. Ceci se démontre avec les générateurs du groupe linéaire. On peut utiliser les opérations élémentaires sur les lignes.

    --- Ensuite, un problème d'analyse. On peut prouver que si $K=\C$ (ou $\R$), et si $\Phi$ est continu, alors $f$ le sera aussi. Il reste à trouver les endomorphismes continus du groupe multiplicatif $\C^{*}$, ce qui revient à trouver les endomorphismes continus du groupe multiplicatif $\mathbb{U}$ des complexes de module 1. Mais là, je ne sais pas :-( .

    Bonne soirée.
    RC
    22/08/2013
  • Bonsoir,

    Pour les endomorphismes continus de U :

    1) On peut remplacer U par R/Z.
    2) Un morphisme (continu) de R/Z dans un groupe topologique G, c'est "la même chose" qu'un morphisme (continu) de R dans G qui s'annule sur Z (c.a.d. qui s'annule en 1). On prendra en particulier G=R/Z.
    3) Les morphismes continus de R dans R/Z sont les morphismes composés d'un endomorphisme continu de R et du morphisme canonique de R sur R/Z.

    Avec tout ça… :-)

    Le point 3 est peut-être le seul point non évident (théorème de relèvement ?).

    PS : autre formulation possible : Hom_c(G,R/Z) est le dual "G chapeau", mais le dual de R/Z est Z (et vice versa), une preuve est justement fournie ci-dessus.
  • Oui c'est ça. Pour le point 3) on peut procéder de la manière suivante : soit $f:\R\to \R/\Z$ un morphisme continu de groupes. Comme $f$ est continue, on la relève en une application continue $\tilde{f}:\R\to \R$ (qui n'est pas a priori un morphisme de groupes). Comme $\tilde{f}(0)$ est un entier, quitte à retrancher cet entier à $\tilde{f}$ on peut supposer que $\tilde{f}(0)=0$.

    Soient maintenant $x,y\in\R$. Considérons l'application
    $$h(t)=\tilde{f}(tx+ty)-\tilde{f}(tx)-\tilde{f}(ty).$$
    L'application est continue, à valeurs entières, et $h(0)=0$, donc c'est l'application nulle. En évaluant en $t=1$, on en déduit que $\tilde{f}$ est un morphisme de groupes.
  • Je précise ce que j'ai voulu dire.
    Soit $f$ un endomorphisme continu du groupe multiplicatif $\C^*$. Ce groupe $\C^*$ est le produit direct des groupes multiplicatifs $ \R_{+}^{*}$ et $\mathbb{U}$, ensemble des complexes de module 1.

    $\bullet $ La restriction de $f$ à $ \R_{+}^{*}$ est une application continue de $ \R_{+}^{*}$ dans $\C^*$ telle que :
    $\forall x\in \R_{+}^{*},\forall y\in \R_{+}^{*},f(xy)=f(x)f(y)$.
    Veine, je viens d'expliquer pourquoi cette application est de la forme : $f(x)=x^m$, $ m\in \C$.

    $\bullet $ La restriction de $f$ à $\mathbb{U}$ est une application continue de $\mathbb{U}$ dans $\C^*$ tellle que :
    $\forall u\in \mathbb{U},\forall v \in \mathbb{U},f(uv)=f(u)f(v)$.
    Si $u\in \exp 2\pi i \Q$, alors $\left| f(u)\right| =1$, et ceci s'étend à tout $ u \in \mathbb{U}$ par densité. La restriction de $f$ à $\mathbb{U}$ est donc un endomorphisme continu de ce groupe $\mathbb{U}$.

    Voilà pourquoi je m'intéresse aux endomorphismes continus de ce groupe $\mathbb{U}$. J'ai bien saisi la tonalité des contributions précédentes sur le sujet, mais j'aimerais qu'on me montre en personne comment est fait un tel endomorphisme.

    Bonne journée, encore ensoleillée, c'est merveilleux.
    RC
    23/08/2013
    Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement.


    .
  • Un endomorphisme continu de $\mathbb{U}$ est de la forme $z\mapsto z^n$ pour un certain $n\in\Z$. Par suite, si $f:\C^*\to \C^*$ est un endomorphisme continu, il existe $(a,n)\in\C\times \Z$ tel que pour tout $z\in\C^*$, on a $f(z)=|z|^a z^n$.
  • Franchement, je n'ai point été convaincu par les explications précédentes, et je suis comme le dindon de Florian :
    " ...je vois bien quelque chose
    Mais je ne sais pour quelle cause
    Je ne distingue pas très bien."

    Je reprends les choses ainsi. Soit $f$ un endomorphisme continu de $\mathbb{U}$, groupe multiplicatif des complexes de module 1.
    Soit $\phi$ l'épimorphisme "canonique" de $(\R,+)$ sur $(\mathbb{U},.)$ : $\phi (\theta )=e^{i\theta }$.
    Alors, $g=f\circ \phi $ est un morphisme continu de $(\R,+)$ dans $(\mathbb{U},.)$.
    Pas besoin de relevailles pour établir que $g(\theta )=e^{mi\theta }$, $m\in \R$, voir ma démonstration ci-dessus.
    On a prouvé l'existence d'une constante $ m\in \R$ telle que, pour tout $\theta \in \R$ : $f(e^{i\theta })=e^{mi\theta }$.
    En conséquence : $1=f(1)=f(e^{2i\pi })=e^{2mi\pi }$, d'où : $ m\in \Z$.
    Pour chaque $z \in \mathbb{U}$ , il existe $\theta \in \R$ (pas un seul, mais peu importe) tel que : $z=e^{i\theta }$, et alors : $f(z)=f(e^{i\theta })=e^{mi\theta }=z^{m}$.

    Toujours franchement, je reste perplexe devant les rédactions approximatives affirmant par exemple que tel truc est "la même chose" que tel autre truc qui justement n'est pas le même. Cela ne me fait pas comprendre ces trucs.

    Bonne journée, hélas grise. La rentrée s'approche :-(.
    RC
    24/08/2013
  • Bonjour,

    On peut utiliser le fait que $\mathbb{C}^*$ est isomorphe à $\mathbb{R}\times\mathbb{U}$. On obtient donc les morphismes continus de $\mathbb{C}^*$ dans $\mathbb{U}$ comme produit d'un caractère unitaire de $\mathbb{R}$ par un caractère unitaire de $\mathbb{U}$ et de même pour les morphismes continus de $\mathbb{C}^*$ dans lui-même. Ainsi, pour tout morphisme continu de $\mathbb{C}^*$ dans lui même, il existe $a\in\mathbb{C}$ et $n\in\mathbb{Z}$ tel que ce morphsime soit de la forme $z\mapsto |z|^az^n$. En particulier les caractères unitaires de $\mathbb{C}^*$ sont de la forme $z\mapsto |z|^{ix}\left(\frac{z}{|z|}\right)^n$ avec $n\in\mathbb{Z}$ et $x\in\mathbb{R}$.

    Ceci dit, je suis d'accord avec JLT pour dire que la voie {\it la plus naturelle} pour obtenir ce résultat se fait via le théorème de relèvement.

    C'est aussi amusant de checher les morphismes {\bf holomorphes} de $\mathbb{C}^*$ dans lui même. Là encore, on a plusieurs approches. Si on part du résultat précédent, c'est trivial. Une autre voie est encore via par le relèvement (qui va conserver le caractère holomorphe puisque $exp$ est un biholomorphisme local). On peut aussi passer par l'indice du lacet $t\mapsto \varphi(e^{2\pi i t})$ par rapport à $0$, où $\varphi$ est le morphisme en question, pour remarquer que $\varphi'(1)\in\mathbb{Z}$.

    Pour l'exercice de JLT :"trouver les morphismes continus de $GL(n,\C)$ dans $\C^*$", on peut aussi remarquer que parmi les solutions, toutes sont holomorphes. On peut aussi chercher les {\it les morphismes continus de $GL(n,\R)$ dans $\R^*$} (là, il y en a deux formes) et {\it les morphismes de $GL(n,k)$ dans $k^*$, où $k$ est un corps fini.}
  • Je reviens sur le théorème de relèvement.
    À ma connaissance, ce théorème est le suivant, quand on veut bien l'exprimer en termes compréhensibles par vouzémoi.
    ..........................................................................................................................................................
    On désigne par $\mathbb{U}$ le groupe multiplicatif des complexes de module 1.
    Soit $p \in \N$, soit $I$ un intervalle de $\R$ et $f$ une application de classe $\mathcal{C}^p$ de $I$ dans $\mathbb{U}$. Alors, il existe une application $g$ de $I$ dans $\R$, de classe $\mathcal{C}^p$, telle que : $\forall x \in I, f(x)=e^{ig(x)}$.
    ..........................................................................................................................................................
    Pour faire plus intelligent, on peut remplacer $\mathbb{U}$ par $\R/ \Z$ mais je n'en vois pas la nécessité.
    Théorème facile à prouver pour $p\geq 1$, mais pas du tout facile pour $p=0$, et pour tout dire, j'aimerais une référence à une démonstration bien rédigée. J'avais même posé sur un autre forum la question du "relèvement sec", sans hypothèse sur $f$, un copain de Perpignan avait donné une réponse, que je n'ai pas comprise.

    Avec son habileté coutumière, JLT a prouvé que si $I=\R$ et si $f$ est un morphisme continu, alors $g$ en est un aussi. Ce qui revient à prouver qu'un morphisme continu de $f$ de $\R$ dans $\mathbb{U}$ est de la forme : $f(x)=e^{imx}$ avec $m \in \R$, mais ceci découle immédiatement de la démonstration que j'ai donnée pour les morphismes continus de $\R$ dans $\C^{*}$, sans qu'il soit besoin d'aucune référence au théorème de relèvement.

    Hier, au soleil, j'ai réussi à décrypter les messages sibyllins et énigmathiques consacrés au théorème de relèvement, et à la réflexion j'ai trouvé la démonstration de mon précédent message, qui n'en fait pas usage, et qui est donc bien plus simple, et même "naturelle", mais bon, on peut préférer ce qui est compliqué.

    Bonne journée.
    RC
    24/08/2013
  • Au risque de dire une bêtise :

    L'intérêt du théorème du relêvement, c'est que tu montre que tu peux choisir un argument $g$ conservant la même régularité que ta fonction $f$. Donc si tu n'as aucune hypothèse sur $f$, tu peux bien sûr trouver une fonction $g$ telle que tu ais l'égalité voulue, mais elle n'aura aucune propriété.

    Une autre solution pour les morphismes continues du cercle dans lui-même est d'utiliser des séries de Fourier. Si $f: S^1\to S^1$ est un morphisme continu non nul, on pose $g(t)=f(e^{it})$ pour $t\in\mathbb{R}$. On a l'égalité $g(t+s)=g(t)g(s)$ et $g$ est continu et $2\pi$-périodique. Si on fixe $s$, en regardant les coefficients de Fourier dans l'égalité précédente, on en déduit l'égalité $e^{ins}c_n(g)=g(s)c_n(g)$. Comme $g$ n'est pas nul, un des coefficients de Fourier n'est pas nul, donc en simplifiant dans la dernière égalité, on trouve le résultat.
  • Le théorème du relèvement continu n'est pas un théorème difficile, mais j'ai constaté à plusieurs reprises que les profs de prépa sont mal à l'aise avec lui car il n'est pas au programme.

    Theorème : soit $f:\R\to\R/\Z$ une application continue. Notons $\pi:\R\to \R/ \Z$ la surjection canonique. Alors il existe $g:\R\to\R$ continue telle que $f=\pi\circ g$.

    Démonstration : quitte à remplacer $f$ par $x\mapsto f(x)-f(0)$ [Edit : coquille corrigée] on peut supposer que $f(0)=0$. On munit $\R/\Z$ de la métrique usuelle
    $$d(x,y)=\min_{\substack{u,v\in\R \\ \pi(u)=x,\,\pi(v)=y}} |u-v|$$
    de sorte que $\R/\Z$ est un espace métrique compact.

    Lemme : si $h:[a,b]\to\R/\Z$ est une application continue telle que $|h(x)-h(y)|<\frac{1}{2}$ pour tous $x,y\in [a,b]$, et si $\pi(x_0)=h(a)$, alors $h$ se relève en une application continue $\tilde{h}$ telle que $\tilde{h}=x_0$.

    Démonstration du lemme : soit $\pi':]x_0-\frac{1}{2},x_0+\frac{1}{2}[\to \R/\Z$ obtenue par restriction $\pi$. Comme $\pi'$ est un homéomorphisme et comme $h([a,b])$ est inclus dans l'image de $\pi'$, la composée de $(\pi')^{-1}$ avec $h$ convient.

    Retour à la démonstration du théorème :
    Pour tout entier $N$, la restriction de $f$ à $[0,N]$ est uniformément continue, donc il existe un entier $k\in\N^*$ tel que
    $$\forall x,y\in [0,N],\; |x-y|\leqslant \frac{1}{k}\implies d(f(x),f(y))< \frac{1}{2}.$$
    Le lemme permet de construire par récurrence sur $j$ des fonctions $g_j:[\frac{j}{k},\frac{j+1}{k}]\to\R$ telles que

    1) $g_0(0)=0$ ;
    2) $g_{j+1}(\frac{j+1}{k})=g_j(\frac{j+1}{k})$ pour tout $j\in \{0,\ldots,Nk-1\}$ ;
    2) $\pi\circ g_j(x)=f(x)$ pour tout $x\in [\frac{j}{k},\frac{j+1}{k}]$.

    Les fonctions $g_j$ se recollent en une fonction continue $h_N$ qui relève $f$ sur $[0,N]$ telle que $h_N(0)=0$.
    Comme $x\mapsto h_{N+1}(x)-h_N(x)$ est continue à valeurs entières sur l'espace connexe $[0,N]$, elle est constante et comme elle est nulle en 0, la restriction de $h_{N+1}$ à $[0,N]$ est $h_N$. Les fonctions $h_N$ se recollent alors en un relèvement continu $g_+$ de $f$ sur $\R^+$ tel que $g_+(0)=0$. De même il existe un relèvement continu $g_-$ de $f$ sur $\R^-$ tel que $g_-(0)=0$. Ces deux fonctions se recollent en un relèvement continu de $f$.
  • @RC: voici un document que je donne en prépa agreg. La partie 3 contient un théorème de relèvement amusant, qui contient le théorème de relèvement continu classique. Je ne sais pas si ce résultat est connu.
  • Généralisation : si $X$ est un espace simplement connexe alors toute application continue $f\colon X\to \R / \Z$ admet un relèvement continu.

    Corollaire : si $G$ est un groupe topologique simplement connexe alors tout morphisme continu $f:G\to \R/\Z$ se relève en un morphisme continu $\tilde{f}:G\to \R$.
  • Pour résumer la preuve du poly d'aléa que j'ai survolé :

    1) Si $\pi : I\to U$ est une application continue surjective admettant des relèvements locaux en tout point, c'est-à-dire telle que pour tout $a\in I$ il existe un voisinage $V$ de $\pi(a)$ et $\sigma : V\to I$ continue telle que $\sigma(\pi(a))=a$ et $\pi\circ\sigma(x)=x$ pour tout $x\in V$, alors toute application continue $f:\R\to U$ admet un relèvement continu ;

    2) Soit $I$ l'ensemble des matrices antihermitiennes telles que deux valeurs propres ne diffèrent pas d'un multiple entier non nul de $2\pi i$. La continuité des racines permet de montrer que $\exp : I\to U(n)$ vérifie la condition 1).
  • Sympa de la part de JLT de dépeindre le professeur de prépa comme quelqu'un qui ne voit pas plus loin que le programme qu'il doit enseigner. Lui, JLT est sans doute professeur au Collège de France pour pouvoir se permettre une telle hauteur de vue. Les collègues apprécieront. Décrier les prépas tout en s'efforçant d'y mettre sa progéniture, c'est un comportement répandu chez les bobos.

    La démonstration du théorème de relèvement donnée par JLT est plutôt compliquée, avec un lemme et divers recollements dans tous les coins, mais comme il est super-intelligent, pour lui tout est simple. Je n'ai rien contre les démonstrations compliquées, elles sont parfois nécessaires, et ici c'est bien le cas : les math ne sont pas un long fleuve tranquille. Le jour où j'aurai besoin du théorème de relèvement, j'aurai la démonstration, c'est sympa.

    Mais justement, je considère que j'ai bien fait de donner, pour le résultat demandé, une démonstration élémentaire qui n'utilise pas ce théorème de relèvement, inutile ici quoi qu'on en dise.

    Bonne journée.

    RC
    25/08/2013
  • Je suis en désaccord avec jnico pour mêler ce théorème de relèvement à une affaire où il n'est point indispensable. Une fois trouvés les morphismes continus du groupe multiplicatif $\C^*$, par les procédés élémentaires que j'ai décrits, il n'est pas difficile de sélectionner parmi eux ceux qui sont holomorphes.

    Il demande à la fin les morphismes continus de $GL_{n}(\R)$ dans $\R^*$ et les morphismes de $GL_{n}(K)$ dans $K^*$, où $K$ est un corps fini. Efffectivement, JLT aurait pu commencer par là, car c'est plus simple que la question qu'il a choisie, mais il a bien fait, puisqu'ainsi j'ai pu apprendre comment sont faits les morphismes continus du groupe $\C^*$, chose que bizarrement j'ignorais. Nobody's perfect.

    J'ai rappelé le fait important, c'est que si $K$ est un corps commutatif quelconque, tout morphisme $f$ de $GL_{n}(K)$ dans $K^*$, est de la forme : $f(M)=g(\det M)$ où $g$ est un morphisme du groupe multiplicatif $K^*$. C'est sans doute fait dans le Perrin, mais j'ai la flemme de vérifier. J'en avais fait un problème pour Math-Spé en 1995, avec opérations élémentaires et matrices élémentaires associées. On a : $g(x)=f(Diag(1,1,...,1,x))$, ce qui prouve que si $f$ est continu, alors $g$ l'est aussi. Ainsi, le problème posé se ramène à déterminer les morphismes du groupe multiplicatif du corps, continus si $f$ est supposé tel.

    Dans le cas où le corps est $\R$, on cherche les morphismes continus $g$ du groupe multiplicatif $\R^*$. Comme $g(-1)=\pm 1$ et que $g(-x)=g(-1)g(x)$, on se trouve ramené au problème tout intial de ce fil, les morphismes continus de de $ \R_{+}^{*}$, et l'on a les deux types de morphismes évoqués par jnico : $g(x)=\left| x\right| ^{m}$ et $g(x)=s(x)\left| x\right| ^{m}$, où $s(x)=1$ pour $x>0$ et $s(x)=-1$ pour $x<0$. On peut trouver aussi tous les morphismes, continus ou non.

    Cela me fait demander si l'on peut donner une description des morphismes, continus ou non, du groupe multiplicatif $\mathbb{U}$.

    Dans le cas où le corps est un corps fini $K$, il est bien connu que le groupe multiplicatif d'un tel corps est cyclique, et c'est terminé.

    Bonne journée pluvieuse.
    RC
    25/08/2013
  • On trouve le théorème de relèvement dans le livre d'exercices d'agreg Analyse 1 de Chambert-loir, Fermigier et Maillot, page 61. Vu la porosité entre la littérature d'agreg et celle de taupe ++ (X/ENS), je serais très étonné qu'on ne l'y trouve pas.

    "Décrier les prépas tout en s'efforçant d'y mettre sa progéniture, c'est un comportement répandu chez les bobos. "

    Ce n'est pas très sympathique de faire ce genre d'incise politique. Ca te soulage sans doute, mais quand tu fais ça, je passe du temps à imaginer quoi te répondre avant de me rendre compte que ma réponse est impossible car elle ferait dévier le fil ou serait censurée.
  • JLT: mais j'ai constaté à plusieurs reprises que les profs de prépa sont mal à l'aise avec lui car il n'est pas au programme.

    RC: Sympa de la part de JLT de dépeindre le professeur de prépa comme quelqu'un qui ne voit pas plus loin que le programme qu'il doit enseigner

    RC: Décrier les prépas tout en s'efforçant d'y mettre sa progéniture, c'est un comportement répandu chez les bobos.

    @RC: je vais pisser dans un violon, comme d'hab :)-D et oh, reste modéré. On dirait (même si ce n'est le cas vu ton age) que tu te vexes. JLT n'a pas émis la moindre critique contre "les profs de prepa", la seule chose qu'il a dite est la citation ci-dessus, qui a la nature d'un simple témoignagne anecdotique sur un point technique très précis. Avec ta réaction "à fleur de peau", toi par contre, envoie une impression de psychorigidité.

    Par ailleurs, c'est quasiment un fait sociologique qu'en moyenne les "profs de prepa" comme tu les appelles, ont pas mal de boulot et subissent une forme d'emprisionnement qui les empèche de "bien dépasser le L2-L3" qu'ils doivent enseigner avec une très grande rigueur notationnelle (au moins dans le passé, today?). Tout se paie, ça n'a rien d'un honte**. Ce n'est pas JLT ni qui le dit, ni même qui le sous-entend.

    Par ailleurs2, je ne comprends pas l'intérêt de "défendre des démonstrations contre d'autres" comme tu le fais souvent. Le seul juge légitime d'une preuve est celui, à priori initialement sceptique qui la lit. Ce n'est pas sans intérêt de signaler que tel lemme rend trivial tel théorème, même si ce lemme est dans un autre chapitre du grand livre de la science. Pourquoi ce besoin d'insister sur le fait qu'il existe des alternatives (et surtout combattre et opposer ces alternatives au reste) à son utilisation. Si tu savais à quel point il existe tjs des alternatives à l'utilisation de tel ou tel lemme, et même parfois à quel point on peut découvrir beaucoup beaucoup plus tard que tel énoncé est en fait trivial, alors qu'on est passé par 15 démonstrations élaborées avant...

    ** le temps n'est pas extensible, passer tant d'heure à bien vérifier qu'on n'a pas oublié le carré dans $\forall (x,y)\in E^2$, etc, c'est les soutraire aux heures passées à aure chose.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • J'étais à peu près sûr que RC allait réagir à ma remarque qui pourtant n'était pas méchante. Le fait que les profs de prépa (ou du moins beaucoup d'entre eux) ne savent pas démontrer le théorème de relèvement continu n'est qu'un constat et non un reproche. Si un Inuit me demandait d'aller chasser le phoque sur la banquise j'en serais totalement incapable car je ne suis pas habitué à l'usage du harpon, contrairement à l'Inuit qui manie fréquemment cet outil.

    Ici on a deux démonstrations du fait que les seuls morphismes continus de $\R$ dans $\mathbb{U}$ sont de la forme $x\mapsto \exp(i a x)$ ($a\in\R$). La mienne, qui utilise le théorème du relèvement continu, et celle de RC, qui utilise une intégration et le fait que $x\mapsto \int_a^x f(t)\,dt$ est dérivable.

    Comme d'habitude, RC trouve que sa démonstration est plus simple et meilleure que celle des autres. Mais que veut dire plus simple ? Est-ce que l'on peut construire l'intégrale des fonctions continues et démontrer le théorème fondamental de l'analyse en moins de lignes que ceci http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?3,862433,862776#msg-862776 ? Ca m'étonnerait bien.

    Mais alors, pourquoi RC pense que l'utilisation de l'intégrale est plus simple ? Parce que celle-ci figure au programme, et que les élèves de prépa sont censés y être habitués, tout comme les Inuits (je parle de ceux qui ont conservé un mode de vie traditionnel) sont habitués à l'usage du harpon mais seraient bien démunis devant le calcul de $\int_0^1 x^2\,dx$.

    Quant à la remarque de RC sur les bobos, je ne vais pas y répondre pour ne pas enfreindre les règles de modération que j'essaye de faire appliquer sur ce forum mais si quelqu'un souhaite en parler, il suffit d'ouvrir un nouveau sujet dans "Maths et Société".
  • Après avoir lu que le théorème de relèvement n'était pas au programme en prépa, on lit maintenant qu'il "dépasse bien le L2-L3" ::o.

    A ma connaissance, le théorème de relèvement n'est plus au programme dans aucune filière en première année de CPGE à partir de la rentrée imminente. En revanche, la version $\mathcal{C}^k$ (sous une forme hybride et sans démonstration) était bien au programme en MPSI/PCSI/PTSI pour $k\geq 1$.

    Je dispose d'un échantillon de taille modeste et dont je veux bien croire qu'il est très peu représentatif, mais tous les professeurs de sup que je connais démontrent ce théorème dans le cas très simple $k\geq 1$, le cas $k=0$ pouvant parfois faire l'objet d'un DM.

    Je suis sûr que les professeurs en CPGE intervenant sur le forum (j'avais commencé à faire du pseudo-dropping vu l'impressionnante qualité des interventions de beaucoup d'entre eux, mais c'est idiot, je me retiens) seront amusés de découvrir que JLT pense "qu'ils sont mal à l'aise avec avec le théorème de relèvement". [Edit : je vois que maintenant, c'est carrément un "constat" : beaucoup d'entre eux, voire tous, "ne savent pas le démontrer".]
    mdr-mort-de-rire-284923.gif


    PS : petite coquille dans http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?3,862433,862776#msg-862776, il faut lire $x\mapsto f(x)-f(0)$ et pas $x\mapsto f(0)$ .
  • Bon, mon constat n'est que sur un échantillon de taille beaucoup trop modeste pour être représentatif. Je ne dis pas que les profs de prépa en question ne sauraient pas trouver la démonstration du théorème de relèvement continu en y réfléchissant, mais qu'ils ne pourraient pas la sortir directement en 5 minutes, et qu'en tout cas ils avaient vraiment une différence d'attitude entre le cas $C^1$ qu'ils considèrent comme archi-connu et le cas $C^0$ dont il faut se méfier car il leur paraît nettement plus compliqué.

    Cela dit sans critique vis-à-vis des prépas en général, et je répète que ce n'est qu'un constat sur un échantillon très limité.

    P.S. Si quelqu'un veut poursuivre la discussion sur les prépas, prière d'ouvrir un nouveau fil dans "Maths et Société".
  • Bonjour,

    Je ne crois pas qu'il y ait une démonstration plus ou moins simple qu'une autre, tout dépend de ce dont on a l'habitude.
    D'autre part, ce qu'on voit en prépa n'est pas le mètre (ou maître) étalon.
    Enfin, quand RC écrit "bonne journée pluvieuse", je suppose qu'il parle de l'endroit qu'il juge le centre du monde, ce n'est pas le cas ici.

    Cordialement,

    Rescassol
  • Revenons aux maths.

    Quant à la question de trouver tous les morphismes non nécessairement continus de $\mathbb{U}$ dans lui-même, je ne vais pas y répondre complètement mais il revient au même de décrire tous les morphismes de groupes $f: \R / \Z \to \R / \Z$. On peut déjà se poser la question plus simple de décrire l'anneau des endomorphismes du groupe $\Q/\Z$, et la réponse est $\prod_p \Z_p$ ($\Z_p$ est l'anneau des entiers $p$-adiques).

    La raison est que $\Q/\Z$ est la limite projective des $\Z/n\Z$, donc le produit sur les entiers premiers $p$ des limites projectives des $\Z/p^n\Z$ (cf. theorème des restes chinois), et que $\Z_p$ est isomorphe à $\mbox{End}(\lim\limits_{\substack{\leftarrow\\ n}} \Z/p^n\Z)$.
  • Bonsoir,
    Sur ce forum, est-on condamné à supporter les insultes de RC ? (et, paradoxalement, en même temps ses leçons d'orthographe et de savoir vivre).
  • question: trouver toutes les homomorphismes continues de groupes de $ A $ dans $U=$ le cercle, avec $ A $ est le groupe commutatif des $ (a,b,c) $.avec $ a ,b, c $ des reels et $a$ non nul, muni de la multiplication
    $(a,b,c)(x,y,z)=(ax,ay+bx,az+by+cx)$
    merci beaucoup.
  • Tiens les homorphismes ont changé de genre ?
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