Un anneau quotient

Bonjour,

Soit l'anneau quotient $A:=\Z[X,Y,Z,T]/(X-ZY,Y-TX)$.

On note $\pi:\Z[X,Y,Z,T]\rightarrow A$ la projection canonique et $x:=\pi (X)$ et $y:=\pi(Y)$.

Je ne comprends pas pourquoi $x$ et $y$ sont associés dans $A$, i.e. $(x)=(y)$.

Réponses

  • Parce que $x=zy$ et $y=tx$ dans $A$.
  • Merci, en effet, par exemple pour $x=zy$, cela vient du fait que $X-ZT\in (X-ZY,Y-TX)$.

    Je cherche maintenant à montrer qu'il n'existe pas $u\in A^{\times}$ tel que $x=uy$ mais déjà, je ne sais pas déterminer les inversibles de $A$.
  • Sais-tu qui sont les inversibles dans un anneau de polynômes $R[X]$, où $R$ est un anneau commutatif unitaire quelconque ?
  • Ce sont ceux de $R$ i.e. les éléments de $R^{\times}$.
  • Non, ce n'est pas le cas - tu pourras chercher un contre-exemple avec $R= \Z/4\Z$ par exemple (peux-tu trouver plus généralement la bonne réponse ? - ce n'est pas lié à ta question initiale)

    Mais je pense que ce n'est pas la façon la plus efficace de répondre à la question. Je te suggère une autre alternative :

    1- Peux-tu donner un exemple d'anneau commutatif (n'importe lequel) avec des éléments $x,y$ associés, tels qu'il n'y a pas de tel $u$ ?

    2- En déduire qu'il n'y a pas de tel $u$ dans $A$. (Indication: Comment on détermine un morphisme d'anneaux $\Z[X]\to B$ ? $\Z[X,Y]\to B$ ? $A/I\to B$ ?)
  • Ah ma réponse est vraie lorsque $R$ est intègre, sauf erreur. Par contre pour le cas général je ne sais pas.
    Les inversibles de $\Z/4\Z$ sont $\overline{1}$ et $\overline{3}$.

    1- Justement c'était l'objectif de l'exemple de ce topic. J'ai essayé plusieurs choses mais j'ai l'impression de chercher le néant.
  • Je parlais des inversibles de $\Z/4[X]$ du coup ;-)

    Aaah ok je comprends mieux ta question. A vrai dire, je ne suis pas sûr de connaître d'exemple facile, je vais y réfléchir un petit peu.

    Déjà tu peux simplifier la présentation de ton anneau en mettant $\Z[X,Y,Z]/(X(1-YZ))$, pour que $XY$ et $X$ engendrent le même idéal - ça te fait un quotient principal, c'est déjà plus sympa. Et puis, tant qu'on y est, on peut mettre $\Q$, voire $\C$ pour se simplifier la vie par rapport à $\Z$. ça ne va pas simplifier ta recherche des inversibles, mais c'est une présentation plus clean déjà.
  • Suivant l'idée de Maxtimax, on peut considérer l'algèbre $B=\Q [X,Y,Z]/(X^2,Y^2, XY,Y-ZX,X-ZY)$ (on suppose donc $Z=T$ et $X^2=Y^2=XY=0$). $\{X^2,Y^2,XY,Y-ZX,X-ZY\}$ est une base de Groebner pour l'ordre lexicographique tel que $Z>Y>X$.

    Soit $U$ un inversible de $B$, alors on peut écrire $U=P(Z)+Q(Z)Y$, car $X=YZ$ et $Y^2=0$. Soit $V$ son inverse sous la forme $V=R(Z)+S(Z)Y$, alors $UV=1$ implique $P(Z)R(Z)+(P(Z)S(Z)+Q(Z)R(Z))Y=1$ car $Y^2=0$.
    Soit $C=B/(Y)$, l'algèbre $C$ est $\Q[Z]$.
    Donc en posant $Y=0$, on obtient $P(Z)R(Z)=1$ dans $\Q[Z]$, donc $P(Z)\in \Q^*$.
    Réciproquement, si $U=\alpha+Q(Z)Y$, avec $\alpha \in \Q^*$, $U$ est inversible d'inverse $\frac{1}{\alpha}-\frac{1}{\alpha^2}Q(Z)Y$.

    Si $X=UY$ avec $U=\alpha+Q(Z)Y$ inversible (avec $\alpha \in \Q^*$), alors $X=\alpha Y+Q(Z)Y^2= \alpha Y$, car $Y^2=0$ dans $B$.
    Donc $X- \alpha Y=0$ dans $B$.
    C'est impossible car il n'y a pas de polynôme de degré $1$ en $X,Y$ dans la base de Groebner de $B$.

    Donc dans $B$, $(X)=(Y)$ et $X$ ne s'écrit pas $UY$ avec $U$ inversible.
  • Autre preuve : il se trouve que les inversibles de $\R[X,Y,Z]/X(1-YZ)$ sont les classes des constantes non nulles.

    Voir à partir d'ici http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?2,137933,265802#msg-265802
  • C'est plus compliqué que ce que je pensais.
  • Bah en fait si tu essaies d'analyser la situation (par exemple pour trouver un contre-exemple "facile") tu verras qu'à la fin des fins tu cherches des diviseurs de zéro qui ne peuvent pas venir des deux sources usuelles de diviseurs de zéros : idempotents et nilpotents.
    En ce sens, la situation générique est un peu compliquée
  • Je reviens sur ce fil pour proposer une autre résolution de cette question http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?3,2285786,2285798#msg-2285798 (peut-être plus "simple").

    On va montrer que si $u\in \Z[X,Y,Z,T]/(X-ZY,Y-TX)$ vérifie $x=uy$ alors $u=z$, et comme il est facile de montrer que $z$ n'est pas inversible on aura la réponse ($x,y,z$ étant les classes respectives de $X,Y,Z$).


    Soit donc $u\in \Z[X,Y,Z,T]/(X-ZY,Y-TX)$ tel que $x=uy$.

    En revenant à l'anneau $\Z[X,Y,Z,T]$ ceci est équivalent à dire qu'il existe $P,Q,U\in \Z[X,Y,Z,T]$ tels que $$X-U(X,Y,Z,T)\cdot Y=Q(X,Y,Z,T)\cdot (X-ZY)+P(X,Y,Z,T)\cdot (Y-TX)$$
    avec $U$ un représentant de $u$.

    En évaluant cette expression en $(a,ab,1/b,b)$ pour $a,b\neq 0$, $a,b\in \Q$ on a : $b\cdot U(a,ab,1/b,b)-1=0 \quad (1)$.

    Exprimons $U$ comme $\displaystyle U=\sum_{k=0}^n u_k(X,Y,T) \cdot Z^k$ avec $u_k(X,Y,T)\in \Z[X,Y,T]$ pour tout $k$. En remplaçant dans $(1)$ on trouve $\forall a,b\in \Q^{*}, \displaystyle \sum_{k=0}^n u_k(a,ab,b) \cdot b^{n-k}-b^{n-1}=0$.

    Le polynôme $\displaystyle \sum_{k=0}^n u_k(X,XT,T) \cdot T^{n-k}-T^{n-1}$ s'annule donc sur un ouvert de $\Q^2$ et par suite, $\displaystyle \sum_{k=0}^n u_k(X,XT,T) \cdot T^{n-k}-T^{n-1}=0$.

    Donc, $u_1(X,TX,T)=1$ et $\forall j\neq 1, u_j(X,TX,T)=0$.

    Mais ceci implique $u_1(X,Y,T)-1\in (Y-TX)$ et $\forall j\neq 1, u_j(X,Y,T)\in (Y-TX)$.

    On voit donc que dans l'anneau $\Z[X,Y,Z,T]/(X-ZY,Y-TX)$ on a $u_1(x,y,t)=1$ et $\forall j\neq 1, u_j(x,y,t)=0$, c'est-à-dire $u=z$.
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