Problème ouvert? — Les-mathematiques.net The most powerful custom community solution in the world

Problème ouvert?

J'ouvre un fil dédié à

http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?17,1860076,1860076#msg-1860076

que je trouve trop isolé tout seul dans le fil des problèmes ouverts entassés ensemble.

Apparemment l'énoncé est que tout sous-anneau commutatif de $(M_n(\C), \circ, +)$ est de dimension au plus $n$ (en tant qu'espace vectoriel sur $\C$), mais je n'ai peut-être pas bien compris le post de df.
Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi

Réponses

  • Salut Christophe,

    j’étais sur le point de rajouter ce résultat dans ta liste des lemmes (chimiquement purs) d’algèbre commutative !

    Voici l’énoncé qui a été démontré par un certain Murray Gerstenhaber et, indépendamment, par deux autres mathématiciens dont j’ai oublié le nom.
    J’ai plus la numérotation en tête.

    $\textbf{Lemme}$ Soient $M$ et $N$ deux matrices carrées commutantes d’ordre $n$ à coefficients dans un corps $K$ algébriquement clos.
    Alors la $K$-algèbre commutative et associative qu’elles engendrent est de dimension au plus $n$.

    Le problème que j’évoquais dans le fil « Problèmes mathématiques encore ouverts » est la propriété équivalente mais pour trois matrices commutantes deux à deux.
    Le problème général pour $k$ matrices est faux.

    Bon week-end à tous !
  • Voici la première page de l’article où figure la démonstration.

    Une des trois démonstrations consiste à montrer que la variété formée par les couples de matrices commutantes est nécessairement irréductible; ce qui n’est pas le cas pour les triplets d’où l’échec de la géométrie algébrique !
    123122
  • Un grand merci à toi df, pour ces précisions.

    J'avais effectivement mal compris ce qu'il restait d'ouvert. Comme tu le précises, il a été prouvé qu'un sous-anneau commutatif de $M_n(\C)$ peut être de dimension $\geq n+1$.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Bonjour,

    Il me semble effectivement qu'un contre-exemple est fourni par
    $A=\left\{ \begin{pmatrix} \lambda I_n & X \\ 0 & \lambda I_n \end{pmatrix} \mid X\in M_n(\mathbb{C})\right\}\subset M_{2n}(\mathbb{C})$
    (de dimension $n^2+1$ strictement plus grande que $2n$ dès que $n>1$).

    Connaît-on la dimension maximale d'une sous-algèbre commutative de $M_n(\mathbb{C})$ ?
  • Pea: sauf erreur, la dimension d’une sous-algèbre commutative de $\mathscr{M}_n(\mathbb{C})$ est bornée supérieurement par $\left \lfloor \frac{n^2}{4} \right \rfloor +1$.
  • On considère $E_{i,j}=e_ie^T_j$, la matrice dont le coefficient vaut $1$ en $(i,j)$ et $0$ partout ailleurs.
    Un contre-exemple pour $k=4$ matrices d’ordre $4$ est le suivant: les matrices $A=E_{1,3}, B=E_{1,4}, C=E_{2,3}, D=E_{2,4}$ commutent entre-elles puisque leurs produits deux à deux est nul.
    Alors $(I_4, A, B, C, D)$ est une famille libre et génératrice de $S_4=\{A^iB^jC^kD^{\mathscr{l}}\: : 0 \leq i, j, k, \mathscr{l} \leq 3 \}$ sous-algèbre de dimension $5$.
  • J’attache une preuve « simple », par récurrence [$\textbf{M.Mirzakhani}$] du théorème de Schur sur la dimension maximale d’une sous-algèbre commutative de $\mathscr{M}_n(\mathbb{C})$.

  • Un grand merci. Pour le contre-exemple, l'avantage c'est qu'on comprend tout de suite. J'encourage les lecteurs à le lire.
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Mmmmh, mais si on ajoute l'hypothèse de stabilité par l'adjoint, alors ça devient vrai, non ? Puisque dans ce cas, tout le monde est normal, donc diagonalisable, et comme tout le monde commute, tout le monde est diagonalisable dans une même base ; et alors on est une sous-algèbre d'une sous-algèbre conjuguée à l'algèbre des matrices diagonales.
  • Donc si on impose à chacune des $k>3$ matrices de $\mathscr{M}_n(\mathbb{C})$ d’être normale, c’est-à-dire de commuter avec la transposée de sa conjuguée (stabilité par l’adjoint), on peut affirmer que ces matrices, en plus de commuter entre-elles, sont diagonalisables.
    À partir de là, on démontre qu’il existe une unique base du $\mathbb{C}$-espace vectoriel $S_k$ qui les diagonalise toutes.
    Je n’ai pas compris la dernière phrase mais j’y réfléchirai demain.
  • Soient $K$ un corps commutatif, $n$ un entier, $E$ un $K$-espace vectoriel de dimension $n$, $A$ une partie de $Hom_K(E,E)$ dont tous les éléments sont diagonalisables.
    Si pour tous $x,y\in A$, $xy=yx$ alors il existe une base dans laquelle tous les éléments de $A$ sont diagonaux.

    Par récurrence sur $n$, le cas où $n=0$ étant évident. Supposons $n\geq 1$; si tous les éléments de $A$ sont des homothéties, le résultat est à nouveau évident, sinon on prend $f\in A$ et on décompose l'espace en somme directe d'espaces propres $E=\oplus_{\lambda \in sp(f)} E_{\lambda}$. Pour tous $\lambda \in sp(f)$ et $g\in A$, on a, pour tout $x\in E_{\lambda}$ $f (g(x))=g(f(x))=g(\lambda x) = \lambda g(x)$ et donc $E_{\lambda}$ est stable par $g$. Donc par hypothèse de récurrence -$f$ n'étant pas une homothétie, $dim(E_{\lambda})<dim(E)=n$-, il existe une base commune de diaginalisation pour $\{g|_{E_{\lambda}}\mid g \in A\}$$\beta_{\lambda}$ sur $E_{\lambda}$ et le recollement des $(\beta_{\lambda})_{\lambda \in sp(f)}$ fournit la base cherchée.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour répondre.
Success message!