Sous-famille génératrice finie

Soit $E$ un $K$-ev de dimension finie et $\mathcal G=(g_i)_{i\in I}$ une famille génératrice de $E$. Une propriété dit que $\mathcal G$ possède une sous-famille génératrice finie. Il y a une indication pour le prouver mais je n'arrive pas à venir à bout.

Comme $E$ est de dimension finie, il existe $\mathcal F=(f_j)_{j\in J}$ une famille génératrice finie de $E$.

Pour tout $j\in J, f_j\in\mathrm{Vect}(\mathcal G)$ donc on peut écrire que pour tout $j\in J, f_j=\sum_{i\in I}\alpha_{i,j}g_i$ mais ensuite...

Réponses

  • Il n'y a qu'un nombre fini de $f_j$ et chaque $f_j$ ne requiert qu'un nombre fini de $g_j$ dans son expression
  • Connais-tu le théorème de la base incomplète ? Ce théorème dit la chose suivante :

    Dans un espace vectoriel $E$ si tu disposes d'une famille génératrice $\mathcal{G}$ et d'une sous-famille libre $\mathcal{L}$ de $\mathcal{G}$ alors, en complétant $\mathcal{L}$ avec des vecteurs de $\mathcal{G}$ on peut construire une base $\mathcal{B}$ de $E$ qui contient $\mathcal{L}$ et qui est contenu dans $\mathcal{G}$.
  • Max: en fait ça je le comprends mais je n'arrive pas à sortir une écriture de la sous-famille de $\mathcal G$.
    Viko : non je ne connais pas encore le théorème de la base incomplète qui arrive après.
  • Dire que $f_j\in \text{Vect}(\mathcal G)$ signifie en réalité qu'il existe un nombre fini $N$ d'indices $i_1,\dots,i_N\in I$ (dépendant de j) tels que $f_j = \sum_{k=1}^N \alpha_{i_k,j} g_{i_k}$.
  • Bonjour,

    Pour tout $j\in J$, $f_j$ s'écrit comme combinaison linéaire des éléments de $\mathcal{G} = (g_i)_{i\in I}$.
    Donc, pour tout $j\in J$, on dispose d'une partie finie $I_j$ de $I$ telle que $f_j$ s'écrit comme combinaison linéaire des éléments de la famille $(g_i)_{i\in I_j}$.
    On pose $\widehat{I} = \displaystyle\bigcup_{j\in J}I_j$.
    Alors, $\widehat{I}$ est une partie finie de $I$ en tant que réunion indexée par l'ensemble fini $J$ de parties finies de $I$.
    Je te laisse alors te convaincre que si on pose $\widehat{\mathcal{G}} = \left(g_i\right)_{i\in \widehat{I}}$, alors $\widehat{\mathcal{G}}$ est une sous-famille finie de la famille $\mathcal{G}$ et engendre $E$.
  • Merci ! Dites-moi si c'est correct en détaillant comme ça :

    Pour tout $j\in J$, il existe $I_j$ fini, $I_j\subset I$ tel que $f_j=\sum_{i\in I_j}\alpha_{i,j}g_i$.
    On pose $\widehat{I}=\cup_{k\in J}I_k$ qui est une partie finie de $I$ en tant que réunion finie de parties finies de $I$.
    On pose pour tout $i\in \widehat{I},\beta_{i,j}=\alpha_{i,j}$ si $i\in I_j$ et $\beta_{i,j}=0$ sinon.
    On a donc pour tout $j\in J, f_j=\sum_{i\in\widehat{I}}\beta_{i,j}g_i$.
    Enfin, pour tout $x\in E$ :
    $x= \sum_{j\in J}\beta_j f_j$ car $\mathcal F$ est génératrice de $E$
    $= \sum_{j\in J}\beta_j\sum_{i\in\widehat{I}}\beta_{i,j}g_i$
    $=\sum_{i\in \widehat{I}}(\sum_{j\in J}\beta_j\beta_{i,j})g_i$
    Donc $(g_i)_{i\in\widehat{I}}$ est génératrice de $E$.
  • Je vais me permettre une digression, mais avant cette digression je te réponds quand même : oui, c'est correct. Pour un exam/DS/concours/preuve 100% formelle il serait bon d'écrire "il existe $(\beta_j)_j$ telle que $x= ...$" plus que simplement "$x= ...$" (sinon on te dirait "qui sont les $\beta_j$? ")

    Ma digression maintenant :
    Ta preuve semble faire appel au fait qu'on est face à un espace vectoriel, alors qu'en fait pas du tout, c'est beaucoup plus général. Voici la preuve (dans le cadre des espaces vectoriels) qui s'adapte selon moi le plus facilement et qui fait vraiment ressentir les conditions essentielles qui font que ça marche :
    1- $Vect(G) = \bigcup\{Vect(G_0) \mid G_0\subset G$ finie $\}$. Comme le côté droit contient $G$, et est évidemment inclus dans le côté gauche, il suffit de prouver que c'est un sous-espace vectoriel. Soit $x,y$ dans le côté gauche et $\lambda\in K$, $x\in Vect(G_0), y\in Vect(G_1)$ avec $G_0,G_1\subset G$ finies. Alors $x,y\in Vect(G_0\cup G_1) $ donc $\lambda x + y \in Vect(G_0\cup G_1)$ donc $\lambda x+y$ est dans le côté gauche : ok.
    2- Prendre $G_i\subset G$ finie contenant $f_i$ : possible par 1- et car $Vect(G)=E$; et $G' := \bigcup_i G_i$. $G'\subset G$ est finie et pour tout $i$, $f_i \in Vect(G')$, donc $E=Vect((f_i)) \subset Vect(G')\subset E$ donc $Vect(G') = E$

    Alors, on me dira que "c'est la même chose" et effectivement dans le fond c'est la même chose, mais a - déjà on n'a pas à se trimballer ces sommes finies qui ne servent à rien dans l'affaire (si on regarde comment on les utilise bah... on ne les utilise pas ! :-D ) et ne font qu'obscurcir l'argument et b- a- dit plus généralement qu'on s'est séparés des détails encombrants, et cette séparation permet de voir que ça marche dans un contexte bien plus général; en particulier cette preuve s'adapte mutatis mutandis aux cas des anneaux, des modules, des groupes, ... (pour un cadre plus général, on pourra se rapporter par exemple au fil qu'on entretient avec Homo Topi sur les algèbres libres); et on voit bien comment la changer pour qu'elle s'adapte à des cas où les arités sont plus grandes/on voit pourquoi elle ne s'adapte pas si les arités ne sont pas bornées (même par un cardinal infini)
  • Merci même si je ne saisis pas parfaitement ça, ça me fait comprendre que les sommes ne sont effectivement pas utilisées. Pour le fait de ne pas préciser qui sont le $\beta_j$ j'avoue que ce n'est pas très propre de ma part.
  • Soit $E$ un $K$-ev de dimension finie, $\mathcal L=(l_i)_{i\in I}$ une famille libre de $E$ et $\mathcal G=(g_j)_{j\in J}$ une famille génératrice de $E$. Le cours donne une indication pour montrer que l'on peut compléter $\mathcal L$ en une base de $E$ par ajout d'éléments de $\mathcal G$, mais un truc m'échappe.


    Démonstration : déjà, comme $E$ est de dimension finie et que $\mathcal G$ est génératrice, il existe une sous-famille génératrice finie $\mathcal G':=(g_j)_{j\in J'}$ avec $J'\subset J$. Ensuite, je note $X$ l'ensemble des familles $\mathcal F$ d'éléments de $\mathcal G'$ telles que $\mathcal L\cup\mathcal F$ est libre. On a $X$ est un ensemble ordonné par $\mathcal F_1\leq\mathcal F_2$ ssi $\mathcal F_2$ contient les éléments de $\mathcal F_1$ et (je ne sais pas si ça sert) $X$ est non vide car il contient la famille vide.

    Par contre, je n'arrive pas à justifier que $X$ possède un élément maximal (=il n'existe pas d'élément strictement plus grand que lui si j'ai bien compris). J'imagine qu'on utilise à un moment que comme on est en dimension finie, si on ajoute un élément à une famille libre maximale, elle est liée, donc on est plus dans $X$ mais je n'arrive pas à formaliser.
  • $X$ est un sous-ensemble de l'ensemble des parties de $G'$, il est donc fini; et comme tu l'as fait remarquer, non vide.

    Exercice : soit $(P, \leq)$ un ensemble ordonné fini non vide. Alors il a un élément maximal.
    (Indication : procéder par récurrence sur $|P|$)
  • On doit rajouter l'hypothèse non vide non ? Je ferais comme ça :

    Montrons par récurrence sur le cardinal que tout ensemble fini non vide et ordonné possède un élément maximal.
    Un singleton admet bien son unique élément pour élément maximal.
    Supposons le résultat vrai au rang $n\geq 1$.
    Soit $P$ un ensemble ordonné de cardinal $n+1$. Fixons $x\in P$. Alors $Q:=P\setminus\{x\}$ est ordonné par la relation d'ordre induite et $|Q|=n$ donc par hypothèse de récurrence, $Q$ admet un élément maximal $m$.
    1er cas : $m<x$ alors $x$ est un élément maximal de $P$
    2e cas : $x<m$ alors $m$ est un élément maximal de $P$.
  • Oui bien sûr, en plus je l'ai explicitement dit juste avant mais je l'ai oubliée dans l'exercice ! :-D Je rajoute ça

    Ta preuve est correcte ! (en supposant que tu as laissé les autres cas de côté parce qu'évidents - il serait plus efficace de les traiter uniformément dans le premier cas)
  • @futurmpsi

    Est-il possible qu’on n’ait ni x<m ni m<x ni x=m ?
  • @708 : effectivement, il n'y a aucune raison que $m$ et $x$ soient comparables, mais dans ce cas il n'est pas trop difficile de voir que $x$ est maximal.
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