[HorsMath] J'ai fait un tour sur le livre d'or... [fermé]

Bonjour à tous :-)

Désolé de créer un post pour un tel sujet, mais je tenais à ce que d'autres personnes que moi voient ceci, extrait du livre d'or :

"23/04 12:46 Raphaël Zacharie de Izarra (raphael.de-izarra@wanadoo.fr)

- Aux infernaux - Pauvres gens qui vivez dans l'or et le crime mêlés, âmes noires dépourvues d'ailes, vous les paillards aux mains rougies, vous les médaillés qui vous glorifiez de vos méfaits, vous les barbares à peau d'ange, vous les fauves à la patte de velours, vous les chiens parés de dentelles, vous les hommes aux sourires de bêtes, vous les tortionnaires à l'abri des coups, vous les endimanchés pleins de fureur, vous qui assassinez avec d'infinies courtoisies, vous les grands malfaisants enfin qui sur terre répandez vice, horreur, excrément, tremblez ! Tremblez jusque dans les profondeurs infectes de vos os damnés. Vos crânes affreux se fracasseront dans l'abîme que vous avez creusé en vous-mêmes. Ils se désagrègeront sous le poids de vos ignominies. Hommes durs à la peau tannée par le soleil du crime, héros des ténèbres au coeur d'acier, bandits au poing d'airain, loups au croc invincible, l'ironique mollesse sera votre héritage : vous serez vers et le remords éternel vous rongera. Lions sans loi, justiciers féroces des causes impies, vous qui avez blessé la femme et l'enfant, qui avez souillé le plus pur des autels, qui avez plongé le monde dans le noir, qui avez privé de leurs dernières étoiles le ciel des éplorés, vous serez puits de larmes : intarissables seront vos peines. Bourreaux, mercenaires, grands chefs de guerres et petits pions zélés serviteurs de l'ordure, fonctionnaires de la fange et comptables de la corruption, vous les assassins sans état d'âme, vous les horribles dotés de tous les pouvoirs terrestres, vous serez récompensés par une mer de sang, et ce sera le vôtre. Et cette étendue de souffrances que vous avez versée, jusqu'à la dernière goutte il vous la faudra boire à votre tour. Tremblez, tremblez vous qui sur terre semez l'épine et le poison car vos tombes seront vastes comme des champs de ronces, lourdes comme des montagnes de boue. Tremblez car un jour, las de votre hideur vous supplierez pour que l'on arrache les chardons de vos âmes. Tremblez car la rédemption coûtera cher ! Injustes qui aujourd'hui riez de vos crimes, demain vos victimes vous pardonneront. Et leur pardon sera votre enfer. Raphaël Zacharie de Izarra"

C'est très beau, mais j'aimerais que son auteur s'explique quand même... qu'est-ce qu'un tel poème vient faire là ?

J'en profite pour faire une autre requête (histoire de ne pas trop polluer le forum avec des poésies trouvées sur le livre d'or (-: ) : existe-t-il un site, analogue à www.les-mathematiques.net, qui soit d'une aussi grande qualité, avec un forum tel que celui-là, mais consacré à la physique ?. De ce que j'ai cherché, je n'ai rien trouvé qui soit assez consistant. Pourriez-vous m'indiquer vos sites de physique préféré ?.

@mitiés,

Greensmile.

J+1

Réponses

  • <!--latex-->Greensmile, va donc voir du côté de nos amis suisses:
    <BR><a href=" http://www.sciences.ch"&gt; www.sciences.ch</a><BR><BR><BR>
  • Bonjour Zantac :-)

    Effectivement, si j'avais bien oublié de faire quelque chose, c'était de demander si Google le connaissait ce gars-là... Merci beaucoup pour les liens (((-:

    "Le testament d'un éternel amoureux.

    Amantes lointaines ou perdues, présentes et passées, je vous ai élues un jour pour vos coeurs pleins de grâce. Au fil des ans je me suis abreuvé à vos encriers, enivré du souffle de vos plumes, légères, riches, suaves, fortes, délicates et tendres. Et devant l'autel de vos mots, pieusement conservés, je me prosterne. Chers anges, vos plumes souveraines m'ont conduit au ciel. Sur vos ailes j'ai voyagé dans un monde à part, rêvant de liberté d’amour et d'absolu.


    Et lorsque vous finissez par me dire adieu, lassées par mes rêves sans fin, je fais de vos noms une légende. Vos courriers sans prix, signés parfois de vos larmes, prennent du poids avec le temps: c’est l'or de mon âme mûrissante. Mon sort est de vous aimer sans répit. Vous toutes qui êtes déjà parties, vous êtes devenues des hôtes de lumière dans la demeure de mes chers souvenirs. Je vous le dis mes chères amies d’hier et de maintenant, parce que vous avez semé mon nom sur le chemin de vos jours, vous récoltez aujourd’hui l'hommage éternel d'un coeur à jamais épris. Et prêt à percer la tombe, comme le font les fleurs vives.


    Je vous aime toutes.


    Raphaël Zacharie de lzarra "

    Comme c'est beau...

    Quoi ?!?, de la littérature sur un site de maths ?????, je vais me faire jeter... :-)

    @mitiés,

    Greensmile.

    J+2
  • Bonjour ALS :-)

    Je ne le connaissais pas celui-là, et je m'y suis déjà accroché ; tous mes remerciements (((-:

    @mitiés,

    Greensmile.

    J+2
  • <!--latex-->Bonjour Greensmile,
    <BR>Quand tu dis,
    <BR>"...Comme c'est beau...
    <BR>Quoi ?!?, de la littérature sur un site de maths ?????, je vais me faire jeter... :-)
    <BR>@mitiés,
    <BR>Greensmile...."
    <BR>il n'y a aucune raison de culpabiliser, au contraire les deux activités peuvent faire bon ménage, pour preuve ce poème de Léo Ferré "La mémoire et la mer", où il parle d'une "mathématique bleue".
    <BR>
    <BR>
    <BR>La marée, je l'ai dans le cœur
    <BR>Qui me remonte comme un signe
    <BR>Je meurs de ma petite sœur, de mon enfance et de mon cygne
    <BR>Un bateau, ça dépend comment
    <BR>On l'arrime au port de justesse
    <BR>Il pleure de mon firmament
    <BR>Des années lumières et j'en laisse
    <BR>Je suis le fantôme jersey
    <BR>Celui qui vient les soirs de frime
    <BR>Te lancer la brume en baiser
    <BR>Et te ramasser dans ses rimes
    <BR>Comme le trémail de juillet
    <BR>Où luisait le loup solitaire
    <BR>Celui que je voyais briller
    <BR>Aux doigts de sable de la terre
    <BR>
    <BR>Rappelle-toi ce chien de mer
    <BR>Que nous libérions sur parole
    <BR>Et qui gueule dans le désert
    <BR>Des goémons de nécropole
    <BR>Je suis sûr que la vie est là
    <BR>Avec ses poumons de flanelle
    <BR>Quand il pleure de ces temps là
    <BR>Le froid tout gris qui nous appelle
    <BR>Je me souviens des soirs là-bas
    <BR>Et des sprints gagnés sur l'écume
    <BR>Cette bave des chevaux ras
    <BR>Au raz des rocs qui se consument
    <BR>Ö l'ange des plaisirs perdus
    <BR>Ö rumeurs d'une autre habitude
    <BR>Mes désirs dès lors ne sont plus
    <BR>Qu'un chagrin de ma solitude
    <BR>
    <BR>Et le diable des soirs conquis
    <BR>Avec ses pâleurs de rescousse
    <BR>Et le squale des paradis
    <BR>Dans le milieu mouillé de mousse
    <BR>Reviens fille verte des fjords
    <BR>Reviens violon des violonades
    <BR>Dans le port fanfarent les cors
    <BR>Pour le retour des camarades
    <BR>Ö parfum rare des salants
    <BR>Dans le poivre feu des gerçures
    <BR>Quand j'allais, géométrisant,
    <BR>Mon âme au creux de ta blessure
    <BR>Dans le désordre de ton cul
    <BR>Poissé dans des draps d'aube fine
    <BR>Je voyais un vitrail de plus,
    <BR>Et toi fille verte, mon spleen
    <BR>
    <BR>Les coquillages figurant
    <BR>Sous les sunlights cassés liquides
    <BR>Jouent de la castagnette tans
    <BR>Qu'on dirait l'Espagne livide
    <BR>Dieux de granits, ayez pitié
    <BR>De leur vocation de parure
    <BR>Quand le couteau vient s'immiscer
    <BR>Dans leur castagnette figure
    <BR>Et je voyais ce qu'on pressent
    <BR>Quand on pressent l'entrevoyure
    <BR>Entre les persiennes du sang
    <BR>Et que les globules figurent
    <BR>Une mathématique bleue,
    <BR>Sur cette mer jamais étale
    <BR>D'où me remonte peu à peu
    <BR>Cette mémoire des étoiles
    <BR>
    <BR>Cette rumeur qui vient de là
    <BR>Sous l'arc copain où je m'aveugle
    <BR>Ces mains qui me font du fla-fla
    <BR>Ces mains ruminantes qui meuglent
    <BR>Cette rumeur me suit longtemps
    <BR>Comme un mendiant sous l'anathème
    <BR>Comme l'ombre qui perd son temps
    <BR>À dessiner mon théorème
    <BR>Et sous mon maquillage roux
    <BR>S'en vient battre comme une porte
    <BR>Cette rumeur qui va debout
    <BR>Dans la rue, aux musiques mortes
    <BR>C'est fini, la mer, c'est fini
    <BR>Sur la plage, le sable bêle
    <BR>Comme des moutons d'infini...
    <BR>Quand la mer bergère m'appelle.
    <BR>
    <BR><I>Léo Ferré "La mémoire et la mer"</I><BR>
  • L'essentiel pour vivre

    Sur terre je porte un fardeau qui m'est cher : j'ai l'amour à éprouver, les anges à conquérir, les hommes à convaincre. Ma vie est une épreuve joyeuse. La mort est un horizon éblouissant et terrible qui se rapproche de jour en jour et que, effrayé et fasciné, je regarde en face. Un adversaire invincible mais bienveillant devant qui je devrai déposer les armes avec une héroïque résignation. L'ivresse des Hauteurs laisse un goût d'infini en moi, c'est pourquoi jamais je ne m'occupe de ce que mangerai demain.

    Vous qui vous souciez de votre garde-manger, de votre confort, de votre retraite, comme je vous plains ! Vides comme des cloches, vous buvez le vin de la vigne pendant que je m'enivre de quelques nuages. Le ciel est mon tonneau : intarissable est ma joie ! Vous vous ennuyez devant vos télévisions, vous les ânes riches de tondeuses à gazon, de pizzas et de certitudes matérielles dures comme des euros... Pour vivre, vous avez besoin de montagnes de foin. L'idéal me suffit.

    Vos mets sucrés vous empoisonnent exquisément, vos assurances vous rassurent, vos journaux vous informent sur les soldes des magasins... Et vous n'êtes jamais contents, vous qui poussez des braiments devant vos écrans.

    Vous mourez de tout, je vis de rien.

    Le superflu vous rend l'existence fade. Vos carottes sont vos seules sources de bonheur, vous les ânes. Moi je suis nu, je ne possède rien mais n'ai rien à perdre. On peut mourir le ventre plein savez-vous, on peut mourir le ventre plein lorsque pour battre le coeur puise ses forces dans les glucides plus que dans l'amour.

    Raphaël Zacharie de Izarra
  • Bonjour Greensmile (et bonjour les autres !)

    Comme ALS je suis surprise par votre remarque : "Comme c'est beau...

    Quoi ?!?, de la littérature sur un site de maths ?????, je vais me faire jeter... :-)"

    Croyez-vous qu'aimer les maths et la litérature soit si peu fréquent ????

    Je vois vraiment les maths comme un art, si on s'interresse ou même qu'on aime les maths pourquoi ne serait-on pas aussi sensible autres formes d'expressions artistiques ?

    Je ne suis, en revenche, pas très emue par les textes de Raphaël : je les trouves certes assez interressants mais un peu "pédants" ...

    Et je regrette que l'auteur, qui est intervenu dans ce post pour un nouveau texte, n'ait pas justifié la présence de tels écrits dans un site de mathématiques...

    lili
  • Je le reconnais bien volontiers : Raphaël Zacharie de Izarra manie sa plume avec une virtuosité toute magistrale. Certes. Force est toutefois de constater qu'il n'aborde dans ses écrits que des thèmes littéraires extrêmement classiques et convenus : l'amour, la mort, le sang, l'expression de soi... Comment ne pas voir en ces choix d’arrière-garde un implicite aveu de faiblesse ? Comment ne pas y voir une vaine tentative d’éluder les vrais défis poétiques de ce siècle que sont l'éloge du saucisson à l'ail et l'esthétique de la clef de douze ?

    Arnaud, qui pose la question.
  • Totolezero qui n'y répond pas, à la question d'Arnaud.
  • N'est pas Pr Yin qui veut!

    Bonne nuit

    Marc

    o
  • Arnaud,

    Chanter la clé de douze dites-vous ? J'ai défendu la cause poétique de la clé de douze justement, à travers ce texte :

    =======

    TITRE : Le passage du plombier : une affaire de muses

    J'aime la poésie et ses charmants mystères. La poésie, la vraie : tout ce qui n'est pas livresque, sophistiqué, littéraire. La poésie, l'authentique : tout ce qui est grossier, banal, prosaïque.

    La poésie digne de ce nom n'est pas logée dans les étoiles ni dans le coeur des amants, mais tout simplement dans la fange du caniveau ou dans l'estafette du plombier, entre clé de 12 et tuyauteries. Les imbéciles l'imaginent siégeant dans les nues.

    Chanter l'amour, béer à la Lune, quoi de plus ennuyeux ? Que de coeurs vulgaires sensibles à ces niaiseries ! Mais rêver au bord d'une rigole fangeuse, méditer à propos du passage du plombier... Quelle affaire ! Les âmes esthètes sont seules capables d'accéder à cette émotion.

    La poésie est un oiseau rare qui ne se laisse pas mettre en cage.

    Je fais partie de cette belle espèce capable de verser une larme au passage du plombier ou devant les écoulements nauséeux du trottoir.

    Raphaël Zacharie de Izarra
  • De nos jours l'art poétique s'est démocratisé en bassesse et incompétence. Et, se répandant dans toutes les sphères du possible (de la plus inepte à la plus insane, de la plus populaire à la moins honnête, de la plus minuscule à la plus infâme), la poésie est devenue prétentieuse, soporifique, creuse.

    Et pour lui donner plus de poids, un cachet, bref pour faire impression sur les imbéciles, on la fait comiquement hermétique. Là où je ris, d'autres s'extasient. Ou feignent de s'extasier. A moins qu'ils ne croient vraiment à la valeur de ce qu'ils lisent, dupés par l'imposture du verbe mis en vers sous les plus ridicules prétextes.

    Ici on chante le ciel bleu et les oiseaux, mais on les chante dans un langage parfaitement abscons. Là on peint l'imaginaire "émoi cosmique" issu de la cervelle la plus ordinaire qui soit, et c'est grotesque, pitoyable.

    Ainsi l'art poétique a été si dévalué qu'un simple, inoffensif ciel bleu devient chez le poète une affaire d'état ou un enjeu phraséologique aux conséquences infinies... Ou bien la plus insignifiante des humeurs tourne, sous la plume d'immatures auteurs, au raz-de-marée verbeux.

    Nul ne sait plus discerner l'art véritable des simples gammes que fait sur son piano l'élève qui a encore tout à apprendre de la musique. Un quidam improvise selon son intuition maladroite sur le clavier : il en sort du bruit et les ânes applaudissent... Ils n'entendent eux-mêmes rien à la musique mais ils applaudissent quand même, trop heureux de pouvoir ajouter du bruit au bruit, histoire de s'exprimer eux aussi, à leur manière, dans cette cacophonie générale.

    Chacun s'exprime avec ce qu'il possède : pour certains ce sera avec le vide, pour d'autres ce sera en tapant des mains. Remarquons que les premiers offrent un écho aux seconds, sachant que le vide fera toujours résonner le moindre son.

    Surtout lorsqu'il émane de cloches.

    Raphaël Zacharie de Izarra
  • Poète du dimanche, garde ta lyre pour faire peur aux oiseaux. Et va jardiner. Versificateur à la noix, accroche ton luth au cerisier. Faiseur de rimes à la gomme, tes vers ne valent pas ceux des pêcheurs à la ligne. Poète sans souffle, tu parles de l'amour avec ennui. Tu dis que le ciel est bleu, tu chantes la vie, la mort, l'amitié... Et puis quoi encore ? Personne ne t'écoute. Tu radotes, te répètes, nous casses les oreilles. Tu nous fatigues, nous assommes, nous crèves. Que valent tes mots ? Poète je t'assure, si tu es grand, c'est parce que tu mesures au moins deux mètres de haut. Et si tu brilles, c'est parce que tu es lisse.

    Tu nous beugles sur tous les tons que l'amour c'est de l'or éternel, que tes larmes de poète sont des diamants, que les vagues de la mer chantent en choeur, que les étoiles sont inaccessibles... Sot que tu es ! Et tu te prétends poète ? Va, retourne plutôt à ton jardinage. Va vider ton coeur ailleurs. Va nettoyer tes latrines au lieu de te répandre en bave et postillons qui nous importunent !

    Poète sans levain, laisse tomber la plume et apprends à faire du pain : l'oeuvre de ton four vaudra toujours mieux que les confidences de tes muses. Tu ne vois donc pas qu'elles se moquent de toi ? Tes inspirations profondes les font rire... Cruelles sont les muses. Tu t'imaginais donc que des fées inoffensives siégeaient dans l'Olympe ? Des chouettes les hantent ! Et toi tu es leur jouet, poète naïf.

    La Poésie est plus féroce que les légumes de ton potager lyrique ! Ta guitare est un panier plein de navets. Que valent tes carottes que j'écrase ? Un jus en sort. Tu prends ça pour du sang. Moi je te dis que c'est du lait. Ca te navre, poète larvé. A nous chanter Homère, tu nous barbes !

    A débiter tes salades, tu ne fais que ruminer. A nous asticoter avec tes vers, on te prend pour une pomme. A déclamer tes perles, on t'élit roi des poires. William, mais sans Shakespeare.

    Rimailleur épris d'absolu, ivre d'idéal, ne confonds pas le souffle et le vent. En vérité je te le dis, à vouloir faire sonner des mots creux, le poète ressemble vite à une cloche.

    Raphaël Zacharie de Izarra
  • Ce que les puits profonds ne savent pas, c'est l'éclat des nues, le feu des orages, le souffle des tempêtes. Et la subtilité des cendres.

    Les poètes, imbéciles éclairés, pataugent dans les étoiles pendant que les autres fauchent leur blé quotidien.

    Poète à la lyre, tu n'es qu'un loqueteux ! Honte à toi qui a les pieds boueux : lorsque tu chantes le ciel tu crois faire l'oiseau, alors que tu ne fais que la mouche. Vermine issue de la vermine, tu retourneras à tes vers : seule récompense de ta vanité.

    Paysans, cul-terreux, fossoyeurs du vent, je vous aime ! Vous les planteurs de légumes, les récolteurs de pluies, vous les oracles des champs, les ramasseurs de soleil, vous êtes les vrais poètes de ce monde. Vos tomates qui mûrissent enchantent mon coeur, vos patates adoucissent mes moeurs, vos poires à l'automne tombent sur ma tête. Je me perds, ivre de plantules, dans vos sillons féconds.

    Muse, vaine compagne de nos panthéons, ferme-là ! Écoute plutôt le chant âpre et vrai du laboureur. Écoute gémir la femme qu'il ensemence. Cette paysanne que tu railles au son de ta lyre, elle couvre de sa voix énorme tes cordes si sensibles... N'entend-tu pas vagir le fruit de ses entrailles ? Ils l'ont appelé Gaspard, tandis que tu te fais nommer chimère. Tu vois, tu n'es que fumée.

    Muse, vieille souche que tu es, le poète aux pieds nus est bien fou, qui se répand en verbiages pour la seule gloire de tes racines sèches. Parce qu'il n'est point chaussé, il se prend pour un albatros. Mais ses ailes ressemblent aux oreilles qu'agitent les ânes, et son chant précieux s'apparente au nasillement du canard.

    Laissez monter la gerbe et mûrir la graine, vous les joueurs de luth. Pendant que croissent la carotte et le chou, jouez, jouez donc. Chantez le crépuscule à vous en soûler jusqu'à l'aube.

    Vos muses sont mortes depuis longtemps et vous ne le savez pas. Depuis une éternité la Poésie a déserté les constellations pour se réfugier dans les potagers. Orgueilleux que vous êtes, vous ne voulez rien savoir. Alors toujours chantez dans la nuit, marchez sans semelle, poursuivez votre quête... Continuez à ensemencer le ciel de votre salive, vous ne récolterez que des postillons.

    Et si un jour vous vous mettez en tête de creuser la terre, vains comme vous êtes, vous hériterez encore et toujours de salades.

    Raphaël Zacharie de Izarra
  • Lili,

    Vous vous demandez quel est le sens de ma démarche en postant mes textes sur ce site de mathématiques...

    Je suis simplement tombé par hasard sur ce site afin d'y semer mes textes. Je procède ainsi ordinairement. N'allez pas chercher ailleurs d'explication à cette étrange affaire.

    Semer mes textes au hasard dans les livres d'or peut sembler bien sot, pourtant c'est une démarche beaucoup plus intéressante que d'opter pour la cohérence car ainsi mes textes se retrouvent dans des contextes parfaitement contrastés, inhabituels (voire heureux car parfois le hasard fait aussi bien les choses), et cela leur donne encore plus de relief. J'ai la prétention de mettre également en valeur les sites ainsi visités. Mes textes mis dans les livres d'or leur apporte effectivement un attrait nouveau, une pointe de poésie.

    Précisons que je ne prends pas la peine de regarder le contenu des sites visités, même après y avoir déposé mes textes. Je tape, entre autres mots, "livre d'or" sur GOOGLE et je dépose directement mes textes dans les espaces d'expressions proposés au visiteur. Puis je passe au livre d'or suivant, et ainsi de suite...

    Je sème mes textes sur les forums et les livres d'or sans trop regarder la terre sur laquelle je mets les pieds. J'ensemence sur la toile de manière compulsive. Je sème au hasard et je reviens quelques temps afin de constater ce qui est resté, éventuellement ce qui a germé (je lis parfois et avec plaisir les réponses à mes textes faites par d'autres internautes). Ce qui péri impitoyablement sous la faux des webmasters, en général je n'en ai pas connaissance.

    L'effet positif de mes dépôts intempestifs très souvent à contre-courant des choses attendues et lues dans les livres d'or est réel. L'étonnement, la curiosité sont sources de connaissances. Dans cette optique le NET devient vraiment un outil interactif, loin des buts stériles qu'il propose parfois. La preuve : vous avez fait la démarche de m'écrire et je vous réponds. Peut-être aurez-vous le désir d'en savoir plus. Ou alors peut-être vous vous contenterez avec fruit de savoir ce que vous venez d'apprendre ici. Dans un cas comme dans l'autre, ce sera pour vous un pas en avant de fait.

    Je souhaite que cette explication vous soit aimable, en espérant surtout que ma signature dans ce livre d'or vous ait laissé un agréable souvenir. Dans le cas contraire, je vous prie de bien vouloir m'excuser pour les désagréments que bien involontairement j'aurais pu vous causer en déposant ce texte en ces lieux.

    Raphaël Zacharie de Izarra

    P.S. pour le webmaster :

    Si de par aventure d'autres textes de moi apparaissaient à nouveau, croyez bien que ce serait le fruit du hasard, étant donné mes méthodes de "semence".

    En effet, bien que systématiquement j'utilise dans la case de recherche GOOGLE la fonction MOINS (-Izarra) afin d'être certain de ne pas retomber sur des livres d'or déjà visités, il se peut que de temps à autre je retombe tout de même sur certain sites déjà ensemencés de mes textes. Cela est dû au fait que GOOGLE répertorie toutes les cinq semaines (je crois) les nouveaux sites.

    Certains sites ne sont simplement pas encore mis à jour par GOOGLE lorsque j'effectue de nouvelles recherches. Par conséquent certains webmasters retrouvent mes textes sur leur livre d'or malgré mes promesses de ne pas y retourner... Cependant je fais attention, dans la mesure du possible. Je ne peux pas non plus me souvenir de toutes les terres interdites à ma plume...

    C'est pourquoi mes promesses d'abstention ne sont pas toujours tenues, et j'en suis confus. Mais jusqu'à maintenant on ne m'a pas encore interdit de mattarder à nouveau sur ce livre d'or...
  • Arnaud,

    A propos de votre point de vue pertinent sur la poésie, voici ce que j'ai écrit :

    (TITRE : Le passage du plombier : une affaire de muses)

    J'aime la poésie et ses charmants mystères. La poésie, la vraie : tout ce qui n'est pas livresque, sophistiqué, littéraire. La poésie, l'authentique : tout ce qui est grossier, banal, prosaïque.

    La poésie digne de ce nom n'est pas logée dans les étoiles ni dans le coeur des amants, mais tout simplement dans la fange du caniveau ou dans l'estafette du plombier, entre clé de 12 et tuyauteries. Les imbéciles l'imaginent siégeant dans les nues.

    Chanter l'amour, béer à la Lune, quoi de plus ennuyeux ? Que de coeurs vulgaires sensibles à ces niaiseries ! Mais rêver au bord d'une rigole fangeuse, méditer à propos du passage du plombier... Quelle affaire ! Les âmes esthètes sont seules capables d'accéder à cette émotion.

    La poésie est un oiseau rare qui ne se laisse pas mettre en cage.

    Je fais partie de cette belle espèce capable de verser une larme au passage du plombier ou devant les écoulements nauséeux du trottoir.

    Raphaël Zacharie de Izarra
  • Le passage du plombier : une affaire de muses

    J'aime la poésie et ses charmants mystères. La poésie, la vraie : tout ce qui n'est pas livresque, sophistiqué, littéraire. La poésie, l'authentique : tout ce qui est grossier, banal, prosaïque.

    La poésie digne de ce nom n'est pas logée dans les étoiles ni dans le coeur des amants, mais tout simplement dans la fange du caniveau ou dans l'estafette du plombier, entre clé de 12 et tuyauteries. Les imbéciles l'imaginent siégeant dans les nues.

    Chanter l'amour, béer à la Lune, quoi de plus ennuyeux ? Que de coeurs vulgaires sensibles à ces niaiseries ! Mais rêver au bord d'une rigole fangeuse, méditer à propos du passage du plombier... Quelle affaire ! Les âmes esthètes sont seules capables d'accéder à cette émotion.

    La poésie est un oiseau rare qui ne se laisse pas mettre en cage.

    Je fais partie de cette belle espèce capable de verser une larme au passage du plombier ou devant les écoulements nauséeux du trottoir.

    Raphaël Zacharie de Izarra
  • poétiquement parlant dire

    "j'aime l'amour et pas le vulgaire" est strictement équivalent à dire
    "j'aime le vulgaire et pas l'amour".

    La sémantique est différentes, mais le registre poétique est le même (puisque les même mots avec les mêmes sens sont présent).

    Au vue de cette analyse, cher Izarra (alcool basque, si l'idée est de reprendre l'imagerie de la l'absinthe, c'est raté), il me semble que votre éloge de la clé de douze emprunte 3 mots du vulgaire:
    "clé de 12, tuyauterie, plombier". Tous les autres mots sont d'un registre poétique fort classique.

    écoute plutôt la chanson "t'es belle comme une poubelle" de Sarclo ...

    j'aime néanmoins beaucoup ta politique d'ensemencement aléatoire et intempestif ...
    Cordialement
  • Je vous soumets quelques neuf textes déplaisants mais sincères pour tenir tête aux sots érudits qui assènent leurs brumeuses vérités aux placides auditoires qui sans broncher daignent les entendre.

    Raphaël Zacharie de Izarra

    =======

    1 - PARCE QUE JE NE SUIS PAS UN DE CES MOUTONS DE LA CULTURE QUI MACHENT SOTTEMENT LE FOIN QU'ON LEUR SERT

    De nos jours Rimbaud passerait à juste titre pour un délinquant drogué, pour un asocial peu recommandable, pour un dangereux hors-la-loi et surtout pour un très odieux trafiquant d'armes, un charognard des guerres.

    Imaginez le plus adulé de nos écrivains contemporains imiter ce bandit de Rimbaud... Sa carrière serait brisée. Alors pourquoi cette légende à propos de cet infâme dont nul ne comprend certains vers hermétiques mais feint de se pâmer en les lisant ? Justement, Rimbaud est surtout une légende.

    Rien de plus.

    Je propose une série de textes éclairants et argumentés sur la plus grande mystification littéraire du XXième siècle.

    Raphaël Zacharie de Izarra

    =======

    2 - LE MYTHE "RIMBALESQUE"

    Je comprends parfaitement que l'on tente de m'initier aux subtilités élevées de la poésie rimbaldienne. Seulement je n'y adhère pas, trop méfiant que je suis envers les imposteurs de la lyre qui sous prétexte d'avant-gardisme nous pondent de gros cocos complètement vides.

    Nul ne me fera croire que les âmes tombant en pâmoison devant les vers "illuminés" de Rimbaud ne sont pas victimes d'une auto-suggestion née d'un insidieux conditionnement scolaire, chose qui n'a rien à voir avec l'émoi littéraire véritable...

    L'on décrète à l'école que Rimbaud est un génie et que les "rebelles" dignes de ce nom se doivent d'adopter inconditionnellement le poète maudit pour pouvoir prétendre à la "révolte" et être pris au sérieux sous le ciel des rimeurs. L'on suggère que pour passer pour un fin lettré, un idéaliste, une âme éprise de je ne sais quelles "foutaiseuses" hauteurs, il faut admirer Rimbaud, que la chose se fait depuis plus d'un siècle, que les plus beaux esprits se sont inclinés devant Rimbaud et que railler ses vers qu'un tapage séculaire a fini par consacrer au panthéon des demi-dieux versificateurs relèverait du crime de lèse-poète...

    C'est que, voyez-vous, je n'ai pas pour habitude de bêler avec le troupeau des initiés. Le messie de cette espèce de secte littéraire fût-il Monsieur Rimbaud.

    Je préfère encore passer pour un imbécile solitaire, héroïque dans mon hérésie, plutôt que paître tel un ruminant à la solde de Rimbaud dans les grasses contrées de la poésie dispensée en granulés. Me distinguer de la sorte plutôt que me fondre dans la foule d'admirateurs anonymes, trompeter seul au fond des bois plutôt que joindre mes bêlements à ceux de l'étable, voilà ce qui sied au bel esprit que je suis.

    Raphaël Zacharie de Izarra

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    3 - RIMBAUDERIES

    Entrons dans le texte, à vif. Face à vous mes chers adversaires je veux bien admettre mes torts éventuels, ma prétendue insensibilité, mon hérésie supposée, mais alors chers détracteurs répondez-moi avec clarté, sans vous défiler derrière un langage abscons : je vous soumets les vers que j'estime les plus ridicules -à ma connaissance- de Rimbaud.

    "Je fis un voeu : mes ailes d'Empyrée toutes trouées
    Ma fiole couverte de l'or des horizons funestes
    Et célestes me mirent de glace en échos nets
    Je vis un feu où se regardait l'oiseau des rouées."
    (Rimbaud)

    Dites-moi ce qu'ils vous inspirent. Persuadez-moi de leur prix.

    Si vous ne les jugez pas sots ces vers, c'est que pour vous tout ce qui est pondu par Rimbaud vaut parole d'Evangile. Ce qui serait une attitude parfaitement imbécile, n'est-ce pas ? Aussi j'attends des beaux esprits qu'ils dénoncent l'ineptie lorsque cela est justifié. Or il serait justifié que vous crachiez précisément sur ces vers de Rimbaud car moi je les trouve mauvais.

    Et si vous les jugez ridicules ces vers, alors dites-le, mais dites-le avec verve, panache, véhémence et non à demi mots comme le font les lâches admirateurs de leurs "chers maîtres", ainsi que des petits toutous aliénés à la cause d'un seigneur qui les enchaîne.

    A ceux qui après avoir pris contact avec moi (raphael.de-izarra@wanadoo.fr) seront prêts à relever le défi : toute dérobade de votre part signifiera que je serai sorti vainqueur de cette polémique. Passez l'épreuve de ces quatre vers (la seule flèche qui vaille au milieu des gesticulations et conceptions théoriques sans portées). C'est au pied du mur que l'on démasque les imposteurs. Fi ! des beaux discours, mettez-vous à l'oeuvre sans tarder ! Défendez avec rage et éclat la cause qui vous est chère, je vous attends !

    Je serais curieux de voir les effets qu'ont sur mes contradicteurs ces rimes que j'ose qualifier de grotesques. Car il faut oser, plutôt que sottement subir. Oser contredire l'autorité, même l'autorité poétique. C'est que je ne m'aliène pas si aisément à des auteurs, aussi prestigieux soient-ils.

    Sur ces rimes que je vous ai jointes, seuls vos éventuels avis trancheront. Toute pirouette émise pour contourner l'épreuve en dira long sur le vide que vous inspirent ces vers... Que trouvez-vous d'estimable dans ces vers grotesques et incompréhensibles de Rimbaud ? Courageux détracteurs, je vous laisse la parole (raphael.de-izarra@wanadoo.fr).

    Raphaël Zacharie de Izarra

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    4 - RIMBAUD, CE RIGOLO

    Osons désacraliser le "Bateau Ivre", et "Une saison en Enfer" de ce plaisantin de Rimbaud. A part ses traffics d'armes et autres méfaits crapuleux, de quoi peut-il se targuer ce rimailleur plein de sempiternelles "hideurs", les poches pleines de trous ? Je lui trouve le haillon un peu trop facile à ce joli. Sa semelle est bien trop usée pour être honnête.

    Dehors les imposteurs de la poésie avec leur charabia poétisant, avec leurs émois mesquins de morveux attardés ! Un bon poète est un poète qui sait se mettre à la portée des gens SIMPLES et SENSES comme moi.

    Je n'entends rien au "Bateau Ivre". Ca n'est pas moi qui suis un mauvais lecteur, c'est Rimbaud qui est un imbécile.

    Raphaël Zacharie de Izarra

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    5 - L'IMPOSTURE CHEZ RIMBAUD

    Il est arrivé à Rimbaud de composer des poèmes de choix, je ne le nie pas un instant.

    Mais que dire, pour prendre un exemple célèbre, du «Bateau ivre» ? Qu'ont bien pu inventer les exégètes pour donner du prix à ce charabia ? Par quels chemins tortueux ces parfaits érudits sont-ils passés pour réussir le tour de force d'étaler et de vendre sans complexe, et au prix fort, leur science quant à la valeur de ce baratin versifié ? Comment peuvent-ils faire illusion aussi longtemps sans faire naître une saine, salutaire suspicion ? Pour moi cette oeuvre est tout simplement digne d'un canular de potache.

    Il est vrai que l'ancienneté de l'oeuvre, le prestige de son auteur, son particulier retentissement dans les couloirs des lycées (contribuant ainsi à en faire une espèce de légende calibrée répondant parfaitement aux goûts du siècle, surtout chez les pubères émotifs un peu fragiles) lui confèrent un cachet poétique qui trompe tout le monde.

    Les «connaisseurs» admirent le "Bateau ivre", qu'ils soient simples ignorants ou bien éminents docteurs en lettres. Dans les deux cas nous avons toujours affaire à des imbéciles victimes du tapage culturel ambiant.

    Osons désacraliser ces mythes nés de la bêtise intellectuelle qui polluent notre jugement, notre sens critique, conditionnent notre pensée vers le bas et amoindrissent nos défenses mentales. Osons dire que le «Bateau ivre», c'est tout simplement un bel exemple d'âneries portées au rang de légende universelle.

    J'ose affirmer que le «Bateau ivre» ne serait qu'une grossière mais efficace plaisanterie de Rimbaud. Au plus ces vers ne seraient que des banales élucubrations, des divagations égocentriques, des masturbations d'un auteur en mal de mal-être. Il était à la mode à l'époque de Rimbaud de jouer les poètes maudits et incompris, à la pensée éthérée, hermétique (en un autre temps pas si éloigné de Rimbaud, il était de bon ton pour les marquises et les dames du monde d'avoir des "vapeurs "). Le «Bateau ivre» n'est que le Veau d'Or de la poésie : une incommensurable hérésie.

    Le triomphe de la vérité est parfois au prix de quelque apparent sacrilège. J'ose lever le voile sur le «mystère Rimbaud», quitte à vous déplaire un instant en vous montrant le visage de hideur qui se dissimule sous une imposture longue de plus d'un siècle.

    Raphaël Zacharie de Izarra

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    6 - LA LEGENDE RIMBAUD EN QUESTION

    A propos du "Bateau Ivre", remplacez donc les termes "criards" et "Peaux-Rouges" par n'importe quels autres termes un tant soit peu pittoresques, et vous obtiendrez les mêmes réactions admiratives et béates chez les lecteurs dénués de sens critique. Et les mêmes explications savantes des grands docteurs en littérature. La tête couverte d'un beau chapeau, le coeur léger et la plume lourde, Rimbaud pouvait tout à sa guise semer de glorieuses sornettes au vent de la Littérature : pourvu que son nom soit apposé au bas de ses oeuvres, elles feront toujours l'objet d'études universitaires prétentieuses et stériles. En ce domaine Rimbaud est promis un bel avenir, n'en doutons pas.

    Raphaël Zacharie de Izarra

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    7 - RIMBAUD A L'EXAMEN

    (Critique argumentée de la présentation par Jacques Rivière et Verlaine des "ILLUMINATIONS" de RIMBAUD ou procès des exégètes rimbaldiens.)

    Voici ce qu'un spécialiste de RIMBAUD a pondu sur ce plaisantin de Charleville, discours applicable à n'importe quel texte "charabiatisant" :

    "Ces poèmes sont complètement dépourvus d'égards, c'est à dire qu'en aucun point ils ne s'inclinent, ils ne se dérangent vers nous. Aucun effort pour faire passer dans notre esprit les spectacles qu'ils recèlent ; ils sont écrits au mépris de toute sociabilité ; ils sont le contraire même de la conversation. On y sent quelque chose de fidèle à on ne sait quoi. Ce sont des témoins. Ils sont disposés comme des bornes qui auraient servi à quelque repérage astronomique. Il faut prendre le petit livre des Illuminations comme un carnet échappé de la poche d'un savant et qu'on trouverait plein de notations mystérieuses sur un ordre de phénomènes inconnus. Nous n'étions pas là. Nous passons par hasard. Nous ramassons ces reliques inestimables qui ne nous étaient pas destinées."
    (Jacques Rivière)

    Il suffit qu'un recueil de baragouinages soit signé "RIMBAUD" pour que d'éminents spécialistes se persuadent de sa très haute valeur littéraire. L'auto-suggestion fonctionne à merveille. N'ayant rien à dire sur le fond, ils rédigent d'élogieuses pirouettes contribuant à donner encore plus de lustre aux "pages immortelles" qui décidément, ne les inspirent pas plus que ça... Au vide rimbaldien ils répondent par le vide de l'exégète. Remarquons que l'auteur Jacques Rivière s'en sort ici assez grossièrement. Il ne dit rien, n'éclaire pas, ne sait rien lui-même sur le texte de Rimbaud. Il se contente de justifier les vers rimbaldiens par des phrases oiseuses qui en disent long sur son habileté à retourner les situations les plus improbables. Ou l'art d'interpréter un texte absurde pour en faire un phénomène littéraire... Admirons ce déploiement de vent au sujet de Rimbaud.

    Verlaine quant à lui n'est pas plus inspiré, cautionnant la sottise de son ami en ces mots immortels :

    Le mot Illuminations est anglais et veut dire gravures coloriées, - colored plates : c'est même le sous-titre que M. Rimbaud avait donné à son manuscrit. Comme on va voir, celui-ci se compose de courtes pièces, prose exquise ou vers délicieusement faux exprès. D'idée principale il n'y en a ou du moins nous n'y en trouvons pas. De la joie évidente d'être un grand poète, tels paysages féeriques, d'adorables vagues amours esquissées et la plus haute ambition (arrivée) de style : tel est le résumé que nous croyons pouvoir oser donner de l'ouvrage ci-après. Au lecteur d'admirer en détail.
    (Verlaine)

    On n'en saura pas plus. Verlaine nous demande de lire, d'admirer... Certes. Suivre ce sage conseil suffira-t-il pour emporter l'adhésion des beaux esprits ? Je rétorquerai à Monsieur Verlaine qu'il ne suffit pas de nous proposer d'admirer, encore faut-il que nous les recevions en plein coeur ces fameux mots rimbaldiens, et non pas que nous les adoptions sottement les yeux fermés, ébranlés que nous serions par tant de subtilités poétiques, insaisissables pour les non initiés... Comment un auteur comme Verlaine peut-il se fourvoyer à ce point, se ridiculiser de la sorte, s'exposer avec une telle légèreté au jugement des générations futures de plus en plus aptes à la critique ? Votre statut de grand poète ne vous garantit pas de vos propres âneries, Monsieur Verlaine !
    Notons le trouble de Verlaine quand, prudent dans la sottise, il précise : "tel est le résumé que nous croyons pouvoir oser donner de l'ouvrage ci-après". Il se ménage tout de même une commode issue. On ne sait jamais, des fois qu'on se serait trompé sur ce prétendu génie nommé Rimbaud... Sot mais avisé, Verlaine !

    Ces deux exemples pris au hasard suffiront-ils pour commencer à semer le doute chez mes détracteurs quant à la vanité des textes sibyllins du sieur Rimbaud ? La mauvaise foi il est vrai aveugle plus durablement les faux envoûtés amoureux des arabesques verbales de Rimbaud que la vérité qui, se révélant dans un seul éclair, éblouit les vrais initiés une seule seconde, ce qui a le don de leur redonner la vue pour la vie entière...

    C'est que l'illumination, la vraie, est fugitive. Et la bêtise profonde comme les puits d'ignorance.

    Raphaël Zacharie de Izarra

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    8 - RIMBAUD DEREGLE

    Penchons-nous sur la fameuse et fumeuse phrase de Rimbaud :

    "Le Poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens."

    Moi je prétends que le poète ne voit bien qu'avec le bec ténu de sa plume et surtout avec la folle maîtrise de tous ses sens dirigés vers les hauteurs accessibles à ses semblables. Un poète qui se fait passer pour un mage n'est plus un poète mais un maladroit augure. Le vrai chantre des couleurs et des profondeurs n'a pas la semelle planant dans les nues mais les pieds sur terre en compagnie de ses frères humains aux mains calleuses. Celui qui se réclame de Rimbaud n'est qu'un singe à la grimace usée, un gugusse au numéro éculé, un gros pigeon déplumé.

    Je défie quiconque de décrocher les astres en naviguant sur quelque "Bateau ivre" ou en traversant je ne sais quelle inepte "Saison en enfer". J'invite au contraire les beaux esprits et bonnes volontés poétiques à cheminer sur mes pas à la rencontre des chants cosmiques. Ne pas dévier des rails qui mènent à la sérénité olympienne, voilà mon credo. La Poésie est harmonie, paix, éclat et non chaos, ténèbres, effroi.

    Les disciples de Rimbaud sont de sots laudateurs qui voient des mirages dans les fumées de l'aube, des fantômes en plein midi et des chimères dans les vapeurs du soir, trompés par le "grand mousse de Charleville" se prenant les pieds dans les voiles de son radeau voguant nul ne sait-où...

    Cessez de feindre les érudits touchés par la grâce rimbaldienne, vous les fats admirateurs pleins de vagues émois car en vérité je vous le dis, le vrai génie est dans l'éclat de la simplicité.

    Raphaël Zacharie de Izarra

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    9 - L'IMPOSTURE DE L'AUTORITE

    Ceux qui parmi vous se laissent impressionner par les morts, par les magiciens ou par les poètes ne sont que des sots. Certes, j'admire et apprécie à leur exacte valeur les oeuvres de Hugo, de Chopin, de Bach... Cependant je ne m'aliène pas à ces auteurs. Les imposteurs sont partout, qui cherchent à se faire passer pour des petits dieux.

    Les étoiles n'ont aucun droit sur ma destinée individuelle, pas plus que les vermisseaux. Ni les Einstein ni les Mozart n'ont à faire la loi chez moi : ils n'ont aucun privilège de plus que le premier venu. Le génie des autres ne leur confère nullement d'autorité sur ma personne. Les talents inédits de mes semblables ne m'ôtent pas le moindre droit d'être ce que je suis. Par exemple, ici je destitue la beauté pour faire triompher la laideur. Ailleurs je restaure cette beauté déchue pour vouer la laideur, hier tant admirée, à la géhenne : là est mon inaliénable, glorieuse liberté. Faites de même et comme moi raillez sans vergogne vos plus chers maîtres, et vous deviendrez des oiseaux d'envergure.

    Je crache irrespectueusement sur la barbe de Homère, je tourne en dérision le couronnement des têtes pleines de majesté et je place sur le trône le dernier des mohicans, et puis je ridiculise encore les chanteurs d'opéra... Les imposteurs sans cesse tentent leurs viles séductions sur les foules. Les poètes sont des imposteurs, les artistes sont des imposteurs, les grands hommes sont des imposteurs, les camionneurs sont des imposteurs. Les imposteurs sont partout. Osez penser par vous-mêmes. Bâtissez vous-mêmes vos propres cathédrales et cessez de vous agenouiller devant ces statues de sel qui vous rendent infiniment ridicules.

    Inventez vos étoiles, devenez votre unique référence ou fabriquez vos dieux. Mais cessez d'être obligés de vous sentir écrasés par le poids des statues nées avant vous... Soyez libres, apprenez à penser seuls, affranchissez-vous de l'autorité qui à vos yeux est la plus sacrée, volez de vos propres ailes.

    Trop de blouses blanches, de peaux rouges, de légions d'honneur, de simples troufions, de grands mathématiciens, de couronnes posées, de têtes coupées, de verts académiciens et de prix inestimables abusent de leur pouvoir pour impressionner le naïf, l'idiot, le borgne. Les vierges salaces et les débauchées effarouchées, les soldats kaki et les soleils de plomb, les empires et les républiques, les ecclésiastiques et la carotène, les avocats marrons et les rouges pompons, tous sont des imposteurs qui veulent votre soumission à leur cause.

    Il faut simplement le savoir et surtout leur montrer que l'on sait. Mais je sais bien que nul ne me croit parmi vous... Alors dormez bien tous, jolis petits pourceaux, tendres petits agneaux, dociles petits veaux que vous êtes.

    Demain l'on vous égorgera.

    Raphaël Zacharie de Izarra
  • On peut fermer le post ???
  • pourquoi un tel empressement à fermer un post ?

    ce fil est sympathique ...
  • Mouais, on pourrait plutôt parler de loghorée emphatique (avec les mots savants de l'auteur). On dirait du Francis Cabrel retravaillé par Jean-Edern.

    All qui est d'accord avec Eric
  • Moi aussi je n'ai jamais pu trouver Rimbaud intéressant...

    Surtout quand il se met à composer des chansons toutes pourries, que n'importe quel idiot pourrait écrire... Pitoyable !

    On aurait dû le nettoyer au Kärcher ou équivalent, à l'époque, ce petit communard bréneux :)
  • Il y a des coups de pieds au cul qui se perdent.
  • Au Cabaret-Vert

    cinq heures du soir

    Depuis huit jours, j'avais déchiré mes bottines
    Aux cailloux des chemins. J'entrais à Charleroi.
    - Au Cabaret-Vert : je demandai des tartines
    De beurre et du jambon qui fût à moitié froid.

    Bienheureux, j'allongeai les jambes sous la table
    Verte : je contemplai les sujets très naïfs
    De la tapisserie. - Et ce fut adorable,
    Quand la fille aux tétons énormes, aux yeux vifs,

    - Celle-là, ce n'est pas un baiser qui l'épeure ! -
    Rieuse, m'apporta des tartines de beurre,
    Du jambon tiède, dans un plat colorié,

    Du jambon rose et blanc parfumé d'une gousse
    D'ail, - et m'emplit la chope immense, avec sa mousse
    Que dorait un rayon de soleil arriéré.

    Octobre 70.

    Arthur Rimbaud


    Moi je trouve ça sublime. et ça fera plaisir à ceux qui veulent que la poésie aborde des thèmes inhabituels, quotidiens.

    Je trouve les textes de Izarra un peu pompeux et ils m'émeuvent peu parce qu'ils sont trop complexes.
    Même dans ses messages "normaux" il est fatigant à lire.

    ps : avant d'essayer de detruire une légende, il faut essayer de comprendre pourquoi c'en est une!
  • De plus les morts comme tu dis ont beaucoup à nous apprendre.
    Je ne fais pas des maths tout seul, je m'inspire du génie des Poincarré, Lebesgue et autres, en essayant d'y ajouter ma pointe personnelle, et ce avec beaucoup d'humilité!
    Peut-être devrait tu faire de même avec tes poésies.

    ps : je leur trouve un certain charme néanmoins mais elles sont assez maladroites ;)
  • dans le style du premier (aux infernaux), je vous laisse apprécier ce poème, dont je vous laisse deviner l'auteur :

    Soir de bataille :

    Le choc avait été très rude. Les tribuns
    Et les centurions, ralliant les cohortes,
    Humaient encor dans l'air où vibraient leurs voix fortes
    La chaleur du carnage et ses âcres parfums.

    D'un œil morne, comptant leurs compagnons défunts,
    Les soldats regardaient, comme des feuilles mortes,
    Au loin, tourbillonner les archers de Phraortes ;
    Et la sueur coulait de leurs visages bruns.

    C'est alors qu'apparut, tout hérissé de flèches,
    Rouge du flux vermeil de ses blessures fraîches,
    Sous la pourpre flottante et l'airain rutilant,

    Au fracas des buccins qui sonnaient leur fanfare,
    Superbe, maîtrisant son cheval qui s'effare,
    Sur le ciel enflammé, l'Imperator sanglant.

    Bon, je m'arrête là parce que ce n'est pas un forum de poésie :-)

    Cela dit, je salue izarra votre démarche qui consiste à semer vos oeuvres au vent d'internet et de Google, cela donne une touche humaine et artistique à ce moyen de communication.
  • je n'aime pas la poésie dans les livres, mais distillé comme ça, remplie de la valeur qu'un autre lui donne , j'adore.

    Merci donc le poulpe
  • "Or il serait justifié que vous crachiez précisément sur ces vers de Rimbaud car moi je les trouve mauvais. "

    définitivement, la poésie, ce n'est pas de maths ...
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