Grand oral maths (Terminale)
Bonjour,
je n'ai pas encore bien cerné si pour ce grand oral, le jury attendra plutôt :
- un exercice corrigé
- une partie de cours sur un thème donné
- une biographie d'un mathématicien
- une partie de l'histoire des maths
...
Vous me répondrez peut-être que tout est possible, tout est imaginable !?
Que conseillez-vous aux élèves?
Merci pour vos idées et retours.
je n'ai pas encore bien cerné si pour ce grand oral, le jury attendra plutôt :
- un exercice corrigé
- une partie de cours sur un thème donné
- une biographie d'un mathématicien
- une partie de l'histoire des maths
...
Vous me répondrez peut-être que tout est possible, tout est imaginable !?
Que conseillez-vous aux élèves?
Merci pour vos idées et retours.
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Réponses
Quelques thèmes pris par mes élèves : paris sportifs, système proie-prédateurs, évolution de records sportifs, apparition de symboles mathématiques, sondages et probabilités...
-- Schnoebelen, Philippe
-- Schnoebelen, Philippe
- Comment une calculatrice calcule le logarithme ?
On pourra faire un plan qui part de l'invention du logarithme, des tables de calcul pour arriver à l'Algorithme Cordic utilisé par les calculatrices.
Référence:
https://www.apmep.fr/IMG/pdf/AAA07013.pdf
Pendant le temps de préparation (20min), on peut préparer une feuille avec les éléments mathématiques et algorithmiques nécessaires. On pourra donner cette feuille au jury et en faire référence à l'oral.
Quel est le secret de la machine Enigma ?
Cela donne lieu à l'explication du fonctionnement de la machine Enigma et d'un point de vu mathématiques du dénombrement des configurations de la machine.
On pourra parler également du contexte historique, d'autres méthodes de chiffrement antérieurs ou postérieurs et de la façon dont Enigma a été cassé.
http://www.sciencesalecole.org/wp-content/uploads/2019/10/LYC70.pdf
Les "connaissances" ne constituent que un critère sur cinq. Tous les autres critères sont axés sur la forme et non le fond.
Il s'agit d'une épreuve de verbiage dont les gens de "sciences" Po sont aficionados.
Un petit résultat mathématique, une petite formule et ça sera amplement suffisant pour valider le côté mathématique du bousin.
Bon courage pour faire cela uniquement à l'oral, sans tableau, sans support à porté de main ...
Oui, c'est très révélateur d'une société qui privilégie la "com".
Sciences po devient le modèle indépassable de "l'honnête homme".
Du coup les sciences dures se retrouvent en porte-à-faux.
En même temps, il est vrai que dans la vie en société la "com" est utile. Ce qui est critiquable c'est le coefficient, totalement disproportionné.
Cordialement
Où peut-on en apprendre plus ?
-- Schnoebelen, Philippe
Non, pour les TPE, tu apprenais à construire des supports : outils informatiques, montage video, construction d'une maquette etc (C'était très très ouvert). Tu apprenais à travailler en équipe, il y avait un vrai travail de présentation et de mise en valeur des supports. La partie orale était bien plus intéressante, avec un travail de mise en scène, j'ai vu par exemple des élèves présenter en partie leur TPE sous forme d'une interview . Bref, pleins de choses intéressantes qui pouvaient pour certains leur servir pour leurs études. (Pour le grand oral, les élèves vont être là debout comme des cons, les bras ballants. )
En terme d'apprentissage ce grand oral me semble vraiment être d'une pauvreté absolue par rapport au TPE.
petite question technique sur ce fameux grand oral, les élèves ont-ils finalement le droit de projeter un support sur lequel peut s'appuyer leur oral ? Par exemple, une courbe, une équation différentielle...
Pour ce qui est de la partie "questions aux candidats" les élèves ont-ils le droit d'écrire au tableau ? Si c'est le cas, l'examinateur peut-il poser un micro exercice ?
Petite question de pronostique pour finir, quels seront les $\mu$ et $\sigma$ de ce grand oral...? Pour ma part, je miserais sur un $\mu=15$ et un $\sigma=1.5$ ;-)
Bonne journée.
F.
C'est con comme la lune. Merci Blanquer.
Et les candidats arrivent avec leur propre sujet, c'est ça ? Le jury propose des questions à préparer en plus ?
Extrait de la FAQ d'Eduscol :
"La première partie et la troisième partie de l’épreuve se déroulent sans support. Le candidat peut être autorisé à utiliser du matériel uniquement dans le 2ème temps de l’épreuve, dès lors que cela n’obère pas la qualité de sa prestation orale. Il peut disposer du support écrit qu’il a conçu pendant le temps de préparation, ou utiliser le matériel à disposition dans la salle(tableau, ...), si cela constitue une aide à sa prise de parole mais doit veiller à donner toute la priorité à son interaction avec le jury. "
Franchement pas pratique pour le matheux en effet dans la 1ère partie sans support...
C'est vraiment un bonheur de laisser un directeur de Sciences-Po faire sa proposition à l'ancien directeur, juriste, d'une école de commerce, pour décider pour toutes les filières.
Ainsi, pour se plier aux exigences de cette épreuve, les disciplines dites de sciences dures (maths, physique, informatique) doivent se contorsionner et il est probablement très difficile, pour un élève (et son professeur), de choisir une question portant sur ces spécialités tout en :
(i) étant capable de montrer ses acquis appris pendant l'année scolaire (c'est quand même la moindre des choses à un examen de fin de cycle) ;
(ii) évitant de prendre des sujets qui amèneraient bien trop loin dans les connaissances ;
(iii) évitant le bavardage stérile.
Il est clair que cette épreuve n'est pas adaptée aux maths. Il vaudrait mieux que les élèves préparent un sujet de physique (et encore là ce n'est pas facile).
Cordialement.
Ceci dit, il vaut mieux le dire (au moins) deux fois que pas du tout.
Un élève qui a comme spécialité mathématiques et physique doit obligatoirement traiter au moins pour moitié de mathématiques dans une des deux questions qu'il propose.
Il peut donc faire:
Question 1: physique
Question 2: mathématiques et physique ou mathématiques tout seul.
Pour la question de mathématiques, mon gamin va utiliser ses 20 minutes pour préparer un graphe et une démonstration sur la feuille qu'il donnera au jury. Mais, à l'oral, il parlera surtout de façon vulgarisée de mathématiques tout en faisant référence à cette feuille.
Dans ce cas, ta solution est probablement la bonne.
(donner un texte écrit qui est vraiment des maths et à l'oral faire du baratin)
On n'est pas sorti de l'ornière...
Cordialement
Comme je l'ai écrit en mp à certains, ce n'est pas un problème de "commerce", mais un problème de vision du savoir: le champ scientifique n'est plus vu comme un champ autonome à côté du champ littéraire représenté par la philosophie. Du coup les sciences doivent s 'aligner sur une vision "littéraire" du savoir (ce que Pascal appelle "l'esprit de finesse"). D'où l'importance de l'oralité qui prend la place de la technicité.
C'est un retour en arrière de 250 ans (on retourne aux universités d'ancien régime).
Cordialement
Si oui, j’aimerais bien lire ses arguments.
-- Schnoebelen, Philippe
Je ne suis pas contre une épreuve de "tchatche", mais avec un coefficient réduit et sans prétendre la relier aux options.
Cordialement
les sciences s'étudiaient à la faculté des arts (sauf la médecine), mais à partir d'une étude de textes, pas d'exercices ou de problèmes. Tout était dans l'art de "parler au sujet de".
(lire l"arrêt burlesque" de Boileau satire de l'université de son époque.)Boileau
Cordialement
-- Schnoebelen, Philippe
Pour un littéraire, agir c'est essentiellement parler !
Cordialement
Pour répondre, il faudrait savoir si JMB est membre ou non du forum.
Ce n'est pas une épreuve commerciale à l'origine, mais une épreuve de culture générale, littéraire.
Ce que l'on propose au bac en est une forme dégradée, un peu utilitariste certes.
Cordialement
Comme protagoniste de cette réforme du bac on a certes un type qui doit penser que les nombres premiers sont des nombres d'origine africaine, et un autre recalé au point de croix et au passé simple; mais ils ont quand même le commercialisme en commun (promoteur du double-diplôme Edhec-Sc Po Lille pour l'un et l'Essec pour l'autre). Leur proximité personnelle notoire et cette culture très proche orientent quand même bien pour trouver la tonalité de l'épreuve.
En observant la grille de notation https://www.education.gouv.fr/bo/20/Special2/MENE2002780N.htm on voit clairement qu'il s'agit plus d'un exercice de maintien prisé par les commercialistes (pour ceux qui ne connaissent pas l'art accommoder la gourmette à la couleur des chaussettes je recommande la lecture de l'ouvrage de Muriel Darmon tout en nuance [small]dans le mépris les considérations mitigées qu'elle porte l'air de pas y toucher aux commercialistes[/small]).
tu n'as pas tort d'y voir une influence de l'esprit "commercial".
Mais je souligne le lien avec un autre esprit qui est bien plus insidieux : la négation de l'autonomie du champ scientifique.
La science moderne (et j'entends les vraies sciences, pas les SHS) s'est construite contre la philosophie, qui s'appuie essentiellement sur une tradition philologique (qui a ses propres méthodes qui ne sont pas les méthodes de la science). C'est la position de Galilée et de F Bacon. (Pascal distingue bien deux esprits différents.)
Nous avons tous connu un système qui avait deux voies: la voie littéraire et la voie scientifique. Par cette réforme, dont le grand oral n'est qu'un des aspect, la spécificité de la voie scientifique est niée. (Il n'y a pas de sciences à sciences po.)
Il ne faut alors pas s'étonner de voir réduit le bac à des épreuves conçues pour la seule voie littéraire. (Les maths ne sont qu'une des options disponibles alors que la philo est exigée de tous. La cohérence de l'enseignement des sciences est niée.).
Pour des littéraires, la forme par excellence d'action c'est le discours, rien d'étonnant alors à ce que cherchant une épreuve pratique, ils aient inventé le grand oral.
Cordialement
Ces gens voient dans la culture littéraire, artistique et rhétorique, une façon de légitimer les inégalités que le capitalisme, qu'ils promeuvent, produit. C'est d'un cynisme absolument déconcertant.
Ce que tu dis sur la prise de distance entre les sciences et la tradition philosophique est intéressant, mais ce n'est de toutes manières certainement pas à Sciences-Po ou à l'Essec que tu aurais eu une formation philosophique qui soit autre chose qu'un vernis superficiel.
On efface les épreuves écrites ("quelques" unes...) et on fait semblant avec un oral.
Les consignes de bienveillance permettront de "bacheliser" tout le monde sans compétence disciplinaire mais juste pour avoir dit "bonjour" (et encore...).
J'imagine déjà la grille : (j'invente !)
5/20 Il sait se présenter
5/20 Il se tient droit et regarde le jury
5/20 Il parle distinctement et répond de manière pertinente aux questions (même le "je ne sais pas" est accepté bien sûr, et là je suis d'accord pour ne pas le pénaliser)
4/20 La "production" est aboutie (bon j'invente, je dis, j'invente)
1/20 Compétence mathématique (Il sait effectuer un produit en croix quand cela lui est demandé)
Cependant il est vrai que "les concours l'éloquence" sont à la mode : tout ce qui est agaçant chez un élève qui veut négocier à chaque instant, tout ce qui est agaçant chez un élève qui parle tout le temps, tout ça est désormais valorisé.
Une remarque : Les élèves invisibles (ceux qui n'emmerdent pas le monde) sont à nouveau pénalisés.
M'enfin, encore une fois, c'est la mode.
Enfin, vous faites trop d'honneur à ces décideurs quand vous utilisez les mots "capitalistes" ou "marché" ou même "patron" (ça va arriver...). Cela tenderait à penser qu'ils pratiquent Machiavel et peut-être même avec intelligence.
Avant la "réforme" Blanquer, la série L était moribonde....
Aujourd'hui, tous les élèves de 1ère et Terminales de l'enseignement général sont devenus des 1èreL et des TL....
Il existe aujourd'hui des TL option physique-arts du cirque des TL option sciences de l'ingénieur- SES....
La mission assignée à la France du XXIème siècle est de former des baratineurs....Pour les checheurs en sciences dures et les innovations technologiques, prière de s'adresser aux pays d'Asie (Chine, Corée du Sud, Japon, Singapour, Inde....).
Nantis de leur Bac L option physique-SVT, les jeunes français pourront devenir livreurs de Sushis à Tokyo, manutentionnaires chez Alibaba, nounous pour ados obèses et têtes à claques à Wuhan ou conducteurs de rickshaw à Bombay....
Attention aussi à ne pas mettre toute la philosophie dans le même sac, pour ce que j'en connais un peu la plupart des courants philosophiques sont tellement disjoints qu'ils s'ignorent d'un point de vue académique, il y en a de très sérieux et féconds (philosophie du langage et de la connaissance qui remonte très loin dans le temps) et d'autres anciens (philosophie liée à la religion) ou plus récents (phénoménologie ...) pour lesquels, bon vous m'avez compris et ce n'est pas le forum pour épiloguer la dessus...
Quand on lit la finalité de l'épreuve : "l'épreuve permet au candidat de montrer sa capacité à prendre la parole en public de façon claire et convaincante. Elle lui permet aussi de mettre les savoirs qu'il a acquis, particulièrement dans ses enseignements de spécialité, au service d'une argumentation, et de montrer comment ces savoirs ont nourri son projet de poursuite d'études, voire son projet professionnel" on voit bien qu'il s'agit d'une épreuve de baratinage conçu par des baratineurs commercialistes : il faut se vendre, il faut vendre ses "projets", dans un format bref qui rappelle le pitch.
En l'occurrence, il faut regarder la moyenne d'âge dans l'électorat de la majorité, et on comprend tout de suite que la jeunesse n'est pas du tout une priorité politique.
Cette réforme est une catastrophe pédagogique, mais je crois qu'il est bien avéré qu'elle permet d'importantes économies budgétaires dans le lycée.
Et pourtant beaucoup de profs qui pleurnichent aujourd'hui sont allés koudzokor voter pour Macron. Je conjecture qu'il en sera de même en 2022....
Le pire chez Blanquer, c'est ce qui vient après....
Dieu se rit des hommes qui déplorent les conséquences dont ils chérissent les causes.....
RM : merci de sortir ta boule de cristal avant les élections. Pas après...