Profils cognitifs

Le fil ouvert par Clément m'a donné l'occasion de me documenter sur le monde des taupins que je ne connais pas bien. Je suis entré dans la biblio sur certaines indications données par Aléa (un livre d'une ancienne d'Ulm, Muriel Darmon) mais j'ai opté plutôt pour une recherche plus centrée sur des éléments cognitifs que purement sociologiques.
J'ai trouvé un article de fond très étayé qui pourrait intéresser certains (ne concerne que les prépas maths et physique):
la noblesse scientifique, ainsi qu'une revue d'un ouvrage sur les élèves issus de CSP- et leur typologie d'apprentissage très particulière ici dont la lecture m'a paru complémentaire.

Les éléments qui paraissent importants sont :
- le sérieux
- la capacité de travail
- la rapidité
- l'organisation
- la résistance au stress
- l'intuition

Edit important : suite à une mécompréhension persistante de certains intervenants, je précise que l'article "noblesse scientifique" est issue d'une recherche suscitée et financée par l'ens (celle de rue d'Ulm) et qu'il ne s'agit en aucun cas d'un article militant. On peut lire l'étude complète ici : https://www.docdroid.net/PvSjhCn/la-production-d-une-noblesse-scientifique-pdf
"J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
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Réponses

  • Sans oublier pour ceux qui réussissent le mieux :

    - l'intelligence logique et mathématique (tout de même),
    - la facilité d'apprentissage de langues étrangères,
    - une motivation à toute épreuve, permettant d'apprendre intensément même des choses pour lesquelles on n'a pas d'intérêt véritable.
  • J'ai de sérieux doutes sur les deux derniers points de philou. En particulier je ne vois pas comment on peut être motivé quand on ne s'intéresse pas à quelque chose, ça me semble contradictoire.
  • JLT:

    Quand tu as passé le bac, toutes les matières t'intéressaient à égalité?

    Quand j'étais à l'université en DEUG je détestais les TP de physique mais j'étais bien obligé de m'y intéresser si je voulais valider le diplôme.
    La motivation n'est pas nécessairement dans ce qu'on étudie mais cela peut être aussi dans le plan de carrière qu'on espère accomplir et de la vie qu'on va se construire ainsi mais qui nécessitent de passer des étapes, de montrer patte blanche. Cela demande de se rappeler tous les jours pourquoi on fait ce qu'on fait autrement on ne le fait pas.
  • @philou22 d'après ce que j'ai compris il s'agit de qualités sélectionnées et quantifiées après interactions avec des panels de taupins, et les quelques études que j'ai lues indiquent plus ou moins les mêmes points. Je ne pense pas que la question de la motivation soit importante car c'est un aspect pris en charge de façon institutionnelle (Muriel Darmon considère que la prépa est une institution enveloppante qui force le mouvement, un peu comme l'armée je dirais : tout le monde est poussé à s’entraîner).
    C'est très intéressant cet abord qui est assez récent, ça décortique les aspects fonctionnels et cognitifs.
    La question sociale en elle-même, la place et le rôle des prépas, est juste intégrée dans les préambules (en particulier le caractère fortement inégalitaire et clivant dans le système d'enseignement supérieur), mais ne constitue pas le cœur des études.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • FdP : non, et d'ailleurs je n'ai pas eu de bonnes notes partout. Idem en prépa, j'avais de très mauvaises notes en dessin industriel et j'étais moyen en chimie, mais comme j'étais bon en math et en physique ça suffisait largement pour rattraper.
  • L'article est bien intéressant.
    La grande place donnée à l'intuition m'étonne pas mal.
    Pour moi les maths c'est le raisonnement, la logique, la rigueur ... Peut-être l'intuition devient nécessaire quand les étudiants s'attaquent à des problèmes plus difficiles, plus complexes qu'au lycée, et que l'application directe du cours ne suffit plus.

    Encore faudrait-il savoir précisément ce qu'est l'intuition.
    Chacun doit avoir sa propre idée, est-ce des connaissances enfouies dans un coin du cerveau, en dessous du seuil de conscience, est-ce un accès direct et rapide à un résultat sans passer par un raisonnement couteux en temps, est-ce autre chose ?

    edit:
    des liens sur ce sujet
    libé
    http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?2,132686
    http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?2,170678
  • Oui c'est intéressant parce que l'on a beaucoup d'indications sur la façon dont sont construites les dispositions cognitives, l'analyse est très fine, et éclaire [small]crûment[/small] sur la prépa.

    Je découvre que le système des notes-appréciations-classements rythme la vie du taupin au jour le jour. Cela semble beaucoup plus prégnant que je ne le pensais. Des fois je lis des témoignages sur le forum mais n'avais pas conscience que c'est en temps réel en fait.
    L'université est extrêmement différente de ce point de vue là, nous avions un relevé de notes récapitulatif imprimé à la fin du DEUG et à chaque examen les notes étaient affichées, mais par ordre alphabétique évidemment. De plus il y avait en sus du noyau maths/physique/chimie un certain choix d'options à la carte - dont dessin industriel :-) - ou géologie pour celles que j'avais suivies. Des copains d'autres universités me disaient la même chose, mais c'était il y a 30 ans je ne sais pas en pratique s'il y a eu des évolutions. Il n'y avait pas de français, par contre nous avions eu un cours assez bien fait d'anglais scientifique et technique.

    La place primordiale laissée à "l'intuition" ne m'étonne pas, surtout pour l'Ens et l'X dans une certaine mesure, s'agissant de recruter de potentiels futurs chercheurs, le fait de repérer des gens faisant preuve d'inventivité - ou du moins étant judicieusement préparés pour y faire croire comme l'indique l'article - en laissant au second plan les qualités calculatoires est cohérent.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Ca doit dépendre aussi un peu des CPGE. Et des universités.
  • Oui l'article est très intéressant et me semble bien correspondre à la réalité.
    Il néglige cependant les "autres matières": dessin industriel (à mon époque), français et langues, dont le rôle aux concours n'est pas à négliger (sauf aux ENS) et la place des travaux pratiques de PC.
    Il se concentre également sur les maths, négligeant les spécificités propres à la Physique et encore plus à la Chimie (car il existe une "intuition chimique" propre, permettant de dégager le raisonnement à tenir, parmi tous ceux disponibles).
    Cordialement
  • kioups le classement, la note, le commentaire je les ai retrouvés absolument partout dans les articles ou revues de livres, c'est quelque chose qui semble faire partie de la culture prépa.
    Je ne pense pas qu'il y ait quelque chose d'aussi massif dans les universités, déjà il y a beaucoup moins d'examens.
    Le classement et les commentaires en fait c'est l'étudiant qui les suscitent quand il s'agit de faire remplir des dossiers pour des formations sélectives. Moi-même j'ai connu mon "classement" et les commentaires des profs quand j'ai présenté des écoles.
    Il y a ensuite le cas des prépas universitaires qui semblent s'être développées avec l'augmentation des effectifs, mais je n'ai pas de témoignage, et je ne suis pas sûr qu'il y ait des classements, j'avais regardé il y avait des cours en commun puis des cours supplémentaires dédiés à la préparation, donc ça ne s'y prête pas trop non plus.

    J'ai lu aussi des témoignages dans les articles, qui vont faire plaisir à Mathurin :-), d'élèves qui ne sont absolument pas intéressés par les écoles - à part les Ens - mais qui utilisent la prépa pour postuler à des formation universitaires sélectives (les cas cités sont les magistères de physique et de maths) et éviter les premières années d'université. J'ai vu aussi de tels parcours sur le forum.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Oui, l'article est bien fait.
    Et cette part variable attribuée à l'intuition est bien décrite.

    Quand on est en course pour l'X ou les ENS, connaître son cours, savoir calculer vite et bien, ces questions là ne se posent pas. C'est un pré-requis. Ce qui fera la différence, c'est autre chose, c'est l'intuition, et tout ce qui tourne autour (comprendre l'esprit du sujet ...) .

    Mais quand on est en course pour une école de 3ème zone, tout ce qui touche à l'intuition, c'est hors de propos... et ce qui va différencier les élèves, c'est la connaissance du cours, la capacité d'enchainer des calculs sans se tromper.

    J'ai adoré l'anecdote : "" L'intuition ?? quel rapport avec les maths, l'intuition, c'est quand on dit : je pense qu'il va faire beau demain. ""
    Non seulement, c'est l'intuition qui fait la différence entre un élève excellent est un élève bon ou moyen, mais en plus, l'intuition est un truc tellement subtil que l'élève bon ou moyen n'a même pas conscience d'avoir moins d'intuition que l'élève brillant.
    Bon... ça reste une anecdote un peu extrème quand même, mais intéressante.

    Descartes avait déjà analysé cela : "L'intelligence est la chose la mieux répartie au monde, car chacun pense en être si bien pourvu que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose n'ont point coutume d'en désirer plus qu'ils en ont"


    L'article est un peu long, donc destiné à un public motivé. Une version courte, plus grand public, ce serait top.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • A nouveau, l'ensemble des théorèmes de n'importe quel système permettant la pratique mathématique (c'est-à-dire non contradictoire prouvant les axiomes de l'arithmétique), est non récursif. Autrement dit le recours à l'intuition en maths est indispensable. Après si certains n'y arrivent pas, pourquoi faudrait-il forcer leur recrutement dans des filières par nature exigeantes en maths?
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • xax a écrit:
    L'université est extrêmement différente de ce point de vue là, nous avions un relevé de notes récapitulatif imprimé à la fin du DEUG et à chaque examen les notes étaient affichées, mais par ordre alphabétique évidemment.

    Dans l'université où j'ai suivi mes études de la licence (L3 aujourd'hui) au DEA (M2 aujourd'hui), les notes obtenues aux examens étaient affichées par ordre de mérite ....
    xax a écrit:
    le monde des taupins que je ne connais pas bien.

    C'est le moins que l'on puisse dire.....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Ramon, par ordre alphabétique il y a 30 ans à Paris VI... Quelle était la tienne?

    Je retiens de la longue "la noblesse scientifique" que prépa égale X+ENS dont la moitié ont un an d'avance!

    Encore heureux que ceux qui ont des facilités y arrivent rapidement (:D par contre comme ils ne parlent pas des autres prépas ça donne l'impression qu'il faut admirer voir même acclamer ce petit monde d'entre-soi.

    Il faut ce souvenir de cette anecdote de Schwartz dans ces mémoires, où un jour il fut interpellé par un ancien étudiant de l'X dans le métro qui lui confia que son travail avait autant d’intérêt que de remplir des fiches* de sécurité social...

    Une chose choquante c'est qu'ils admettent qu'il n'y a pas de problème à ne pas mettre les élèves au travail au lycée puis les pousser à fond pendant les deux ans de prépas privant ainsi ceux qui ne sont pas choisis de tous ces avantages.

    Edit : je ne parle pas uniquement du présent, c'était déjà valable il y a plusieurs décennies mais c'est surement plus visible.

    * dans les années 1950-60 il y avait des fiches cartonnées partout dans l'administration française, un cauchemar.
  • soleil_vert a écrit:
    Quelle était la tienne?

    Une université d'une modeste ville de la France périphérique....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • Soleil_Vert a écrit:
    Une chose choquante c'est qu'ils admettent qu'il n'y a pas de problème à ne pas mettre les élèves au travail au lycée puis les pousser à fond pendant les deux ans de prépas privant ainsi ceux qui ne sont pas choisis de tous ces avantages.
    Je ne l'exprimerais pas comme ça.
    Il y a un problème (un scandale, une catastrophe ... appelons ça comme on veut) : c'est qu'au collège et au lycée, on est laxiste, on diminue le niveau, pour que n'importe quel élève puisse avoir le bac, sans se soucier que de ce fait, le bac ne représente plus rien.
    Il y a des gens en charge de ça, ils font n'importe quoi... mais il faut faire avec.
    Et à côté, il y a le supérieur, et en l'occurrence les CPGE qui héritent de ces lycéens.
    Là, on regarde le microcosme des CPGE... Bien évidemment, parler des prépas et analyser ce qui s'y passe ne résoudra jamais les problèmes des collèges et des lycées.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • "Et à côté, il y a le supérieur, et en l'occurrence les CPGE qui héritent de ces lycéens. "
    Non, les cursus scolaires qui amènent aux CPGE sont majoritairement différents, et dans les CPGE de luxe, il n'y a pratiquement aucun élève issu d'un cursus standard. Tous viennent de lycées privés huppés, d'établissements publics dérogatoires, ou "très bien situés", et de classes spéciales.
    Dans un des articles que j'ai lu, aucun élève des CPGE étudiées ne venait d'un cursus standard, il n'y avait même pas une exception pour confirmer la règle.

    Il y a eu une évolution importante depuis l'époque TC ...
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  • "Encore heureux que ceux qui ont des facilités y arrivent rapidement" c'est surtout la mode dans certains milieux de forcer le saut de classe.

    Pour fixer les idées je vais vous en conter un exemple réel (père X-corps) assorti d'une devinette :
    - saut de classe forcée moyenne section -> CP,
    - lecture non acquise au CP,
    - gros soucis dans la scolarité au primaire mais gérés par instit retraitée dédiée,
    - scolarité moyenne au collège et au lycée, TC
    - dossier pistonné pour une prépa de luxe.

    Devinez dans quelle école ce petit génie a atterri ...
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  • RM en DEUG l'affichage par classement aurait posé un problème en première année du moins. Il y avait un listing d'un hauteur d'homme sur 2 pans ... probablement 250 noms.
    En deuxième années les effectifs réduits d'une grosse moitié étaient répartis en 2 groupes d'une cinquantaine chacun selon les options (grosso modo dominante maths ou physique), mais là encore pas de classement.
    En fait ça ne sert à rien; les filières ultérieures n'étant que vaguement sélectives les notes suffisaient, ou très sélectives (ingé) et il fallait faire remplir à la mano les dossiers par les profs. Je crois qu'il y avait aussi des magistères nouvellement créés qui étaient assez sélectifs, ça m'est revenu à la lecture de M. Darmon.
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  • Soleil_Vert a écrit:
    * dans les années 1950-60 il y avait des fiches cartonnées partout dans l'administration française, un cauchemar.

    Je me rappelle aussi une époque où ces administrations embauchaient en permanence (je ne parle pas de titulaires).
    Avec l'informatisation plein de travail a disparu. Internet va terminer de détruire tous ces emplois.
  • xax a écrit:
    Non, les cursus scolaires qui amènent aux CPGE sont majoritairement différents
    Faux
    xax a écrit:
    et dans les CPGE de luxe
    ...qui représentent une petite minorité des prépas en France...
  • xax : "aucun élève issu d'un cursus standard". C'est faux. J'ai un élève qui y est rentré cette année. Et pourtant, on n'a pas de cursus particulier. Et je parle là d'un petit lycée de campagne... alors bon....
    Comme d'habitude, entre ce que tu lis (ou veux bien lire, quand ça ne va pas dans ton sens, tu zappes systématiquement) et la réalité, il y a un monde...
  • C'est une autre étude d'Agnès Van Zanten auquelle je fais référence, l'année où elle l'avais faite il n'y avait aucun cursus standard et systématiquement au moins une option marquante (langues, langues anciennes, cursus européen, cham, etc.). C'est une auteure connue on trouve facilement ses articles ou ses confs sur YT.
    Si le sujet t'intéresse kioups passe y un peu de temps, tu verras bien s'il y a un monde entre la réalité et ce que je relate ou je cite ...

    Guego je suppose que tu songes aux prépas dites de proximité qui prennent de bons élèves de lycées lambda, voire aux lycées de "centre ville" à recrutement local; mais en moyenne c'est une autre histoire; là par contre ça demande vérification effectivement tu as raison; mais ça m'intéresse moins que ce qui constitue le cœur de l'article : les dispositions cognitives et comment tout cela doit être optimisé.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Les prépas parisiennes acceptent essentiellement des gamins qui viennent de grands lycées ... C'est peut-être vrai. Mais regardons un peu plus loin.
    J'ai un couple d'amis. Profil 'classe moyenne'. Tous 2 ont fait de vagues études supérieures, tous 2 bossent, dans des boulots quelconques (disons agents de maitrise) ; ils vivent en logement type HLM en lointaine banlieue.
    Leur fils s'est avéré être un très bon élève. En fin de 3ème, sur initiative de je ne sais pas qui (les profs, les parents ...), ils ont demandé à ce qu'il soit admis en 2nde à LLG.
    Il y est, actuellement en Terminale, et tout se passe bien.
    Donc oui, il devrait continuer en CPGE, et ça fera encore un exemple pour confirmer que ceux qui sont dans les grandes prépas parisiennes, ont fait leur lycée dans les grandes prépas parisiennes.
    Mais si on regarde un peu plus loin, c'est parce que les élèves talentueux, (toutes origines sociales confondues) sont extirpés suffisamment tôt du système classique, pour être mis sur les bons rails.
    Certes, ceci était possible en région parisienne, pour un gamin prêt à faire 1heure de RER matin et soir ! D'autres élèves aussi talentueux ne seront peut-être pas extirpés du système classique suffisamment tôt.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • lourran, une exception n'est pas une statistique. C'est fatiguant qu'à chaque fois qu'on parle de phénomène sociologique, il y a toujours quelqu'un qui dit : moi je connais la fille de mon plombier qui a réussi à rentrer à l'X... Ca ne prouve rien.

    Quand on regarde les statistiques (et pas les anecdotes personnelles), il y a une reproduction sociale presque absurde dans les grandes écoles et les cpge les plus prestigieuses... Aller voir les promotion des grandes écoles, vous allez voir à quel point c'est homogène !

    Les gens qui pensent encore que le système français est méritocratique ont 20/30 ans de retard. Maintenant, si tu viens d'une famille modeste (qui ne peut pas trop t'aider et qui n'est pas trop au courant des combines pour exploiter le système de l'éducation française) et que tu passes par une école primaire, un collège et un lycée moyens, tu es vraiment pénalisé sur tes chances d'accéder aux études les plus prestigieuse.
  • Héhéhé, je suis en même temps d'accord et pas d'accord.

    D'accord car on ne répond en effet pas à une généralité par quelques contre-exemples.

    Par contre, quand tu as des phrases catégoriques, du type "il est impossible" , "aucun élève...", "personne...." , là je suis désolé mais un contre-exemple suffit.

    Si je dis une généralité du type : "Un homme français adulte mesure ([small]sous entendu généralement[/small]) entre 1,50 m et 2,10 m". J'imagine que ça représente plus de 99 % des hommes français, donc des contre-exemples, ne remettent pas en cause cette généralité.

    Par contre, si j'affirme de manière très catégorique, "Personne en France ne mesure plus de 2,30 m". Et bien s'il y a un gus en France qui fait 2,31, cette affirmation est une connerie même s'il y en a qu'un seul sur plus de 60 millions d'individus.


    "Les enfants du milieu ouvrier n'accèdent pas aux classes préparatoires les plus prestigieuses." Ça sous-entend, que c'est une généralité. Donc, je suis d'accord un contre-exemple, ne change pas cette réalité.

    Par contre, "il n'y a jamais aucun enfant d'ouvrier qui accède aux classes préparatoires les plus prestigieuses. Pour moi, un contre-exemple suffit pour ne pas être d'accord avec cette phrase.
    Karl Tremblay 1976-2023, je t'appréciais tellement.
  • Quand on regarde les statistiques (et pas les anecdotes personnelles), il y a une reproduction sociale presque absurde dans les grandes écoles et les cpge les plus prestigieuses... Aller voir les promotion des grandes écoles, vous allez voir à quel point c'est homogène !

    À mon époque, une "Alix" de l'article c'était jouable de la battre pour un gamin comme moi parce que finalement le BAC C avec des notes sans trop d'effort proche de la note maximum c'était l'assurance de ne pas avoir de gros trous dans la raquette. Aujourd'hui, c'est clair, Alix, elle serait vraiment très loin devant...

    Mais bon, nous ne reviendrons pas en arrière, nous allons juste casser ce qui reste...je commence même à me demander si je ne devrais pas préparer mes gamins à étudier directement aux US. Après tous, même les personnes de l'X, nous allons commencer à leur dire qu'ils ne méritent pas leur place parce que reproduction sociale....
  • xax : ok, "options marquantes". L'élève en question faisait classe euro. Mais quand je vois ce qu'ils y faisaient... Bizarrement, les meilleurs élèves ont souvent plusieurs options... Etonnant...
    Effectivement, c'est un gamin qui a fait les Olympiades (nationales, avec un rang pas génial), qui préparait le concours général. Mais il venait d'un petit lycée de campagne. C'est peut-être une exception, mais je mettrai ma main à couper que ce n'est pas le seul dans ce cas...
  • lourrran merci pour ton témoignage, il s'agit donc d'un jeune issu d'une CSP intermédiaire.

    Petit Gaulois très bien vu ! Effectivement il y a eu une évolution.
    Quand je parle de majorité de CSP+ en Cpge, on a 52% de jeunes issus de CSP cadres sup auquel on peut ajouter une fraction des chefs d’entreprises et des retraités que l'on peut supposer suffisamment aisés pour être CSP+. Donc on est de l'ordre de 55% - 57% de CSP+; comme indiqué évidemment (Guego) il est certain que la plupart des prépas dites de proximité ne sont pas dans cette moyenne, comme les prépas de luxe. Je ne vois pas ce qui pose problème dans ces constats.120896
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Bon en fait ce ne sont pas tellement les chiffres de composantes CSP qui sont intéressants à débattre, mais les dispositions cognitives favorables ainsi que les habitus relatifs acquis en prépa.

    Il semble que le noyau soit le rapport au temps, une capacité à gérer efficacement les tâches surtout lorsqu'il y en a trop. C'est très lié aux autres qualités et ça les conditionne en fait.

    Il se trouve que c'est une qualité qui peut-être fortement appréciée dans certains types de postes et qui se teste https://www.pepco.fr/inbasket.aspx donc la formation de taupin est cohérente avec celle de cadre.

    Avec ces analyses je me rends mieux compte de ce qui marche bien dans l'absolu, que ce soit en taupe ou à l'Université. Ça peut aider à prendre des décisions d'orientation aussi; jusqu'à présent je considérais que, dans l'optique d'intégrer une école, il était très risqué de tenter de le faire par la voie universitaire, que ça ne pouvait marcher qu'avec un certain type de personnalité mais j'avais du mal à clarifier cela. Maintenant j'ai compris, entre cela et les autres prédicteurs dégagés par Muriel Darmon, ce qui permet d'être bon.

    Par rapport au taupin, l'expérience universitaire réussie fonctionne selon le même noyau (gestion efficace du rapport au temps pour les l'apprentissages) mais certaines composantes n'existent pas (à l'exception de santé où une réussite à l'examen ne garantit pas de passer le numerus clausus apertus). Par exemple il n'y a pas de stress quotidien (et pas d'humiliation de classements potentiellement défavorables). Là aussi, et curieusement, la part de motivation, qui n’apparaît pas dans les qualités des taupins, n'est pas extraordinairement apparente non plus, la bonne routine de fonctionnement suffit. l'enclenchement et le maintien sur la durée ne sont pas non plus difficiles à envisager (cf. "le cercle vertueux de la réussite scolaire").

    Dans les qualités je laisse de côté la blague de l'intuition - la plaisanterie est bien décoffrée dans l'article "la noblesse scientifique" - et je vous renvoie à Serre infiniment plus compétent que moi pour en parler et quantifier cela d'une part, et d'autre part l'idéologie relative est bien connue, donc pas d'intérêt non plus. Les gens vraiment doués ab initio se comptent sur les doigts d'une main, c'est à dire des gens dont l’absence aurait eu des conséquences particulièrement défavorables sur l'avancement scientifique, soit en le retardant significativement, voire en passant à côté.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Xax,
    comme souvent, tu ne fais pas dans la nuance, c'est ton charme.(:P)
    Il y a pourtant une différence entre :
    - affirmer que le don est un construit social (on peut d'ailleurs s'interroger sur la capacité de Bourdieu à le démontrer, la question n'étant pas que sociologique : pour un marteau tous les problèmes sont des clous.)
    - nier l'existence de l'intuition.
    Cette dernière est la capacité à avoir intériorisé un savoir, à le mobiliser sans en être conscient : c'est un peu comme la bicyclette. L'intuition se construit, elle n'est pas innée.
    Les profs de prépas de l'article ne se trompaient pas sur cette dernière, preuve de sa réalité. Ils en étaient probablement avertis par les kholleurs, qui évaluent hebdomadairement les élèves et dont l'article ne parle pas.

    Ensuite il n'y a pas d'"humiliation de classement", je l'ai bien vécu étant quelquefois très mal classé : le classement est une mesure pour l'action, sans réelle incidence long terme (sauf pour le passage en seconde année). Il n'y a pas de réelle concurrence avec les autres élèves de sa propre classe, mais avec les autres classes.
    Cordialement
  • Xax,
    concernant l'intuition:
    Je n'ai pas de modèle explicatif sur sa genèse, je ne saurai donc pas efficacement enseigner à la développer.
    Il est possible qu'une certaine attitude très "scolaire" soit nuisible, car elle tend à tout expliciter, là où l'intuition se développe par les raccourcis mentaux. Elle est certainement liée à la rapidité, qui s'oppose en un certain sens à l'application.

    De toute façon, ce n'est pas parce qu'on n'a pas de modèle explicatif que le phénomène n'existe pas. L'homme a reconnu les tremblements de terre longtemps avant d'en avoir un schéma causal. Attention à ne pas confondre la carte (le modèle) et le territoire (la réalité).
    Cordialement
  • Héhéhé,
    Je suis parfaitement conscient qu'une anecdote, ça ne fait pas une statistique.
    Quand on parle de l'EN (en général, de ce qui se passe au collège ou au lycée), une anecdote, c'est un cas sur quelques millions. Autrement dit 0.

    Ici, le sujet, c'est les prépa, est plus précisément la différence entre les futures X/ENS, et les autres. On parle donc de 500 personnes par an, en gros. C'est à dire rien du tout. Dans mon précédent message, je parlais de microcosme, et je réitère. Ces 500 personnes, c'est un microcosme qui obsède les forumeurs. On parle plus de ces 500 personnes que des 800000 autres personnes, c'est surprenant, mais c'est comme ça.
    Un cas anecdotique, sur une population de 500, ce n'est pas totalement insignifiant.

    Surtout que le discours était : Les grandes CPGE recrutent leurs élèves parmi les grands lycées... Je dis oui, mais je dis que c'est parce que les grands lycées ont su EXTIRPER quelques potentiels futurs brillants élèves dès la fin du collège. Le passage des structures 'standard' vers les structures 'sélectives' (c.a.d. le sauvetage des élèves) se fait dès l'entrée en 2nde. En fin de lycée, la bataille est finie. Les élèves qui n'ont pas été extirpés du système en fin de collège ne peuvent plus être sauvés. Ils ont accumulé trop de retard.

    Donc oui, quand tu dis que les élèves des grandes écoles sont très majoritairement issues des CSP+ , qu'il y a une reproduction sociale presque absurde, je suis 100% d'accord. Tu me trouveras toujours à tes côtés pour dénoncer ça, si tu dénonces le problème général, et non l'épiphénomène X/ENS.
    Mais la faute à qui ou à quoi ?
    Les CPGE n'arrivent pas à rattraper les immenses dégats faits par le primaire, le collège et le lycée ? C'est la faute aux CPGE, ou la faute aux écoles primaires, aux collèges et aux lycées ?
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • Héhéhé a écrit:
    lourran, une exception n'est pas une statistique. C'est fatiguant qu'à chaque fois qu'on parle de phénomène sociologique, il y a toujours quelqu'un qui dit : moi je connais la fille de mon plombier qui a réussi à rentrer à l'X... Ca ne prouve rien.

    Je vais archiver un lien sur ton message. Il servira dans le futur car il est certain qu'on aura d'autres anecdotes ici pour essayer de nous faire la promotion de l'escroquerie méritocratique en mettant en avant un exemple particulier.
    Héhéhé a écrit:
    il y a une reproduction sociale presque absurde dans les grandes écoles et les cpge les plus prestigieuses... Aller voir les promotion des grandes écoles, vous allez voir à quel point c'est homogène !
    Que veut dire absurde ici? Je dirais plutôt qu'il y a une logique à l'oeuvre: une classe sociale est avantagée par le système scolaire qu'elle contrôle et elle en tire le plus grand bénéfice. Rien d'étonnant, le système scolaire est organisé afin qu'il en soit ainsi.
  • Petit Gaulois a écrit:
    Après tous, même les personnes de l'X, nous allons commencer à leur dire qu'ils ne méritent pas leur place parce que reproduction sociale....

    Pour entretenir l'escroquerie méritocratique il faut pouvoir exhiber un clampin qui n'est pas un fils de (petit) bourgeois de tant à autre pour le montrer comme exemple de réussite. C'est en quelque sorte l'arbre qui cache la forêt.
  • lourran l'étude montre le contraste entre les profils cognitifs, je n'y vois pas d’obsession des auteurs, de plus les 500 jeunes dont tu parles ont tout de même une importance considérable : le caractère hiérarchisé à l'extrême de l'enseignement supérieur français font qu'ils auront une importance considérable dans l'élite du pouvoir.
    Ta remarque sur le travail fondamental au lycée est intéressante : j'ai lu moi aussi plusieurs conseils étayés sur la nécessité de s'y mettre vraiment en seconde, que ce soit dans l'article où "Alix" l'explique, ou même un célèbre précepteur spécialisé parisien qui le conseille vivement.

    Mathurin tu as bien lu l'article ? Et le cas témoin de construction de "l'intuition" ? Il s'agit d'une "intuition" construite correspondant aux attentes des 2 écoles en question, et le mode d'emploi est quand même assez facile (p77 de l'article "noblesse scientifique"); avec un tel régime même Forrest Gump serait admis à Ulm. C'est pour ça que le sujet ne m'intéresse pas non plus, ce n'est pas du tout par préjugé ou manque de nuance, je le trouve grossier, voire grotesque.

    Par contre la gestion du temps dans l'acquisition des savoirs est un sujet d'intérêt général en raison de leur caractère cumulatif : des ratés construisent une scolarité avec trop de lacunes. Bernard Lahire a relevé aussi ce problème dans les milieux défavorisés où cette question apparaît comme centrale (horaires de travail des parents et bien souvent de la mère célibataire fragmentés et irréguliers; 3*8 etc; avec une vie familiale difficile et un suivi scolaire problématique ). Par contre si les chose se passent bien, il me semble que les autres dispositions se construisent dessus (capacité de travail et augmentation de la rapidité d’exécution au moins).

    FdP tu n'as pas compris : les différents types d'intégration d'une minorité moins favorisée, à travers de nombreux dispositifs ronflants de passerelles pour obtenir des strapontins, ont certes pour fonction d’exhiber les "bons sujets", et d'éviter des révoltes en faisant croire que, mais surtout ça permet de faire de la sculpture sociale. Les passerelles déterminent la topologie des frontières qui peuvent évoluer.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • On a deux ensembles $A$, $B$ de personnes dans la population française (dont on notera $n$ le nombre plus bas).

    "Le recrutement dans $A$ est méritocratique (*)" signifie que les candidats sont jugés selon les mêmes critères pendant l'épreuve.

    Le constat éventuel de ce que $\frac{card(A \cap B)}{card A}$ est différent voire très différent de $\frac{card(B)} n$ ne constitue en rien une invalidation de (*).

    D'autre part la phrase "il est impossible pour quelqu'un appartenant à $B$ de faire partie de $A$" est réfutée par le constat de ce que $A\cap B$ est non vide. C'est bizarre qu'il faille le rappeler sur un forum de maths.

    Enfin le mot "déterminisme" fait référence à une certitude, son emploi pour qualifier un phénomène statistique est la marque d'une pseudo-science à mon avis.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Oui Xax,
    j'ai lu l'article et je pense que l'auteur n'a pas compris ce qu'il décrit assez bien.

    L'intuition existe en mathématiques et n'est pas un camouflage d'une contrainte sociale implicite.
    (Je ne vois pas le rapport avec Forest Gump. L'outrance ne rajoute pas de poids à l'argumentation.)

    Son lien avec la rapidité doit être nuancé : l'intuition permet d'être plus rapide, mais elle n'est pas seule : la virtuosité le permet aussi. La virtuosité s'acquiert par la pratique intensive d'exercices, elle n'a donc rien à voir avec l'intuition, qui est une familiarité construite (peut-être par la réflexion) avec les concepts.

    Cordialement
  • Foys si tu as 5 minutes parle nous un peu des processus cognitifs que tu estimes important, je sais que tu peux dire des choses très très pertinentes; parce qu'en fait même si l'article est très centré sur les concours, la question des bonnes dispositions et leur genèse est importante bien au delà, même en restant dans le cas particulier des maths et des disciplines connexes (physique, informatique ...).
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • xax a écrit:
    lourran l'étude montre le contraste entre les profils cognitifs, je n'y vois pas d’obsession des auteurs, de plus les 500 jeunes dont tu parles ont tout de même une importance considérable : le caractère hiérarchisé à l'extrême de l'enseignement supérieur français font qu'ils auront une importance considérable dans l'élite du pouvoir.
    1. Je parlais de ton obsession, pas de l'obsession des auteurs.
    2. Les personnes qui vont se retrouver à ULM ou à l'X auront une place extrèmement limitée dans l'élite du pouvoir. Malheureusement.
    Si vraiment tu t'intéresses aux chemins vers le pouvoir, regarde l'ENA. Là, tu vas avoir du grain à moudre.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • lourrran tu as vraiment mal compris mon propos et l'intérêt de l'article, j'en suis désolé, mais il s'agissait d'expliciter les modes de fonctionnement les plus efficaces, et quand j'évoque les difficultés des enfants des CSP- vis à vis du temps, il s'agit de mon expérience personnelle en soutien scolaire ou pour les enfants des personnes que j'emploie.
    Je pense que c'est un aspect sous-estimé des difficultés scolaire. Or les études qui mettent clairement en évidence cela en premier plan sont récentes, et le livre de Muriel Darmon que j'ai cité et qui est repris par l'article en fait un point saillant.

    Pour ce que tu dis quant à l'élite, je viens de regarder, de façon factuelle le podium est le suivant (Cac 40) :
    Polytechnique : 12
    ENA : 10
    HEC : 9

    En politique, il y a quand même pas mal de X-ENA ou de ENS-ENA qui se retrouvent dans les directions ministérielles voire ministres, et vu l'envergure intellectuelle sans doute supérieure à la moyenne, ça ne va pas changer de sitôt non plus...

    Donc sur tes deux attaques tu es à côté de la plaque, ça arrive à tout le monde ;-)
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Les difficultés des enfants des CSP- vis-à-vis du temps, c'est certainement un sujet très intéréssant.
    Mais passer d'un sujet qui compare les étudiants très brillants et les étudiants excessivement brillants à ces difficultés des enfants des CSP- vis-à-vis du temps, tu m'excuseras, mais je n'arrive pas à voir la logique. Sauf si tu me dis tu fais du soutien scolaire pour des 'enfants' qui sont en classe prépa. Mais tu ne parlerais pas d'enfants, tu emploierais un autre mot.

    Par ailleurs, quand je donne une anecdote, on me rétorque que les anecdotes n'ont aucun intérêt (ce qui n'est pas totalement faux), donc je vais te dire la même chose : ton expérience personnelle sur 5 ou 10 cas n'est représentative de rien du tout.

    Ce que tu qualifies d'attaques à côté de la plaque, ce n'était ni des attaques, ni à côté de la plaque.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • lourrran a écrit:
    Les personnes qui vont se retrouver à ULM ou à l'X auront une place extrèmement limitée dans l'élite du pouvoir. Malheureusement.
    Si vraiment tu t'intéresses aux chemins vers le pouvoir, regarde l'ENA. Là, tu vas avoir du grain à moudre.

    Une part non négligeable des énarques est d'abord passée par la rue d'Ulm ou par l'X.....Ne pas oublier non plus les profils HEC+ENA....
    Liberté, égalité, choucroute.
  • La très grande majorité des énarques (82 % en 2017) vient de science (pi)po, pas d'Ulm ou de l'X.
  • La part des énarques venant de l'X est devenue négligeable.
    Ceux qui viennent de l'ENS sont des littéraires, pas des scientifiques.
    La quasi-absence de scientifiques parmi ceux qui nous gouvernent est devenue un problème (comparer avec l'Allemagne ou la Chine).
    Cordialement
  • Mathurin :Pour raconter des trucs lénifiants ou faire de la com' pour vanter l'action d'un gouvernement il vaut mieux avoir fait des études littéraires. Par ailleurs, Il y a des $n-1,n-2,....$ pour faire le boulot.
  • lourran sur le temps c'est quelque chose qui vient de loin dans la scolarité, et ce que tu peux lire du livre ou du rapport de M. Darmon : "Les dominants temporels, ceux qui font preuve d’une maîtrise particulière du temps, sont non seulement ceux qui réussissent le mieux leur formation, mais aussi, le plus souvent, ceux qui viennent des milieux les plus aisés. Ils adoptent des rythmes plus réguliers, se détachent plus aisément de l’urgence, et en viennent parfois à la considérer comme bénéfique (l’urgence est alors ce qui motive le travail). A l’inverse, on trouve, le plus souvent parmi les élèves les moins favorisés, les rapports au temps les plus désordonnés : heures de coucher irrégulière, volonté de constamment rattraper le temps perdu, difficulté à réserver du temps pour les activités extra-scolaires" in https://journals.openedition.org/lectures/12566 indique clairement qu'il y a une piste pour cerner un facteur d'échec probablement très sous-estimé.

    On le ressent plus dans le supérieur parce que le volume de ce qu'il faut avaler est important en taupe, mais fondamentalement même à plus basse intensité, la régularité et le bon rythme sont importants, et je crois qu'on peut même aller jusqu'à considérer les heures de sommeil qui ont une dépendance sociale aussi.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Sur la relative perte d'influence de l'X, pour moi ça se voit surtout dans les armées, personnellement les seuls poireaux que j'ai connus sortant de l'X étaient de la DGA.
    Le temps où un X français pouvait devenir maréchal de trois pays après avoir fait massacrer 200 000 de ses hommes en moyenne par bataille à offensive à "outrance" mais au "succès" mitigé semble révolu.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Je ne sais à quel maréchal tu penses (Foch ?), mais ce n'est pas de la perte d'influence c'est simplement que plus aucun X (ou presque) ne veut faire officier des armées. On en trouve davantage dans le clergé.::o
    Cordialement
  • XAX a écrit:
    et je crois qu'on peut même aller jusqu'à considérer les heures de sommeil qui ont une dépendance sociale aussi.

    Quand tu habites un appart' qui n'est pas immensément spacieux et que tu partages ta chambre avec un frère, une soeur, tu maîtrises encore moins ton heure de coucher que celui ou celle qui a sa propre chambre.
    Quand j'étais enfant (moins de dix ans d'âge) à 21heures on était au lit. On voyait juste le début du film à la tv(à l'époque le film commençait vers 20h30)
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