Enseignement des fractions

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Réponses

  • Il y a plus d'un siècle, le système éducatif de la 3ième république a enseigné l'essentiel de ces notions (ainsi que d'autres matières: maîtrise du Français, notions d'histoire-géo etc) correctement en 5 ans à une population majoritairement rurale et non francophone (l'un des buts étant la transmission de la langue française. C'est après que cet enseignement fut massacré que la langue devint un "marqueur social" d'ailleurs). Ce modèle éducatif a été brillant jusque dans les années 60, laissant derrière lui 80 ans d'historique expérimental.

    L'argument récurrent de la nature des populations concernées a bon dos je trouve.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Je ne suis pas du tout d'accord avec ce que tu écris, il y a un net décalage; il se trouve que j'avais compilé en 1 page le programme de CM2 français, je ferai donc une comparaison, mais comme ça le programme irlandais me parait plus avancé et clairement mieux construit. Avec toi hélas, vu ton intégrité, on ne peut pas te croire a priori et ça prend du temps de vérifier.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Peux-tu me citer précisément (avec référence aux textes officiels) les points qui diffèrent entre les programmes français et irlandais par exemple sur les sujets dont nous parlons à savoir:

    - fractions au primaire
    - pgcd et ppcm (primaire et ou collège)
    - introduction aux équations

    Pourrais-tu ensuite citer précisément, en t'appuyant sur les textes et non un vague souvenir ou une espèce d'impression intuition, en quoi le programme irlandais serait "plus avancé" et "mieux construit" que le programme français ?

    La seule chose qui m'intéresse dans cette conversation c'est de savoir factuellement ce qui diffère entre les programmes afin de savoir si ces différences sauraient expliquer à elles seules les résultats excellents de l'Irlande (premiers) et nous, petits français.

    Sinon je trouve étonnant de botter en touche sur d'autres différences entre la France et l'Irlande bien plus évidentes comme, et ce ne sont que deux exemples, le niveau de recrutement ou même le niveau de salaire des enseignants irlandais. N'y a-t-il pas beaucoup de questions à se poser sur la place que nous accordons en France à l'effort éducatif réel de notre pays (étatique aussi bien que citoyen) ?
  • Foys : je peux te trouver un paquet de septuagénaires bien français qui ne sont toujours pas capables d'écrire correctement leur adresse... Système éducatif brillant ? MDR !

    xax : les opérations à trous, ce n'est pas une introduction aux équations ?
  • kioups : "les opérations à trous, ce n'est pas une introduction aux équations ? "

    Tout à fait ! En France, comme en Irlande, on utilise la même façon d'introduire la notion d'équation. La seule différence c'est qu'en France on le fait dès le CE1 pour l'enseignement de la soustraction (vue comme addition à trou) alors qu'en Irlande, le programme introduit officiellement cette technique d'opérations à trous au collège en 6ème et 5ème (cf page 97 du document https://www.curriculumonline.ie/getmedia/9df5f3c5-257b-471e-8d0f-f2cf059af941/PSEC02_Mathematics_Curriculum.pdf ).

    Personne n'a de méthode miracle, personne n'a réinventé la poudre en pédagogie. Les principaux obstacles sont du côté des acteurs de l'apprentissage: enseignant, élève et surtout parent.

    Notre société, et ce n'est pas nouveau, a un souci avec la qualité de son service public, est plus défiante que jamais envers tout ce qui représente l'état, souffre d'un pessimisme record parmi tous les autres pays européens, des difficultés à asseoir sa laïcité et sa légitimité auprès d'une part grandissante d'élèves, a des enseignants déprimés et de moins en moins bien recrutés, fournit un ascenseur social en panne sèche.

    Le bordel ambiant très bien décrit par Dom et par tant d'autres ici est davantage la compilation de tous ces problèmes qu'un simple problème de "programme pédagogo post 68ard". Ça serait tellement simple si c'était ça. Il y a déjà eu une (trop longue) discussion (sur le fil "la baisse du niveau") où un ensemble de pistes pour sortir de ce marasme a été donné. Beaucoup d'entre elles assez nouvelles d'ailleurs. Mais la litanie "Delors & Lafforgue" vs NVB / Darcos et le reste du monde, ça devient vraiment stérile en plus d'être lassant tellement c'est regarder le problème par le petit bout de la lorgnette.
  • @troisqua
    Par exemple, pour 566, le membre de droite évalué en $x=1$ donne 0 et ne peut être égal au membre de gauche non défini pour cette valeur de $x$. Ce manque de rigueur chez nos amis Russes ! Ils feraient mieux de venir s'inspirer de ce qu'on fait en France !
    C'est un énoncé d'un exercice, et non la solution. Les russes considèrent que les enfants ne sont pas bêtes et n'ont pas besoin d'être guidés.
  • C'est sûr il vaut mieux rentrer la tête dans le sable et ne pas regarder la responsabilité politique qui est du premier ordre; quant aux parents, à ma connaissance ils n'enseignent pas dans les établissements, à part une petite minorité d'entre eux par profession !

    Tu racontes vraiment n'importe quoi.

    Bien entendu qu'il existe des programmes, des méthodes et des façons d'enseigner valables, heureusement !

    Quant à la question sociale enseignante qui est quand même HS sur le fil, franchement à part le début de carrière qui me semble un peu raide, je trouve que c'est très correct, de même pour la fin de carrière et la retraite. Et dans la bonne moyenne européenne.

    Le seul point que je te concède est le recrutement qu'il faudrait rendre plus attractif : il faudrait supprimer la condition de diplôme pour avoir un concours très sélectif un peu comme celui des orthophonistes (qui sont chargés d'apprendre à lire et à compter à de nombreux enfants victimes de dyspédagogie). Ainsi avoir un statut de fonctionnaire stagiaire, 2 ou 3 ans pour instit et Capes, je pense que ça permettrait non seulement d'avoir de très bons éléments soucieux de gagner leur vie rapidement mais aussi de renouveler socialement la profession qui à mon avis en a bien besoin.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Dis-moi vorobichek, quand tu étais enfant, étais-tu russe ? Si c'est le cas tu n'es pas bête, et donc tu saisis l'ironie n'est-ce pas ?

    xax, merci pour ta démonstration brillante montrant, comme je te le demandais, dans le détail des textes, avec grande rigueur, que c'est effectivement le programme irlandais, "bien plus avancé" et "bien mieux construit" que le nôtre comme tu dis, qui est à l'origine de leurs si bons résultats. C'est vrai, qu'en les lisant attentivement ces programmes irlandais, la différence saute aux yeux hein !

    On aimerait tellement te croire sur parole pour désigner des coupables comme tu le fais, couper les têtes des "pédagogistes" "marxistes" "doltistes" "68 ard" "inspecteurs" et autres "enseignement d'INSPE gauchistes" et régler tous nos problèmes ! Moi je dis, xax président et vive la France !

    C'est bien de passer ici de temps en temps, rien ne bouge, tout est dans le formol, surtout les analyses. Le tout étant de ne pas y rester trop longtemps pour ne pas finir soi-même transformé en fossile.
  • @troisqua, non je n'ai pas saisi l'ironie (où d'ailleurs?).
  • Il parle certainement de « ça manque de rigueur en Russie...» en faisant mine de critiquer l’énoncé.
    C’était dit avec ironie.
  • Sinon Dom, c'était à des élèves de 1ere, et quelques bons de seconde (les premiers exercices).
  • Ok haha. ;-)
    Même pour des premières, j’ose dire que c’est d’un bon niveau et pas faisable par la majorité des terminales S.
  • Oui, pas faisable pour la majorité des TS, je le sais, mais pour les quelques bons élèves de 1ere (dans un bon lycée public) c'est utile - en particulier pour ceux qui feront des études supérieures en maths.

    En début d'année, certains d'entre eux simplifiaient $(x + 2)/(x+3)$ par $x$, d'autres étaient bloqués par $(x-1)/(x+2) = 2$ par exemple... j'ai pris le taureau par les cornes, et après une bonne cure de calcul algébrique, ce n'était certes pas la panacée (on peut pas rattraper tout ce qui a été perdu depuis 30 ans), mais ça allait mieux.

    Je suis quand même sidérés que des collègues de MPSI soient obligés de poser en DS des équations de degré 1... (cf pièce jointe)

    Certains collègues doivent prendre leurs responsabilités et a minima sensibiliser les futurs étudiants sur l'importance de la maîtrise de ce genre de fondamentaux, quand même !
  • Ho mais tu as bien raison.
    Il faut faire manger ces choses là jusqu’à ce qu’elles soient digestes :-)
  • troisqua écrivait:

    >
    > On aimerait tellement te croire sur parole pour
    > désigner des coupables comme tu le fais, couper
    > les têtes des "pédagogistes" "marxistes"
    > "doltistes" "68 ard" "inspecteurs" et autres
    > "enseignement d'INSPE gauchistes" et régler tous
    > nos problèmes ! Moi je dis, xax président et
    > vive la France !

    Si le terme pédagogiste est depuis longtemps rentré à juste titre dans le lexique, je n'ai jamais tenu de propos politiques de cette sorte sur le forum.

    Donc encore une fois tu racontes n'importes quoi avec ta bonne foi habituelle et l'intégrité qui te distingue.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Les exos dont vous parlez viennent du manuel de 4e ou 3e. Les premiers sont d’un niveau facile/moyen pour un élève russe. Grosso modo 40-60% arriveront à les faire sans difficulté.
  • Les gars, c’est quoi ce combat de tomates pourries ?

    Allons !!!

    Bon ça aura pu m’arriver dans le passé alors ne prenez pas mon propos tel pour le tenir un donneur de leçons.
    Juste, allez on prend un verre là, d’autant plus qu’on ne peut le faire que virtuellement ;-)
  • L’enseignement des fractions commence par montrer des pizzas ou des gâteaux dont on prend une certaine part. Prendre une part d’une pizza équitablement coupée en deux donne lieu à l’écriture 1/2. Trois parts d’une pizza coupée équitablement en quatre donne lieu à l’écriture 3/4.

    Cette représentation permet d’arriver à écrire que 1/2+1/4=3/4 en remarquant qu’une moitié de pizza correspond exactement à deux parts d’une pizza équitablement coupée en quatre.

    Jusqu’ici, il me semble que tout le monde apprend comme cela depuis toujours.

    Pour la suite, il y a une différence entre le monde anglo-saxon et en France.

    Chez les anglo-saxons : une pizza entière plus une part d’une pizza équitablement coupée en 4 sera notée 1 1/4. Deux pizzas entières plus une moitié de pizza sera notée 2 1/2. On arrive alors à écrire 1 1/4 + 2 1/2 = 3 3/4 presque aussi simplement qu’on écrit 1,2+1,6=2,8.

    En France, pour cette même situation, l’objectif est de faire écrire à l’élève que 5/4+5/2=15/4… Tout le monde aura compris que c’est plus difficile.

    Continuons dans la progression anglo-saxonne : 1 3/4 + 2 3/4 = 4 2/4, c’est plus difficile à écrire que la situation précédente mais pas davantage que 1,2+1,9=3,1. En France, le même calcul sera écrit 7/4+11/4= 18/4 ce qui est facile en s’appuyant sur le langage des quarts mais par contre il est difficile de savoir ce que représente 7/4 et 11/4 en termes de pizza : une fraction ayant initialement était présentée comme une partie d’une pizza, le concept de prendre sept parts d’une pizza coupée en quatre commence à embrouiller les choses.

    Les anglo-saxons utilisent le concept peu mathématiques de proper fraction pour les fractions dont le numérateur est inférieur au dénominateur et l’écriture 5/4 pour 1 1/4 constitue une improper fraction qui est introduite plus tard dans l’enseignement. Le concept de proper fraction coïncide avec la prise de parts de une pizza partagée en parts égales.

    D’où vient cette différence sans chercher à savoir si la méthode française est meilleure ?

    Probablement de l’historique de l’enseignement des fractions en France. À l’époque des mathématiques modernes, dans les années 70, il me semble qu’en 6e on apprenait ce qu’est une relation d’équivalence donc il était normal de définir les fractions correctement comme quotient modulo la relation $(a,b) \mathcal{R} (c,d)$ si et seulement si $ad=bc$. Lorsque cette forme d’enseignement a été abandonnée, on s’y est accroché en disant que $a/b=c/d$ signifie que $ad=bc$ (mais en faisant croire que c’est une propriété et pas une définition) puis en mélangeant cela de manière un peu fumeuse avec des parts de pizza, des engrenages, des droites graduées, de la langue française (tiers, quarts), le mot quotient etc. Même si cela permet, fort bien de varier les approches, c’est naturellement assez déboussolant comme méthode parce que tout change tout le temps et on ne sais plus ce qui est correcte et ce qui ne l’est pas.

    Force est de constater que l’enseignement des fractions est aujourd’hui assez peu efficace en France et sûrement pour de multiples raisons dont peut-être celle que j’essaie de mettre en évidence par ce message.

    Il serait intéressant de faire une expérience scientifique avec deux échantillons comparables de français ayant 9 ans au début, sur une durée de 5 ans, l’un suivant la méthode française, l’autre l’anglo-saxonne pour savoir si la méthode anglo-saxonne est plus efficace ou pas.
  • Oui, d’ailleurs il y a eu une discussion il n’y a pas si longtemps où on a ouvert des yeux grands comme des soucoupes devant cette notation anglo-saxonne. Pourtant elle est utilisée par des centaines de millions de personnes dont certains ne sont qu’à quelques kilomètres de chez nous.

  • Hum...
    Que l’on ne me fasse pas croire que les notations résolvent les problèmes.
    4 1/2+ 2 3/7 posera autant de problème que si on l’écrit « à la française ».
    Et je suis certain que des confusions pointeront leurs nez : 41/2, 2,3/7 etc.

    Cette notation, en effet je le rappelle du fil, n’est pas bonne sauf si l’on trouve à bien espacer (ou un symbole de séparation).
  • "l’enseignement des fractions est aujourd’hui assez peu efficace en France" il est nul à ch.er.
    Quand je vois la façon dont les choses sont enseignées entre le primaire et le secondaire, un élève même raisonnablement bien pourvu ne peut pas comprendre, et si tenté que ça arrive, il ne sera pas suffisamment exercé.

    Ce que tu écris philou22 est exact, j'ai utilisé la méthode Singapour 2008 qui fait usage de cette notation.
    Par contre j'ai un très net souvenir qu'il y a 40 ans le calcul des fractions était complètement exposé en primaire (comme la division dans sa généralité ...), sans la relation d'équivalence bien entendu.

    Je crois maintenant de façon certaine que ceux qui conçoivent les programmes ou les "formateurs" sont vraiment et réellement incompétents.

    La raison : ils ont voulu décortiquer en délayant et en délavant les processus des enseignements, qui ont complètement perdu leur intérêt et leur liant. Ce que je vois est absolument affligeant. Sans parler de cette mode atroce du multi support (YT, "document" divers et variés, livre, cahier d'exos, ressources numériques à la con, geogebra et tutti quanti) qui finit de démolir le semblant de cognition efficace qui pourrait rester.

    C'est une vraie catastrophe. La maîtrise des fraction est un puissant prédicteur pour l'évolution positive en maths.

    Comme au moins 25 % des élèves arrivent tout de même je pense à s'en tirer, ça donne un ordre de grandeur des parents qui peuvent suivre et améliorer l’ordinaire ...
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Et un élève anglo-saxon comment distingue-t-il 3 1/2 et 31/2 ? :-D

    En France, on n'apprend plus une recette comme celle-ci $\dfrac{a}{b}+\dfrac{c}{d}=\dfrac{ad+cb}{bd}$ ? 8-)
  • C’est rare Fin de partie.

    On apprendra plutôt la recette :
    - même dénominateur
    - méthode pour écrire avec le même dénominateur

    xax,,
    À l’école en effet je ne crois pas que l’on formalise la « fraction » $\frac{3}{4}$ comme étant un nombre.
    Qui peut confirmer ou infirmer ?

    Aussi, comme tu serines toujours le même refrain.
    Ce n’est pas la méthode qui fait que ça marche, c’est les conditions d’apprentissage selon moi qui permettent que ça marche.
    Je ne nie pas qu’une méthode peut être meilleure qu’une autre, bien sûr.
    Mais quelle que soit la méthode, si tu n’as pas les conditions (silence, respect, confiance), tu n’arriveras à rien.
  • Ce genre de ’’recette directe’ est une catastrophe pour les élèves en général. C’est un peu comme le ’’je passe à droite dans les équations’’ sans rien expliquer.
    Mieux vaut se limiter aux $\frac{A}{C}$+$\frac{B}{C}$=$\frac{A+B}{C} $ et $\frac{A}{B}$=$\frac{AC}{BC}$
    Mais comment faire sans calculatrice pour des calculs comme $\frac{7}{24}$+$\frac{9}{32}$ si les élèves ne connaissent pas leurs tables de multiplication ’’à l’envers’’? Impossible et on en revient toujours à la même chose: quand les bases ne sont pas acquises on ne peut plus avancer.
  • Biely: Il vaut mieux une recette à utiliser qu'en dernier recours, que des calculs complètement bidon qui ne respectent aucune règle et qui sont produits au gré de la fantaisie de celui ou de celle qui les faits. C'est ainsi qu'on m'a présenté cette formule.

    PS:
    On dirait que c'est obscène (honteux?) pour la plupart des profs de mathématiques d'utiliser cette formule (évidemment en général cela complique la réduction à une fraction irréductible).
  • Dom dans les classes CHAM c'est pareil l'enseignement ne vaut rien. J'incrime même pas l'enseignant je sais bien que le problème est systémique.
    D'autre part ce n'est pas moi qui serine ça, je ne fais que confirmer et détailler selon les quelques classes d'un collège public lambda sans - trop - d'histoires et avec un principal qui tient la boutique et a fait des classes à options pour garder un semblant de mixité sociale.

    Ce que je ne savais pas, c'est que les conditions cognitives sont vraiment pourries. C'est un chahut à l'envers généré par les "nouvelles" pratiques pédagogiques, on mélange tout profusion de support, "d'expériences", mais c'est vraiment terrible ce qu'on fait subir aux enfants. Qu'il n'y ait ni semblant de rigueur ou de début de démo avec des programmes délabrés je le savais, mais accompagné d'une impossibilité quasiment physique d'apprendre, ça je le découvre.

    Je commence à être persuadé que s'il y a du foutoir dans les classes c'est à cause de ça - au moins en partie - : des élèves qui ont plus de mal à se concentrer deviennent fous avec ce merdier pédagogique.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Il serait simpliste de croire qu'il s'agit juste d'une question de notation, c'est bien une question de concept. Quand à l'ambiguïté de la notation, elle n'existe pas réellement pour l'enfant : on écrit la proper fraction en plus petit que la partie entière qui la précède. D'ailleurs sur mes chaussures (allemandes), il y a écrit 7 1/2, avec le 1/2 en plus petit et le bas du 2 aligné avec le bas du 7 (désolé je ne sais pas l'écrire en LaTeX) : cela veut dire "sept et demi" qui représente, il me semble assez clairement le nombre 7,5 sous forme décimale. Il ne viendrait à l'esprit de personne d'écrire $\frac{15}{2}$ à la place. De plus, en pratique on écrit rarement $7 \frac{1}{2}$ pour $7 \times \frac{1}{2}$ une fois devenu grand, on écrit directement $\frac{7}{2}$.122426
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  • Très sincèrement philou22 je me garderais bien en primaire et au collège de parler de concepts quand absolument toute initiation formelle a été supprimée.

    Enfin bon, il y a un sans doute un "formateur" expert qui va sans doute nous rappeler que si l'on n'apprend plus rien à l'école primaire c'est pour que les élèves apprennent mieux au collège ...

    Ceci dit avec la notation dont tu parles j'expliquais bien que entre les 2 termes il y avait un plus qu'on omettait, mais souvent les enfants gardaient le "+" ça les rassurait, et d'ailleurs c'est peut-être plus l'usage français.
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  • De toute façon il faut rester optimiste : tout le monde constate les bienfaits du numériques à l'école qui résout absolument tout les problèmes.
    Dans les prochaine années les dernières petites questions en suspens (effondrement du niveau en calcul, délabrement de la pensée conceptuelle, etc.) pourront bénéficier du dernier NEC plus ultra : l'IA https://profenpoche.com/business

    Ainsi les enfants pourront manipuler les fractions avec une oreillette qui leur dira comment penser. Encore mieux que Geogebra pour apprendre la géométrie ...
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Bonjour.

    Xax : Ce n'est malheureusement plus de la (mauvaise) science-fiction, c'est tout à fait envisageable.

    À bientôt.

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  • C'est nul Geogebra pour la géométrie ?
  • Encore une fois je mets en gras spécialement pour toi kioups :-) "Encore mieux que Geogebra pour [large]apprendre[/large] la géométrie ..."
    Pour apprendre oui c'est une catastrophe, c'est comme si on apprenait à compter avec une calculatrice.

    Mais bon, apparemment on ne s'en rend même plus compte ...

    Ce qui m'étonne finalement, dans les classements, c'est que nous sommes derniers de l'OCDE seulement (quoique dépassés par des pays comme l'Albanie ou le VietNam), il y a pourtant d'après ce que je vois de la marge de descente ...
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Le truc, c'est déjà de savoir l'utiliser. C'est comme lire un énoncé d'un manuel de 6ème, ce n'est pas donné à tout le monde.
  • Philou22,
    cette tradition anglo-saxonne a existé en France sous le nom de "nombre fractionnaire" (nombre entier accompagné d'une fraction) et d'"expression fractionnaire" (= improper fraction).
    Témoin cet extrait de "cours d'arithmétique- cours supérieur" par A Lemoine, Hachette 1923 (le CS correspond à la sixième).

    Je ne sais pas si son abandon a résulté en un progrès, mais reconnaissons que cette terminologie est assez lourde.
    Cordialement
  • Merci @Mathurin pour cet extrait d'un ouvrage français de 1923. Cela renforce mon hypothèse selon laquelle la méthode spécifiquement française actuelle serait une retombée de la période dite de l'enseignement des mathématiques modernes et de son abandon avec plus ou moins d'unanimité et de résistance.
  • Une durée : 2 heures et quart ; ça ne viendrait à l'idée de personne de dire 9 quarts d'heure.
    Un volume : 3 litres et demi
    Un âge : 6 ans et demi : l'enfant de 6 ans et demi est capable de manipuler $6\frac{1}{2}$ pour dire son âge. Il ne dit pas $\frac{13}{2}$ ans.

    Dans la vie courante, on utilise fréquemment la notation anglo-saxonne.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • Philou22,
    je crois que l'abandon est antérieur et doit plutôt dater de 1945.
    Témoin l'extrait ci-joint de "le calcul quotidien"- collection Bodard CM1, F Nathan 1958.
    Où on voit qu'il abandonne la notion de nombre fractionnaire (aucun n'est vu) et d'expression fractionnaire, au profit de celle plus générale de "fraction".

    Cordialement
  • Philou22,
    au temps pour moi. J'ai vérifié sur le volume de "classe de fin d'études" (=6ème) de la même collection (1961) et si la notion "d'expression fractionnaire" est bien abandonnée, celle de "nombre fractionnaire" reste introduite.
    Cordialement
  • Réflexions et documents très intéressants. Ce soir je tacherai de faire un scan de Singapour pour vous montrer.

    p.s. kioups Geogebra ne devrait pas être utilisé avant la 4e voir la 3e, quand le tracé usuel est devenu sûr.
    Qu'est-ce que tu veux qu'un gamin apprenne de la géométrie sinon ?
    Sachant accessoirement que l'on n'apprend plus à dessiner en "techno" ni même en "arts plastiques"...
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • xax a écrit:
    Sachant accessoirement que l'on n'apprend plus à dessiner en "techno" ni même en "arts plastiques"...

    Ce n'est pas récent. Mon passage au collège date de plusieurs dizaines d'années et on ne m'a jamais appris à dessiner en arts plastiques.
  • Utiliser Geogebra n'empêche pas de dessiner à la main. Cela peut tout à fait être complémentaire. Encore une fois, il faut savoir quoi en faire. Et comment le faire.
  • Guego,
    c'est exact. J'ai appris à dessiner à l'école, mais pas au collège (malgré le cours dit "de dessin") dans les années 70.
    J'ai refait du dessin après, en prépa.

    Cordialement
  • Ce n'est pas en arts plastiques que j'ai appris à dessiner des maths. Un peu plus en EMT/techno. Et on faisait également du Cabri géomètre ou je ne sais plus trop quoi en parallèle.
  • Merci encore à @Mathurin, as-tu un accès physique à une bibliothèque contenant des ouvrages scolaires d'avant 1970 ou as-tu trouvé ces images sur internet ?
  • Philou écrivait http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?18,2039628,2248104#msg-2248104
    [Inutile de recopier un message présent sur le forum. Un lien suffit. AD]Fun fact... mon fils qui a également des cours de math en Chinois et il apprend donc de cette manière, bizarre à mes yeux. Sur des exos de la collection Lebossé-Hémery de 1963 (niveau cinquième), mon fils les résolvait en utilisant et simplifiant systématiquement de cette manière. J'ai un peu ^%$# jusqu'à ce que je me rende-compte que les LH ont quelques exos avec ce format et que la solution est plus rapide (notamment les additions)...enfin bref, comme quoi...

    PS : en Chine, il ne rajoute pas le +, ni dans les questions, ni dans les réponses...aussi naturel que mon 2,25 ou 12,75...comme quoi122450
  • Philou22,
    je suis en télétravail, j'ai une petite bibliothèque (10 000 ouvrages). Parmi lesquels, "quelques" ouvrages de maths. Dans ceux-ci, je dois avoir une vingtaine d'ouvrages concernant l'enseignement des maths à l'école et au collège (ou équivalent) entre 1920 et 1970.
    Cordialement
  • J’adore cet extrait qui contient à peu près tout ce qui crée la confusion.
    Bien aguerri, ça ne pose aucun problème, je sais bien.

    1) on choisit de supprimer un « + » comme on le fait pour le « $\times$ »

    2) on choisit d’appeler « nombre fractionnaire » un symbole

    J’en ris tout seul (:D
    J’imagine la dose de doliprane pour celui qui essaye de décrypter tout ça.
  • Dom,
    oui ce n'est pas très heureux.
    Le problème reste que l'on rencontre cette écriture de rationnels dans la vie courante (même en France : "une heure trois quarts").
    Comment la justifier, l'expliquer, la dénommer ? Est-ce faisable dés la 6ème, faut-il attendre plus tard ? Peut-elle être d'une quelconque utilité dans l'enseignement des fractions usuelles (l'usage antérieur semble répondre : Non) ?
    Cordialement
  • Non Dom.
    Tu juges ces écritures avec tes paradigmes, lesquels paradigmes sont ce qu'ils sont.

    Le document est très clair, et parfait.
    Il dit clairement que $12 \frac{5}{8}$ est un abus de langage, et que l'écriture rigoureuse est $12+\frac{5}{8}$
    Il donne 2 exemples, qui restent totalement valides 60 ans plus tard.

    A priori, en cours de maths, j'ai toujours vu les fractions sous la forme $\frac{101}{8}$ ou $\frac{11}{4}$ ... et pourtant, sans le moindre effort, je constate que $12\frac{5}{8}$ ou $2\frac{3}{4}$ , ça me parle autant que les fractions 'à la française'. L'ordre de grndeur du nombre, la relation d'ordre entre 12 et 13 et ce nombre ... c'est immédiat, beaucoup plus qu'avec notre notation.

    $12\frac{5}{8}$, c'est entre 12 et 13, plus proche de 13 que de 12.

    Si ces notations sont restées dans le monde anglo-saxon, c'est probablement parce qu'ils ne sont pas complètement passés dans le système métrique. Ou que ce passage est trop récent.

    Quand on compte les distances en pieds/pouces / etc , on manipule des pieds et des douzièmes de pieds... donc on va être amené à dire qu'une longueur vaut 5 pieds 5 pouces, ou encore $5\frac{5}{12}$ pieds

    Pareil pour la monnaie. La livre a longtemps été divisée en 20 shilings, chacun divisé en 12 pences... D'où la nécessité de ces écritures qui nous paraissent étranges.
    C'est en 1971 seulement que le système décimal a été adopté pour les monnaies, près de 2 siècles après la France.
    Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. Benjamin Franklin
  • Avec les unités c’est en effet moins gênant.
    Et je ne vois aucun inconvénient à le faire à l’école et au collège.
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