Arrêter ma thèse pour passer l'agreg (help)

Bonjour à tous
Je suis actuellement en thèse CIFRE depuis 1 an et 4 mois. Je suis donc à la fois étudiant et salarié sous CDD d'une entreprise privée. Cette thèse ne me plaît pas pour diverses raisons et je souhaite y mettre un terme. Mon objectif est de passer l'agrégation pour enseigner les mathématiques au niveau secondaire. Je souhaite donc intégrer une formation de préparation au concours externe à la rentrée. C'est justement la période des inscriptions universitaires !

Mon problème est le suivant : quel financement puis-je espérer obtenir ?

Il existe par exemple le CPF de transition, mais il est nécessaire d'avoir 2 ans d'expérience professionelle. Or ma thèse CIFRE est ma seule expérience professionelle... En septembre cela fera 1 an et 7 mois... En revanche si les stages comptent, je peux y être éligible. Savez-vous si c'est le cas ?

Connaissez-vous d'autres financements auxquels je pourrais prétendre ? Par exemple si je mets fin à ma thèse, puis-je toucher le chômage pendant la préparation à l'agrégation ?
Merci d'avance pour toute l'aide que vous pourrez m'apporter !
Bonne soirée à tous,
Froum

Réponses

  • Je vais répondre un peu à côté, mais à ta place, je bouclerais ma thèse, histoire d'avoir le diplôme, et ensuite, je passerais l'agrégation spéciale docteurs. Comme ça, 1) tu as un doctorat, ce qui peut toujours être valorisé sur le marché du travail si tu rates l'agreg, 2) tu passes une agreg plus simple adaptée aux candidats qui cherchent à se reconvertir.
  • Je crois qu'il est relativement incompatible de toucher le chômage et d'être inscrit dans une prépa agreg. J'ai le souvenir d'une ancienne doctorante qui c'était arrangée avec le responsable de la prépa agreg de sa fac pour pouvoir suivre la préparation (devoirs et oraux inclus) sans y être inscrite et ainsi toucher le chômage. Mais le plus simple à ce niveau c'est sans doute que tu ailles te renseigner à Pole emploi.
  • Merci beaucoup à tous les deux pour vos réponses !

    @Guego Merci pour ces conseils mais je suis vraiment assuré de ma volonté d'arrêter ma thèse pour passer l'agrégation l'année prochaine, cela pour des raisons personnelles et familiales essentiellement :)

    @Corto D'accord, intéressant de savoir que certains responsables permettent des arrangements de la sorte...

    Il me semble que le système est assez mal conçu... Le CPF de transition permet d'obtenir des financements importants : si j'étais éligible je toucherais autant que mon salaire actuel ! Mais si on ne remplit pas les conditions (par exemple si la formations commence plus de 6 mois après la fin du CDD), alors on se débrouille ! C'est un peu tout ou rien...
  • Corto a écrit:
    Je crois qu'il est relativement incompatible de toucher le chômage et d'être inscrit dans une prépa agreg.

    Pour information, ayant passé l'agrég après une thèse, j'ai eu droit au chômage pendant cette année de préparation (2015). Mais je ne pense pas que cela soit automatique. Il faut que ton conseiller pôle emploi considère que c'est professionnalisant.

    En pratique étant ancien normalien, docteur, et ayant été admissible l'année d'avant, ils ont considéré que mon projet était vraiment sérieux et ne m'ont posé aucun soucis. Ceci étant j'ai n'ai pas posé trop de questions : quand on te donne le chômage tu ne fais pas part de tes doutes sur tes droits :)

    Le plus simple est effectivement de se renseigner.
  • Il me semble qu'on ne peut pas toucher le chômage quand on démissionne... A vérifier, mais si tu as un contrat de 3 ans et que tu y mets fin de toi même avant le terme, tu ne peux pas toucher le chômage.
  • On peut à condition de faire une "rupture conventionnelle" du contrat de travail, encore une fois le plus simple est probablement d'aller se renseigner à pôle emploi.

    Intéressant Bodler, merci pour l'info.
  • Finis ta these! Tres cyniquement, si tu ne postules pas a un poste de l'enseignement superieur. personne n'y regardera. Le sujet et le directeur ne te plaisent pas? Raison de plus pour boucler le plus vite possible, le directeur sera ravi de regler un probleme au plus tot.
  • P. : il s'agit d'une thèse Ciffre pas d'une allocation ministérielle, dont d'une thèse partiellement ou totalement financée par une entreprise privée qui y cherche un intérêt : pas sûre que cette entreprise souhaite financer une thèse qui soit "bouclée le vite possible"...
  • Avant tout conseil, je me préoccuperais de savoir à quel point "tu n'en peux plus" de ta situation. Est-ce vraiment intolérable ? Est-ce mûrement réfléchi après un temps relativement long (semaines voire mois) de germination ? Ou bien une idée qui est apparue il y a deux semaines, un peu comme un "caprice" suite à un problème ponctuel récent ?

    Dans le premier cas, il ne faut évidemment pas écouter les conseils à la "continue... ne t'arrête pas... termine..." Comme on dit, les conseilleurs ne sont pas les payeurs ! Et quand on finit par payer de sa santé physique et mentale... Il faut trouver une solution pour minimiser les conséquences d'un abandon.
    Dans le second cas, il peut être prudent de laisser passer un peu de temps, s'éloigner de l'environnement quelques jours, puis laisser tout cela décanter sans trop y réfléchir (si possible). Parfois, ça suffit à y voir plus clair...

    C'est vrai qu'une thèse, c'est mécaniquement plus d'argent dans la plupart des entreprises qui ont des grilles toutes faites en fonction du diplôme du candidat. Et dans l'éducation, ça peut être un plus non négligeable pour pouvoir enseigner dans le supérieur (notamment en CPGE). Donc ça peut valoir le coup, comme certains le suggèrent, de terminer (si c'est possible humainement) en faisant savoir que tu n'ambitionnes pas de faire carrière, tout en préparant en deux ans l'agrégation en parallèle...

    Concernant le chômage, en effet, la règle générale c'est qu'une démission n'ouvre pas de droit (pour le moment en tout cas, car on avait prévu que ça change), mais il y a un certain nombre d'exceptions. J'ai bien peur qu'étant donné la situation actuelle, on soit moins clément avec quelqu'un qui quitte volontairement une situation "rémunérée". Mais qui ne tente rien n'a rien.
  • @omega : les entreprises bénéficient de subventions conséquentes pour les thèses CIFRE (15000 euros par an de l'ANRT + le crédit impôt recherche). L'investissement de leur part étant quasi-nul, je pense qu'il y en a en fait pas mal qui se fichent que la thèse soit brillante ou pas.

    @Corto : la rupture conventionnelle n'existe pas pour les CDD. Il existe un dispositif dit de "rupture d'un commun accord", mais l'entreprise doit dans ce cas-là payer des indemnités à son ex-salarié. Or, vu le point ci-dessus, cela risque de lui coûter plus cher que de le garder jusqu'au bout. Il me paraît donc difficile de mettre fin à la thèse autrement qu'en démissionnant. Et encore, pour démissionner d'un CDD il faut normalement justifier de la conclusion d'un emploi en CDI ailleurs.

    @froum : si tu veux arrêter ta thèse en touchant le chômage, il y a une solution mais qui n'a rien de simple : fais-toi embaucher en CDI ailleurs, puis débrouille-toi pour que ton nouvel employeur mette fin à la période d'essai.
  • Merci à tous pour vos réponses ! Quelques nouvelles...

    Je me suis renseigné plus en détail. Il semble en effet peu probable que je puisse toucher le chômage suite à une démission ou même une rupture du contrat d'un commun accord. Concernant le CPF de transition, je ne fais pas partie des priorités de ce programme (sont prioritaires 45 ans et plus, niveau d'études inférieur au Bac, etc). Il est donc très probable que je n'ai aucune source de revenus disponibles... À moins d'attendre la fin prévue du contrat CDD qui me permettrait de toucher le chômage. Mais concernant mon envie de quitter la thèse...

    @curiosity cela fait longtemps que je me pose la question, j'ai bien failli tout plaquer sur un coup de tête il y a quelques mois. Je me suis raisonné et je ne l'ai pas fait mais la question ne m'a jamais quitté depuis. Elle est revenue plus sérieusement la semaine dernière. En fait il n'y a pas de gros problèmes dans ma thèse, je suis bien entouré, encadré, j'avance doucement mais j'avance. Le seul problème c'est que je m'ennuie terriblement. Ça ne m'intéresse pas du tout. Ma seule motivation, c'est le salaire que je touche à la fin du mois...

    Dans ces conditions il devient de plus en plus difficile de travailler, donc je m'ennuie plus, donc c'est encore plus dur, etc.Dans tous les cas je suis sur de m'orienter vers l'enseignement secondaire après la thèse, pour le coup c'est un projet qui murit depuis des années

    J'ai une dernière idée qui me trotte dans la tête, celle de préparer l'agreg seul avec le CNED, tout en donnant des heures de cours particulier pour gagner un peu d'argent. Mais j'ai peur que cela soit trop difficile...
  • @froum: si ce n'est que l'ennui, il n'y a rien de grave! Tu peux tout à fait mettre les bouchées doubles sur ton sujet pour que ça avance (et chercher des applications motivantes, te dire que par ricochet tu as contribué à avancer tel domaine). Et ce faisant tu peux t'octroyer le vendredi où officiellement tu as avancé moins vite (ou fait de la biblio), mais officieusement tu fais de l'utile: développements d'agreg, python/numpy etc, voire bosser un sujet de maths qui t'attire (car même avec une demi-journée par semaine, dans un an tu peux tout à fait avoir un article, si cela ne demande pas trop de prérequis, et ce sera un bonus pour passer l'agreg docteur).
  • Au fait, tu en a parlé avec tes encadrants de thèse ? Si ton rapport avec eux est bon autant commencer par ça.
  • Si je peux me permettre un bête témoignage, je me suis retrouvé dans la même situation que toi à peu près au même moment. Vraiment la même : thèse Cifre, bon encadrement mais manque d'intérêt pour le sujet, préférence pour l'enseignement... Mais de façon très pragmatique, j'ai choisi d'aller jusqu'au bout parce que c'était plus "facile" que de rompre le contrat ! Je soutiens dans quelques semaines, ma thèse n'a rien de brillant mais comme je me destine aussi à l'enseignement ce n'est pas un problème. Et je suis content de l'avoir finie.

    Dans mon cas, ce qui m'a aidé a été de faire en sorte qu'il y ait plein d'autres choses dans ma vie que la thèse. Tu peux par exemple t'arranger avec ton employeur pour faire quelques vacations d'enseignement en parallèle, te libérer du temps pour bosser le programme d'agreg, ou t'investir dans des loisirs ou projets perso... Si tu ne cherches pas à faire une thèse brillante, il est tout à fait possible de soutenir en ne travaillant dessus qu'à "temps partiel" !
  • Bonjour,

    Si tu avances, même doucement, ce serait vraiment regrettable de ne pas finir ta thèse.

    Et si ça avance, ne serait-ce qu'un peu, c'est très positif : ce n'est pas rare de galérer une année (voire deux) sans avancées réelles.

    Si tu veux enseigner après, même si le contenu de ta thèse ne te sert plus, je pense que le fait d'avoir vraiment galéré te sera très bénéfique dans ton rapport avec tes élèves.
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