QDM'15: être soluble à Saïgon
Ami(e)s de Saïgon, ou non, bonjour;
En 1906, H. B Mathieu, de Saïgon, s'interrogeait: "comment pourrait-on démontrer que l'équation
Que faisait-il là-bas?
Qui était-il?
Norbert p/o Le Comité Du Mercredi.
En 1906, H. B Mathieu, de Saïgon, s'interrogeait: "comment pourrait-on démontrer que l'équation
x2 + 2 y2 + 3 z2 + 6 t2 = 12 N
est soluble en nombres entiers quel que soit N." Que répondriez-vous à notre ami de Saïgon ?Que faisait-il là-bas?
Qui était-il?
Norbert p/o Le Comité Du Mercredi.
Réponses
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Si N = m2, on a la solution x=y=z=t=m
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Je répondrais à notre ami que s'il pouvait voyager dans le temps, alors il pourrait utiliser le théorème des quinze.
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Je ne sais pas qui est cet ami de Saigon, mais voici une réponse non anachronique à sa question. On constate que
$$x^2+2y^2+3z^2+6t^2=a^2+b^2+c^2+d^2$$
où $a=x$, $b=z+2t$, $c=y+z-t$, $d=y-z+t$.
On sait d'après le théorème des quatre carrés que $12N$ peut s'écrire sous la forme $a^2+b^2+c^2+d^2$ où $a,b,c,d$ sont des entiers. Quitte à les permuter on peut supposer que $c$ et $d$ ont la même parité. Montrons que, quitte à changer le signe de $c$ ou $d$, ou à échanger $a$ et $b$, on peut supposer que $b+c-d$ est divisible par 3.
Premier cas : $c$ et $d$ ne sont pas divisibles par 3. Alors $\pm c\pm d$ décrit toutes les congruences modulo 3, donc il suffit d'ajuster les signes de $c$ et de $d$.
Deuxième cas : un et seulement un nombre parmi $c$ et $d$ est divisible par $3$. Alors $a$ et $b$ ne sont pas tous deux divisibles par 3, sinon $a^2+b^2+c^2+d^2$ ne serait pas divisible par 12. Quitte à échanger $a$ et $b$ on peut supposer que c'est $b$, et il suffit alors d'ajuster les signes de $c$ et $d$.
Troisième cas : $c$ et $d$ sont tous deux divisibles par 3. Alors l'un des nombres $a$ ou $b$ est divisible par 3, sinon on aurait $a^2+b^2\equiv 1+1=2\,[3]$ donc $a^2+b^2+c^2+d^2$ ne serait pas divisible par 3. Quitte à échanger $a$ et $b$, on peut supposer qu'il s'agit de $b$, et on a bien $b+c-d\equiv 0\,[3]$.
Posons alors $x=a$, $y=(c+d)/2$, $z=(b+c-d)/3$ et $t=(2b-c+d)/6$. Ce sont des entiers et on a bien $12N=x^2+y^2+z^2+t^2$.
P.S. On a même montré que tout entier multiple de 3 est de la forme $x^2+2y^2+3z^2+6t^2$. -
P.S. En trichant avec Google, j'ai vu que cette question posée en 1906 provient du tome 13 de "L'intermédiaire des mathématiciens", revue fondée par Emile Lemoine (celui qui a découvert le point de Lemoine) et Charles-Ange Laisant. La revue en question pourrait être considérée comme l'ancêtre de notre forum.
Peut-être nos descendants iront scruter les archives du forum en 2116 et seront fascinés par le caractère désuet des questions qui y sont posées... -
Ah $2116$ . . . , le $22$ème nombre de la forme $2^i \, 23^j$
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Petite précision : en fait on peut montrer avec le même raisonnement que tout entier s'écrit sous la forme $x^2+2y^2+3z^2+6t^2$.
1er cas : au moins trois nombres parmi a,b,c,d ne sont pas divisibles par 3. Deux d'entre eux doivent avoir la même parité. On peut supposer que c'est $c$ et $d$, et dans ce cas $\pm c\pm d$ décrit toutes les congruences modulo 3, ce qui permet d'obtenir que b+c-d est divisible par 3.
2e cas : au moins trois nombres parmi a,b,c,d sont divisibles par 3. On peut supposer que c'est b,c,d et que c et d ont la même parité. Alors b+c-d est bien divisible par 3.
3e cas : exactement deux nombres parmi a,b,c,d sont divisibles par 3. On se ramène au cas où c'est a et b. Si c et d ont la même parité on procède comme dans le premier cas. Sinon, ils sont de parités opposées donc l'un des nombres parmi a et b a la même parité que c ou d. Supposons par exemple que b et d aient la même parité. Quitte à changer le signe de d, on se ramène à ce que $c+b-d$ soit divisible par 3. On permute ensuite b et c afin que c et d aient la même parité, et on a toujours $b+c-d \equiv 0\,[3]$. -
Bonjour,
Pour répondre à la question initiale :
$$(p+q-r-3s)^2+2(p+q+2r)^2+3(p+q-r+s)^2+6(p-q)^2=12(p^2+q^2+r^2+s^2)$$. -
Très joli JLT!
Il est remarquable que toutes les démonstrations données (et même Conway-Bhargava dans leurs démonstrations du théorème des 15) s'appuient sur le résultat de Lagrange.
Amicalement.
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Bonjour!
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