Cosmographies

Bonjour,

quels étaient les sujets de prédilection de la revue "American Mathematical Monthly" lors de sa création en 1894 ?

On y découvre l'avantage des coordonnées polaires sur les coordonnées rectangulaires pour l'équation des courbes, on discute du paradoxe du mouvement de Zenon.
En 1895, un membre de la London Mathematical Society et professeur à l'Université du Texas publie dans les pages de la revue, un exposé sur la géométrie non-Euclidienne qui commence par des théorèmes sur les triangles rectangles. (Non-euclidean geometry: historical and expository-G.B. Halsted-October 1895).

Beaucoup de calculs physiques liés aux intégrales multiples sont présentés et jusqu'aux années 1930, les problèmes astronomiques reviennent "périodiquement" sous forme de constructions graphiques et de calculs de trajectoires des corps célestes.
Par exemple, un professeur de l'Iowa propose un article sur la construction de la trajectoire apparente du soleil (American Math Monthly-Août 1895).
Dans les années 40 et après Einstein, la cosmologie a pris le relai de la "vieille" astronomie dans l'édition scientifique.

En France aussi, les pages brunies du "Journal de mathématiques élémentaires" témoignent de la façon dont les problèmes de concours font le lien entre mathématiques et astronomie et du rôle de l'astronomie dans l'apprentissage des maths.

En Juillet 1908, à Grenoble, les candidats du baccalauréat de mathématiques planchent sur le sujet suivant:

En regardant les orbites de la Terre et de Neptune comme circulaires, on demande de calculer le rayon $a$ de l'orbite de Neptune connaissant la durée $T$ de sa révolution sidérale.

(après mon passage à la bibliothèque "Math-Info")
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Réponses

  • Vous avez un article de Colette Le Lay : Vie et mort de la cosmographie, avec d'excellents relecteurs.
  • D'accord, l'article de Colette Le Lay, donne des informations sérieuses, avec toutefois un zeste de parti-pris plus qu'évident de dénigrement systématique et parfaitement injustifié de l'enseignement catholique, sur la base de deux ou trois citations tronquées.

    La conclusion est elle aussi dans le vent du Politiquement Correct en vigueur aujourd'hui :

    « Ce n’est que dans l’enseignement féminin que la cosmographie tire son épingle du jeu. Jugée, par les hommes, au tournant du 19e et du 20e siècle, moins dangereuse pour les « esprits fragiles » que les spéculations algébriques ou géométriques, elle convient mieux au « naturel féminin » tourné vers la contemplation de la nature. »

    À l'évidence, il ne s'agit pas là de description de faits objectifs mais d'une opinion, mille fois ressassée ces temps-ci dans tous les gros médias, avec des termes entre guillemets qui ne citent rien, sinon les opinions fantasmées de l'auteur, ce qui constitue une malhonnêteté intellectuelle. « Les hommes » ces méchantes créatures, oppriment les pauvres femmes, et voici une méchanceté inédite : ils empêchent les femmes de faire de l'algèbre et les obligent à étudier la cosmographie !

    Présumons que c'est le prix à payer pour rester dans le giron de la bien-pensance universitaire, et mieux vaut en rigoler....

    Bonne journée.
    Fr. Ch.
  • Un fil qui parlait des programmes en 1941, cosmographie entre autres :
    http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?6,1436196,1436458
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