Vers l’infini et au-delà

12346

Réponses

  • Bonsoir.

    Parler de "La crise des fondements", c'est occulter les autres.

    Désolé, je n'ai pas trouvé cet article en accès libre, mais le résumé est suffisamment explicite.

    À noter que l'argument diagonal a, semble-t-il, d'abord été perçu comme un outil de recherche avant d'être l'origine de la crise du XXième siècle de par son application en théorie naïve des ensembles, via le paradoxe dont on a déjà parlé.

    À bientôt.

    Cherche livres et objets du domaine mathématique :

    Intégraphes, règles log et calculateurs électromécaniques.

  • @Dreamer : tout cela ne me parle guère.
    Il y avait des paradoxes, on les a résolus. Point barre.
    Pour moi, le reste c'est du verbiage.
    On a d'autres chats à fouetter...
  • Pas de soucis, il n'y a donc plus de crise.

    À bientôt.

    Cherche livres et objets du domaine mathématique :

    Intégraphes, règles log et calculateurs électromécaniques.

  • Martial a écrit:
    Il y avait des paradoxes, on les a résolus. Point barre.
    On ne sait toujours pas si ZF est consistante. Si de nouvelles contradictions sont découvertes il y aura une autre crise.
    Il y a eu des découvertes de preuve de "False" dans COQ il y a quelques années, suivies de changements dans le logiciel. On est jamais vraiment à l'abri.
    Martial a écrit:
    On a d'autres chats à fouetter...
    Ces problèmes sont provoqués par la nature, non pas par les gens qui attirent l'attention sur eux.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • @Foys : je suis évidemment d'accord avec toi. Quand je disais qu'on a résolu les paradoxes j'aurais dû préciser "au moins momentanément".
    Quant à la question de la consistance de ZF on ne saura probablement jamais. Enfin ça dépend : s'il y a une contradiction on finira sans doute par la découvrir un jour, à condition que l'humanité survive suffisamment longtemps sans retomber dans la barbarie comme dans certains romans de SF. Par contre si elle est consistante on ne pourra jamais en être sûrs à 100%.
    C'est comme l'existence de Dieu : s'il existe il nous le fera bien savoir un jour ou l'autre. S'il n'existe pas on n'arrivera jamais à la démontrer.

    "Ces problèmes sont provoqués par la nature, non pas par les gens qui attirent l'attention sur eux."
    Excuse-moi mais là je ne comprends pas bien ce que tu veux dire.
  • @Médiat : je crois qu'on s'est mal compris. Cantor a subi deux dépressions : une en gros de 1884 à 1890/91, l'autre de 1899 à la fin de sa vie (1914) avec des hauts et des bas. Son fils est mort en 1899.

    Il va de soi que quand je parlais de la dépression dur à Kronecker je faisais allusion à celle de 1884.
  • Le premier texte que j'ai cité concerne son hospitalisation de 84, donc aucune n'est due à Kronnecker.
  • Martial a écrit:
    "Ces problèmes sont provoqués par la nature, non pas par les gens qui attirent l'attention sur eux."
    Excuse-moi mais là je ne comprends pas bien ce que tu veux dire.
    Dans ton message "on a d'autre chats à fouetter", j'ai compris que ça voulait dire "on ne devrait pas se préoccuper de ces possibilités d'inconsistance", un peu comme si ces problématiques étaient bâties de toutes pièces par les mathématiciens qui s'en préoccupent alors qu'il s'agit de propriétés des mathématiques elles-mêmes et que les problèmes engendrés par ces propriétés existent indépendamment de ce que lesdits mathématiciens en parlent ou non.

    En fait j'avais en tête l'exemple plus frappant suivant: celui des variables liées dans l'enseignement (appelé "problème de la lettre" par les didacticiens).
    Bon il y a déjà des dizaines de fils plus ou moins polémiques à ce sujet mais plusieurs fois, j'ai (ou des intervenants qui soutiennent le même point de vue que moi) reçu comme critique le fait que cette difficulté est introduite voire totalement fabriquée par des chercheurs/des matheux de l'enseignement supérieur et que pour faciliter l'apprentissage des élèves il convient de ne pas en parler. Le problème est que la liaison/non liaison des variables est provoquée par les objets mathématiques eux-mêmes:

    La lettre $x$ n'a pas le même rôle dans "$x \mapsto x^3-x+1$" que dans "$x,y$ désignent ci-après des nombres réels; on a $x^2 - y^2 = (x-y)(x+y)$".

    Si des milliers de gens quittent le lycée aigris par les maths en se disant "je n'ai jamais compris qui était ce $x$" c'est précisément pour cette raison (c'est un auxiliaire grammatical dans le premier exemple et un nom propre dans le deuxième). Le pédagogisme déclare péremptoirement que "$x$ est un nom propre dans $x\mapsto x^3+1$" (ou alors ne dit rien mais ne laisse pas la possibilité au destinataire du message de penser qu'il s'agit d'autre chose) et après des cohortes de gens nous détestent parce que "qui est $x$", ou bien quand ils font des études de maths (voire deviennent profs de maths), ressentent une grande gêne devant des énoncés comme "la restriction de $t\in \C \mapsto t^4$ à $\emptyset$ est l'application $t\in \emptyset \mapsto t^4$".
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Bonjour

    @Sneg: je ne suis pas sûr que Cantor ait été le seul mathématicien à avoir été étonné voire déstabilisé par un résultat qu'il venait de démontrer. Sa phrase est restée célèbre pour des raisons diverses et variées, pas forcément des plus mathématiques d'ailleurs. Cela ne remet pas en question les mathématiques à chaque fois. Ca indique juste une différence entre notre intuition et le monde mathématique.
    En fait, l'adéquation souhaitée, attendue, etc. entre le monde bien réglé des mathématiques, nos intuitions et le monde physique est un certain parti pris et fait l'objet de pas mal de travaux notamment philosophiques.
    Et dès qu'on rentre dans l'infini, les choses se compliquent encore plus: comme je le disais dans un autre post, si le monde est totalement quantique, alors la notion même d'infini pourrait n'être qu'un construit mental, une sorte de "complétion" du monde, bien pratique au jour le jour, mais peut-être simplement une astuce sans autre portée. Mais là encore, beaucoup de débats sur ce point.

    Enfin, on en revient encore à des histoires de définition des termes mathématiques. En effet, la notion de "plus gros" n'a pas de sens intrinsèque: ce n'est qu'une fois posée une définition, forcément construite, qu'on peut l'utiliser.
    Plus clairement, pour un ensemble A, si je définis C(A) comme la borne sup des cardinaux des sous-ensembles finis de A, alors je peux aussi définir "plus gros" ainsi:
    A est plus gros que B si $C(A) \geq C(B)$.

    C(A) correspond littéralement au "comptage" du nombre de points de A et "plus gros" est donc une vision très intuitive de la grosseur. Avec cette définition, tous les ensembles infinis sont équivalents (plus gros entre eux).

    Et inversement, si on définit "plus gros" en posant des structures plus riches sur les ensembles, comme celle d'espace vectoriel, alors, par exemple, $\mathbb{R}$ et $\mathbb{R}^2$ ne plus sont "équivalents en taille".

    Du coup, l'étonnement de Cantor provient de la façon dont nous construisons/définissons la notion de "grosseur" entre ensembles et du problème de l'infini.

    @l
  • @Foys : il n'y avait aucune animosité dans ma phrase "on a d'autres chats à fouetter". Je voulais juste signifier à Dreamer qu'on a autre chose à faire que de discuter pendant des plombes de l'origine des paradoxes, de comment on les a résolus, pourquoi et par qui. Mon principe est que le schéma de compréhension (ou de séparation) tel qu'on l'énonce aujourd'hui dans ZFC permet de résoudre le paradoxe de Russell, donc de ce côté-là il n'y a plus de problèmes. (Même s'il existe d'autres méthodes pour pallier à Russell, NF, NFU, Positive Set Theories etc).

    Je n'ai pas dit que tous les problèmes avaient été résolus, bien au contraire ! (C'est justement pour ça qu'on a d'autres chats à fouetter, "on" désignant de réels chercheurs, et non pas des amateurs comme moi). Je n'ai pas dit non plus que je me foutais des problèmes de consistance, j'ai au contraire beaucoup de respect pour les gens qui se penchent sur ces questions difficiles.

    Concernant l'enseignement des maths et les variables libres ou liées, chaque année en 1ère année d'IUT mes étudiants me regardent d'un oeil torve lorsque je leur dis que
    $$\int_{0}^{\pi /2}\ln (\sin x)dx=\int_{0}^{\pi /2}\ln (\sin u)du$$
    en essayant maladroitement de leur expliquer que $x$ est une variable muette.
    Je ne te parle pas de ce qu'il en est de $x \mapsto \int_{1}^x \ln(t)dt$
  • "problème de la lettre"

    J'ai beaucoup utilisé (avec un bon pourcentage de réussite) avec mes élèves l'histoire suivante :

    1) $x = y$ si et seulement pour toute formule $\varphi : \varphi(x) \Leftrightarrow \varphi(y)$
    2) Jocaste = mère d'Œdipe.
    3) La phrase "Œdipe sait qu'il épouse Jocaste" est manifestement vraie
    4) La phrase "Œdipe sait qu'il épouse sa mère est manifestement fausse

    Tout cela pour montrer qu'en mathématique le nom donné aux variables et aux constantes est non significatif (on peut même parler d'ontologie si on veut frimer)
  • @Foys, Martial et Mediat:
    on peut ajouter dans cette liste les notations des dérivées partielles qui partent du principe implicite que la dérivée par rapport à la première variable s'écrit $\partial x$....
    Et du coup, il suffit de poser, pour une fonction différentiable $f$ sur $\mathbb{R}^2$, $g(y,x)=f(x,y)$ et de demander de "calculer" $\dfrac{\partial g}{\partial x}$ pour perdre pas mal d'étudiants. Ça souligne d'ailleurs le problème de cette "convention".

    @l
  • La lettre $x$ n'a pas le même rôle dans "$x \mapsto x^3-x+1$" que dans "$x,y$ désignent ci-après des nombres réels; on a $x^2 - y^2 =(x-y)(x+y)$".
    C'est un auxiliaire grammatical dans le premier exemple et un nom propre dans le deuxième.


    Je ne suis pas d'accord. L'emploi de locutions telles que "auxiliaire grammatical", dont on ne sait pas très bien ce qu'elle veut dire, ou "nom propre", i.e. le nom d'une personne ou d'un lieu, ne fait qu'embrouiller les choses et contribue précisément au pédagogisme que tu dénonces !

    L'expression "$x \mapsto x^3-x+1$" est une abréviation, celle qui désigne l'unique ensemble $f$ tel que

    $f \subset \R^{2} \wedge \forall x, y \in \R,\ \big((x,y) \in f \Leftrightarrow y = x^3-x+1\big)$.

    Quant au second exemple, c'est l'énoncé

    $\forall x, y \in \R ,\ x^2 - y^2 =(x-y)(x+y)$.

    Dans les deux expressions, la lettre $x$ est exactement la même chose : une variable avec trois occurrences liées au même quantificateur (et aucune de libre).
    À ce titre, elle est "muette", en ce sens qu'on peut la remplacer par n'importe quelle autre variable (qui ne figure pas dans l'expression), en vertu du théorème que l'étudiant devrait avoir vu et démontré au moins une fois :

    $(\forall x ,\ P(x)) \Leftrightarrow (\forall t ,\ P(t))$

    ce qui devrait le convaincre une fois pour toutes (en se donnant la peine d'écrire explicitement les deux formules abrégées) que

    "$x \mapsto x^3-x+1$" et "$t \mapsto t^3-t+1$"

    désignent le même objet.
  • Merci GG. Cela m'amène à une question que je me pose depuis longtemps : quels sont les cas où une variable (disons $x$) n'est pas considérée comme "muette" ? En effet, pour une propriété $P$ donnée, on peut toujours remplacer un $\forall x, P(x)$ par un $\forall t, P(t)$, et un $\exists x, P(x)$ par un $\exists t, P(t)$.
  • Si je n'ai pas introduit de (disons réel) $x$, alors la lettre $x$ est une variable libre dans la formule $x^5-x-1=0$.
  • Ok, on oppose "muette" à "libre". Merci, je vais regarder dans Wiki.
  • En fait cela dépend de l'expression dans laquelle on se place. Par exemple, dans l'expression, $\forall x,\ f(x)=f(y)$, la variable $y$ est libre (fixée antérieurement) et la variable $x$ est liée (muette), et dans l'expression, $\exists y,\ \forall x,\ f(x)=f(y)$, les deux variables $x$ et $y$ sont liées (muettes) ?
  • GG a écrit:

    Quant au second exemple, c'est l'énoncé

    $\forall x,y\in R, x^2-y^2 = (x-y) (x+y)$

    Dans les deux expressions, la lettre x est exactement la même chose : une variable avec trois occurence liées au même quantificateur (et aucune de

    Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit GG.
    J'ai écrit "$x^2-y^2 = (x-y) (x+y)$" et non pas $\forall x,y\in R$$,x^2-y^2 = (x-y) (x+y)$.

    [size=x-large]MES MESSAGES NE CONTIENNENT JAMAIS DE QUANTIFICATION IMPLICITE !!![/size]
    Je suis distrait en général, mais ça, j'y veille scrupuleusement car c'est une faute gravissime.
    J'annonce un document imminent où je vais essayer de traiter ce problème, le développement des maths est 5% de ce qu'il devrait être presque uniquement à cause de lui et je pense que beaucoup de pros le délaissent ou le saccagent par méconnaissance, paresse, ou simplement parce qu'ils ne le prennent pas assez au sérieux et on le voit à l'oeuvre dans la survie jusqu'à aujourd'hui dans le paysage intellectuel de bouillies mentales délirantes comme "Dieu n'a pas de défaut, ne pas exister est un défaut donc Dieu existe", ou encore "$x\in \emptyset \mapsto x$ n'a pas de sens car il n'y a pas $x$ dans $\emptyset$" et ainsi de suite.
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Bonjour.

    Foys, tu as écrit une quantification dans la phrase que tu as écrite. Tu l'as écrite en français, mais elle est là.

    Moi, je ne considère donc pas cela comme une distraction.

    À bientôt.

    Cherche livres et objets du domaine mathématique :

    Intégraphes, règles log et calculateurs électromécaniques.

  • Martial a écrit:
    Concernant l'enseignement des maths et les variables libres ou liées, chaque année en 1ère année d'IUT mes étudiants me regardent d'un oeil torve lorsque je leur dis que
    $$\int_{0}^{\pi /2}\ln (\sin x)dx=\int_{0}^{\pi /2}\ln (\sin u)du$$
    en essayant maladroitement de leur expliquer que x est une variable muette.
    Je ne vais pas critiquer les enseignants qui s'efforcent de faire passer le message. Ils ont à s'occuper des élèves qu'ils ont et non d'une situation idéale. J'ai été dans ce cas moi aussi. Mais ça ne change rien au fait qu'une personne qui ne sent pas pleinement l'identité entre ces deux expressions ou qui n'arrive pas à lire correctement une expression telle que $x \mapsto \int_{1}^x \ln(t)dt$ n'a jamais fait de mathématiques de sa vie (*), même si cette personne a passé plus de 1100 heures(**) à suivre des cours qui portent le nom de notre discipline, même si elle a un diplôme prestigieux de l'établissement machin et tant pis pour le politiquement correct!! Quelqu'un qui a un cancer a un cancer, même si ça arrangerait tout le monde qu'il ait un simple grain de beauté et que ça le rassurerait qu'on lui dise que ce n'est que ça.

    [size=x-small](*) Autant pénibles qu'elles puissent être, les longues séances d'apprentissage par coeur de solutions d'exercices de maths dans des documents dédiés, en vue de les reproduire verbatim à un examen sans comprendre, ne constituent en aucune manière une activité mathématique et ne servent au mieux qu'à montrer la servilité du sujet et une certaine endurance aux mauvais traitements. Il ne s'agit pas d'une pratique épanouissante du reste.[/size]
    [size=x-small](**) Quel est le nombre d'heures moyen de cours de maths qu'a subi dans sa vie quelqu'un qui est allé jusqu'en terminale au lycée?[/size]
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Dreamer: introduction de contexte et quantifications ne sont pas la même chose (si ce que tu dis est ce à quoi je pense).
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • c'est une faute gravissime.
    Ou alors c'est l'usage implicite d'une règle d'inférence du calcul des prédicats (la règle de généralisation)
  • Médiat a écrit:
    Ou alors c'est l'usage implicite d'une règle d'inférence du calcul des prédicats (la règle de généralisation)
    Dans ce cas on fait les choses en deux temps:
    $\mathcal C$ est un ensemble de lettres (un "contexte"), $x$ est une lettre, $\Gamma$ est un ensemble d'énoncés dont toutes les lettres (libres) sont dans $\mathcal C$ et $F$ est un énoncé dont toutes les lettres libres sont dans $\mathcal C \cup \{x\}$

    Ce qu'on fait sans le dire:
    1° On établit $\Gamma \vdash_{\mathcal C \cup \{x\}} F$
    2° On invoque une certaine règle pour en conclure que $\Gamma \vdash_{\mathcal C} \forall x F$

    Il y a une sorte d'enfumage consistant à dire que ces deux étapes sont en fait une seule alors qu'on manipule des objets de type différent et pour que ça passe on dit que $x$ est un objet magique.
    Tant qu'on est conscient du mécanisme sous-jacent ça va.
    Mais sinon, on entretient des confusions et après on ne sait plus d'où proviennent les problèmes.

    Ne pas confondre $\vdash_{(x:\R); (y:\R)} x^2-y^2 = (x-y)(x+y)$ et $\vdash_{\emptyset} \forall x,y:\R, x^2-y^2 = (x-y)(x+y)$.

    Quand à l'incorrect $\vdash_{\emptyset} x^2-y^2 = (x-y)(x+y)$, il appelle très justement les plaintes que vous connaissez bien: "Monsieur c'est quoi $x$ et $y$ ?"
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • En général je suis plutôt maniaque (par exemple je déteste l'usage de "vrai" et "faux" sauf si on parle d'un modèle prècis), mais je ne vois rien de choquant à écrire que dans AP $x > 2 \Rightarrow x + 1 > 3$ ; chacun ses obsessions (tant qu'elles ne sont pas fautives), j'ai les miennes :-D
  • Foys, il y a deux choses :

    - Généralement distrait : Tel quel, c'est faux. Si tu considères qu'une distraction ou coquille en moyenne par 500 messages, c'est être "généralement distrait", alors il n'y a personne sur le forum qui ne l'est pas.

    Pour information, on considère qu'un texte mathématique relu par les pairs est de très bonne qualité quand il n'y a pas plus d'une distraction par 50 pages de texte. Ton exigence personnelle est élevée.

    - Introduction de contexte : Si l'écriture en français de la quantification est une introduction de contexte, tu ne peux pas ensuite écrire en rouge et gras qu'il n'y a pas de quantification implicite, car c'est ce que ton introduction de contexte souligne justement.

    On a parlé récemment de la difficulté de tout écrire uniquement en langage mathématique.
    Tu maintiens donc cette position ?

    À bientôt.

    Cherche livres et objets du domaine mathématique :

    Intégraphes, règles log et calculateurs électromécaniques.

  • Dreamer a écrit:
    - Introduction de contexte : Si l'écriture en français de la quantification est une introduction de contexte,
    Mais elle ne l'est pas justement. L'introduction d'un contexte est une déclaration de lettres. Mais dans l'énoncé quantifié correspondant les lettres en question ont disparu (au sens littéral dans certaines implémentations, comme Bourbaki ou la logique combinatoire).
    Une fonction est un ensemble $f$ de couples tel que pour tous $x,y,z$, si $(x,y)\in f$ et $(x,z)\in f$ alors $y = z$.
  • Foys, j'ai trop de considérations pour les personnes avec lesquelles je dialogue que pour tronquer ce qu'ils écrivent.

    Tu as par contre implicitement répondu à ma question. Merci.

    À bientôt.

    Cherche livres et objets du domaine mathématique :

    Intégraphes, règles log et calculateurs électromécaniques.

  • Bonjour,
    J’aimerais savoir comment on appelle un nombre « à développement décimal infini indénombrable ».
    Merci d’avance.
  • Bonjour,

    Sneg, ça n'existe pas, par définition.
    Il y a une bijection naturelle entre les décimales d'un nombre décimal et $\mathbb{N}$.

    Cordialement,

    Rescassol
  • Merci, Rescassol.
  • Je suis très étonné par tes questions. Un jour tu demandes un entier naturel avec une infinité de chiffres, maintenant tu demandes un réel avec une infinité non dénombrable de décimales. Tu n'as jamais vu ces notions au collège ?

    De manière générale, on ne peut décemment généraliser les réels en des nombres possédant une infinité non dénombrable de "décimales" car une famille sommable a un support au plus dénombrable, et les décimales proviennent par définition d'un développement en série de notre nombre.
  • Poirot,

    Quand vous m’avez appris dernièrement qu’il existait des nombres possédant une infinité de chiffres « à gauche de la virgule », à savoir les nombres p-adiques, cela m’a tellement étonnée que je me suis demandé si des nombres avec une infinité « non dénombrable » de décimales pouvaient exister. Ça aurait pu, dans le bestiaire des nombres étranges qui me sont inconnus.

    Pour ce qui est du choc à la tête qui à bouleversé mon existence, notamment en me « poussant » vers les mathématiques auxquelles je ne connaissais rien du tout en sortant de l’école, j’ai déjà eu l’occasion d’en parler pour justifier ma présence improbable sur ce forum. C’est sans doute la raison pour laquelle certains disent que j’aime parler de moi. Donc, je me tais dorénavant. Pardonne-moi.
  • Si on considère les nombres ayant une infinité non dénombrable de décimales"en base 2", vous tombez sur la définition des nombres surréels donnée par Gonshor (bien que le terme décimales ne soit pas approprié).
  • Bonjour.

    J'hésitais à parler des surréels, car les opérations classiques sur ces nombres, comme l'exponentielle de Gonshor sus-cité, ne sont pas des opérations dont, à mon sens, on peut venir à bout, ce que tente de faire Sneg dans ces raisonnements.

    À bientôt.

    Cherche livres et objets du domaine mathématique :

    Intégraphes, règles log et calculateurs électromécaniques.

  • Déjà, dans les rationnels, certaines opérations sont difficiles à mener en n'utilisant que le développement décimal

    Par exemple $1.\underline 2 \times 0.\underline{81}$
  • Merci, Médiat et Dreamer.

    Voici comment m’est venue l’idée des nombres à décimales en quantité infinie non dénombrable. C’est très simple.

    Je sais maintenant qu’il est impossible de dresser la liste des réels compris entre $0$ et $1$. Mais, imaginons que, dans une faille spatio-temporelle, cela soit possible une fraction de seconde.
    On se retrouverait alors devant une liste de réels en quantité non dénombrable écrits horizontalement l’un en-dessous de l’autre, où la diagonale de Cantor créerait un nombre à décimales en quantité infinie non dénombrable.

    Bien sûr, c’est de la fiction et je doute que cela ait un rapport avec les nombres surréels.
  • Encore de la temporalité. Il ne s'agit toujours pas de maths.
  • Je vais peut-être dire une connerie mais il me semble qu'on peut créer une sorte de sur-$\mathbb{R}$ de la façon suivante : on part de $\omega_1$ muni de l'opération $\oplus$ définie par
    $$\alpha \oplus \beta = max(\alpha + \beta, \beta + \alpha),
    $$ de sorte que l'addition des ordinaux est commutative, ce qui n'est pas le cas de l'addition usuelle. On montre que $(\omega_1, \oplus)$ est un demi-groupe, i.e. un monoïde associatif, commutatif avec élément neutre et où tout élément est régulier.
    Par le procédé de symétrisation on construit une sorte de gros-$\mathbb{Z}$.
    Là, il faut se débrouiller pour définir l'opération $\alpha \otimes \beta$ de sorte qu'elle soit commutative, et je ne sais plus comment on fait.
    Le corps des fractions nous donne un gros-$\mathbb{Q}$, et la construction de Dedekind un gros-$\mathbb{R}$, dans lequel les développements décimaux ont pour longueur $\omega_1$, ce qui répondrait à la question de Sneg.

    Il me semble aussi qu'une des façons d'envisager les surréels de Conway est de faire la même construction mais en partant de la classe de tous les ordinaux au lieu de $\omega_1$.

    Attention, tout ceci est à prendre avec des pincettes.
  • Il me semble aussi qu'une des façons d'envisager les surréels de Conway est de faire la même construction mais en partant de la classe de tous les ordinaux au lieu de $\omega_1$.
    Oui c'est la construction de Gonshor dont je parlais plus haut (en base 2)
  • @Médiat : bon, alors il semblerait que je ne délire pas.

    Quelqu'un sait-il comment on définit la multiplication $\alpha \otimes \beta$ dans la construction ci-dessus ? (Ou dans celle de Gonshor) ?
  • Gonshor lui-même dans son bouquin définit les opérations en utilisant l'équivalence avec la méthode Conway
  • Merci Médiat. Donc ce n'est pas pour moi...
  • Je corrige:

    1) On ne dit pas "décimale en base $2$" :-D

    2) On peut écrire tout nombre surréel comme une somme $\sum \limits_{\gamma<\lambda} \iota_{\gamma} 2^{x_{\gamma}}$ où $(x_{\gamma})_{\gamma<\lambda}$ est une suite décroissante de surréels (avec une condition supplémentaire), les $\iota_{\gamma}$ sont dans $\{-1;1\}$, et $2^{.}$ désigne l'exponentiation en base $2$ définie à partir de l'exponentielle de Gonshor. Voir Ressayre, Integer parts of real closed exponential fields.

    3) Cependant ce n'est pas la façon classique de les représenter, et comme l'écrit Médiat les bit dans la représentation de Gonshor ne peuvent pas s'interpréter directement comme des chiffres binaires (sauf cas très particuliers).

    4) En général il existe des moyens de donner du sens à des suites de décimales indexées par des ensembles non-dénombrables, ce dans certains systèmes de nombres qui ne sont donc pas les réels (à Sneg). Et le meilleur conseil qu'on pourrait donner à Sneg est de se renseigner sur les définitions des termes qu'elle emploie pour guider ses expériences de pensée mathématiques.

    5) Parler d'"expansions à droite" pour les $p$-adiques est une convention, qui permet notamment de souligner l'étrangeté des $p$-adiques par rapport aux réels. Mais les chiffres les plus à droite donnent des approximations de plus en plus fines du nombre $p$-adique donné selon la topologie des $p$-adiques. Ainsi ce n'est pas vraiment un renversement de la notion de suite décimale et d'aucuns se les représenteront à gauche comme le reste.

    6) Avec un peu de détermination, on peut venir à bout de tout. Cependant si l'on veut comprendre comment fonctionnent les expansions décimales ou binaires des nombres réels, il vaut peut-être mieux éviter de plonger dans les expansions des surréels, qui contiennent des subtilités et même des irrégularités.

    7) La construction de Dedekind à partir d'un corps ordonné non-archimédien produit seulement un ensemble totalement ordonné (complet ou complet aux extrémités près). On perd notamment le caractère régulier à-droite-à-gauche de la somme car (la coupure des nombres finis) +1 = la coupure des nombres finis.

    8) Si l'on restreint cette construction en ne considérant que les coupures $(A,B)$ où pour tout $\varepsilon>0$ dans le corps d'origine, on trouve $(a,b) \in A \times B$ avec $b-a<\varepsilon$, alors on obtient bien un corps ordonné qui étend naturellement le premier. Cependant cela n'ajoute rien dans le cas du corps décrit par Martial, car il ne contient aucune coupure vide de ce genre (il est déjà "Cauchy-complet").

    9) L'opération $\alpha \oplus \beta$ donnée par Martial n'est pas la "somme de Hessenberg", ou "somme naturelle", qui par exemple donnerait $(\omega+1) \oplus (\omega+1)=\omega.2 + 2$.

    10) La somme de Hessenberg peut être définie à la Conway par $\alpha \oplus \beta = \sup \ \{(\alpha \oplus \beta')+ 1;(\alpha' \oplus \beta) + 1 \ | \ \alpha' \in \alpha \wedge \beta'\in \beta\}$.
    Pour le produit, il y a une formule similaire, mais elle implique d'aller dans le symmétrisé de $(\mathbf{On},\oplus)$.

    11) Les opérations de Hessenberg sont en général définies en utilisant la forme normale de Cantor, commençant par la somme.
  • Merci Palabra, c'est beaucoup plus clair comme tu l'expliques.

    Juste, si tu pouvais faire exemple d'une irrégularité comme tu parles à ton point 6, je t'en serais grandement reconnaissant.

    À bientôt.

    Cherche livres et objets du domaine mathématique :

    Intégraphes, règles log et calculateurs électromécaniques.

  • Dreamer: Les irrégularités sont relatives à la représentation par suites de signes de Gonshor. Que se passe-t-il si l'on ajoute un signe $\iota \in \{+1;-1\}$ à la fin de la séquence de signe d'un nombre surréel $a$? Lorsque la longueur de $a$ est finie, cela revient à un détail près à ajouter $\frac{\iota}{2^n}$ où $n$ est l'emplacement du signe. Mais lorsque la longueur de $a$ est infinie cela peut aller d'ajouter un tout petit infinitésimal à ajouter $1$.
    On peut abolir cette irrégularité en prenant de la hauteur, mais alors s'en pose une autre: l'exponentiation en base $2$ n'est pas "la plus simple façon" de définir une opération à croissance sur-polynomiale, bien qu'elle apparaisse naturellement pour représenter les surréels de longueur finie et donc les plus simples. En somme la représentation binaire est naturelle dans certains cas, et pas dans d'autres.

    Sinon les sommes telles qu'écrites en 2) se comportent comme on s'y attend.

    La subtilité principale est que ce qui indexe les chiffres binaires (les $x_{\gamma}$) n'est pas un ordinal, de sorte que l'expansion $a= 0,+-+++ ... -+--+--+-- ... -+-$ est ambigüe en tant qu'expansion binaire: on ne sait pas à quoi correspond le premier chiffre/signe après les premiers pointillés.
  • Un tout grand merci.

    À bientôt.

    Cherche livres et objets du domaine mathématique :

    Intégraphes, règles log et calculateurs électromécaniques.

  • @Palabra, vous trouvez que le comportement des suites finies (de Gonshor) est différent suivant que l'on parle de suite finie ou infinie

    1) c'est assez usuel
    2) tant qu'à parler d'irrégulrarité c'est plutôt le cas fini qui n'est pas comme les autres
    3) l'opération dont vous parlez n'est pas une opération usuelle ("ajouter à la fin")

    Si ce que vous voulez dire c'est que la présentation de Gonshor n'est pas la plus pratique à manipuler, nous seront d'accord, le fait que Gonshor, lui-même, définisse les opérations usuelles à l'aide de la corresondance avec la présentation de Conway en est une bonne illustration
  • Médiat: Oui toutes ces remarques sont justes, et l'on voit déjà bien avec ma réponse à Dreamer que le terme d'irrégularité était mal choisi.
  • Bonjour,

    $\bullet$ A tous :
    Grand merci pour vos interventions dans ce fil.

    $\bullet$ A ceux qui viendraient à penser que j'écris beaucoup sans jamais faire de maths (si, si ! Il y en a. :-)) :
    Je propose aux plus curieux d'entre eux de démonter les rouages de mon petit jeu mathématique intitulé Hocus Pocus http://www.les-mathematiques.net/phorum/read.php?5,2128624,2128624#msg-2128624. Ils devraient trouver là de quoi faire des maths.

    A une autre fois,
    Snégourotchka.
  • Bonjour ?
    Question de béotien: comment démontre-t-on l'équivalence entre les surréels de Conwyay et ceux de Gonshor?
    En fait je me pose aussi la question pour R et ses diverses constructions. Sont-elles équivalentes" , ou simplement isomorphes?
    Merci d'avance.
    Jean-Louis.
    P.S.: Je préfère la construction de Dedekind pour les réels et de Conway pour les surréels. Mais ce n'est qu'une "...fugace sensation"
Connectez-vous ou Inscrivez-vous pour répondre.