Le Samuel

Bonjour,

j'envisage d'acquérir prochainement le livre de Samuel sur la théorie algébrique des nombres. Mais auparavant, j'aimerais savoir quels prérequis il faut posséder pour tirer tout le profit de cet ouvrage.

Merci d'avance.
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Réponses

  • En particulier, vaut-il mieux d'abord lire le Godement d'algèbre ?
  • Salut,

    Je ne suis pas une brute en math, mais j'ai fait une licence avec pas mal d'algèbre et quand j'ai fait de la théorie des nombres en maîtrise, j'ai essayé avec le Samuel et il est très dur. En fait il m'a plutôt servi après avoir fait le cours de théorie des nombres, c'est un bon résumé on va dire (attention, c'est vraiment un bon livre, mais Samuel va très vite).

    Au niveau prérequis, je ne connais pas le Godement d'algèbre, mais pour le Samuel il vaut mieux être familier avec l'algèbre commutative en général (théorie des corps, un peu de Galois, anneaux et idéaux...), donc de l'algèbre de niveau licence-maîtrise.

    Bon courage en tout cas ;)
  • Salut Sylvain,

    Ca dépend ce que tu veux en faire et combien tu veux le payer.
    Pour ma part, j'ai travaillé dedans quand j'étais en licence avec en parallèle le cours de Perrin et le cours de Querré. J'en ai gardé un bon souvenir (pourtant je ne suis pas un algébriste).
    Ca dépasse le programme de l'agreg, avec quelques trucs utilisables, en particulier sur les extensions quadratiques.
    Attention, quelques preuves ont des petits trous, ce qui a planté des générations d'agrégatifs (je pense en particulier la preuve du théorème des fonctions symétriques et des racines).
    Pour ma part, je dirais: pourquoi pas, si tu ne le paies pas trop cher et que tu as déjà le Perrin.
  • Salut aléa (et Cenxb),

    non je n'ai pas le Perrin (je suppose que tu parles de son livre d'introduction à la géométrie algébrique ?), en fait mon but, à terme, est de maîtriser l'algèbre et la géométrie algébrique intervenant en théorie des nombres, et en particulier dans le domaine ô combien passionnant mais aussi très vaste des fonctions L.
  • Salut,

    je pense qu'aléa parle du cours d'algèbre de Perrin dans lequel tu trouveras tous les rudiments nécessaires sur les groupes et anneaux pour lire le livre de P. Samuel.
  • Non, je parle de celui-là

    [Correction du lien. :) AD]
  • Faut être très solide sur les notions de groupes et d'anneaux avant d'entamer l'excellent bouquin de Samuel (j'adore ce livre)
  • Je ne partage pas tellement les avis sur la "difficulté" du Samuel: je n'ai aucune base de calcul, je n'ai jamais fait de maths autres que pour tripper sur l'infini ou la logique, donc si le P.Samuel était indigeste, je n'aurais pas pu le feuilleter, or, je l'ai quand-même pas mal feuillété lors de vyages en train, et il m'a paru très "simple" (après il est vrai que dès que je vois Q[blabla], je zappe immédiatement) et contenir pas mal "d'idées générales" sans compliquer les notations.

    Après évidemment, ça dépend de ce que tu aimes: si tu es à l'opposé de moi (qui aime lire des phrases douces du genre "soit T l'ensemble des blabla tel que", sans indices, ni exemples, qui me rendent impossible tout accès au sens) et que tu cherches des calculs du genre "l'idéal Q[racine troisième de 1,5]/(i+blabla) est fini et contient 14 elmts car calculs monstrueux" et que c'est ces parties là que tu lis, je ne sais pas si tu le percevras comme je le perçois... Tout dépend des gouts. Mais il me semble bien équilibré et surtout, ce qui est rare de nos jours, il "prouve" ce qu'il dit sans sauter d'étape, ce qui est un exploit pour un livre si petit
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • J'ai déjà évoqué cet ouvrage, quasi-idéal pour débuter en théorie algébrique des nombres.

    Le texte est clair et concis, et l'on trouve tout ce qu'il faut pour bien démarrer, et ce sans autre ouvrage de prérequis, me semble-t-il.

    Son seul "défaut", selon moi : l'auteur l'a trop orienté "algèbre" et pas suffisamment "théorie des nombres", même si certains exercices palient cet inconvénient. Mais l'on voit bien que les méthodes de résolution de certaines questions (par exemple pour certaines déterminations de l'anneau des entiers) empruntent des voies résolûment algébristes.

    Si tu souhaites t'investir dans cette discipline, riche mais difficile, il te sera utile de compléter cet ouvrage par d'autres (voir certains de mes anciens posts sur ce sujet).


    Borde.
  • empruntent des voies résolûment algébristes.

    Pour enfoncer le clou de cette idée, il me semble que j'ai souvent rencontré une erreur "communément répandue" sur ce site même, qui est la suivante:

    beaucoup d'intervenants ne se rendent pas (dans leur réponse à d'autres) que pour prouver que tout nombre entier se décompose en produit de premiers de manière unique, il ne semble guère possible de faire autrement (courtement) que de prouver dans l'ordre

    1) que Z est euclidien,
    2) donc principal,
    3) donc factoriel

    et que ce n'est pas parce que c'est le cas particulier Z que c'est plus facile de prouver ce truc (encore récemment au programme de seconde)

    Et le passage de euclidien à principal passe par "Bézout"

    Je me gourre peut-être, mais il me semble bien en tout cas, que "ce n'est pas plus facile parce que c'est Z

    Et c'est surtout pour l'unicité de la décomposition que ça joue
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  • Selon moi, c'est plus facile pour Z, car le concept de divisibilité et de division euclidienne dans Z sont plus simples pour la plupart des gens que la divisibilité et la division euclidienne dans K[X], puisqu'on manipule les entiers depuis les classes de primaire.

    Conceptuellement parlant il n'y a bien sûr pas de différence.

    Enfin, la plupart du temps, on passe directement de 1) à 3). Inutile de prouver que Z est principal pour voir que tout entier se décompose de manière unique en produit de facteurs premiers (la seule chose importante est de montrer que les idéaux engendrés par les nombres premiers sont premiers).
  • Pour le début, "psychologiquement" d'accord... Mais n'est-ce pas ça justement le problème, le fait que pour faire la même démonstration on "se sente mieux" en terrain familier, alors que c'est la démonstration justement (et rien d'autre) qui assurera la vérité du truc?
    la seule chose importante est de montrer que les idéaux engendrés par les nombres premiers sont premiers

    Bin oui, mais justement c'est (2), ie la principalité qui joue (à travers Bézout, même si c'est sans le dire)

    Suppose qu'un nombre premier p divise ab, comment prouves-tu qu'il divise a ou b sans (éventuellement en le camouflant) prouver que l'idéal J engendré par a et p est en fait "principal" (même si tu ne prononces pas le nom)?

    si J ne contient pas 1, alors p divise a (car p génère J) et si J contient 1 alors p divise b car b=b(xa+bp) et bxa est un multiple de p.

    Je ne vois pas comment tu peux faire autrement mais vraiment différent...
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  • Voir la démonstration due à Gauss de ce résultat. On a simplement besoin d'une division euclidienne (et du fait que tout ensemble non vide de N a un plus petit élément). Si tu ne la trouves pas, je la posterai plus tard
  • On peut très bien se passer de Bezout pour passer d'euclidien à principal.

    On considère un idéal de l'anneau euclidien, et on prend un élément non nul dont l'image par le stasthme est minimale (licite car l'image est dans N) que l'on note a. On prend n'importe quel autre élément de l'idéal que l'on note b.

    On divise : a= bq+r avec r strictement plus petit que a via le stasthme. Or r=a-bq donc r est dans l'idéal et est d'image plus petite que a strictement... donc r=0. Donc l'idéal est engendré par a.

    C'est selon moi même la preuve la plus classique de "euclidien implique principal".


    [On peut sûrement se passer de Bézout, mais lui ne peut se passer de sa majuscule. :) AD]
  • À propos de Samuel et de la démonstration de la factorialité de $\Z$ : ensmat_1967_13_a_022.pdf
  • Génial ce pdf, merci Cenxb
  • On peut très bien se passer de Bezout pour passer d'euclidien à principal.

    oups, je ne dois pas connaitre Bézout alors: ce que je veux dire par "Bézout" c'est que tout idéal engendré par un nombre fini d'éléments est principal, donc gna, tu démontres "Bézout" (au sens où je l'entends, qui n'est peut-être pas le sens officiel)

    même réponse à toto...

    C'est bien ce que je dis; les étapes sont:

    Z euclidien (1), donc Z principal (2) donc OK (3) (ie donc les premiers engendrent des idéaux premiers)

    J'avoue ne pas comprendre vos objections: qu'entendez-vous l'un et l'autre par "on peut se passer de Bézout" (ou de principal)?

    Bien sûr, je ne parle pas des mots (on peut ne pas les prononcer), simplement, je veux dire que on passe par un moment où on dit d'une manière ou d'une autre que Z est principal, même si on ne prononce pas le mot "principal"
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  • Lis le pdf posé par Cenxb, je pense que Pierre Samuel fait suffisamment argument d'autorité :D
  • J'ai parcouru le pdf, et effectivement il tente de proposer des trucs alternatifs... En beaucoup beaucoup de pages :D
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  • Non, mais je ne disais pas "impossible", je disais qu'à priori, le truc le plus simple est de passer par les étapes que j'ai dites.

    T'as vu comment il galère dans son ordre (b) puis (c) puis (a)... Il y a toute une jolie astuce combinatoire, qui me parait certes belle, mais résultant d'une "volonté" de se passer des notions puissantes sur les anneaux.

    EDIT: je parlais de bca
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  • C'est bien gentil CC de voulir éclairer de Ta Lumière les esprits obscurs des matheux ordinaires (euclidien implique principal, waoh, quel scoop ! merci de m'avoir ouvert les yeux) alors qu'ils ne t'ont rien demandé, mais ça serait plus éclairant si tu commençais par exemple par appeler Bezout ce que tout le monde appelle Bezout.. Quant à tes remarques sur P. Samuel n'en parlons pas.
  • ?????

    C'est quoi ce délire? J'adore PSamuel! quand ai-je fait "des remarques" (qu'à priori tu sembles considérer comme négatives)?
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  • Oh my God, it seems that a row has just erupted here! 8-)
  • lol d'ailleurs, "yenamar", tu aurais été plus constructif en me disant ce qu'est "Bézout", je ne sais sincèrement pas (je te l'ai dit, pour moi c'est vaguement le fait que Z est principal)
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  • row or row ?
    maybe a row of rows ...
    or, why not, a row of raw rows :)
  • Traduction?
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  • D'après le pdf, l'id de Bézout serait:

    quand a,b sont premiers entre eux alors il existe u,v: ua+vb=1

    Remarque: PSamuel lui-même défend largement l'ordre cba (fin du document)
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  • Ce qui montre que l'idéologie dominante en mathématiques (ou plutôt dans son enseignement) a pas mal évolué depuis la période où Samuel a écrit son texte, c'est qu'il n'envisage même pas que le début d'un cours d'arithmétique puisse reposer sur l'algorithme d'Euclide du calcul du pgcd (fournissant du coup une preuve de l'existence de celui-ci) , et son extension pour établir une identité de Bézout (au sens de trouver des entiers $u,v$ tels que $\mathrm{pgcd}(a,b)=ua+vb$).
  • Christophe, tu es d'une mauvaise foi à toute épreuve.
  • à toto,
    écoute, j'ai l'habitude de troller mais franchement là, j'ai dû raté un épisode... En toute sincérité et toute bonne foi, je ne vois pas ce que j'ai dit de spécial!!!!!!!

    J'ai fait une remarque (en précisant que je "ne voyais pas" ce qui n'implique pas "il n'y a pas") concernant les preuves que tout entier se décompose en produit de premiers de manière unique, principalement, j'ai voulu donné une opinion comme quoi, il ne me semble pas plus simple de le prouver pour Z que pour n'importe quel anneau euclidien, en ce sens que prouver que Z est euclidien semble la façon la plus "belle et courte" d'y arriver, puis tu m'as dit qu'il était possible de faire autrement, ce que je n'ai pas contesté, j'ai juste dit que ça me semblerait plus long, ensuite quelqu'un a posté un pdf où d'autres preuves sont proposées (plus longues), j'ai fini par comprendre que le pdf est de PSamuel suite au délire de l'autre là "yenamarre", (mais je l'ai parcouru, et les preuves me parassent plus longues, d'ailleurs PS dit "grace à une astuce de Zermelo", je ne crois pas que les astuces de Zermelo puissent être considérer comme plus "simple" que "prouver que Z est euclidien et que euclidien --->principal", bref, je ne prétends pas avoir raison, je donnais juste un avis en passant, comme ça, question de gout... Ai-je raté un épisode, dit quelque chose que j'ai oublié avoir dit, bref? Où est ma mauvaise foi? Surtout sur un sujet pareil, sans grande importance.

    Peut-être n'ai-je pas en tête d'argument court et efficace autre et que je n'ai pas assez lu le pdf, c'est possible, mais ce n'est pas de la mauvaise foi, je ne me suis pas non plus jeté dessus pour un sujet pareil...


    Encore une fois, je parlais surtout de l'unicité, pas de l'existence, elle "évidente".

    Par ailleurs ce n'est pas de la mauvaise foi de dire que "p |ab ---> p |a ou p|b" c'est "se servir" du fait que Z est principal, c'est mon avis, c'est tout. Qu'on le prouve ou non, il me semble qu'on s'en serve, sauf à choisir "l'astuce de Zermelo" décrite par PSamuel

    Ensuite, le coup de passer par les groupe Z/nZ je ne pense pas que ce soit "plus simple" (en tout cas, pour moi ca ne l'est pas et je ne suis pas en seconde lol)
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  • Pour ma part, ce que je retiens, c'est qu'"on" a abandonné le chemin naturel, qui part de la décomposition en facteurs premiers (la factorialité) qui permet de caractériser le pgcd (avec grand au sens de l'ordre naturel) par sa décomposition en produits de facteurs premiers. (C'est tellement abandonné que décomposer est un réflexe qui s'émousse dans la pratique des jeunes matheux).
    Dès lors que le pgcd est défini à partir de l'idéal engendré, il n'y a plus de théorème de Bezout, au plus une "identité de Bezout" à laquelle on accole, par fidélité à l'Histoire, le nom de l'ancien théorème.
  • Non CC c'est faux, le fait que p divise ab implique que p divise a ou p divise b n'a rien a voir avec le fait que p soit principale, la notion d'élément premier existe dans bon nombre d'anneaux différents de Z.

    Ce qui est équivalent à dire que Z est principal, c'est le fait que les éléments premiers de Z soient aussi irréductibles.
  • à alea: en fait je ne suis pas bien, j'essaie de reformuler

    tu "retiens" qu'on a abandonné que pgcd(liste)=produit obtenu en prenant les inf des puissances? C'est ça, et tu le "regrettes" un peu, c'est ça?

    Je pense que cette discussion est significative, car on est pile poil sur le problème déontologique suivant: que faut-il privilégier, les preuves ou les théorèmes?

    Explication: si on privilégie les énoncés, il est limpide que tout le monde (on pourrait presque le faire en sixième) considèrera que "la" décomposition d'un nombre entier est "le premier truc" qui se remarque, et toujours si on privilégie les énoncé, on "ADMETTRA" aussi l'unicité et donc bingo, on a d'un coup le PGCD et le PPCM

    Par contre, si on privilégie les preuves, on "oublie" (un peu) les 2 trucs admis précemment, et on s'intéresse à leurs preuves. Auquel cas, ils ne sont plus au début de l'histoire, mais à la fin de l'histoire: cadire qu'une fois qu'on les a prouvés, et énoncés... on part en vacances.

    Comme énoncés "à croire", ils sont "triviaux", comme énoncés à prouver, ils sont "difficiles" (pour un enfant).

    Ca me fait penser au théorème de Jordan: tout dépend ce qu'on veut faire: est-ce que veut les utiliser (ie collectionner des C-->X, où C est la conjonction des 2 énoncés) ou est-ce qu'on veut les "justifier" de moult façons différentes (ie collectionner des X--->C, avec des X encore plus "évidents")

    On ne peut pas trancher, les 2 "idéologies" travaillant l'une contre l'autre. (C-->X = (nonC ou ..) / X-->C = (C ou ...))

    Par exemple, ceux qui bossent sur les graphes planaires collectionnnent, sans autre forme de procès, toutes les "évidences" visuelles de Jordan et ses périphéries (ie ils collectionnent des J--->X, par exemple, en "admettant" sans vergogne qu'il n'y a pas de 5-clique planaires) alors que ceux qui bossent sur Brouwer and co, collectionnent plutôt des X--->J.


    La "clé" politique me semble pour être l'exercice suivant: doit-on "trouver évident" ou "prouver" que 17 n'est pas un diviseur de ab quand a,b sont des nombres premiers plus grand que 100, quand on est "enfant"? (Qui serait vraiment capable de régler la question en quelques lignes sans "Bézoutifier" le problème, ni exploiter des trucs snobs (genre Z/17Z?)
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  • alea a écrit:
    Pour ma part, ce que je retiens, c'est qu'"on" a abandonné le chemin naturel, qui part de la décomposition en facteurs premiers (la factorialité) qui permet de caractériser le pgcd (avec grand au sens de l'ordre naturel) par sa décomposition en produits de facteurs premiers.

    Il semble que ça fait belle lurette qu"on" a abandonné ce "chemin naturel". (2300 ans à peu près ;)).
  • à Gna:

    voilà comment je "prouve" (par exemple) que p|ab-->p|a ou p|b (mais après il y a peut-être plus simple)

    j'utilise (en le prouvant, ou non selon le contexte) que (a,p) est un idéal principal (q) (en le disant ou sans le dire, peu importe)

    Et si a n'est pas un multiple de p, q non plus et donc q=1 (car q |p) et donc b=b(xa+yp) est un multiple de p.

    Attention: je n'admets bien sûr pas que ab peut se décomposer de manière unique en produit de premiers (puisque justement, ce dernier point est une généralisation de l'énoncé)

    C'est en cela que je dis que (même si on ne prononce pas le mot) on "prouve d'abord" quelque chose du genre "Z est principal", pour ensuite, aboutir à sa factorialité (enfin, je veux dire que c'est ce chemin le plus court, disons)

    Comment prouverais-tu l'énoncé précédent sans "Bézouto-principaliser/euclidianiser" l'histoire?
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  • Maintenant, je suis bien d'accord que si on admet la factorialité de Z comme une évidence enfantine, le "Bézoutage" n'est plus indispensable
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  • Histoire d'embrouiller un peu le débat, je propose un exercice.
    \begin{enumerate}
    \item Démontrer que dans $\mathbb Z$ :
    $nmk = \mathrm{ppcm}(nm,mk,kn)\times \mathrm{pgcd}(n,m,k)$
    et
    $\mathrm{pgcd} \big(\mathrm{ppcm}(k,m),\mathrm{ppcm}(m,n),\mathrm{ppcm}(n,k) \big) = \mathrm{ppcm} \big( \mathrm{pgcd}(k,m), \mathrm{pgcd}(m,n), \mathrm{pgcd}(n,k) \big)$

    \item Dans quels autres anneaux ces relations sont-elles vérifiées ?
    \end{enumerate}
    Par ailleurs le cours de Papy Samuel est bien (même si Galois arrive un peu tard) mais les exos sont une mine d'or. Du moins ceux qui sont faisables...

    Amicalement,
    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • Exo 1 facile (enfin pas tant que ça pour les élèves à qui je le donne régulièrement en colle).

    $(a\vee b\vee c)(ab\wedge bc\wedge ca)=abc$ d'où l'on déduit
    $(a\wedge b\wedge c)(ab\vee bc\vee ca)=abc$.

    En fait, pris dans Herman, Kucera, Simsa, Equations and Inequalities, Springer, 2000

    On pose $m=(ab\wedge bc\wedge ca)$. Par définition $m$ divise $ab$ (de même que $bc$ et $ca$), donc $m$ divise $abc$.
    $n=\dfrac{abc}{m}$ est un entier. On montre que c'est un multiple de $(a\vee b\vee c)$.
    On a $n=\dfrac{ab}{m}c=\dfrac{ac}{m}b=\dfrac{bc}{m}a$. Donc $n$ est un multiple de $a$, $b$ et $c$, donc de leur ppcm et $n=(a\vee b\vee c)\times q$.
    On a alors $\dfrac{ab}{m}c=(a\vee b\vee c)\times q$ et $c$ divise $(a\vee b\vee c)$ donc $\dfrac{ab}{m}=\dfrac{a\vee b\vee c}{c}\times q$ et $q$ divise $\dfrac{ab}{m}$. De même, $q$ divise $\dfrac{bc}{m}$ et $\dfrac{ca}{m}$, donc aussi leur pgcd.
    $ab\wedge bc\wedge ca=m\left(\dfrac{ab}{m}\wedge\dfrac{bc}{m}\wedge\dfrac{ca}{m}\right)$ et $\left(\dfrac{ab}{m}\wedge\dfrac{bc}{m}\wedge\dfrac{ca}{m}\right)=1$, donc $q=1$.

    Pour prouver la seconde égalité, on pose $a'=ab$, $b'=bc$ et $c'=ca$ et on applique la première égalité à $a',b',c'$.
  • bonjour,
    n'est-ce pas plus "élégant" de travailler avec les exposants des décompositions en facteurs premiers et de montrer des relations quasi triviales du genre
    a + b + c = sup(a, b, c) + inf(a+b, b+c, c+a) ?
  • Oui GG. C'est la solution à laquelle je pensais. Donc une solution "factorielle".
    On se fixe un nombre premier $p$ et on peut supposer $v_p(n) \leqslant v_p(m) \leqslant v_p(k)$...

    e.v.
    Personne n'a raison contre un enfant qui pleure.


  • christophe chalons écrivait:
    > Par ailleurs ce n'est pas de la mauvaise foi de
    > dire que "p |ab ---> p |a ou p|b" c'est "se
    > servir" du fait que Z est principal, c'est mon
    > avis, c'est tout. Qu'on le prouve ou non, il me
    > semble qu'on s'en serve, sauf à choisir "l'astuce
    > de Zermelo" décrite par PSamuel

    Voir la réponse de Gna.

    Hier j'avais parlé de la démonstration de Gauss du fait que si $p |ab$ alors $p$ divise $a$ ou $b$. On suppose que $p$ ne divise pas $a$ et on considère l'ensemble $A=\{ n \geq 1 , p | an \}$. Il est non vide donc admet un plus petit élément $m \geq 2$ (car $p$ ne divise pas $a$). En utilisant la division euclidienne on montre que $m$ divise tous les éléments de $A$. Puisque $p$ et $b$ sont dans $A$ on en déduit successivement que $m=p$ et $p$ divise $b$.

    Bien sûr, cet argument ne te convaincra pas, et tu persisteras à penser que ton point de vue était le bon, qu'on a utilisé implicitement la principalité de Z, ou que sais-je encore.
  • Pourquoi utiliser des choses compliquées quand on peut faire élémentaire ...

    Quant à l'élégance, c'est une notion qui dépend fortement des individus.
  • non, mais toto, ne m'en veux pas, d'une part, je n'ai pas en tête la preuve que tu évoques, là je la lis, mais ne la connaissais pas (et ai bien précisé "je ne connais pas de..", ne sous-entendant pas qu'il n'y en pas) et d'autre part, je vais essayer de refaire ta preuve en live.

    donc le plus petit des m tel que p divise am est au moins 2, ok

    divisons un n de A par m, on obtient n=qm+r et comme p | aqm+ar et et p | aqm, p|ar et donc r=0 et donc r=0 et donc m|n ok

    comme p |ab, m|b ok, écrivons b=km

    donc ab=kam où est l'évidence que p va diviser b?

    je réfléchis...
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • ah non pardon, oui, je n'avais pas pensé que m=p lol donc b=km=kp :D
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  • Elle est zolie cette preuve, bon pour ne pas t'énerver, je ne vais pas faire de politique***, mais franchement, je n'y pensais pas du tout (je ne sais même pas si je n'y avais ne serait-ce que pensé un jour d'ailleurs), et me répondre que je suis de mauvaise foi, c'est un peu me complimenter en ce sens que tu m'attribues un geste dont je suis innocent: la connaitre et faire semblant de ne pas la connaitre (je te JURE, que tu viens de me l'apprendre, et je t'en remercie d'ailleurs..)

    *** autour de la div euclidienne que je considère en substance comme contenant à peu près tout le reste (cf euclid--->principal)
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  • Salut Christophe, (et les autres)

    Je rappelle euclidien => principal => factoriel.

    Le factoriel est tout en bas de la file des implications !
    Il n'y a nul besoin de parler d'idéaux, ni même de division euclidienne pour montrer très proprement l'existence et l'unicité de la décomposition en produits de facteurs premiers. Je me souviens très bien que quand j'étais élève de 5e, la preuve n'était pas écrite, mais tous les arguments nécessaires étaient donnés.[size=x-small](Private joke: C'est pour ça que j'ai décidé de préparer l'agreg.)[/size]

    Ce qui justifie de définir le pgcd dans Z à partir de l'idéal, c'est
    - de préparer à un niveau de généralité plus grand
    - de rendre le th. de Bezout facile.
    C'est ce que je fais dans mon cours de L1: http://www.iecn.u-nancy.fr/~garet/cours/structures/index.php , comme tout le monde.

    Il n'empêche qu'il faut être conscient que, lorsque la présentation "simple" n'est pas faite avant (au colège ou au lycée), il y a un risque que les étudiants ne perçoivent pas à quel point la factorialité doit être un réflexe quand on traite de problèmes dans Z.
  • ni même de division euclidienne pour montrer très proprement l'existence et l'unicité de la décomposition en produits de facteurs premiers

    Sur lequel dois-je cliquer, il y a bcp de document sur ton site?

    toto a utilisé une zolie division euclidienne... (je dis ça pour l'embêter)
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • Donc, en principe, tu dois pouvoir prouver que si p,a,b sont PREMIERS tous les 3 (non nuls, et distaincts de 1) alors p ne divise pas ab

    .. en quelques lignes.. sans div.euclidienne, ni rien de space..
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  • Pour formuler cette discussion d'une manière moins "polémique", y a-t-il un moyen de s'apercevoir que Z est factoriel (énoncé qui ne fait nulle part intervenir la somme) sans jamais utiliser de manière directe ou non la notion d'addition? (remarque: la div.euclidienne a le "génie" de mélanger subtilement les 2, ce qui confère sa célébrité à Bézout)
    Aide les autres comme toi-même car ils sont toi, ils sont vraiment toi
  • CC: ouais, t'as raison, j'ai un peu charioté...
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