Différenciation en classe de première

Bonjour
Un certain nombre d’élèves, avec un niveau moyen voire faible, choisissent la spécialité maths en première en prévoyant de l'abandonner en terminale pour conserver l'option maths complémentaires.
Je trouve finalement que le niveau en terminale est plus homogène qu'en première.

Aussi je souhaitais avoir des idées pour gérer au mieux l'hétérogénéité des élèves.
Comment traiter le programme sans démotiver les plus faibles et sans faire perdre de temps aux élèves les plus doués ?
Je suis preneuse de toutes vos idées. Merci beaucoup.

[L'apostrophe n'est pas qu'un artifice décoratif ! AD]

Réponses

  • Bonsoir

    Il y a de nombreuses idées intéressantes que ce document offre, et que tu pourras transposer en première.

    C'est très difficile à mettre en place si tu n'as que peu d'expérience. Si tel est le cas, il ne faut pas trop te disperser et ne choisir que quelques aspects que tu es certaine de gérer en étant à l'aise.

    Cordialement,

    Thierry
    Le chat ouvrit les yeux, le soleil y entra. Le chat ferma les yeux, le soleil y resta. Voilà pourquoi le soir, quand le chat se réveille, j'aperçois dans le noir deux morceaux de soleil. (Maurice Carême).
  • Petite chronologie:
    • Suppression du redoublement pour des raisons économiques.
    • Passage dans la classe supérieure sans travail nécessaire.
    • Effondrement du niveau global des élèves, mais certains continuent de travailler.
    • Classes écartelées.
    • Invention du concept de "pédagogie différenciée" pour faire croire à la possibilité de transmettre dans de telles conditions et ainsi pouvoir blâmer les enseignants qui n'y parviennent pas (c'est à dire à peu près tous, moi y compris).

    Après libre à chacun de contribuer à cette politique, mais c'est toujours mieux d'avoir conscience des conséquences de ses actes... ou pas.
    The fish doesnt think. The Fish doesnt think because the fish knows. Everything. - Goran Bregovic
  • Oui, enfin, la pédagogie différenciée existait bien avant...
  • Oui, en fait elle a toujours existé. Même avant qu’on lui donne un nom.

    Cela dit ne nous leurrons pas : quand en TS, tu as le petit Gauss à côté d’un nourrisson, j’aimerais qu’on ne dise pas qu’il s’agit d’un effectif « hétérogène ». Ainsi, de parler dans la plupart des cas de « pédagogie différenciée », c’est assez grotesque sauf si on a le sens de l’euphémisme.
  • Petite anecdote : lors de la première année de Terminale S (1994-1995), mon père (prof de physique) a eu l'une de ses meilleures classes (et son meilleur élève, russe qui a intégré Ulm (classé 2ème) 2 ans après et est désormais mathématicien). Le proviseur d'époque avait "entouré" cet élève exceptionnellement doué de très bons élèves qui faisaient spé maths (dont l'un est physicien) et en complément il y avait une demi-douzaine de spé SVT au profit "tangent" en 1ere mais sérieux (à l'époque 75% de réussite au bac général).

    Eh bien, tout le monde dans cette classe avait eu le bac : mon père m'ayant dit que les élèves les plus faibles de la classe avaient profité de l'ambiance et du niveau globalement bon de la classe. Ils avaient été tirés vers le haut alors que les meilleurs élèves ont brillamment réussi.

    Moi-même quand j'ai effectué un remplacement en prépa ECS cette année, le niveau y était "hétérogène". Il y avait celles et ceux qui ont intégré HEC ou l'ESSEC (ou qui ne sont pas passé loin et vont cuber) et qui traitaient déjà la moitié d'un sujet d'HEC correctement en Novembre/Décembre et les moins bons qui avaient 5 - sur des sujets plus faciles - et qui ont quand même eu une école du "top 10" pour la majorité.

    Ce qui marche, c'est quand tout le monde est homogène dans le sérieux et le respect des apprentissages (ce qui implique aussi d'avoir conscience de ses limites). Tout le monde peut progresser, même s'il y a des différences importantes de niveau.

    Ce qui ne marche pas dans beaucoup de classes de lycées, ce sont des élèves n'ayant pas d'habitude de travail, qui n'ont pas encore conscience de ce que requiert l’apprentissage ni de leurs lacunes, et qui ne trouvent pas de motivation pour s'y mettre. Ils ne sont pas entièrement à blâmer, l'institution (leurs parents aussi parfois) a une grand part de responsabilité.
  • En effet.
    On désigne surtout le niveau quand on parle d’hétérogénéité et de différenciation.
    Très rarement du « profil », pour rester pudique.

    On ne peut pas gérer la différenciation avec des élèves qui ne veulent pas fournir un effort.
    Sauf à donner du coloriage.
    Puis il reste ceux qui veulent mettre le bazar, quoi qu’il arrive.

    Mais là encore, ce n’est pas de cela que l’on parle quand on dit « différenciation ».
  • La motivation n'a rien à voir la dedans, c'est simplement qu'ils ne savent pas comment faire, ont été massacrés par le primaire, et prennent des postures de défense.
    J'ai bien conscience que ce rapporte Schumi est plus facile à mettre en œuvre au lycée, mais au collège il suffirait d'avoir un peu plus la culture de l'aide réelle aux élèves en difficulté comme cela se passe dans d'autres pays, USA compris. Ça ne se fait pas en France pour des raisons culturelles, les dispositifs "d'aide" ayant pour effet d'enfoncer un peu plus.
    "J'appelle bourgeois quiconque pense bassement." Gustave Flaubert
  • Et si on revenait à la question de Tchouka. Je me suis retrouvé dans la même situation. Concrètement, on se lève le matin, on retrouve la classe et là, qu'est-ce qu'on fait ?
    Il n'y a pas de solution miracle, pour ma part. On peut essayer des DM à deux niveaux, ou d'autres facultatifs pour ceux qui ont du mal et obligatoires (mais non notés) pour les autres. S'attendre à ce que d'excellents élèves refusent de faire ces DM. Attention aussi avec les élèves qui, tout comme le ministère et ses modalités de notation pour le baccalauréat, font la girouette dans leurs vœux de conserver ou non l'option en Terminale.

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